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REVUE MENSUELLE DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - N° 6768 , Avril /Mai 2003 - Dossier de presse 31/91 – Dépôt Légal N° 88 / 91 – ISSN : 1113 - 0237
Directeur et Rédacteur en chef : Pr Ahmed TAFASCA
Adresse: 42, Zankat Toubkal, Agdal - Rabat – B.P. 8017 – N. Unies - C.P. : Rabat 10102 - Tél/Fax : (212) 037.77.81.48 - e. mail: terrevie@iam.net.ma - Site web: http://www.terrevie.ovh.org
Economie de l’eau :
* Economie de l’eau
Ahmed Messaâdi ...... ....................................................................................................P.1
* Contribution de l’agriculture en zone bour à l’emergence d’une agro-industrie à Sidi Kacem
DPA de Sidi Kacem .......................................................................................................P.1
* Le premier mulet cloné est né ......................................................................................................P.1
* Journée scientifique sur les parcours du sud (Dakhla les 7 et 8 juin 2003) ................................P.1
* Dossier: Utilisation des pesticides dans l’agriculture
Préparé par: Dr Professeur Hossaini-Hilali ......................................................P.2
Ahmed MESSAADI ba Tadla en vue d’améliorer l’efficience * Guide de l’investisseur dans la Régional d’Ouarzazate (4)
Directeur du CT 11-04 Kasba Tadla des réseaux d’irrigation dans la zone (re- ORMVAO.......................................................................................................................P.3
fer. Bulletin mensuel de transfert de * L’Agriculture dans la Régional de Guelmim-Es-smara
Le passage du mode d’irrigation gra- technologie n°58 du mois de juillet 1999 DPA de Guelmim............................................................................................................P.4
vitaire au système localisé et/ou de com- et Terre et Vie n° 43 du mois d’octobre * Gestion de l’eau: horizon 2030 FAO............................................................................................P.6
plément pour lutter contre le gaspillage 2000). Les multiples séances de sensibi- * Ecrits coloniaux: Les pâturages marocains
lisation théoriques et pratiques menées M. Sauvge.......................................................................................................................P.8
d’eau d’irrigation a constitué depuis
durant les cinq dernières années ont * 1,1 milliard de personnes sans eau potable ...............................................................................P.10
l’exercice 1998/1999 l’un des principaux * Le Président allemand Rau reçoit la médaille Agricola.............................................................P.10
axes d’intervention du CT 11-04 de Kas- abouti aux résultats suivants (La date de
* Erythrée: Céréales et légumes pour sauver la récolte 2003........................................................P.10
Evolution des différents systèmes d’irrigation * L’OMS et l’UNICEF : faire reculer le paludisme......................................................P.11
* FAO: Quelques pays d'Afrique sub-saharienne ont besoin de plus d'aide alimentaire.............................P.11
Nbre cumulé de Systèmes d’irrigation * Le lien entre le SIDA et la sécurité alimentaire...........................................................................P.12
stati. de pompage Gravitaire Compléme. Localisé Total * Guide de lapin d’élevage(2)...................................................................................................................P.13
E P F T SC NA SC NA SC NA SC NA * La gestion des ressources zoogénitiques mondiales........................................................................P.13
1996 1453 151 1604 16971 3873 701 6 195 5 17867 3884 * Les opportunités d’ivestissements agricoles dans la zone de la DPA de Figuig .........................P.14
1997 1460 177 1637 17046 3900 701 6 210 6 17957 3912
1998 1438 209 1647 17163 3903 701 6 268 10 18132 3919 JOURNEES SCIENTIFIQUES SUR LES PARCOURS DU SUD
1999 1392 261 1653 16830 3896 711 8 686 20 18227 3924 Dakhla le 7 et 8 juin 2003
2000 1359 306 1665 16704 3900 789 10 798 23 18291 3933 La direction provincialed’Agriculture de Dakhla organise le 7 et 8 Juin 2003 en
2001 1352 321 1673 16268 3889 810 13 1262 38 18340 3940 collaboration avec la chambre de l’Agriculture d’ Oued Eddahab des journées scien-
2002 1337 343 1680 15784 3863 830 17 1770 65 18383 3945 tifiques sous le thème: Amélioration des parcours dans les provinces du Sud. Les thé-
E= Exercice - P=Puits - F=Forages - T= Total matiques qui seront discutées durant ces journées seront axées sur 4 thèmes princi-
S.C.= Superficie cumulée (ha) - N.A.= Nombre d’agriculteurs paux: 1/ Etudes menées sur les parcours de la région; 2/ Programme de dévellopement
pastoral des zones arides du Maroc; 3/ Recherches pastorales dans les zones arides du
Suite en page ...............................................7 Maroc et 4/ Recherches pastorales dans les zones arides du Maroc. le programme dé-
taillé des différentes interventions est comme suit:
Utilisation des pesticides dans l’agriculture Page 2 Ouverture
Visite des stands : Biopharma ; MCI ; BCI
TAZI ; DE Rabat
˛ Ressources phytogénétiques de la région
; CEVA ; Halib Oued Eddahab Oued Eddahab-Lagouira : Pr REJDALI,IAV
Cérémonie de remises des prix : concours Rabat ;
d’élevages 2003 ˛ Plantes toxiques et médicinales invento-
riés sur les parcours de la région Oued Edda-
hab-lagouira, Pr LEMNEOUER, IAV Rabat
Session I : Etudes menées sur les parcours ˛ La gestion de la santé des troupeaux ca-
Ce n’est ni un poisson d’Avril, ni un nary Record, Janvier 2003), les mules et de la région melins en zone pastorale ; Pr BENGOUMI ;
poisson de Mai. Après la mule qui a mulets reviennent en force sur la scène Président : Mr ELYAMANI IAV Hassan II Rabat
mis-bas dans la région d’Oulmès, au médiatique après l’annonce de la nais- Rapporteur : Dr ZERDOUNE ˛ Présentation des principaux résultats de
Maroc (voir photo), événement large- sance du premier mulet cloné. La chose ˛ La politique nationale de développement l’étude réalisée par le groupement BECOM-
ment suivi par la presse nationale et in- ne s’est pas passée chez nous cette fois pastorale au Maroc ; Mr ELYAMANI & Mr Suite en page ...............................................3
ternationale et scientifiquement décrit ci mais dans le pays de l’oncle Sam.
dans les revues spécialisées (voir Veteri- Suite en page ...............................................5
et Barry J. Pate (université de l'Utah), les chercheurs raisons pour lesquelles certains embryons clonés pour-
Suite de la page ....................................................................1 américains révèlent sur le site Internet de la revue suivent leur développement alors que d'autres avortent.
Science comment ils ont réussi à créer Idaho Gem. Cet Ces nouvelles données pourraient, demain, augmenter
Terre et vie souhaite apporter des éclaircissements sur animal a pu être conçu à partir du transfert du noyau les taux d'efficacité de la pratique du clonage dans l'en-
cette première scientifique et technique et ses éven- d'une cellule (prélevée sur un fœtus de mulet âgé de semble des espèces mammifères.
tuelles conséquences en rapportant un article de syn- quarante-cinq jours) dans un ovocyte énucléé d'une ju- Au-delà des seuls aspects scientifiques, le clonage
thèse signé par Jean Yves Nau et publié dans le Monde ment américaine. des chevaux pourrait avoir des conséquences très diffé-
du 30 Mai 203. Comme dans le cas de la brebis Dolly, il aura fallu rentes de celles du clonage des autres mammifères do-
IL a vu le jour dans les laboratoires de l'université près de 300 tentatives de transfert nucléaire avant d'ob- mestiques. Cette technique bouleverserait en effet la
de l'Idaho aux Etats-Unis d’Amérique, le dimanche 4 tenir le premier succès. Plus précisément, les vétéri- donne sur laquelle reposent les activités récréatives et
mai. Dénommé Idaho Gem par ses créateurs, l'animal naires américains expliquent avoir pratiqué 334 trans- financières des compétitions hippiques et des sociétés
pesait 49 kilogrammes à sa naissance et, près d'un mois ferts intraovocytaires qui ont donné lieu à 305 implan- pour l'amélioration de la race chevaline.
plus tard, il se porte comme un charme, comme en té- tations chez des juments, dont 21 devinrent gravides. Quelles seront, les conséquences de la possible
moignent les clichés diffusés depuis le 30 mai sur le si- C’est après une gestation de 346 jours qu’Idaho Gem a création par clonage de la réplique vivante d'animaux
te de l'hebdomadaire américain Science. Idaho Gem est vu le jour, le 4 mai. L’équipe américaine précise qu'el- dont les pedigrees et les performances font qu'ils va-
le premier mulet de l’histoire à avoir été obtenu à par- le attend deux autres naissances de mulets clonés dans lent, aujourd'hui, des sommes considérables ? Cette
tir de la technique du clonage. les prochaines semaines. technique bouleversera-t-elle la donne sur laquelle re-
Sept ans après la création de Dolly, c'est aussi le « Cette première, fort instructive d’un strict point de pose la quasi-totalité des nombreuses activités hip-
premier clone d'équidé, cette famille de mammifères vue scientifique, ouvre clairement la porte à la pratique piques, en perturbant les règles bien codifiées de l'amé-
herbivores dont les pattes sont terminées par un seul du clonage des chevaux, a expliqué au Monde Jean- lioration génétique des races d'équidés qui y concou-
doigt et qui compte en son sein les chevaux, les ânes, Paul Renard, responsable du programme du clonage rent.
les onagres et les zèbres. Une famille qui a la propriété des mammifères à l'Institut national de la recherche Pourra-t-on - et comment continuer à assurer la tra-
de permettre des croisements fertiles entre deux es- agronomique. Jusqu'à présent, l'obtention d'équidés à çabilité du patrimoine génétique qui justifie actuelle-
pèces - le cheval et l'âne -, donnant naissance à ces hy- partir de la technique du transfert nucléaire ne se soldait ment le contrôle strict et le coût souvent très important
brides stériles que sont, d'une part, mules et mulets que par des échecs, à la différence de ce qui était ob- de la saillie naturelle qui dans certaines races, demeure
(croisement âne-jument) et, de l'autre, bardots ou bar- servé dans les espèces bovines ou ovines. » la seule méthode de reproduction autorisée ?
deaux (accouplement d’un cheval et d’une ânesse). Dans leur publication, les chercheurs américains
Dirigés par Gordon L Woods (université de l'Idaho) fournissent des détails scientifiques qui éclairent les
TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003
Les politiques agricoles doivent utiliser toutes les nus depuis 50 ans se maintiennent," indique la FAO, de qualité de l'eau, de la propagation de maladies
possibilités qu'offrent les pratiques de gestion de "la pression sur les ressources diminuera, tandis d'origine hydrique et de la dégradation des sols par la
l'eau pour augmenter la productivité, promouvoir un qu'augmenteront les possibilités de transfert de l'eau saturation en eau et la salinisation. Afin de réduire
accès équitable à l'eau et préserver la base de res- pour d'autres usages non-agricoles." Elle signale ce- ces problèmes, indique la FAO, la gestion moderne
source... pendant que les gains de productivité obtenus dans le des eaux doit reposer sur l'évaluation stratégique de
Depuis un demi siècle, les gains de productivité passé sont le résultat d'investissements stratégiques l'environnement et l'analyse des coûts et avantages,
considérables obtenus dans l'agriculture ont protégé non seulement dans les infrastructures de maîtrise de la surveillance continue de l'environnement et l'inté-
le monde de pénuries alimentaires catastrophiques et l'eau, mais aussi dans la recherche et la vulgarisation gration de l'irrigation dans le contexte plus large de
écarté la menace de famines de grande envergure. La agricole. Les tendances actuelles dans ces domaines l'environnement.
gestion de l'eau, dans l'agriculture pluviale comme déterminants de la chaîne de production sont forte- Mais il faut être davantage conscient que la ges-
dans l'agriculture irriguée, a été déterminante pour ment à la baisse. Pour faire face aux défis à venir, il tion rationnelle des eaux a des retombées concrètes,
obtenir ces gains. L'un des éléments fondamentaux faut relancer les investissements agricoles qui servi- en particulier la viabilité socio-économique de la to-
des technologies de la Révolution verte, caractérisée ront à soutenir un ensemble de mesures associant la talité des zones rurales, grâce à la mise en valeur du
par l'application d'engrais et l'utilisation de variétés à recherche, l'amélioration des pratiques améliorées, le capital social nécessaire pour gérer les systèmes d'ir-
rendement élevé, à savoir la gestion améliorée de renforcement des capacités pour les usagers de l'eau rigation et au développement des infrastructures de
l'eau a permis d'augmenter la productivité - ou la et la promotion du commerce agricole mondial. transport et de commercialisation pour vendre les
production de "récoltes par goutte d'eau" - d'environ Les progrès tiendront également au passage de ce produits agricoles. Les effets positifs de l'irrigation
100% depuis 1960. que la FAO appelle "une culture de la gestion de sur l'environnement sont notamment la création de
l'offre" à une de la "gestion de la demande". Le mo- systèmes de zones humides artificielles, de micro-
Les 30 années qui viennent apporteront de dèle induit par l'offre est à la base de la majeure par- climats et la biodiversité qui y est associée. La ges-
nouveaux défis. Avec la croissance de la population tie de la mise en valeur des eaux au cours du dernier tion des terres pour l'agriculture non irriguée aide à
mondiale - qui devrait atteindre 8,3 milliards en 2030 demi-siècle, les grandes institutions nationales et or- lutter contre l'érosion des sols et protège les zones en
- l'agriculture doit faire face à l'évolution de la de- ganismes d'Etat ayant mis sous irrigation des super- aval contre les inondations. "Reconnaître la diversité
mande alimentaire, lutter contre l'insécurité alimen- ficies agricoles considérables. Toutefois, les résultats et l'ampleur de ces effets externes est fondamental
taire et la pauvreté dans les zone rurales, et disputer ont été moins heureux lorsqu'il a fallu gérer les sys- pour le développement durable," indique la FAO. En
à d'autres utilisateurs des ressources rares. Pour faire tèmes une fois construits. Les décisions étaient en revanche, une gestion axée uniquement sur les cul-
face à toutes ces demandes, indique la FAO, les po- général prises à l'échelon le plus élevé et de manière tures deviendra non viable en termes d'économie et
litiques agricoles devront utiliser toutes les possibili- bureaucratique, ne laissant guère de souplesse aux d'environnement.
tés que peuvent offrir les pratiques de gestion de usagers en aval dans le choix des modes de culture,
l'eau pour augmenter la productivité, promouvoir un des calendriers et des programmes de distribution de Interventions des pouvoirs publics. Selon la
accès équitable à l'eau et préserver la ressource de l'eau. Devant le peu de fiabilité des distributions FAO, l'intervention des pouvoirs publics sera déter-
base. La FAO propose une stratégie visant à "ré-in- d'eau les agriculteurs ont souvent été obligés de sur- minante pour aider à "ré-inventer" la gestion des
venter" la gestion de l'eau dans le secteur agricole, exploiter les nappes phréatiques. On s'est aperçu eaux agricoles. La FAO recommande une approche
qui repose sur la modernisation des infrastructures dans les années 80 que de nombreux projets d'irriga- stratégique pour la mise en valeur des ressources en
de l'irrigation et des institutions, la participation en- tion étaient devenus une charge excessive pour les terres et en eaux afin de satisfaire les demandes
tière des usagers des eaux dans la répartition des budgets nationaux et une source de dégradation pour concernant les produits vivriers et les matières pre-
coûts et des bénéfices, et la relance de l'intérêt pour l' environnement. mières agricoles, et une sensibilisation plus grande
l'investissement dans les maillons déterminants de la Selon la FAO, les réformes radicales de l'irriga- aux gains de productivité que peuvent produire un
chaîne de production agricole. tion, entreprises à partir des années 90, ont été très usage rationnel de l'eau.
positives et ont débouché sur le transfert systéma- Les agriculteurs et les ménages doivent être assu-
De l'eau pour les cultures. Les besoins en eau tique des responsabilités aux associations locales rés d'un "engagement stable" en ce qui concerne les
des êtres humains et des animaux sont relativement d'usagers de l'eau et sur l'adoption de stratégies in- ressources en terres et en eaux, ce qui veut dire des
faibles - l'homme boit en moyenne quatre litres d'eau duites par la demande. Aujourd'hui, les agriculteurs régimes fonciers et des droits d'usage de l'eau suffi-
par jour, mais pour le nourrir chaque jour il faut jus- interviennent davantage dans les décisions et la prise samment souples pour promouvoir l'avantage com-
qu'à 5 000 litres d'eau. C'est pourquoi les cultures vi- en charge des coûts de fonctionnement et d'entretien paratif des denrées alimentaires de base et des cul-
vrières et les cultures de fibres végétales absorbent la des systèmes d'irrigation. "L'une des grandes priori- tures de rapport. Ces droits doivent aller de pair avec
plus grosse part de l'eau douce prélevée sur les tés de la modernisation est d'évaluer l'état des sys- l'accès aux crédits et aux financements ruraux et la
sources naturelles pour l'usage de l'homme, soit 70% tèmes d'irrigation et de déterminer les solutions diffusion des technologies et des bonnes pratiques en
des prélèvements mondiaux. d'ordre pratique qui permettront d'obtenir des ser- matière d'usage des eaux. Par ailleurs, les stratégies
Selon le récent rapport de la FAO Agriculture vices de distribution d'eau fiables avec la souplesse de gestion doivent s'écarter des systèmes d'irrigation
mondiale: horizon 2015/30, la production vivrière voulue pour prendre en compte une demande va- classiques et adopter des technologies pro pauvres,
mondiale devra augmenter de 60% pour combler les riable" indique la FAO. En dernier lieu, c'est l'usager abordables, comme par exemple la collecte de l'eau
déficits nutritionnels, faire face à la croissance dé- qui doit décider du niveau de service dont il a besoin à petite échelle.
mographique et s'adapter à l'évolution des régimes et qu'il accepte de payer. Au niveau du périmètre d'irrigation, les pro-
alimentaires dans les trois prochaine décennies. Les grammes de modernisation aideront à retirer toute la
prélèvements en eau pour l'agriculture devraient aug- "Effets externes négatifs". La gestion de l'eau valeur des coûts irréversibles et à réduire la pression
menter de quelque 14% pendant la même période, ce dans le siècle qui commence n'est pas seulement un sur les fonds publics. Les stratégies de modernisa-
qui représente une croissance annuelle de 0,6%, en problème de production agricole. "L'objectif spéci- tion devraient transformer les systèmes rigides
baisse par rapport à la croissance de 1,9% enregistrée fique est d'assurer un approvisionnement en eau d'obligations et réglementations en systèmes beau-
pendant la période 1963-1999. Une grande partie de fiable et suffisant pour les cultures" indique la FAO, coup plus souples de fourniture de services. L'agri-
cette hausse concerne les terres arables irriguées, "mais la gestion aura toujours des répercussions culture devrait - et peut - assumer ses responsabilités
dont la superficie globale devrait passer de 2 mil- considérables sur les activités économiques, les pro- en matière d'environnement de manière beaucoup
lions de km2 à 2,42 millions de km2. Dans un grou- cessus de l'environnement et la santé." Comme c'est plus efficace en réduisant le plus possible les impacts
pe comprenant 93 pays en développement, l'efficaci- le cas pour l'industrie, des pressions sont exercées néfastes sur l'environnement de la production irri-
té d'emploi de l'eau dans l'irrigation - c'est-à-dire, le sur l'agriculture pour qu'elle réduise ses "effets ex- guée et en s'attachant à restaurer la productivité des
rapport entre la consommation d'eau par cultures et ternes négatifs", en particulier ceux associés à l'ap- écosystèmes naturels.
la quantité totale d'eau prélevée - devrait augmenter plication des engrais et des pesticides. Enfin, la politique et les investissements des gou-
de 38% à 42%. Les problèmes d'environnement doivent faire vernements doivent aider les marchés locaux, afin
partie de la modernisation de l'usage et de la gestion que les produits agricoles s'adaptent plus efficace-
Estimation des prélèvements mondiaux en eau de l'eau. Les prélèvements dans les cours d'eau et les ment aux demandes locales. Cela signifie des inves-
Secteur 1950 1995 lacs et la construction d'infrastructures d'irrigation tissements dans les biens publics fondamentaux, tels
Agriculture 79% 69% déplacent immanquablement les zones humides na- que les routes et l'entreposage, ainsi que dans les ca-
Industries 14% 21% turelles qui sont elles-mêmes des éléments très pro- pacités institutionnelles, mais aussi une plus grande
Municipalités 7% 10% ductifs des système agro-écologiques. Le drainage ouverture au progrès de l'investissement privé à
"Si les gains en matière de gestion de l'eau obte- résultant de l'irrigation est souvent la cause de pertes Suite en page ........................................................................7
duire les coûts d’investissement et de fonctionne- nées à l’unité de puissance ( cheval vapeur) pour la
Suite de la page ....................................................................1
ment des réseaux et tirer le meilleur profit des res- simple raison que la profondeur de pompage d’eau
départ 1996 étant celle du recensement général de sources en eau. Mais le spectre de l’analphabétisme diffère considérablement d’un point à un autre, ce
l’agriculture) : associé à certaines attitudes fondamentales qui ré- qui entraîne une variation proportionnelle de puis-
Il ressort de ce tableau que le système gravitaire gissent les rapports sociaux au sein d’une catégorie sance pour une même superficie et une même cultu-
le plus dominant a reculé de 10% (de 95% en 1996 à d’agriculteurs constituent le goulot d’étranglement re.
85% en 2002). Le modèle de régression ajusté à la pour un accroissement exponentiel de l’irrigation De même, les économies d’eau que l’on peut réa-
courbe représentative de son évolution est parabo- sous pression, malgré les services offerts par les liser par les méthodes modernes peuvent varier de
lique convexe décroissante à partir de l’exercice agents d’encadrement et le système incitatif instauré 5000 à 10000 m3/ha/an selon les caractéristiques im-
1998/1999 date du lancement de la campagne de par le Ministère de l’Agriculture. Ce qui explique posées par la nature du sol et de la culture. Si par
sensibilisation aussi l’absence d’une véritable organisation des exemple les besoins annuels d’un hectare d’agrumes
Les systèmes d’irrigation localisée et de complé- marchés agricoles pouvant assurer les conditions sont de 7000 m3, la quantité apportée par la métho-
ment ont passé de 5% en 1996 (1% pour le localisé d’écoulement et de stockage des produits. de traditionnelle pourrait dépasser 16000 m3. L’ap-
et 4% pour l’aspersion) à 15% en 2002 dont le gout- Il y a lieu de signaler aussi la difficulté d’obtenir port du système localisé est contrôlable et oscillerait
te à goutte occupe 10% de la superficie irriguée et l’autorisation relative à l’utilisation du domaine pu- aux alentours de 8000m3 selon l’opérateur.
5% pour l’aspersion. Le graphique n°2 ci après blic hydraulique. En effet, plusieurs exploitants (les
illustre la tendance de la courbe d’évolution du sys- pusillanimes) ont renoncé à l’aménagement de leurs Constat des installations :
tème localisé qui présente l’allure antagonique par propriétés agricoles en systèmes d’irrigation locali-
rapport à celle du gravitaire. sée et/ou de complément tout simplement par Par manque d’une concurrence parfaite et de bu-
Les mesures prises en matière d’incitation des manque de ce document qui constitue entre autres reaux d’études spécialisées en la matière dans la ré-
agriculteurs à l’adoption des techniques d’irrigation l’une des pièces exigées du dossier de demande de gion, les projets d’irrigation réalisés n’ont pas été
modernes (arrêtés conjoints n°1994-01 et 1995-01 subvention. conçus dans un esprit d’optimisation des contraintes
du 09/11/2001) accompagnées d’actions de sensibili- propres à chaque exploitation pour le meilleur résul-
sation ont donné un coup d’accélérateur au rythme Rentabilité des systèmes: tat technique et économique. Toute une panoplie
d’aménagement des propriétés agricoles en sys- d’organes de distribution qui répondent aux exi-
tèmes d’irrigation sous pression. Déterminer avec certitude les valeurs ajoutées ti- gences de chaque propriété est disponible au marché
Si les courbes représentatives sus indiquées des rées des capitaux investis nécessite l’étude des national, alors que sur le terrain on ne trouve que
2 systèmes d’irrigation gravitaire et localisée gar- conditions techniques propres à chaque exploitation. quatre types de distributeurs de même caractéris-
dent leurs monotonies dans le temps, elles se croise- Néanmoins, une enquête soigneusement menée au- tiques quelles que soient les pratiques culturales, la
ront en 2010 et partageront la superficie irriguée jus- près de certains agriculteurs ayant procédé à la re- texture du sol, la qualité de l’eau, la topographie et la
qu’à 2015, date de la reconversion totale du mode conversion de leurs modes d’irrigation a révélé que configuration de la parcelle. La disposition des gout-
gravitaire en goutte à goutte. Le système d’irrigation la méthode moderne permet d’obtenir une augmen- teurs installés dans la zone est presque identique.
de complément a connu aussi une légère croissance tation significative de la productivité. Un tel accrois- Leur choix n’est pas adapté aux conditions de
depuis l’exercice 2001/2002 (graphique n°3), mais sement qualitatif et quantitatif résulte de la compen- chaque parcelle. La pluviométrie horaire enregistrée
une telle évolution peut être négligée devant celle du sation du déclin des rendements dû au gâchage de la est pratiquement constante dans toutes les exploita-
goutte à goutte en raison du faible taux de subven- couche arable et à la défloraison de la végétation oc- tions avec 1.78 mm/h en arboriculture et 4.16 mm/h
tion appliqué à ce système (30% pour l’aspersion et casionnée par la submersion des parcelles irriguées en maraîchage.
40% pour le localisé) d’autant plus qu’il nécessite par la méthode traditionnelle. Certains d’entre eux En tout cas, l’ouverture sur ces nouvelles tech-
une pression relativement forte et que le localisé ont déclaré que les rendements peuvent être amélio- niques a entraîné incontestablement l’amélioration
s’adapte à presque toutes les cultures. rés de 25 à 35% selon les cultures sans compter le de tous les paramètres de production, et en consé-
Le tableau ci dessus montre également la recon- gain en main d’œuvre chargée de l’irrigation et de la quence une meilleure rentabilité de l’exploitation
version de plusieurs puits en forages, ce qui ex- fertilisation. D’autre part, le système gravitaire né- ainsi que l’émergence et le renforcement d’un enca-
plique le faible taux de croissance (2.8%) de la su- cessite 16 heures pour irriguer un hectare, alors que drement intensif en matière de pilotage de l’irriga-
perficie totale irriguée. Ce phénomène est dû princi- 3 heures suffisent pour arroser la même superficie tion fertilisante et de maintenance des équipements.
palement au tarissement de la nappe phréatique dans au moyen du goutte à goutte. En terme monétaire, les
quelques communes rurales, et surtout au coût du frais de carburant par cheval vapeur et par hectare Ahmed MESSAADI
creusement du puits qui revient plus cher en raison s’élèvent à 12 dh en mode gravitaire contre 2 dh seu- Directeur du CT 11-04 Kasba Tadla
de la forte concurrence des unités de forage par rap- lement en système localisé ; Ces valeurs étant rame-
port aux puisatiers traditionnels. Ainsi le prix du fo-
rage qui était de 2000 dh/ml en 1990 n’est actuelle-
ment que de 500 dh/ml (tubage compris) en plus de
la rapidité d’exécution (10 à 15 mètres/jour). Ce qui
a encouragé aussi certains exploitants locataires des
eaux superficielles à se doter de forages dont le coût Participation. "Le partage des avantages d'une
Suite de la page ....................................................................6
d’investissement revient moins cher par rapport aux base de ressources naturelle commune pourra se ré-
charges locatives des eaux superficielles qui dépas- grande échelle. véler difficile à négocier. Mais les avantages écono-
sent 600 dh le module (non compris les frais de la miques peuvent être considérables si les transferts
main d’œuvre) surtout au moment des stades cri- Trois thèmes des terres et des eaux sont réalisés de manière non
tiques des cultures en l’absence des pluies. La FAO définit trois "thèmes proactifs" pour la contraignante dans un cadre réglementaire bien
gestion des eaux agricoles dans les années qui vien- construit. Ces initiatives ne pourront aboutir qu'en
Contraintes nent: cas d'adhésion résolue au principe de la participation
des usagers aux décisions concernant la planification
Des progrès ont été certes réalisés dans la ratio- Modernisation. "Lorsque l'irrigation a un avan- et les investissements et du partage entier et transpa-
nalisation des ressources hydriques, mais comme le tage comparatif, les institutions responsables de l' ir- rent des informations économiques et environne-
montre le graphique n° 4 ci après, le résultat reste en rigation doivent se tourner vers les services et amé- mentales."
deçà des niveaux escomptés. liorer leurs performances économiques et environne- Investissement. "Pour inciter les particuliers et
L’une des principales contraintes qui entravent mentales - grâce par exemple à de nouvelles techno- les groupes d'usagers à investir dans la maîtrise de
la croissance rapide des systèmes d’irrigation mo- logies, à la modernisation des infrastructures, à l'ap- l'eau, il faut un avantage comparatif clair, pour servir
dernes réside dans l’inadéquation des structures plication de principes administratifs rationnels et à la les marchés locaux et les marchés d'exportation.. Il
agraires. En effet, la rentabilité des projets d’irriga- promotion de la participation des usagers. La tâche faut pour cela réunir à la fois des micro-crédits pour
tion n’est pas importante pour les tailles modestes essentielle qui consiste à fournir des services d'irri- les petits exploitants, un crédit commercial bien ré-
des exploitations et leur éparpillement engendrés par gation doit être liée plus étroitement à la production glementé pour les nouveaux et grands exploitants et
la persistance des statuts juridiques (melk et collec- agricole et aux besoins des autres usagers au niveau un financement à des conditions de faveur pour les
tif). Ce problème peut être résolu par l’organisation du bassin." grandes infrastructures publiques."
des agriculteurs en associations d’irrigants pour ré- Source: FAO
En dépit de l’abondance des vices de santé dans cette partie sant à la nourriture ne se retrou- chera son paroxysme lorsque ces
ressources naturelles, l’Afrique du monde ne sont pas à la hau- vent pas contraints à vendre orphelins deviendront adultes.
subsaharienne n’est certes pas teur des exigences des personnes leurs corps pour manger”, ex- Sole, 14 ans, a eu plus de chan-
un lieu de rêve pour un agricul- touchées par l’épidémie. Dans plique Marcela Villarreal, Chef ce: depuis la mort de ses parents
teur. Sécheresses, inondations et une situation de ce genre, la nu- du Service de la population et du du sida il y a trois ans, il habite
autres calamités récurrentes font trition est fondamentale. développement de la FAO et co- avec ses trois frères et sœur ca-
des ravages, tandis que la pau- “Lorsque les gens sont mal nour- ordonnatrice pour les questions dets dans une cabane et reçoit
vreté chronique, les problèmes ris, ils n’ont pas la force de ré- liées au VIH/SIDA. “La sécurité une assistance alimentaire de
sociaux, les politiques ineffi- sister à l’infection et le sida se alimentaire en soi peut être un Kubatsirana. Mais comme beau-
caces et les troubles intérieurs développe d’autant plus vite”, moyen de prévention.” coup d’autres orphelins, les pa-
contribuent aussi aux pénuries explique Karel Callens, un nutri- L’agriculture est par consé- rents de Sole sont morts avant
alimentaires et à la malnutrition tionniste de la FAO travaillant quent essentielle pour aider à at- d’avoir pu transmettre des géné-
généralisée. dans la région, qui a fourni un ténuer certains des effets de rations de savoir-faire agricole et
Et au cours des dix dernières appui technique au documentai- l’épidémie. Les politiques qui de connaissances sur les variétés
années est venu s’ajouter le virus re. “L’alimentation ne prétend garantissent aux femmes un ac- et les outils à leurs jeunes en-
VIH/SIDA dans cette partie du pas guérir du VIH/SIDA, mais cès égal à la terre, au crédit et à fants. Sans ces connaissances,
monde, où jusqu’à 80 pour cent elle peut aider les gens à vivre l’éducation ont une importance Sole, ses deux frères et sa sœur
de la population dépend de plus longtemps et à mener une fondamentale. Mais la FAO aide sont incapables de produire leur
l’agriculture pour se procurer vie plus productive.” à apporter des mesures plus im- propre nourriture ni de se procu-
nourriture et revenus. Tandis que médiates à la région, comme des rer des revenus pour l’acheter, et
la maladie continue de tuer des L’alimentation peut servir pratiques d’allègement des leurs perspectives d’avenir se
millions de personnes tout en de prévention tâches, des cultures qui requiè- font encore plus sombres.
laissant des quantités d’autres rent moins de travail du sol et
mourir de faim car ils sont trop Dès lors qu’une personne l’agriculture de conservation, Secouer le monde
affaiblis, trop jeunes ou trop meurt du sida, les difficultés se une méthode économique qui
pauvres pour cultiver la terre, multiplient généralement pour protège de la dégradation en uti- C'est l’Afrique qui supporte
l’Afrique australe connaît une les membres de la famille qui lisant moins d’eau et d’engrais. les plus grosses conséquences de
forme différente de crise — qui restent, en particulier les [Cliquer ici pour en savoir plus la crise actuelle du VIH/SIDA:
augmente, à son tour, les possi- femmes et les enfants. Dans cer- sur les activités de la FAO dans le continent abrite plus de 75
bilités de propagation du virus. taines communautés, par le domaine.] pour cent des 42 millions de per-
Ceci est le message qui res- exemple, la coutume veut sonnes que l’on estime infectées
sort d’un nouveau documentaire qu’une femme perde son accès à Et l’avenir? par la maladie. Mais les ten-
d’une demi-heure, Sowing la terre et à d’autres biens à la dances dans le reste du monde
Seeds of Hunger, réalisé par la mort de son mari. La production Le film présente certaines des ne sont pas moins alarmantes
FAO en collaboration avec Tele- vivrière étant fréquemment la initiatives communautaires qui pour autant: en Inde, par
vision Trust for the Environment tâche des femmes, ces traditions sont nées de la crise — des orga- exemple, il devrait y avoir 25
(TVE), une société de films in- peuvent nuire à toute la famille. nisations comme Kubatsirana, millions de séropositifs d’ici la
dépendante implantée à Par ailleurs, les membres de la un groupe de soutien bénévole fin de la décennie, tandis que les
Londres; il sera diffusé sur BBC famille se déplacent à la re- travaillant au Mozambique qui taux d’infection montent en
World cette semaine. cherche de nourriture ou de tra- aide à dispenser des soins à do- flèche dans d’autres zones de
Le film illustre comment la vail, augmentant les risques de micile, à fournir de la nourriture l’Asie, des Caraïbes et de l’Eu-
crise du sida touche directement contracter le VIH et de le rame- et à sensibiliser les personnes les rope de l’Est.
des millions de personnes infec- ner chez eux. plus vulnérables. “Nous espérons que ce film
tés par la maladie — dont beau- Pour d’autres, le sexe com- Mais le nombre saisissant servira à secouer le monde”, dé-
coup sont des travailleurs agri- mercial peut s’avérer la seule d’enfants devenus orphelins du clare William D. Clay, Chef du
coles, comme Barnabus et Mary possibilité de survie. Dans le sida — 11 millions pour la seule Service des Programmes nutri-
Chabala. Vu que le virus film, Mercy, 19 ans, se livre à la Afrique subsaharienne — tionnels de la FAO. “S’il faut ac-
VIH/SIDA a tendance à frapper prostitution au bord d’une route montre qu’il reste encore beau- célérer les mesures pour com-
dans la période de vie la plus à grande circulation pour nourrir coup à faire. “Que faites-vous battre la crise en Afrique austra-
productive, de 15 à 49 ans, nom- ses deux jeunes frères. Les jours quand vous n’avez jamais reçu le, d’autres pays ont également
breux sont les champs d’Afrique les plus prospères, dit-elle, elle d’amour ou d’affection étant en- besoin de prendre des mesures
australe qui sont désormais en aura des rapports avec 10 fant parce que vos parents sont drastiques immédiates avant que
jachère. En conséquence, les fa- hommes au moins — et pour un morts quand vous étiez très jeu- les taux d’infection n’atteignent
milles comme les Chabala non bon prix, elle le fera sans préser- ne?”, demande Stephen Lewis, des proportions épidémiques.
seulement perdent des cultures vatif. “J’ai besoin d’argent”, lan- l’envoyé spécial des Nations Aucune partie du monde n’est à
vivrières et commerciales, mais ce-t-elle d’un air de défi. Unies pour le VIH/SIDA en l’abri de la maladie, et la FAO
aussi des ressources précieuses, La prise de conscience du Afrique. “15 ou 20 ans plus tard, exhorte tous les secteurs — de la
comme bétail et outils. “Nous VIH/SIDA se diffuse dans toute Dieu seul sait quels effets désta- santé au social et à l’agriculture
avons dû vendre tout ce que l’Afrique australe, mais comme bilisateurs ceci aura sur ces en- — à travailler de concert pour
nous avions pour acheter à man- le montrent les commentaires de fants.” atténuer l’impact du VIH/SIDA
ger et payer nos frais médicaux”, Mercy, les rapports protégés ne Pour cela, nombreux sont et enrayer sa transmission.”
explique Mary. remplissent pas un ventre vide. ceux qui estiment que la crise
Malheureusement, les ser- “Les gens qui ont un accès suffi- réelle en Afrique australe tou- Source: FAO
TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003
La gestion des ressources zoogénétiques mondiales
Un vaste programme d’élevage et de dont 60 pour cent dans les pays en dévelop- RENEUVELLEMENT DES REPRO- * Allaitement contrôlé : sur les cinq pre-
conservation s’attache à assurer l’avenir de pement. Et des races locales restantes, rares DUCTEURS miers jours suivant la mise-bas, n’ouvri la
la race arabe, célèbre pour sa beauté et sa ré- sont celles qui sont reproduites dans le but IMPORTANCE DU PRECHEPTEL boîte à nid que 15 à 30 mn/jour entre 8h 00
sistance. Le programme bénéficie de l’assis- d'augmenter leur productivité, une occasion et 9h 00 le matin –Intérét : réduction des
tance technique de la FAO dans le cadre de manquée d’aider les pays en développement Une cage-mère coûte nettement plus cher pertes au nid.
ses travaux permanents de conservation de à nourrir leurs populations. que la lapine qui s’y trouve. Il faut impérati- * Stimulation de la réceptivité des lapines
vement peupler une cage-mère par une lapi- allaitantes (saillies à 10 jours) :
la diversité génétique animale mondiale. Le transfert des animaux des pays déve-
ne productive. J 0 (9ème jours après mise-base) à 9
Le Centre "King Abdul Aziz" pour les loppés aux pays en développement entraîne La gestion du précheptel et du renouvele- heures, fermetures des nids
chevaux arabes poursuit deux programmes souvent le croisement, voire le remplace- ment est donc primordiale pour une bonne J 1 à 9 heures : ouverture des nids-allaite-
complémentaires: l’un destiné à conserver la ment de races locales, mettant en péril la di- rentabilité de l’élevage. ment
lignée consanguine indigène et l’autre visant versité des animaux domestiques. Dans les Pour effectuer rapidement le remplace- J 1 à 9 h 30 :saillies.
à assurer la reproduction de chevaux arabes pays en développement, les races du monde ment des reproducteurs défaillants, prévoir
indigènes à partir de chevaux d’importation. industrialisé sont considérées plus produc- un prétroupeau permanent de jeunes lapines ELEVAGE DES LAPEREAUX SOUS
Voici plus de 15 ans que le Centre a tives. Le problème, toutefois, est que ces gestantes, à savoir : LA MERE
commencé à documenter les lignées consan- animaux ne sont adaptés qu’aux conditions ∑ 30 à 35% de places (par rapport aux
guines de 2 500 chevaux autochtones du des pays d’où ils proviennent, et nombre cages-mères) pour les futures reproctrices de LA MISE-BAS
royaume dans un ‘stud-book’. L’ouvrage, d’entre eux ne peuvent survivre dans l’envi- 4 à 16 semaines d’âge, elles peuvent être 2
ou 3 par cage. Trois Jours avant la date présumée de mi-
conforme aux normes de l’Organisation ronnement souvent rigoureux des pays en
∑ 30 à 35% de places (par rapport aux se-bas, nettoyer et désinfecter avec soin la
mondiale des chevaux arabes, comporte une développement. cages-mères) pour les femelles gestantes ou boite à nid puis la garnir de copeaux ou de
description de 1 720 chevaux, et 400 autres Le recours au plus grand nombre de en attente. Ces cages sont nécessairement paille.
devraient être recensés prochainement. races différentes que possible sera probable- dans le local matérnité. Chaque jour la boite à nid des cages où
"Nous faisons cela pour sauvegarder un ment la manière la plus avantageuse de 1.D’autre part, le préccheptel male com- l’on attend une mise bas.
aspect remarquable de la culture islamique conserver et de développer le pool génique pertera 15 à 18 sujets pour 100 cages-méres. Le jour de la mise-bas effectuer les
arabe", explique le directeur du Centre, M. animal. "Il est important de conserver les Le précheptel sera alimenté de la maniére contrôles des lapereaux et les travaux néces-
Sami Sulaiman Al Nuheit. races locales car elles requièrent une alimen- suivante. saires :
Les tribus de Bédouins du désert consi- tation de qualité inférieure et sont plus résis- . Compter les lapereaux nés ;
déraient le cheval comme un don de Dieu et tantes aux aléas climatiques, aux parasites et ALIMENTATION . Le cas échéant enlever les morts-nés ;
un membre honorable de leurs foyers. L’éle- aux maladies", explique Ricardo Cardellino . Egaliser les portées en limitant à 8 (voir
vage est encore le gagne-pain le plus impor- du Groupe de ressources animales de la S’assurer tous les jours que les laperaux 9) le nombre de laperaux ;
ont de l’aliment à volonté et que les abreu- . Remplir la fiche individuelle de la mère ;
tant dans les zones arides. Les troupeaux des FAO. "Elles continueront d’être la base de la
voirs automlatiques fonctionnnent bien .les . Repérer la cage avec une pince à linge
bédouins parcourent à chaque saison de sécurité alimentaire locale. Leur disparition mangereoires et les abreuvoirs seront net- d’une couleur choisie.
grandes distances à la recherche de nourritu- ou remplacement par des races exotiques au- toyés réguliérement.
re et d’eau et la race s’est adaptée à ce mode ra un impact sur les populations humaines et L’aliment lapin engrais fabriqué avec des PENDANT L’ELEVAGE EN MATER -
de vie. sur l’environnement." matieres premieres de qualité : NITE
Le cheval arabe était élevé pour sa natu- - assuire de très bonnes performances
re douce et sa grande beauté, mais aussi pour Evaluer l’état des ressources zoogéné- (croissance.indices de consommation.dév- . Vérifier les nids tous les jours et noter les
sa résistance aux longs déplacements dans le tiques mondiales loppement musculaire). lapereaux morts ;
désert, et sa rapidité et sa réactivité en cas de - Réduit les risques sanitaires du sevrage et . En cas de mortalité de la lapine avant 15
conflit tribal durant ces périples. La FAO coordonne le processus d’éla- de l’engraissement. jours et en l’absence de pathologie grave
Ces caractéristiques ont fait du cheval boration du premier Rapport sur l’Etat des Pendant les 10 premiers jours après sevra- (staphylococcie, colibacille 1 103, etc…) fai-
ge un rationnement est conseillé : re adopter les laperaux par les autres mères
arabe une race très prisée. Les Européens ressources zoogénétiques mondiales, dans le
-50 g le premier jours puis progression ré- ayant une petite portée du même âge.
cherchant à améliorer leurs chevaux de sel- but de: guliére pour arriver à une distribution à vo- N.B : L’adoption tardive est toujours diffi-
le, par exemple, les importaient pour les * analyser les données sur les races ani- lonté. cile (risque d’échec).
croiser avec les souches indigènes. males pour déterminer l’état des ressources L’ANGRAISSEMENT
génétiques des animaux d’élevage dans le LE SERVAGE
Renforcer les compétences en améliora- monde; Quelques chiffres :
tion génétique * évaluer les politiques et technologies - piods moyen au servage 35 jours : Il intervient à 28 jours ou plus, le plus gé-
traditionnelles et nouvelles pour mieux utili- 850g néralement en reliant les lapereaux de la ca-
Expert en élevage de reproducteurs, ser, développer et conserver ces ressources; - poids moyen d’abattage : 2 ,3Kg ge-mère pour les transporter dans la partie
Bruce William McCrea travaille au Centre * identifier les priorités des pays pour - Age moyen d’abattage : 77 Jours engraissement. Inscrire le nombre de lape-
sous les auspices d’un projet de la FAO fi- pouvoir prendre des mesures immédiates; - Indice de consommation engraissement : raux sevrés sur la fiche individuelle de la la-
nancé par le gouvernement saoudien. M. * renforcer les capacités des pays à gérer 3,10 pine.
- Indice de consomation économique glo- Un sevrage plus tardif (33 à 35 jours) ^per-
McCrea s’occupe des programmes d’accou- leurs ressources.
bal :3,8 met d’augmenter le poids des laperaux au se-
plement des chevaux arabes importés du "La plupart des races à risque ne sont vrage et d’améliorer leur résistance.
monde entier. Il aide également à accroître pas soutenues par des initiatives établies de CONDUITE D’ELVAGE ET CONDI- Le choix des reproducteurs sera, le cas
les compétences de sélection des races che- conservation et de gestion ou par des poli- TIONS D’AMBIANCE échéant, réalisé au sevrage. Il ne faudra rete-
valines. tiques, et les taux d’extinction sont en aug- nir que les laperaux issus de mère saines, pe-
Quelque 20 citoyens saoudiens sont ins- mentation", affirme M. Cardellino. Pour un poids moyen d’abattage de 2,3 sant au moins 600grammes à 28 jours ou 900
crits aux cours de formation du Centre, situé Le Rapport vise à promouvoir une utili- Kg, la densité ne doit absolument pas dépas- grammes à 35 jours et appartenant à des por-
à une heure de la capitale, Riyad. "Nous sation et un développement judicieux des ser 17 lapins au m2’’ de cage, soit : tées de 6 laperaux au moins. Effectuer le
voudrions constituer un petit noyau de ma- ressources génétiques des animaux d’adap- 6 lapins par cage de 0,35 m2 sexage et identifier les animaux.
nagers qui pourraient offrir leur assistance tation locale, à améliorer la sécurité alimen- Le local d’engraissement doit être séparé La lapine est gestante : identifier sa cage
dans d’autres zones du pays", indique M. Al taire, à renforcer la protection de l’environ- de la maternité. Si le bâtiment est divisé en avec une pince à linge d ‘une autre couleur.
compartiments, il faut regrouper des lape- La lapine n’est pas gestante : la présenter
Nuheit. "Nous devons encore recourir aux nement et à lutter contre la pauvreté. Il vise
raux du même âge dans chacun d’eux. le jour même au mâle.
experts étrangers pour nous tenir à jour des également à sensibiliser davantage et à en- - Température : 20 à 22° de 4 à 6 semaines, N.B. : Si la palpation est effectuer avant 10
dernières avancées technologiques. Toute- courager une meilleure utilisation des pra- 16 à 18 ensuite. jours, les erreurs d’aapréciations sont fré-
fois, nous sommes fiers de pouvoir dire tiques traditionnelles d’élevage des petits - Ventilation : prévoir : quentes, au delà de 14 jours il existe des
qu’un certain nombre de jeunes Saoudiens agriculteurs et des nomades. - Un volume supérieur à 0,2m3/Kg de risque d’avortement.
ont acquis une expérience dans la reproduc- Quelque 140 pays ont convenu de pré- poids vif (optimum : 0,25 m3/KG). La productivité de l’élevage, et par consé-
tion des chevaux arabes." senter des rapports par pays qui cerneront - Les débits d’air suivants : quence sa rentabilité, dépend d’une bonne
Races locales à risque les mesures prioritaires à prendre pour * Hiver : 0,8 à 1m3/KG de poids vif au mi- gestion des interventions de reproduction.
La demande de produits d’élevage dans mieux utiliser et conserver la gamme entière nimum Renouvellement : 3 à 4 volumes par L’utilisation d’un planning d’élevage (circu-
le monde en développement devrait doubler des races animales domestiques. La FAO heure. laire ou linéaire) ou d’un simple agenda, per-
au cours des 20 prochaines années, compte encouragera et soutiendra ces actions aux ni- * Eté : > 4 m3/Kg poids vif au maximum. mettra de connaître chaque matin toutes les
tenu de la croissance démographique, de veaux national et régional durant tout le pro- - Les vitesse d’air au niveau des animaux opérations à effectuer dans la journée.
de 0,15 à 0,20m/s en hiver et de 0,20 à - les lipines qui doivent être palpées.
l’urbanisation et de l’accroissement des re- cessus.
0,40m/s en été. - Les lapines qui doivent être présentées au
venus. A cette fin, elle a mis au point une base - Eclairage : obscurité totale sauf pendant mâle :
Pour répondre à cette demande, l’agri- de données en ligne – le système d’informa- les soins effectués à intevalles réguliers. . Lapines ayant mis bas le jour même ou
culture animale s’intensifie et repose de plus tion sur la diversité des animaux d’élevage Chaque cage disposera d’une fiche ou se- plusieurs jours auparavant selon le rythme de
en plus sur quelques races pouvant produire (DAD-IS) – pour aider les pays à collation- ront notées les informations concernant les reproduction choisi;
de hauts rendements. En conséquence, les ner et à stocker les informations sur les res- lapereaux : . Lapines ayant refusé d’être saillies la
races locales moins productives mais pré- sources zoogénétiques. Un projet du rapport -Nombre (entrés et sortis) ; veille ;
cieuses d’un point de vue génétique sont intégral sur l’Etat des ressources zoogéné- - Origines ; . Lapines palpées et non gestantes ;
menacées. On estime déjà à 35 pour cent les tiques mondiales devrait être achevé en - Poids. . Lapines non encore gestantes le jour du
races de mammifères et à 63 pour cent les 2005. Remarques : sevrage de leur portée.
races d’oiseaux menacées d’extinction – Source/ FAO