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C’est l’une des histoires constitutionnelles les plus riches du monde car c’est la
France qui a eu le plus de constitutions. Certains ont voulu tirer des cycles constitutionnels.
Il faut prendre avec prudence cette théorie des cycles. On ne peut pas prouver l’existence d’un
sens de l’histoire constitutionnelle.
Tout commence par les difficultés financières. Pour y faire face, Louis XVI convoque
les Etats Généraux pour résorber la crise. Ils se réunissent le 5 mai 1789.
Le 24/01/89 une lettre royale avait doublé le nombre de représentants du Tiers Etat ce
qui lui donne une grande légitimité.
Les députés du TE arrivent donc avec des idées très précises. Cette assemblée n’était
plus consultative mais constituante.
Pendant 2 mois, un conflit oppose les représentants du TE et de la noblesse sur les
modalités de vote aux Etats Généraux. Les représentants du TE, une partie du clergé et une
partie de la noblesse éclairée demandent un vote par têtes.
Le 17 juin, le Tiers Etat se déclare assemblée nationale. Le serment du jeu de paume
peut être perçu comme le 1er acte posant un pouvoir constituant en France.
Le 27 juin, l’Assemblée Nationale devient constituante avec le TE, une partie du
clergé et une partie de la noblesse.
Le 6 juillet, l’Assemblée Nationale constituante élit un comité chargé de préparer une
constitution et mettre en forme les institutions de l’Ancien Régime.
Le 14 juillet, le peuple s’empare de la Bastille et veut une véritable constitution. Le
comité décide de faire 2 documents: la DDHC et la constitution de 1791.
Elle doit être le préambule de la future constitution. Elle comprend les droits de
l’Homme et des principes relatifs à l’organisation des institutions.
B/ Le contenu de la DDHC:
1° Les droits:
Proclamation de la liberté qui consiste à « pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à
autrui ». Il y a la liberté religieuse, la liberté de penser, de communication, de consentir à
l’impôt.
Proclamation de l’égalité. Toutes les personnes ont un égal accès aux places publiques…
Il y a également un ensemble de droits qui garantissent la sûreté des individus.
3° Le légicentrisme:
Avant 1791, il n’y a pas de différence nette entre le peuple et la Nation. La DDHC
opte pour la Nation. Dans l’espoir des rédacteurs, cela signifie que la souveraineté appartient
à une personne juridique distincte.
En 1791, la Constitution parle toujours de Nation en tant que la souveraineté
appartient au peuple et au roi.
Ce pouvoir est partagé entre le corps législatif et le roi qui sont des représentants.
A/ Le corps législatif:
Il est marqué par le fait que l’électorat est une fonction et non un droit. Les
constituants consacrent ainsi le suffrage censitaire. Il est restreint aux plus aptes, aux plus
capables à exercer cette fonction. Ces constituants vont distinguer les citoyens passifs et les
actifs.
Les citoyens passifs ont tous les droits et libertés de la DDHC mais ne participent pas
à la vie politique. Les citoyens actifs participent à la vie politique.
Pour avoir la fonction du vote il faut être un homme, être français, avoir plus de 25
ans, payer une contribution ce qui restreint le corps électoral.
Le suffrage est à 2 degrés car les citoyens actifs passent par de grands électeurs pour
voter. Pour être grand électeur, il faut payer une contribution au moins égale à 150 ou 200
jours de travail.
Ce corps législatif est monocaméral. Cette structure est à relier à l’abolition des
privilèges. Le constituant français s’écarte du modèle anglais.
Cette assemblée est permanente et ne peut être dissoute car elle est maître de sa
propre organisation. Elle est élue pour une durée de 2 ans pour un contrôle régulier de la part
des électeurs. Il faut éviter de donner le pouvoir trop longtemps aux représentants pour éviter
le despotisme. Il n’y a pas de réélection immédiate possible. Toutefois, cette mesure se
retourne contre les révolutionnaires car des personnes inexpérimentées vont siéger à
l’assemblée.
Cette assemblée vote des décrets qui ne deviennent lois que quand ils obtiennent le
veto du roi.
Le corps législatif a un pouvoir en matière de droit international avec le roi et les
ministres qui peuvent être poursuivis devant une haute cour nationale en cas de complots…
La procédure pour adopter les décrets est très complexe car pour être adopté, le projet
doit être examiné au moins 3 fois avec des intervalles d’au moins 8 jours. A cette procédure
s’ajoute le veto du roi.
B/ Le veto du roi:
La Constitution de 1791 prévoit une sanction royale. Le roi avait 2 mois pour
accepter ou refuser le texte. S’il le refuse, le texte n’est pas complètement rejeté car le véto est
suspensif et non absolu.
Une procédure est prévue pour que le texte soit rediscuté pour faire résistance au roi.
Il fallait attendre environ 6 ans pour que le texte soit finalement adopté.
Les raisons:
- la définition même de l’infraction (violation de la constitution, délit contre la sûreté
nationale…).
- elle réside dans le caractère hybride de la procédure de jugement des ministres. Les jurés qui
composent la cour sont à la fois des juges mais aussi des conseillers généraux tirés au sort.
- l’effet de la mise en accusation (ministre suspendu de ses fonctions).
En 1791, les constituants n’ont pas institué de mécanisme de séparation rigide des
pouvoirs. Ce principe est d’abord négatif et est complété par un principe positif de balance
des pouvoirs.
Avant tout, il s’agissait d’éviter le despotisme.
Le système de 1791 est caractérisé par le rejet de la spécialisation des pouvoirs.
L’absence d’indépendance fait que le corps législatif a des moyens très importants
pour agir sur l’exécutif.
EXP: le ministre LESSART poursuivi pour avoir négligé l’intérêt général.
I/ La constitution de 1793:
C’est le projet des Montagnards présenté par Herault de Séchelles qui est adopté par le
peuple. Ce projet se caractérise par différents éléments…
A/ L’avènement de la démocratie:
B/ La souveraineté:
C/ Un régime d’assemblée:
Le pouvoir exécutif est composé de 24 membres pour diviser le pouvoir et pour les
affaiblir. Ce collège est élu par le corps législatif et n’a aucun moyen d’action sur l’assemblée.
Ce modèle n’a pas fonctionné car la constitution n’a pas eu le temps d’être mise en œuvre.
C’est la constitution la plus longue par son nombre d’articles du système constitutionnel
Français.
C’est une constitution modérée, de compromis. Il s’agit de réagir aux excès engendrés par les
principes démocratiques et le comité de Salut Public.
A/ La souveraineté:
On y retrouve toutes les grandes libertés de 1789. Cependant, ces libertés sont
prévues avec davantage de limites. Il y a une primauté de l’ordre sur l’idéologie des droits.
Pour la 1ère fois, les droits sont proclamés avec des devoirs.
- défendre la société et la patrie
- obéir aux lois
- faire le bien
- respecter la liberté, l’égalité et la propriété
Toutefois, on peut relativiser la portée de ces devoirs car aucun mécanisme n’est
prévu pour sanctionner un manquement à ces devoirs. Cette déclaration des devoirs n’est pas
si originale car ils ne sont que la contrepartie des droits. Un droit est aussi un devoir.
1/ Le pouvoir législatif:
2/ Le pouvoir exécutif:
Cette constitution réalisant une séparation rigide des pouvoirs a conduit à une
paralysie des rapports entre les pouvoirs et donc des coups d’Etat.
On appelle coup d’état le fait qu’un des organes outrepasse son pouvoir pour réagir
contre les autres pouvoirs. Ces coups d’état ont existé dès l’adoption de cette constitution car
un organe a adopté une loi attentatoire et cet organe a fait appel à l’armée pour faire appliquer
cette mesure.
EXP: le 5 fructidor an III avec le décret des 2/3. L’idée était que pour élire les
membres de la convention, il fallait choisir au moins 2/3 de ces nouveaux conventionnels
parmi les sortants.
Pour faire appliquer cette mesure, on a fait appel à l’armée.
Par la suite les coups d’état ont tous pris la même forme.
Cependant, le régime va basculer car l’armée va intervenir pour son propre compte et
surtout pour le Général Bonaparte le 18 brumaire an VIII. En effet, le Directoire fait appel à
Bonaparte qui va demander une contrepartie qui consiste à modifier le pouvoir exécutif et
faire du Directoire un consulat. Il y aurait 3 consuls: Sieyès, Ducos et Bonaparte lui-même.
Toutefois, les coups d’états ne sont pas imputables à la séparation rigide des pouvoirs, ils sont
liés au fait qu’il existait un fort déséquilibre des pouvoirs.
Elle consiste à donner des pouvoirs à Bonaparte. Le consulat amorce la mise en place d’un
pouvoir césariste. La personne du chef gouverne en prenant appui sur le peuple.
1°- C’est un mécanisme très ingénieux: « la confiance doit venir d’en bas et le pouvoir d’en
haut ». Il faut l’expression de l’assentiment du peuple et les décisions viennent du pouvoir
avec la seule confiance du peuple.
# Le peuple vote pour des listes (de confiance communale). Certaines personnes
choisissent celles qui exerceront les fonctions.
# Les fonctionnaires choisissent, constituent de nouvelles listes de personnes qui
pourront être des fonctionnaires nationaux.
# Le 1er consul choisit tout.
2°- plébiscite: cela consiste à appeler le peuple à voter sur un projet et il vote également pour
approuver l’homme qui a proposé le projet.
- réforme du système électoral: c’est le 1er consul qui choisit les titulaires de tous les
postes.
- étendre les pouvoirs du 1er consul qui va nommer les 2 autres consuls ainsi que ses
successeurs.
- le tribunat est puni de ses velléités d’opposition. Les pouvoirs du Sénat sont
augmentés car il dispose d’un pouvoir de type judiciaire en tant qu’il peut dissoudre ou
suspendre le fonctionnement des jurys en matière criminelle. Il peut dissoudre le corps
législatif et le tribunat. Il donne son interprétation en matière de constitutionnalité. Cependant,
il reste sous la dépendance du 1er consul.
- Monarchie parlementaire car c’est un régime dans lequel il y aura la possibilité d’obtenir la
démission des ministres.
- Démocratie bourgeoise car la bourgeoisie va progressivement monter au pouvoir. Le
suffrage reste censitaire. C’est une « démocratie » car les citoyens peuvent élire directement
leurs représentants. Il existe une reconnaissance de valeurs attachées à la démocratie. Ces
valeurs se sont enracinées dans la société française.
- Ere des chartes car les documents constitutionnels de l’époque sont des chartes.
Lorsque le Sénat a élaboré sa constitution en déclarant que c’est le peuple qui appelait
Louis XVIII au trône. Ce dernier estime qu’il n’a pas à être appelé et refuse cette constitution.
Il exprime dans la déclaration de Saint Ouen, sa volonté de rédiger lui-même la constitution.
Il s’engage à respecter les libertés des français et c’est volontairement que le roi limite ses
pouvoirs et consent que le peuple puisse participer au pouvoir.
A/ Les organes:
# Les ministres:
Ils sont des agents d’exécution et sont nommés et révoqués par le roi. Ils sont
responsables politiquement seulement devant le roi. Ils sont responsables pénalement devant
les chambres.
La chambre des députés accuse; la chambre des pairs juge.
Le régime de la Restauration voit naître une solidarité ministérielle, un gouvernement se
forme. Cela va permettre que les actions contre un ministre aient des répercussions sur les
autres ministres ce qui amène une responsabilité collective progressive.
La charte de 1814 est très peu expressive sur les rapports entre les pouvoirs.
Les choses évoluent avec 4 facteurs:
1°- influence des institutions anglaises que beaucoup des pairs ont connu.
2°- émergence de la philosophie politique qui considère que le parlementarisme est
source de progrès et de liberté (Benjamin Constant et Chateaubriand).
3°- Louis XVIII n’est pas hostile au parlementarisme.
4°- l’acte additionnel avait pour la 1ère fois prévu une responsabilité politique.
- l’adresse:
Texte rédigé et voté par la chambre des députés en réponse au discours du trône par lequel le
roi ouvrait la cession parlementaire.
- les pétitions:
Textes rédigés par les citoyens et envoyés à l’une des chambres. La chambre discute ces
pétitions et transmet aux ministres le résultat du débat avec un vote qui approuve ou non la
pétition.
- la discussion du budget:
Principe et spécialité budgétaire. Le budget est voté ministère par ministère.
Avec ces 3 moyens, il y a une capacité de pression sur les ministres qui conduit
souvent à des démissions.
Se dessine l’avènement d’un régime parlementaire dualiste.
Dès 1815, des divergences naissent; la chambre des députés est composée d’ultra-royalistes et
est appelée « chambre introuvable ».
Le roi et la chambre revendiquent le contrôle des ministres et en septembre 1816, le roi
dissout la « chambre introuvable ».
A/ La souveraineté:
Cette charte n’est plus octroyée mais votée très rapidement. Le nouveau roi jure d’y
être fidèle avant même d’être roi.
Le titulaire de la monarchie provient de la branche d’Orléans. Le roi accepte que le
fondement de son pouvoir soit de type contractualise. Il parle lui-même de « monarchie
républicaine ».
La souveraineté nationale réside dans le roi et le peuple.
A/ Les organes:
Les organes sont identiques mais les compétences et les modes d’accession sont
modifiés.
- Le roi est investi par la charte, il n’a plus de pouvoir réglementaire autonome en matière de
sûreté de l’Etat, plus d’ordonnances destinées à suspendre les lois votées par le parlement,
droit de veto.
Louis Philippe s’est engagé à ne pas utiliser ce droit de veto.
- La chambre des pairs: les pairs ne sont plus héréditaires, ils sont choisis parmi des notables.
Le pouvoir est croissant pour les chambres qui peuvent accuser les ministres et qui ont la
pleine initiative législative.
Les chambres vont multiplier le recours aux moyens pour obtenir la démission des ministres.
Les moyens:
- interpellation par laquelle un parlementaire demande à un ministre d’expliquer sa
conduite et le ministre est obligé de répondre.
- question de confiance à l’initiative du gouvernement. C’est une question qui est
posée à l’issue d’un projet de loi ou du programme général d’un ministre.
Il s’agit d’un régime parlementaire dualiste; les ministres sont responsables devant le
roi et le parlement. Les ministres sont pris en étau entre la volonté du roi et celle de la
chambre.
Les députés vont contester l’autorité du roi sur les ministres ce qui crée une tension très forte
avec 6 dissolutions et une vingtaine de renversements de gouvernements.
Le suffrage universel n’assure pas la pérennité de la démocratie. Il faut que le peuple ait une
éducation politique.
A/ Les organes:
Le corps législatif moniste est composé de 750 membres élus pour 3 ans. Il propose et
vote les lois. Il n’a pas de moyens pour agir contre les ministres.
Le pouvoir exécutif est composé d’un président et des ministres. Le président dispose
du pouvoir suprême. Il est élu au suffrage universel direct pour 4 ans. Il dispose du pouvoir
exécutif et d’attributions législatives et judiciaires. Il a un pouvoir réglementaire avec le
conseil d’Etat; il promulgue les lois, négocie et ratifie les traités; il a un droit de message par
lequel il s’adresse chaque année à l’assemblée nationale; il a l’initiative des lois et peut
demander une nouvelle délibération d’une loi; il a le droit de grâce; il est responsable de ses
actes et des actes du gouvernement.
Les ministres sont soumis au président.
C’est un régime présidentiel donc il n’y a pas de mécanismes d’actions entre les
pouvoirs.
Les pouvoirs sont obligés de collaborer et à défaut, un pouvoir va l’emporter sur
l’autre.
Le président va progressivement l’emporter et va museler l’Assemblée Nationale.
Cette constitution est de nature républicaine. L’empire sera déclaré en novembre 1852 et
donnera lieu à de nouvelles institutions.
Bonaparte va gouverner de façon dictatoriale jusqu’au 29 mars 1852.
1/ Le pouvoir exécutif:
Il est dominé par un président de la république (Bonaparte) qui est nommé par la
constitution et a une place prépondérante. Il est élu pour 10 ans, ses successeurs devant être
élus par la Nation.
Il a le pouvoir réglementaire, détient le pouvoir de l’armée, nomme toutes les
personnes du pouvoir exécutif. Il a l’initiative des lois, droit de veto absolu et peut dissoudre,
convoquer ou ajourner les assemblées.
Il hérite du droit de grâce et la justice est rendue en son nom. Le président est
responsable mais cette responsabilité joue comme un gage d’autorité. C’est une autorité
théorique car on ne peut pas l’engager.
Ses ministres sont de simples agents d’exécution.
2/ Le pouvoir législatif:
Le corps législatif est élu pour 6 ans au suffrage universel mais ne dispose d’aucune
indépendance dans l’exercice de ses fonctions. Il n’a pas l’initiative des lois et les lois qu’il
adopte peuvent être définitivement écartées par le veto présidentiel et tous les textes doivent
être soumis au sénat.
Le sénat a un statut similaire à celui de l’an VIII. Une partie de ses membres sont
nommés à vie par le président. Il contrôle la constitutionnalité des lois, la loi ne doit pas
porter atteinte à la religion, à la morale, à la liberté de culte, à la liberté individuelle, à
l’égalité des citoyens devant la loi…
Par conséquent:
- assouplissement des institutions.
- possibilité de formuler une adresse à l’empereur.
- droit d’amendement pour les parlementaires en 1866.
- publication des débats parlementaires au JO.
- libéralisation du régime de la presse, de la réunion…
- évolution du régime vers un régime parlementaire.
Les senatus consultes du 21 mai 1870 rédigent une nouvelle constitution adoptée par
plébiscite. Cette constitution aurait mise en œuvre un modèle inédit mais n’a pas été
appliquée. Elle va cependant inspirer la constitution de la 3ème république.
Un ensemble de lois est adopté en février et juillet 1875, et ces lois vont organiser les
pouvoirs.
Le pouvoir législatif divisé en 2 assemblées: chambre des députés et sénat.
Cette chambre est élue au suffrage universel direct. Seuls les militaires sont exclus du
vote.
La chambre compte 615 députés élus pour 4 ans afin d’assurer une certaine stabilité mais
aussi pour exercer un contrôle régulier.
2/ Le Sénat:
Il est créé sous l’influence des monarchistes. Il compte 300 membres et veut créer une
homogénéité. Il faut avoir 40 ans au minimum pour être élu.
Il y a certains sénateurs élus à vie.
Les autres sont élus pour 9 ans mais le Sénat est renouvelable par tiers tous les 3 ans.
Le sénat est élu au suffrage universel indirect par les élus locaux.
En 1884, une révision supprime les sénateurs à vie. Le système électoral est modifié
pour rééquilibrer les électeurs.
B/ Le pouvoir exécutif:
1/ Le président de la République:
A/ Le statut:
Il est élu à la majorité absolue par les 2 chambres car on se méfie du suffrage
universel direct. Le nombre de tours à l’élection est indéfini. Le président est élu pour 7 ans et
est bénéficiaire d’une protection juridique. Il n’est pas politiquement responsable. Il ne peut
être poursuivi que pour haute trahison. Tous ses actes doivent être contresignés par les
ministres.
B/ Les fonctions:
2/ Le gouvernement:
A/ Les ministres:
B/ Le président du conseil:
Le président convoque le parlement. Les ministres ont un droit d’entrer dans les
chambres.
« Le président de la république peut, sur l’avis conforme du Sénat, dissoudre la
chambres des députés avant l’expiration de son mandat ».
« Devant la volonté de la majorité de la représentation nationale, il faudra vous
soumettre ou vous démettre » GAMBETTA.
Mac Mahon se soumet à la majorité de la chambre mais démissionne le 30 janvier 1879.
# La motion de censure est à l’initiative des chambres. C’est un texte par lequel les
députés déclarent censurer le gouvernement. Si ce texte est adopté à la majorité, le
gouvernement est obligé de démissionner.
C’est un régime imaginé par les constituants qui est très vite dépassé.
1°- Instabilité gouvernementale due à une multiplication des partis politiques. Les
majorités parlementaires sont des majorités de coalitions. Ces coalitions ne se font que sur
certains points et ne tiennent jamais très longtemps.
2°- Absence d’autorité. Aucune personne n’incarne l’autorité. Cela est lié au fait que
la classe politique se renouvelle peu. « Les ministères passent mais les ministres restent » ce
qui conduit à une perte de crédibilité.
- Le pouvoir constituant est souverain, il peut modifier les organes qui seront constituants. Il
n’y a pas un abandon de la souveraineté mais seulement un transfert.
- Le pouvoir constituant peut il déléguer son pouvoir? Normalement, seul le pouvoir
constituant originaire pourrait déléguer son pouvoir.
# Période du 10 juillet 1940 au 18 avril 1942: régime de confusion des pouvoirs aux mains du
chef de l’Etat. Pétain a tous les pouvoirs.
# Période du 18 avril 1942 jusqu’en 1944: retour de Laval dans ses fonctions. Le pouvoir est
partagé entre Pétain et le chef du gouvernement.
Pétain lance un appel pour organiser la continuité républicaine dans la France libre.
- Conseil de défense de l’Empire, créé en 1940 = organisme consultatif pour débattre des
ordonnances signées par le président.
- Comité national Français, créé le 24 semptembre1941 et justifié par l’importance que
prennent les territoires de l’empire dans la résistance.
Le pouvoir exécutif est confié au Général de Gaulle et ces institutions fonctionnent jusqu’en
1943.
En juin 1943, elles prennent le nom de Comité Français de libération nationale. Ce comité est
présidé par de Gaulle et le général Girot.
Cette ordonnance entérine le fait que les nouvelles institutions seront républicaines.
Elle proclame la nullité de toutes les lois prises par le gouvernement de Vichy portant atteinte
aux droits de l’homme.
Le texte est élaboré pour faire obstacle à la prise du pouvoir par les communistes.
Il s’agit ici d’accorder une place prépondérante à l’assemblée avec une rationalisation
du parlementarisme.
Le gouvernement dispose d’un droit de veto partiel. L’assemblée elle, peut renverser
le gouvernement.
Cette pratique est encadrée. L’assemblée a 7 mois pour rédiger une nouvelle
constitution. Elle ne dispose que du pouvoir de rédiger un texte qui ne deviendra constitution
que par référendum.
Ce référendum se conclut par un NON collectif car le projet de constitution était trop
ancré à gauche.
53% des voix rejettent ce projet, ce qui donne lieu à l’élection d’une nouvelle assemblée
constituante.
A/ L’Union Française:
Jusqu’en 1940, la France était un pays unitaire exercent son autorité sur la métropole
et sur les colonies.
A partir de 1946, il y a une rupture pour élever les peuples colonisés au rang de
citoyens à part entière. « Tous les nationaux Français et les ressortissants de l’Union Française
ont la qualité de citoyens de l’Union française… ».
Cependant, aucun droit à l’indépendance n’est encore envisagé.
Il existe malgré tout des oublis qui peuvent être complétés par les juges.
Ce préambule ne peut être opposé au législateur. Les juges ordinaires vont s’y référer et lui
donner une valeur juridique opposable qu’aux administrations et aux personnes privées.
Il est composé de l’assemblée nationale et du conseil de la République qui est une volonté de
droite.
Le conseil a très peu de pouvoirs.
1/ L’assemblée nationale:
2/ Le conseil de la république:
Il est conçu pour être une chambre de réflexion, consultative. Ses membres sont élus
au suffrage universel indirect par des élus locaux.
Ce conseil va gagner de l’importance peu à peu car certains gouvernements lui
demandent sa confiance.
La loi du 7 décembre 1954 opère un rééquilibrage au profit du conseil.
Il obtient l’initiative législative, la 1ère lecture des projets de lois et une procédure de navettes
est mise en place entre les chambres.
Cependant, cette loi ne consacre toujours pas un bicamérisme vraiment égalitaire.
1/ Le président de la république:
Il est élu pour 7 ans au suffrage universel indirect par les membres du parlement
réunis en congrès et peut être réélu une seule fois. Il doit être élu à la majorité absolue.
Il est politiquement irresponsable mais peut être mis en accusation pour haute
trahison.
Sous la 4ème république, c’est le président comme simple autorité morale qui domine.
Ses pouvoirs sont très en retrait car il n’est pas maître du droit de dissolution ni du pouvoir de
nomination du président du conseil. Tous les actes du président de la république doivent être
contresignés par les ministres.
Il négocie les traités, il préside le conseil des ministres, il reste chef des armées mais
n’en dispose pas. Il a le droit de communiquer avec le parlement mais n’a pas le droit d’y
entrer. Il promulgue également les lois et peut demander une 2 ème délibération des lois (peu
utilisé).
D’un point de vue général, le président n’est jamais devenu un chef d’Etat.
D’un point de vue plus exceptionnel, il est intervenu en faisant pression lors de crises
importantes.
2/ Le gouvernement:
- Sur le plan politique: les membres ne doivent pas se contredire, les ministres qui seraient
également députés (possible sous la 4ème République) doivent toujours aller dans le sens du
gouvernement.
- Sur le plan juridique: lorsque le gouvernement est mis en minorité par les chambres, il
démissionne collectivement. Il y a également une responsabilité individuelle en matière
pénale.
Le gouvernement est présidé par le président du conseil qui est véritablement le chef
du gouvernement. En 1946, le président du conseil conduit la procédure de nomination du
gouvernement. Ce président doit être investi à la majorité absolue (légitimité) et il forme
ensuite son gouvernement.
La constitution sera révisée en 1954 et la nomination se fera à la majorité simple (perte de
légitimité).
1/ Le conseil économique:
Il avait déjà été créé en 1925. Il traduit une prise de conscience des hommes
politiques de l’importance des questions économiques et sociales. Cependant, il n’a qu’un
pouvoir consultatif.
2/ Le comité constitutionnel:
Il est le fruit d’un compromis entre la gauche et la droite (MRP) qui est plutôt
favorable au contrôle de constitutionnalité.
Ses pouvoirs sont aussi très faibles. De plus, la saisine est très limitée puisqu’elle est basée
sur une demande conjointe du président du conseil et du président de la république.
Il n’a été saisi qu’une seule fois sans effets.
Les décrets-lois sont donc réapparus de façon inévitable car le parlement a du mal à
adopter des lois permettant de réformer le pays en profondeur.
La constitution instaure un délai de réflexion de 1 jour entre l’intention de poser une question
de confiance ou une motion de censure, et le vote effectif.
- Les institutions sont instables car la loi sur les apparentements n’a pas suffi à former des
coalitions stables. En 12 ans il y a eu 21 gouvernements. Ceci est du au fait qu’il existe une
multitude de partis.
- Les institutions sont fragiles car le gouvernement dépend de l’Assemblée Nationale. Il ne
peut tisser des liens directs avec le peuple.
B/ Les circonstances politiques: les coalitions et la guerre d’Algérie:
Les coalitions de partis politiques ne fonctionnent pas. Les lois ne réforment pas en
profondeur le pays. En effet, une seule révision a été opérée.
La décolonisation, surtout de l’Algérie est une des raisons de la chute de la 4 ème
république.