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JUDICIAIRES
ET HISTORIQUES
DUNMVEN~
AttE
PROCÈSCONTRELES ANIMAUX
'F'~y~l~
PAIUS
B. DLMOUHN, HH~AtnK
QUAt nM <:fAftM-~tKtST)KS, 0
)858
ON TROUVE A LA MÊME LIBRAIRIE
0
AGKEL (E.). Observations sur la pro. LEMMR. Traité historiée
de la
nonciation et le langage rustique des ture sur verre, et description depein- vi-
environs de Paris. In-1 8. 3 fr. traux anciens et modernes, ser-
ARCHIVES DE LART vir à l'histoire de l'art en pour France.
FRANÇAIS,
recueil de documents inédits relatifs à Paris, 1856. Gr. in.8", avec 66 pian-
l'histoire des arts en France. Paris, ches gravées sur cuivre. Cart. 15 fr
1851-1858. 8 vol. in-8" M fr. n~ a~ext-mptaires'
Cette- publication. qui se continue depuis ~.?~P" s"PP'nent. deux tables
'M<. s adresse non-seulement trouvent pas
de curiosités historiques, maisaux amateurs dans
et l'édition
douzeplanches précédente.
qui ne se
& tous ceux
qu'intéresse sérieusement l'histoire de l'art MÉMOMES de t'Académie
national. i)psétudes sur nos grands maitres, celtique. ou
tels que Lesueur. Punet. <:renze. etc., y al- Recherches sur les antiquités celti-
terneut avec de:; documentsvaries, qui tan- ques, gauloises et françaises. Paris,
tôt éclairent les détails les plus intime.}de
la vie des artistes, tantôt font connaitre 1807-12. 6 vol. in-8", <ig. 48 f;
les
OrconstancM dans lesquelles its onte~cute MEMOtRES inédits
leurs travaux. <:<;stdans ce recuci). puhtie sur la vie et )ps ou-
sous la dirfction de MM de<:hennevieres et vrages des membres de l'Académie
de Montai~on. qu'a a ftaruun d<-s
plus remar- royale de peinture et de sculpture,
H";bie~ ouvrages du dix-i)uiti<')nR siect.'
) .«wc~anod'- Mariette, le savant ft deiit-at publiés d'après les manuscrits con-
amateurdont les jt~ptoentsen m;)t!t-rt- ~t vesà l'école impériale des Beaux-
ont eu pendant !')))t(t''n)~s et c"nscrventd'art, en- Arts. Pa~ 1854. 2 forts vol.
core une s) tfgtttmenut'tDtt' On peut donc in-8".
recommander nne put))icat)on qui rexond br. 15 fr.
si heurfusfment à son titre en rCvetant .') _;<-) uuvMfïp.)")t.)~))s')cs'ausptcesd~dp
l'art contemporain 'tUt'tqucs-unct des oa~i
tes plus curieuses de son pass't ).< v't..t a c'.nsacr.-une"r~un~up,-tudpdansut auquel
(Ao(< M<< Q<« <a ~t-Mt. <;M~t'U~. ) .y'))«-M«/<~at'OM<.<, est, avec <p)ui de
.Won<<M. du t" mai X(t<.j Ar~nv,))p.).. tMv~)t.. ,,),s t.t.nortantque
BORDIER et LALAXXE. Dictionnaire' "to)rp qu'ild..s arhst r~n-
contient pr"-
de pièces autographes volées aux bi- ".T 'f'-nops archives .te
'At'.nh'nuc: tes unes sont )'<f))vrf de s<~
bliothèques publiques de la France~ h.stur.onra).t.M.)..s autr..<:s..nt )~ nn~'
pr~cëdé d'observations sur )e com-~ "cs cotmnuntqu' par tes fa-
merce des autographes. milles.
P~M j853
ïn-8- iofr. Le mcmc ouvrage, ~Mc<'
CHASSAIT. <a/«/c (/<~ il 25 ej'ew~/«:~e~). 25 fr.
Paléographie des
et des manuscrits du onzième chartes! au dix- MÉMOIRES sur les !:mt;ucs, dialectes
septième sicctc. Pet. in-S", avec plan- et patois, tant de la France des
ches in-<(" 8 fr. autres pays (avec la traductionquede la
Approuvé par )'- ministre de) instruction parabole de t'Enfam prodigue en 85
publique, d'après tuvis du comité descitar-
tes. pour it tecture des anciennes écritures. patois dincrpnts). i~. t,8"
(t. VI des Ant. de
DU HOtS. Recherches France), br. 6 fr.
archéologiques,
historiques, biographiques et titte- ~VOtLLEX.Arcttcotogie des monuments
rtirps sur la Normandie. PanA, 18ù3. religieux de t'ancien B<auvoisis pen-
In-8"br. dant ta métamorphose romane.
Ce volume contient d'intéressants défaits
3~ PM<
1856. Fort vol. in-fb)., orné de t2U
sur les posst-d'~ en Xormandie. le
Montchresticn. tran'.ojs de Cmtic trois fo.s
poète ptancttcs représentant plus de 1,200
mort et trois fois n-ssuscite. i.: chevatierde sujets; avec une carte archéologique
(:lieu, qui dota )n tr.tttfe dn café etc. La
dernière partie d" i'ou< rnife est f-'onsacre.- indiquant lesabbayes et prieurés, etc.
aux prejunes et superstitions, toups-narous '«" Cartonné, non ronnë. 50 fr.
revenants. sorti).ces.ejc <:ptouvran* rruit de totmufs annt'psfh.
S' les '<ra..htM de
t'tLLOX. Monnaies françaises ou 'rtfons
inédites, ''R" .i ..)t!isMc tr~-
/'<~< 1853. In-8", avec 10 planches il constitue,)M.rt H))fMrtat)f<. d. s
~.?. la 'ssH)-
représentant plus de 200 monnaies, !2' y '~t ''otv'e ulle <
b' ~fr. vcrttah)''arch.)un'P rt.)intet)s.-de la tran -e 4
Josqua ta tttt.).. d..ttz)..tnp s)..r)e.Acopolnt
–Considérations historiques et artisti- de vt)~ t) sadrt-ssfn.'n-sf.uh-tnfntM)'ama. (f
ques sur les monnaies de France. < s '.irp tocate.n.ats pnrorJa.tsavant
a) archt-otouxe curt~.t d ~tt)d)ertesdtW. 6
Fo~e)M'/ (Vendée), 1850. tn.8", avec rt-ntM phasM d" notre archttMturt'.surtout
') planches, br. 7 fr. ~'endanHa la période tntt--r<~antedutn<jycnc
p m
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CURIOSITÉS
/8 JET HtSTORtOUES
1~ i ~qMUMOYENAGE
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JtJt)tC<A!MS ET
Hî8TO$!~ES
m~ M~M A.
PARËMtLE AGNEL
PARIS
J. B. DUMOUHN, LtBRAtRE,
OMt cm MAtMwec'TtM, t3.
<8M
CURIOSITÉS
JUDICIAIRES ET HISTORIQUES
MJ<MMM
ACB
PROCÈSCONTRELES ANIMAUX.
H i'
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i8
des faits dont ils s'étaient rendus
coupables, on était
revenu aux seuls et vrais principes sur cette
matière,
en condamnantà une amende et à des
dommages-in-
térêts le propriétairede l'animal nuisible. On ne
faisait
plus le procès à la bête malfaisante,on ordonnait
pu-
rement et simplementqu'elle fût assommée.
Au quinzièmeet au seizième
siècle, dans certains
procès où figurait un homme accusé d'avoir commis
avec un animal un crime que nous ne
pouvonsdési-
gner, l'homme convaincu de ce crime était toujours
condamnéà être brute avec t'animatqu'it avait eu
pour
complice(t ), et mêmeon livraitaux flammesles pièces
du procès, afin d'ensevetir la mémoire du fait
atroce
qui y avait donné lieu.
MedMa
'<MMc
<eMc<
a«cfot'ettt
Ba~/tc~oMa'um,
a<«M
nominede C/'aM~H<«~.
VMtaCM~~CMM~,
25
(t) Folio 3.
(2) Folio 3, verso, n"' 6 et 7.
(3) Folio 5, n<"4S et 46.
35
(t) Folio16,verso,n"Ht.
(i) Folio 16, verso, n" tt6et t<7.
(3)Fo)io t7,n"tM.
(4)FoHot7, n' tM. Guillaume, abbé de Saint-Théodoric, qui a
écrit la vie de saint Bernard, rapporte que ce saint,
prêchant un
jour dans te~tise de Foigny (l'une des premières abbayes qu'il
avait fondéesen «2i dans le diocèse de Laon), des mouches en
:7
Mais, ajoute notre auteur, nous avonsdans ces der-
niers tempsdesexemplesencoreplus décisifs,tt raconte
alors qu'il a vu à Autun des sentences d'an~hème ou
d'excommunicationprononcées contre les rats et les
limacespar l'officialde ce diocèseet par ceux de Lyon
et de Mâcon;il entre dans le détail de cette procédure;
il donne d'abord le modèlede la requête des paroissiens
qui ont éprouvéle dommageoccasionnépar les animaux
dévastateurs. U fait observer que sur cette plainte on
nommed'officeun avocat,qui faitvaloirau nomdes ani-
maux,sesclients,tes moyensqu'il croitconvenableà leur
défense; l'auteur rapporte la formule ordinaire d'ana-
thème.Cette formuleest conçueen cestermes « Rats,
limaces, chenilles et vous tous animauximmondesqui
détruisez les récottes de nos frères, sortez des cantons
oùvousne
que vousdésolezet réfugiez-vousdansceux
nuire à Au nom du Père, etc. (1). »
pouvez personne.
et
quantité prodigieuse s étaient introduites dans cette cotise, par
leurs bourdonnements et leurs courses indécentes, troublaient et
remède
importunaient incessamment les ndch's. Ncvoy-mtd'autre
(M<e.B-
pour arréter ce scandale, le saint s'écria: Je lesMCOMMMK~
communico);et le lendemain toutes les mouchesse trouvèrent frap-
la
pées d« mort. Leurs corpsjonchèrent les pavés de basilique, qui
fut pour toujours délivrée de ces irrespectueux insectes. Ce fait
devint tellement cétébrc et inspira tant de vénération dans tous tc~
circon~oisins, que cette malédiction des mouches passa en
pays
proverbe parmi les peuples d'alentour. (7'/t<'op~<Ifegnaudiopera,
t. XtV, p. 4M, no 6, De MO~ttor~«'c~ta<«CM «MtOfee.MûmtHM-
nicalionis.)
(t) Adjuro vos MmacM, Mt~M, et omnia aMt~naMtMMMttda,
oKM<M<o ~uMtMMM dMAtpaMMo et Mft odenha/toein <«Tt<cno<i pa-
rochianatu <ï:MfeM<to, M<à dicto «m<e~ et parochianatu, et <o<o
nu~MMOc<'r<po«t<M, aeM-
~aroc/tta dM~aafM.et ad loca, in oMttM<
datis, in nominePa<yM,et FttMet Sptr«M<MMCtt, Amen.(Folio 17.
verso n" iM.)
–M
Enfin Chasseneuz transcrit textuellement
(1) tes
sentences fulminées par les ofnciaux d'Autan
et de
Lyon on en remarque contre les rats, les
souris, les
limaces, les vers, etc.
Ces sentences sont presque toutes
semblables la
différence qui existe entre elles n'est relative
détai accordé aux animauxpour qu'au
déguerpir il y en a
qui les condamnentà partir de suite; d'autres leur ac-
cordent trois heures, trois jours ou
plus; toutes sont
suivies des formules ordinaires d'anathème
et d'ex-
communication.
Tel était le mode de procédure
observé devant le
tribunal ecclésiastiquedans les
poursuites contre les
insectes ou autres animaux nuisiblesà la
terre.
La consultation de
Chasseneuz, dont nous venons
de donner une courte
anaiyse, acquit à son auteur, qui
n'était alors qu'avocatà Autun, une
grande réputation
comme jurisconsulte; elle lui valut, vers
1510.d'être
désigné par l'officialiléd'Autun, comme avocat des
rais et de plaider leur cause dans les
procès qu'on in-
tenta à ces animaux par suite des
dévastationsqu'ils
avaient commisesen dévorant les blés d'une
partie du
territoire bourguignon.
Dans la défense qu'il présenta, dit le
président de
Thou, qui rapporte ce fait (2), Chasseneuz tit sentir
(t) M~MOtfM
dl la<octM
royo~
<«'od~Mt~M< Torn.XII.
<<<SaMM~.
1846.
Chatnbtry,
32
par l'influencequ'il exerçait sur l'esprit timideet cré-
dule des populations alors ignorantes et superstitieu-
ses d'un autre côté par le résultat pécuniaire,qui était
toujours le but occulte de ses persévérants efforts.
Toutefois, après plusieurs siècles, et grâce à la diffu-
sion des lumières, ces pratiques vicieuses cessèrent,
et on vit enfin disparaitre ces abus de l'excommuni-
cation également contraires à la sublime morale de
l'Évangileet aux vrais principes de la foi catholique.
Mais poursuivonsnos investigations.
La première excommunicationfulminée contre les
animaux remonte au douzième siècle.En effet Saint-
Foix, dans ses Essais At~on~MM sur Paris (t), nous
apprend que l'èvéque de Laon prononçaen 1120 l'ex-
communicationcontre les chenilles et les mulots, à
raisondu tort qu'ils faisaient aux récoltes.
De la part des tribunaux ecclésiastiques,l'usage de
faire des procès aux insectesou autres animauxnuisi-
bles à la terre et de fulminer contre euxl'excommuni.
cation, était en ple~e vigueurau quinzièmeet au sei-
zième siècle.
Voici,par ordre de dates, plusieurs sentences rela-
tives à notre sujet
Sentenceprononcéeen 1451par l'officialde Lausanne
contre les sangsues du lac Léman (2).
Sentence rendue à Autun le vendredi 2 mai 1480
contre les hurebers(insectes plus gros que les mou-
ches), en faveur des habitants de Mussyet de Pernan,
(<)Tom.U,p. i67,éditiondei766.
(i) Elle est rapportée ci-dessus, p. 29 et 30.
M
ouvrageprécité,folio19.
(t) Chasseneuz,
(<) ChMMneuz~même folio.
(3) ChMSMteuz,folio t9.
(4) JMd.
3
–M
donnéeà Beaujeule 8 septembre1488,sur tes plaiotes
de plusieurs paroissiens. Même mandat aux curés de
faire trois invitations aux limaces de cesser leurs dé-
gâts, et faute par elles d'obtempérerà cette injonction,
de tes excommunier(i).
Sentence d'excommunicationprononcée par le juge
ecclésiastiquedans les premières années du seizième
siècte, contre tes sauterelles et tes bruches (6ectMfe<)
qui désolaient le territoire de Mittiéreen Cotentin, et
qui dés lors périrent toutes (2).
Sentence de l'officiaide Troyesen Champagne,du
9 juillet i5i6. « En cette année tes habitants de Ville-
nauxe, au diocèse de Troyes, présentent requête à
t'ofScHdde cette ville, disant qu'ils sont excessivement
incommodésdepuis plusieurs années par des chenilles
qu'iis appelaient hurebets(3) ~d<w<M< &n<cAM MM
<'n<ca<,velalia nondM«tn$/M ANtMAUA galliceA«r~<<<.
Ce juge ecclésiastiqueordonne d'abord, sur tes conclu-
sions du promoteur, une informationet âne descente
de commissaires,qui reconnurent
que tes dommages
causés par tes animaux dont on se plaignaitétaient
trée~oMidérabies sur quoi première ordonnancequi
enjoint aux habitants de corriger leurs moeurs.BM4ôt
une nouvellerequête dans iaqaeUeceux-ci
promeuent
de mener une meilleureconduite. Secondeordonnance
() Horat,Hb.).S«<
-011IIII
43
()) Prov.xxx,3K.
MMM quisquee<prou$dM$ operarius,qui presentivita, velut
in <M~. /fMc~ ;M«~«BgMo<in Œ~mMfn
rec~Mt~~t
reeon~<(i); de la chanté, en s'aidant les unes les
autres, quand la charge est plus grande que leurs
forces ~ocM e< cjncor~ (dit un
savant) MUM~t
exemplumformicareliquit, <yM<B suum comparem,forte
plus justo onero~ Mo<Mro~ quadam cAon~e alle-
M~ (2); et aussi de la
religion et de la piété, en don-
nant la sépulture aux morts de leur
espèce, comme
l'écrit Pline ~e~Mn~r inter se viventiumsola,
pfŒ-
ter hominem(3); et que le moine Marchusa
observé
à t'appui de sa doctrine ~o' luctu ce~&n
corporade-
funcla deportabant(4). /«.M, que la peine qu'elles
avaient dans leurs travaux était
beaucoupplus rude
que celle des demandeurs pour recueillir, parce que
ta charge était bien souvent
plus grande que leur
corps, et leur couragesupérieure leurs forces. /~ï,
que, en admettant qu'ils fussent des frères plus nobles
et plus dignes, cependant devant Dieu ils n'étaient
aussi que des fourmis, et que
l'avantage de la raison
compensaità peine leur faute d'avoir offensé le Créa-
teur en n'observantpas les lois de la raison aussi bien
qu'ettes observaientcelles de la nature; c'est pourquoi
ils se rendaient indignes d'être servis et secourus
par
aucune créature, car ils avaient commisun
plus grand
crime en portant atteinte de tant de
façons à la gloire
(~)D.Hieron, in t~Md..
p.w. v). Vadead ~r~MOMt,
etc.
(i) Absalon AbbasapudPidneHum.in 3/MM</o<M~c/tM.
lib. VIII,c. x.
(3) PHM.,lib. XI, 36, 2.
(4) S. Hicron., in ~a jVa~/n.
45
de Dieu, qu'ettes ne bavaient fait en dérobant leur
farine. Ilem, qu'elles étaient en possession des
lieux avant que les demandeurs ne s'y établissent, et
par conséquent qu'elles ne devaient pas en être expul-
sées, et qu'elles appelleraient de la violence qu'on
leur ferait devantle trône du divin Créateur, qui a fait
les petits commeles grands et qui a assigné à chaque
espècesonangegardien.-Et enfinqu'ellesconcluaient
que les demandeurs défendissent leur maisonet leur
farine par 1 s moyenshumains, qu'elles ne leur contes-
taient pas; mais que malgré cela elles continueraient
leur manièrede vivre,puisquela terre et tout ce qu'elle
contient est au Seigneur et non pas aux demandeur:
DominiM<<erraet plenitudoejus (t ).
« Cette réponsefut suivie de répliques et de contre-
réptinues, de telle sorte que le procureur des deman-
deurs se vit contraint d'admettre que le débat étant
ramené au simple for des créatures, et faisantabstrac-
tion de toutes raisons supérieures par esprit d'humi-
lité, les fourmisn'étaient pas dépourvuesde tout droit.
C'est pourquoi le juge, vu le dossier de l'instruction,
après avoir médité d'un cœur sincèrece qu'exigeaitla
justice et l'équité selon la raison, rendit un jugement
par lequel les frères furent obligés de fixer dans leurs
environs un champ convenable pourque les fourmis
y demeurassent,et que celles-cieussentà changerd'ha-
bitation et à s'y rendre de suite, sous peine d'eicom-
municationmajeure, vu que lesdeux partiespouvaient
être conciliéessans aucun préjudicepour l'une ni pour
xxut,1.
(!) P«.<M.
M–
L'autre,d'autant ptus q<Mces religieux étaient venus
dans le payspar esprit d'obédiencepour semerle grain
évangélique, et que i'œuvre de leur eatretien était
agréable à Dieu, taudis que les fourmis posent
trouver leur nourriture ailleurs au moyen de leur io-
dustrie et à moinsde frais. Cet arrêt rendu, un autre
religieux,par ordre du juge, alla le signiner au nom
du Créateur à ces insectes, en le lisant à haute voix
devantles ouverturesdes fourmilières.Chose merveil-
leuse et qui prouve combien t'Être suprême, dont il
est écrit qu'il joue avec ses créatures ~MdeM<M
or&elerrarum, fut satisfait de cette demande, im-
médiatement /< nigrum coMpMagmen, on vit sortir
en grande hâte des milliers de ces petits animaux
qui, formantde longues et épaisses colonnes, se ren-
dirent directement au champ qui leur était assigné,
en abandonnant leurs anciennes demeures; et les
saints religieux, affranchisde leur insupportableop-
pression,rendirent grâces à Dieu d'une si admirable
manifestationde son pouvoiret de sa providence,»
ManoelBernardesajoute que cette sentence fut pro-
noncée le H janvier 1713, et qu'il a vu et compulsé
les pièces de cette procédure dans le monastère de
Saint-Antoine, où elles étaient déposées.
Un autre procès du mêmegenre eut lieu dans le dix-
huittèmesiècleau Pérou. Une excommunicationy fut
prononcée contre des termites (espèce de fourmis
blanches), dé&ignéesdans le pays sous le nom de
ceMM~eM~ lesquelles t'étaient introduitesdans une bi-
bliothèque et en avaient dévoréun grand nombrede
volumes.
&7
Teiïes étaient les singulièresprocédores dont nous
avons essayé de retracer l'histoire. Lorsqu'onvoitde
pareils moyens séricMement mis en pratique, com-
ment ne pas crotre â la vertu des sciencesoccultes?
Dans on siècle d'activité intellectuelle comme !o
nôtre, on est à se demandersi nos aïeux n'avaient pas
bien du temps &perdre pour le
dépense<La-desembta-
bles absurdités.
FtN.