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comme le nôtre confronté aux difficultés que nous connaissons et aux défis
qui sont les nôtres doit mobiliser l’ensemble des acteurs si nous voulons
avoir quelques chances de réussir. C’est en ce sens que la démocratie
sociale qui, loin de contredire la démocratie politique vient l’enrichir.
La démocratie sociale, c’est d’abord l’association des acteurs patronaux et
syndicaux au programme que nous aurons à exécuter.
Ma proposition serait la suivante : au lendemain des élections législatives
seraient réunies des assises où se trouveraient syndicats, patronats
et exécutif pour définir l’agenda c’est-à-dire déterminer comment
les priorités qui ont été voulues par le suffrage universel peuvent être
atteintes et la répartition entre ce qui relève de la loi et ce qui relève de la
négociation.
Ce partage des responsabilités permet non seulement d’être plus efficace
pour être certain d’atteindre l’objectif mais aussi d’être plus démocratique
dans la manière d’associer tous les partenaires.
Quatre grandes questions pourraient être soumises à cet agenda :
l’emploi, la souffrance au travail, la participation des salariés et
la réduction des écarts salariaux entre hommes et femmes.
Ces grands sujets qui appellent des lois et des négociations. Mais
faut-il encore des syndicats représentatifs, des employeurs également
représentatifs.
Des évolutions ont été heureusement faites, des lois ont été votées. Il faut
aller jusqu’au bout de la logique de la représentativité quoi qu’il en coûte
à certaines organisations car il faut avoir des partenaires qui s’engagent,
dont la signature compte et dont la responsabilité sera à la hauteur de leur
propre légitimité.
Concernant la démocratie dans l’entreprise, il y aura ce qui relève de
la loi. Comment réintroduire de nouveaux dispositifs de participation
des salariés au changement dans le travail ? Ce n’est pas facile parce qu’il
faut inventer.
Cependant, nous ne partons pas de rien. Les lois Auroux ont été votées,
il y a maintenant bien longtemps sans que l’on sache exactement ce
qu’elles sont devenues.
Il est donc nécessaire de retrouver des formes de participation permettant
d’améliorer la vie au travail et de revoir le fonctionnement et l’organisation
des institutions représentatives du personnel.
Nous ne sommes plus dans la même économie qu’au lendemain de la
guerre. En conséquence, peut-on avoir les mêmes règles et les mêmes
formes d’organisation de la représentation dans l’entreprise ? Ne faut-il
pas élargir un certain nombre de possibilité pour les représentants des
salariés ?
Par ailleurs, concernant la gouvernance des entreprises, il faudra qu’il
y ait une participation effective des salariés dans les entreprises de plus
de 500 salariés.
Enfin, les règles de rémunération des dirigeants des entreprises devront
être revues. Il n’est pas possible d’accepter des formes dérogatoires,
des stocks options, des clauses particulières, des retraites chapeaux…
Il ne s’agit pas de stigmatiser, de punir ou de traiter les patrons
de « voyous » (je laisse cela à d’autres…) mais il s’agit tout simplement
d’avoir des règles.
Voilà ce que peut être une forme de démocratie dans l’entreprise.
Il faut également changer de priorité. Dans la nouvelle donne sociale,
la priorité essentielle doit être celle des jeunes.
Il ne s’agit pas d’introduire comme une forme d’éclatement du marché
du travail qui ferait que nous n’aurions de responsabilités que devant les
jeunes mais je considère qu’aujourd’hui, c’est là que nous devons faire
l’effort. C’est l’idée du « contrat de générations ».
Le « contrat de générations » permet de rassembler les catégories d’âge :
l’employeur qui garde un senior lui permettant de pouvoir liquider ses
Il faudra donc être « mieux au travail, tous dans l’emploi », créer cette
nouvelle donne démocratique, ce « pacte pour l’emploi ».
Il faudra concevoir une organisation différente de nos financements,
de nos prélèvements et créer un pacte inter générationnel pour donner
aux jeunes toute leur place dans notre société car ils sont notre avenir.
Enfin, il faudra donner du sens : du sens au travail, du sens au projet
que nous avons à présenter et donner un destin collectif et individuel
pour permettre à chacun de réussir sa vie en étant conscient de vivre dans
un grand pays qui s’appelle la France et qui a toutes les chances de réussir.
Nous sommes dans un moment de doute où la Droite essaiera d’utiliser
les peurs et où la Gauche n’aura pas d’autre issue, pas d’autre levier que
d’utiliser l’espoir.
Entre la peur et l’espoir, je fais le pari que c’est l’espoir qui gagnera.
le travail à temps partiel (que l’on peut aussi appeler chômage partiel et qui
frappe principalement les femmes).
En France, la durée du travail est plus élevée et donc un nombre de chômeurs
à temps complet plus élevé.
D’une manière générale, les pays qui ont le plus réduit leur temps de travail
sont ceux qui ont le taux de chômage à temps complet le plus faible : les Pays-
Bas (4,4 %), l’Allemagne (6,7 %), et la Suède (7,8 %), alors que le taux de
chômage est de 9,8 % en France.
6. Les jeunes et les seniors sont les plus touchés par la crise
La crise a durement frappé les jeunes en Europe dont 22% sont désormais au
chômage. Derrière cette moyenne, on constate là aussi de fortes disparités
(40% en Espagne contre moins de 10% en Allemagne et aux Pays-Bas).
La France se situe au-dessus de la moyenne avec 23,7% fin 2010.
Les perspectives à court terme, y compris pour les jeunes les plus qualifiés,
restent sombres compte tenu de la faiblesse de la reprise. Les jeunes risquent
fort d’être exposés à une période de chômage prolongé qui les pénalisera tout
au long de leur carrière.
Enfin, pour les seniors, la loi sur les retraites qui reporte l’âge de départ à 62
ans risque d’augmenter le nombre de salariés chômeurs en fin de droits.
7. La faiblesse de notre démocratie sociale est un facteur de blocage et de
désespérance
Notre pays est très en retard en matière de démocratie sociale, comme l’a
montré la récente réforme des retraites.
Celle-ci a en effet été marquée par une quasi absence de négociation entre
partenaires sociaux. Le gouvernement a, dès le départ, voulu passer en force ;
or, pour être réussie, une réforme doit être négociée et acceptée et non imposée
et subie.
négociations entre les partenaires sociaux. Des délais seront fixés de manière
tripartite. En cas de blocage, le gouvernement convoquera une conférence
tripartite pour assurer la poursuite des négociations.
Enfin, un processus d’évaluation et de suivi sera mis en place après chaque
accord conclu et chaque loi promulguée.
> Les Assises de la Démocratie sociale seront aussi l’occasion de
préciser l’agenda social en début de mandature sur une base pluriannuelle.
Au terme d’un processus de large consultation associant les partenaires
sociaux mais aussi des experts, les collectivités locales, des associations, elles
permettront de relever, dans un cadre tripartite (Etat, organisations syndicales,
organisations patronales) les questions les plus urgentes à traiter :
- L’emploi tout d’abord, notamment l’emploi des jeunes et des seniors.
Le projet de création du contrat de génération sera soumis à ces Assises,
avant d’être transmis au Parlement
- Le bien-être au travail (organisation et conditions de travail, stress)
- La participation des salariés à la gouvernance de leur entreprise et à
la vie au travail
- La réduction des écarts salariaux et l’égalité hommes-femmes
- La représentation collective des salariés des PME et la représentativité
des organisations patronales.
Seront distingués à cette occasion les sujets relevant d’accords entre les
partenaires sociaux et ceux nécessitant une intervention législative.
Lorsque le sujet relèvera de la compétence législative, le Gouvernement
s’engagera à soumettre au Parlement, sans modification, les textes qui auront
été approuvés par les Assises ; ceci suppose l’association des parlementaires
dès le début du processus.
Ainsi conçues, les Assises de la démocratie sociale ne seront pas une
récupération du sujet de la démocratie sociale par le pouvoir politique mais
éviteront, au contraire, que le nouveau gouvernement fasse adopter dans la
précipitation et sans négociation préalable des dispositions comme l’a fait la
droite en août 2007 en faisant adopter la loi TEPA.
L’objectif des Assises est de constituer le cadre qui permettra d’enclencher une
nouvelle dynamique permettant de donner davantage d’autonomie, d’espace
et de marges de manœuvre aux acteurs sociaux.