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Etude sur la fiscalité du Secteur Touristique
MAROC EXPERTISE
E TUDE SUR LA FISCALITE DU SECTEUR TOURISTIQUE
FEDARATION DU TOURISME – C G E M
JUIN 2003
SOMMAIRE
I PARTIE INTRODUCTIVE………………………………………………………………...4
1/ OBJET ET CONTEXTE DE LA MISSION…………………………………..4
2/ DEMARCHE ADOPTEE…………………………………………………...….6
II CONCLUSIONS DE CHAQUE AXE DE LA MISSION………………….…………….8
Préalables……………………………………………………………………………………8
1/ Axe 1 : l’état des lieux………………………………………..………..………………10
Chapitre 1 : les mesures d’incitation…………………………………………..………….10
Chapitre 2 : fiscalité de l’état…………………………………...………………………….15
Chapitre 3 : fiscalité locale…………………………………………………………………18
2/ Axe 2 : l’étude comparative de différents modèles fiscaux
méditerranéens……………………………………………………………………………24
Chapitre 1 : la cohérence globale du système fiscal applicable au secteur
touristique…………………………………………………………………………………...24
Chapitre 2 : La pression fiscale en vigueur et les mesures incitatives……….………25
3/ Axe 3 : Propositions pour une fiscalité harmonieuse, équitable et simple du
secteur……………………………………………….………………………………….…26
Propositions préalables……………………………………………………………….…...27
Chapitre 1 : propositions en matière d’incitation à l’investissement…………………..28
Chapitre 2 : propositions en matière de fiscalité de l’état………………………………29
Chapitre 3 : propositions en matière de fiscalité locale……………………………...…31
III ANNEXES…………………………………………………………………………….….34
Annexe 1 : fiscalité localeListe des taxes et impôts appliqués au secteur du
tourisme…………………………………………………………………………………..…34
Annexe 2 : Charte de l’investissement Article 17 : prise en charge par l’état de certaines
dépenses……………………………..……………………………………..…...35
Annexe 3 : Liste des régions et provinces bénéficiant d’un traitement fiscal
préférentiel………………………………………………………….……………..…….…..35
Annexe 4 : poids de la fiscalité local ( cas hôteliers)………………………………..….37
Annexe 5 : l’essentiel des requêtes de la CGEM en matière fiscale…………………38
I PARTIE INTRODUCTIVE
1/ OBJET ET CONTEXTE DE LA MISSION
Contexte général
Soucieuse de définir une nouvelle orientation en matière fiscale, la fédération du tourisme
CGEM a décidé de mener une réflexion sur la fiscalité du Secteur :
• Capitale pour la poursuite des objectifs fixés dans l’accord cadre traduisant les
grandes orientations royales en matière de politique touristique ; en particulier au
niveau des articles 19,21,22,23 et 24.
• Nécessaire pour mener des négociations avec le ministère en charge du tourisme et
de l’instruction, le cas échéant, d’amendements au niveau de la prochaine loi de
finances.
La fédération plaide surtout en faveur d’une meilleure équité et justice fiscale .elle œuvre
intensivement pour une fiscalité simple et claire dans l’esprit du Discours Royal du 10
janvier 2001 et l’accord cadre précité (Cf. Développement infra) qui insisté en particulier
sur la nécessité de :
Redéfinir un dispositif fiscal cohérent et incitatif basé sur la
simplification, l’incitation et l’orientation ainsi que la compétitivité
internationale en mettant en relief quatre chapitres :
1 Les droits de Douanes
2 L’harmonisation et la simplification de la fiscalité nationale
3 La simplification de la fiscalité locale
4 La transparence fiscale
Maroc Expertise 3 Juin 2003
Fédération du Tourisme – CGEM
Etude sur la fiscalité du Secteur Touristique
Les orientations du Discours Royal
Extrait du Discours Royal du 10 janvier 2001 :
« Nous avons le plaisir de rencontrer les promoteurs du tourisme vu l’intérêt particulier que Nous
accordons au secteur touristique pour triompher le Jihad économique et social et créer des
emplois, et parant de notre souci d’augmenter le flux de touristes afin de le hisser au niveau des
potentialités touristiques naturelles et culturelles considérables de notre pays ».
« …Notre objectif étant de réhabiliter le secteur de tourisme en tant que secteur économique d’une
grande priorité ».
« …De même, le développement harmonieux du tourisme à l’échelon de l’ensemble du territoire
national reste tributaire de l’adoption de l’approche régional et de l’implication des opérateurs, des
élus, des organisations professionnelles, des autorités locales et des compétences régionales dans la
promotion du tourisme local. Nous insistons également sur le rôle des collectivités locales dans
l’encouragement des activités touristiques en veillant à la propreté de l ‘environnement , à
l ‘esthétique de l’espace touristique et à l’organisation des activités réactives permanentes qui
rendent agréable et plaisant le séjour dans nos villes et nos compagnes ».
« …Ces orientations portent également sur l’accélération de la simplification et la mise en
harmonie de la fiscalité locale afin d’en faire un stimulant et non un obstacle à sa promotion ».
Les mots à retenir :
1. Sa Majesté a un intérêt particulier pour le secteur touristique
2. Il souhaite réhabiliter le secteur en tant que secteur économique de grande priorité ».
3. Sa Majesté insiste sur le rôle des collectivités locales dans l’encouragement des activités
touristiques
4. parmi les orientations phares de son Discours figure indiscutablement la nécessaire accélération
de la simplification et la mise en harmonie de la fiscalité locale afin d’en faire un stimulant
du secteur et non un obstacle à sa promotion ».
L’accord cadre
Les orientations Royales ont été traduites fidèlement dans l’accord cadre signé à Agadir le 29 octobre
2001 ; en particulier au niveau des articles 19,20,21,22,23 et 24.
Extrait de l’accord cadre :
1. Redéfinir un dispositif fiscale et incitatif ( Article 19)
« …Les parties conviennent de la poursuite des efforts pour améliorer le dispositif fiscal applicable au
tourisme à la lumière des trois principes suivants :
Maroc Expertise 4 Juin 2003
Fédération du Tourisme – CGEM
Etude sur la fiscalité du Secteur Touristique
• Un principe de simplification et harmonisation
• Un principe d’incitation et d’orientation
• Un principe de compétitivité internationale ».
2. Droits des douanes ( Article 21)
« Les parties conviennent que les taux réduits de douanes prévus par la charte des investissements
pour les importations des biens d’équipement industriels seront entendus aux biens utilisés pour
l’équipement, l’aménagement et l’ameublement des entreprises touristiques,… ».
3. Harmonisation et simplification de la fiscalité nationale ( Article 22)
« …Les parties s’engagent, par ailleurs ; à s’inscrire dans la perspective à moyen terme
d’harmoniser le taux de TVA appliqué à l’hôtellerie, à l’ensemble des entreprises touristiques visées
à l’article 20… ».
4. Mesures de simplification de la fiscalité locale (Article 23)
« …Les parties conviennent à réaménager progressivement le dispositif de la fiscalité locale actuel en
visant une rationalisation et une harmonisation de cette fiscalité ».
5. Transparence fiscale ( Article 24)
« La fédération du tourisme de la CGEM s’engage à œuvrer auprès de ses affiliés en vue de les
sensibiliser aux nécessités d’une plus grande transparence en matière fiscale et de faire adhérer à
la notion d’entreprise citoyenne et sociale ».
Qu’en est il des suites données à ces dispositions ?
Contexte et objet particuliers de notre mission – Etendue
La mise en œuvre de notre mission s’inscrit dans le cadre d’une stratégie qui vise notamment à doter
le Secteur « d’une fiscalité juste, équitable et simple » ; dans l’esprit des orientations Royales de
l’accord cadre.
L’objectif de la mission est la réalisation d’une étude sur la fiscalité applicable dans le Secteur
touristique.
Notre étude qui s’est inspirée des dispositions de l’article 20 e l’accord cadre « Définition de
l ‘entreprise touristique »,couve les entreprises hôtelières, les agences de voyages, les entreprises de
location de voiture ( sauf chauffeur) et les entreprises de transport touristique.
De par leur importance relative et significative, certains aspects propres à certains branches seront
plus profondément examinés.
2/ DEMARCHE ADOPTEE
Partant des objectifs assignés à notre mission , nous l’avons structuré en trois axes :
Axe 1 : L’état des lieux
Axe 2 : L’étude comparative des différents modèles fiscaux méditerranéens
Axe3 : propositions pour une fiscalité harmonieuse, équitable et simple du secteur
Axe1 : L’état des lieux
Cet axe a consisté en la réalisation d’une analyse du système fiscal actuellement en vigueur ; en
identifiant les impôts et taxes auxquels le secteur est soumis et en appréciant leur pertinence ;
justification et base de calcul.
Cette analyse ,couvrant aussi bien la fiscalité d’exploitation que celle d’investissement, a été
conduite en trois chapitres :
• Chapitre 1 : Les mesures d’incitation
• Chapitre 2 : Fiscalité de l’Etat
• Chapitre 3 : Fiscalité locale
Pour des mesures de commodité, l’impôt des patentes et la taxe urbaine ont été traités au niveau de
la fiscalité locale étant donné que l ‘essentiel des recettes fiscales y afférentes revient aux
collectivités locales ( l’Etat fixe le montant impositions et assure leur recouvrement).
Notre analyse a été complétée par des cas réels d’opérateurs dans le secteur. Comme précisé dans
notre lettre de mission , cette démarche nécessitait l’adhésion des différentes fédérations du secteur.
A cet égard, nous avons saisi l’ALASCAM ,le STT,laFNIH,ainsi que le CRT de Casablanca et
Marrakech. Notre analyse tient compte des réponses reçues à la date du présent rapport.
Axe 2 : L’étude comparative des différents modèles fiscaux méditerranéens
Dans cet axe, nous avons réalisé une étude de droit comparé avec les systèmes fiscaux en vigueur
dans les pays du bassin méditerranéen.
L’étude comparative a couvert les aspects suivants :
• La cohérence globale du système fiscal applicable au secteur touristique
• La pression fiscale en vigueur
• Les incitations fiscales dont bénéficient les entreprises du secteur
Notre étude s’est basée principalement sur les résultats de recherches documentaires et sur Internet,
des contacts avec des organismes spécialisés ,et particulièrement sur une étroite collaboration avec
la chaîne Accor ponctuée par des séances de travail tenues au Siège d’Accor à Paris.
Axe3 : propositions pour une fiscalité harmonieuse, équitable et simple du secteur
Dans ce dernier axe, il est question de formuler des propositions visant une refonte/ reforme de la
fiscalité du Secteur ou tout au moins une adaptation à ses spécificités en considération des
dispositions contenues dans l’accord cadre.
Les points de références se présentent comme suit :
• Principe de base de l’accord cadre, savoir : la redéfinition d’un dispositif fiscal cohérent et
incitatif basé sur la simplification, l’incitation et l’orientation ainsi que la compétitivité
internationale
• Les conclusions des axes 1 et 2,
• Et également des aménagement proposés par les différentes fédérations du secteur
touristique relevant de la CGEM.
II CONCLUSIONS DE CHAQUE AXE DE LA MISSION
Préalables
Comme indiqué ci dessus, notre analyse a couvert la fiscalité d’exploitation et d’investissement, sous
les trois chapitres suivants :
• Chapitre 1 : Les mesures d’incitation
• Chapitre 2 : Fiscalité de l’Etat
• Chapitre 3 : Fiscalité locale
Cette typologie faite, il nous a semblé indispensable de distinguer les impositions fixes des
impositions variables, que nous résumons ci dessous :
Fiscalité de l’Etat
Fiscalité d’investissement Nature
2.1 Droits de douanes Variable
2.2 Droits d’enregistrement Variable
Fiscalité d’exploitation Nature
2.3 Impôt sur les sociétés Variable
2.4 IGR Variable
2.5 Taxe sur la valeur ajoutée ( TVA) Variable
2.6 Taxe de la promotion touristique Variable
2.7 Taxe de licence Variable
2.8 Droits des pauvres Variable
2.9 Taxe à l’essieu Fixe
Fiscalité locale
Fiscalité d’investissement Nature
3.1 Impôts des patentes (*) Fixe
3.2 Taxe urbaine (*) Fixe
3.3 Taxe d’édilité Fixe
3.4 Contribution des riverains aux dépenses Variable
d’équipement et d’aménagement
Fiscalité d’exploitation Nature
3.5 Taxe de fermeture tardive et d’ouverture Variable
matinale Variable
3.6 Taxe sur les débits de boissons Variable
3.7 Taxe de séjour Variable
3.8 Taxe de spectacle Variable
3.9 Taxes sur les billets d’accès aux piscines Variable
3.10 Taxes de stationnement Fixe
3.11 Taxe sur la licence des cars Fixe
3.12 Taxe d’enseigne Fixe
(*) : pour des mesures de commodité, l’impôt des patentes et de la taxe urbaine ont été traités au
niveau de la fiscalité locale étant donné que l’essentiel des recettes fiscales y afférentes revient
aux collectivités locales.
Nous notons, au préalable, que tous les impôts ou taxes à caractère fixe pénalise l’entreprise
Touristique. A défaut de les supprimer, la base de leur calcul devrait être révisée. Il s’agit des
impositions suivantes :
• Fiscalité de l’Etat
Taxe de licence
Taxe à l’essieu
• Fiscalité locale
Impôts des patentes
Taxe urbaine
Taxe d’édilité
Maroc Expertise 8 Juin 2003
Fédération du Tourisme – CGEM
Etude sur la fiscalité du Secteur Touristique
Taxe de stationnement(*)
Taxe sur la licence des cars
Taxe d’enseigne
(*) Droit de stationnement sur les véhicules affectés à un transport public des voyageurs
dû également par des agences de location de voiture sans chauffeur.
Les droits d’auteurs dus par les hôteliers devraient faire l’objet de discussion entre la Fédération
du Tourisme, la FNIH et le BMDA. Ils n’ont pas été intégrés dans la présente étude à la demande
des hôteliers.
La configuration actuelle du système fiscal applicable aux entreprises touristiques, notamment
pour le chapitre de la fiscalité locale confirme qu’il s’agit du secteur qui paye le maximum de taxes
et impôts aux communes. La distribution, tant quantitative que qualitative de ces impositions, fait
d’emblée du tourisme le secteur le plus taxé en la matière.
En effet, le secteur est concerné directement ou indirectement par 24 prélèvements sur les
36 prévus par le Dahir instituant la fiscalité locale.
(Cf.annexe 1)
Le secteur est quelque part taxé pour l’exercice de son activité, abstraction faite de son niveau et
ses performances.
Si nous nous limitons aux seuls établissements hôteliers, il est clair qu’ils sont pénalisés par
rapport aux sociétés industrielles ou autres entreprises de services installées dans la même
commune et bénéficiant des mêmes « services ». Cet « attachement fiscal » demeure inexpliqué
et injustifié.
Nous présentons ciaprès, la synthèse des trois axes de mission.
1. Axe 1 : l’état des lieux
Chapitre 1 : Les mesures d’incitations
Dans l’ensemble, nous estimons que les mesures d’incitation à l’investissement accordées au
secteur touristique sont limitées et ne reflètent pas l’importance accordée au secteur notamment
dans le cadre de l’accord cadre visant à réaliser l’objectif de 10 millions de touristes d’ici 2010.
Le point de départ de notre analyse sera sans doute les codes des investissements sectoriels,
avant de passer en revue le contenu de la charte de l’investissement et ses implications sur
l’arsenal fiscal actuellement en place par le biais des lois de finances (LF). Nous consacrons un
point entier aux conventions avec l’Etat.
1.1 Les anciens codes des investissements
A cet égard, il y a lieu de signaler la panoplie des avantages dont bénéficiaient les entreprises
touristiques avant l’abrogation du code des investissement touristiques par la LF transitoire de
1996 :
Avantage consenti sous l’égide Situation actuelle
des codes des investissements (*)
Exonération du droit d’importation sur les matériels et outillages et Avantage perdu
biens d’équipements neufs importés ainsi que les moyens de Paiement d’un DI Minimum
transport touristique et les bateaux de plaisance, importés à l »état de 2.5%.
neuf sous réserve d’une liste d’exclusion ( arrêté 132688)
Exonération totale de la patente pendant 10 ans et 7 ans pour les Disposition de droit
entreprises de transport touristique commun⇒ exonération
pour 5 ans du principal de
l’impôt
Réduction de 50% de l’IS pendant les 5 premières années Avantage perdu
d’exploitation
Exonération de l’IS pendant les 5 premières années et sa Réduction pour 50%
réduction à 50% pour les 5 années suivantes pour les entreprises pendant les 5 premières
qui s’implantent dans des régions qui « nécessitent un traitement années ( CF. Liste en
fiscal préférentiel » si on veut emprunter cette terminologie à la annexe3)
charte ( l’ancien zooming) Exonération IS ( 5 ans) et
sa réduction à 50% ( au
delà) pour la partie du
chiffre d’affaires réalisée
en devises
Exonération automatique de l’IS pendant 5 ans et sa réduction à Avantage perdu
50% pour les 5 années suivantes pour les agences de voyage à
partir de la première opération à l’étranger
(*) : les avantages accordés aux investisseurs en vertu du code précité ( code des
investissements touristiques) demeurent, néanmoins, en vigueur jusqu’à l’expiration de la durée,
et aux conditions, pour lesquels ils étaient accordés.
1.2 La charte de l’investissement
Préambule
Réunissant dans un seul texte l’ensemble des mesures d’incitation, la charte contient un
ensemble de disposition visant à la fois :
La simplification de la procédure administrative d’octroi des avantages,
La généralisation et l’harmonisation des mesure d’encouragement,
L’attribution automatique à tous les investisseurs quel qu’en soit le secteur ou le lieu
d’implantation.
Rappel des objectif s de la charte de la charte d’investissement
La charte d’investissement a fixé les objectifs fondamentaux de l’action de l’Etat ( sur 10 ans) en
vue de développement et de la promotion des investissements par l’amélioration du climat et
des conditions d’investissement , la révision du champ des encouragements fiscaux et la
prise de mesures d’incitation à l’investissement ( art 1).
Les mesures prévues par cette charte tendent à l’incitation à l’investissement notamment par le
biais de ( art2)
• La réduction de la charge fiscale afférente aux opérations d’acquisition des
matériels ;outillages ;biens d’équipement et terrains nécessaires à la réalisation de
l’investissement ;
• La réduction des taux d’imposition sur les revenus et les bénéfices ;
• Une meilleure répartition de la charge fiscale et bonne application des règles de libre
concurrence, notamment par la révision du champ d’application des exonérations
fiscales accordées.
La démarche suivi par le législateur, depuis l’adoption de la charte d’investissement, a consisté à
faire basculer dans le droit commun ( par le biais des lois de finance) la panoplie des avantages
autrefois concédés à des secteurs d’activités bien déterminés, et en même temps, éviter au
Maximum les exonérations.
C’est une question d’équité fiscale, l’objet finale étant d’aligner les opérateurs sur les mêmes
règles de concurrence : tous les secteurs d’activités ( y compris le secteur touristique) peuvent
bénéficier des avantages. Les anciens codes, par contre, accordaient des avantages à certains
investisseurs/régions au dépend d’autres.
Maroc Expertise 11 Juin 2003
Fédération du Tourisme – CGEM
Etude sur la fiscalité du Secteur Touristique
Toutefois, les activités confrontés à la concurrence sur les marchés étrangers ou à fort potentiel
d’emplois reçoivent une attention particulière. Il s’agit en l’occurrence des exportations, de
l’artisanat et également l’hôtellerie. L’état apporte également son soutien financier aux zones
moins développés ( les régions dont le niveau d’activité économique exige un traitement fiscal
préférentiel – Cf. Annexe 3).
La charte d’investissement apporte donc une nouvelle philosophie, s’attachant essentiellement à
définir avec précision le cadre réglementaire dans lequel un investisseur étranger ou marocain
sera appelé à opérer. Elle est « censée » être définitive et ne pas changer sa trajectoire à
l »occasion de chaque loi de finances, comme cela a toujours été le cas du temps des codes des
investissements.
Traduction des objectifs de la charte d’Investissement
Les principes fondamentaux de la charte, dite également code unique, sont : l’automaticité des
avantages, la simplicité et la généralisation.
Contrairement aux anciens codes, tous les secteurs seront regroupés au sein d’une même loi,
qu’ils soient secondaires ou tertiaires. Le corollaire normal de cette démarche , est ce que le
secteur touristique ne bénéficie plus d’incitations particulières , comme c’était le cas sous l’égide
des anciens codes d’investissements.
Il y a lieu de signaler que l’exonération du chiffre d’affaire de l’IS ou sa réduction à 50% pour les
entreprises hôtelières ainsi que l’application du plafonnement de la base imposable à la patente (
pour les sociétés de service)n’ont été obtenues qu’à partir de 2000 et 2001.
Les atténuations et autres avantages fiscaux, qui existent par ailleurs pour le reste des
impositions, constituent désormais des mesures de droit commun applicables à toutes les
entreprises quel que soit leur secteur d’activité.
Qu’en estil des mesures d’ordre fiscal prévues par la charte de l’Investissement et restant
inapplicables ?
Droits de Douanes ( art.3)
Ce qui est prévu
• Le droit d’importation ne peut être inférieur à 2.5% ad valorem ;
• Les biens d’équipement, matériels et outillages ainsi que leurs parties, pièces détachées et
accessoires, considérés comme nécessaire à la promotion et au développement de
l’investissement sont passibles d’un droit d’importation au taux minimum de 2.5% ou à un
taux maximum de 10% ad valorem ;
• Les biens d’équipement, matériels, outillages et parties, pièces détachées et accessoires
visés cidessus sont exonérés du prélèvement fiscal à l’importation en tenant compte des
intérêts de l’économie nationale.
Application au secteur touristique
La loi de finances transitoires de 1996 a fixé une liste de matériel pouvant bénéficier de ces
avantages ( article 4). Le matériel ne figurant pas sur cette liste demeure imposé à des taux ad
valorem de 25%, 35% et 45%. Cette liste, à l’instar de celle qui était en vigueur sous l’égide des
codes des investissements, pénalise les entreprises du secteur.
Impôt général sur le revenu ( art 8)
Ce qui est prévu
Il est procédé à un réaménagement des taux du barème de l’impôt général sur le revenu, le taux
d’imposition maximum ne devant pas excéder 41.5%.
Application au secteur touristique
Cette mesure ,qui concerne l’ensemble des secteurs, n’a pas été rendu applicable.
Fiscalité locale ( art 14)
En ce qui concerne la fiscalité locale, il sera procédé à une simplification et une harmonisation des
taux maximums et des assiettes imposables et à leur adaptation aux nécessités de
développement et d’investissement.
Application au secteur touristique
Aucune disposition de ce type n’a concerné la fiscalité locale ( de manière générale).
1.3 Convention avec l’Etat ( mesure de droit commun)
Cinq ans après la promulgation de la loicadre formant la charte d’investissement ( loi n. 1895 du
8 novembre 1995), les modalités d’application de l’article 17, prise en charge par l’Etat de
certaines dépenses reproduit en annexe2, ont été prévues par le décret num 200895 du 31
janvier 2001, publié au bulletin officiel num 4874 du 15 février 2001.
Ce texte précise les conditions que les investisseurs doivent remplir pour conclure une
convention avec l’Etat. Rappelons qu’en vertu de cette convention, l’Etat s’engage à accorder
des exonérations partielles de certaines dépenses liées aux projets d’investissement telles
l’acquisition de terrains, les infrastructures hors site et les frais de la formation professionnelle.
C’est ainsi que :
• Le décret fixe le seuil d’éligibilité à l’aide de l’Etat aux investissements égaux ou
supérieurs à 200 millions de DH.
A noter que la loi de Finances pour l’année budgétaire 19981999 ( article 7) a préalablement
fixé ce seuil à 500 millions de DH et seules les entreprises qui remplissaient cette condition
Maroc Expertise 13 Juin 2003
Fédération du Tourisme – CGEM
Etude sur la fiscalité du Secteur Touristique
pouvaient bénéficier de l’exonération du droit d’importation, du PFI et de la TVA, à
l’importation des biens d’équipement, matériels et outillage nécessaires à la réalisation
de leur projet.
Ce seuil d’investissement s’est avéré élevé et c’est pour encourager la réalisation des
investissements notamment étrangers que le gouvernement l’a revu à la baisse.
• Outre le montant de financement, l’investisseur aura le choix entre plusieurs critères pour
bénéficier de l'exonération. Il s’agit de :
La création des postes de travail, dont l’effectif doit être égal ou supérieur à 250
emplois ;
La réalisation du projet dans les régions nécessitant une aide de l’Etat ;
Du transfert de technologie via l’acquisition de brevets d’invention ;
De la contribution à la protection de l’environnement.
• En pratique, les projets d’investissement qui remplissent une ou plusieurs de ces conditions
bénéficient d’une aide budgétaire :
Au niveau de l’acquisition des terrains : l’Etat fiance 20% de la valeur du lot : ces
fonds seront débloqués directement sur présentation des justificatifs ;
Au niveau des dépenses d’infrastructures : l’intervention de l’Etat ne doit pas
dépasser 5% do montant global d’investissement .Toutefois, si le projet est prévu
dans une zone périurbaine ou rurale ; la participation étatique pourra atteindre
jusqu ‘à 10% du montant global. L’enveloppe est débloquée au fur et à mesure de la
réalisation des travaux ;
Au niveau de la formation professionnelle : L’Etat intervient à hauteur de 20% du
coût. Deux modes de règlement sont prévus : le paiement direct ou la restitution
après l’exécution du programme.
1.4 Autres
Depuis2000, aucune mesure fiscale n’a été prévue pour encourager la transformation des
entreprises individuelles imposées à l’IGR en sociétés soumises à l’IS.
L’essentiel à retenir
1. Le secteur ne bénéficie d’aucun dispositif fiscal incitatif particulier. Certains
encouragements, prévus par les codes d’investissement abrogés à partir du
er
1 janvier 1996 ; ont été perdus.
Les lois de finances, qui ont suivi, ont également introduit des avantages
fiscaux en faveur des certaines entreprises du secteur touristique mais ces
dispositions demeurent de portée limitée.
2. Des mesures incitatives de l’investissement, pourtant prévues par la charte,
n’ont pas profité aux entreprises relevant du secteur, ou elles n’ont pas encore
été rendues applicables par une loi de finances.
Il s’agit notamment de la simplification et l’harmonisation de la fiscalité locale,
de la réduction des droits de douanes et du taux marginal de l’IGR.
Ce constat illustre les limites liées à la nature du texte instituant la charte ; qui
se limite à l’énonciation de règles générales sans applicabilité pratique
directe, laissant leur mise en œuvre à des dates ultérieures.
3. A la demande des promoteurs et des milieux d’affaires , mais aussi en raison
du décalage avec la réalité, le seuil pour bénéficier d’une prise en charge de
certains dépenses par l’Etat et des avantages prévus par la LF 199798 est
passé de 500 à 200 millions de DH. Ceci demeure insuffisant, et pour preuve
de patronat ( par le biais de la CGEM) propose que le volume
d’investissement ouvrant droit au régime conventionnel soit ramené à 75
millions de DH.
4. Depuis 2000 aucune mesure fiscale n’a été prévue pour encourager la
transformation des entreprises individuelles imposées à l’IGR en sociétés
soumises à l’IS.
Chapitre 2 : Fiscalité de l’Etat
La synthèse de notre réflexion sur ce chapitre est présentée ciaprès :
Fiscalité d’investissement
2.1 Droit de douane
Il n’existe pas de régime douanier particulier au secteur de tourisme.
La loi de finance transitoire 1996 a certes fixé une liste de matériel pouvant bénéficier d’un
taux minimum de 2,5% ad valorem ou à un taux maximum de 10% ad valorem. Le matériel
ne figurant pas sur cette liste demeure imposé à 25%, 35% et 45%. Le secteur ne bénéficie
pas des taux réduits précités.
Nous signalons également un recul par rapport aux anciens codes des investissements. En
effet, la charte a retenu des droits de douanes minimums (2,5% à 10%) pour l’importation
des biens d’équipement, alors que ceux figurant sur les dossiers d’investissement étaient
totalement exonérés.
2.2 Droit d’enregistrement
Les droits d’enregistrement sur les opérations d’apport ou d’augmentation de capital (0,5%)
demeurent un frein pour certaines restructurations de capital.
Fiscalité d’exploitation
2.3 Impôts sur les sociétés (IS)
La loi 2486 ne comporte pas un régime particulier pour le secteur tourisme.
A signaler, que les agences de voyages bénéficiaient des avantages du code des
investissements touristiques. Suite à l’abrogation de ces dispositions par la loi des
finances 1996, les agences de voyages ont perdu le bénéfice de cette exonération. Les
er
entreprises hôtelières ne l’ont récupéré qu’à parti du 1 juillet 2000.
Les agences de location de voiture et de transport touristique, au même titre que les
agences de voyages, ne bénéficient de l’exonération de l’IS pour la partie de leur chiffre
d’affaires réalisé en devises. La cohérence et l’équité fiscale se trouvent altérées par
cette situation.
La nature de l’activité des agences de voyages impose au professionnels du secteur de
faire face à des charges appuyées par des pièces justificatives non probantes,
notamment la rémunération des guides, pourboires, les frais de taxis, les tickets d’entrée
aux musées et Kasbah…etc. Ce constat pourrait également être valable pour les autres
entreprises du secteur.
Il est souhaitable que cet aspect soit clarifié.
Au niveau de l’activité hôtelière, les taux d’amortissement des immobilisations
généralement appliqués s’alignent sur la liste préconisée par l’administration fiscale dans
la circulaire de base commentant les dispositions de la loi instituant cet impôt et datant de
1996. Ces taux ne reflètent pas la dépréciation réelle subie par les immobilisations et
n’ont jamais fait l’objet d’une révision de la part de l’administration.
Malgré le fait qu’ils aient été donnés à titre purement indicatif (taux généralement admis),
l’administration a tendance à exiger leur application (lors de redressements découlant de
contrôle fiscal). Les entreprises se trouvent généralement contraintes de s’y aligner.
Considérant la situation actuelle du secteur caractérisée par une baisse d’activité, les
amortissements constatés impactent nettement les résultats dégagés qui se traduisent
par des pertes colossales pour l’ensemble des établissements, cette situation conduirait
fatalement à la disparition d’un nombre important des hôtels de la place, compte tenu des
dispositions juridiques prévues par le droit des affaires en matière de perte de capital
social.
Ce constat concerne également les loueurs de voitures qui sont amenés à arrêter la mise
en circulation de véhicules destinés à l’activité au terme d’une période inférieure à 4 ou 5
ans généralement admis en matière d’amortissement du matériel de transport.
2.4 Impôts Général sur les Revenus (IGR)
Les remarques relevées au niveau de l’IS sont aussi valables pour l’IGR.
Le secteur, marqué par l’effet de la saisonnalité qui se traduit également au niveau de
l’emploi, ne bénéficie pas de traitement spécifique en matière d’IGR sur les salaires et les
rémunérations accordés au personnel dit extra ou occasionnel.
Le taux marginal de 41,5% prévu par la charte d’investissement n’est pas encore
appliqué.
2.5 Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
Un manque d’homogénéité au niveau des taux appliqués aux différentes branches du
secteur subsiste malgré les dispositions de l’accord cadre (10% pour l’hôtellerie, 20%
pour les agences de voyages et location de voiture et 14% pour le transport touristique).
2.6 Taxe de la promotion touristique :
Cette taxe fait double emploi avec la taxe de séjour (cf. développement infra). Elle est
payée abstraction faite de l’encaissement de la créance client.
2.7 Taxe de licence :
Taxe de licence sur les établissements de consommation de boisson alcooliques
Arbitraire au niveau de la détermination de la base d’imposition qui dépend d’une assiette
foncière plus au moins étendue en fonction de l’interprétation de l’administration.
Cette taxe continue à être calculée sur la base de la valeur locative au lieu du chiffre
d’affaires.
Cette taxe fait triple emploi avec la TVA et la taxe sur les débits de boissons.
L’abattement prévu par la loi de finances 1994 n’est obtenu automatiquement sur le plan
pratique que suite à une demande de dégrèvement.
2.8 Droits des pauvres :
Cette imposition constitue un double emploi avec la taxe de spectacle. Ce double emploi
a été confirmé par le législateur quand il a prévu un taux réduit des droits des pauvres
pour les établissements soumis à la taxe de spectacle.
2.9 Taxe à l’essieu :
Il s’agit d’une taxation fixe dont les droits devraient être revus pour tenir compte
notamment de la saisonnalité de l’activité et tout simplement de l’utilisation effective des
véhicules de transport touristique.
En effet, le transport touristique constitue une activité saisonnière (3 à 5 mois dans
l’année avec un kilométrage journalier maximum de 200Km). Les professionnels estiment
que ni la nature de la suspension, ni l’agression effective de la chaussée ni enfin
l’utilisation effective de la voirie ne sont pris en compte dans le calcul de ladite taxe.
Source courrier du STT en date du 16 mai 2003.
Nous vous signalons que le tarif de cette taxe en France est réduit pour les véhicules
exploités en zone courte.
Selon l’échantillon couvert par notre étude, la taxe à l’essieu constitue plus que deux fois
l’IS (ou la cotisation minimale) et plus qu’un 1% du chiffre d’affaires.
Chapitre 3 : Fiscalité locale
Préambule
Le Dahir 189187 relatif à la fiscalité des collectivités locales et leurs groupements n’a
subi aucun changement notable depuis son entrée en vigueur fin 89, malgré le fait que la
charte de l’investissement (cf. développement infra) ait prévu une réforme de la fiscalité
locale par le biais d’une « simplification et une harmonisation des taux maximums et des
assiettes imposables et à leur adaptation aux nécessités de développement et
d’investissement ».
L’essentiel des impositions dites locales relève du domaine déclaratif, des impositions
émises par voie de rôle dépendent également de déclarations souscrites par les
contribuables.
Outre les contradictions relevées au niveau des impositions établies, les bases et
assiettes de ces impositions échappent aux procédures de contrôle de redressement et
de remise en cause en vigueur au niveau des « grandes » impositions (IS, IGR, TVA et
Droits d’enregistrement).
L’examen de l’échantillon d’entreprises hôtelières, objet de notre étude (dont les données
sont détaillées en annexe 4), a permis de dégager les conclusions suivantes :
Poids des taxes locales hors taxes foncières (Patente/TU/TE) :
La charge fiscale relative aux impôts et taxes étatiques présente 2 à 4% du chiffre
d’affaires hors hébergement.
Les taxes locales qui pèsent lourdement sur les performances des établissements
hôtelières sont :
Taxe de séjour qui présente généralement un pourcentage de 2 à 4% par rapport au
chiffre d’affaires hébergement,
Taxe de débit de boisson (dont la taux est variable en fonction de la catégorie et
l’emplacement de l’établissement) qui présente 2 à 5% du chiffre d’affaires boisson,
et 1% du chiffre d’affaires nourritures et boissons.
A noter, que les taxes locales sont généralement supérieures à la somme des taxes étatiques
(hors taxes foncières) : Elles varient de 78 à 222% par rapport aux taxes étatiques.
La sur taxation des établissements hôteliers sur le plan de la fiscalité locale se confirme
par les données chiffrées présentées dans l’annexe 4.
Taxes Foncière :
L’impôt des patentes, la taxes d’édilité et taxe urbaine sont généralement supérieurs au
montant de la cotisation minimale / IS versée par les établissement hôteliers (varie de 271
à 486% de la cotisation minimale).
L’essentiel de notre réflexion sur ce chapitre est présenté ci après :
Fiscalité d’investissement
3.1 Impôts des patentes
• En dehors des abattements accordés aux entreprises hôtelières pour le calcul de bas e
imposable, aucun régime spécifique aux entreprises relevant du secteur du tourisme n’a
été aménagé par le texte régissant d’impôts des patentes. Pour rappel, la limitation de la
base imposable, dont il est question cidessous, n’ a été accordée aux entreprises relevant
du secteur ( prestataires de service) qu’ à partir de 2001 alors qu’elle était accordée aux
sociétés industrielles et commerciales depuis 1998 ( limitation initiale à 100 MDH).
• L’importation des immobilisations dans l’hôtellerie donne lieu à un impôt des patentes
important impactant de manière significative les résultats de ces établissements notamment
en cas de crises où les immobilisations taxées sont en sousactivité.
• Le prix de revient des immobilisations base de calcul de la patente dans les établissements
er
hôteliers est limité au plafond de 50 MDH pour les investissements réalisés à partir du 1
janvier 2001. En effet, la loi de finances 2001, a introduit l’extension de la mesure du
plafonnement de l’investissement à 50 MDH aux entreprises prestataires de services, pour
le calcul de la valeur locative imposable à l’impôt des patentes et la taxe urbaine. Cette
mesure ne profite pas aux investissements réalisés antérieurement à cette date et privilégie
de fait les créations ou investissements initiés après cette date. Elle se traduit donc par une
imposition inéquitable et nuit aux conditions normales de compétitivité et de concurrence.
• Pour illustrer e constat, nous reproduisons cidessous le différentiel de l’impôt des patentes
pour un hôtel ayant un total d’investissement ( immobilisation base de la patente) pour 400
MDH, selon deux hypothèses possibles :
1ere hypothèse 2eme hypothèse
Etablissement crée en 1999 ne Etablissement crée en 2001 bénéficiant de
bénéficiant pas de limite de 50MDH La limite de 50 MDH
1.516 KDH 189 KDH
Rapport de la pression fiscale = Montant de l’investissement en MDH/50
Pour un investissement de 400 MDH, le différentiel d’imposition est un multiplicateur de 8
• En égard notamment à la base de calcul de cet impôt assis sur la valeur des immobilisations (
valeur locative) au lieu de dépendre du niveau d’activité, il a toujours été considéré à juste titre
comme impôt antiéconomique.
La patente ne prend pas en considération la réalité du secteur touristique du fait qu’elle est fixe
non proportionnelle au volume de l’activité. Il s’agit d’une imposition qui ignore donc les
spécificités de certaines entreprises dont l’activité est saisonnière. Cette situation confirme une
incohérence du système fiscal dans la mesure où cette imposition est toujours plus importante
que l’IS ou la cotisation minimale censée être la principale imposition des sociétés.
A moins de le supprimer, cet import devrait être indexé sur le niveau d’activité ( taux d’occupation
par exemple pour les hôteliers) ; afin d’intégrer une mesure de droit commun déjà prévue par le
texte et la taxe urbaine – dégrèvement pour chômage ( Cf. développements infra).
3.2 Taxe urbaine
• Dans l’état actuel des choses ( texte en vigueur), le secteur touristique ne peut pas bénéficier
de dégrèvement pour chômage en matière de TU reconnu actuellement aux seules sociétés
industrielles. En effet, et selon les dispositions de l’article 22 du texte instituant la TU ( conditions
de dégrèvements pour chômage) : « les contribuables peuvent obtenir réduction ou décharge
de la taxe urbaine…, lorsque, par suite de chômage, ces biens sont restés inutilisés ou
improductifs de revenu pendant une période minimum de trois mois ».
• En dehors des abattements accordés aux entreprises hôtelières pour le calcul de base
imposable, aucun régime spécifique aux entreprises relevant du secteur de tourisme n’est prévu
par le texte régissant la taxe urbaine.
• Il s’agit en outre d’une imposition fixe qui ne dépend pas de l’activité.
3.3 Taxe d’édilité :
( y compris la taxe additionnelle de 5 à 10% de la taxe d’édilité au profit des régions)
• Il s’agit également d’une imposition fixe qui n’est pas proportionnelle au niveau d’activité. Elle
pénalise ainsi l’investissement, au même titre que la taxe urbaine et la patente. Une remise en
cause de ce « trio » s »impose.
• Si cette taxe est maintenue, nous estimons qu’il y a lieu de changer son intitulé.
3.4 contributions des riverains aux dépenses d’équipement et d’aménagement
• Les contributions relatives aux chaussées, trottoirs et caniveaux sont censées avoir été
financées par le produit de la taxe urbaine et de l’impôt des patentes.(*)
• S’agissant de la contribution aux frais d’un égout, cette contribution fait double emploi avec la
redevance collectée par les régies de distribution d’eau et d’électricité au moment de
raccordement au réseau d’assainissement liquide, dans la gestion est désormais confiés à ces
régies. (*)
(*) proposition FNIH
Fiscalité d’exploitation
3.5 taxe de fermeture tardive et d’ouverture matinale
• Taxe s’ajoutant particulièrement à la taxe de débit des boissons et la taxe de spectacle pour
alourdir la charge fiscale de l’investisseur.
• En l’absence de barème prédéfini, les modalités de calcul de cette taxe comportent une grande
part de subjectivité.
• La taxe est annuelle, en début de la période de l’exploitation, et ne fait objet d’aucun
remboursement même dans le cas de fermeture de l’établissement pour quelque cause que ce
soit .
• Généralement, cette taxe ne fait pas l’objet de versement de la part des établissements hôteliers
appelés de fait à fonctionner 24/24. Le statut de ces établissements vis à vis de cette taxe mérite
d’être clarifié notamment du fait qu’ils ne sont pas cités expressément par le texte de loi (
champs d’application).
3.6 taxe sur les débits de boissons :
• De par la rédaction de texte la régissant, la base de calcul de cette taxe est supposée être
TTC. Toutefois, le législateur a généralement tendance à ne pas taxer une taxe . Cette position
a été notamment confirmé par les modifications apportées au niveau de la loi de fiances 2001
en ce qui concerne la base de calcul de la cotisation minimale au niveau de l’IS et l’IGR.
• Le taux variable de la taxe sur les débits de boissons est un taux maximum annuel fixé de
10%, fixé en fonction de la catégorie de l’emplacement de l’établissement. Sur le plan pratique,
la variabilité de ce taux par commune devrait être entérinée par une autorité de régulation (
Ministère, Région, Wilaya , Préfecture).
• Cette taxe constitue un triple emploi avec la TVA et la taxe de licence, elle impacte le montant
du chiffre d’affaire boisson ( voir éventuellement un double emploi par rapport à la taxe de
fermeture tardive, ouverture matinale et taxe de spectacle).
3.7 Taxe de séjour :
• Le texte de loi a fixé un tarif maximum par personne et par nuitée en fonction de la catégorie
de l’établissement. Cette situation se traduit par l’application des tarifs différents dont la
justification n’a pu être établie par nos soins.
• Cette taxe présente un double emploi avec la TPT. A moins de la supprimer, les
professionnels souhaitent d’en harmoniser les tarifs avec le TPT et différer son règlement
jusqu’à recouvrement effectif des créances.
Catégorie de classement de l’établissement Tarif en dh TPT en dh
La catégorie « Luxe » 30 10
La catégorie « 5 étoiles » et les clubs privés (1) 25 7
La catégorie « 4 étoiles » et les villages de vacances 7 5
La catégorie « 3 étoiles » ; résidences touristiques ; motels 5 3
La catégorie « 2 étoiles » et « 1 étoile » 3 2
Les hôtels non classés, les auberges et les pensions 1
(1) pour ces deux catégories, le plafond de la taxe est fixé à 10% du prix de la nuitée par personne
• L’article 123 de la loi 3089 stipule que les exploitant des établissements d’hébergement
touristique doivent verser le produit de la taxe perçue au titre du trimestre précédent, alors que les
régisseurs des communes exigent le règlement sur la base des nuitées enregistrées et pas sur la
base de la taxe encaissée(1).
(1) : Extraits lettre FNIH à Monsieur Le ministre de l’intérieur en date du 5 juin 2003
3.8 Taxe de spectacle :
La taxe de spectacle, assise sur les recettes hebdomadaires ( 8 à 14%), présente un double
emploi particulièrement avec la taxe de débit de boisson et la TVA.
Cette taxation affecte de manière significative la rentabilité des points de vente organisant des
spectacles et confirme les carences caractérisant le secteur en matière d’animation.
3.9 Taxe sur les billets d’accès aux piscines :
taxe sur les billets d’accès aux manifestations sportives et aux piscines privées ouvertes au public
• Le taux maximum de cette taxe est fixé par le texte relatif à la fiscalité des collectivités locales à
15%. Le même constat établi pour la taxe sur les débits de boisson est également valable pour
cette taxe
Les établissements hôteliers ne doivent être assujettis à cette taxe
3.10 Taxe de stationnement
Droit de stationnement sur les véhicules affectés à un transport public de voyageurs
• La rédaction de l’article 68 du Dahir relatif à la fiscalité des collectivités locales : « champ
d’application Sans préjudice des droits qui peuvent être perçus par les communes pour les
services rendus dans les gares routières de voyageurs, sont passible du droit de stationnement,
ère
les véhicules affectés à un service de transport public de voyageurs y compris les taxis de 1 et
ème
2 catégories » laisse entendre que cette taxe n ‘est pas due par des agences de location de
voiture sans chauffeur. Cependant, l’article instituant la tarification les intègre parmi les entités
devant s’acquitter de cette taxe.
• Le barème d’imposition à cette taxe a fixé des taux maximums, ce qui risque d’affecter
l’égalité des opérateurs devant cette imposition. Il s’agit ,en outre, d’une taxation fixe dont la
suppression a été toujours revendiquée par les opérateurs du secteur ( transport touristique et
location de voitures). Cette suppression est d’autant justifiée notamment au niveau des
communes qui concèdent leur territoire à des sociétés d’horodateurs.
3.11 Taxe sur la licence des cars
• Il s’agit d’une taxation fixe qui ne dépend pas de l’utilisation du véhicule.
3.12 Taxe d’enseigne :
• L’ensemble des entreprises marocaines considère que cette taxation est excessive et se limite
au strict minimum ( fixe de 150 dh). Devant participer à l’embellissement de la ville, la mise
en place des enseignes devrait être encouragée. A défaut de la supprimer ( Cf. Nos
propositions), les taux et bases d’imposition à la taxe d’enseigne devraient être ramenés à
des proportions raisonnables ( voir instaurer une imposition fixe).
2. Axe 2 : l’étude comparative de différents modèles fiscaux
méditerranéens
L’étude comparative que nous avons réalisée a couvert les pays suivants :
Rive Sud
• Tunisie
• Egypte
• Israeil
Rive Nord
• Espagne
• France
• Grèce
• Turquie
A travers l’appréciation des trois aspects suivants :
• La cohérence globale du système fiscal applicable au secteur touristique
• La pression fiscale en vigueur
• Les incitations fiscales sont bénéficient les entreprises du Secteur
Les conclusions de nos travaux se présentent comme suit :
Chapitre 1 : La cohérence globale du système fiscal applicable au secteur touristique
Notre avis dépend dans la large mesure de la transposition des constats que nous avons pu établir
au niveau de l’axe 1.Il découle de l’appréciation que nous avons pu faire pour les systèmes Tunisien
et Français.
• Notre avis
Le système fiscal applicable au secteur de Tourisme au Maroc reste lourd par rapport à ceux en
vigueur en France et en Tunisie.
La multiplicité des taxes et impôts, notamment celle à caractère foncier et local, une caractéristique
propre et fondamentale du système marocain
Chapitre 2 : La pression fiscale en vigueur et les mesures incitatives
La pression fiscale en vigueur au Maroc reste importante en égard aux éléments suivants :
• Une fiscalité locale lourde et pénalisante
• Une imposition fiscale importante
• Une pression fiscale importante en matière d’IGR tant en matière de taux marginal qu’en
matière d’imposition des faibles revenus.
La fiscalité des dividendes demeure, également pénalisante.
La fiscalité du Secteur, tant locale qu’étatique, demeure globalement complexe, peu cohérente
avec une pression importante due notamment à des impositions qui ne dépendent pas du
niveau d’activité.
3. Axe 3 : Propositions pour une fiscalité harmonieuse, équitable et
simple du secteur
Le contexte
Le secteur du tourisme constitue l’un des piliers de l’économie marocaine. Cette importance
devrait être traduite par des mesures encourageantes sur le plan fiscal, afin de lui permettre :
• D’être compétitif et de faire face à la concurrence très vive notamment dans les pays de la
méditerranée
• D’atteindre l’objectif appuyé par Sa Majesté : 10 millions de touristes d’ici 2010
• De gérer sereinement les moments de crise, comme ceux rencontrés ces dernières années
( 11 septembre, Guerre sur l’Irak, événement du 16 Mai 2003 à Casablanca).
Les principes de base de nos propositions
• Principe 1 : Simplification – cohérence
• Principe 2 : Harmonisation – Equité
• Principe 3 : Transparence
• Principe 4 : Prise ne compte des requêtes de la CGEM(*) et fédérations du secteur en
matière fiscale
(*) : la CGEM focalise l’essentiel de ses requêtes sur les mesures de simplification ou de baisse
des taux d’impôts. Nous reproduisons l’essentiel de ces requêtes en annexe 5.
• Principe 5 : Incitation – Compétitivité internationale.
Par l’amélioration de la Compétitivité Prix du produit Maroc et de la rentabilité des
investissements touristiques.
Partant de ces principes de base inspirés de l’accord cadre, de l’urgence d’application des
dispositions qui y sont contenues, des spécificités du secteur et des conclusions des axes 1 et 2,
ainsi que des aménagements proposés par les différentes fédérations du Secteur Touristique
relevant de la CGEM, nous émettons les propositions suivantes, que nous rangeons sous les
mêmes chapitres de notre étude :
• Chapitre 1 : Propositions en matière d’incitation à l’investissement dans le secteur
• Chapitre 2 : propositions en matière de fiscalité de l’Etat
• Chapitre 3 : Propositions en matière de fiscalité locale
Propositions préalables
• Au chapitre de la simplification ; il y a lieu de noter la nécessaire réduction du nombres
de taxes et impôts locaux appliqués au secteur du Tourisme, afin notamment d’éviter les
doubles emplois.
• Pour un souci d’équité, il est indispensable de revoir les bases d’imposition et abandonner
toutes les impositions qualifiées comme « fixes ». Qu chapitre de la cohérence et
l’harmonisation, il convient – en outre de traiter les opérations du secteur à savoir : les
entreprises hôtelières, les agences de voyages, les entreprises de location de voitures (
sans chauffeur) et les entreprises de transport touristique ; de la meme facon.
• En ce qui concerne la transparence, il s’avère opportun de réaménager certaines modalités
d’imposition et de contrôle.
• Enfin les incitations accordées tant par la législation marocaine pour certains secteurs que
celle consentie par les pays du pourtour méditerranéen doivent être considérées pour
assurer la compétitivité du produit touristique marocain.
Les aménagements proposés sont détaillés ci dessous. La portée des propositions formulées
ne doit pas remettre en cause les équilibres budgétaires actuels.
La première idée qui se dégage de notre réflexion consiste en l’aménagement à terme de la
fiscalité du secteur autour des impôts et taxes suivantes :
Fiscalité Etatique : IS , TVA, IGR
Fiscalité particulière :
o Taxe foncière unique englobant la taxe urbaine, la taxe d’édilité et la patente, avec
des aménagements au niveau de l’assiette et modalités de calcul.
o Taxe locale touristique unique :
Due par les hôteliers sur le chiffre d’affaires encaissé excepté l’hébergement
Et par les autres opérateurs du secteur sur le bénéfice réalisé
L’actuelle taxe pour la promotion touristique sera prélevée sur les recettes des
communes, et verra – indirectement la participation de l’ensemble des opérateurs du
secteur
Fiscalité accessoire : Droits d’enregistrement, droits de douanes,…tenant compte de
l’aménagement du cadre incitatif.
Chapitre1 : Propositions en matière d’incitation à l’investissement
L’objectif est de proposer un système fiscal incitatif pour le secteur du tourisme s’intègrent
dans la philosophie générale du dispositif fiscal en vigueur et de la charte des
investissements, et écartant la promulgation d’un code spécifique pour ledit secteur.
A cet égard, nous formulons les propositions suivantes :
• Activer l’entrée en vigueur des mesures prévues par la charte d’investissement par la
simplification et l’harmonisation de la fiscalité locale ( Cf.Chapitre3 cijoint), la
réduction des droits de douanes et du taux marginal de l’IGR à 41.5%.
• Baisser le volume d’investissement ouvrant droit au régime conventionnel qui s’établit
actuellement à 200 millions de dhs,,jugé excessif au vu de l’importance de certains
investissements initiés particulièrement par les nationaux.
Cette proposition va également dans le sens du projet de création de six nouvelles
stations balnéaires (*) et des revendications de la CGEM ( 75 MDH).
• Encourager la transformation des entreprises individuelles imposées à l’IGR en
sociétés soumises à l’IS.
• Consentir des exonérations plus importantes en vue du développement régional.
(*) : SaidiaRas El MaProvince de Berkane et Nador ;khmis SahelProvince de Larache ;El Haouzia
Province d’Essaouira ;TaghazoutProvince d’Agadir ; Plage BlancheProvince de Gulemim)
Chapitre2 : Propositions en matière de fiscalité d l’Etat
Droits de Douanes
Revoir la liste du matériel soumis à droit réduit ( 2.5 ou 10%)
Droits d’enregistrement
Soumettre les opérations d’apport ou d’augmentation de capital à un droit fixe.
IS
• Etendre l'exonération de l »impôt sur les sociétés ( IS) pendant 5 ans et sa réduction de
50% pour les années suivantes à toutes les entreprises du secteur au titre du chiffre
d’affaires réalisé en devises, conformément aux dispositions de l’accord cadre visant
notamment l’harmonisation de la fiscalité touristique.
• Fixer des règles spécifiques quant aux conditions de déductibilité de certaines dépenses
engagés notamment par les agences de voyages ( exemple accord avec l’association des
transitaires agrées en douanes). Le plafonds et normes propres aux entreprises du secteur
doivent être arrêtés après étude par les professionnels et approbation par les différentes
fédérations.
• Clarifier les règles d’amortissement pour les entreprises hôtelières ainsi que les loueurs de
voitures, et fixer les taux à appliquer ( cet aspect pourra être définitivement solutionné dans
le cadre de l’élaboration de plans comptables sectoriels).
IGR
• Opérer les mêmes aménagements proposés pour l’IS.
• Prévoir des règles souples et avantageuses en matière de fiscalisation des rémunérations
accordées au personnel occasionnel ou saisonnier.
• Rendre applicable la réduction du taux marginal de 41.5% ( tel que prévu par la charte
d’investissement).
TVA
• Appliquer un taux unique de TVA de 10% pour l’ensemble des opérateurs relevant du
secteur , pour respecter les engagements pris dans l’accord cadre( article 22 Cf.Supra).
• Exonérer de la TVA les dépenses de publicité engagées par les entreprises du secteur afin
d’encourager l’effort du marketing et de la publicité qu’elles doivent fournir en relation avec
la portée de l’accord cadre. Cette mesure, qui considère ces dépenses comme des
investissements, aura pour effet d’alléger la trésorerie des entreprises touristiques.
La justification économique de cette proposition tient au fait que ces dépenses concernent
les exercices ultérieurs, par le biais de gain de productivités réalisés ( à réaliser) suite à leur
engagement.
TPT
• Supprimer la taxe pour la promotion touristique qui sera directement prélevée sur les
recettes des communes ( financée par tous les opérateurs du secteur) et versée à
l’ONMT.Ce mode de calcul et de versement institue indirectement la généralisation de la
participation de l’ensemble des opérateur du secteur. Une quotepart doit également revenir
à la promotion régionale ( Cf. Développements chapitre 3 ci dessous).
Taxe de licence
• Exclure les entreprises hôtelières du champ d’application de cette taxe.
Taxe de l’essieu
• Exclure les entreprises de transport touristique du champ d’application de cette taxe afin de
leur assurer la compétitivité internationale.
• Revoir les modalités de calcul de cette taxe en fonction de l’utilisation effective des
véhicules de transport touristique.
Droits des pauvres
• Exclure les hôteliers du secteur du champ d’application des droits des pauvres.
Considérant la situation du fait actuelle, cette démarche pourrait engendrer des risques au
titre de la période antérieure.
L’équilibre général du Budget demeure globalement respecté dans la mesure où
la baisse des impositions entraînera une augmentation de l’imposition des
revenus (IS notamment)
Chapitre 3 : Propositions en matière de fiscalité locale
La réforme de la fiscalité local
Accélérer la réforme de Dahir relatif à la fiscalité des collectivités locales et leurs
groupements.
Cette réforme déjà prévue par la charte tarde à voir le jour. En effet, le législateur a
abrogé les anciens codes des investissements en retirant les nombreux avantages
auparavant consentis par les 8 codes qui étaient en vigueur, tout en prévoyant d’atténuer
l’effet de rééquilibrage par la simplification et la révision de la fiscalité locale.
Elle a été reprise tant dans le discours Royal du 10 Janvier 2001 « la nécessaire
accélération de la simplification et la mise en harmonie de la fiscalité locale afin d’en faire
un stimulant du secteur et bon un obstacle à sa promotion » qu’au niveau de l’accord
cadre « une rationalisation et une harmonisation de cette fiscalité ».
L’application de cette démarche finalisera l’esprit de la charte et permettra aux
entreprises du secteur de se mettre à niveau avec les pays du bassin méditerranéen en
la matière.
La suppression des Impositions « fixes »
Exclure les entreprises du secteur du champ d’application des impositions « fixes » :
Taxe de Stationnement
Taxe sur la licence des cars
Maroc Expertise 31 Juin 2003
Fédération du Tourisme – CGEM
Etude sur la fiscalité du Secteur Touristique
La suppression des doubles Impositions « fixes »
Exclure les entreprises du secteur du champ d’application des impositions faisant double
emploi :
Taxe de fermeture et d’ouverture matinale
Taxe sur les débits de boissons
Taxe de séjour
Taxe de spectacle
Taxe sur les billets d’accès aux piscines (hôteliers)
Contributions relatives aux chaussées, trottoirs et caniveaux et construction d’égouts.
Taxe d’enseigne (*)
(*) : L’exclusion des entreprises du secteur du champ d’application de cette taxe se justifie
par le fait que le reste des entreprises marocaines ne paye pas la « taxe locale touristique »
(cf. Développements infra).
La réforme de la fiscalité « foncière » : Le trio « patente, taxe urbaine et taxe d’édilité »
A Court Terme :
limiter la base d’imposition à 50MDH quelle que soit la date d’acquisition des
immobilisations
Cette disposition de limitation de la base d’imposition demeure propre au système
fiscal marocain.
Conserver les abattements profitant aux entreprises hôtelières en raison de
l’importance des immobilisations qu’elles détiennent.
Atténuer le caractère fixe de ces impositions par leur indexation au volume d’activité
(en fonction du taux d’occupation) afin d’élargir aux entreprises hôtelières notamment
le bénéfice de la notion de chômage reconnue actuellement aux seules sociétés
industrielles
Et alléger le poids de ces impositions qui ne tiennent pas compte de la saisonnalité qui
frappe certaines entreprises du secteur.
Changer l’intitulé de la taxe d’édilité : proposition « taxe d’environnement »
Au Moyen Terme :
Créer une taxe foncière unique due aux collectivités locales, et englobant la taxe
urbaine, la taxe d’édilité et la patente avec le maintien des aménagement susvisés
Revoir les modalités de son paiement en instaurant un système de paiement
fractionné similaire à celui prévu par le texte instituant l’IS.
Institution d’une taxe locale touristique unique :
Appelée « Taxe de Promotion Touristique » par analogie à l’actuelle TPT
Ou encore « Taxe de Promotion Touristique Régionale » en raison du découpage
administratif en région
Du par les hôteliers sur le chiffre d’affaire encaissé, excepté l’hébergement déjà taxé au
niveau de la taxe foncière/recoupée avec les déclarations de TVA (chiffre d’affaires
encaissé)
Cette taxe devra être assise sur le chiffre d’affaires HT (hors hébergement pour les
hôteliers) selon un barème dégressif à définir (pour ne pas pénaliser les hôtels 5 étoiles
et rester juste et équitable pour des catégories inférieures).
Et par les autres opérateurs du secteur sur la base du bénéfice réalisé
Payable mensuellement
Dont une quotepart est versée à l’actuel l’ONMT et un fonds pour la promotion régionale.
Le barème d’imposition (du chiffre d’affaires ou du bénéfice), mûrement réfléchi, devra être
arrêté par la Fédération en fonction des éléments en sa possession avant de le proposer à
ses interlocuteurs.
Institution d’un contrôle des impositions locales
Instaurer un contrôle de la taxe locale touristique et taxe foncière, censées être déclaratives,
dans le cadre du contrôle couvrant l’impôt sur les sociétés, l’IGR et la TVA. Tout
redressement touchant les bases d’imposition devra s’étendre également aux taxes
précitées, pour respecter l’objectif de transparence arrêté par l’accord cadre.
NOTA : Homogénéité et équité des propositions
Considérant les éléments suivants :
• Suppression des doubles emplois
• Base de la pression fiscale découlant notamment de la baisse du taux de TVA ( 20 et
14 à 10%) et pour les agences de voyages, transporteurs touristiques et la
généralisation de l’exonération et la réduction de l’IS du chiffre d’affaires en devises à
l’ensemble des entreprises du secteur.
• Institution d’une taxe locale unique de promotion touristique assise sur le chiffre
d’affaire hors hébergement pour les hôteliers et sur le bénéfice pour le reste des
entreprises du secteur.
Nous estimons que les propositions émises aboutissent à un système fiscal harmonieux,
cohérent, simple et équitable.
Une étude comparative de l’application de ce système aux différentes entreprises du
secteur et ses incidences sur la pression fiscale n’est pas, à notre avis, nécessaire.
Maroc Expertise 33 Juin 2003
Fédération du Tourisme – CGEM
Etude sur la fiscalité du Secteur Touristique
III. ANNEXES
Annexe 1 : fiscalité locale Liste des taxes et impôts appliqués au secteur du tourisme.
Annexe 2 : Charte de l’investissement –Article 17 : Prise en charge par l’Etat de certaines
dépenses
Annexe 3 : Liste des régions et provinces bénéficiant d’un traitement fiscal préférentiel
Annexe4 : Poids de la fiscalité locale
Annexe 5 : L’essentiel des requêtes de la CGEM en matière fiscale
Annexe 1 : fiscalité locale Liste des taxes et impôts appliqués au
secteur du tourisme.
Imposition Directe ( 12) Imposition Indirecte (12)
• Taxe d’édilité • Taxe sur les eaux minérales et de table
• taxe de séjour • Sur taxe d’estampillage des tapis
• Taxe sur spectacle • Droits d’abattage & Surtaxe d’abattage au
• Taxe pour fermeture tardive ou pour ouverture profit de la bienfaisance
matinale • Taxe sur la dégradation des chaussées
• Taxe sur débit de boissons • Droits perçus sur les marchés et lieux de
• Taxe sur les billets d’accès aux manifestations vente publics
sportives et piscines privées ouvertes au public • Droits de fourrière
• Taxe sur licence de taxis et cars de transport • Redevance sur les ventes dans les
public de voyageurs marchés de gros et halles aux poissons
• Contribution de riverains aux dépenses • Taxe additionnelle à la redevance pour
d’équipement et d ‘aménagement licence de pêche en mer
• Taxe sur les terrains urbains non bâtis • Taxe additionnelle à la taxe sur les contrats
• Taxe de légalisation des signatures et d’assurances
certification conforme de copies • Taxe sur les services portuaires
• Taxe de vérification des véhicules
automobiles dont l’age excède 10 ans
• Redevance d’occupation temporaire(1)
Hors champ (12)
• Taxe sur les opérations de NB : Cette annexe reprend l’ensemble des taxes et
lotissement impôts prévus par
• Taxe sur les motocyclettes le Dahir de la fiscalité des collectivités locales
dont la cylindrée est égale ou (en dehors de la
supérieure à 125 cm3 patente et taxe urbaine qui sont des taxes
• Taxe sur les établissements étatiques mais
d’enseignement privés considérées dans la présente étude comme
• Taxe sur permis de chasse des taxes locales)
• Taxe sur les colporteurs
vendant sur la voie publique
• Droits d’état civil
• Taxe sur les permis de
conduire
• Taxe sur les opérations de
morcellement
• Taxe sur la vente des produits
forestiers
• Taxe sur l’extraction des
produits de carrières
• Taxe sur les exploitations
minières
•
• Taxe additionnelle à la taxe
communale sur l’extraction des
produits de carrières.
(1) Du domaine public communal pour usage lié à la construction, commercial, industriel
ou professionnel & redevance d’occupation temporaire du domaine public communal
par des biens meubles et immeubles liés à l’exercice d’un commerce, d’une industrie
ou d’une profession.
Le secteur est concerné directement ou indirectement par 24 prélèvements sur les
36 prévus par le Dahir instituant la fiscalité locale.
Annexe 2 : Charte de l’investissement – Article 17 : Prise en
charge par l’Etat de certaines dépenses
« Les entreprises dont le programme d’investissement est très important en raison de son
montant, du nombre d’emplois stables à créer, de la région dans laquelle il doit être
réalisé, de la technologie dont il assurera le transfert ou de sa contribution à la protection
de l’environnement, peuvent conclure avec l’Etat des contrats particuliers leur accordant,
outre les avantages prévus dans la présente loicadre et dans les textes pris pour son
application, une exonération partielles des dépenses ciaprès :
Dépenses d’acquisition du terrain nécessaire à la réalisation de
l’investissement ;
dépenses d’infrastructure externe ;
frais de formation professionnelle.
Les contrats visés cidessus peuvent comporter des clauses stipulant qu’il sera procédé
au règlement de tout différend afférent à l’investissement, pouvant naître entre l’Etat
marocain et l’investisseur étranger, conformément aux conventions internationales
ratifiées par le Maroc en matière d’arbitrage international »
Annexe 3 : Liste des régions et provinces bénéficiant d’un
traitement fiscal préférentiel
(Réduction de 50% l’IS ou de l’IGR pour les entreprises qui y sont implantées)
(Source : Décret n° 298520 du 30 juin 1998, modifié par le décret n° 299242
du 30 juin 1999)
O AL HOCEIMA O BERKANE
O BOUJDOUR
O CHEFCHAOUENE O ES SAMARA
O GUELMIM
O JERADA O LAAYOUNE
O LARACHE
O NADOR O OUED ED DAHAB
O OUJDA ANGAD
O TANGER ASSILAH O FAHS BNI MKADA
O TAN TAN
O TAOUNATE O TAOURIRT
O TAZA
O TATA O TETOUAN
Hôtels A B C D
Catégories Luxe 5 étoiles 5 étoiles 5 étoiles
Chiffre d’affaires (CA) global 155 041 42 508 29 502 52 352
CA hébergement 77 508 20 897 23 222 29 602
CA nourriture 45 490 15 768 10 211 13 521
CA boissons 11 504 4 780 3 946 6 160
Divers 20 539 1 063 1 992 593
Total CA hors hébergement 77 533 21 611 16 151 20 247
Nombre des chambres 314 222 139 182
Taux d’occupation 38.69 % 44.10% 41.4% 67.78%
Charges financières 18.048 10.527 N.C 419
Dotations d’amortissements 67.693 4.913 N.C 1.938
CM / IS Théorique 775 213 148 262
Charges fiscales globales 6 761 2 062 1 189 1 642
1. Charges fiscales étatiques (1) 2 880 42% 750 36% 267 22% 711 43%
Patente 2 000 69% 300 40% 63 24% 119 17%
Taxe de promotion touristique 823 29% 358 48% 182 68% 579 81%
Taxe de licence 57 2% 92 12% 22 8% 13 2%
2. Charges fiscales locales : 3 881 58% 1 312 64% 922 78% 931
Taxe de débit des boissons 345 9% 239 18% 197 21% 151 16%
Taxe de séjour 1 646 42% 767 58% 649 70% 662 71%
Taxe de spectacle 101 3% 0% 38 4% 34 4%
Taxe urbaine – taxe d’édilité 1 765 45% 306 24% 22 2% 13 1%
Taxe de fermeture tardive et 0% 0% 16 2% 65 7%
d’ouverture matinale
Taxe d’enseigne 24 1% 0% 0% 6 1%
Droits de douane payés sur
l’importation de matériel
Droit des pauvres
N.C : Non communiqué
(*) : Exonéré
(1) : Hors IS / CM
O Application du taux maximum de 41,5 % sur la tranche de revenu audelà de
120.000 dirhams
bruts annuels tels que cela est prévu par la charte d’investissement.
O Réduction de moitié de l’IGR pour les jeunes recrues.
Patente :
O Suppression
O Dans l’attente
Revue la base imposable, (base de calcul = valeur nette
comptable des immobilisations physiques plutôt que la valeur
vénale).
Plafonnement de l’assiette à 20 millions de dirhams, quelle que
soit la date d’acquisition des matériels et outillages
Réduction des taux d’estimation de la valeur locative à un taux
unique de 2 %.
Baisse du seuil du régime conventionnel à 75 millions de dirhams.