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CAA de MARSEILLE, 6ème chambre, 29/03/2021,

18MA01137, Inédit au recueil Lebon


CAA de MARSEILLE - 6ème chambre

 N° 18MA01137
 Inédit au recueil Lebon

Lecture du lundi 29 mars 2021


Président
M. FEDOU
Rapporteur
Mme Christine MASSE-DEGOIS
Rapporteur public
M. THIELÉ
Avocat(s)
SCP CHARREL & ASSOCIES
Texte intégral

RÉPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

Vu la procédure suivante :

Procédure contentieuse antérieure :

L'établissement public d'aménagement Euroméditerranée a demandé au tribunal


administratif de Marseille, d'une part, d'homologuer le rapport d'expertise du 21
novembre 2014, d'autre part, de condamner la société Ginger environnement
infrastructure au paiement d'une somme de 507 229,37 euros hors taxes en
réparation du préjudice subi résultant de l'exécution du marché de maîtrise d'oeuvre
passé dans le cadre de la réalisation d'un bassin de rétention dans l'emprise de la
place de la Méditerranée à Marseille, somme majorée des intérêts moratoires et,
enfin, de mettre à la charge de la société Ginger environnement infrastructure le
montant des honoraires d'expertise.

Par un jugement n° 1509047 du 24 janvier 2018, le tribunal administratif de Marseille


a condamné la société Otéis, venue aux droits de la société Ginger environnement
infrastructure, à verser à l'établissement public d'aménagement Euroméditerranée la
somme de 507 229,37 euros avec intérêts au taux légal à compter du 12 novembre
2015 et mis à sa charge les frais d'expertise liquidés et taxés à la somme de 8
865,48 euros, outre une somme de 2 000 euros au titre des frais d'instance.

Procédure devant la Cour :

Par une requête et des mémoires enregistrés les 12 mars, 23 octobre et 13


novembre 2018, la société Otéis, représentée par Me D..., demande à la Cour :

1°) à titre principal, d'écarter toute responsabilité de la société Ginger aux droits de
laquelle elle intervient ;

2°) à titre subsidiaire, dans l'hypothèse où la responsabilité de la société Otéis serait


retenue, de limiter le montant du préjudice mis à sa charge au seul coût des travaux
en relation directe avec la faute commise par la société Otéis ;

3°) de mettre à la charge de l'établissement public d'aménagement


Euroméditerranée les dépens.

Elle soutient que :


- son mémoire n'a pas été enregistré par le tribunal administratif de Marseille de sorte
que son argumentaire en première instance n'a pas été pris en compte ;
- sa requête d'appel, qui ne méconnaît pas les dispositions de l'article R. 411-1 du
code de justice administrative, est recevable ;
- elle conteste tant le principe de sa responsabilité que le montant des sommes
mises à sa charge ;
- la responsabilité contractuelle de la société Ginger, qui n'a commis aucune faute,
ne peut qu'être écartée ; ainsi, elle ne pouvait anticiper les surcoûts liés à la
découverte et à l'évacuation de 1 228 tonnes de terres polluées classe 2 intervenues
entre le 12 et le 13 novembre 2009, soit postérieurement à l'établissement du
Dossier de Consultation des Entreprises et il ne saurait lui être fait grief de ne pas
avoir pris en compte le rapport complémentaire de BURGEAP du 6 novembre 2009
en l'absence de temps suffisant pour procéder à son analyse ;
- les sommes mises à sa charge sont injustifiées dès lors que l'établissement public
admet que les travaux qui ont été exécutés étaient nécessaires à la réalisation du
chantier ;
- l'indemnisation accordée par les premiers juges conduit à un enrichissement sans
cause de l'établissement public ;
- ainsi, et dès lors que les terres polluées devaient être évacuées pour la réalisation
du chantier, seule la somme de 31 435 euros pourrait être mise à sa charge et non
celle de 173 354,90 euros mis à sa charge par les premiers juges ;
- au titre de la sous-estimation d'armature et de béton, aucune somme ne peut être
mise à sa charge dès lors que la faute de la société Ginger constitue une simple
hypothèse de l'expert et que les frais complémentaires n'ont engendré aucun surcoût
puisque nécessaires à la réalisation du chantier ;
- s'agissant des surcoûts liés à l'augmentation des postes installation/étude/perte de
rendement pour un total de 175 846 euros, celui concernant la " perte de rendement
" à hauteur de la somme de 74 041 euros est très subjectif ;
- elle ne peut être condamnée qu'au paiement des seuls surcoûts en lien avec la
faute commise par la société Ginger.

Par un mémoire en défense enregistré le 4 septembre 2018, l'établissement public


d'aménagement Euroméditerranée, représenté par la SCP Charrel et Associés,
conclut au rejet de la requête et à ce qu'il soit mis à la charge de la société Otéis,
outre les frais d'expertise, la somme de 5 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du
code de justice administrative.

Il soutient que :
- à titre principal, la requête d'appel, en s'abstenant de conclure à l'annulation du
jugement contesté et en reproduisant l'argumentation de première instance sans
émettre de critique sur les motifs du jugement, ne répond pas aux exigences de
motivation posées à l'article R. 411-1 du code de justice administrative et est
irrecevable ;
- à titre subsidiaire, les moyens soulevés par la société Otéis ne sont pas fondés ;

- ainsi, la société Ginger a manqué à ses obligations contractuelles quant à la sous-


estimation des quantités de terres polluées à évacuer et à celle des quantités d'acier
nécessaires ; de même, la société Otéis a manqué à ses obligations contractuelles
en ne respectant pas le coût qui résulte des contrats de travaux, en méconnaissance
des articles 1.5 et 13 du cahier des clauses administratives particulières du marché
de maîtrise d'oeuvre ;
- s'agissant des postes de préjudices, la somme de 507 229,37 euros allouée par les
premiers juges ne conduit aucunement à un enrichissement sans cause dès lors
qu'elle n'a pas d'autre objet que d'indemniser le préjudice supporté du fait de la faute
commise par la maîtrise d'oeuvre et qui l'ont contraint à conclure un avenant afin de
payer le titulaire du marché au titre de la réalisation de prestations modificatives et
supplémentaires.

Par ordonnance du 21 décembre 2018, la clôture de l'instruction a été fixée au 21


décembre 2018.

Vu les autres pièces du dossier.

Vu :
- le code des marchés publics ;
- le code de justice administrative.

Les parties ont été régulièrement averties du jour de l'audience.

Ont été entendus au cours de l'audience publique :


- le rapport de Mme F... Massé-Degois, rapporteure,
- les conclusions de M. C... Thielé, rapporteur public,
- et les observations de Me E..., représentant l'établissement public d'aménagement
Euroméditerranée.

Considérant ce qui suit :

1. L'établissement public d'aménagement Euroméditerranée a confié le 10 décembre


2007 à la société Ginger environnement infrastructure, pour un montant de 70 370
euros hors taxes, la maîtrise d'oeuvre de la réalisation d'un bassin de rétention des
eaux pluviales dans le secteur de la ZAC de la Joliette situé dans l'emprise de la
place de la Méditerranée à Marseille. Les travaux relatifs à la réalisation de l'ouvrage
ont été confiés le 6 juillet 2009 au groupement Campenon Bernard sud-est et
Charles Queyras TP pour un montant hors taxes de 2 053 379,75 euros par un
marché n° 09-043. A la demande de l'établissement public d'aménagement
Euroméditerranée, le tribunal administratif de Marseille, par une ordonnance du 29
juin 2012, a désigné un expert aux fins notamment d'examiner les difficultés
survenues lors de la préparation du chantier en raison, d'une part, de l'estimation de
la quantité d'acier nécessaire à la réalisation de l'ouvrage et, d'autre part, de la
détermination des quantités de terres polluées à évacuer en précisant les parts de
responsabilités des intervenants dans leur survenue. A la suite du dépôt du rapport
d'expertise le 20 novembre 2014, l'établissement public d'aménagement
Euroméditerranée a demandé audit tribunal administratif de condamner la société
Ginger environnement infrastructure, aux droits de laquelle est venue la société
Otéis, à lui verser la somme de 507 229,37 euros hors taxes en réparation du
préjudice subi du fait des difficultés apparues sur le chantier imputables à la maîtrise
d'oeuvre. La société Otéis relève appel de ce jugement qui l'a condamnée à payer à
l'établissement public ladite somme et a mis à sa charge le montant des frais
d'expertise ainsi qu'une somme de 2 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code
de justice administrative.

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