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RÉSUMÉ : Cet article fait état des différentes techniques de fabrication additive, les gammes de machines
disponibles sur le marché, et qui grâces aux différents acteurs auront des conséquences sur toute la chaîne de
production, les pratiques de conception ainsi que l'organisation de la société par extension.
1. Introduction
Les techniques de prototypage rapide existent depuis un peu plus de 20 ans, mais leur
développement récent, et surtout la baisse de leurs coût, sont sur le point de bouleverser toute
l'industrie manufacturière et de nombreux autres domaines par extension.
On les utilises déjà énormément dans l'industrie et la conception, mais aussi en archéologie,
dans les domaines du médical ou bien encore en bijouterie, etc.
Selon Wohlers plus de 20% de la production des imprimantes 3D consiste en des produits
finis et pourrait atteindre 50% d'ici 2020. On parle ainsi souvent de fabrication rapide/rapid
manufacturing. L'utilisation du terme « rapide » est relatif, si pour une pièce il est bien plus
efficient de procéder ainsi plutôt que de réaliser les outillages/moules autrement nécessaires,
la fabrication pourra tout de même prendre plusieurs heures. Mais avec leur progrès il est
probable qu'à terme ces techniques remplacent la production qui étaient jusqu'alors dans une
logique de grandes séries.
1.1 Fabrication additive
La pièce va être réalisée par ajout successifs de couches de matière (à l'inverse de la
fabrication soustractive, par exemple usinage d'un bloc de départ), ce qui offre plusieurs
avantages : toute la matière est utilisée (plus de chutes), la mise en œuvre permet de réaliser
des formes autrement infaisables et de produire des pièces toutes différentes.
Ainsi même si il est plus coûteux de produire une seule pièce, tout les autres coûts sont revu à
la baisse : transport, emballage, fournisseurs, distributeurs, etc. Aucun coût de modification
de l'outillage, aucun coût de personnalisation. Plus rapide à mettre sur le marché, plus rapide à
partager, tout est plus rapide, et cette production individuelle rendra de plus en plus favorable
une production décentralisé, sur place et à la demande, là où on en a besoin.
On libère donc la conception des contraintes habituelles, l'élimination des chutes de matière
est aussi très intéressante d'un point de vue économique/environnemental, et cela permet en
plus de proposer des objets éventuellement adaptés pour chaque personnes.
2. État de l'art
2.1. Techniques
La fabrication additive regroupe un ensemble de techniques diverses, la proposition de norme
pour la fabrication additive (DIN Germany, 2010) permet justement d'en avoir un aperçu
assez exhaustif.
• Stéréolithography (SL)
• Laser Sintering (LS)
• Laser melting
• Fused layer modeling/manufacturing (FDM)
• Multi-jet modeling (MJM)
• Polyjet modeling (PJM)
• 3D Printing (3DP)
• Layer laminated manufacturing (LLM)
• Mask sintering (MS)
• Digital light processing (DLP)
Les plastiques constituent une grande part des matières employées, on trouve aussi bien des
polymères courant (ABS, PLA, HDPE,...), que des polymères techniques de haute
performance (PC, POM, PEEK,...). Mais le choix s'élargit également à de nombreux autres
matériaux : métaux, verres, céramiques, os, tissus cellulaires, chocolat, sucre...
Master MIDI, veille technologique – 2011 –
2.3. Entreprises
En plus des fabricants, si on ne souhaite pas mettre les mains dans le cambouis ou pour des
travaux ponctuels, on trouve de très nombreuses entreprises offrant des services d'impression
3D avec des machines professionnelles :
shapeways.com
i.materialise.com
sculpteo.com
ponoko.com
cloudfab.com
etc.
Il en existe même plus d'une centaine (Wohlers 2010).
2.4. Universités, labo, chercheurs
L'université de Bath (http://www.bath.ac.uk/) qui est à l'origine du « Replicating Rapid
prototyper project, RepRap » (Bowyer et al, 2007)
Pour le moment se sont essentiellement des particuliers/hobbyistes qui ont montés ce type
d'imprimante, on en trouve également dans certaines écoles, et dans quelques studios de
design. Unfold par exemple, font beaucoup d'expériences avec de la céramique (unfold.be).
4. Positionnement
On compare souvent l'arrivée de ces imprimantes 3D à celle des imprimantes couleurs, en
terme de diffusion, d'évolution du prix ou d'accessibilité. Et de la même manière que
l'informatique personnelle, Internet, ou les imprimantes couleur (2D) ont modifiés nos
pratiques, nous sommes en train d'assister au début d'un nouveau changement.
Et comme le dit Klaus Müller-Lohmeier "This is a paradigm shift in design and
manufacturing. These technologies will allow us to move from manufacturing-driven design,
where the design is dictated by the manufacturing techniques, to truly design-driven
manufacturing."
Ce qui m'intéresse n'est donc pas tant cette révolution en soi, que les conséquences qu'elle
aura notamment et surtout sur la pratique du Design, qui va devoir entièrement se repenser
dans ce nouveau paradigme où tout le monde peut avoir accès à l'information, la
connaissances, ainsi qu'aux outils de productions.
5. Conclusion et perspectives
On faisait déjà de plus en plus appel au prototypage rapide, mais cela restait quand même
coûteux et donc limité. Pour les designers et entreprise, intégrer le prototypage rapide permet
d’accélérer le processus qui mène au produit fini (avantage concurrentiel économies
importantes, etc). Mais aujourd’hui on peut donc s’en servir beaucoup plus librement, avec
Master MIDI, veille technologique – 2011 –
Peut-être qu'on ne pourrait transposer cette liste tel quelle en France, mais ne serait-ce que la
première action « ouvrir un laboratoire de fabrication personnelle dans chaque école »
constituerai déjà un fort encouragement.
Ces technologies sont encore émergentes en France, mais il est d’autant plus intéressant pour
les créateurs de les explorer, de contribuer au mouvement, et d’envisager quel rôle pourront-
nous y jouer.
6. Références bibliographiques
Bowyer Adrian (2007), « RepRap-the Replicating Rapid Prototyper Projec »,
<http://www.bath.ac.uk/idmrc/themes/projects/amps/AMPS-Project-RepRap.pdf>
Cornu J.-M., (2010), « Quelque chose se passe du coté de la fabrication numérique », <http://fing.org/?Quelque-
chose-se-passe-du-cote-de>
De Bruijn (2010), « On the viability of the Open Source Development model for the design of physical objects »,
<http://thesis.erikdebruijn.nl/master/MScThesis-ErikDeBruijn-2010.pdf>
Gershenfeld Neil (2006), on FabLabs <http://www.ted.com/tedtalks/tedtalksplayer.cfm?key=n_gershenfeld>
DIN Germany, ISO New Work Item Proposal, (2010) « Additive Manufacturing - Rapid Technologies (Rapid
Prototyping) – Fundamentals, terms and definitions, quality parameters, supply agreements »
<http://publicaa.ansi.org/sites/apdl/Documents/News%20and%20Publications/Links%20Within%20Stories/ISO
%20NWIP%20%28Additive%20manufacturing%29.pdf>
Meredith Davis, (2008) « Why Do We Need Doctoral Study in Design », in International Journal of Design
<http://www.ijdesign.org/ojs/index.php/IJDesign/article/view/481/223>
Müller-Lohmeier Klaus (2011), « Designing differently » in Euka magazine
<http://www.eurekamagazine.co.uk/article/31261/Cover-story-Designing-differently-.aspx>
My delicious bookmarks, <http://www.delicious.com/watsdesign/3DP>
JWT (2010), 100 Things to watch in 2011, <http://www.slideshare.net/jwtintelligence/2f-100-things-to-watch-
in-2011-6306251>
Lipson Hod & Kurman Melba, (2010) « Factory At Home, The emerging economy of personal manufacturing »
<http://www.mae.cornell.edu/lipson/factoryathome.pdf>
Wholers (2010) <http://www.wohlersassociates.com/>