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livre  
L’impressionisme

Les peintres impressionnistes

Vers la moitié du xixe siècle, de jeunes artistes vont bouleverser l’art de la peinture. Pour
rendre compte des effets de la lumière naturelle sur les éléments, ils vont systématiser
le recours à la fracturation de la touche picturale, choisissant de laisser apparente la
trace du geste et de l’outil. L’impressionnisme était né.

Objectifs Compétences
Expérimenter un procédé et en tirer parti.
● Appliquer un procédé.
●

●S
 olliciter la recherche et l’investissement personnel. ●M
 aîtriser son geste.

●F
 avoriser l’ouverture culturelle des élèves. ●O
 bserver et s’exprimer.

Matériel - Papier Canson blanc de différentes Groupement des élèves

- Reproductions d’œuvres de peintres dimensions ; pastels gras ; gouaches ou - Collectif et individuel.
impressionnistes ; photocopies acryliques sans eau ; brosses à peindre.
de paysages (marine ou campagne) - Appareil photo numérique.
ou d’œuvres impressionnistes.

1 Regarder 2 Isoler le procédé

• Le terme “impressionnisme” fut utilisé pour la pre-
mière fois lors de la première exposition du groupe
chez le photographe Nadar, en 1874. Il est associé au
tableau de Monet, Impression, soleil levant. C’est donc
avec cette référence que sera introduite et travaillée
la notion de touche picturale.
BIS/ © Archives Larbor
• Agrandir la reproduction et regrouper les élèves
devant de façon à l’observer de près. Occulter toute
la surface avec une feuille à dessin blanche, dans
laquelle on aura conçu une fenêtre ouvrant unique-
ment sur le reflet du soleil sur la surface de l’eau.
• Attendre les commentaires spontanés, guider la ré-
flexion en émettant des hypothèses sur le sujet repré-
senté puis en mobilisant l’attention sur le travail du
peintre. Faire relever un ensemble de petites traces
en orange et en blanc, traces souples et horizontales,
parfois obliques.
• Inviter alors les élèves à mimer dans l’espace le ges-
te de l’artiste. Faire ensuite expérimenter cette façon
de peindre, sur un quart de feuille de dessin blanche,
d’abord avec le doigt puis avec un pastel gras orange.
Comparer les traces avec celles de l’image. Recher-

cher celles qui s’en rapprochent le plus et caractéri-

Impression, soleil levant (1876), Claude Monet.
• Sur l’œuvre de Monet, on voit quelques barques
naviguant en premier plan et quelques mâts à peine
esquissés dans le lointain. C’est l’avant-port du Ha-
vre, un jour d’hiver. La manière dont le peintre traite
ce sujet prouve que son intérêt se concentre ailleurs :
restituer sur la toile un lever de soleil dans la brume
matinale, hivernale.
ser le geste le plus approprié : la touche est nerveuse,
unique, juxtaposée et superposée. Renouveler l’essai
si besoin.
• Dévoiler la reproduction et “mettre du sens sur le
fragment observé” : Le peintre exprime les reflets du
soleil et utilise son procédé sur toute la surface de son
tableau. Attirer l’attention sur le traitement de l’eau,
sur celui de la barque en premier plan et de son reflet,
sur le rendu des mâts des bateaux et sur le ciel. Faire
comprendre que l’écriture picturale structure toute
la surface du tableau, dans des touches cependant
différentes, selon leur orientation, et liées au sujet
représenté.
 3 Expérimenter
• Imposer une couleur, celle du tableau ou une autre,
et inviter à déposer des touches identiques avec des
gouaches épaisses, sans eau, sur un support de papier
Canson blanc, format carte postale. Commencer par
éparpiller des touches puis en ajouter d’autres pour
combler les vides sans chercher à recouvrir la surface.
Concevoir ce travail avec le doigt d’abord, puis avec
une petite brosse à peindre. Afficher et justifier les
différents tracés obtenus.
• Proposer une situation identique à la précédente,
mais en gérant cette fois une couleur à laquelle on
va ajouter de la peinture blanche. Poser ainsi le pro-
blème du mélange des teintes sur le support pour se
rapprocher du procédé des peintres impressionnistes.
Veiller à faire conserver les touches pour ne pas se
confronter à une couleur unique faisant disparaître la
trace du premier geste. Expliciter oralement la procé-
dure la plus adaptée : éparpiller des touches, combler
des intervalles, revenir en empâtement après un court
temps de séchage des premières traces. Réaliser deux
ou trois essais, les uns pour une conservation person-
nelle du travail effectué (mon album de touches), les
autres seront regroupés sur un support collectif.
4 Explorer, trouver d’autres touches
• Mettre à la disposition de chacun plusieurs feuilles
de même format que précédemment, une couleur
et un outil, pinceau brosse de préférence. Inciter les
Leur demander de choisir un paysage et de le trans-
former en peinture en lui donnant des couleurs “à
la manière” d’un peintre impressionniste. Utiliser des
gouaches sans eau ou des pastels gras. Avant le travail
de l’élève, repérer collectivement les zones d’ombres
et de lumière que la photocopie permet de distin-
guer. Pour cela, ne pas faire un tirage trop sombre de
l’image choisie. Exiger le recouvrement de la surface
pour faire disparaître la nature du support. Afficher et
regarder en fonction des touches et des couleurs.
Travailler in situ Inviter chacun à faire une photogra-
phie numérique d’un fragment de paysage autour de
l’école, en vue panoramique, l’obligeant ainsi à cadrer
et à choisir le point de vue. Procéder ensuite comme
précédemment sur un tirage papier du cliché. On peut
aussi envisager un travail effectif sur le motif avec des
pastels gras : représenter par exemple un massif de
fleurs, un fragment de champ et de haie vus de loin…
Limiter le temps d’exécution et faire travailler sur un
format carte postale. De retour en classe, afficher et
retrouver les caractères picturaux travaillés.

BIS/Ph. H. Josse © Archives Larbor

élèves à rechercher des variations de touches en pre-
nant en compte leur épaisseur, leur longueur, leur
densité, leur orientation (verticale, oblique). Afficher
et confronter les propositions. Inciter à expérimenter
d’autres possibles en fonction des réponses. Conser-
ver ces recherches personnelles.
• Associer des touches bleues et jaunes avec du bleu
et du rouge, du jaune et du rouge, du jaune et du vio- Un coin de bois aux Sablons, dit la route à l’orée du bois
let… Imposer ou non les couleurs. Poser le problème (1883), Alfred Sisley.
de la conservation de la touche et de la couleur ou du
mélange des couleurs sur le support.
5 Retrouver des touches et en voir d’autres
Confronter les tracés des élèves avec le travail des
impressionnistes. Parvenir ainsi à isoler différentes
touches et à les mettre en relation avec l’élément re-
présenté : eau, ciel, feuillage, herbe, fleurs… touches
en traits, en points, en virgules… Expliquer que ces
peintres cherchaient à reproduire les jeux d’ombres
et de lumière, à différents moments de la journée et
BIS/ © Archives Larbor

au fil des saisons.

6 Devenir “peintre impressionniste”
Choisir une activité Travailler à partir de photoco-
pies de paysages, marine ou campagne, ou de photo-
Chemin de Louveciennes (1869), Pierre-Auguste Renoir.
copies d’œuvres que les élèves n’ont pas encore vues.