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Pathologie du
comportement
RPC B A gression de cohabitation :
prévention, thérapeutique
Recommandation
Devant un cas d’agression de cohabitation, les phases du conflit (de 1 à 3, voir tableau)
et le statut des protagonistes (chat actif ou passif) doivent être identifiés afin d’émettre un
pronostic et des propositions de traitement.
Il y a lieu de confiner les deux chats en des lieux distincts tout en permettant les
échanges olfactifs. La désensibilisation est permise en mettant en contact chaque
chat avec des compresses frottées sur les commissures labiales de son adversaire.
Lors de l’introduction d’un nouveau chat, ce dernier doit être isolé pendant quelques
jours avant de permettre à chaque animal de se familiariser avec les odeurs de l’autre
en intervertissant les lieux d’isolement. Ce protocole devrait être répété lors du retour
d’un des deux chats qui aurait été isolé, par exemple lors du retour d’un chat hospita-
lisé en clinique vétérinaire.
Argumentaire
Tableau.
Phases d’évolution des conflits félins d’après Pageat.
La cohabitation entre chats d’un même foyer peut provoquer des conduites agressives,
toujours mal vécues par les propriétaires. Les particularités de l’organisation sociale
féline expliquent la fréquence de ces troubles.
L’espèce féline, considérée à tort comme non sociale, est organisée en groupes stables
dans lesquels sont entretenues des relations de coopération. Certaines dyades développent
des relations d’affiliation (recherche de contacts physiques, repos en commun, toilettage
mutuel) [5]. Le groupe se défend contre les intrusions [4]. L’arrivée d’un nouvel individu dans
un groupe stable peut être à l’origine de conflits et demande un temps d’adaptation.
L’absence de hiérarchie linéaire et la flexibilité des relations sociales ne permettent
pas de prédire l’issue du conflit [2]. Certains chats « despotes » provoquent des
combats dans le groupe [6]. Ce sont souvent des individus n’ayant pas bénéficié d’une
socialisation précoce [2, 4].
3. Aspects cliniques
L’évolution des conflits, sur plusieurs semaines, a été décrite en trois phases par Pageat [8] :
Phase 2 des escarmouches : repli dans des lieux d’isolement. Les attaques sont violentes
et nombreuses. Se différencient très vite un chat actif « agresseur » et un chat passif
« victime ».
4. Pronostic
5. Thérapeutique
En pratique, la séparation des chats s’effectue en hospitalisation, dans des cages sépa-
rées par une cloison mobile qui sera ouverte progressivement, ou à la maison par ségré
gation dans deux pièces séparées par un filet (type barrière de sécurité pour enfant) ou
une porte maintenue entrouverte à l’aide d’un crochet. L’échange des zones de confine-
ment de chaque chat s’effectue afin que chacun se familiarise avec les odeurs de l’autre
[3]. Deux aires distinctes d’alimentation et d’élimination sont proposées.
Les psychotropes sont nécessaires dans les phases 2 et 3. Les objectifs thérapeutiques
diffèrent selon le statut des belligérants :
Thème n°7 Pathologie du comportement
RPC B Agression de cohabitation : prévention, thérapeutique
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- p our le chat actif, le traitement vise à diminuer la vigilance, tempérer l’impulsivité et
limiter le passage à l’acte : inhibiteurs de recapture de la sérotonine, anti-dépresseurs
tricycliques et sélégiline en cas d’hypervigilance [7] ;
- p our le chat passif, il vise à lever l’inhibition, relancer le comportement exploratoire et
éventuellement l’appétit : sélégiline, trioxazine et miansérine (état dépressif).
6. Prévention
Références
(a) GRIFFITH CA, STEIGERWALD ES, BUFFINGTON CA. Effects of a synthetic facial pheromone on behavior of cats. J Am Vet Med Assoc.
2000;217(8):1154-6.
(b) HUNTHAUSEN W. Evaluating a feline facial pheromone analogue to control urine spraying. Vet Med. 2000;95:151-156.
(c) MILLS DS, MILLS CB. Evaluation of a novel method for delivering a synthetic analogue of feline facial pheromone to control urine spraying by
cats. Vet Rec. 2001;149(7):197-9.
(d) MILLS DS, WHITE JC. Long-term follow up of the effect of a pheromone therapy on feline spraying behaviour. Vet Rec. 2000;147(26):746-7.
(e) OGATA N, TAKEUCHI Y. Clinical trial of a feline pheromone analogue for feline urine marking. J Vet Med Sci. 63(2):157-61.
(f) PAGEAT P, GAULTIER E. Current research in canine and feline pheromones. Vet Clin North Am Small Anim Pract. 2003;33:187-211.