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1998.

03
Les enseignants des établissements d’enseignement privé (sous
contrat d’association avec l’État) : une « relation de travail » de droit
privé ou de droit public?
Laurence Gillet
Titulaire du D.E.S.S. Management avancé des ressources humaines et des relations d’emploi

Résumé : La question de la nature de la « relation de travail » entre les enseignants et les


établissements d’enseignement privé sous contrat d’association avec l’État, et ses effets sur ces
établissements, avait été, initialement, clairement tranchée par la loi du 31 décembre 1959, dite
« loi Debré ». Ce texte, créateur des contrats d’association, faisait en effet clairement appa-
raître l’État comme employeur. Cependant, au fil des années, les évolutions de la jurisprudence
et l’émergence des nouveaux effets de cette relation employeur/employé ont amené à une situa-
tion peu claire, où diverses interprétations coexistent et évoluent, aussi bien dans les décisions
des différents ordres de juridiction, qu’en doctrine et dans la pratique des établissements. Près
de 90000 enseignants, qui encadrent près de 17 % des effectifs scolarisés en France, exercent
actuellement dans ces établissements, qui sont, à plus de 95 % catholiques (même s’il existe
d’autres établissements : laïcs, autres confessions).

Aborder la nature de cette « relation de travail » implique d’examiner la procédure de recr-


utement des maîtres (à laquelle une attention particulière a été portée, compte tenu à la fois de
ses récentes modifications et de son incidence en tant que premier élément de la relation de
travail), ainsi que les différentes thèses relatives à la nature du contrat de travail des maîtres et
les effets qui en découlent sur les établissements eux-mêmes, tant en ce qui concerne leur fonc-
tionnement que les coûts financiers qu’ils prennent en charge.

Mots clés : contrat d’association, contrat de travail, détachement, établissements


d’enseignement, fonctionnaires, maîtres contractuels, mise à disposition, relation de travail.

Abstract : In 1959, a law governs the relationships between the State and the Private
Éducation System and precises clearly that the State is the the teachers employer. However,
these teachers are not civil servants but are subjected to special rules. Progressively, trials and
new laws have created a complex situation and Private Éducation System has to face up to news
obligations, as if it was the real employer. In fact, the issue is who is the real employer : the
school or the State, and what are the limits of their respective responsabilities.

Keywords : Private Éducation System, Work Contract, State-Employed Teachers.


Le texte juridique de base est la loi 59-1557 du 31 décembre 1959, dite « loi Debré ». Cette
loi a répondu à un « besoin matériel à la fois pour l’enseignement public et pour l’enseignement privé. Pour
l’Éducation Nationale, l’objectif principal et immédiat consistait à faire face à la vague démographique (génération
de 1945-1948) qui, dans les années 1958-1962, devait déferler de l’enseignement élémentaire sur l’enseignement
secondaire. Or, ce dernier est beaucoup plus coûteux sur le plan des charges de fonctionnement et d’investissement.
L’État a atteint cet objectif au prix d’un effort considérable d’investissement dans l’enseignement public et en
faisant appel au concours de l’enseignement privé, qui, dans le même temps, se heurtait à des difficultés financières
(cf. nécessité d’assurer des rémunérations compatibles avec l’augmentation du niveau de vie national et de faire
face aux investissements engendrés par les évolutions de la pédagogie et les mouvements d’urbanisation). C’est
dans cette conjoncture que la loi Debré est venue assurer à l’enseignement privé une prise en charge partielle de ses
dépenses de fonctionnement, dispensant ainsi l’État de consentir un effort supplémentaire d’investissement auquel
serait venu s’ajouter le poids de charges de fonctionnement à taux plein »1.
1. Nicole Fontaine, « la liberté d’enseignement », UNAPEC, 1983, p 9-10.
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La loi Debré prévoit quatre possibilités pour les établissements d’enseignement privé :
- les établissements hors contrat : (article 2) sont totalement autonomes financièrement,
l’État y exerçant un contrôle restreint (ordre public, prévention sanitaire,…) où l’admin-
istration scolaire s’en tient à de simples vérifications relativement formelles,
- les établissements purement et simplement intégrés à l’enseignement public, à leur
demande, avec transfert de propriété des locaux (article 3),
- les établissements liés à l’État par contrat simple (article 5). Ce régime a été appliqué
aux établissements secondaires jusqu’à la fin de l’année scolaire 1979-1980 et est depuis
limité aux établissements du premier degré. Dans ce cadre, bien que rémunéré par l’État,
le maître se trouve sous l’autorité directe et unique du chef d’établissement. Ce dernier
dispose donc du droit de rompre le contrat de travail selon les règles de droit commun,
- les établissements liés à l’État par contrat d’association. L’article 4 de la loi prévoit que
les établissements d’enseignement privé du premier et du second degré peuvent demander
à passer avec l’État un contrat d’association à l’enseignement public (portant sur tout ou
partie des classes) s’ils répondent à un besoin scolaire reconnu. Dans ce cadre, l’enseigne-
ment est dispensé selon les règles et les programmes de l’enseignement public. Il est
confié, en accord avec la direction de l’établissement, soit à des maîtres de l’enseignement
public, soit à des maîtres liés à l’État par contrat, pour lesquels l’État prend en charge les
salaires ainsi que les charges sociales et fiscales. Les dépenses de fonctionnement des
classes sous contrat sont prises en charge dans les mêmes conditions que celles des classes
correspondantes de l’enseignement public1.
C’est ce dernier cas qui s’applique aux établissements du second degré. Dans ces établisse-
ments d’enseignement privé sous contrat d’association, plusieurs statuts peuvent coexister au
sein de la catégorie que constituent les enseignants :
- les enseignants hors contrat. Il s’agit des enseignants exerçant dans les classes hors
contrat, donc non prises en charge par l’État. Ces enseignants sont ainsi des salariés de
l’établissement, tout comme les personnels non enseignants,
- les enseignants fonctionnaires titulaires de l’enseignement public, qui peuvent être
détachés dans un établissement privé, dans le cadre du mouvement annuel des enseignants
(cf. vœux formulés). Ces enseignants restent membres de l’enseignement public et contin-
uent à être régis par leur statut propre, même s’ils sont placés sous l’autorité et la respon-
sabilité du directeur de l’établissement où ils exercent,
- les enseignants de statut Éducation Nationale, sous contrat avec l’État, relevant du droit
public. Ce sont des agents non titulaires de l’État, assimilés pour leur rémunération à des
catégories d’enseignants fonctionnaires, et qualifiés de « maîtres contractuels » (par
référence au contrat d’association signé par l’établissement où ils exercent). Ils ne béné-
ficient pas du statut général de la Fonction Publique, mais du régime général de la Sécurité
Sociale,
- les enseignants de statut mixte, qui renvoient à plusieurs situations. Dans certains cas, il
s’agit d’enseignants qui exerçaient dans l’établissement avant que celui-ci ne signe son
contrat d’association avec l’État, et qui ont ensuite signé un contrat individuel avec
l’Éducation Nationale. Dans un but de préservation des avantages acquis, et par déroga-
tion au droit public, le contrat initial de droit privé a été maintenu pour la partie de droits
non repris par l’Éducation Nationale. Cette situation conduit donc à un statut dit
« mixte », où les intéressés sont soumis aussi bien au droit public qu’au droit privé. Dans
d’autres cas, il s’agit de personnels cumulant des heures sous contrat d’association et des
heures hors contrat (heures de cours, heures de surveillance,…), ou des heures liées à des
services administratifs, ou les trois.

1. Ceci se traduit, en fait, par une prise en charge (cf. forfait d’externat) effectuée :
- partiellement par l’État, à hauteur de 80 %, avec un calcul effectué par rapport aux dépenses correspondantes
de rémunération des personnels non enseignants des établissements publics,
- partiellement par la Région en ce qui concerne les lycées (cf. principe de segmentation introduit par les lois
de décentralisation) sur la base du coût réel d’un élève correspondant de l’enseignement public.
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Quel que soit leur statut, le service des enseignants est soumis aux mêmes obligations. Il se
compose de « diverses tâches et responsabilités dont les principales sont les heures de cours (dont le nombre va-
rie selon les degrés et les effectifs), les réunions de conseil de classe (et, le cas échéant, du conseil de discipline),
les réunions de coordination des équipes pédagogiques, les visites et déplacements pris ou non sur le temps de ser-
vice hebdomadaire, le suivi individuel des élèves, la formulation de notes et appréciations pédagogiques, la prépa-
rations des cours, et la correction des copies et des examens »1.
Cette présentation des caractéristiques des établissements d’enseignement privé sous contrat
d’association trace, a priori clairement, l’articulation des responsabilités entre l’État et l’établis-
sement. Cependant, dans la pratique, cette frontière n’est pas aussi claire, ni aussi bornée dans
les différents actes du déroulement de la carrière des professeurs sous contrat.
Ces questions, qui ont amené à de nombreuses saisines des différents ordres de juridiction
(la détermination de la juridiction compétente étant en elle-même un problème…), ont conduit
à une construction essentiellement jurisprudentielle, qui tend de plus en plus à « privatiser » la
relation entre le maître et l’établissement, au détriment d’une « publicisation » qui semblait dé-
couler clairement des textes de base, donc de la loi Debré et des textes qui la complètent. La
question se pose donc de savoir quelle est la nature exacte de la relation de travail au nom
de laquelle les maîtres sous contrat d’association exercent dans leurs établissements. et les
responsabilités de chacun des acteurs qui y sont impliqués.

1 Procédure de recrutement des enseignants de l’enseignement


prive sous contrat d’association
Le recrutement est le premier acte réalisé par un employeur en vue d’aboutir à la mise en œu-
vre d’un contrat de travail et à la réalisation d’une prestation de travail. Cependant, dans le cas
des enseignants des établissements privés sous contrat d’association, cette linéarité n’est pas
forcément aussi évidente, et la procédure de recrutement en elle-même comporte des particula-
rités qui ne sont pas sans incidence sur la relation de travail proprement dite, voire sur son exé-
cution.

1-1 Ouverture des IUFM aux maîtres du privé


Créés en 1989 et ouverts depuis 1991, les IUFM ont été ouverts aux maîtres du privé à la
suite de l’accord du 11 janvier 1993, signé entre le Ministre de l’Éducation Nationale et le Se-
crétaire Général de l’Enseignement Catholique, qui a été traduit par un décret en date du
18 mars 1993. Ce texte prévoit que les dispositions négociées avec le seul enseignement catho-
lique s’appliquent à l’ensemble de l’enseignement privé2. Ces nouvelles modalités s’articulent
autour de l’obligation d’être détenteur d’un concours de l’Éducation Nationale pour exercer
dans un établissement d’enseignement privé (cf. concours propre au privé, avec mêmes épreu-
ves que pour le public).
Cette mise en application va s’effectuer de façon différente selon que l’enseignement catho-
lique est concerné ou non.

1-2 Mise en œuvre au sein de l’enseignement prive catholique


Pour la mise en œuvre des accords signés avec le gouvernement, l’enseignement catholique
a confié une mission supplémentaire à l’organisme qu’il avait créé initialement pour gérer la
seule formation continue de ses maîtres3, et a créé en son sein une structure spécifique, le SIAP-
FI (Service Inter Académique pour la Formation Initiale).

1. Jean-Yves Raulet, « le secteur scolaire libre — Les APEL », Belfond, 1992, p 14.
2. « le Ministre d’État, Ministre de l’Éducation Nationale et de la Culture étend le présent accord à l’ensemble des
établissements d’enseignement privé sous contrat ».
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La formation en IUFM des maîtres du privé s’organise de la façon suivante. L’année de


préparation au CALA (Concours d’Accès aux Listes d’Aptitude) correspond à la première an-
née d’IUFM. Elle est organisée, d’une part, par l’IUFM pour la formation « universitaire » (4/5
du temps), et, d’autre part, par le SIAPFI qui fait appel aux centres de l’enseignement catholique
pour la formation pédagogique et professionnelle (1/5 du temps). Les étudiants ne perçoivent
pas d’allocation, mais ils peuvent obtenir de l’État une bourse d’étudiant, s’ils en remplissent
les conditions. En fin d’année, ils passent le CALA, concours qui a lieu aux mêmes dates, avec
les mêmes épreuves et les mêmes jurys que les concours publics (CAPES, CAPET, PLP2). Il
n’est pas possible de se présenter aux deux concours à la fois.
L’année probatoire est ensuite ouverte aux étudiants ayant réussi le CALA. Les dominantes
de cette deuxième année sont inversées : 1/5 pour la formation universitaire et 4/5 pour la for-
mation générale et professionnelle. Durant cette deuxième année, les étudiants ont un contrat
provisoire, ils sont certifiés stagiaires (ou PLP2 stagiaires), rémunérés, et effectuent une part im-
portante de l’année en stage en établissement.
En fin de seconde année, après la réussite au CAFEP, les certifiés stagiaires sont nommés
par le Recteur à un emploi d’enseignant du second degré et obtiennent un contrat définitif dès
leur entrée en fonction, à parité de service et de rémunération avec leurs collègues du public.
Au delà, l’enseignement catholique a également dû raisonner, et intégrer à sa procédu-
re, un certain nombre de difficultés (traditionnelles de l’enseignement catholique, ou géné-
rées par la mise en application pratique de l’accord) :
- Le nombre de postes à pourvoir doit être déterminé en prenant en compte les besoins des
établissements et a donné lieu à la mise en place de la procédure dite du pré-accord. L’idée
de base est que le chef d’établissement peut s’engager en termes de nombre de postes, ce
qui permet de calculer le nombre de postes à ouvrir au concours. En conséquence, avant
de s’inscrire, le candidat demande un pré-accord aux chefs d’établissement, constitués en
CAAC (Commissions Académiques de l’Accord Collégial). Ces CAAC sont composées
de chefs d’établissement du second degré, mandatés par les syndicats de chefs d’établisse-
ment représentés au CNEC (Comité National de l’Enseignement Catholique). Leur
accord assure au candidat qu’après sa certification, il sera nommé sur un emploi avec un
contrat définitif dans un établissement de l’académie pour laquelle il a sollicité l’accord
collégial, ou à défaut dans toute autre dans laquelle sera disponible un emploi. La CAAC
se prononce avant l’inscription au concours pour chaque candidat qui l’a sollicitée
Cette procédure prend toute son importance pour les candidats, « assurés » de trouver un
poste à leur sortie d’études (et de concours), d’autant que le bénéfice du concours ne peut
être conservé que si le lauréat est en poste au 1er octobre de l’année d’obtention de son
CAFEP.
- La situation des professeurs qui sont déjà en poste a également été raisonnée. En effet,
à la date d’entrée en vigueur de la nouvelle procédure, de nombreuses personnes
exerçaient dans l’enseignement privé en étant uniquement titulaires d’une « délégation
rectorale », essentiellement car elles ne détenaient pas les titres nécessaires pour bénéfi-
cier d’un contrat. Ces délégations rectorales correspondent en fait à des « contrats à durée
déterminée », renouvelées pour chaque année scolaire, tant qu’une personne titulaire d’un
contrat n’était pas affectée sur le poste ainsi occupé. La mise en place du CAFEP a
précarisé totalement la situation de ces personnes, d’autant qu’elle se conjugue avec une
situation économique difficile au plan national, qui conduit de nombreux jeunes diplômés
(parfois sur diplômés d’ailleurs) à chercher à intégrer l’enseignement, en attendant de
trouver un emploi correspondant davantage à leur cursus et à leurs aspirations (en termes
de postes comme de salaires).

3. L’UNAPEC (Union Nationale pour la Promotion Pédagogique et Professionnelle dans l’Enseignement Catho-
lique), au plan national, et les ARPEC (Associations Régionales pour la Promotion Pédagogique et Profession-
nelle dans l’Enseignement Catholique), au plan régional.
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Face à ce problème, l’UNAPEC a développé une importante politique d’aide à la prépa-


ration de diplômes universitaires, avec octroi de congés à la clef (cf. congés de formation
rémunérés pour le stagiaire et prise en charge de la rémunération du remplaçant pendant
la durée de l’absence). Une fois satisfaite la condition de titre, il reste à ces enseignants à
satisfaire à l’obligation d’obtention du CAFEP.
Dans le même ordre d’idées, les enseignants déjà titulaires d’un contrat qui souhaitent
faire évoluer leur situation (ou qui souhaitent changer de discipline) doivent obligatoire-
ment se présenter au CAFEP.
En conséquence, il existe trois catégories de lauréats du CALA admis à préparer le CAFEP :
- Les lauréats externés. Ils ont déjà un contrat provisoire ou définitif dans la même disci-
pline. Ils restent alors sur leur poste et préparent une inspection qui permettra la validation
de leur CAFEP. Ils préparent généralement le CALA en « candidats libres » sans
s’inscrire en IUFM.
- Les lauréats externables. Ce sont les lauréats, soit qui ont déjà un contrat mais qui ont
réussi le CALA dans une autre discipline, soit qui n’ont pas de contrat mais ont effectué
au service d’enseignement équivalent à un temps complet dans les deux années précédant
le concours. S’ils ne peuvent bénéficier d’un poste vacant, où s’ils le souhaitent, ces
lauréats peuvent être certifiés stagiaires.
- Les lauréats certifiés stagiaires. Ce sont les lauréats qui ne correspondent pas aux deux
catégories précédentes. En deuxième année, ils sont en formation à temps plein, rattachés
administrativement à un établissement et rémunérés comme certifiés stagiaires.

1-3 Mise en œuvre au sein de l’enseignement prive non catholique


Lors de la signature des accords Lang/Cloupet, les établissements privés non catholiques se
sont trouvés mis devant un fait accompli et devant un système raisonné par et pour l’enseigne-
ment catholique, au nom de sa prédominance (plus de 95 % des établissements privés relèvent
de l’enseignement catholique). Tenus de se conformer aux nouveaux textes, les établissements
non catholiques se sont vite trouvés dans une situation difficile, car ils ne pouvaient pas, compte
tenu de leur poids relatif, mettre en place une structure aussi élaborée que celle créée par l’en-
seignement catholique, tout en se trouvant confrontés à la nécessité d’assurer le recrutement de
leurs maîtres.
Pour ce faire, l’enseignement privé non catholique a exploré successivement deux
pistes :
- Confier la gestion de la formation initiale des maîtres aux organismes jusqu’alors
chargés de la formation continue, sur le même principe que celui retenu par l’enseigne-
ment catholique. C’est la solution retenue par l’enseignement israélite, même si, à l’heure
actuelle, cet accord n’a pas encore porté ses fruits, les établissements israélites accueillant
de nombreux maîtres du public demandant à être affectés dans le privé1. Les autres organ-
ismes chargés de la formation continue d’autres établissements privés ne disposent pas
d’une « surface » suffisante pour mettre en place une telle solution (cf. notamment
problèmes financiers, nombre restreint de professeurs à recruter chaque année, diversité
des disciplines concernées).
- Se rapprocher de la structure mise en place par l’enseignement catholique. Cependant,
les tentatives de rapprochement qui ont eu lieu n’ont pas pu être concrétisées, trop de
questions de fond comme de forme, restant en suspens.
Les établissements non catholiques ont donc dû mettre en place des solutions palliatives, à
la fois pour pourvoir leurs postes vacants et pour répondre au désir de faire évoluer leur situation
administrative manifestée par certains maîtres en poste.

1. La procédure d’affectation dans le privé de maîtres titulaires de l’enseignement public est expressément prévue
par la loi Debré. Elle est gérée directement par les services ministériels, et requiert l’accord du maître et du chef
d’établissement
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Ce second point a été le plus simple à résoudre, le système adopté par l’enseignement catho-
lique étant tout à fait transposable, et cette transposition ne nécessitant pas la mise en œuvre
d’une procédure complexe : les maîtres en poste qui ont présenté et obtenu leur CALA en
« candidats libres » sont externés sur leur poste au cours de la deuxième année de formation.
La question du recrutement et de la formation initiale des enseignants reste posée en termes
plus complexes et les solutions dégagées ne paraissent pas devoir pouvoir être pérennisées dans
le cadre d’une situation saine. En effet, les établissements privés non catholiques se trouvent
dans l’obligation de recourir aux mêmes méthodes qu’avant les accords Lang/Cloupet, mais ce,
dans le cadre d’une situation rendue encore plus complexe. Ainsi, l’établissement qui a des pos-
tes à pourvoir, pour lesquels le Rectorat ne lui fait pas de proposition d’affectation, doit assurer
la procédure de recrutement d’un maître qui sera ensuite recruté par le Rectorat sur la base d’une
« délégation auxiliaire » uniquement valable pendant une année scolaire, compte tenu des cri-
tères de titres, de nationalité et d’aptitude identiques à celles requises pour se présenter aux con-
cours de l’Éducation Nationale. La seule possibilité d’évolution de ces délégués auxiliaires tient
à la réussite à un concours, faute de quoi la reconduction annuelle de leur délégation auxiliaire
est conditionnée par l’absence de nomination d’un lauréat du CAFEP, ceci en prenant en comp-
te toute la logique du « concours » par rapport à celle de « l’examen » (cf. nombre de postes
ouverts et nombre de candidats)1.
Le délégué auxiliaire se trouve donc dans l’obligation de réussir à un concours, où il se trou-
ve en concurrence avec des stagiaires d’IUFM, beaucoup mieux préparés que lui aux preuves
écrites du CALA, qui sont essentiellement liées à des domaines universitaires, alors qu’il a pré-
paré ces épreuves en « candidat libre ».
Les établissements sont également confrontés à des difficultés en ce qui concerne le renou-
vellement des délégations auxiliaires. En effet, lorsque des postes sont vacants, le chef d’étab-
lissement peut souhaiter demander au Rectorat de reconduire les délégués auxiliaires qui
exerçaient l’année précédente sur ces postes. Cependant, cette reconduction ne peut être
autorisée par le Rectorat qu’après que tous les lauréats du CAFEP ont été affectés dans les étab-
lissements (cf. obligation pour les lauréats d’être affectés sur un poste au 1er octobre de l’année
d’obtention du concours, faute de quoi le bénéfice de ce dernier est perdu), ce qui n’est générale-
ment connu que fin août. C’est dire l’incertitude qui en découle pour les délégués auxiliaires
concernés, qui, à quelques jours de la rentrée scolaire, n’ont aucune information sur leur
devenir, mais aussi pour les établissements qui ignorent comment seront pourvus leurs postes
vacants. De plus, lorsque l’établissement n’a pas de délégués auxiliaires à proposer pour pour-
voir ces postes vacants, il doit effectuer une procédure de recrutement pour le compte du
rectorat, sans même savoir si le poste concerné est bien vacant…

1-4 Le rôle du chef d’établissement dans le recrutement des maîtres


En tout état de cause, la question finale, au niveau de recrutement des maîtres, concerne le
rôle exact du chef d’établissement. La loi Debré2 avait, lors de son vote, donné lieu à de vifs
débats sur ce point, considéré comme un des éléments clefs de la spécificité du privé : en effet,
le chef d’établissement ne peut se voir imposer la nomination d’un enseignant dans son établis-
1. La rupture par rapport à la situation antérieure tient en fait au fait que, avant l’entrée en vigueur des accords
Lang/Cloupet, un maître titulaire des titres requis et présent sur un poste au jour de la rentrée scolaire, était doté
d’un « contrat provisoire », qui au cours des cinq années suivantes se transformait en contrat définitif, à la suite
d’une inspection (ou d’un concours si le maître souhaitait s’y présenter), ou de façon automatique, s’il n’était
pas inspecté pendant ces cinq années. Le statut précaire, identique à celui d’un contrat à durée déterminée (de
droit privé) d’une année scolaire, reconductible annuellement en l’absence de nomination d’un maître détenteur
d’un contrat, alors appelé « délégué rectoral » était limité aux maîtres ne détenant pas les titres requis (et aux
maîtres intégrant leur poste au cours d’année scolaire, même s’ils détenaient les titres nécessaires : dans ce cas,
cette délégation rectorale se transformait en contrat provisoire dès la rentrée scolaire suivante), ou en ayant un
nombre d’heures inférieur à un demi-service.
2. Article 4 de la loi Debré du 31 décembre 1959 : « dans les classes faisant l’objet d’un contrat, l’enseignement
est dispensé selon les règles et les programmes de l’enseignement public. Il est confié, en accord avec la direction
de l’établissement soit à des maîtres de l’enseignement public, soit à des maîtres liés à l’État par contrat ».
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sement.
Au-delà de l’autorité auprès de laquelle le chef d’établissement rend compte (une autorité pu-
blique s’ajoutant à une autorité privée dans le cas du chef d’établissement privé), l’affirmation
du rôle du chef d’établissement dans la constitution de son équipe pédagogique représente
toute la différence avec les établissements publics, au sein desquels le chef d’établissement n’a
aucun rôle à jouer dans les nominations et les mutations des maîtres1.
Ainsi, le chef d’établissement doit systématiquement faire connaître, dans les 15 jours, son
accord ou son refus quant aux candidatures que l’autorité académique propose pour pouvoir les
postes vacants (l’absence de réponse vaut accord). En cas de désaccord, l’autorité académique
peut soumettre une ou plusieurs autres candidatures, mais les textes restent, à cet égard, parti-
culièrement vagues2 : Un arrêt du Conseil d’État du 15 avril 1988 précise que des services va-
cants ne peuvent en aucun cas être pourvus sans l’accord du chef d’établissement. De plus,
lorsque celui-ci refuse la ou les candidatures que l’autorité académique lui a proposées, il in-
combe à cette autorité d’apprécier, sous le contrôle du juge de l’excès de pouvoir, la valeur des
motifs sur lesquels se fonde ce refus.
Dans tous les cas, le chef d’établissement conserve le pouvoir de refuser un maître, comme
le rappelle la décision du Conseil Constitutionnel en date du 18 janvier 1985 : « le chef d’établis-
sement peut s’opposer à tout recrutement incompatible avec le caractère propre de l’établissement ».
Il ne semble pas que les modifications liées aux accords Lang/Cloupet doivent modifier
cette obligation d’accord du chef d’établissement. La seule limite est liée au cas des « reçus —
collés », que l’enseignement catholique a d’ailleurs voulu résoudre par la procédure du pré-ac-
cord. En fait, en obligeant à l’affectation des lauréats des concours, les accords Lang/Cloupet
donnent pouvoir aux Rectorats pour refuser le recrutement des délégués auxiliaires tant que tous
les lauréats n’ont pas trouvé un poste, mais, ne peuvent davantage qu’auparavant obliger un chef
d’établissement à accepter un lauréat dans son établissement.
En ce qui concerne l’affectation des maîtres, les établissements catholiques ont mis en pla-
ce un système de gestion au plan national, dans le cadre d’un « accord sur l’emploi » (qui crée
des commissions pour l’emploi dans le second degré dans chaque académie3), qui fédère l’en-
semble des établissements catholiques et d’autres établissements qui décident expressément de
s’y rattacher.

1-5 Le caractère propre des établissements privés


L’ensemble de ce débat aboutit à se poser la question du « caractère propre » des établisse-
ments privés, puisque c’est lui qui fonde la spécificité des établissements d’enseignement privé,
et par là même légitime l’intervention du chef d’établissement dans le choix des enseignants et
les possibilités de refus qu’il peut faire valoir envers une candidature proposée par l’autorité
académique (cf. supra).
La législation applicable ne définit pas explicitement la notion de caractère propre, laquelle
est en fait une construction jurisprudentielle. La notion de caractère propre est issue de
l’article 1 de la loi Debré : « dans les établissements d’enseignement privé qui ont passé un contrat, l’ensei-
gnement placé sous le régime du contrat est soumis au contrôle de l’État. L’établissement tout en conservant son
caractère propre, doit donner cet enseignement dans le respect de la liberté de conscience ». Cependant, aucune
définition plus précise n’est donnée de ce concept.
« Constituant la raison d’être des établissements d’enseignement privé, il recouvre nécessairement les valeurs
de base auxquelles ces établissements entendent se référer dans l’action éducative qu’ils se proposent de conduire
et dans la vision de l’homme qu’ils se proposent de promouvoir, valeurs que la plupart des établissements s’effor-

1. C’est d’ailleurs sur cet élément que se fondent les partisans d’un contrat de travail entre l’établissement et le
maître y exerçant.
2. Circulaire ministérielle N° 85-429 du 27 novembre 1985.
3. Bien évidemment, si le ressort de ces commissions est académique, le mouvement s’effectue au plan national.
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cent de préciser dans un projet pédagogique relatif aux rapports entre enseignants — parents — élèves, à la disci-
pline, aux activités éducatives, à la scolarité obligatoire, à la pédagogie,…»1.
Est alors posée la question du champ d’application du caractère propre, qui a été bien balisé par le Conseil
Constitutionnel2. Ainsi, son respect peut figurer au nombre des obligations imposées par le règlement intérieur à
l’ensemble des personnels d’un établissement3, et cette obligation pèse également sur les élèves et leurs parents.
Ceci ne doit cependant pas porter atteinte à la liberté de conscience des personnels, enseignants ou non, ou des élè-
ves. En effet, il n’est pas douteux que l’enseignement dispensé dans les classes sous contrat puisse, dans l’esprit du
législateur, être inspiré par les croyances des enseignants. Mais la loi ouvre les écoles sous contrat à « tous les en-
fants sans distinction d’origine, d’opinion ou de croyance » et exige que l’enseignement soit donné « tout en con-
servant son caractère propre dans le respect total de la liberté de conscience ».
Il apparaît donc clairement que le caractère propre a été essentiellement raisonné pour le cas
des établissements confessionnels, ce qui n’empêche cependant pas des établissements non con-
fessionnels d’énoncer un caractère propre et de faire en sorte que leurs personnels le respectent.
Dans ce cas, le caractère propre peut être lié, par exemple, à une démarche sociale d’aide à des
jeunes en difficulté (sociale, familiale, scolaire,…).

2 Nature du contrat de travail des enseignants du privé sous


contrat d’association
La conséquence « normale » de la procédure de recrutement des enseignants de l’enseigne-
ment privé sous contrat d’association est leur accès au statut des professeurs contractuels de
l’enseignement privé. L’analyse des effets de cet accès porte en fait sur une question essentielle,
à savoir la nature du contrat de travail de ces enseignants.

2-1 Existence d’un contrat entre le maître et l’État


La première rédaction des textes légaux relatifs au contrat d’association indiquait clai-
rement l’existence d’un contrat d’enseignement entre le maître et l’État. Ce contrat type
indiquait que « le Ministre de l’Éducation Nationale emploie M. X en qualité de maître contractuel » : l’État
était donc l’employeur du maître. Ce dernier était ainsi lié à l’Administration par un contrat de
droit public et l’enseignant bénéficiait des avantages consentis aux agents non titulaires de
l’État.
Cette situation a été modifiée par la loi du 25 novembre 1977 et par le décret du 8 mars
1978 qui la complète, qui ont remis en cause cette distinction précise, en ajoutant un article 15
à la loi Debré. Ainsi, des personnes ayant le statut « théorique » d’agents non titulaires de l’État
sont soumises, en matière de traitement et d’avantages sociaux, aux mêmes règles que des fonc-
tionnaires titulaires, donc que les maîtres titulaires de l’enseignement public.
Cette parité de situation rencontre néanmoins plusieurs limites :
- les maîtres liés à l’État par contrat ne forment pas un corps. Leur contrat d’enseignement
est lié aux classes où ils enseignent : en cas de fermeture de classes, leur contrat est résilié
de plein droit. Ils ne sont donc pas fonctionnaires, au sens d’agents titulaires,
- dans quelques cas, la transposition d’avantages sociaux n’est pas possible, ou, à tout le
moins, soulève des problèmes difficiles à résoudre. Tel est le cas en matière de prévoyance
et de retraite, où les régimes applicables diffèrent de ceux des personnels de l’enseigne-
ment public et laissent une place au régime général de la Sécurité Sociale et aux caisses
privées d’assurance.

1. Note de la page précédente. Conclusions du commissaire du gouvernement Marcel Pochard, Conseil d’État
20 juillet 1990, « règlement intérieur et obligation de respecter le caractère propre des établissements d’ensei-
gnement privés », revue Droit Social N° 12, décembre 1990.
2. Décision rendue le 20 novembre 1977 en ce qui concerne la loi du 25 novembre 1977, et confirmée par celle
concernant la loi du 25 janvier 1985.
3. Conseil d’État, 20 juillet 1990.
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- le caractère propre des établissements privés a des incidences sur les modalités de forma-
tion des maîtres, sur la procédure de nomination (cf. accord de la direction de l’établisse-
ment), et sur la liberté d’expression des maîtres (cf. devoir de réserve particulier).

2-2 Détermination de la juridiction compétente pour trancher les litiges


entre les maîtres et les établissements
Agents publics, les maîtres contractuels doivent relever du juge administratif. C’est ain-
si que le Conseil d’État s’est prononcé sur des litiges relatifs à la rémunération due aux maîtres
contractuels (Conseil d’État, 13 juillet 1966), aux conditions de capacité à exercer les fonctions
(Conseil d’État, 12 janvier 1972), à la résiliation du contrat du contrat pour insuffisance profes-
sionnelle (Conseil d’État, 7 janvier 1977) ou non (Conseil d’État, 13 novembre 1981), ou au
non renouvellement d’un contrat provisoire (Conseil d’État, 7 décembre 1979), etc. De même,
la Cour de Cassation a reconnu implicitement l’existence de rapports de droit public entre l’État
et les maîtres contractuels (Cour de Cassation, 29 novembre 1977).
La compétence du juge administratif s’est toutefois progressivement érodée sous la
pression de la Cour de Cassation, sensible à la situation singulière des maîtres contractuels
qui exercent dans un établissement privé. Elle en a tiré des conséquences qui tendent à attirer
les maîtres contractuels vers le droit privé, en somme à les « privatiser »1.
De cet ensemble d’éléments, certains auteurs ont conclu que les maîtres des établissements
sous contrat d’association étaient des agents publics liés à l’État par un contrat administratif.
Leur raisonnement se fonde soit sur la participation directe au service d’enseignement (tendance
révoquée par d’autres, pour qui l’enseignement privé n’est « qu’associé » au service public
d’enseignement), soit sur l’existence, dans le contrat avec l’État, de clauses exorbitantes du
droit commun relatives aux conditions de nomination et de licenciement. Ce principe est égale-
ment réaffirmé par les accords Lang/Cloupet du 11 janvier 1993, qui évoquent des « maîtres du
second degré des établissements privés, contractuels de droit public ». De même, la circulaire 97/107 du
15 janvier 1997 du Rectorat de Creteil précise-t-elle bien que « les maîtres délégués (c’est-à-dire les
délégués auxiliaires) sont, comme les maîtres contractuels, nommés, promus, sanctionnés, et, le cas échéant, licen-
ciés par les soins du Recteur. Ils bénéficient des droits sociaux des non titulaires de la Fonction Publique et des
mêmes indemnités que les maîtres auxiliaires et les suppléants de la Fonction Publique ».
Dans la même logique, de nombreux éléments émanant des rectorats ou des inspections aca-
démiques sont libellés en indiquant ces services comme étant l’employeur2.
Le débat relatif à la détermination de la juridiction compétente pour trancher les litiges
s’élevant entre les maîtres sous contrat d’association et les établissements d’enseignement
où ils exercent, oppose nettement les juges du fond et la Cour de Cassation. Les premiers
estiment que le maître est lié à l’État par un contrat de travail et renvoient à la compétence ad-
ministrative, mais leurs décisions sont systématiquement censurées par la Cour de Cassation,
qui conclut à la compétence de l’ordre judiciaire.
La Cour de Cassation a eu l’occasion d’affirmer à de nombreuses reprises la compétence
prud’homale à ce niveau3, en observant que « le maître se trouve placé sous la subordination et l’autorité
du chef d’établissement qui le dirige et le contrôle ». Se retrouve ici le critère habituel qui permet de qua-
lifier un contrat de contrat de travail.
Plus récemment, la Cour de Cassation a franchi un pas supplémentaire. De la coexistence de
deux contrats séparés, elle passe à la superposition de deux contrats, dont l’un, le contrat de
droit public, n’est que le « reflet » de l’autre, le contrat de travail : « l’acte dit contrat de rémunération
1. D’après Bernard Toulemonde, « le statut des maîtres contractuels des établissements d’enseignement privé : une
privatisation jurisprudentielle? », AJDA, 20 juin 1995,
2. Attestations constituant le relevé certifié conforme aux livres de paie, situations de congés, documents relatifs
au paiement des indemnités journalières maladie et maternité, notifications d’heures supplémentaires,…
3. Arrêts des 29 novembre 1977, 5 décembre 1979, 17 octobre 1983, 14 juin 1989, et notamment Assemblée
Plénière des 20 décembre 1991 et 5 novembre 1993.
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et de classement pris par le Recteur ne fait que tirer les conséquences de la décision du chef d’établissement »1 Le
principe de la superposition de deux contrats a ensuite été encore, pour l’essentiel, confirmée,
avec des nuances, par les deux ordres de juridiction.
Toutefois, l’ensemble de ce raisonnement a failli être mis en cause par un arrêt du Tribunal
des Conflits de 19962, qui dispose que les « personnels non statutaires travaillant pour le compte d’un ser-
vice public à caractère administratif sont des agents contractuels, quel que soit leur emploi ». Face aux interro-
gations suscitées par cet arrêt, le Ministère du Travail a été amené à préciser que cette nouvelle
jurisprudence ne s’appliquait pas aux salariés des personnes privées remplissant une mission de
service public, catégorie dans laquelle il fait figurer les maîtres contractuels de l’enseignement
privé sous contrat d’association3.
Existence d’un double contrat?
C’est donc l’idée d’un « double contrat » qui apparaît. Mais ce double contrat entre le maître
et l’État d’une part, et entre le maître et l’établissement d’exercice d’autre part, existe-t-il réel-
lement et aboutit-il donc à un « statut mixte » de ces maîtres?
L’application des différents critères jurisprudentiels définissant le contrat de travail à la pres-
tation réalisée par les maîtres sous contrat d’association fait apparaître que :
- Le critère de la prestation de travail fournie ne pose pas de problème : le maître contrac-
tuel exerce bien personnellement et volontairement ses fonctions dans l’établissement.
- Le versement d’une rétribution fait défaut, puisque le maître est réglé directement par
l’État, sans que ces sommes transitent par l’établissement sous contrat d’association. En
effet, l’État verse directement sa rémunération à l’enseignant par l’intermédiaire du
Trésorier Payeur Général : il ne verse pas de subvention à l’établissement qui aurait alors
la charge de reverser les rémunérations aux intéressés4.
- Le lien de subordination est le critère qui pose le plus de problèmes. En effet, pour qu’il
y ait existence d’un contrat de travail, le salarié doit travailler sous la subordination de
l’employeur, ce qui renvoie à un pouvoir de direction et de contrôle de la part de
l’employeur sur le travail fourni par le salarié. C’est ce que la Cour de Cassation affirme
dans le cas des maîtres sous contrat d’association.
Afin de mieux fonder ce lien de subordination, et le rôle que le chef d’entreprise peut être
amené à jouer dans ce cadre, il est nécessaire de voir comment se traduit le pouvoir de direction
dans les grands actes de l’exécution de la prestation de travail du maître :
- La nomination : selon les textes en vigueur, le chef d’établissement n’intervient pas dans
la procédure de recrutement, hormis le fait qu’un enseignant ne peut lui être imposé (cf.
supra).
- La carrière : elle est organisée suivant les règles de l’enseignement public, c’est-à-dire à
partir d’un tableau de promotions lui-même établi sur la base d’une notation pédagogique
incombant à l’inspection de l’ordre d’enseignement concerné et d’une appréciation
adressée à l’autorité académique par le directeur de l’établissement. La rémunération en
découle, et est strictement calquée sur le traitement des maîtres des établissements
publics. Le chef d’établissement n’y intervient donc que de façon très limitée d’autant que
la notation administrative qu’il attribue est enfermée dans une procédure très cadrée, qui
sera ensuite revue et « péréquée » par le Rectorat.
- La discipline : le chef d’établissement n’est pas habilité à prendre des sanctions concer-
nant les faits litigieux. Il ne peut qu’informer le recteur, seul habilité en ce domaine.
- L’exécution du travail : le chef d’établissement donne au maître contractuel un
programme, un emploi du temps, un horaire de travail,…. auxquels le maître devra se
1. Cassation, Assemblée Plénière, 20 décembre 1991, Cassation Sociale 5 février 1992.
2. Tribunal des Conflits, 25 mars 1996, Préfet de la Région Rhône – Alpes/Berkani.
3. Circulaire DRT du 14 avril 1997, relative à l’établissement des listes électorales prud’homales.
4. Seuls les bulletins de salaire transitent par l’établissement, comme tout autre courrier émanant de l’État (donc
de son représentant qu’est le recteur) transite par l’établissement « sous couvert du chef d’établissement ».
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conformer. Mais si c’est le directeur de l’établissement qui donne les instructions, ce n’est
pas lui qui les détermine : les programmes, l’emploi du temps et les horaires ne sont pas
déterminés par le directeur de l’établissement, mais par l’Administration (article 3 du
décret du 22 avril 1960 modifié)1. Le chef d’établissement est tenu de les exécuter pure-
ment et simplement dans les classes sous contrat. Il le fait sous le contrôle de l’autorité
administrative qui est elle-même soumise au contrôle du juge administratif.
Le chef d’établissement apparaît finalement comme le représentant de l’Administra-
tion au sein de son établissement. La loi lui donne, certes, une autorité dans l’école, mais
l’économie de cette autorité fait de lui un mandataire de l’État plus qu’un employeur. Ainsi, la
subordination du maître contractuel au chef d’établissement paraît extrêmement incertaine.
Tout au plus, est-il possible de suggérer que le directeur de l’école exerce une certaine autorité
ou un certain contrôle sur le maître contractuel pour le compte de l’Administration. En effet,
l’association de son établissement au service public d’enseignement l’oblige à contrôler au nom
et pour le compte de l’Administration, l’exécution, par le maître contractuel, de ses obligations.
Le contrat d’association fait de lui le collaborateur et le représentant de l’État dans son établis-
sement. Il lui rend compte et collabore à la prise des décisions sans jamais pouvoir le suppléer
dans ce domaine. C’est l’effet induit de l’association au service public2.
En fait, il apparaît qu’est effectuée une confusion entre le pouvoir hiérarchique et le lien
de subordination3.
En définitive, sur les éléments constitutifs du contrat de travail, seul celui de la fourniture de
la prestation de travail ne peut être contesté. Il semble donc difficile de qualifier le chef d’éta-
blissement d’employeur et donc d’affirmer qu’il existe un contrat de travail de droit privé entre
le maître et l’établissement où il exerce. Il faut d’ailleurs relever que la Cour de Cassation n’évo-
que qu’une « relation de travail » pour arrêter la compétence prud’homale, prudence de langage
qui ne change cependant pas les conséquences qu’elle en tire.

2-3 Nature des contrats fondant la prestation des maîtres sous contrat
L’exercice par le maître contractuel de ses fonctions suppose deux contrats, qui, tous deux,
rassemblent tous les éléments d’un contrat de droit public, avec compétence du juge
administratif :
- un contrat intervenant entre l’établissement et l’État, dont l’objet est de faire participer
l’établissement signataire au service public d’éducation et de formation, en créant des
obligations à la charge de chacune des parties,
- un contrat signé entre l’État et le maître (le contrat d’enseignement proprement dit), qui
n’est en aucune façon conclu avec le chef d’établissement même si son accord est néces-
saire. L’État est d’ailleurs explicitement désigné dans le contrat d’enseignement, et le
maître s’engage à exercer ses fonctions dans l’établissement désigné par son contrat4. En
retour, il est rémunéré par l’État5.

1. Note de la page précédente. À noter que pour qu’un professeur puisse avoir le statut de travailleur indépendant,
il doit avoir la liberté de choix de ses horaires, de ses locaux, de ses programmes et de ses élèves (Cassation
Sociale, 27 mai 1968, Ecole des Cadres/Van Deers).
2. D’après Jean Ngafaounain, « les maîtres contractuels des établissements privés d’enseignement sous contrat à
la recherche de leur juge », Revue Droit Social, septembre — octobre 1994,
3. D’après Bernard Toulemonde, « le statut des maîtres contractuels des établissements d’enseignement privé : une
privatisation jurisprudentielle? », AJDA, 20 juin 1995.
4. Note de la page précédente. Le contrat dispose : « entre le recteur de l’Académie de XX, agissant au nom du Ministre de l’Éduca-
tion Nationale d’une part, et M. X, né(e) le………, d’autre part,
Article 1 : le ministre de l’Éducation Nationale emploie M. X en qualité de maître contractuel au XX (nom de l’établissement et adresse),
discipline :…………………
Article 2 : les obligations du maître sont celles définies par la loi N° 59-557 du 31 décembre 1959 modifiée et par les textes pris pour son
application.
Article 3 : l’intéressé(e) est assimilé(e) pour sa rémunération aux maîtres de l’enseignement public de l’échelle de rémunération des XX
(grade)
Article 4 : le présent contrat prend effet au (date) et peut être résilié dans les conditions prévues par les textes législatifs et réglementaires en
vigueur. »
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Cette analyse de ces contrats montre bien, une nouvelle fois, l’absence d’un contrat de travail
entre le maître et l’établissement, et a fortiori d’un contrat relevant du droit privé et donc du
droit du travail. Elle implique également de s’arrêter sur une expression souvent utilisée, à sa-
voir que le maître contractuel est « mis à disposition » de l’établissement ou qu’il y est
« détaché ». En fait, les contrats des enseignants n’utilisent aucune de ces expressions, pas plus
que la loi Debré (qui évoque des « maîtres liés à l’État par contrat »).
En fait, la notion de personnel mis à disposition, telle que définie par le droit et la jurispru-
dence, ne peut pas s’appliquer au cas des maîtres contractuels exerçant dans les établissements
privés : celui-ci ne relève en effet pas d’une « convention de mise en disposition de personnel
conclue pour la réalisation d’une mission précise et temporaire ». Il n’en demeure pas moins,
cependant, que cette expression reste couramment employée, y compris par la doctrine, et qu’il
faut donc la déconnecter de son acception traditionnelle au sens du droit du travail.
En ce qui concerne le détachement, ce terme ne peut être utilisé que pour les professeurs ti-
tulaires de l’enseignement public qui demandent à être affectés dans un établissement privé (cf.
article 4 de la loi Debré.

3 Conséquences sur l’établissement d’enseignement prive


L’agent public qu’est le maître contractuel se trouve en fait dans une situation tout à fait ori-
ginale. Il exerce ses fonctions au sein d’un établissement dont la structure juridique est privée.
Cette situation a-t-elle nécessairement des conséquences sur le statut du maître et sur le juge
compétent à son égard? A priori, dans la mesure où le maître exerce ses fonctions d’enseigne-
ment dans les classes sous contrat d’association selon les mêmes règles et les mêmes program-
mes que dans l’enseignement public, on discerne mal les incidences que peut avoir la nature de
la structure au sein de laquelle cet enseignement est dispensé.
La Cour de Cassation, parfois suivie par la juridiction administrative, va, à l’inverse, prendre
appui sur la nature privée de l’établissement et de son chef pour assujettir les maîtres contrac-
tuels au droit privé1. Cette évolution se réalise également au nom de « l’appartenance des maîtres à
la collectivité du personnel salarié de l’établissement où ils enseignent »2.
Il est donc nécessaire de voir dans quels domaines l’établissement d’enseignement sous con-
trat d’association est considéré comme l’employeur des maîtres qui y exercent leur activité, et
les obligations qui en découlent pour l’établissement.

3-1 Début et fin de la relation du maître avec l’établissement


Dans ces deux domaines, des raisonnements différents sont tenus.
Lors de la mise en place de la procédure de déclaration préalable à l’embauche, des ques-
tions se sont posées quant à la nécessité pour les établissements d’opérer cette déclaration. Dans
un premier temps, les services du Ministère avaient semblé pencher pour l’affirmative, avant de
se ranger aux arguments invoqués par les représentants de l’enseignement catholique… et que
cette polémique s’éteigne.
Le débat semble clos sur ce point depuis 1994, et les questions se posent surtout en ce qui
concerne la fin de la présence du maître dans l’établissement. À ce niveau, jouent également
les effets de l’affirmation de la compétence des conseils de prud’hommes. En effet, en matière
de réduction d’horaires ou de rupture du contrat, alors que, pendant longtemps, les tribunaux
5. d’après Jean Ngafaounain, « les maîtres contractuels des établissements privés d’enseignement sous contrat à la
recherche de leur juge », Revue Droit Social, septembre — octobre 1994,
1. D’après Bernard Toulemonde, « le statut des maîtres contractuels des établissements d’enseignement privé : une
privatisation jurisprudentielle? », AJDA, 20 juin 1995.
2. D’après Jean Savatier, « l’application du droit du travail dans les rapports entre les maîtres et les établissements
privés d’enseignement sous contrat d’association », Revue Droit Social, mai 1992.
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administratifs étaient saisis et se déclaraient compétents, la Cour de Cassation et le Conseil


d’État ont placé tous deux cette question sur le plan du droit privé1.
Tant que le terme de la suppléance incombe au Recteur (retour du professeur absent), on reste
sur le terrain administratif. Si, avant le terme normal, le chef d’établissement demande que soit
mis fin à la suppléance, on bascule sur le droit privé. Les ruptures de contrat sont donc réglées
par le Code du Travail : modalités applicables aux contrats à durée déterminée pour les délégués
auxiliaires, procédure, indemnités et dommages et intérêts prévus en cas de licenciement pour
des ruptures de contrat suite à des fermetures de classes2.
En ce qui concerne les effets des fermetures de classes, cette situation a conduit différents
partenaires de l’enseignement privé à solliciter le Ministère de l’Éducation Nationale sur cette
question. La réponse, en date du 7 mars 1997, montre bien l’ampleur du problème posé, en
indiquant : « les divergences de jurisprudence des tribunaux administratifs et des conseils de prud’hommes ne
permettent pas d’adopter dans l’immédiat une position claire sur le sujet […]. Il ne m’est donc pas possible, en
l’état actuel de la réglementation et de la jurisprudence, de trancher les conflits d’interprétation sur le sujet ».
Parallèlement, en ce qui concerne les délégués auxiliaires, la circulaire 97-107 du 15 janvier
1997 du service de l’enseignement privé — division des personnels enseignants du Rectorat de
CRETEIL est plus explicite : « les maîtres délégués sont, comme les maîtres contractuels, nommés promus,
sanctionnés, et, le cas échéant, licenciés par mes soins. Il appartient au chef d’établissement d’avertir les services
du Rectorat de la vacance d’un service dont la durée déterminée peut être d’une année au maximum et de la vacance
temporaire (emploi protégé) d’un service. Il peut, s’il le souhaite, proposer à l’Administration une candidature pour
assurer le remplacement, acte matérialisé au moyen d’un document cosigné du maître candidat et du chef d’éta-
blissement. Ce document constitue un acte de candidature de la part de l’enseignant et de proposition de la part du
chef d’établissement, et en aucun cas un contrat de travail. L’arrêté de nomination est alors établi par l’Adminis-
tration (académique ou départementale), et institue ainsi le lien officiel entre l’employeur, le service d’enseigne-
ment, et le maître appelé à l’exercer temporairement. ».
Des problèmes se posent également lorsque le contrat prend fin quand le maître concerné
fait valoir ses droits à la retraite. Dans ce domaine, une obligation supplémentaire a été mise
à la charge des établissements.
Des établissements privés ont été condamnés à plusieurs reprises par la Cour de Cassation3
à verser l’indemnité de départ en retraite, calculée dans les conditions du droit commun, aux
enseignants sous contrat simple ou d’association, qui en ont fait la demande. Dans un premier
temps, le Conseil d’État4 a condamné l’État à rembourser ces sommes aux établissements, au
motif que cette indemnité est obligatoire pour l’État, tenu de supporter la totalité des charges
sociales afférentes aux rémunérations qui sont légalement obligatoires pour l’employeur5. Ce-
pendant, ce raisonnement a été modifié6, en s’appuyant sur trois arguments :
- L’indemnité se rattache à la « relation de travail » avec l’employeur et non au « contrat de
rémunération » passé par le maître avec l’État (Cour de Cassation, 8 juin 1994). Les règles
du Code du Travail s’appliquent donc.

1. Note de la page précédente. « le contrat d’enseignement lui-même, bien que signé par l’autorité académique, ne
fait que tirer les conséquences de la décision du chef d’établissement » (Assemblée Plénière, Cour de Cassation,
20 décembre 1991, Bailly), et à propos du non renouvellement d’une délégation rectorale par un chef d’établis-
sement, le Conseil d’État a déclaré les tribunaux judiciaires compétents dès qu’il s’agit d’un « acte d’une
personne morale de droit privé, détachable du contrat de droit public existant entre le maître et l’État » (Conseil
d’État, 26 mars 1993, Pampaloni).
2. Fiches Syndicales du SNCEEL, N° 515, avril 1997.
3. 4 février 1988, 10 novembre 1992, 8 juin 1994,
4. Conseil d’État, 2 décembre 1983, association PF Jamet et FNOGEC, 15 mai 1992, OGEC Lycée La Baugerie.
5. D’après le Bulletin de l’UNETP N° 5, 15 janvier 1995 et N° 9 du 15 mai 1995, et la Lettre de l’UNETP, N° 9 du
27 octobre 1995.
6. Arrêt du Tribunal Administratif de Nantes du 27 juin 1996, repris par le Conseil d’État 18 décembre 1996.
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- L’indemnité de départ à la retraite ne constitue une charge sociale proprement dite, ni un


avantage de retraite, ni un élément de rémunération. L’État ne peut donc la prendre en
charge.
- Aucune indemnité de départ à la retraite n’est prévue pour les enseignants des établisse-
ments publics et les textes applicables ne peuvent avoir pour effet d’imposer à l’État des
obligations excédant l’égalité de traitement entre les maîtres titulaires de l’enseignement
public et les maîtres contractuels1.
Le versement de l’indemnité est donc à la charge des établissements.

3-2 Textes applicables à la relation instaurée entre le maître et


l’établissement
Compte tenu des termes très généraux du Code du Travail (article L.122-33), toutes les en-
treprises, y compris les associations ou organismes de droit privé, quels que soient leur forme
et leur objet, sont tenues d’établir un règlement intérieur. Tous les personnels exerçant dans l’en-
treprise, qu’ils soient ou non, liés à l’employeur par un contrat de travail, sont compris dans le
calcul des effectifs, et, surtout, sont tenus au respect du règlement intérieur : celui-ci s’impose
donc aux maîtres contractuels comme à tous les autres personnels de l’établissement2.
Est cependant posé le problème de l’application aux enseignants contractuels du droit dis-
ciplinaire du travail, qu’un arrêt de la Cour de Cassation du 12 décembre 1990 paraît exclure.
En fait, la question du droit disciplinaire est liée à la résiliation du contrat des enseignants, que
les textes réglementaires réservent au ministre, après une procédure protectrice des droits des
intéressés : « en cas d’insuffisance professionnelle dûment constatée ou de comportement incompatible avec
l’exercice des fonctions dans l’établissement considéré ». Ce pouvoir peut également s’exercer, sans la
même procédure préalable, lorsque le maître ne remplit plus les conditions exigées pour l’en-
seignement dans un établissement sous contrat d’association, ou lorsque l’établissement cesse
totalement ou partiellement de bénéficier d’un tel contrat.
Le conseil de prud’hommes doit-il alors rechercher si le chef d’établissement avait une cause
réelle et sérieuse de résilier ce contrat, en application de l’analyse de la Cour de Cassation, selon
laquelle il existe un contrat de travail entre le maître et l’établissement? Ou plutôt, ce qui rejoin-
drait davantage la jurisprudence précitée du 12 décembre 1990, ne doit-il pas se borner à cons-
tater que la résiliation du contrat par le chef d’établissement est illégale, le seul pouvoir de celui-
ci étant de saisir l’autorité administrative pour qu’elle entame la procédure de résiliation prévue
par les textes. L’affirmation de la compétence prud’homale ne serait alors utile, en matière de
résiliation du contrat, que pour obtenir la condamnation d’un établissement d’enseignement
n’ayant pas observé la procédure réglementaire en prenant lui-même une décision de résiliation
du contrat. Cette illégalité engage sa responsabilité, sans que le juge judiciaire ait alors à appré-
cier une décision administrative. Si, au contraire, le chef d’établissement s’est borné à saisir
l’autorité académique, et si la résiliation du contrat a été décidée par l’Administration, la juri-
diction administrative sera seule compétente pour statuer sur la légalité de cet acte administratif,
et, éventuellement, sur la réparation de l’illégalité commise.
Derrière ces querelles de compétence, on aperçoit des conflits d’intérêt. « Le conseil de
prud’hommes juge plus vite que le Tribunal Administratif. Mais cela n’est pas vrai si le litige sur la compétence
s’éternise. D’autre part, si les établissements d’enseignement contestent la compétence prud’homale, c’est parce
qu’ils craignent d’être condamnés à des indemnités pour inexécution ou rupture d’un contrat s’exécutant sous leur
autorité, mais aux frais de l’État. »3.
1. Note de la page précédente. « L’indemnité de départ à la retraite des maîtres de l’enseignement privé, Tribunal
Administratif de NANTES du 27 juin 1996, conclusions du Commissaire du Gouvernement Jean Frédéric
Millet », revue Droit Social N° 12, décembre 1996.
2. D’après Bernard Toulemonde, « le statut des maîtres contractuels des établissements d’enseignement privé : une
privatisation jurisprudentielle? », AJDA, 20 juin 1995.
3. D’après Jean Savatier, « l’application du droit du travail dans les rapports entre les maîtres et les établissements
privés d’enseignement sous contrat d’association », Revue Droit Social, mai 1992.
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En ce qui concerne le bénéfice des conventions collectives au profit des maîtres contrac-
tuels, le principe est que la « dualité des contrats liant le maître à l’État et à l’établissement com-
mande également l’application du droit des conventions collectives. Celui-ci ne saurait
s’appliquer à la relation entre le maître et l’État, et donc aux conditions de rémunération et de
service, et aux avantages sociaux annexes dont bénéficient les intéressés.
Cependant, la Cour de Cassation a admis que la loi du 25 novembre 1977 et ses décrets d’ap-
plication n’empêchent pas les partenaires sociaux de stipuler des dispositions plus favorables
pour ces salariés que les dispositions légales. Elle en a conclu que les maîtres contractuels pou-
vaient bénéficier de la convention de retraite des cadres du 14 mars 1947 et que l’établissement
était tenu d’acquitter les cotisations correspondantes (Cassation Sociale, 17 octobre 1983). Cet-
te solution s’accorde avec l’idée que le contrat entre le maître et l’État n’exclut pas l’existence
d’un contrat de travail entre le maître et l’établissement, car l’objet des conventions collectives
est de régler les conditions d’emploi et de travail et les garanties sociales de salariés liés par un
contrat de travail.
Quel domaine peut avoir une négociation collective professionnelle ou d’établissement in-
cluant les maîtres contractuels, alors qu’elle ne saurait porter atteinte aux règles qui s’appli-
quent à eux du fait de leur contrat avec l’État? Un accord sur les « commissions de l’emploi
dans le second degré » intéressant les établissements d’enseignement catholique a été conclu. Il
vise à assurer la sécurité de l’emploi en organisant, en cas de vacance de poste, une priorité pour
les maîtres venant d’un autre établissement d’enseignement catholique. On pourrait donc envi-
sager d’autres accords collectifs portant, par exemple, sur l’exercice du droit syndical, ou sur le
fonctionnement des comités d’entreprise, mais sans doute aussi sur les obligations des maîtres
liées au caractère propre des établissements1.
Cette interprétation a également joué lors de la conclusion des accords Lang/Cloupet sur le
recrutement et la formation initiale des maîtres, qui ont été signés par le Ministre de l’Éducation
Nationale et le secrétaire général de l’enseignement catholique, mais aussi par plusieurs syndi-
cats de l’enseignement catholique. Toutefois, elle ne règle pas la question relative aux autres
aspects liés à la prestation de travail, qui peuvent légalement donner lieu à accords d’entreprise
ou à intervention de dispositions d’une convention collective, mais qui ne concernent pas, ni
dans leur application directe, ni dans leurs effets indirects, les maîtres contractuels. Sur ce point
il faut bien admettre que la jurisprudence récente apporte une réponse en précisant que c’est à
« l’organisation syndicale qui désigne le délégué syndical qu’il appartient d’apprécier si le salarié sera en mesure
de remplir sa mission syndicale » (Cassation Sociale, 5 mars 1997) : cette solution concerne un fonc-
tionnaire détaché, mais elle parait pouvoir être transposée facilement aux maîtres contractuels.
Le point de départ de l’application du droit des conventions collectives aux maîtres contrac-
tuels est lié au bénéfice de la convention de retraite des cadres du 14 mars 19472, qui pré-
voit, dans son article 7, le versement d’une cotisation de 1,5 % sur la tranche A à la charge
exclusive de l’employeur. Cette cotisation est affectée « par priorité à la couverture d’avantages
en cas de décès ». Les garanties complémentaires peuvent être l’invalidité, le complément de
salaire en cas de maladie. Cependant, lors de la mise en place des contrats d’association en 1960,
l’État ne prend pas en charge la cotisation de prévoyance.
Le 17 octobre 1983, un arrêt de la chambre sociale de la Cour de Cassation conclut à l’obli-
gation pour les établissements, de verser le 1,5 % au bénéfice des enseignants sous contrat. L’ar-
gument est que, même si la loi prévoit que ceux-ci bénéficient des mêmes mesures sociales que
leurs homologues de l’enseignement public, « les partenaires sociaux peuvent conclure des conventions
plus favorables aux salariés que les dispositions légales ». Cette jurisprudence est complétée le 15 mai
1992, par un arrêt du Conseil d’État (OGEC du lycée professionnel LA BAUGERIE), qui indi-

1. D’après Jean Savatier, « l’application du droit du travail dans les rapports entre les maîtres et les établissements
privés d’enseignement sous contrat d’association », Revue Droit Social, mai 1992.
2. Tous les enseignants contractuels des établissements techniques sont considérés comme cadres dans les établis-
sements du second degré, sauf ceux qui figurent sur les échelles de rémunération des MA IV et des MA III,
jusqu’au 1er septembre 1996,
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que que la cotisation, qui est une charge obligatoire de l’employeur, doit être payée par l’État.
En l’absence de décret limitant le remboursement de l’État à la seule proportion permettant la
parité avec les enseignants fonctionnaires1, les établissements sont en droit de demander le
remboursement intégral de la cotisation à l’État..
À partir de cette date, les établissements demandent et obtiennent de l’État le remboursement
du principal, augmenté d’intérêts de retard, pour les cinq années non prescrites. L’État a alors
pris des mesures pour mettre fin à cette situation, coûteuse pour lui2. En conséquence, seuls
les contentieux réglés définitivement avant le 1er novembre 1995 ont permis aux établissements
d’obtenir le remboursement intégral des cotisations pour l’ensemble des années ayant fait l’ob-
jet d’un recours. Les autres sont désormais réglés par les nouveaux textes et un nouveau taux
fixé à 0,062 % (limité au plafond Sécurité Sociale), ce qui correspond à l’évaluation, de la part
de cotisation nécessaire pour assurer la parité en matière de capital décès entre les enseignants
fonctionnaires et les maîtres du privé.
Ceci étant, l’obligation de paiement de la cotisation de 1,5 % demeure, et les établissements
continuent à régler ces cotisations, en considérant celles-ci comme un « à-valoir », donc comme
avance devant subir une régularisation ultérieurement.
Il était également nécessaire d’évaluer la part de l’État en matière de prévoyance, en chif-
frant (cf. pourcentage) la part que représentent ces prestations actuellement servies par l’État,
par rapport au taux de 1,5 %. Le taux de 0,062 % correspond, en effet, à l’évaluation du seul
capital décès et il convient d’ajouter à ce pourcentage la part correspondant aux autres presta-
tions de prévoyance actuellement accordées aux maîtres de l’enseignement privé (maladie, in-
validité).
Le Ministère de l’Éducation Nationale a donc procédé à une évaluation d’un taux de cotisa-
tion correspondant à l’ensemble des prestations assurées actuellement par l’État aux maîtres de
l’enseignement privé au titre de la prévoyance (capital décès et autres). Le calcul appliqué à ces
prestations aboutit à un taux de 1,18 %. Cette évaluation ne fait cependant pas l’unanimité : elle
est contestée par le Ministère du Budget, et, de plus, ce taux ne prend pas en compte les frais de
gestion assumés par les organismes de prévoyance3.
En outre, un arrêt rendu par le Conseil d’État le 5 décembre 1997 (publié au Journal Officiel
du 10 février 1998) a remis en cause l’ensemble de cette construction. Il n’apporte pas de ré-
ponse définitive quant au taux à appliquer et aux prises en charge respectives de l’État et des
établissements d’enseignement : de nouveaux textes sont donc attendus.

3-3 Organisation des relations collectives de travail


La Cour de Cassation a appliqué le principe de l’intégration des maîtres sous contrat dans
l’effectif de l’établissement aux relations collectives de travail.
Les maîtres contractuels doivent figurer dans le décompte des effectifs déclenchant la créa-
tion obligatoire des instances représentatives4, et fixant le nombre de représentants : délégués
du personnel, comité d’entreprise, CHSCT, délégués syndicaux. Ils doivent donc être inscrits
sur les listes d’électeurs et sont également éligibles5.
Il faut remarquer que, dès lors que les qualités d’électeurs et d’éligibles en délégués du per-
1. Note de la page précédente. L’article 3 de la loi du 25 novembre 1977 évoque un décret à prendre « dans les cinq
ans », qui n’a jamais été publié.
2. Décret du 23 août 1995, article 107 de la loi de finances 1996, décret du 16 juillet 1997.
3. d’après les Fiches Syndicales du SNCEEL, N° 515, avril 1997, les Bulletins de l’UNETP N° 1 du 15 septembre
1994, N° 11 du 15 septembre 1995, N° 21 du 15 septembre 1996, la Lettre de l’UNETP N° 11 du 17 janvier
1996, et le dossier de procédure de l’UNEPT « remboursement de la cotisation 1,5 % de la prévoyance cadres
des enseignants rémunérés par l’État » du 7 octobre 1994
4. La compétence prud’homale envers les maîtres contractuels entraîne la reconnaissance de leur qualité d’électeurs
dans ce cadre. Ils doivent donc être inscrits sur les listes électorales prud’homales, où ils figurent dans la section
encadrement.
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sonnel et au comité d’entreprise ont été reconnues aux maîtres contractuels, la question du
CHSCT ne s’est pas réellement posée. Des maîtres contractuels font ainsi partie du collège dé-
signatif du CHSCT (constitué par les délégués du personnel et les membres du comité d’entre-
prise), et les établissements ont admis qu’ils puissent faire partie des représentants du personnel
au CHSCT…, d’autant que les maîtres contractuels sont très directement concernés par les thè-
mes qui relèvent de la mission du CHSCT et que le chef d’établissement intervient très directe-
ment sur ces domaines.
En ce qui concerne les droits syndicaux, l’analyse des textes applicables dans la Fonction
Publique a conduit à reconnaître aux maîtres contractuels le bénéfice du Code du Travail. En
effet, les fonctionnaires et agents publics sont régis par le décret du 28 mai 1982 relatif à l’exer-
cice du droit syndical dans la Fonction Publique. Ce décret exclut de son champ d’application
les agents qui n’exercent leurs fonctions ni dans un service de l’État, ni dans un établissement
public à caractère administratif. Les maîtres ne peuvent donc se prévaloir de la réglementation
du secteur public,… à moins de considérer que le droit syndical fait partie des « mesures
sociales » transposées automatiquement, en vertu de la loi, aux maîtres du privé. Mais ce serait
là, sans doute, solliciter à l’excès la volonté du législateur de 19771.
Ce basculement sur le droit du travail pose le problème de conjuguer les droits ainsi créés
avec le statut des maîtres et les particularités de leurs obligations de service. « Pendant environ vingt
ans, tirant les conséquences des différentes jurisprudences citées supra, les établissements d’enseignement privé
ont (sauf de rares cas) associé les professeurs sous contrat à leurs instances représentatives du personnel. Cette si-
tuation ne posait pas problème en matière d’heures consacrées à l’exercice de ces fonctions, tant qu’il a été admis
par tous que, compte tenu du service hebdomadaire des enseignants (18 heures pour la plupart), l’exercice de ces
attributions ne pouvait se faire qu’en dehors de leur temps d’enseignement »2.
La situation aurait pu en rester là si des enseignants contractuels, mandatés, n’étaient venus
demander le paiement des heures de délégation, qui a amené le Ministère du Travail à apporter
des précisions3. Depuis, et en conséquence, la Cour de Cassation applique au cas particulier des
enseignants le principe classique selon lequel les heures de délégation doivent être rémunérées
en supplément si elles se situent en dehors du temps de travail calculé sur 39 heures. Mais
s’agissant d’enseignants, ce temps tient compte à la fois des 18 heures de cours et du temps de
préparation et de correction qui en est le complément nécessaire. Il faut donc considérer en pra-
tique que toute heure consacrée par un enseignant à ses fonctions représentatives vient en sus
du temps de travail dès lors qu’elle se situe en dehors des heures de cours4. La charge financière
des heures consacrées à l’exercice des mandats et à la tenue des réunions des instances repré-
sentatives est ainsi mise à la charge des établissements par la Cour de Cassation.
L’application du droit des comités d’entreprise à une collectivité comprenant des maîtres
contractuels pose également des problèmes liés à la rémunération de ces maîtres par l’État, et
non pas par l’établissement.
En effet, pour certains auteurs, dont le Professeur Savatier, « on peut se demander si leur rémuné-
ration entre dans la masse salariale servant au calcul de la contribution patronale et aboutit à accroître les charges
financières de l’établissement, mais cela parait une conséquence logique de la participation des intéressés au Co-
mité d’Entreprise »5. Cette interprétation a conduit, ces dernières années (depuis 1992 environ), à
un certain nombre de recours devant les tribunaux pour que soient comprises dans l’assiette de
calcul de la dotation du comité d’entreprise, les rémunérations versées par l’État aux maîtres
5. Cour de Cassation, 11 février 1972 (Délégué Syndical), 24 juillet 1974 (Comité d’Entreprise), 18 janvier 1978
(Délégués du Personnel).
1. D’après Jean Savatier, « l’application du droit du travail dans les rapports entre les maîtres et les établissements
privés d’enseignement sous contrat d’association », Revue Droit Social, mai 1992.
2. Le Ministère du Travail était venu conforter ce principe par une lettre en date du 26 juillet 1979 (lettre N° 1491
du Directeur des Relations du Travail).
3. Circulaire DRT N° 12 du 29 juillet 1988.
4. Arrêt Meury, Cassation Sociale, 6 octobre 1993, confirmé par l’arrêt Don Bosco, même date.
5. D’après Jean Savatier, « l’application du droit du travail dans les rapports entre les maîtres et les établissements
privés d’enseignement sous contrat d’association », Revue Droit Social, mai 1992.
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contractuels. À l’heure actuelle, ces recours n’ont pas été tranchés par la Cour de Cassation,
mais les décisions rendues par les autres niveaux de juridiction ont pour l’instant écarté cette
interprétation. Il faut également remarquer que si les tribunaux décidaient d’inclure les salaires
versés par l’État dans l’assiette de calcul de la dotation du comité d’entreprise, ce raisonnement
risquerait d’être étendu à d’autres subventions : formation professionnelle continue des person-
nels, 1 % logement,… avec toutes les conséquences en découlant sur les charges financières
correspondantes, ainsi mises à la charge de l’établissement.
L’exercice des droits liés aux délégués du personnel, comité d’entreprise et CHSCT étendu
aux maîtres contractuels se pose cependant en d’autres termes en ce qui concerne les délégués
syndicaux.
C’est un arrêt de la Cour de Cassation du 14 février 1973 qui autorise la désignation d’un
maître contractuel comme délégué syndical, au motif que « faisant partie de l’effectif des salariés de
l’établissement, il est qualifié pour présenter au nom du syndicat des observations sur les méthodes, l’horaire de
travail et l’ensemble des questions concernant le personnel ». Bien que préalable aux lois AUROUX, cette
jurisprudence est constamment réaffirmée depuis, les juges l’ayant encore étendu, en 1997, au
cas d’un fonctionnaire détaché1.
Ces décisions se situent à l’exact opposé de la situation qui existe en matière de droit privé2.
Toutefois, il faut remarquer que, au sein de l’enseignement catholique, les syndicats de
salariés sont les mêmes pour les personnels enseignants et non enseignants (SNEPL-CFTC,
FEP-CFDT, SNPEFP-CGT, SYNEP-CGC et SNEP-FO3), ce qui n’est pas forcément le cas
dans d’autres établissements qui peuvent être rattachés à une autre convention collective, puis-
que les conventions collectives relatives à l’enseignement ne sont pas étendues.
La Cour de Cassation a admis que les maîtres contractuels pouvaient bénéficier de disposi-
tions plus favorables et négocier des accords en conséquence, mais il n’en demeure pas moins
que ces délégués syndicaux vont pouvoir négocier des accords qui ne les concernent pas, voire
des conventions collectives dont aucun aspect ne leur est applicable et dont les effets n’influent
pas sur l’exécution de leur prestation dans l’établissement. Dans cette optique, la rédaction issue
de l’arrêt de 1973 évoquait des « observations », ce qui paraissait se rattacher à la conception
du droit privé (« se faire entendre »), mais la dérive qui s’est ensuite produite s’est inscrite dans
la logique des autres décisions des juridictions compétentes, allant de plus en plus vers une
« privatisation » du contrat des maîtres.

3-4 Taxes et cotisations diverses


Comme évoqué précédemment (cf. loi Debré), le versement des rémunérations des maîtres
est directement pris en charge par l’État, à parité de situation avec les enseignants du public.
Au-delà des problèmes évoqués en ce qui concerne l’exercice du droit syndical (au sens large),
le versement de l’indemnité de départ en retraite ou la prévoyance des maîtres, deux autres
problèmes se posent en matière de taxes et de cotisations.
- une taxe de 6 % recouvrée par l’URSSAF est, depuis janvier 1996, mise à la charge des
employeurs sur les contributions des employeurs versées au bénéfice des salariés pour le
financement de prestations complémentaires de prévoyance4. Les établissements privés
sous contrat d’association sont redevables de cette taxe « sur les contributions patronales
destinées au financement de prestations complémentaires de prévoyance qui sont financées par l’OGEC »5.

1. Cour de Cassation, arrêt du 5 mars 1997, Notre Dame du Bon Secours/Bouille.


2. Cassation Sociale, 7 mai 1987, confirmé par arrêt du 9 octobre 1991 notamment, ainsi qu’article L.132-21 du
Code du Travail.
3. Syndicat National de l’Enseignement Chrétien (SNEC-CFTC), Fédération de l’Enseignement Privé (FEP-
CFDT), Syndicat National CGT des Personnels de l’Enseignement et de la Formation Privés (SNPEFP-CGT),
Syndicat National de l’Enseignement Privé (SYNEP-CGC), Syndicat National de l’Enseignement Privé —
Force Ouvrière (SNEP-FO).
4. Circulaire ministérielle N° 248 du 11 avril 1996.
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- les cotisations à l’association pour la structure financière (ASF) ont été étendues,
depuis le 1er janvier 1996, aux personnels enseignants des établissements d’enseignement
privé sous contrat d’association1. À la suite de plusieurs échanges de courriers avec
l’UNEDIC, l’Administration est revenue sur sa position initiale : les établissements n’ont
donc pas à verser cette cotisation, et c’est l’État qui en assure le paiement2.

3-5 Demande d’une clarification du statut des maîtres


Les différents points ainsi soulevés amènent à une demande globale de « mise à plat » du sta-
tut des maîtres, afin de « clarifier les ambiguïtés de la loi Debré : en effet, si celle-ci affirme que le contrat du
maître est de droit public avec un lien de subordination au chef d’établissement qui, lui, est de droit privé, elle reste
muette sur les modalités d’application et de gestion de ces personnels »3. Cependant, si les différentes par-
ties en présence s’accordent bien sur les points posant problèmes, elles poursuivent des objec-
tifs divergents :
- le Comité National de l’Enseignement Catholique évoque un statut de droit public, tout
en insistant sur l’importance du respect du caractère propre4,
- le Syndical National des Chefs d’Etablissement de l’Enseignement Libre souhaite qu’un
décret définisse plus précisément le statut des maîtres autour de l’affirmation explicite du
fait qu’ils sont contractuels de droit public5,
- les syndicats d’enseignants contractuels demandent, pour leur part et dans leur
ensemble, la fonctionnarisation des maîtres. Cette position s’appuie sur « un refus ferme
d’un statut spécifique de droit public des enseignants, au motif que celui-ci ne leur
permettra pas l’accès à un statut de fonctionnaire, mais, au contraire, les exclura totale-
ment des avantages de ces derniers, tout en perdant les avantages actuellement octroyés
par le droit privé »6.
Enfin, une question écrite posée à l’Assemblée Nationale7 a permis au gouvernement de
rappeler qu’un statut de droit public supposerait que les maîtres renoncent à certains avantages
découlant du Code du Travail, et que les chefs d’établissement acceptent une définition plus
précise de leurs prérogatives vis-à-vis des maîtres. Une telle mesure suppose une discussion ap-
profondie et un consensus entre les différents acteurs de l’enseignement privé sous contrat8.

4 Conclusion
Les constats ainsi effectués matérialisent bien la situation dans laquelle se trouve l’enseigne-
ment privé, ainsi que le poids de plus de trente ans de vie de la loi Debré, avec ses conséquences
politiques. Cependant, l’accent doit être mis sur deux questions qui restent en suspens, dont les
effets conditionnent l’avenir de ce type d’enseignement :

5. Instructions complémentaires du 3 février 1997 à la circulaire du 11 avril 1996 relative à la mise en œuvre de la
taxe sur les contributions pour le financement de prestations complémentaires de prévoyance.
1. Note de la page précédente. Arrêté ministériel du 12 avril 1995 portant extension et élargissement de l’accord
du 30 décembre 1993 relatif à la structure financière.
2. Lettre de l’UNEDIC en date du 20 mai 1997.
3. Bulletin de l’UNETP N° 12, 15 octobre 1995.
4. Bulletin de l’UNETP N° 13, 15 novembre 1995, « Le contrat des maîtres contractuels — Le caractère propre —
Orientations pour un statut spécifique des maîtres contractuels de droit public exerçant dans des classes sous
contrat d’association », texte adopté par le Comité National de l’Enseignement Catholique des 18 et 19 octobre
1996, Bulletin de l’UNETP N° 24, 15 décembre 1996.
5. D’après « le chef d’établissement en tant que représentant de l’autorité académique dans le cadre d’un nouveau
statut pour les enseignants sous contrat », Fiches Syndicales du SNCEEL N° 515, avril 1997.
6. Texte du SYNEP-CGC, mars 1997.
7. Joanq, 23 septembre 1996.
8. La Lettre de l’UNETP N° 18, 19 octobre 1996.
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- la « qualité » du recrutement des maîtres au sens large, et le résultat de l’application des


accords Lang/Cloupet,
- la nature du contrat de travail des maîtres, avec toutes les conséquences qui en découlent,
et la nécessaire clarification des rôles et responsabilités des différents acteurs y interve-
nant.
Les accords Lang/Cloupet font l’objet d’un suivi, matérialisé par des réunions périodiques
d’une commission de suivi, réunissant plusieurs fois chaque année des représentants du Minis-
tère de l’Éducation Nationale et de l’enseignement privé, catholique et non catholique. Sans en-
trer dans le détail des débats de cette commission, il est néanmoins possible de formuler un
certain nombre de remarques, qui s’organisent autour de quelques grands axes :
- Globalement, le système mis en place par l’enseignement catholique a atteint les objectifs
fixés, en permettant un pré recrutement, donc une sélection des futurs maîtres du privé
catholique. Restent cependant la difficulté de réaliser l’adéquation entre les besoins et les
pré-recrutements liés à l’entrée en IUFM, ainsi que la conformité entre les besoins et le
nombre de postes ouverts aux concours du privé par le Ministère de l’Éducation Natio-
nale. Ceci renvoie donc à l’obligation d’affecter les lauréats avant le 1er octobre suivant
leur concours, faute de quoi ils perdent le bénéfice de celui-ci. Jusqu’à présent, cette ques-
tion a été réglée sans problème puisqu’il y avait moins de reçus que de places aux
concours, mais cette situation risque de ne pas pouvoir se pérenniser, du moins dans
certaines disciplines,
- les « oublis » concernant certaines disciplines n’ont pas été réparés, et la rénovation, en
cours, de l’ensemble des diplômes de l’enseignement technique (y compris certains qui
n’avaient pas été modifiés depuis plusieurs dizaines d’années) va ajouter aux problèmes
actuellement rencontrés dans ce cadre,
- les disciplines « courantes » relevant de l’enseignement général ne posent généralement
pas de problèmes. Il n’en est pas de même pour les disciplines « rares » et pour les disci-
plines d’enseignement techniques théorique et pratique,
- les établissements privés non catholiques, et de façon générale, non confessionnels (cf.
solutions spécifiques dégagées par les autres confessions), se retrouvent dans la même
situation que les établissements catholiques avant la signature des accords Lang/Cloupet.
En effet, le constat effectué à cette époque quant aux effets sur l’enseignement privé de la
création des IUFM pour l’enseignement public (cf. loi de 1989) peut être transposé et les
mêmes conséquences évoquées en termes de « candidatures par défaut » : avant les
accords Lang/Cloupet, le privé redoutait de ne pouvoir « embaucher » que des maîtres qui
n’avaient pas réussi à travailler dans le public1, de même, le privé non catholique redoute
de devoir limiter ses perspectives à des maîtres non acceptés par l’enseignement privé
catholique. Les recherches de solution effectuées jusqu’à présent n’ont pas abouti, mais
les solutions transitoires et palliatives ne pourront être pérennisées au-delà de quelques
cas ponctuels. Il devient donc nécessaire qu’une solution opérante soit trouvée au plus tôt
à ce niveau.
- l’obligation d’obtention d’un concours pour obtention d’un contrat définitif développe le
corps des délégués auxiliaires, au statut précaire, alors que, avant les accords
Lang/Cloupet, seuls les maîtres ne détenant pas les titres requis ne pouvaient obtenir de
contrat. Cette évolution, ajoutée à l’obligation de pourvoir les postes vacants pour lesquels
le Recteur ne propose pas de candidatures, conduit à la création d’un nombre croissant de
maîtres bénéficiant d’une sorte de « contrat à durée déterminée », donc du développe-
ment, dans l’enseignement privé, d’une dérive assez semblable à celle observée dans le
public en ce qui concerne les maîtres auxiliaires. Compte tenu d’une durée d’application
encore courte des accords Lang/Cloupet, le problème n’a pas encore émergé au niveau du
privé avec la même acuité que dans le public, mais les mêmes causes risquent de provo-
quer les mêmes effets.

1. Voir « Enseignants, une carrière ingrate », Le Monde de l’Éducation, octobre 1991.


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De plus, la seule possibilité ouverte à ces délégués auxiliaires pour obtenir un contrat est de
se présenter à un concours…, mais ne leur permet pas de bénéficier de la formation pédagogique
dispensée par les IUFM. L’autre voie ainsi ouverte, normalement réservée à des personnels déjà
en poste (ayant un contrat et désireux de faire évoluer leur situation administrative) et raisonnée,
par ailleurs, pour résoudre de façon ponctuelle la situation des délégués rectoraux en poste, de-
vient une voie à part entière, mais ne remet-elle pas ainsi en cause les objectifs des accords
Lang/Cloupet?
Les ambiguïtés du statut des maîtres du privé et les effets engendrés sur les établisse-
ments nécessitent une clarification, sur laquelle s’accorde l’ensemble des partenaires, même
s’ils divergent sur les solutions à apporter.
En effet, les solutions dégagées par les différents ordres de juridiction tendent de plus en plus
à « privatiser » la relation entre le maître et l’établissement, en la plaçant dans le cadre du droit
privé et du droit du travail pour des aspects de plus en plus nombreux, sans toutefois aller jus-
qu’au bout de la démonstration. Ceci serait en contradiction avec la lettre de la loi Debré du
31 décembre 1959 modifiée, qui ne permet pas d’affirmer que l’établissement est l’employeur,
mais ne serait pas non plus en adéquation avec la réalité du déroulement de la carrière des maî-
tres, dans laquelle l’État, par l’intermédiaire du Recteur, intervient de façon importante dans des
domaines qui relèvent directement des prérogatives de l’employeur.
Les ambiguïtés et les incertitudes qui subsistent sur ce point sont nombreuses., et la multipli-
cation des contentieux touchant les établissements et le nombre croissant de domaines concer-
nés traduisant les ambiguïtés des textes, en mettant de plus en plus d’établissements dans des
situations financières et/ou sociales difficiles. La clarification du statut des maîtres permettrait
d’établir les rôles respectifs de l’État (et donc du Recteur) et du chef d’établissement, sans que
ce dernier soit obligé de « jongler » entre le droit public et le droit privé, parfois au préjudice de
la bonne gestion de son établissement, de crainte d’une action devant les tribunaux concernant
une action, dont, en plus, il n’est pas directement responsable.
Enfin, cette clarification du statut des maîtres devra lever les ambiguïtés liées à la juridiction
compétente, afin d’éviter le balancement actuel entre les juridictions de l’ordre administratif et
de l’ordre judiciaire, aux décisions parfois contradictoires.
Finalement, apparaît la nécessité d’une modification de la loi Debré, qui affirme clairement
la solution retenue par l’État par rapport à l’enseignement privé dans sa globalité. La question
reste d’actualité pour les acteurs concernés, l’est-elle autant pour les instances politiques, comp-
te tenu du poids des précédents historiques des dernières législatures et d’une actualité plus axée
sur une autre loi Debré, celle-là plus récente?

5 Bibliographie

5-1 Ouvrages
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[14] Richard Ziswiller, Gestion des établissements d’enseignement, Sirey, 1979.

5-2 Revues et périodiques


[15] AJDA, N°6, 20 juin 1995, Bernard Toulemonde, « Le statut des maîtres contractuels des
établissements privés : une privatisation jurisprudentielle? ».
[16] Bulletin d’Information de l’ONISEP, N° 510, juin 1996, « Ecole publique, école privée :
qui peut choisir? ».
[17] Bulletin de l’UNETP.
• N° 1, 15 septembre 1994.
• N° 5, 5 janvier 1995.
• N° 9, 15 mai 1995.
• N° 10, juillet 1995, « Accord sur les Commissions de l’Emploi dans le second degré ».
• N° 11, 15 septembre 1995.
• N° 12, 15 octobre 1995.
• N° 12, 15 octobre 1995, « Rapport d’activité 1994-1995 du Conseil
d’Administration ».
• N° 13, 15 novembre 1995.
• N° 13, novembre 1995, « Commissions Académiques de l’Accord Collégial ».
• N° 21, 15 septembre 1996.
• N° 24, 15 décembre 1996, « Le contrat des maîtres contractuels — Le caractère propre
— Orientations pour un statut spécifique des maîtres contractuels de droit public
exerçant dans des classes sous contrat d’association. Texte adopté par le Comité
National de l’Enseignement Catholique des 18 et 19 octobre 1996 ».
• N° 28, 15 avril 1997.
[18] Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale, N° 31, 31 août 1995, « Une nouvelle gestion
des ressources humaines ».
[19] Dictionnaire Permanent Social.
• Bulletin N° 581, 22 juillet 1996.
• Étude « détachement ».
• Étude « prêt de main d’œuvre ».
[20] Droit Social.
• décembre 1985, Juan Michel Danti, « Le détachement d’un travailleur auprès d’une
autre entreprise ».
IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1998.03 - 23

• décembre 1985, Robert Pierot, « Le statut des maîtres des établissements d’enseigne-
ment privé sous contrat ».
• décembre 1990, « Conclusions du Commissaire du Gouvernement Marcel Pochard,
Conseil d’État 20 juillet 1990, Règlement Intérieur et obligation de respecter le
caractère propre des établissements d’enseignement privé ».
• mai 1992, Jean Savatier, « L’application du droit du travail dans les rapports entre les
maîtres et les établissements d’enseignement privé sous contrat d’association ».
• décembre 1996, « L’indemnité de départ à la retraite des maîtres de l’enseignement
privé, Tribunal Administratif de Nantes du 27 juin 1996, conclusions du Commissaire
du Gouvernement Jean Frédéric Millet ».
[21] Éducation et Formations.
• N° 42, 1995, Martine Migeon, « Plus du tiers des enseignants des divisions sous
contrat des établissements privés du second degré seront partis en 2004 ».
• N° 46, 1996, François Alluin, « Les rémunérations des enseignants du second degré et
leur évolution entre 1986 et 1994 ».
• N° 46, 1996, Gérard Bonnet, « La formation initiale des enseignants du premier et du
second degré dans les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres ».
• N° 46, 1996, Gérard Bonnet, Sébastien Murcia, « Temps et charge de travail estimés
des enseignants du second degré dans les établissements publics ».
• N° 46, 1996, Jacky Bourdais, « À propos de l’évaluation de l’activité professionnelle
des enseignants ».
• N° 46, 1996, Pierre Perier, « Les enseignants du second degré face à l’évaluation et à
l’orientation des élèves — Une approche typologique. »
[22] Fiches Syndicales du SNCEEL,
• N° 515, avril 1997.
• N° 518, juillet 1997.
[23] L’Evénement du Jeudi, 22 au 28 août 1996, Frédéric Pons, « Le réveil musclé de
l’anticléricalisme ».
[24] La Lettre du Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche, N° 3, mai 1996, « Les concours en 1996 ».
[25] Le Monde.
• 12 janvier 1993, Muriel Frat, « Les professeurs du privé formés à l’école publique ».
• 5 février 1997, Olivier Piot, « Le dossier des maîtres auxiliaires n’a jamais été résolu
au fil des années ».
• 5 février 1997, Laetitia Van Eeckhout, « Un protocole pour désamorcer la crise ».
• 23 avril 1997, « Un million de non titulaires dans la Fonction Publique ».
[26] Le Monde de l’Éducation.
• octobre 1991, « enseignants, une carrière ingrate ».
• mai 1995, Guy Bourgeois, « donner un second souffle à la loi Debré ».
• mai 1995, Bernard Toulemonde, « un grand service public… pluraliste! ».
• novembre 1995, Marc Coutty, « L’Éducation Nationale à l’heure des DRH ».
• mai 1996, Annie Reverchon, « Une profession en voie d’embourgeoisement ».
• mars 1997, Marc Coutty, « Les maîtres aux’se rebiffent ».
[27] Lettre de l’UNETP.
• N° 9, 27 octobre 1995.
• N° 11, janvier 1996.
• N° 13, novembre 1995.
• N° 18, octobre 1996.
• N° 19, novembre 1996.
IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1998.03 - 24

• N° 25, juillet 1997.


[28] Liaisons Sociales.
• Législation Sociale, N° 6989, février 1994, « Le point sur la situation des enseignants
du privé sous contrat ».
• Législation Sociale, N° 7613, 18 février 1997.
[29] Note d’information de la Direction de l’Evaluation et de la Prospective, Ministère de
l’Éducation Nationale.
• N° 94/30, octobre 1994, « Les nouveaux enseignants du secondaire sortis d’IUFM en
1993 ».
• N° 94/43, novembre 1994, « Les chefs d’établissements du second degré et la gestion
des ressources humaines ».
• N° 95/31, juillet 1995, « Les enseignants et l’enseignement dans les divisions sous
contrat des établissements privés du second degré (1992-1993) ».
[30] Projecture.
• N° 34, octobre 1996, Les Cahiers, Véronique Glineur, Joseph Decoorman, Loi quin-
quennale, préparer le jeune à son insertion professionnelle.
• N° 34, octobre 1996, Les Cahiers, ROLLIN France, « La formation initiale fait ses
preuves ».
• N° 38, mars 1996.
[31] Revue de Jurisprudence Sociale.
• N° 244, mars 1997.
• N° 1309 à 1311, décembre 1996.
[32] Revue de Jurisprudence Sociale UIMM, 96/599.
[33] SIAPFI Info, N° 3, juillet 1993.
1998.03
Les enseignants des établissements d’enseignement privé
(sous contrat d’association avec l’État) : une « relation de
travail » de droit prive ou de droit public?
Laurence GILLET

Les papiers de recherche du GREGOR sont accessibles


sur INTERNET à l’adresse suivante :
http://www.univ-paris1.fr/GREGOR/
Secrétariat du GREGOR : Claudine DUCOURTIEUX (Ducourtieux.IAE@univ-paris1.fr)
IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1998.03 - 26

Titulaire du D.E.S.S. Management avancé des ressources humaines et des relations d’emploi

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