Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
- version 1.2 -
Janvier 2008
& %
Table des matières
2
4.2.8 Dérivée particulaire de la circulation d’un vecteur le long d’une
courbe fermée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4.2.9 Conservation de la masse et des quantités de mouvement . . . . . 21
4.2.10 Théorème de Bernouilli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4.3 Ecoulements irrotationnels de fluides parfaits . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.3.1 Champ à potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.4 Ecoulements potentiel stationnaire autour d’un obstacle . . . . . . . . . . 23
4.4.1 Le paradoxe d’Alembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
4.4.2 Les écoulement irrotationnels avec circulation en 2 dimensions . . 24
3
Chapitre 1
Proposition 1. La circulation d’un gradient est indépendante du chemin suivi. En particulier sur une courbe
fermée, la circulation du gradient est nulle.
En coordonnées cylindrique
On a dans la base (er , eθ , ez ) :
−−→ ∂f 1 ∂f ∂f
grad(f ) = er + eθ + ez
∂r r ∂θ ∂z
En coordonnées sphériques
On a dans la base (er , eθ , eφ ) :
−−→ ∂f 1 ∂f 1 ∂f
grad(f ) = er + eθ + eφ
∂r r ∂θ rsin(θ) ∂φ
4
1.2 Opérateur divergence
→
−
Définition 2. Soit un champ vectoriel V et soit dτ un élément de volume entourant un point M de l’espace.
→
− →
−
On définit div( V ) = dΦ
dτ
où dΦ est le flux élémentaire sortant du champ V à travers la surface fermée délimitant
dτ .
→
−
V (M )
dτ
M
−
→
dS
→
−
n
→
−
div( V ) représente le flux volumique en M . L’opérateur divergence construit un champ de scalaire à partir
d’un champ de vecteurs.
−→
Théorème 1. (Théorème de Green-Ostrogradski) Soit Σ la surface fermée délimitant le volume V, dS le
→
−
vecteur de surface élémentaire sortant du volume. On a alors pour tout champ de vecteur V :
− −
→ → →
−
Z Z Z Z Z
V .dS = div( V )dτ
Σ V
En coordonnées cylindrique
On a :
→
− 1 ∂ 1 ∂Aθ ∂Az
div( A ) = (rAr ) + +
r ∂r r ∂θ ∂z
−
→
dS
→
−
n
M
dC
5
En coordonnées cylindrique
On a ;
−→→− 1 ∂Az ∂Aθ ∂Ar ∂Az 1 ∂(rAθ ) ∂Ar
rot A = [ − ]er + [ − ]eθ + [ − ]ez
r ∂θ ∂z ∂z ∂r r ∂r ∂θ
Théorème 2. (Théorème de Stockes) Transforme ue intégrale curviligne en intégrale de volume. On intègre
sur une surface S orientée quelconque qui s’appuie sur le contour fermé C orienté par la règle de stockes et on
obtient :
− →
→ − −→→− − →
Z Z Z
V . dl = rot V .dS
C S
−
→
dS
b
b b b b
b
b b b b b
b
b b
b
b
b
b
b
b
b
b
b
b
b b
En coordonnées cylindrique
1 ∂ ∂U 1 ∂2U ∂2U
∆U = (r )+ 2 2
+
r ∂r ∂r r ∂θ ∂z 2
En coordonnées sphérique
1 ∂2 1 ∂ ∂U 1 ∂2U
∆U = (rU ) + (sinθ ) +
r ∂r 2 r 2 sinθ ∂θ ∂θ r 2 sin2 θ ∂φ2
Définition 5. (Laplacien d’un champ vectoriel) Transforme un champ vectoriel en champ vectoriel :
→
−→− −−→ →
− −→−→→ −
∆ V = grad(div( V )) − rotrot V
6
1.5 Opérateur symbolique nabla
C’est un opérateur de dérivation vectoriel. Ses composantes en coordonnées cartésiennes sont :
→
− ∂
( ∇)i =
∂xi
On peut écrire le gradient, la divergence et le rotationnel grâce à cet opérateur symbolique :
−−→ →
−
gradf = ∇f
−→→− →
− → −
rot V = ∇ ∧ V
→
− →
− →
−
div( V ) = ∇. V
→
−
∆f = V 2 f
→
−→ − →
− →
−
∆V = V 2V
−−→
div(gradf ) = ∆f
−→ −−→ →
−
rot(gradf ) = 0
−→→−
div(rot A )
1.7 Connexité
Définition 6. (Domaine connexe) Un domaine D est dit connexe si deux points quelconque de D peuvent
etre réunis par un arc continu entièrement dans D (En maths : c’est un connexe par arc).
Définition 7. Une courbe fermée est dite réductible dans un domaine donné lorsqu’on peut la réduire à un point
par une déformation continu sans sortir du domaine. Dans le cas contraire la courbe est dite irréductible.
Définition 8. (Domaine simplement connexe) Un domaine dans lequel toutes les courbes fermés sont
réductibles est dit simplement connexe. S’il existe des courbes irréductibles, il est dit multiconnexe.
7
Chapitre 2
2.1 Introduction
Un fluide est soit un liquide soit un gaz, et n’a pas de forme propre.
Pour un liquide :
– Il prend la forme du récipient qui le contient
– Il est inexpansible : il n’occupe pas tout le volume qui lui est offert.
– Si on le comprime, il conserve environ son volume initial : un liquide est pratiquement incompressible.
Pour un gaz :
– Il se répand.
– Il est expansible et occupe tout l’espace qui lui est offert.
– Il est compressible.
Un fluide est un milieu isotrope : propriétés du fluide les même dans toutes les directions de l’espace qu’il
occupe.
σ = f (D)
Définition 10. 1. Un fluide compressible est dit parfait si σ est indépendant de D. σ est alors de la forme
−pI avec p = p(ρ). Dans le cas contraire le fluide est dit visqueux.
2. Un fluide compressible est dit Newtonien si σ est une fonction affine de D. σ est alors de la forme suivente :
8
2.1.2 Fluides incompressibles
Définition 11. Un fluide est dit incompressible si sa masse volumique reste constante au cours du mouvement :
ρ = ρ0 (x)
tr(D) = div(v) = 0
Définition 12. Un milieu continu est dit incompressible si le tenseur des contraintes de Cauchy σ est une
fonction isotrope du tenseur des vitesses de déformation D
Définition 13. 1. Un fluide incompressible est dit parfait si σ est indépendant de D. σ est alors de la forme
−pI avec p = p(ρ). Dans le cas contraire le fluide est dit visqueux.
2. Un fluide compressible est dit Newtonien si σ est une fonction affine de D. σ est alors de la forme suivente :
σ = −pI + 2µD
Remarque : Dans un fluide compressible ρ st une inconnue du problème alors qu’elle est connue dans un
fluide incompressible.
9
Chapitre 3
3.1 Généralités
∇v+∇t v
On suppose que le fluide est fixée dans le référentiel choisi. On a donc v = 0 et D = 0 avec D = 2
.On
a aussi l’accélération γ nulle.
div(σ) + f = 0 [Ω]
avec Ω inconnue.
En effet, considérons un sous-domaine Ω′ de Ω. Il est alors soumis aux efforts liés à la force volumique f et
à la densité surfacique σ →
−
n appliquée à δΩ′ .
σ→
−
n
Ω′
→
−
f
ce qui donne :
→
−
Z Z
→
−
div(σ)dV + f dV = 0 ∀Ω′ ⊂ Ω
Ω′ Ω′
10
et finalement on a :
→
−
Z
→
−
(div(σ) + f )dV = 0 ∀Ω′ ⊂ Ω
Ω′
ce qui donne :
div(σ) + f = 0 [Ω]
avec la loi de comportement σ = −pI on a :
→
− →
−
−∇p + f = 0
p = pa
Ω = {(x, y, z)|p(x, y, z) ≥ pa }
Remarque : Dans le cas de plusieurs fluides non miscible il faut rajouter des conditions d’interfaces :
Proposition 6. Un fluide ne peut être en équilibre que si les forces volumiques dérivent d’un potentiel, i.e. si :
→
−
f = ∇V
Preuve :
On a à l’équilibre :
→
−
f = ∇p = ∇V
ce qui donne le résultat.
Dans ce cas la pression dans le fluide est donnée par :
Corollaire 1. – La surface libre s’il y en a une est une équipotentielle, i.e. une surface tel que V(x) = cte =
V0 .
– Dans le cas de fluides non miscibles, les interfaces sont des surfaces de continuité des potentiels.
air fluide
h
→
−
g
→
−
e3
a
11
Passons à la résolution en coordonnées cartésiennes : on cherche la pression p et le domaine occupé par le
fluide. On écrit alors l’équation d’équilibre associée à la loi de comportement :
→
− →
−
−∇p + f = 0
→
−
Ici les forces volumiques se réduisent à la force de pesanteur f = −ρg →
−
e3 donc on a :
→
−
−∇p − ρg →
−
e3 = 0
∂p
= −ρg
∂z
ce qui donne :
p = −ρgz + C
On remarque que lorsque p est constant alors z est constant et inversement ce qui signifie que les equipotentielles
de pression sont situées sur des hauteurs constantes et sont représentées par des surfaces planes horizontales de
hauteur que l’on peut noter H.
Sachant que sur la surface libre z = H la pression vaut pa (pression de l’air) et que la pression est une
grandeur continue alors on peut dire que :
p(H) = pa = −ρgH + C
d’où la valeure de C :
C = pa + ρgH
ce qui donne :
p(x, y, z) = p(z) = ρg(H − z) + pa
Cherchons maintenant la forme du domaine Ω occupé par le fluide. On utilise la conservation de la masse :
Z Z
M= dm = ρdV = ρaH 2
Ω Ω
d’où H :
M
H=
ρa2
Ainsi on a Ω :
Ω = {(x, y, z) ∈ Cube ∩ F luide|p ≥ pa }
M
Ω = {(x, y, z) ∈ Cube ∩ F luide|0 < z < }
ρa2
M
Ω = {(x, y, z)|(x, y) ∈]0, a[2 , 0 < z < }
ρa2
Autour de la terre
Soit un fluide de masse M incompressible de masse volumique ρ0 , placé autour de la terre sphérique de rayon
R. On veut mesurer le domaine Ω occupé par le fluide ainsi que la pression p dans le fluide. Voici un schéma
repréentant la terre entourée par le fluide :
→
−
eθ →
−
er
O R
Terre
Fluide
12
→
−
Soit f la force de volume exercée par la planète sur le fluide. Elle s’écrit :
→
− R2 −
f = −ρ0 g 2 →
er
r
dirigée selon →
−
er
On se place depuis le début en coordonnées sphérique et on écrit l’équation de l’équilibre associée à la loi de
comportement ce qui donne :
→
− →
−
−∇p + f = 0
En projetant sur les vecteurs de base →
−
e ,→−
e et →
r
−
e on obtient que p = p(r) et que :
θ φ
∂p R2
= −ρ0 g 2
∂r r
donc :
R2
+C
p = ρ0 g
r
On détermine la constante C en faisant tendre r vers l’infini nous donnant une pression nulle : donc C = 0. On
remarque que les équipotentielle de pression sont les surfaces données par r constant : ce sont des sphères de
rayon r.
Appliquons la conservation de la masse pour connaı̂tre le domaine Ω :
Z
4
M= ρ0 dV = ρ0 π(H 3 − R3 )
Ω 3
d’où H.
Ainsi le domaine Ω est donné par :
O R
Terre Fluide
∂p
= −ρg
∂x3
13
ce qui donne avec p = kρ :
−ρg
ρ′ (x3 ) =
k
donc : g
ρ(x3 ) = Ae− k x3
et donc la pression s’écrit :
g
p(x3 ) = kAe− k x3
Pour déterminer la constante A on utilise la conservation de la masse.
a2 Ak
Z Z gx3
M= ρ(x3 )dV = Ae− K dx1 dx2 dx3 =
Ω Ω g
d’où la constante A. Et on a donc finalement :
M g − gxk3
p(x3 ) = e
a2
Le domaine occupé par le fluide est alors de la forme :
a a a a
Ω = {(x, y, z) ∈ S × I|S =] − , [×] − , [, I =]0, ∞[}
2 2 2 2
Le cylindre
Soit un cylindre de hauteur H et de section disque S de rayon R. Le cylindre tourne autour de son axe avec
une vitesse angulaire uniforme ω. Il contient un fluide compressible. On néglige l’effet de l’apesanteur. Voici un
schéma représentatif de la situation :
→
−
ω
H
ρ r
→
−
er
Le but est de trouver ρ et Ω. Considérons deux cas : le premier concerne un fluide compessible en équilibre
isotherme et le second un fluide compressible en équilibre adiabatique. Voyons le premier cas : on a alors p = kρ.
Et l’écriture de l’équilibre nous donne :
−−−−−−−→
−∇p + fcentrif uge
ce qui donne :
→
−
−∇p + ρω 2 r →
−
er = 0
en projection dans la base des coordonnées cylindriques on a p = p(r) et l’équation suivante :
∂p
− + ρω 2 r = 0
∂r
ce qui donne avec p = kρ :
∂ρ
− + ρω 2 r = 0
∂r
en résolvant :
ω2 r2
ρ = Ae 2k
14
Passons au second cas : p = kργ avec γ 6= 1. Montrons que si ω > ωc alors un vide apparaı̂t au centre du
cylindre.
On résout de la même façon et on obtient l’équation suivante à résoudre :
∂ρ
kγργ−1 = ρω 2 r
∂r
ce qui s’écrit :
d(ργ − 1) ω2
= d(r 2 )
γ −1 2kγ
donc :
kγ ω2 2
ργ−1 = (r + C)
γ−1 2
C constante sur laquelle on va discuter :
Si C > 0 alors ρ > 0 ∀r et donc le fluide occupe tout√le cylindre.
Si C < 0 alors on a ρ < 0 si r 2 < −C. Posons R0 = −C alors pour r < R0 un vide se crée.
Ecrivons la conservation de la masse dans le cas C > 0
Z Z R
M= ρdV = ρrdr2πH
Ω 0
d’où :
– 1 Z
(γ − 1)ω 2 γ−1 R ` 2
»
M ´ 1
= r + C γ−1 rdr
2πH 2kγ 0
dM
on a M = M (C) et dC
> 0 d’où M fonction croissante de C et à un M correspond un et un seul C et
inversement. On a :
M (C) > M (0) = M0 (ω)
Aucun vide ne se crée, la masse est positive forcément.
Dans le cas C < 0 on a un vide qui se crée si r < R0 et on a :
– 1 Z
(γ − 1)ω 2 γ−1 R ` 2
»
M ´ 1
= r − R02 γ−1 rdr
2πH 2kγ R0
On a que M est une fonction décroissante de R0 : M = M (R0 ). On a de plus que M (r) = 0 donc si R0 > r M
est négative et un vide se crée. Pour chaque M j’ai un R0 et un seul (ou un C) donc si M < M0 (ω) il existe un
R0 > 0 donc un vide se crée. La condition M < M0 (ω) se transforme en :
!γ−1 „ «
2 Mγ 2kγ
ω > 2γ = ωc2
πH(γ − 1)R γ−1 γ1
Validité du théorème :
Le théorème d’archimède n’est valable que si le fluide entoure complétement le solide. Ainsi, sur le schmé
suivant on observe que le solide est plaqué au fond du récipient : le théorème ne s’applique pas.
Fluide
15
3.4.1 Etude de l’équilibre d’un solide immergé soumis à l’apesanteur
On va étudier l’équilibre d’un solide (S) partiellement immergé dans un fluide quelconque. On écrit le principe
fondamental de la statique appliqué au solide (S), l’équation de la résultante donne :
→
− →− →
−
P +F = 0
Et l’équation des moments en O donne avec G centre de gravité du solide de masse M et C centre de gravité
géométrique de la partie immergée du solide :
−
−→ → − − −→ → −
OG ∧ P + OC ∧ F
ce qui donne :
→
− −
−→ − −→ →
− − −→ → −
P ∧ (OG − OC) = P ∧ CG = 0
d’où :
−
−→ → −
CG k P
Donc pour qu’un solide partiellement immergé dans un fluide soit en équilibre il faut que le centre de gravité
géométrique C de la partie immergée soit sur la vertical du centre de gravité G du solide (S) :
C et G alignés sur la verticale : équilibre C et G non alignés sur la verticale : pas équilibre
G
C G
C
16
Chapitre 4
4.1 Généralités
Définition 14. Un milieu continu solide ou fluide est un milieu où à tout point et à chaque instant, on peut
définir des fonctions de champ (M −→ f (M ), M un point du milieu) telles que la masse volumique ρ, la
température T , la vitesse v et la pression p.
Définition 15. Un point materiel est définit par la donnée d’une masse élémentaire dm et d’un volume
élémentaire dV . Si ρ est la masse volumique alors au point M on a : dm = ρdV .
4.2 Cinématique
4.2.1 Définition du mouvement
La mécanique des milieux continus traite des systèmes qui peuvent au cours du temps changer de forme.
C’est un système complexe de même particule qui change de forme dans le temps.
Soit R un référentiel : un repère muni d’une échelle de temps. Le schéma suivant explique le passage d’une
configuration à une autre entre les dates t′ et t :
Position de la particule
Mt
′
Mt
Ωt
′ Ωt
′
Soit (x1 , x2 , x3 ) la position de M t de la particule M à t. Et soit (x′1 , x′2 , x′3 ) la position de M t de la particule
M à t′ .
Considérons l’application Φ : Ωt′ −→ Ωt tel que :
Φ : x′ −→ x
On a :
x = Φ(x′ , t′ , t)
Φ donne à l’instant t la position M t de M . C’est une fonction régulière de x′ (variable d’espace) et elle vérifie
les propriétés suivantes :
– Φ(x, t, t) = x
– Φ(x′ , t′ , t) = Φ(Φ(x′ , t′ , t′′ ), t′′ , t) (transitivité)
– Φ(x, t, t′ ) = x′ (transformation inverse)
′
L’application Φ est une bijection de Ωt −→ Ωt . On note Ψ = Φ−1 sa réciproque.
17
4.2.2 Définition Lagrangienne
Cette description consiste à :
– Identifier les particules du système S par leur position dans la configuration initiale (t = 0). La position
de la particule à l’instant t s’écrit :
x = Φ(X, t)
où x est la position de M à t et X la position de M à t = 0. On nomme X = (X1 , X2 , X3 ) position de
Lagrange.
– Exprimer la valeur de toute grandeur physique dans la configuration actuelle en fonction des variables de
Lagrange : B = B(X, t) où B est une grandeur physique attachée à la particule M : la pression p, vitesse
v, masse volumique ρ.
En d’autres termes, la description lagrangienne consiste à suivre les particules dans leur mouvement.
b = b(x, t)
avec x point occupé par différentes particules à des valeurs différentes du temps.
A chaque instant, il passe une particule au point x, jamais la même, de vitesse v de masse volumique ρ de
pression p.
Ainsi pour passer de Euler à Lagrange : ∀t, ∀X ∈ Ω0 , ∀x ∈ Ωt on doit résoudre le système différentiel suivant :
d→
−x
= →
−
v (x, t)
dt
x(t = 0) = X
x = Φ(X, t) −→ X = Ψ(x, t)
d’où :
→
− →
−
V (X, t) = V (Ψ(x, t), t) = →
−
v (x, t)
et de même avec une grandeur physique b quelconque :
18
4.2.5 Dérivée particulaire d’une fonction
On considère une particule en mouvement. M désigne sa position à l’instant t, M (x1 , x2 , x3 ). Soit f (x1 , x2 , x3 , t)
une fonction définie lorsqu’on suit la particule dans son mouvement. On appelle dérivée particulaire de f la dérivée
de f par rapport au temp lorsqu’on suit la particule dans son mouvement. On note alors la dérivée particulaire
ainsi :
Df
Dt
En représentation Lagrangienne :
DB DB ∂B
= (X, t) =
Dt Dt ∂t
En représentation Eulerienne :
b = b(x, t)
Db D ∂b ∂b ∂Φ
= (b(Φ(X, t), t)) = (Φ(X, t), t) +
Dt Dt ∂t ∂x ∂t
donc :
Db ∂b
ḃ = = (x, t) + ∇x (b)v(x, t)
Dt ∂t
Calcul de l’accélération en Lagrange :
→
−
→
− DV ∂ ∂Φ ∂ 2 Φ(X, t)
γ (X, t) = = (X, t) =
Dt ∂t ∂t ∂t
En Euler :
−−−−→ −−−− →
→
− Dv(x, t) ∂ v(x, t)
γ (x, t) = = + ∇x →
−
v .→
−
v
Dt ∂t
Le terme ∇x (v) est une matrice carré donc les composantes sont données dans les rappels mathématiques
de la théorie des champs : voir le gradient d’un vecteur.
→
− ∂→
−v v2 −→ −
γ = + ∇( ) + rot(→
v)∧→
−
v
∂t 2
Définition 17. (Trajectoires) La trajectoire de la particule M est le lieu des points dans R des position de
M t quand t varie.
Définition 18. (Mouvement Stationnaire) Un mouvement est dit stationnaire (ou permanent) dans un
référentiel R si dans sa description eulerienne, v(x, t) est indépendant du temps t i.e. v = v(x). Donc si on a
mouvement stationnaire, les lignes de courant sont confondues avec les trajectoires (réciproque fausse).
Définition 19. (Surfaces et tubes de courant) Soit C une courbe géométrique au sens d’un écoulement. La
surface engendrée par les lignes de courant s’appuyant sur la courbe C définie une surface de courant.
Si C est fermé, la surface de courant correspondante définit un tube de courant.
Remarquons que le fluide ne peut traverser une surface ou un tube de courant (en particulier une paroie solide
constitue une surface ou un tube de courant).
19
La fonction f (x1 , x2 , x3 , t) est définie lorsqu’on suit la particule dans son mouvement. Un cas particulier est
f = 1 : K(t) est alors le volume de Ω(t). Ainsi :
Z Z Z Z Z Z
vol(Ω(t)) = dx1 dx2 dx3 = JdX1 dX2 dX3
Ω(t) Ω(0)
avec :
J = det(∇x Φ)
où ∇x Φ est le tenseur gradient de déformation à t fixé avec :
∂xi
(∇x Φ)(i,j) =
∂Xj
Donc si on dérive le volume, fonction du temps on a :
Z Z Z Z Z Z
dvol(Ω(t)) ∂J 1 ∂J
= dX1 dX2 dX3 = dx1 dx2 dx3
dt Ω(0) ∂t Ω(t) J ∂t
avec →
−
v .→
−
n dS le flux élémentaire sortant à travers l’aire dS et div(→
−
v ) le taux de dilatation volumique du milieu
en mouvement.
Proposition 8. Reprennons le cas général pour la forme de f : f 6= 1 à priori. Et prenons le cas d’un fluide
incompressible ce qui donne : div(v) = 0. On a alors pour f champ scalaire la dérivée particulaire de l’intégrale
de volume suivante : Z Z Z Z Z Z
dK ∂φ
= dx1 dx2 dx3 + φ→
−
v .→
−
n dS
dt Ω(t) ∂t ∂Ω(t)
−→
→ − →
−→
Z Z
Γ= A dl = A−τ dl
C C
Théorème 7. La dérivée particulaire de la circulation Γ est donnée par l’une des expressions suivantes :
→
−
→
−
Z
dΓ dA
= ( + A ∇v).→
−
τ dl
dt C dt
→
−
−→→− − →
Z
dΓ dA
= ( + rot A ∧ →
v )−
τ dl
dt C dt
→
−
Cas particulier : A = →
−
v alors :
→
−
Z
Γ= →
−
v dl
C
et donc :
→
−→−
Z
dΓ
= A dl
dt C
20
4.2.9 Conservation de la masse et des quantités de mouvement
Conservation de la masse
La masse d’un domaine fluide est conservée dans son mouvement. Ainsi ∀t, ∀Ω(t) :
Z Z Z
D
ρ(x1 , x2 , x3 , t)dx1 dx2 dx3 = 0
Dt Ω(t)
∂ρ
+ grad(ρ)→
−
v + ρdiv(→
−
v)=0
∂t
ou encore :
Dρ
+ ρdiv(→
−
v)=0 ∀Ω(t)
Dt
Si le milieu est incompressible on a :
Dρ
=0
Dt
la masse volumique d’une particule que l’on suit dans son mouvement reste constante.
σ = −pI
donc :
→
−
σ→
−
n = F = −p→
−
n
et si les forces de volumes dérivent d’un potentiel l’équation d’Euler s’écrit :
−−→
ρ→
−
γ = −gradp − ∇U [f luide]
v2 p U
+ + = cte
2 ρ ρ
21
4.3 Ecoulements irrotationnels de fluides parfaits
Définition 20. Un fluide est dit en écoulement irrotationnel dans un domainde D lorsque en tout point de D
on a :
−→ → →
−
rot(−v)= 0
Définition 21. Un écoulement est dit potentiel si il existe Φ tel que v = grad(Φ)
−→ − →
−
Remarque 1. Si v = grad(Φ) alors rot(→
v ) = 0 . La réciproque n’est vrai que sous certaines conditions.
En effet lorsque le domaine est simplement connexe, si on considère une courbe fermée , il est toujours
possible de construire une portion de surface S qui se trouve entièrement dans D et qui s’appuie sur C. Cette
hypothèse supplémentaire sur le domaine permet d’utiliser le théorème de Stockes.
−→→ →
−
rot−
v = 0
∀M ∈ D
Si D simplement connexe
R →− →
− →
− −−→
C
v . dl = 0 v = gradΦ
∀C ⊂ D ∀M ∈ D
22
Alors la quantité K(t) suivante est constante dans le fluide :
∂Φ v2 p
K(t) = + +U +
∂t 2 ρ
v2 p
K= +U +
2 ρ
→
−∞ →
−∞
V = V0 e1 V = V0 e1
Fluide θ
Θ
23
Θ représente le disque, fixe dans le repère R :
Θ = {x ∈ R2 , kxk < R}
−−→
On pose OM = r →−
er = r(cosθ→
−
e1 + sinθ→−e2 )
On cherche Φ sous la forme : Φ(r, θ) = f (r)cos(θ).
L’équation ∆Φ = 0 nous donne en posant f sous la forme r α :
A
f (r) = + Br
r
−
−→−
La condition limite de Neumann ∂Φ
∂n
= 0 donne ∇Φ.→
n = 0 ce qui donne pour →
−
n =→
−
er :
A
B=
R2
La dernière condition en l’infini nous donne :
A
V0 =
R2
ce qui donne :
R2
Φ = V0 (1 − )sinθ
r2
et on en déduit la pression à une constante près :
ρ R4 R2
p = − V02 (1 + 4 − 2 2 cos(2θ)) + cte
2 r r
On calcul maintenant les efforts résultants sur l’obstacle :
→
−
Z
F = −pdl
∂
et on trouve que :
→
− →
−
F = 0
ce qui constitut le paradoxe d’Alembert. De même si on calcul le moment résultant en O :
Z 2π
−−−−→ −−→ →
−
M(O) = OM ∧ (−p→ −n )Rdθ = 0
0
Donc l’obstacle ne bouge pas et ne tourne pas sous l’effet du fluide : car le fluide a été supposé parfait. Dans la
réalité le fluide n’est pas parfait, il est visqueux.
Théorème 12. Le tenseur des efforts de pression exercées par un fluide parfait incompressible en écoulement
potentiel stationnaire sur un obstacle bornée fixe est nul.
24
– Les courbes entourant l’obstacle : Stockes nous dit que :
→
− →
−
Z Z Z
→
− −→→
0 = rot−v→
−n dS = →
−v . dl − →
−
v . dl
Σ C ∂Θ
d’où :
→
− →
−
Z Z
→
−
v . dl = →
−
v . dl = cte
C ∂Θ
Donc la circulation est indépendante de la courbe choisie (à condition qu’elle entoure l’obstacle). C’est une
caractéristique de l’écoulement. On la note :
→
−
Z
Γ= →
−
v . dl
∂Θ
→
− Γ →−
ω = eθ
2πr
−→− →
− →
−
alors on a rot→
ω = 0 , div(→
−
ω ) = 0 et →−ω −→ 0 en l’infini.
→
−
La circulation de ω sur le cercle de centre O de rayon r (Cr ) vaut :
→
−
Z
→
−
ω dl = Γ
Cr
On pose alors :
→
−
v =→
−
u +→
−
ω
où →
−
u est maintenant notre nouvelle inconnue. Regardons les équations vérifiées par →
−
u :
−→→− →
−
– rot u = 0
– div(→
−u)=0
– u . n = −→
→
− →
− −
ω .→
−
n sur ∂Θ
–
→
−
Z
→
−
u . dl = 0
∂Θ
– →
−u −→ V0 →−
e1 à l’infini.
ce qui nous donne :
→
− →
−
u = ∇Φ
donc écoulement potentiel pour → −
u . Et Φ doit vérifier (Pu )
– ∆Φ = 0 dans R2 − Θ
→
− −
– ∇Φ.→ n = −→ −ω .→
−
n sur ∂Θ
→
− →
−
– ∇Φ −→ V0 e1 à l’infini.
Si ce problème (Pu ) admet une unique solution alors le problème de départ (P) aussi avec la relation
→
−v =→ −u +→ −ω.
Regardons l’existence pour le problème (Pu ) :
Soit Sr la sphère de rayon r et Θ l’obstacle contenu dans cette sphère. On note V le volume contenu entre
la shère et l’obstacle et ∂V = ∂Θ ∪ ∂Sr
Il y a existence pourvu que la condition de compatibilité soit vérifiée :
Z
∂Φ
dl = 0
∂V ∂n
25
Application : Ecoulement avec circulation autour d’un obstacle disque : Effet Magnus
On veut trouver v tel que :
−→− →
−
– rot→v = 0 dans R2 − Θ
→
−
– div( v ) = 0
– →
−v .→
−
n = 0 sur ∂Θ
–
→
−
Z
→
−
v . dl = Γ
∂Θ
v −→ V0 →
– →
− −
e1 à l’infini.
On pose donc →
−v =→−u +→−
ω avec →
−
ω = Γ →
−
e
2πr θ
et →
−
u solution de :
−→→− →
−
– rot u = 0
– div(→
−u)=0
– u . n = −→
→
− →
− −ω .→
−
n sur ∂Θ
–
→
−
Z
→
−
u . dl = 0
∂Θ
u −→ V0 →
– →
− −
e1 à l’infini.
Pour le cercle on connaı̂t →−
n :→
−
n =→
−
er . Donc on a →
−
ω .→
−
n =0
→
−
On a →
−
u = ∇Φ avec Φ solution du problème :
– ∆Φ = 0 dans R2 − Θ
→
− −
– ∇Φ.→n = 0 sur ∂Θ
→
−
– ∇Φ −→ V0 →
−
e1 à l’infini.
Ce champ Φ nous donne → − u :
→
− Γ →− R2 R2
u (x) = eθ + V0 (1 − 2 cos(θ))→
−
er − V0 (1 + 2 )sinθ→
−
eθ
2πr r r
Calculons p(x) :
p2 ρ− → ρ0 ΓV0 sinθ R2
p(x) = p0 1 ρ 2
− → u .−
u + (1 + 2 )
2 4πr 2 2π r
Le calcul des efforts résultants du fluide sur l’obstacle donne :
→
−
F = −ρΓV0 →−
e2
−−→ −
car OM k →
n Donc le disque ne tourne pas, et est soumis à une force selon ±→
−
e2 . Cela se nomme l’effet Magnus.
→
−
Représentons nous le problème par le jeu du ping pong. L’effet coupé donne une circulation Γ < 0 donc F
→
−
est selon e2 : la balle a tendance à flotter dans l’air. L’effet lifté donne le résultat contraire : la balle a tendance
à plonger vers le sol.
26