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L’histoire constitutionnelle de la France

C’est l’une des histoires constitutionnelles les plus riches du monde car c’est la
France qui a eu le plus de constitutions. Certains ont voulu tirer des cycles constitutionnels.

Le peuple affranchi est indiscipliné donc retour à des régimes conservateurs.


Avec la Constitution de 1795 et le Directoire, émergence de personnalités voulant s’accaparer
le pouvoir.
On revient ensuite à l’Empire puis à la Restauration…
En 1848, révolution et nouvelle république. Puis de nouveau un empire.

Il faut prendre avec prudence cette théorie des cycles. On ne peut pas prouver l’existence d’un
sens de l’histoire constitutionnelle.

Cette instabilité peut être compensée par des éléments de continuité:


- continuité des hommes (abbé Sieyès, A.Thiers…)
- continuité des institutions (cour de cassation, universités…)
- continuité des règles juridiques non constitutionnelles due à la codification.

Titre 1: L’Œuvre révolutionnaire: l’expérimentation


constitutionnelle:

Chapitre 1: La Déclaration des Droits de l’Homme et du Ciotyen


de 1789 et l’organisation du pouvoir jusqu’en 1791

Paragraphe 1: le contexte historique:

Tout commence par les difficultés financières. Pour y faire face, Louis XVI convoque
les Etats Généraux pour résorber la crise. Ils se réunissent le 5 mai 1789.
Le 24/01/89 une lettre royale avait doublé le nombre de représentants du Tiers Etat ce
qui lui donne une grande légitimité.

Les membres du TE se rendent à la convocation avec des cahiers de doléances:


- les difficultés financières, politiques et sociales sont liées à l’absence de
Constitution.
- critique très forte des privilèges.

Les députés du TE arrivent donc avec des idées très précises. Cette assemblée n’était
plus consultative mais constituante.
Pendant 2 mois, un conflit oppose les représentants du TE et de la noblesse sur les
modalités de vote aux Etats Généraux. Les représentants du TE, une partie du clergé et une
partie de la noblesse éclairée demandent un vote par têtes.
Le 17 juin, le Tiers Etat se déclare assemblée nationale. Le serment du jeu de paume
peut être perçu comme le 1er acte posant un pouvoir constituant en France.
Le 27 juin, l’Assemblée Nationale devient constituante avec le TE, une partie du
clergé et une partie de la noblesse.
Le 6 juillet, l’Assemblée Nationale constituante élit un comité chargé de préparer une
constitution et mettre en forme les institutions de l’Ancien Régime.
Le 14 juillet, le peuple s’empare de la Bastille et veut une véritable constitution. Le
comité décide de faire 2 documents: la DDHC et la constitution de 1791.

Paragraphe 2: la DDHC de 1789:

Elle doit être le préambule de la future constitution. Elle comprend les droits de
l’Homme et des principes relatifs à l’organisation des institutions.

A/ Les sources d’inspiration:

Cette déclaration s’inscrit dans 3 mouvements qui ont marqué le XVIIIème:


# Philosophie des Lumières:
EXP: souveraineté = contrat social
Séparation des pouvoirs = J.Locke ou Montesquieu
Garantie face au procès, liberté de conscience = Montesquieu et Voltaire
Proclamation du droit de propriété = J.Locke

# Évolution sociale: la DDHC ne peut être séparée de la montée de la bourgeoisie.


# Révolution américaine: depuis la moitié du XVIII, les états américains se sont
engagés dans une politique d’indépendance.

B/ Le contenu de la DDHC:

1° une déclaration de droits


2° des principes relatifs à l’organisation du pouvoir
3° affirmation du légicentrisme

1° Les droits:

Proclamation de la liberté qui consiste à « pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à
autrui ». Il y a la liberté religieuse, la liberté de penser, de communication, de consentir à
l’impôt.
Proclamation de l’égalité. Toutes les personnes ont un égal accès aux places publiques…
Il y a également un ensemble de droits qui garantissent la sûreté des individus.

2° Les principes d’organisation politique:

La déclaration donne un but aux associations politiques. Elle proclame le principe de


souveraineté résidant dans la Nation, le principe d’indivisibilité de la Nation, le principe de
séparation des pouvoirs.

3° Le légicentrisme:

La loi occupe une place centrale.


Art.6: définition de la loi comme « expression de la volonté générale ».
La déclaration assigne des fonctions à la loi. Cette importance de la loi vient de la croisée
entre la pensée de Montesquieu et de Rousseau.
La loi ne peut œuvrer que pour la liberté. Cependant la confiance en la loi n’est pas absolue
car on retrouve un droit « de résistance à l’oppression ».
Paragraphe 3: l’organisation des pouvoirs jusqu’à l’adoption de la Constitution:

L’Assemblée Nationale constituante est amenée à adopter d’autres lois. Il y a une


répartition des pouvoirs entre l’assemblée nationale constituante et le roi. L’Assemblée
Nationale constituante a une fonction législative.
Le pouvoir exécutif est partagé entre les ministres et le roi. Le roi exerce une partie du
pouvoir législatif avec le droit de veto. Les ministres sont responsables pénalement.
Les décrets vont ensuite viser le pouvoir judiciaire.
La loi des 16-24 août 1789 consacre la conception défendue par Montesquieu de la fonction
judiciaire. Les révolutionnaires ont entendu limiter les pouvoirs que s’étaient octroyés les
juges de l’Ancien Régime.

Chapitre 2: la Constitution du 3 septembre 1791:la monarchie


constitutionnelle

Paragraphe 1: le titulaire de la souveraineté:

Avant 1791, il n’y a pas de différence nette entre le peuple et la Nation. La DDHC
opte pour la Nation. Dans l’espoir des rédacteurs, cela signifie que la souveraineté appartient
à une personne juridique distincte.
En 1791, la Constitution parle toujours de Nation en tant que la souveraineté
appartient au peuple et au roi.

Paragraphe 2: le pouvoir législatif:

Ce pouvoir est partagé entre le corps législatif et le roi qui sont des représentants.

A/ Le corps législatif:

Il est marqué par le fait que l’électorat est une fonction et non un droit. Les
constituants consacrent ainsi le suffrage censitaire. Il est restreint aux plus aptes, aux plus
capables à exercer cette fonction. Ces constituants vont distinguer les citoyens passifs et les
actifs.
Les citoyens passifs ont tous les droits et libertés de la DDHC mais ne participent pas
à la vie politique. Les citoyens actifs participent à la vie politique.

Pour avoir la fonction du vote il faut être un homme, être français, avoir plus de 25
ans, payer une contribution ce qui restreint le corps électoral.
Le suffrage est à 2 degrés car les citoyens actifs passent par de grands électeurs pour
voter. Pour être grand électeur, il faut payer une contribution au moins égale à 150 ou 200
jours de travail.
Ce corps législatif est monocaméral. Cette structure est à relier à l’abolition des
privilèges. Le constituant français s’écarte du modèle anglais.
Cette assemblée est permanente et ne peut être dissoute car elle est maître de sa
propre organisation. Elle est élue pour une durée de 2 ans pour un contrôle régulier de la part
des électeurs. Il faut éviter de donner le pouvoir trop longtemps aux représentants pour éviter
le despotisme. Il n’y a pas de réélection immédiate possible. Toutefois, cette mesure se
retourne contre les révolutionnaires car des personnes inexpérimentées vont siéger à
l’assemblée.
Cette assemblée vote des décrets qui ne deviennent lois que quand ils obtiennent le
veto du roi.
Le corps législatif a un pouvoir en matière de droit international avec le roi et les
ministres qui peuvent être poursuivis devant une haute cour nationale en cas de complots…
La procédure pour adopter les décrets est très complexe car pour être adopté, le projet
doit être examiné au moins 3 fois avec des intervalles d’au moins 8 jours. A cette procédure
s’ajoute le veto du roi.

B/ Le veto du roi:

La Constitution de 1791 prévoit une sanction royale. Le roi avait 2 mois pour
accepter ou refuser le texte. S’il le refuse, le texte n’est pas complètement rejeté car le véto est
suspensif et non absolu.
Une procédure est prévue pour que le texte soit rediscuté pour faire résistance au roi.
Il fallait attendre environ 6 ans pour que le texte soit finalement adopté.

Paragraphe 3: le pouvoir exécutif:

C’est le pouvoir qui pose le plus de problème en 1791.

Le pouvoir exécutif était tiraillé dans l’exercice de 2 fonctions contradictoires:


- pouvoir législatif: un minimum d’indépendance donc le roi est inviolable et
irresponsable.
- il devait être subordonné à la loi. Il fallait s’assurer que le pouvoir exécutif ne viola
point la loi.

1° refus de conférer au pouvoir exécutif un véritable pouvoir réglementaire.


2° on institue des ministres conçus comme de simples agents d’exécution de la loi. Le roi ne
pourra avoir que 6 ministres qui ne doivent pas appartenir au pouvoir législatif. Ils doivent
contresigner tous les actes du roi. S’ils contresignent un acte violant la loi, le corps législatif
peut tenir les ministres pour responsables. Le contrôle du pouvoir exécutif s’effectue sur la
personne des ministres qui endossent la responsabilité des actes du roi. La responsabilité est
en principe de type pénale mais pour plusieurs raisons, il y a une forte politisation de cette
responsabilité.

Les raisons:
- la définition même de l’infraction (violation de la constitution, délit contre la sûreté
nationale…).
- elle réside dans le caractère hybride de la procédure de jugement des ministres. Les jurés qui
composent la cour sont à la fois des juges mais aussi des conseillers généraux tirés au sort.
- l’effet de la mise en accusation (ministre suspendu de ses fonctions).

Paragraphe 4: la séparation des pouvoirs:

En 1791, les constituants n’ont pas institué de mécanisme de séparation rigide des
pouvoirs. Ce principe est d’abord négatif et est complété par un principe positif de balance
des pouvoirs.
Avant tout, il s’agissait d’éviter le despotisme.
Le système de 1791 est caractérisé par le rejet de la spécialisation des pouvoirs.
L’absence d’indépendance fait que le corps législatif a des moyens très importants
pour agir sur l’exécutif.
EXP: le ministre LESSART poursuivi pour avoir négligé l’intérêt général.

Les constituants de 1791 déclarent que la Nation a le droit de changer la constitution.


Ce changement doit se faire selon une procédure complexe pour éviter que les pouvoirs
constitués ne s’emparent du pouvoir constituant.
La constitution prévoit une procédure de révision très longue. En effet, le projet doit
être adopté dans les mêmes termes par 3 législatures consécutives. La complexité de cette
procédure a eu pour effet qu’aucune révision n’a été opérée.
La convention nationale se déclare pouvoir constituant en se faisant élire par le
peuple.

Chapitre 3: la convention: la démocratie à taton:


Après la célèbre victoire de Valmy le 20/09/92, la convention est élue au suffrage
universel direct.

Son œuvre se concrétise en 2 temps:


- constitution de 1793 (Montagnarde)
- constitution du 5 fructidor an III (Thermidorienne)
Cette convention est la même qui rédige les 2 constitutions mais les hommes ont changé.

I/ La constitution de 1793:

Avant de la rédiger, la Convention organise le pouvoir:


# Décrets du 21/09/92: « il ne peut y avoir de constitution que celle qui acceptée par le
peuple ».
# Décrets du 21-22 septembre 1792: la royauté est abolie en France. La France devient une
république « une et indivisible ».

Au sein de la convention il existe 3 groupes:


- Girondins = nobles libéraux, progressistes, éclairés par l’esprit des Lumières.
- Montagnards = idées populaires…
- Thermidoriens = entre les Girondins et les Montagnards.

C’est le projet des Montagnards présenté par Herault de Séchelles qui est adopté par le
peuple. Ce projet se caractérise par différents éléments…

A/ L’avènement de la démocratie:

L’avènement peut être observé par l’instauration du suffrage universel et la DDHC de


1793.

1°- consécration du suffrage universel:


L’idée des Montagnards est de pousser jusqu’au bout l’entreprise des révolutionnaires de
1789. En 1793, on ne veut pas subordonner l’exercice du suffrage à des conditions de fortune.
Le suffrage devient donc un droit pour lequel il faut avoir au moins 21 ans et 25 ans pour être
élu. Les étrangers peuvent également être citoyens.
Le vote est public dans toutes les instances et donc une pression est exercée sur les individus.

2°- adoption de la DDHC de 1793:


La constitution est précédée d’une déclaration qui en est le préambule.
La déclaration comprend toutes les libertés classiques et met l’accent sur l’égalité qui occupe
une place centrale. Les droits sociaux et libéraux sont nouveaux.
EXP: - interdiction de l’esclavage
- liberté du commerce et de l’industrie
- droit à l’instruction
- droit à la subsistance

B/ La souveraineté:

Le principe de souveraineté populaire est énoncé dans la constitution.


Certes le vote est un droit, mais les mandats impératifs restent prohibés et le peuple
n’exerce pas entièrement de façon directe sa souveraineté, il existe des représentants.
Cette souveraineté populaire est plus symbolique qu’effective.

C/ Un régime d’assemblée:

La constitution de 1793 tente de mettre en œuvre le principe de spécialisation des


pouvoirs. Le pouvoir législatif est entièrement confié à une assemblée unique élue pour un an,
au suffrage universel. Le peuple doit contrôler régulièrement le pouvoir législatif. Le corps
législatif propose des lois qui doivent être acceptées par le peuple.

Le pouvoir exécutif est composé de 24 membres pour diviser le pouvoir et pour les
affaiblir. Ce collège est élu par le corps législatif et n’a aucun moyen d’action sur l’assemblée.
Ce modèle n’a pas fonctionné car la constitution n’a pas eu le temps d’être mise en œuvre.

La convention va ajourner l’application de la constitution. Cette convention est le


« centre unique de l’action et du gouvernement » ce qui conduit à une dictature.

Le comité de Salut Public prend fin le 27 juillet 1794.


Les Thermidoriens décident de rédiger une nouvelle constitution.

II/ La constitution du 5 fructidor an III:

C’est la constitution la plus longue par son nombre d’articles du système constitutionnel
Français.
C’est une constitution modérée, de compromis. Il s’agit de réagir aux excès engendrés par les
principes démocratiques et le comité de Salut Public.

A/ La souveraineté:

La constitution de 1795 fait part d’une grande méfiance envers la démocratie. La


démocratie absolue a mené à la Terreur. Cette limitation de la démocratie s’effectue par une
redéfinition du droit de suffrage. Les citoyens Français sont restreints car le suffrage
censitaire est rétabli. N’est citoyen que l’individu qui paie un certain montant d’impôts.

B/ La déclaration des droits et devoirs:

On y retrouve toutes les grandes libertés de 1789. Cependant, ces libertés sont
prévues avec davantage de limites. Il y a une primauté de l’ordre sur l’idéologie des droits.
Pour la 1ère fois, les droits sont proclamés avec des devoirs.
- défendre la société et la patrie
- obéir aux lois
- faire le bien
- respecter la liberté, l’égalité et la propriété

Toutefois, on peut relativiser la portée de ces devoirs car aucun mécanisme n’est
prévu pour sanctionner un manquement à ces devoirs. Cette déclaration des devoirs n’est pas
si originale car ils ne sont que la contrepartie des droits. Un droit est aussi un devoir.

C/ L’organisation des pouvoirs:

C’est un compromis entre la balance des pouvoirs et la tendance à la spécialisation.


Cette quête est très bien expliquée par l’abbé Sieyès: « unité toute seule est despotisme,
division toute seule est anarchie ».
L’idée va être de diviser le pouvoir législatif pour instaurer une unité du pouvoir
exécutif.

1/ Le pouvoir législatif:

L’innovation majeure est le bicaméralisme. Il ne s’agit pas de reprendre la conception


anglaise.

L’idée est de diviser l’organe législatif:


- le conseil des 500
- le conseil des anciens

La chambre des 500 est composée de jeunes d’environ 30 ans.


La chambre des anciens est composée d’anciens d’environ 40 qui doivent être mariés
ou veufs. (Plus sages)
Aux jeunes était réservée l’initiative des lois. Les anciens eux, réfléchissaient et
votaient.
En matière constitutionnelle, la logique était inversée car il ne fallait pas trop d’innovation.

L’abbé Sieyès voulait proposer un contrôle de constitutionnalité avec un jury


constitutionnaire ce qui créa une grande controverse.

2/ Le pouvoir exécutif:

On le nomme Directoire et il est de type collégial. Il y a 5 membres nommés pour 5


ans renouvelables tous les ans. Ils sont élus par le conseil des anciens sur une liste proposée
par le conseil des 500. Ces membres sont inamovibles et responsables que pour les crimes très
graves. Ils sont assistés de ministres qui sont des agents d’exécution. Pour la 1 ère fois les
membres du Directoire ont un pouvoir réglementaire et peuvent ainsi adopter des normes
générales qui ne sont pas la stricte application d’une loi.

3/ Les rapports entre les pouvoirs:

Cette constitution réalisant une séparation rigide des pouvoirs a conduit à une
paralysie des rapports entre les pouvoirs et donc des coups d’Etat.
On appelle coup d’état le fait qu’un des organes outrepasse son pouvoir pour réagir
contre les autres pouvoirs. Ces coups d’état ont existé dès l’adoption de cette constitution car
un organe a adopté une loi attentatoire et cet organe a fait appel à l’armée pour faire appliquer
cette mesure.
EXP: le 5 fructidor an III avec le décret des 2/3. L’idée était que pour élire les
membres de la convention, il fallait choisir au moins 2/3 de ces nouveaux conventionnels
parmi les sortants.
Pour faire appliquer cette mesure, on a fait appel à l’armée.

Par la suite les coups d’état ont tous pris la même forme.
Cependant, le régime va basculer car l’armée va intervenir pour son propre compte et
surtout pour le Général Bonaparte le 18 brumaire an VIII. En effet, le Directoire fait appel à
Bonaparte qui va demander une contrepartie qui consiste à modifier le pouvoir exécutif et
faire du Directoire un consulat. Il y aurait 3 consuls: Sieyès, Ducos et Bonaparte lui-même.

Toutefois, les coups d’états ne sont pas imputables à la séparation rigide des pouvoirs, ils sont
liés au fait qu’il existait un fort déséquilibre des pouvoirs.

Chapitre 4: le consulat et l’empire: la fin de la Révolution:


Un consulat provisoire est instauré en attendant la rédaction d’une nouvelle constitution qui
n’est autre que la constitution du 22 frimaire an VIII.

I/ La constitution du 22 frimaire an VIII:

Elle consiste à donner des pouvoirs à Bonaparte. Le consulat amorce la mise en place d’un
pouvoir césariste. La personne du chef gouverne en prenant appui sur le peuple.

A/ Les moyens d’exercice d’un pouvoir personnalisé:

Ces moyens sont au nombre de deux:


1°- aménagement du suffrage
2°- plébiscite

1°- C’est un mécanisme très ingénieux: « la confiance doit venir d’en bas et le pouvoir d’en
haut ». Il faut l’expression de l’assentiment du peuple et les décisions viennent du pouvoir
avec la seule confiance du peuple.

# Le peuple vote pour des listes (de confiance communale). Certaines personnes
choisissent celles qui exerceront les fonctions.
# Les fonctionnaires choisissent, constituent de nouvelles listes de personnes qui
pourront être des fonctionnaires nationaux.
# Le 1er consul choisit tout.

Les électeurs votent donc mais n’élisent personne en réalité.

2°- plébiscite: cela consiste à appeler le peuple à voter sur un projet et il vote également pour
approuver l’homme qui a proposé le projet.

B/ L’organisation des pouvoirs et renforcement du pouvoir exécutif:

Le pouvoir exécutif contrôle tout.

1°- le pouvoir exécutif:


Il est confié à 3 consuls qui sont Bonaparte, Cambacérès et Lebrun. Cette collégialité n’est
qu’apparente car ils n’ont pas les mêmes pouvoirs.
Le 1er consul exerce seul la promulgation des lois et nomme et révoque les membres du
conseil d’Etat, les ministres et les fonctionnaires. Il est assisté des ministres et du conseil
d’état. Le CE est chargé de rédiger les projets de loi et les règlements sous l’autorité du 1 er
consul.
Les 2 autres consuls n’ont qu’une voix consultative.
Le consulat a l’initiative exclusive des lois, a un pouvoir réglementaire, un pouvoir en matière
de sécurité intérieure et extérieure de l’état, en matière de conduite des relations
diplomatiques et a la possibilité de retenir les individus et de les transférer devant des
tribunaux spéciaux.

2°- le pouvoir législatif:


Il est organisé de façon à renforcer le pouvoir exécutif. Le législatif est fortement
divisé et certains de ses membres sont nommés par le 1er consul.
Le Tribunat représente le peuple, « il propose sans disposer ».
Le corps législatif « dispose sans proposer ».
Le conseil d’état rédige les projets de loi.
Le Sénat est lui aussi sous la dépendance du 1 er consul. Il a un pouvoir de conserver la
constitution. Ainsi, il pratique une forme de contrôle de constitutionnalité et peut être saisi de
tout acte par le gouvernement ou le Tribunat. Cependant, le Sénat n’a jamais estimé qu’un des
actes était contraire à la constitution; il a légitimé le pouvoir exécutif.

II/ Les senatus consulte de l’an X et de l’an XII:

Ils ont un rôle de conservateurs.


En l’an X, Bonaparte est nommé consul à vie.

- réforme du système électoral: c’est le 1er consul qui choisit les titulaires de tous les
postes.
- étendre les pouvoirs du 1er consul qui va nommer les 2 autres consuls ainsi que ses
successeurs.
- le tribunat est puni de ses velléités d’opposition. Les pouvoirs du Sénat sont
augmentés car il dispose d’un pouvoir de type judiciaire en tant qu’il peut dissoudre ou
suspendre le fonctionnement des jurys en matière criminelle. Il peut dissoudre le corps
législatif et le tribunat. Il donne son interprétation en matière de constitutionnalité. Cependant,
il reste sous la dépendance du 1er consul.

Les SENATUS CONSULTES du 28 floréal an XII transforme la République en


Empire.
Le 1er consul devient empereur qui détient son pouvoir de la grâce de Dieu. Les pouvoirs du
Sénat vont encore augmenter afin de légitimer l’empereur.
Sur le plan institutionnel tout reste stable.

L’échec de la campagne de Russie en 1812 amène à la capitulation le 30 mars 1814.


Le 3 avril 1814, le Sénat amorce la déchéance de l’empereur accusé d’avoir violé les grands
principes posés par les senatus consultes. Le 6 avril 1814 Bonaparte abdique.

Le Sénat établit alors une monarchie constitutionnelle au profit de Louis XVIII et


c’est la 1ère Restauration.
Napoléon reprend ensuite le pouvoir par la force et instaure une nouvelle constitution qui est
l’acte additionnel du 22 avril 1815. Cet acte instaure pour la 1 ère fois une responsabilité
politique des ministres.
Titre 2: L’instauration de la monarchie parlementaire:
Cette monarchie parlementaire peut prendre différents noms.

- Monarchie parlementaire car c’est un régime dans lequel il y aura la possibilité d’obtenir la
démission des ministres.
- Démocratie bourgeoise car la bourgeoisie va progressivement monter au pouvoir. Le
suffrage reste censitaire. C’est une « démocratie » car les citoyens peuvent élire directement
leurs représentants. Il existe une reconnaissance de valeurs attachées à la démocratie. Ces
valeurs se sont enracinées dans la société française.
- Ere des chartes car les documents constitutionnels de l’époque sont des chartes.

Cette période se divise en 2 grands temps.

Chapitre 1: la charte du 4 juin 1814


Cette charte est mise en vigueur en 2 temps.

I/ Les fondements du pouvoir:

La Restauration tente de réconcilier le retour d’un monarque avec une prise en


compte des velléités du peuple.
Ce compromis se manifeste de 2 façons.

A/ Une charte octroyée:

Lorsque le Sénat a élaboré sa constitution en déclarant que c’est le peuple qui appelait
Louis XVIII au trône. Ce dernier estime qu’il n’a pas à être appelé et refuse cette constitution.
Il exprime dans la déclaration de Saint Ouen, sa volonté de rédiger lui-même la constitution.
Il s’engage à respecter les libertés des français et c’est volontairement que le roi limite ses
pouvoirs et consent que le peuple puisse participer au pouvoir.

B/ Droits et libertés des français:

Il y a une volonté du roi de conserver certains acquis sociaux. La charte énumère 12


articles énonçant la liberté. Ces droits ne sont pas naturels mais sont des concessions de la
part du roi qui peut en limiter l’exercice.
« La liberté de religion est limitée par le fait que la religion d’Etat est la religion catholique ».
L’égalité est elle aussi limitée car la noblesse est rétablie.
Le suffrage censitaire est rétabli, pour être électeur il faut avoir 30 ans et payer un cens au
moins égal à 300 francs.
Pour être éligible, il faut être âgé d’au moins 40 ans et payer 1000 francs de
contribution.
De plus, en 1820 apparaît la loi du double vote: pour être élu dans les départements, seuls les
plus riches pouvaient se présenter sur les listes.
Le suffrage redevient donc une fonction.
II/ Le fonctionnement et l’organisation du pouvoir:

La charte s’inspire du régime anglais.

A/ Les organes:

Il y a 3 types d’organes: le roi, les ministres et le parlement.

# Le roi inviolable et sacré:


Il détient seul la puissance exécutive. Il dispose d’un pouvoir réglementaire, du droit
de déclarer la guerre, du droit d’exercer un pouvoir réglementaire autonome en matière de
sûreté de l’Etat. Il est aussi un organe législatif partiel car il a le droit de veto absolu. En
outre, il a l’initiative des lois, les chambres parlementaires n’ont qu’un droit de supplier le roi.
Il est aussi un organe judiciaire partiel car « toute justice émane du roi, elle s’administre en
son nom par des juges ».

# Les ministres:
Ils sont des agents d’exécution et sont nommés et révoqués par le roi. Ils sont
responsables politiquement seulement devant le roi. Ils sont responsables pénalement devant
les chambres.
La chambre des députés accuse; la chambre des pairs juge.
Le régime de la Restauration voit naître une solidarité ministérielle, un gouvernement se
forme. Cela va permettre que les actions contre un ministre aient des répercussions sur les
autres ministres ce qui amène une responsabilité collective progressive.

# Le parlement bicaméral sur le modèle anglais:


- chambre des pairs:
les membres sont nommés à vie ou de façon héréditaire. Le nombre de pairs est illimité et le
roi peut en nommer de nouveaux en permanence.
Cette chambre vote les lois et l’impôt.
- chambre des députés:
ils sont élus par les citoyens. Cette chambre est dépendante du roi car elle ne siège que quand
le roi la convoque. Elle peut être dissoute par le roi. Elle vote également les lois et l’impôt.

Le roi est donc sans conteste, l’organe prépondérant.

B/ Les rapports entre les pouvoirs: l’avènement du parlementarisme:

La charte de 1814 est très peu expressive sur les rapports entre les pouvoirs.
Les choses évoluent avec 4 facteurs:

1°- influence des institutions anglaises que beaucoup des pairs ont connu.
2°- émergence de la philosophie politique qui considère que le parlementarisme est
source de progrès et de liberté (Benjamin Constant et Chateaubriand).
3°- Louis XVIII n’est pas hostile au parlementarisme.
4°- l’acte additionnel avait pour la 1ère fois prévu une responsabilité politique.

Dans la pratique il y a de nouveaux mécanismes:

- l’adresse:
Texte rédigé et voté par la chambre des députés en réponse au discours du trône par lequel le
roi ouvrait la cession parlementaire.
- les pétitions:
Textes rédigés par les citoyens et envoyés à l’une des chambres. La chambre discute ces
pétitions et transmet aux ministres le résultat du débat avec un vote qui approuve ou non la
pétition.

- la discussion du budget:
Principe et spécialité budgétaire. Le budget est voté ministère par ministère.

Avec ces 3 moyens, il y a une capacité de pression sur les ministres qui conduit
souvent à des démissions.
Se dessine l’avènement d’un régime parlementaire dualiste.
Dès 1815, des divergences naissent; la chambre des députés est composée d’ultra-royalistes et
est appelée « chambre introuvable ».
Le roi et la chambre revendiquent le contrôle des ministres et en septembre 1816, le roi
dissout la « chambre introuvable ».

Par la suite, Charles X n’aime pas le parlementarisme.


Les élections de 1827 sont défavorables aux royalistes. En août 1829, Charles X
nomme un chef de gouvernement favorable aux ultra royalistes ce qui crée un affrontement.
Une adresse au roi est formée le 18 mars 1830. Charles X dissout la chambre des
députés le 16 mai 1830.
Les nouvelles élections sont gagnées par les libéraux mais Charles X prend des
mesures pour museler cette majorité.
Cela provoque des révoltes de libéraux.

Chapitre 2: la charte du 14 août 1830: la monarchie de juillet


Beaucoup de principes de 1814 se retrouvent dans cette charte. C’est l’esprit qui
change avec un enracinement du parlementarisme.

I/ Les fondements et les principes du pouvoir:

A/ La souveraineté:
Cette charte n’est plus octroyée mais votée très rapidement. Le nouveau roi jure d’y
être fidèle avant même d’être roi.
Le titulaire de la monarchie provient de la branche d’Orléans. Le roi accepte que le
fondement de son pouvoir soit de type contractualise. Il parle lui-même de « monarchie
républicaine ».
La souveraineté nationale réside dans le roi et le peuple.

B/ Les droits et libertés:


L’innovation tient à ce que les limites sont retirées ou atténuées.
EXP: la religion catholique n’est plus la religion d’Etat; interdiction de la censure; droit de
suffrage élargi (25 ans pour voter, 30 ans pour être éligible, montant de la contribution
abaissé…).

II/ L’organisation des pouvoirs:

A/ Les organes:
Les organes sont identiques mais les compétences et les modes d’accession sont
modifiés.
- Le roi est investi par la charte, il n’a plus de pouvoir réglementaire autonome en matière de
sûreté de l’Etat, plus d’ordonnances destinées à suspendre les lois votées par le parlement,
droit de veto.
Louis Philippe s’est engagé à ne pas utiliser ce droit de veto.

- La chambre des pairs: les pairs ne sont plus héréditaires, ils sont choisis parmi des notables.

- La chambre des députés est plus populaire.

Le pouvoir est croissant pour les chambres qui peuvent accuser les ministres et qui ont la
pleine initiative législative.

B/ Les rapports entre les pouvoirs:

Les chambres vont multiplier le recours aux moyens pour obtenir la démission des ministres.

Les moyens:
- interpellation par laquelle un parlementaire demande à un ministre d’expliquer sa
conduite et le ministre est obligé de répondre.
- question de confiance à l’initiative du gouvernement. C’est une question qui est
posée à l’issue d’un projet de loi ou du programme général d’un ministre.

Le pouvoir exécutif a un droit de dissolution pour se donner une majorité favorable.

Il s’agit d’un régime parlementaire dualiste; les ministres sont responsables devant le
roi et le parlement. Les ministres sont pris en étau entre la volonté du roi et celle de la
chambre.
Les députés vont contester l’autorité du roi sur les ministres ce qui crée une tension très forte
avec 6 dissolutions et une vingtaine de renversements de gouvernements.

Il y a une grande instabilité du régime et il est renversé.

La classe populaire émerge car elle a un sentiment d’exclusion.


A la fin des années 1840, une idéologie socialiste apparaît. La classe ouvrière se réunit en
banquets. Toutefois, le gouvernement va vouloir interdire un de ces banquets et viole ainsi le
droit de réunion.
Une insurrection éclate et elle mène à la chute définitive de la monarchie de juillet.
Discrédit total de la monarchie.
Echec du parlementarisme.
Remise en cause du suffrage censitaire.
Titre 3: l’avènement du suffrage universel: de la
République à l’Empire

Le suffrage universel n’assure pas la pérennité de la démocratie. Il faut que le peuple ait une
éducation politique.

Chapitre 1: la Constitution du 4 novembre 1848:


Le gouvernement provisoire proclame la République et convoque pour élire une
assemblée constituante. Aucune condition de fortune n’est exigée pour élire. Il faut avoir 21
ans, être un homme, être civilement capable.
Il n’y a donc pas de vote du peuple pour approuver la constitution.

I/ Fondements et principes de la constitution:

C’est une constitution démocratique, républicaine et sociale. Il y a une reconnaissance


des doctrines socialistes de l’époque.
Déclaration de droit et aspirations sociales: réunion, association, abolition de l’esclavage,
abolition de distinction mobilière, droit à l’instruction, droit à l’assistance et à l’emploi.

II/ L’organisation et les rapports entre les pouvoirs:

A/ Les organes:

Le corps législatif moniste est composé de 750 membres élus pour 3 ans. Il propose et
vote les lois. Il n’a pas de moyens pour agir contre les ministres.

Le pouvoir exécutif est composé d’un président et des ministres. Le président dispose
du pouvoir suprême. Il est élu au suffrage universel direct pour 4 ans. Il dispose du pouvoir
exécutif et d’attributions législatives et judiciaires. Il a un pouvoir réglementaire avec le
conseil d’Etat; il promulgue les lois, négocie et ratifie les traités; il a un droit de message par
lequel il s’adresse chaque année à l’assemblée nationale; il a l’initiative des lois et peut
demander une nouvelle délibération d’une loi; il a le droit de grâce; il est responsable de ses
actes et des actes du gouvernement.
Les ministres sont soumis au président.

B/ Les rapports entre les pouvoirs:

C’est un régime présidentiel donc il n’y a pas de mécanismes d’actions entre les
pouvoirs.
Les pouvoirs sont obligés de collaborer et à défaut, un pouvoir va l’emporter sur
l’autre.
Le président va progressivement l’emporter et va museler l’Assemblée Nationale.

Il y a une volonté de réformer le système électoral en instaurant une condition de


durée de domiciliation.
Le président Louis Napoléon Bonaparte va s’accaparer cette mesure pour s’ériger en
protecteur du suffrage universel et demande l’abrogation de la loi et l’assemblée refuse !

Le 2 décembre 1851, LNB énonce un décret pour dissoudre la constitution et


proclame l’Etat de siège. Il proclame la supériorité du suffrage universel. Il organise un
plébiscite par lequel le peuple l’approuve = coup d’Etat légal.

Chapitre 2: le Second Empire

I/ Le prélude à l’empire: la constitution du 14 janvier 1852:

Cette constitution est de nature républicaine. L’empire sera déclaré en novembre 1852 et
donnera lieu à de nouvelles institutions.
Bonaparte va gouverner de façon dictatoriale jusqu’au 29 mars 1852.

A/ Le signe de l’affaiblissement du principe démocratique:

La constitution de 1852 s’inspire de celle de l’an VIII et va associer le césarisme du


pouvoir, la souveraineté populaire et le pouvoir d’un homme. C’est un moyen destiné a
asseoir le pouvoir du président.
Le principe démocratique va être affaibli même si le suffrage universel est maintenu.

Un principe de candidature officielle est mis en place: les préfets soutiennent la


candidature de telle ou telle personne. Les électeurs ont un choix restreint car ils ont
connaissance des opposants qu’au dernier moment.
Il y a mise en place d’une police électorale qui découpe les circonscriptions, édicte
des règles sur le déroulement des élections.
En 1857, sur 257 députés sortants, il y a 250 candidats officiels et ils ont été élus.

B/ La constitution procède à la légitimation d’un pouvoir personnel:

1/ Le pouvoir exécutif:

Il est dominé par un président de la république (Bonaparte) qui est nommé par la
constitution et a une place prépondérante. Il est élu pour 10 ans, ses successeurs devant être
élus par la Nation.
Il a le pouvoir réglementaire, détient le pouvoir de l’armée, nomme toutes les
personnes du pouvoir exécutif. Il a l’initiative des lois, droit de veto absolu et peut dissoudre,
convoquer ou ajourner les assemblées.
Il hérite du droit de grâce et la justice est rendue en son nom. Le président est
responsable mais cette responsabilité joue comme un gage d’autorité. C’est une autorité
théorique car on ne peut pas l’engager.
Ses ministres sont de simples agents d’exécution.

2/ Le pouvoir législatif:

Il est composé de 2 assemblées: le corps législatif et le sénat.

Le corps législatif est élu pour 6 ans au suffrage universel mais ne dispose d’aucune
indépendance dans l’exercice de ses fonctions. Il n’a pas l’initiative des lois et les lois qu’il
adopte peuvent être définitivement écartées par le veto présidentiel et tous les textes doivent
être soumis au sénat.
Le sénat a un statut similaire à celui de l’an VIII. Une partie de ses membres sont
nommés à vie par le président. Il contrôle la constitutionnalité des lois, la loi ne doit pas
porter atteinte à la religion, à la morale, à la liberté de culte, à la liberté individuelle, à
l’égalité des citoyens devant la loi…

II/ De l’empire autoritaire à l’empire libéral:

Un nouveau régime instauré par un SENATUS CONSULTES (7 nov. 1852) rétablit


« la dignité impériale au profit du prince président ». Ce senatus consultes procède à la
modification de la constitution républicaine du 14 janvier 1852 en constitution impériale.
Jusqu’en 1857, l’empereur exerce ses pouvoirs de façon autoritaire. A partir de 1857,
les choses se transforment, on passe de l’empire autoritaire à l’empire libéral.

Ceci est du à un facteur sociologique et politique. L’opposition à l’empire continue de


perdurer, une stabilité politique n’est possible qu’en « lâchant du leste ».

Par conséquent:
- assouplissement des institutions.
- possibilité de formuler une adresse à l’empereur.
- droit d’amendement pour les parlementaires en 1866.
- publication des débats parlementaires au JO.
- libéralisation du régime de la presse, de la réunion…
- évolution du régime vers un régime parlementaire.

Les senatus consultes du 21 mai 1870 rédigent une nouvelle constitution adoptée par
plébiscite. Cette constitution aurait mise en œuvre un modèle inédit mais n’a pas été
appliquée. Elle va cependant inspirer la constitution de la 3ème république.

Le 4 septembre 1870, la république est proclamée.


Titre 4: l’implantation progressive de la république

Chapitre 1: la 3ème république:


On peut dire que la 4 septembre 1870, la république est instaurée par dépits, parce
qu’il n’y avait pas de prétendant sérieux au trône. Elle est née dans l’hésitation.

I/ Le choix hésitant de la république:

A/ De la capitulation de l’empereur aux lois constitutionnelles de 1875:

Après la capitulation, la foule parisienne se rend aux Tuileries où le pouvoir législatif


était installé. Va naître un gouvernement provisoire = gouvernement de la défense nationale.
Il va avoir pour mission de mettre la France dans les conditions d’adoption d’une
nouvelle constitution, les électeurs sont convoqués et vont décider de la paix et élire une
nouvelle assemblée. Cette assemblée se réunit à Bordeaux en 1871 pour commencer une
nouvelle étape de l’histoire de la France constitutionnelle qui devait se caractériser par la
donation aux assemblées parlementaires, d’un pouvoir prépondérant.

Toutes les tendances politiques seraient représentées.


Adolf Thiers va se présenter comme l’homme du moment pour présider durant ce
gouvernement provisoire. Il est nommé chef du pouvoir exécutif et exercera ses fonctions
sous l’autorité de l’Assemblée Nationale avec le concours des ministres qu’il aura choisi.
Il est nommé président de la république mais ses pouvoirs sont restreint. Il démissionne en
1873 et va être remplacé par le Maréchal Mac Mahon.
La loi du 18 novembre 1873 définit les couleurs du drapeau et la durée du mandat
présidentiel.

B/ Les lois constitutionnelles de 1875:

Un ensemble de lois est adopté en février et juillet 1875, et ces lois vont organiser les
pouvoirs.
Le pouvoir législatif divisé en 2 assemblées: chambre des députés et sénat.

II/ L’organisation des institutions de la 3ème République:

A/ Le parlement: le bicaméralisme égalitaire:

1/ La chambre des députés:

Cette chambre est élue au suffrage universel direct. Seuls les militaires sont exclus du
vote.
La chambre compte 615 députés élus pour 4 ans afin d’assurer une certaine stabilité mais
aussi pour exercer un contrôle régulier.

2/ Le Sénat:

Il est créé sous l’influence des monarchistes. Il compte 300 membres et veut créer une
homogénéité. Il faut avoir 40 ans au minimum pour être élu.
Il y a certains sénateurs élus à vie.
Les autres sont élus pour 9 ans mais le Sénat est renouvelable par tiers tous les 3 ans.
Le sénat est élu au suffrage universel indirect par les élus locaux.
En 1884, une révision supprime les sénateurs à vie. Le système électoral est modifié
pour rééquilibrer les électeurs.

Il s’agit d’un bicaméralisme égalitaire. Il y a un pouvoir d’amendement pour les


chambres, un pouvoir de contrôler le gouvernement et une légère prépondérance de la
chambre des députés qui s’occupe du budget.

B/ Le pouvoir exécutif:

1/ Le président de la République:

A/ Le statut:

Il est élu à la majorité absolue par les 2 chambres car on se méfie du suffrage
universel direct. Le nombre de tours à l’élection est indéfini. Le président est élu pour 7 ans et
est bénéficiaire d’une protection juridique. Il n’est pas politiquement responsable. Il ne peut
être poursuivi que pour haute trahison. Tous ses actes doivent être contresignés par les
ministres.

B/ Les fonctions:

Il peut convoquer et ajourner les chambres, dissoudre la chambre des députés, il a le


droit d’initiative législative, un pouvoir réglementaire. Il a également le droit de grâce et il
nomme le président du conseil.
Le président va perdre son importance avec la crise institutionnelle de 1877 car il est
éclaboussé par des scandales.
La notion de pouvoir exécutif se détache de celle du chef de l’Etat.
Le président est une simple autorité. Ses fonctions sont de type honorifique et il ne
prend plus de décisions.

2/ Le gouvernement:

A/ Les ministres:

Ils sont nommés et révoqués par le président de la république. En réalité, le président


se contente de suivre le président du conseil qui choisit les ministres.
Les ministres sont responsables devant le parlement et en principe devant le président de la
République.
La 3ème république est marquée par une grande variété de membres du gouvernement:
les ministres, les ministres sans porte-feuilles et les secrétaires d’Etat.
Le conseil des ministres existe pour les « 2 sortes » de ministres et il est présidé par le
président de la république. Il y a également le conseil de cabinet.

B/ Le président du conseil:

Il est le chef du gouvernement.


C’est un PRIMUS INTER PARES. Il n’a pas d’existence constitutionnelle mais il est le fruit
de la pratique.
Il a une position prépondérante car il définit la politique du gouvernement.
III/ Les rapports entre les institutions:

A/ La collaboration des pouvoirs dans la production normative:

C’est un régime de collaboration et d’interdépendance entre les pouvoirs.


La loi est centrale, les parlementaires sont attachés à la conception rousseauiste. La
loi est formelle et organique, c’est tout acte adopté par le parlement.
Cette collaboration se voit lors de l’initiative des lois qui appartient à la fois au
pouvoir exécutif et au pouvoir législatif. Tous les 2 ont également un pouvoir d’amendement.
Le président de la république a le droit de demander une nouvelle discussion de la loi
et promulgue les lois. Il exécute les lois grâce aux décrets réglementaires.

Ceci conduit à une lenteur du travail législatif et à la création de décrets-lois.


Il y a une habilitation du gouvernement par le parlement pour prendre des mesures
(décrets-lois) normalement réservées au parlement.
Ces décrets-lois ont une valeur réglementaire. Si le parlement refuse de ratifier le
décret-loi, il devient caduc. Si le parlement oublie de discuter le projet de ratification, le
décret-loi garde une force réglementaire.
Cette pratique a été décriée mais la critique n’est pas fondée car rien n’empêchait au
parlement de déléguer son pouvoir.

B/ L’action du pouvoir exécutif sur le parlement:

Le président convoque le parlement. Les ministres ont un droit d’entrer dans les
chambres.
« Le président de la république peut, sur l’avis conforme du Sénat, dissoudre la
chambres des députés avant l’expiration de son mandat ».
« Devant la volonté de la majorité de la représentation nationale, il faudra vous
soumettre ou vous démettre » GAMBETTA.
Mac Mahon se soumet à la majorité de la chambre mais démissionne le 30 janvier 1879.

C/ L’action du parlement sur le pouvoir exécutif:

La 3ème république est marquée par l’ancrage de la responsabilité des ministres et un


régime parlementaire.
Responsabilité pénale: les ministres sont mis en accusation pour des crimes commis dans
l’exercice de leur fonction.
Responsabilité politique: selon l’article 6 de la loi du 25 février 1875, les ministres sont
solidairement responsables devant les chambres et individuellement pour leurs actes
personnels.
L’article 6 pose le principe de la solidarité ministérielle. Cela signifie que les ministre sont
réputés unis par un programme commun.

La responsabilité peut être mise en jeu par 2 techniques: la motion de censure et la


question de confiance.

# La motion de censure est à l’initiative des chambres. C’est un texte par lequel les
députés déclarent censurer le gouvernement. Si ce texte est adopté à la majorité, le
gouvernement est obligé de démissionner.

# La question de confiance est à l’initiative du gouvernement qui engage sa


responsabilité devant une chambre. Si la majorité vote contre le texte, le gouvernement doit
démissionner.
Ces procédés ont conduits à 101 renversements de gouvernements.

D/ Les maux de la IIIème République et les vaines tentatives d’y remédier:

C’est un régime imaginé par les constituants qui est très vite dépassé.

1°- Instabilité gouvernementale due à une multiplication des partis politiques. Les
majorités parlementaires sont des majorités de coalitions. Ces coalitions ne se font que sur
certains points et ne tiennent jamais très longtemps.

2°- Absence d’autorité. Aucune personne n’incarne l’autorité. Cela est lié au fait que
la classe politique se renouvelle peu. « Les ministères passent mais les ministres restent » ce
qui conduit à une perte de crédibilité.

3° Impuissance du parlement à légiférer efficacement.

Cela conduit à des réformes pour améliorer la capacité de l’administration, une


réforme du système électoral et l’instauration du contrôle de constitutionnalité.

Il faut rationaliser le parlementarisme, ce à quoi les parlementaires et les juges sont


hostiles.
Le 6 novembre 1936, le CE prend position en disant que « dans l’état actuel de la politique, le
CE ne peut exercer ce contrôle de constitutionnalité ».

Ces réformes n’ont pas abouti et pourtant la procédure de révision de la 3 ème


république n’est pas complexe.
La 3ème république permet d’enraciner la république en France; elle sera un point de
référence pour éviter certains dysfonctionnements. Elle sera abrogée par le référendum du 21
octobre 1945.

Chapitre 2: Les institutions de 1940 à 1946: de la France partagée à


la France libérée

I/ La France légale: le gouvernement de Vichy:

Il symbolise la continuité de l’Etat Français. La maréchal Pétain est arrivé légalement


au pouvoir. Les institutions de la 3ème république sont transformées.

A/ La loi constitutionnelle du 10 juillet 1940:

Le 9 juillet 1940, les 2 chambres votent le principe de la révision constitutionnelle


conférant au maréchal Pétain tous les pouvoirs.
La constitution doit garantir les droits du travail, de la famille et elle sera ratifiée par
la nation.
Elle est adoptée à 565 voix.
Cette loi n’est pas une nouvelle constitution, elle est un transfert de pouvoir constituant.

- Le pouvoir constituant est souverain, il peut modifier les organes qui seront constituants. Il
n’y a pas un abandon de la souveraineté mais seulement un transfert.
- Le pouvoir constituant peut il déléguer son pouvoir? Normalement, seul le pouvoir
constituant originaire pourrait déléguer son pouvoir.

# Période du 10 juillet 1940 au 18 avril 1942: régime de confusion des pouvoirs aux mains du
chef de l’Etat. Pétain a tous les pouvoirs.

# Période du 18 avril 1942 jusqu’en 1944: retour de Laval dans ses fonctions. Le pouvoir est
partagé entre Pétain et le chef du gouvernement.

II/ La France légitime: la France libre et républicaine:

Pétain lance un appel pour organiser la continuité républicaine dans la France libre.

- Conseil de défense de l’Empire, créé en 1940 = organisme consultatif pour débattre des
ordonnances signées par le président.
- Comité national Français, créé le 24 semptembre1941 et justifié par l’importance que
prennent les territoires de l’empire dans la résistance.

Le pouvoir exécutif est confié au Général de Gaulle et ces institutions fonctionnent jusqu’en
1943.
En juin 1943, elles prennent le nom de Comité Français de libération nationale. Ce comité est
présidé par de Gaulle et le général Girot.

III/ La transition vers la 4ème république: juin 1944-octobre 1946:

L’ordonnance du 21 avril 1944 dispose que « le peuple Français décidera


souverainement de ses futures institutions. A cet effet, une assemblée nationale constituante
sera convoquée dès que les circonstances permettront de faire des élections ».

Cette ordonnance entérine le fait que les nouvelles institutions seront républicaines.
Elle proclame la nullité de toutes les lois prises par le gouvernement de Vichy portant atteinte
aux droits de l’homme.

A/ Les premier et second gouvernements provisoires:

1/ Le premier gouvernement provisoire: 1943-1944:

C’est une prolongation du comité Français de libération nationale.


Ce gouvernement est composé du gouvernement et de l’assemblée consultative
provisoire. Il dispose du pouvoir législatif qu’il exerce par ordonnances et du pouvoir exécutif
qu’il exerce par décrets.

2/ Le gouvernement provisoire de la loi du 21 octobre 1945:

De Gaulle propose le référendum le 21 octobre sur le principe de l’élaboration d’une


nouvelle constitution.
« L’assemblée élue ce jour doit elle être constituante? ».
Pour la 1ère fois les femmes votent.
Le référendum remporte 96% de voix favorables.
a/ L’organisation du régime provisoire:

Le texte est élaboré pour faire obstacle à la prise du pouvoir par les communistes.
Il s’agit ici d’accorder une place prépondérante à l’assemblée avec une rationalisation
du parlementarisme.
Le gouvernement dispose d’un droit de veto partiel. L’assemblée elle, peut renverser
le gouvernement.

b/ L’exercice du pouvoir constituant par l’assemblée:

Cette pratique est encadrée. L’assemblée a 7 mois pour rédiger une nouvelle
constitution. Elle ne dispose que du pouvoir de rédiger un texte qui ne deviendra constitution
que par référendum.
Ce référendum se conclut par un NON collectif car le projet de constitution était trop
ancré à gauche.

B/ Le rejet du projet de la constitution du 19 avril 1946:

De Gaulle va démissionner le 23 janvier 1946 et s’engage dans une forte opposition à ce


projet.

# Idéologie de la démocratie sociale: condamnation du régime de Vichy, reconnaissance de


droits et libertés sociaux…
# Affirmation d’un régime parlementaire moniste: l’assemblée nationale exerce à elle seule le
pouvoir législatif.
Le pouvoir exécutif est formé par le président de la république et le président du conseil. Les
ministres sont responsables uniquement devant l’assemblée.

53% des voix rejettent ce projet, ce qui donne lieu à l’élection d’une nouvelle assemblée
constituante.

Chapitre 3: la constitution du 27 octobre 1946: la 4ème République


Il y a un recentrage vers la droite qui veut s’appuyer sur les petits partis du centre.
Le projet est adopté par 53% des voix faute de mieux.

I/ Les caractéristiques générales de l’Etat:

Cette constitution présente des originalités.


- esprit systématique: rupture avec les lois de 1875.
- tendance fédérale: les constituants ont pris acte des colonies et leur ont reconnu des
droits.
- œuvre de compromis: « la souveraineté nationale appartient au peuple » = formule
hybride.

A/ L’Union Française:

Jusqu’en 1940, la France était un pays unitaire exercent son autorité sur la métropole
et sur les colonies.
A partir de 1946, il y a une rupture pour élever les peuples colonisés au rang de
citoyens à part entière. « Tous les nationaux Français et les ressortissants de l’Union Française
ont la qualité de citoyens de l’Union française… ».
Cependant, aucun droit à l’indépendance n’est encore envisagé.

B/ La reconnaissance des droits et libertés individuels et sociaux:

Dans le préambule de 1946 on trouve:


- un renvoi à la DDHC.
- des principes économiques et sociaux tels que l’égalité des sexes, la non
discrimination, le droit au travail, droit d’assistance, droit à la santé…

Il existe malgré tout des oublis qui peuvent être complétés par les juges.

Ce préambule ne peut être opposé au législateur. Les juges ordinaires vont s’y référer et lui
donner une valeur juridique opposable qu’aux administrations et aux personnes privées.

II/ L’organisation des institutions:

A/ Le parlement: le bicaméralisme inégalitaire:

Il est composé de l’assemblée nationale et du conseil de la République qui est une volonté de
droite.
Le conseil a très peu de pouvoirs.

1/ L’assemblée nationale:

C’est la chambre prépondérante composée de députés élus pour 5 ans au suffrage


universel direct. Les constituants veulent instaurer une majorité stable.
L’Assemblée Nationale a l’initiative des lois et ne peut déléguer ce pouvoir. Elle vote
le budget, elle contrôle l’activité gouvernementale, elle investit le président du conseil et a la
possibilité d’engager la responsabilité des ministres. Les traités n’entrent en vigueur qu’après
ratification par l’Assemblée Nationale. Elle a également une compétence judiciaire.

2/ Le conseil de la république:

Il est conçu pour être une chambre de réflexion, consultative. Ses membres sont élus
au suffrage universel indirect par des élus locaux.
Ce conseil va gagner de l’importance peu à peu car certains gouvernements lui
demandent sa confiance.
La loi du 7 décembre 1954 opère un rééquilibrage au profit du conseil.
Il obtient l’initiative législative, la 1ère lecture des projets de lois et une procédure de navettes
est mise en place entre les chambres.
Cependant, cette loi ne consacre toujours pas un bicamérisme vraiment égalitaire.

B/ Le pouvoir exécutif: la reconnaissance du bicéphalisme:

1/ Le président de la république:

Il est élu pour 7 ans au suffrage universel indirect par les membres du parlement
réunis en congrès et peut être réélu une seule fois. Il doit être élu à la majorité absolue.
Il est politiquement irresponsable mais peut être mis en accusation pour haute
trahison.

Il existe 2 conceptions du président de la république:


- le président comme chef d’Etat, comme président capitaine.
- le président comme simple autorité morale, le premier magistrat de France.

Sous la 4ème république, c’est le président comme simple autorité morale qui domine.
Ses pouvoirs sont très en retrait car il n’est pas maître du droit de dissolution ni du pouvoir de
nomination du président du conseil. Tous les actes du président de la république doivent être
contresignés par les ministres.
Il négocie les traités, il préside le conseil des ministres, il reste chef des armées mais
n’en dispose pas. Il a le droit de communiquer avec le parlement mais n’a pas le droit d’y
entrer. Il promulgue également les lois et peut demander une 2 ème délibération des lois (peu
utilisé).
D’un point de vue général, le président n’est jamais devenu un chef d’Etat.
D’un point de vue plus exceptionnel, il est intervenu en faisant pression lors de crises
importantes.

2/ Le gouvernement:

Il peut se réunir en conseil des ministres avec à sa tête le président de la république,


ou en cabinet ministériel avec à sa tête le président du conseil.
Dans la constitution de 1946, seul le conseil des ministres a des pouvoirs spécifiques
et il y a une solidarité gouvernementale.

- Sur le plan politique: les membres ne doivent pas se contredire, les ministres qui seraient
également députés (possible sous la 4ème République) doivent toujours aller dans le sens du
gouvernement.

- Sur le plan juridique: lorsque le gouvernement est mis en minorité par les chambres, il
démissionne collectivement. Il y a également une responsabilité individuelle en matière
pénale.

Le gouvernement est présidé par le président du conseil qui est véritablement le chef
du gouvernement. En 1946, le président du conseil conduit la procédure de nomination du
gouvernement. Ce président doit être investi à la majorité absolue (légitimité) et il forme
ensuite son gouvernement.
La constitution sera révisée en 1954 et la nomination se fera à la majorité simple (perte de
légitimité).

Malgré tout, le président du conseil conserve une place prépondérante.


Il récupère par la suite des pouvoirs tels que l’initiative législative, le pouvoir
réglementaire, il nomme aux principaux emplois civils et militaires et il dispose des forces
armées.

C/ Le conseil économique et le comité constitutionnel:

1/ Le conseil économique:

Il avait déjà été créé en 1925. Il traduit une prise de conscience des hommes
politiques de l’importance des questions économiques et sociales. Cependant, il n’a qu’un
pouvoir consultatif.
2/ Le comité constitutionnel:

Il est le fruit d’un compromis entre la gauche et la droite (MRP) qui est plutôt
favorable au contrôle de constitutionnalité.
Ses pouvoirs sont aussi très faibles. De plus, la saisine est très limitée puisqu’elle est basée
sur une demande conjointe du président du conseil et du président de la république.
Il n’a été saisi qu’une seule fois sans effets.

III/ Les rapports entre les institutions: l’échec du parlementarisme rationalisé:

A/ La collaboration des pouvoirs dans la production normative: le contournement de


l’interdiction des décrets-lois:

Selon l’article 13 de la constitution, seule l’Assemblée Nationale vote la loi, et elle ne


peut déléguer son pouvoir.
La loi du 17 août 1948 dispose que « le pouvoir réglementaire pourrait modifier des
lois dans certaines matières ». Les lois ainsi modifiées auraient une valeur réglementaire =
délégalisation.
Le gouvernement demande un avis au conseil d’Etat sur cette pratique: « les décrets-
lois sont interdits, mais cela n’empêche pas le parlement d’étendre la compétence
réglementaire en lui permettant d’intervenir dans des matières régies par des lois ».

Les décrets-lois sont donc réapparus de façon inévitable car le parlement a du mal à
adopter des lois permettant de réformer le pays en profondeur.

B/ L’action de l’exécutif sur le parlement: l’improbable dissolution:

Selon l’article 51 de la constitution, le droit de dissolution est transféré au président


du conseil. Le président de la république se contentera de prononcer la dissolution.
Pour qu’une dissolution ait lieu, il faut qu’il y ait eu 2 crises en l’espace de 18 mois.
De plus, il faut que l’assemblée vote à la majorité absolue.
Ces multiples conditions n’ont conduit qu’à une seule dissolution sous la 4ème
république.

C/ L’action du parlement sur le pouvoir exécutif: le vain encadrement de la responsabilité


ministérielle:

La constitution instaure un délai de réflexion de 1 jour entre l’intention de poser une question
de confiance ou une motion de censure, et le vote effectif.

IV/ De la 4ème à la 5ème République:

A/ Les circonstances institutionnelles: la fragilité et l’instabilité des institutions:

- Les institutions sont instables car la loi sur les apparentements n’a pas suffi à former des
coalitions stables. En 12 ans il y a eu 21 gouvernements. Ceci est du au fait qu’il existe une
multitude de partis.
- Les institutions sont fragiles car le gouvernement dépend de l’Assemblée Nationale. Il ne
peut tisser des liens directs avec le peuple.
B/ Les circonstances politiques: les coalitions et la guerre d’Algérie:

Les coalitions de partis politiques ne fonctionnent pas. Les lois ne réforment pas en
profondeur le pays. En effet, une seule révision a été opérée.
La décolonisation, surtout de l’Algérie est une des raisons de la chute de la 4 ème
république.

C/ Le retour du Général de Gaulle et la loi constitutionnelle du 3 juin 1958:

Il avait quitté le pouvoir en janvier 1946 suite à un désaccord.


En 1958, il est le seul à disposer de l’autorité nécessaire et de plus, il n’a jamais
vraiment pris parti pour l’Algérie.
En mai 1958 éclate une crise institutionnelle. Le gouvernement est renversé et on
choisit P.PFIMLIN comme nouveau président du conseil le 13 mai 1958. Le même jour un
coup d’Etat éclate à Alger et PFIMLIN ne parvient pas à rétablir l’autorité en Algérie.
De fait, de Gaulle apparaît comme l’homme providentiel et est appelé au pouvoir. Il
accepte de revenir à la condition que la chambre vote pour qu’il ait les pleins pouvoirs et
demande l’adoption d’une loi constitutionnelle modifiant la procédure de révision de la
constitution.
En clair, il faut réviser la clause de révision de la constitution.

De Gaulle parvient à réviser la constitution en sa faveur grâce à la loi du 3 juin 1958.


Cette loi précise que la constitution sera révisée par le gouvernement investi en 1958; le projet
doit être soumis à un comité consultatif constitutionnel, puis au conseil d’Etat. Enfin, il est
soumis au référendum.

Le principe du respect du suffrage universel est affirmé.


L’exécutif et le législatif doivent être séparés.
On ne peut plus être ministre et député en même temps.
Le gouvernement doit être responsable devant le parlement.
Enfin, l’autorité judiciaire doit être indépendante.

D/ Les grandes lignes du projet constitutionnel de de Gaulle et le référendum du 28 septembre


1958:

- Ce projet vise à un renforcement de l’exécutif avec le président de la république occupant


une place prépondérante.
- Le pouvoir exécutif doit avoir la possibilité d’agir même sans avoir de majorité solide au
parlement.
- Il doit y avoir une rationalisation du parlementarisme, le conseil constitutionnel doit
contrôler l’action du parlement.

Les conditions de forme ont toutes été respectées.


La constitution est adoptée le 3 septembre 1958.
Le 4 septembre, de Gaulle fait un grand meeting pour soutenir ce projet.
Le référendum a lieu le 28 septembre 1958 et se solde par 79% des voix en faveur de cette
constitution.

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