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Au XIXème siècle...
LES MOULINS,
COEUR DE LA VALLÉE DU LOING
A la fin du XVIIIème siècle, les meuniers les plus performants écrasent le blé "à la
parisienne" : la mouture est reprise plusieurs fois entre les meules pour extraire une
plus grande quantité de farine. Les moulins traditionnels travaillent "à la grosse",
procédant à un seul passage entre les meules, produisant moins de farine panifiable.
Les moulins du Roy à Grez et de la Fosse à Bourron ont chacun deux roues, deux
paires de meules et travaille à la parisienne en 1809 : leur production alimente en
partie le marché de la capitale. Avec le Moulin de Montigny, qui moud pourtant pour
les particuliers "à la grosse"", ils sont les plus importants, laissant loin derrière eux
les moulins de Fromonville et d'Hulay.
Betz. Cette famille possède conjointement, jusqu'au début du XXème siècle, les
moulins du Roy et d'Hulay. Ce dernier a assurément profité alors d'identiques
modifications, même si la date ne peut encore en être déterminée.
A la veille de la Grande Guerre, il est le seul des cinq moulins à poursuivre son
activité de meunerie. Ceux de Fromonville et de Montigny ont cessé de tourner peu
avant 1900, les moulins du Roy et de La Fosse les ont imités au cours de la décennie
suivante. Aussi, lorsque tous les moulins de France sont réglementés et contingentés
en 1935-36, seul subsiste parmi eux le Moulin d'Hulay à Grez-sur-Loing. Son
propriétaire d'alors, Mr Thévenon travaille avec du matériel moderne : deux
appareils à cylindres, deux plansichters complétés par d'autres bluteries, mis en
mouvement par une roue hydraulique de 40 CV. Ecrasant 120 quintaux de blé par
jour en moyenne, il figure au 16ème rang des 45 moulins seine-et-marnais encore en
activité.
Seul survivant des moulins du Loing entre Nemours et Moret fonctionnant à l'issue de
la Révolution Française, le Moulin d'Hulay est symbolique à plus d'un titre. Il montre
d'abord que la mise en application d'un règlement d'eau, même datant de 1834, n'a
pas empêché son maintien, son développement, en respectant le plus possible les
intérêts des riverains. Il témoigne ensuite de la faculté d'adaptation et d'innovation de
certains meuniers du siècle dernier aux mutations technologiques. Seul moulin de
commerce en 1936, il écrasait quatre fois moins de blé que ses confrères vers 1810 !
Il reflète également la part déterminante occupée par l'énergie hydraulique dans notre
département au cours de la "Révolution industrielle" du siècle dernier, alors que l'on
associe traditionnellement à celle-ci l'usage de la vapeur.
Enfin, s'il reste l'unique moulin en activité dès 1914, cette solitude reflète la
concentration tardive mais impitoyable des moulins du département.
Des 548 moulins à eau et à vent recensés en 1809, seuls 45 continuent d'écraser des
céréales en 1936.
A leur manière, les moulins de nos "villages" témoignent pour tous les autres.