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AFRICAN UNION UNION AFRICAINE

UNIÃO AFRICANA
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REUNION CONSULTATIVE SUR LA LIBYE


ADDIS ABEBA, LE 25 MARS 2011

ALLOCUTION DE S.E DR. JEAN PING

PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L’UNION


AFRICAINE
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Mesdames et Messieurs les Ministres et autres représentants des pays membres du


Comité Ad hoc de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye,

Distingués représentants des pays membres du Conseil de paix et de sécurité de l’UA

Mesdames et Messieurs les Ministres et autres représentants des pays voisins de la


Libye,

Distingués représentants des pays et institutions partenaires,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais d’abord commencer par souhaiter la bienvenue à tous les participants à la


présente réunion consultative. Veuillez trouver ici l’expression des sincères remerciements
de l’Union africaine pour avoir répondu positivement à notre invitation, malgré les délais très
courts dans lesquels cette rencontre a été organisée. Votre présence, en nombre et en
qualité, témoigne de la volonté de vos organisations et pays respectifs de contribuer à la
recherche d’une solution à la crise actuelle en Libye, dans l’unité si importante et si
nécessaire de la Communauté internationale dans son ensemble.

La tenue de cette réunion s’inscrit dans le cadre du suivi des conclusions de la réunion du
Comité ad hoc de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, qui s’est tenue à Nouakchott,
le 19 mars dernier. Il s’agit de favoriser un échange de vues orienté vers l’action sur la
situation en Libye et de rechercher les voies et moyens d’une sortie de crise rapide, ainsi
que de s’accorder sur la mise en place d’un mécanisme souple de consultation et de
coordination entre nous pour renforcer la conjugaison des efforts en appui à la recherche de
la paix.

Mesdames et Messieurs,

La situation qui prévaut en Libye est d’une gravité extrême, tant pour ce pays que pour la
région dans son ensemble. Nous avons évidemment à l’esprit le sort des populations
libyennes dont la protection doit être assurée, et l’UA est d’autant plus attachée à cette
protection que son Acte constitutif contient des dispositions impératives à cet égard.

Nous pensons également aux travailleurs migrants étrangers qui se trouvent en Libye, en
particulier à ceux originaires du continent. Leur situation a été rendue d’autant plus précaire
que les informations faisant état de la présence de mercenaires africains au sein des forces
gouvernementales libyennes ont créé un amalgame dangereux, réducteur et fallacieux.

Nous nous devons également de prendre en compte le fardeau disproportionné qui pèse sur
ceux des pays voisins qui ont dû accueillir les travailleurs migrants africains fuyant la Libye,
ainsi que les contraintes auxquelles sont confrontés les pays d’origine, particulièrement au
regard de la nécessaire réinsertion socio-économique des populations concernées.

Par delà ces aspects humanitaires, la situation actuelle fait peser une grave menace sur la
paix et la sécurité, ainsi que sur la stabilité à long terme de la Libye et du continent. Plus le
conflit se prolonge, plus le risque est grand. D’où l’urgence que revêt la recherche d’une
solution durable à la crise, dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale de
la Libye et dans celui des aspirations légitimes du peuple libyen.
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Evidemment, les pays voisins de la Libye seront les premiers affectés par la poursuite et
l’aggravation du conflit actuel. La région est confrontée à nombre de vulnérabilités, liées à
l’existence de conflits ouverts ou latents dans certains pays, à l’existence de groupes armés
qui ne peuvent que profiter d’une instabilité accrue, et à la prégnance du fléau du terrorisme,
ainsi qu’à toutes les autres formes de crime organisé transfrontalier.

Mesdames et Messieurs,

C’est eu égard à ce qui précède que l’Union africaine s’est activement mobilisée pour
faciliter la recherche d’une solution pacifique et démocratique à la crise en Libye. Le 10
mars dernier, le Conseil de paix et de sécurité a décidé de mettre en place un Comité ad
hoc de haut niveau de l’UA sur la Libye, avec le mandat suivant : (i) interagir avec toutes les
parties en Libye et évaluer continuellement l'évolution de la situation sur le terrain ; (ii)
faciliter un dialogue inclusif entre les parties libyennes sur les réformes appropriées à
entreprendre; et à (iii) interagir avec les partenaires de l'UA, afin de faciliter la coordination
des efforts et de solliciter leur appui pour le règlement rapide de la crise.

Le Comité, qui comprend les chefs d’Etat de l’Afrique du Sud, de la République du Congo,
du Mali, de la Mauritanie et de l’Ouganda, ainsi que moi-même, en ma qualité de Président
de la Commission, a tenu sa première réunion à Nouakchott, le 19 mars 2011. Le
Commissaire à la Paix et à la Sécurité vous exposera dans quelques instants les
conclusions auxquelles les membres du Comité sont parvenus et les démarches entreprises
depuis pour en assurer le suivi.

Permettez-moi, à ce stade, de souligner que le Comité a développé une feuille de route, à la


fois réaliste et adéquate, articulant les actions à entreprendre pour favoriser une sortie de
crise rapide, tant en direction des parties libyennes, à savoir le Gouvernement libyen et le
Conseil national de transition basé à Benghazi, que des pays voisins et partenaires
internationaux. Comme je l’ai dit tantôt, cette réunion participe de la mise en œuvre de cette
feuille de route.

Notre démarche est fondée sur la conviction, déjà exprimée par le Conseil de paix et de
sécurité, que la situation présente en Libye appelle une action africaine urgente s’articulant
autour des points suivants :

la cessation immédiate de toutes les hostilités ;

la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l’acheminement diligent de


l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin ;

la protection des ressortissants étrangers, y compris les travailleurs migrants africains vivant
en Libye ; et

l’adoption et la mise en œuvre des réformes politiques nécessaires pour l’élimination des
causes de la crise actuelle. A cet égard, l’UA a constamment souligné la légitimité des
aspirations du peuple libyen à la démocratie, à la réforme politique, à la justice, à la paix et à
la sécurité, ainsi qu’au développement socio-économique, et la nécessité de veiller à ce que
ces aspirations soient satisfaites de façon pacifique et démocratique.

Mesdames et Messieurs,

Dès le départ, l’Union africaine a entendu inscrire son action sur la Libye dans le cadre d’un
partenariat avec tous les acteurs internationaux concernés, conscients que nous sommes
que seule une action internationale concertée nous permettra d’arriver aux résultats
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recherchés dans les plus brefs délais possibles et au moindre coût humain. Au demeurant,
cette préoccupation est prise en charge dans le mandat du Comité ad hoc de haut niveau.

La coordination avec les partenaires internationaux est d’autant plus nécessaire que le
Conseil de sécurité des Nations unies, qui a la responsabilité principale du maintien de la
paix et de la sécurité internationales, s’est activement saisi de la situation en Libye, comme
en témoigne l’adoption des résolutions 1970(2011) et 1973(2011), la dernière imposant une
zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye afin d’assurer la protection de la population
civile et de faciliter l’acheminement de l’assistance humanitaire.

Significativement, lors de sa réunion de Nouakchott, le Comité ad hoc de haut niveau a


souligné sa détermination à agir dans le cadre de son mandat et de façon compatible avec,
et complémentaire à, la résolution 1973(2011) du Conseil de sécurité des Nations unies qui,
au demeurant, reconnaît le rôle du Comité dans la facilitation d’un dialogue devant conduire
aux réformes politiques nécessaires en vue de promouvoir une solution pacifique et durable.
Avant-hier, le Conseil de paix et de sécurité a réaffirmé l’attachement de l’UA à la légalité
internationale telle que reflétée dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité
relatives à la situation en Libye, et a revêtu de son autorité le programme de travail arrêté
par le comité ad hoc à Nouakchott.

Mesdames et Messieurs,

L’Union africaine inscrit son action dans une démarche résolument politique visant à faciliter
le dialogue entre les parties libyennes sur les réformes à entreprendre pour éliminer les
causes du conflit qui déchire leur pays, à la faveur de la mise en place et la gestion d’une
période de transition inclusive qui devra déboucher sur l’élection d’institutions
démocratiques.

Il est important que nous nous accordions sur une telle approche, afin de promouvoir
durablement la paix, la sécurité et la démocratie en Libye.

Certes, et tout naturellement, il peut exister des différences d’approche et d’appréciation


entre les différents acteurs concernés au sein de la communauté internationale. Mais nous
sommes convaincus, au niveau de l’UA, qu’il existe des bases suffisantes pour parvenir à un
consensus et contribuer utilement à la recherche d’une solution durable en Libye. Nous
avons le devoir de travailler ensemble à faciliter un tel consensus et à convenir des actions
à entreprendre. C’est de cette façon que nous serons utiles au peuple libyen, au moment où
il traverse une phase difficile de son histoire.

Nous souhaitons que cette rencontre marque le point de départ d’une action internationale
concertée pour le lancement et la conduite du processus politique qui doit déboucher sur
une solution durable à la crise en Libye.

Aussi nous devons-nous d’orienter nos délibérations vers l’avenir, et non sur les
controverses liées aux divergences qui ont pu nous séparer au cours des semaines
écoulées.

Nous nous devons d’être pragmatiques pour identifier les actions que nous pouvons
entreprendre conjointement pour hâter le retour de la paix en Libye. Nous nous devons
d’être constructifs dans nos propositions, perspicaces et ingénieux dans les éléments de
solution à mettre en valeur.

Le projet d’ordre du jour qui vous est soumis vise précisément à favoriser un échange aussi
ouvert que possible sur les différents aspects de la sortie de crise dans les meilleures
conditions et les plus brefs délais.
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Evidemment, en dernière instance, c’est aux Libyens qu’il appartiendra de définir, par le
dialogue, la meilleure voie à suivre pour réaliser leurs aspirations. Notre objectif est non pas
d’imposer une solution, mais de nous donner les moyens d’aider la Libye à transcender la
conjoncture difficile qu’elle vit.

Ainsi, nous aurons ensemble fait œuvre utile en projetant l’image et la réalité d’une
Communauté internationale unie dans la promotion de la valeur et de la dignité de la
personne humaine, comme dans l’assurance de la paix et de la sécurité pour la Libye,
l’Afrique et le monde entier.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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