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Thème n°7

Pathologie du
comportement
RPC B A gression de cohabitation :
prévention­, thérapeutique
Recommandation
Devant un cas d’agression de cohabitation, les phases du conflit (de 1 à 3, voir tableau)
et le statut des protagonistes (chat actif ou passif) doivent être identifiés afin d’émettre un
pronostic et des propositions de traitement.

Il y a lieu de dissuader l’ingérence des propriétaires en expliquant les particularités


de l’organisation sociale et territoriale pour l’espèce féline ainsi que des modalités
de communication.

La prescription de psychotropes est recommandée dès la phase 2 :


- s élégiline, inhibiteur sélectif de recapture de la sétotonine (ISRS) ou clomipramine
pour le chat actif,
- s élégiline, trioxazine ou miansérine pour le chat passif.

Il y a lieu de confiner les deux chats en des lieux distincts tout en permettant les
échanges olfactifs. La désensibilisation est permise en mettant en contact chaque
chat avec des compresses frottées sur les commissures labiales de son adversaire.

Lors de l’introduction d’un nouveau chat, ce dernier doit être isolé pendant quelques
jours avant de permettre à chaque animal de se familiariser avec les odeurs de l’autre
en intervertissant les lieux d’isolement. Ce protocole devrait être répété lors du retour
d’un des deux chats qui aurait été isolé, par exemple lors du retour d’un chat hospita-
lisé en clinique vétérinaire.

Compte-rendu des débats : voir Le Point Vétérinaire n° 271 : Décembre 2006

Argumentaire

Colette Arpaillange Docteur Vétérinaire


Comportementaliste diplômée des écoles vétérinaires françaises
Praticien hospitalier en hospitalisation des animaux de compagnie
ENV Nantes
Thème n°7 Pathologie du comportement
RPC B Agression de cohabitation : prévention­, thérapeutique
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Tableau.
Phases d’évolution des conflits félins d’après Pageat.

Phase Nom Description


Agressions territoriales, principalement axées sur l’intimidation,
visant à une répartition des lieux. Stabilité possible. L’exiguïté du
1 Distanciation territoire ou les interventions intempestives des propriétaires font
souvent entrer le conflit en phase 2.
Repli dans des lieux d’isolement. Les attaques sont violentes et
2 Escarmouches nombreuses. Se différencient très vite un chat actif « agresseur »
et un chat passif « victime ».
Envahissement du lieu d’isolement du chat passif par le chat actif
pour l’agresser. L’agresseur développe un état typique d’anxiété
inter­mittente (hypervigilance, agitation, hyposomnie, hyperesthésie,
3 Obnubilation rolling-skin-syndrome*) et l’agressé un état d’anxiété permanente
ou de dépression (inhibition et symptômes somatiques tels qu’alo-
pécie extensive, troubles de la miction, anorexie).
* Rolling-skin syndrome : onde d’horripilation dorsale déclenchée spontanément, qui évoque une perturbation émotionnelle chez
le chat et traduit une hyperesthésie.

La cohabitation entre chats d’un même foyer peut provoquer des conduites agressives,
toujours mal vécues par les propriétaires. Les particularités de l’organisation sociale
féline expliquent la fréquence de ces troubles.

1. Organisation sociale féline

L’espèce féline, considérée à tort comme non sociale, est organisée en groupes stables­
dans lesquels sont entretenues des relations de coopération. Certaines dyades­ développent
des relations d’affiliation (recherche de contacts physiques, repos en commun, toilettage
mutuel) [5]. Le groupe se défend contre les intrusions [4]. L’arrivée d’un nouvel­ individu dans
un groupe stable peut être à l’origine de conflits et demande un temps d’adaptation.
L’absence de hiérarchie linéaire et la flexibilité des relations sociales ne permettent­
pas de prédire l’issue du conflit [2]. Certains chats « despotes » provoquent des
combats­ dans le groupe [6]. Ce sont souvent des individus n’ayant pas bénéficié d’une
socialisation précoce [2, 4].

2. Circonstances d’apparition [3, 7]

Les principales circonstances d’apparition d’agressions de cohabitation sont :


- l’introduction d’un nouveau chat ;
- l’arrivée à maturité sociale d’un chat du groupe (vers 2 ans) ;
- le retour d’un chat au foyer (après un séjour en hospitalisation ou chez le toiletteur
par exemple).
Surviennent plus occasionnellement les agressions :
- p ar irritation, déclenchées par un chat malade ;
- r edirigées dans un contexte de frustration.
Les situations de stress social, lorsque cohabitent dans un espace limité un grand
nombre de chats, rendent les discordes inévitables [2, 6]. Le statut (mâle, femelle ou
stérilisé) n’intervient pas [4]. En revanche, les progestatifs induisent des troubles de
l’humeur et une irritabilité.
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3. Aspects cliniques

L’évolution des conflits, sur plusieurs semaines, a été décrite en trois phases par Pageat [8] :

Phase 1 de distanciation : agressions territoriales, principalement axées sur l’intimida-


tion, visant à une répartition des lieux. Stabilité possible. L’exiguïté du territoire ou les
interventions intempestives des propriétaires font souvent entrer le conflit en phase 2.

Phase 2 des escarmouches : repli dans des lieux d’isolement. Les attaques sont violentes­
et nombreuses­. Se différencient très vite un chat actif « agresseur » et un chat passif
« victime ».

Phase 3 d’obnubilation : envahissement du lieu d’isolement du chat passif par le


chat actif pour l’agresser. L’agresseur développe un état typique d’anxiété intermit-
tente (hyper­vigilance, agitation, hyposomnie, hyperesthésie, rolling-skin-syndrome)
et l’agressé un état d’anxiété permanente ou de dépression (inhibition et symptômes
somatiques tels qu’alopécie extensive, troubles de la miction, anorexie).

Le rolling-skin syndrome se définit comme une onde d’horripilation dorsale, déclenchée


spontanément, qui évoque une perturbation émotionnelle chez le chat et traduit une
hyperesthésie.

4. Pronostic

Le pronostic dépend du stade évolutif et des ressources et contraintes de l’environnement.


La superficie territoriale, l’accès libre à l’extérieur ou à des lieux largement ouverts
ainsi que la densi­té de la population féline résidente influencent l’issue du conflit et
les possibilités thérapeutiques.
L’ingérence des propriétaires augmente le niveau d’anxiété et s’oppose à la répartition
territoriale.
Si l’agresseur est un chat despote, il est illusoire d’espérer une cohabitation sereine.

5. Thérapeutique

Les thérapies comportementales adoptent les principes de la désensibilisation et font


appel à la commu­nication olfactive en jouant sur les échanges d’odeur sociale et de
phéromones :
- r eléguer les chats dans des lieux distincts mais permettant les échanges olfactifs
(empêcher tout contact dans les stades évolués [7]) ;
- f rotter avec des compresses les commissures labiales du chat A et les placer dans la
zone du chat B et vice-versa (porter des gants pour manipuler les compresses) ;
- r emettre progressivement les chats en contact dès que les interactions semblent apai-
sées : ne pas intervenir si des menaces ont lieu et utiliser éventuellement un stimulus
disruptif à distance (pistolet à eau, jet d’objet) pour interrompre les attaques [7].

En pratique, la séparation des chats s’effectue en hospitalisation, dans des cages sépa-
rées par une cloison mobile qui sera ouverte progressivement, ou à la maison par ségré­
gation dans deux pièces séparées par un filet (type barrière de sécurité pour enfant) ou
une porte maintenue entrouverte à l’aide d’un crochet. L’échange des zones de confine-
ment de chaque chat s’effectue afin que chacun se familiarise avec les odeurs de l’autre
[3]. Deux aires distinctes d’alimentation et d’élimination sont proposées.

Les psychotropes sont nécessaires dans les phases 2 et 3. Les objectifs thérapeutiques
diffèrent selon­ le statut des belligérants :
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- p our le chat actif, le traitement vise à diminuer la vigilance, tempérer l’impulsivité et
limiter le passage­ à l’acte : inhibiteurs de recapture de la sérotonine, anti-dépresseurs
tricycliques et sélégiline en cas d’hypervigilance [7] ;
- p our le chat passif, il vise à lever l’inhibition, relancer le comportement exploratoire et
éventuellement l’appétit : sélégiline, trioxazine et miansérine (état dépressif).

La phéromonothérapie apporte une aide précieuse :


- f raction F3 pour lutter contre l’anxiété et faciliter les mesures de restriction territo-
riale ;
- f raction F4 pour stimuler les relations sociales et inhiber les comportements agres-
sifs [7] : plus simple d’utilisation que la méthode des compresses, la réussite est
aléatoire, perceptible toutefois dès la première application [1].

6. Prévention

L’introduction d’un nouveau chat nécessite quelques précautions. Le nouvel arrivant


est initialement confiné [4] puis libéré périodiquement tandis que les chats résidents
sont enfermés dans sa pièce d’isolement [7]. La séparation sera maintenue quelques
jours [2].
Les forts liens familiaux dans la fratrie laissent augurer des relations sociales posi-
tives. Aussi, les propriétaires qui souhaitent adopter plusieurs chats sont incités à le
faire d’emblée et à choisir des chatons issus d’une même portée [4, 5].

Références

(1) BEAUMONT-GRAFF E. Indications et utilisation de la phéromonothérapie. Point Vét. 2004;35(n° spécial):50-54.


(2) BEAVER B. Feline social behavior. In : Feline Behavior a guide for veterinarians. 2nd Edition. Elsevier Science Ed, Philadelphia. 2003:127-163.
(3) CHAPPUIS-GAGNON A-C. Troubles du comportement social. In : Comportement du chat : biologie et clinique. Ed Point Vet, Maisons-Alfort.
2003:173-193.
(4) CROWELL-DAVIS SL, CURTIS T, KNOWLES RJ. Social organization in the cat : a modern understanding. J Feline Med Surg. 2004;6:19-28.
(5) CURTIS TM, KNOWLES RJ, CROWELL-DAVIS SL. Influence of familiarity and relatedness on proximity and allogrooming in domestic cats
(Felis catus). Am J Vet Res. 2003;64:1151-1154.
(6) HEATH S. Feline aggression. In : HORWITZ D, MILLS D, HEATH S. BSAVA Manual of canine and feline behavioural medicine. BSAVA Ed,
Gloucester. 2002:216-228.
(7) LANDSBERG G, HUNTHAUSEN W, ACKERMAN L. Feline aggression. In : Handbook of behavioral problems of the dog and cat. Elsevier
Science Limited, Philadelphia­. 2003:427-453.
(8) PAGEAT P. Les conflits territoriaux chez le chat. Présentation d’un nouveau protocole thérapeutique. 1er congrès européen CNVSPA-FECAVA,
Paris. 1994:847-49.

Pour l’usage des phéromones, voir aussi les références suivantes :

(a) GRIFFITH CA, STEIGERWALD ES, BUFFINGTON CA. Effects of a synthetic facial pheromone on behavior of cats. J Am Vet Med Assoc.
2000;217(8):1154-6.
(b) HUNTHAUSEN W. Evaluating a feline facial pheromone analogue to control urine spraying. Vet Med. 2000;95:151-156.
(c) MILLS DS, MILLS CB. Evaluation of a novel method for delivering a synthetic analogue of feline facial pheromone to control urine spraying by
cats. Vet Rec. 2001;149(7):197-9.
(d) MILLS DS, WHITE JC. Long-term follow up of the effect of a pheromone therapy on feline spraying behaviour. Vet Rec. 2000;147(26):746-7.
(e) OGATA N, TAKEUCHI Y. Clinical trial of a feline pheromone analogue for feline urine marking. J Vet Med Sci. 63(2):157-61.
(f) PAGEAT P, GAULTIER E. Current research in canine and feline pheromones. Vet Clin North Am Small Anim Pract. 2003;33:187-211.

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