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22-050-M-10
Allergie en stomatologie
MT Guinnepain R é s u m é. – Au cours des réactions allergiques, plusieurs types de cellules du système
R Kuffer immunitaire sont activées spécifiquement lors du contact avec le (s) allergène (s). Des
cytokines, messagers effecteurs, vont transmettre les informations aux cellules cibles dont
les altérations constituent l’inflammation allergique. Au niveau des régions cutanéo-
muqueuses de la bouche, les lésions ainsi induites sont des eczémas à type de chéilites, de
stomatites allergiques de contact ou toxiques, d’angioœdèmes, d’urticaires de contact. Les
allergènes sont à rechercher dans les aliments, médicaments, cosmétiques, prothèses et
amalgames, produits d’hygiène buccale et de soins au cabinet dentaire. Parmi eux, les
coupables à retenir sont surtout les fruits, le latex, les parfums et arômes, les métaux, plus
rarement les résines acryliques qui sont, avec les désinfectants, surtout des allergènes
professionnels pour le praticien. La bouche peut être une localisation de toxidermies graves.
Parfois, ces symptômes allergiques sont à différencier des réactions d’irritation et des
stomatodynies. Les méthodes de diagnostic font appel aux tests cutanés dont la
méthodologie rigoureuse impose une bonne connaissance des allergènes potentiels et
l’évaluation critique de leurs résultats. L’origine allergique d’autres symptômes est discutée,
ainsi que le rôle des foyers infectieux dentaires dans certaines pathologies de type
allergique.
Introduction Les mastocytes que l’on trouve au niveau de la peau et des sous-muqueuses
digestives ont une topographie dermique périvasculaire préférentielle,
Des progrès récents en immunologie permettent de mieux comprendre les d’autres mastocytes, muqueux ou atypiques, siègent au niveau des voies
modalités de sensibilisation qui conduisent aux symptômes d’allergie. Les respiratoires et des muqueuses digestives. Les basophiles, aussi d’origine
mécanismes humoraux et cellulaires sont en réalité intriqués, faisant jouer un médullaire, sont des cellules du sang circulant. Ces deux types de cellules sont
rôle essentiel aux lymphocytes qui mettent en œuvre une batterie de susceptibles de libérer des substances à activité enzymatique. Certaines sont
cytokines, messagers de communication entre les cellules présentatrices stockées sous forme de granules et dites préformées, d’autres sont
d’antigène et les cellules cibles. Dans la cavité buccale, tous les acteurs de la néoformées, au cours de la réaction allergique. Ces cellules portent des
réponse immune sont présents, les particularités locales modifient les récepteurs membranaires spécifiques pour les immunoglobulines (Ig) E ou
conditions de contact avec l’allergène et le mode de réponse. Les symptômes récepteurs de forte affinité appelés FCe R1.
y sont souvent peu spécifiques, et irritation et allergie sont parfois difficiles à
distinguer. Les différentes formes cliniques des maladies allergiques sont Dans la réaction d’hypersensibilité immédiate, l’allergène, ou d’autres stimuli
représentées : tant réactions locales limitées que symptômes buccaux au cours introduits dans l’organisme par voie locale ou systémique, déclenchent chez
d’atteintes systémiques. Les allergènes potentiels sont nombreux et leur le sujet déjà sensibilisé sous l’influence de l’interleukine (IL) 4 (produite par
exploration fait appel aux méthodes habituelles de l’allergologie sans omettre les TH2), la synthèse d’IgE spécifiques par les lymphocytes B. Ces allergènes
une interprétation critique des résultats prenant en compte les facteurs locaux se fixent sur les IgE, elles-mêmes fixées sur les récepteurs des mastocytes et
et les antigènes particuliers à cette topographie. des basophiles. Un pontage de plusieurs IgE déclenche l’activation de la
cellule. À ce stade intervient la libération de substances enzymatiques et de
médiateurs (en partie visibles sous forme de dégranulation). Ces médiateurs
Généralités - Principaux mécanismes sont excrétés activement. Parallèlement, la cellule synthétise les médiateurs
des maladies allergiques dits néoformés.
Médiateurs
Allergie de type immédiat [15, 29]
L’histamine est le plus anciennement connu et le plus important des
Cellules impliquées médiateurs stockés dans les basophiles et mastocytes. L’histamine agit
Ce sont les mastocytes et basophiles, les cellules épithéliales des vaisseaux, essentiellement par fixation sur les récepteurs H1 (les récepteurs H2 ont un
mais aussi les lymphocytes, les autres polynucléaires et les plaquettes. effet de rétrocontrôle) présents sur les cellules endothéliales et les
terminaisons nerveuses ou sensitives. Injectée dans la peau, l’histamine induit
la triade de Lewis : papule œdémateuse, érythème périphérique réflexe et
prurit. La vasodilatation joue là un rôle important.
Marie-Thérèse Guinnepain : Ancien chef de clinique-assistant des hôpitaux de Paris, chef de D’autres médiateurs interviennent dans l’hypersensibilité immédiate. Des
service, dermatologue-allergologue, consultation allergologie de l’Institut Pasteur, 28, rue du substances sont issues du métabolisme de l’acide arachidonique et des
Docteur-Roux, 75724 Paris, France. phospholipides membranaires : ce sont les leucotriènes (LT) (voie de la lipo-
Roger Kuffer : Stomatologiste-anatomopathologiste, ancien chargé de cours à la faculté de
© Elsevier, Paris
activation, ont une action directe sur les vaisseaux mais aussi sur les de l’expression de ces récepteurs. Dans le cas de la dermatite atopique, les
mastocytes et sur les polynucléaires neutrophiles vis-à-vis desquels ils sont allergènes sont appelés atopènes : un atopène peut pénétrer par voie
de puissants agents chimiotactiques. respiratoire, digestive ou cutanée et être responsable de la sensibilisation.
Les kinines, vasoactifs puissants, augmentent la perméabilité vasculaire Dans la dermatite atopique, la pénétration de l’atopène est favorisée par les
(bradykinine) et favorisent la survenue d’œdèmes ; l’acétylcholine agit anomalies de la barrière cutanée (xérose, excoriation, troubles de la sudation
probablement en favorisant la libération d’histamine. Il en est de même des et de la vasomotricité, prurit...), éléments favorisant le contact entre les
neuropeptides : substance P et VIP (vasoactive intestinal peptide) synthétisés allergènes de l’environnement et les cellules de Langerhans. Toutefois, il
et libérés à partir de terminaisons nerveuses (des fibres C en particulier) ; leur semble que la révélation puisse aussi se faire par voie systémique. Chez ces
action vasodilatatrice s’exerce directement sur les vaisseaux sanguins, mais sujets, certains lymphocytes T « mémoire » expriment un antigène spécifique
aussi par l’intermédaire de l’activation des mastocytes. D’autres enzymes et CLA (cutaneus lymphocyte antigen) favorisant la migration préférentielle des
cytokines sont libérées lors de la réaction d’hypersensibilité immédiate (rôle lymphocytes sensibilisés vers la peau. Comme dans le cas d’un eczéma de
des neutrophiles, éosinophiles, TNFα [tumour necrosis factor])... et sont à contact, l’infiltrat inflammatoire est fait de lymphocytes CD4+ prédominants.
l’origine d’une réaction inflammatoire prolongée (phase tardive). Les lymphocytes T spécifiques d’atopène sont majoritairement de type TH2
et produisent surtout IL4 et IL5, cytokines responsables de la production
Autres modes d’activation d’IgE. L’IL5 favorise l’infiltration par des éosinophiles. On retrouve des taux
élevés d’IL4 dans certaines dermatites atopiques, avant même leur
D’autres modes d’activation peuvent être mis en jeu : certaines substances déclenchement, et un excès de réponse à l’IL4 qui serait génétiquement
chimiques ou médicamenteuses ou même des facteurs physiques modifient le déterminé.
métabolisme de l’acide arachidonique (c’est le cas de l’acide
acétylsalicylique et des anti-inflammatoires non stéroïdiens) induisant une
synthèse accrue de leucotriènes et une augmentation de la libération Application à la muqueuse buccale : conditions
d’histamine. Le complément et les mastocytes peuvent aussi être directement
activés, notamment par les endotoxines bactériennes, les produits de contraste
locales physiologiques et immunologiques
iodés... particulières
De plus, les substances riches en amines, histamine ou tyramine peuvent être Les réactions allergiques de contact de la muqueuse buccale ne diffèrent pas
à l’origine d’urticaire et d’angioœdème. Il faut y ajouter les facteurs de stress dans leurs mécanismes de celles de la peau mais la preuve de leur existence
et tous les facteurs conduisant à une vasodilatation dont l’alcool, l’effort, les est plus difficile à établir.
facteurs hormonaux... Ainsi, les cellules mastocytaires et basophiles peuvent
Les antigènes parviennent aux tissus cibles par voie sanguine ou par contact
être activées par des mécanismes immunologiques ou non immunologiques
direct.
susceptibles d’induire les mêmes symptômes comportant vasodilatation,
œdème et prurit. L’absence de follicules pileux, de glandes sébacées et sudorales, de couche
cornée (sauf pour les lèvres) modifie les conditions et les effets de la réaction
allergique. Les régions non kératinisées, plus fragiles, se renouvellent plus
Physiopathologie des eczémas rapidement que les zones kératinisées (lèvres) ou parakératinisées (zones
masticatoires des gencives, langue, palais). Elles absorbent aussi plus
Eczéma de contact rapidement les allergènes.
L’eczéma de contact est le modèle de l’hypersensibilité retardée médiée par Vascularisation abondante et salive ont un rôle de dispersion et d’absorption
des lymphocytes T spécifiques de l’antigène. Le mécanisme en est à présent des substances en contact, facilitant leur élimination. La salive, en outre,
bien connu dans ses phases de sensibilisation, de révélation et de apporte un effet neutralisant (pH légèrement acide) et des facteurs
déclenchement de l’eczéma. immunologiques comme les IgA sécrétoires.
L’antigène responsable de l’inflammation dans l’eczéma de contact est le plus La muqueuse buccale, comme la peau, joue un rôle important dans la réponse
souvent un haptène, soit une substance chimique en général de petite taille, immune et tous les acteurs en sont présents : lymphocytes T, cellules de
très réactive, capable d’interagir avec des acides aminés et des protéines [47]. Langerhans de l’épithélium ; moins nombreuses que dans la peau, elles
Ces interactions conditionnent l’immunogénicité. On distingue trois phases : augmentent en cas d’allergie de contact ou de lichen plan [10, 23, 51, 77, 85]. Le
la phase de sensibilisation silencieuse aboutit à la formation de lymphocytes tissu conjonctif sous-épithélial contient des fibroblastes, des macrophages,
T spécifiques d’haptène. Le temps nécessaire à la sensibilisation dépasse en des mastocytes, des leucocytes extravasés, tous éléments importants dans la
général 10 à 15 jours. L’haptène est pris en charge par la cellule de Langerhans réponse immunitaire et la sensibilisation allergique.
(cellule denditrique de l’épiderme) qui migre ensuite dans le derme vers les Bien souvent, on observe une tolérance de la muqueuse buccale vis-à-vis
canaux lymphatiques jusqu’à la zone paracorticale des ganglions. C’est le lieu d’allergènes démontrés comme responsables de symptômes cutanés chez le
de la présentation de l’haptène aux lymphocytes T générant des lymphocytes même sujet. À l’inverse, lorsqu’il y a des signes de sensibilisation muqueuse,
« mémoire » spécifiques qui rejoignent ensuite la circulation générale et les le déclenchement de réaction cutanée est habituellement obtenu par contact
tissus périphériques. La présentation antigénique se fait sous contrôle des de la peau avec l’allergène (exemple du dinitrochlorobenzène [DNCB]). Il
antigènes du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH). serait plus difficile d’obtenir une sensibilisation par voie muqueuse que par
voie cutanée. De tels essais pourraient même réduire le risque de
Les lymphocytes T « mémoire » spécifiques présents dans le tégument
sensibilisation ultérieure avec le même allergène [79].
peuvent être activés lors de contacts ultérieurs avec le même haptène.
Chez l’individu ainsi sensibilisé, en cas de contact avec l’haptène, celui-ci est
pris en charge par les cellules de Langerhans qui migrent vers le derme où Affections stomatologiques mettant en cause
elles le présentent conjugué en l’associant aux molécules du CMH. À la phase
précoce de l’eczéma, dans les lésions les cellules CD4+ sont prépondérantes.
des mécanismes d’allergie immédiate
L’activation de ces lymphocytes est associée à la production de cytokines (IL
2 et interféron γ) générant l’activation de cellules endothéliales et des Symptômes
kératinocytes. Les cellules inflammatoires sont recrutées très rapidement dans
l’épiderme et les cytokines produites par celles-ci génèrent les lésions Urticaire
élémentaires d’eczéma. Vasodilatation et modification de l’expression des
molécules d’adhésion endothéliale, nécessaires aux interactions cellulaires et L’urticaire localisée à la muqueuse buccale est très rare. Elle est parfois notée
à l’extravasation de leucocytes, induisent un infiltrat inflammatoire cependant lors de l’examen d’un sujet porteur d’urticaire diffuse. Ce sont des
dermoépidermique. L’inflammation ainsi produite a une évolution papules érythémateuses, ortiées, de taille variable, de siège aléatoire, mobiles
spontanément résolutive. et fugaces (durant quelques minutes à quelques heures). L’œdème y est
parfois important. Alors qu’elle est intensément prurigineuse sur la peau, au
niveau de la muqueuse buccale elle est accompagnée inconstamment de
Dermatite atopique [7, 12] brûlures ou de picotements. La poussée est unique ou se répète les jours
Dans l’eczéma atopique, les phases de sensibilisation et de révélation de la suivants. Des éléments d’angioœdèmes peuvent ou non l’accompagner. Mais
sensibilisation sont de même type que celles de l’eczéma de contact. c’est surtout l’association à d’autres signes d’anaphylaxie qu’il faut craindre.
Toutefois, des différences concernent la nature de l’antigène et la présence Elle peut être, en effet, le premier symptôme d’un choc ou d’un angioœdème
d’IgE spécifiques portées par les cellules de Langerhans. En effet, chez menaçant.
l’atopique, les cellules dendritiques des épithéliums expriment des récepteurs Les antihistaminiques sont le traitement de choix de l’urticaire.
pour les IgE : récepteurs de forte affinité FCe R1 et de faible affinité FCe R2 Chez les sujets porteurs d’urticaire, il faut savoir contre-indiquer
ou CD23. L’expression de ces récepteurs varie en fonction de l’administration d’aspirine, d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, de codéine
l’environnement et de l’état de la peau (inflammation) ; le rôle des cytokines et de médicaments histaminolibérateurs. Ces médicaments aggravent bien
IL4, IL3 (produites par les lymphocytes TH2) est important dans l’induction souvent une urticaire mineure en un tableau inquiétant.
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Rouges et bâtons gras pour les lèvres [5, 20, 43, 57, 58, 60, 64]
L’eczéma siège d’abord sur le vermillon, débordant ensuite sur la zone
péribuccale. Ces sticks contiennent :
– des conservateurs (parabens, germal 115, kathon), et antioxydants
(butylhydroxyanisole et butylhydroxytoluène, gallate de propyle) ;
– des parfums ;
– des excipients gras (cires, lanoline), émulsifiants (triéthanolamine,
propylène glycol), colophane, dérivés abiétiques, huile de ricin et cire
d’abeille, ingrédients presque incontournables des bâtons à lèvres...
– des colorants, responsables d’allergies de contact ou de photo-
sensibilisation (éosine, fluorescéine, rhodamine, quinazoline, carmin, rouge
brillant...) ;
6 Tests cutanés montrant une allergie à des composants d’un bâton à lèvres.
– des filtres antisolaires, incorporés aux bâtons photoprotecteurs, qui sont
polysensibilisation à de nombreux pneumallergènes ou trophallergènes et des eux-mêmes des allergènes : benzimidazole, benzophénones,
IgE totales élevées. Le début est souvent précoce dans la vie. La topographie dibenzoylméthane, dibenzylidène camphre, dérivés cinnamiques,
de l’eczéma est évocatrice, touchant les zones convexes surtout chez le oxybenzone.
nourrisson, les grands plis plus tard, et prédomine au visage, au cou et au tronc
à l’âge adulte. Cette notion n’élimine pas la possibilité d’association avec une Vernis à ongles et durcisseurs [20, 60]
allergie de contact à des topiques (bâtons à lèvres) (fig 5, 6) ou à des aliments, Ils sont générateurs d’eczéma de la face et du cou, mais parfois limité aux
cas non exceptionnel chez l’atopique. lèvres. L’allergène habituel est la résine toluène sulfonamide formaldéhyde ;
Diagnostic différentiel la résine alkyde des vernis hypoallergéniques n’est qu’exceptionnellement en
cause ; colophane, colorant, nickel y sont aussi des allergènes.
Qu’il s’agisse de forme aiguë ou chronique, il faut différencier ces chéilites
des dermoépidermites infectieuses qui peuvent aussi les compliquer Pâtes dentifrices et solutions pour bains de bouche [73, 81, 86]
(impétigénisation).
Zones exposées, les lèvres peuvent être le siège d’eczéma par mécanisme Les dentifrices sont rarement à l’origine d’allergies de contact (eczémas
phototoxique ou photoallergique lié à un médicament administré par voie débordant alors souvent les lèvres), toutefois ils contiennent un grand nombre
générale ou à un photoallergène de contact. d’allergènes (fig 7) :
Les chéilites desquamatives ou « desquamation persistante des lèvres » font – conservateurs sensibilisants comme parabens, benzoates, isothiazolinones,
discuter diverses dermatoses : origine physique (froid, chéilite actinique) ou chlorhexidine, formol, triclosan, salol...
chimique (rétinoïdes), tabagisme, voire psoriasis, lichen plan ou lupus – parfums, correcteurs du goût : essences balsamiques, essences naturelles
érythémateux chronique, ou encore chéilite factice, diagnostic de menthe, badiane, anis, vanille, cannelle, thym, essences chimiques comme
d’élimination [39]. les dérivés cinnamiques, limonène, menthol, eugénol, géraniol, girofle...
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Autres allergènes
Enfin, d’autres allergènes sont contenus dans les cosmétiques pour le visage :
les eaux de toilette et des objets divers qui peuvent être portés à la bouche
dans des activités domestiques, professionnelles ou de loisirs. Les allergènes
responsables sont par exemple le nickel (bâtons à lèvres, épingles, pièces,
clés), les caoutchoucs (tétine), les bois (anche ou embouchure des instruments
à vent), les autres métaux, les matières plastiques (stylos), la colophane
(papier gommé...) mais aussi les colles, les tabacs (en particulier
aromatiques), les embouts de pipe ou de fume-cigarette et même les brosses à
dents [13, 53].
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Les résines acryliques : leur responsabilité est controversée dans les Tests utilisés dans le diagnostic de l’allergie immédiate
stomatites des porteurs de prothèse adjointe (surtout supérieure chez les et de l’anaphylaxie
femmes de plus de 50 ans). Cette allergie est considérée comme
exceptionnelle. Théoriquement sont allergisants les monomères : triéthylène Ces tests à lecture immédiate sont utilisés dans le cas de symptômes
glycol diméthacrylate (TEGDMA), éthylène glycol diméthacrylate évocateurs d’allergie IgE dépendante : urticaire, œdème de Quincke, choc...
(EGDMA), bisphénol A diméthacrylate (bis GMA), méthacrylate de méthyle, Ils doivent être réalisés à distance de tout traitement antihistaminique qui
NN-diméthyl-paratoluidine, et les adjuvants de polymérisation, inhibiteurs et négativerait la réaction.
initiateurs (peroxyde de benzoyle, hydroquinone, pyrogallol). Mais d’autres Méthodes : on peut utiliser dans un premier temps les épidermotests sans
allergènes peuvent être accusés (des plastifiants comme les phtalates, le effraction cutanée avec lecture immédiate ; une réponse papuleuse fait la
formol ou des agents de texture prévenant le craquellement). Les pigments preuve d’une urticaire de contact (cas de certains aliments, cas du latex).
sont exceptionnellement en cause : les sels de cadmium, bien qu’à l’origine Le prick test est la technique la plus utilisée : on effectue une effraction
de fréquents tests positifs probablement d’origine irritative, ne sont pas cutanée sur la peau saine de l’avant-bras ou du dos avec une aiguille calibrée
responsables en général d’allergie de contact [2, 31, 35, 74]. en métal ou en plastique. Les réactifs sont des solutions glycérosalines
L’usage des résines polymérisées à chaud rend peu probable le contact d’un commercialisées d’allergènes, parfois des préparations extemporanées. La
monomère sensibilisant avec la muqueuse buccale. Responsables de lecture en 15 à 20 minutes mesure la papule et l’érythème par comparaison
phénomènes irritatifs précoces, ces monomères libres sont rapidement dilués avec les solutions de contrôle positive (histamine ou codéine) et négative
en bouche. (diluant). C’est une technique simple, semi-quantitative, sans risque si l’on
utilise des concentrations bien codifiées d’allergènes.
Toutefois, en vieillissant, la résine peut acquérir des propriétés
sensibilisantes ou s’imprégner d’allergènes médicamenteux ou de produits L’intradermoréaction est à présent moins utilisée. En effet, elle expose plus
volontiers à des réactions systémiques, toutefois les concentrations des
d’hygiène. En réalité, les symptômes attribués à ces prothèses surviennent
allergènes sont ici 100 à 1 000 fois plus faibles. Cette technique permet de
rarement tardivement après de nombreux mois ou années d’usage d’une
déterminer le seuil de réaction. Elle consiste à injecter en intradermique stricte
prothèse bien tolérée. Celle-ci peut alors devenir responsable de signes 0,05 mL de solution aqueuse d’allergène commercial spécifiquement préparé.
subjectifs (brûlure linguale ou palatine) isolés ou s’accompagnant d’une Cette technique est utilisée pour les venins d’hyménoptères et certains
stomatite. Ailleurs, c’est une stomatite érythémateuse simple sans symptôme médicaments comme les myorelaxants (curares).
qui est dépistée.
C’est à l’occasion de manifestations précoces, de 6 à 48 heures après la mise
en place d’une nouvelle prothèse, problème réglé ensuite par changement de Tests utilisés dans l’hypersensibilité retardée
matériau ou recuisson de la prothèse, que l’on met le plus souvent en Eux aussi compléments des données de l’examen clinique et de l’anamnèse,
évidence le rôle d’un allergène. Il s’agit en général de rougeurs diffuses de la ils visent à confirmer le mécanisme d’hypersensibilité retardée et à démontrer
muqueuse buccale, parfois d’érosions, plus rarement avec une diffusion une étiologie. Une stomatite, un eczéma de contact ou des lésions lichénoïdes
régionale à type d’œdème facial. L’épreuve du vernis isolant est, dans ces sont explorées essentiellement par les tests cutanés (épidermotests) ou des
cas, utile. Les réparations de prothèses utilisant une polymérisation à froid tests muqueux.
souvent incomplète sont à risque d’irritation autant que d’allergie. Les Tests épicutanés : il s’agit de reproduire en miniature un eczéma par contact
stomatites sous-prothétiques sont bien plus souvent en rapport avec d’autres avec l’allergène responsable de la stomatite ou de la dermatose étudiée. On
étiologies comme nous l’avons vu précédemment et auxquelles il faut ajouter applique sur la peau saine du dos une petite quantité du (ou des) allergène (s)
le rôle des produits adhérents pouvant contenir des substances allergisantes suspecté (s) à une concentration et dans un véhicule adaptés, de manière à
comme la colophane, la gomme arabique, des colorants ou arômes. Comme révéler l’allergie sans risque d’induire un effet irritant ou toxique. L’occlusion
ces produits sont destinés à maintenir en place une prothèse mal adaptée, la est obtenue à l’aide d’un adhésif hypoallergénique (plusieurs dispositifs sont
multiplicité des facteurs dans ces cas rend le diagnostic étiologique d’autant commercialisés). Ces tests sont maintenus en place 48 heures et la lecture des
plus difficile. résultats se fait dans l’heure qui suit leur retrait. Un deuxième contrôle est en
général utile au troisième ou au quatrième jour. Leur codification est soumise
Médicaments à usage local [20, 43, 60] à des règles strictes (tableau I).
Ils se présentent sous forme de pommades, pastilles, collutoires... Parmi La notion de prurit au siège d’un test cliniquement positif est un élément
ceux-ci, les antibiotiques (bacitracine, néomycine, auréomycine) et important.
sulfamides sont les plus à risque de sensibilisations. Le sont également les Les allergènes ou réactogènes le plus souvent utilisés sont des allergènes
antifongiques, les antiseptiques (organomercuriels, chlorhexidine, produits standardisés (dilution et véhicule) selon un consensus international. On teste
iodés, hexamidine...) mais aussi les anti-inflammatoires y compris les habituellement une batterie standard qui permet de relever les causes les plus
corticoïdes à usage local comme le pivalate de tixocortol, les antiviraux, courantes d’allergie (tableau II).
voire le lysosyme et surtout les anesthésiques de contact (cf infra). La On peut y adjoindre des métaux (tableau III) (fig 9), des matières plastiques
propolis utilisée dans des pastilles pour la gorge par exemple est un puissant (tableau IV) ou encore des antibiotiques, des antiseptiques, des parfums et
sensibilisant. Tous ces produits peuvent être associés à des conservateurs, à arômes, voire des conservateurs et autres composants des excipients des
des parfums ou arômes allergisants appartenant aux familles citées cosmétiques (lorsqu’il s’agit de chéilite) ou de produits d’hygiène [56, 78]. On
ci-dessus [14, 17, 84]. peut tester aussi la poudre de meulage d’une prothèse. Le testage d’un
dentifrice, de la prothèse entière telle que, l’adjonction de salive, sont des
techniques peu fiables du fait de fréquents faux positifs par irritation ou
Méthodes d’exploration macération, mais aussi peu sensibles. Ces difficultés de réalisation justifient
un opérateur entraîné.
Une fois suspectée, la preuve de l’étiologie peut être apportée par des moyens
d’investigation cliniques et éventuellement biologiques dont le choix dépend Interprétation des résultats
de l’aspect des lésions et de leur mécanisme suspecté. Les lèvres, les parties
molles, les glandes salivaires peuvent être concernées par les manifestations Des conditions des tests dépend leur fiabilité. Ils doivent être faits à distance
d’origine allergique accompagnées ou non de manifestations respiratoires, d’une poussée évolutive ou d’une maladie aiguë, dans une zone de peau sans
digestives, cutanées ou systémiques, qui sont autant d’éléments d’orientation
Tableau I. – Codification des tests épicutanés.
pour une origine allergique.
Un interrogatoire minutieux, un examen soigneux permettent donc de - pas de réaction
+ érythème simple
conclure ainsi à un type clinique de manifestation compatible avec une origine ++ érythème et œdème
allergique. L’évolution et en particulier la récidive lors de l’exposition à +++ idem avec vésicules
l’allergène et la guérison lors de l’éviction sont les éléments les plus
importants à relever alors que le terrain atopique n’est pas un facteur de risque Tableau II. – Batterie standard européenne.
reconnu de l’hypersensibilité retardée.
1 Bichromate de potassium 9 Quinoline mix 17 Fragrance mix
Les éléments cliniques permettent donc de choisir les tests utilisés. Les tests 2 Néomycine 10 Baume du Pérou 18 Lactone mix
cutanés ou muqueux sont toujours orientés par la topographie des lésions, 3 Thiuram mix 11 IPPD 19 Quaternium 15
leurs circonstances de survenue et leur mode évolutif. Ces méthodes 4 PPD base 12 Lanoline 20 Nickel (sulfate)
5 Cobalt (chlorure) 13 Mercapto mix 21 Kathon
requièrent une grande rigueur technique : mises en œuvre par un opérateur 6 Benzocaïne 14 Résine époxy 22 Mercaptobenzothiazole
entraîné, elles sont fiables. Elles visent à rechercher la confirmation d’une 7 Formaldéhyde 15 Paraben mix 23 Primine
étiologie et d’un mécanisme physiopathologique : la réponse cutanée ou 8 Colophane 16 p-t-butyl-phénol
muqueuse à l’allergène traduit la sensibilisation de l’individu. PPD : Paraphénylène diamine ; IPPD : Isopropyl PPD.
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Tableau III. – Métaux. Tableau IV. – Matières plastiques et adjuvants (prothèses et obturations).
Sensibilisants possibles Utilisables pour tests Concentration Peroxyde de benzoyle 1%
Hydroquinone 1%
Mercure (Hg) Hg 1% Bisphénol A 1%
Chrome Bichromate de potassium 0,5 % N, N-diméthyl-p-toluidine 2%
Cobalt (Co) Chlorure de Co 1% Méthacrylate de méthyle 2%
Nickel (Ni) Sulfate de Ni 5% Triéthylène glycol diméthacrylate (TEGDMA) 2%
Palladium (Pd) Chlorure de Pd 1% Éthylène glycol diméthacrylate (EGDMA) 2%
Bisphénol A diméthacrylate (bis-GMA) 2%
Allergie rare Utilisables pour tests Concentration
Or Dicyanaurate 0,002 % incorporer l’allergène dans une pâte adhérente (Orabaset) selon la méthode
Aurothiosulfate 0,5 % de Rosenberg en appliquant le mélange sur la face interne de la lèvre
Platine Chloroplatinate 0,25 % préalablement séchée, allergène laissé en place de 1 à 3 heures avec lecture à
Cuivre (Cu) Sulfate de Cu 1%
24 heures. Il n’y a pas de consensus quant à la valeur de ces tests, ni pour le
Autres : béryllium, indium, gallium, molybdène, rhodium, zinc temps de contact, ni pour le délai de lecture. Foussereau a suggéré
l’application d’un film vinylique protecteur (trois couches d’une solution
alcoolique à 10 à 20 % de résine vinylique) à titre d’épreuve d’éviction. Des
substitutions de matériaux peuvent aussi être utilisées. Dans la pratique, ces
tests sont difficilement utilisables et l’enquête rarement conduite à son terme,
de plus il n’y a pas toujours de parallélisme avec les tests cutanés.
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souvent les bêtabloquants et les sels d’or. Leur remplacement par une autre
classe thérapeutique est justifié et prélude la guérison. Il faut en rapprocher
les lésions lichénoïdes de contact décrites en particulier avec les dérivés
mercuriels. Celles-ci sont asymétriques, accompagnées de tests cutanés
positifs et disparaissent elles aussi avec la suppression de la cause locale.
Toxidermies végétantes
Les halogènes comme le brome et l’iode peuvent être à l’origine de bulles
dont le plancher prend un caractère végétant à limites nettes, d’aspect
pseudotumoral, inquiétant, ou en macaron croûteux, brunâtre, violacé ou
encore macéré et suintant sur une base inflammatoire. À l’histologie, une
papillomatose exubérante des crêtes épithéliales, acanthosiques, s’enfonce
dans le tissu conjonctif, avec des clous de kératine, réalisant un aspect
pseudoépithéliomateux et s’accompagnant de microabcès intra- et sous-
épidermiques. Le chorion est le siège d’un infiltrat fait d’éosinophiles et
d’histiocytes à volumineux noyaux. Ces aspects sont surtout marqués dans le
cas des bromides.
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Autres symptômes dont l’origine allergique est allergique. Toutefois, certains patients décrivent comme « aphtes » des lésions
discutée qui sont en fait des papillites et des manifestations d’urticaire de contact
(syndrome de Lessof).
Stomatodynies et glossodynies [30, 67, 76]
Manifestations allergiques
Ces symptômes affectent volontiers la femme et désignent une sensation au niveau des glandes salivaires
subjective de brûlures buccales douloureuses en l’absence de tout signe
objectif. Des signes d’accompagnement sont fréquemment rapportés : Les parotidites allergiques se manifestent par une augmentation brutale du
sécheresse, modification du goût (goût amer ou métallique), troubles du volume d’une ou des deux glandes parotides (plus rarement des sous-
sommeil et comportement alimentaire perturbé. Ces symptômes sont bien maxillaires) avec sensation de tension sans douleur vraie, sans signes
entendu différents du syndrome oral de Lessof (cf supra) aux symptômes généraux d’accompagnement. À l’examen, l’augmentation de volume est
intermittents et directement liés au contact buccal spécifique d’un ou plusieurs ferme, homogène, non dure, sans point douloureux. À l’origine du canal de
aliments. En pratique, avant de porter le diagnostic de glossodynies Sténon, parfois tuméfié, la salive est normale.
(symptômes subjectifs limités à la langue) ou de stomatodynies ou orodynies L’évolution est spontanément régressive en quelques heures. Ce caractère
(en cas de symptômes plus diffus), la démarche diagnostique doit être fugace et la récidive qui se fait dans un délai variable sont les éléments les
systématique : vérifier l’absence de lésion objective, la bonne adaptation des plus évocateurs d’une origine allergique faisant reconsidérer les diagnostics
prothèses, traiter une infection (candidosique par exemple) éventuellement initialement portés, d’oreillons par exemple, et rejeter des étiologies plus
associée, s’assurer de l’absence de carence vitaminique ainsi que d’allergie préoccupantes d’anomalie parotidienne. La notion de terrain personnel ou
de contact à une prothèse ou à des produits d’hygiène buccodentaire. En cas familial d’atopie, de signes d’allergie associée (rash) ainsi que l’éosinophilie
de xérostomie, son caractère primitif ou secondaire doit être précisé ; en effet, sanguine parfois élevée et surtout salivaire sont à retenir et font porter le
les psychotropes sont fréquemment à l’origine d’aggravation des symptômes diagnostic de « parotidite éosinophilique ». La démonstration d’une cause
subjectifs sur ces terrains fragiles. Pour le traitement, celui de la composante alimentaire ou médicamenteuse (méthyldopa, nitrofurantoïne, nifédipine,
anxiodépressive souvent présente permet d’obtenir en règle une réduction de phénytoïne, lithium, oxyphénylbutazone, naproxène) ou encore infectieuse
la symptomatologie. Ainsi, ce diagnostic de paresthésies buccales est parfois faite mais bien souvent le bilan allergologique n’est pas
psychogènes est un diagnostic d’élimination. contributif [36].
Macrochéilite et macroglossite [49, 52, 54, 55, 61, 72] Infection et allergie
Ces augmentations de volume de la langue et/ou des lèvres peuvent apparaître Le rôle de l’allergie microbienne et fongique ne fait aucun doute dans un
au décours immédiat d’un épisode infectieux aigu, rhinopharyngé ou certain nombre de manifestations stomatologiques. Toutefois, leur
gingivodentaire. En règle cependant, on retrouve plus souvent des foyers mécanisme suscite de nombreuses controverses. Les bactéries colonisant les
infectieux chroniques, torpides et souvent négligés car peu ou non évolutifs. voies aérodigestives supérieures sont très nombreuses, leur pouvoir
La macrochéilite du syndrome de Melkersson-Rosenthal est attribuée dans antigénique est puissant. Il est d’observation clinique courante de voir
certains cas à un phénomène allergique : allergie alimentaire par exemple s’améliorer ou guérir des manifestations d’allure allergique après la cure de
(avec à l’appui de ce diagnostic étiologique des tests de provocation positifs) foyers infectieux ou par l’amélioration de l’hygiène buccodentaire. C’est le
(fig 11) ; dans d’autres cas, c’est une allergie de contact qui est à l’origine de cas de certaines chéilites angulaires ou perlèches à type d’eczéma chez les
ces manifestations chroniques. Ailleurs, une candidose chronique, une sujets à hygiène buccodentaire déficiente [40, 46].
infection bactérienne ou un herpès récidivant sont en cause. Dans la plupart
des cas, ce syndrome semble rester idiopathique. Bien entendu, il faut
éliminer les autres causes d’infiltration chronique de la face (lymphome, Que penser du rôle d’une pathologie
sarcoïdose, rhinosclérome...). buccodentaire dans des symptômes cutanés
à distance ?
Aphtes
La responsabilité d’un foyer infectieux dans l’entretien d’une urticaire, d’un
Les aphtes vrais ou aphtes vulgaires sont des ulcérations rondes ou ovalaires eczéma (dyshidrose ou eczéma nummulaire par exemple), d’un œdème de
de quelques millimètres, cernées par une aréole érythémateuse ; le fond Quincke est possible bien que rarement démontrée par la guérison de la
rapidement creusé prend une teinte jaunâtre caractéristique. La douleur est un dermatose en quelques jours ou en quelques semaines après cure du foyer
élément majeur. D’autres types d’aphtes sont décrits : aphtes miliaires, dentaire. Le caractère multifactoriel de ces affections rend l’interprétation de
aphtose géante ou périadénite de Sutton avec aphtes mutilants laissant des l’évolution très délicate. On ne peut non plus ignorer la responsabilité
cicatrices rétractiles ; ces aphtes sont d’évolution souvent durable, un d’antigènes infectieux microbiens ou fongiques dans des maladies oculaires
processus immunoallergique est souvent incriminé (vascularite, facteurs comme uvéite et kératite, ou articulaires (rhumatisme articulaire aigu),
infectieux locorégionaux). Certaines toxidermies peuvent prendre l’aspect rénales (glomérulonéphrite)... Les foyers stomatologiques (parodontopathie,
d’aphtes parfois difficiles à distinguer des lésions aphtoïdes survenant au kystes apicaux) sont des responsables fréquents de ces affections qui
cours de la rectocolite ulcérohémorragique ou de la maladie de Crohn guérissent parfois après cure de ces foyers.
(nicorandil). La maladie de Behçet est caractérisée par une aphtose bipolaire, Des foyers candidosiques buccaux sont évoqués comme responsables à
des aphtes cutanés et des localisations viscérales (oculaires et neurologiques) distance d’eczémas palpébraux, dyshidrose, urticaire chronique et œdème de
qui font la gravité de son pronostic. Les aphtes sont bien rarement d’origine Quincke, aphtose, manifestations muqueuses diverses.
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Allergie et anesthésie
Références ➤
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