Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
DE
L'ORIENT CHRÉTIEN
RECUEIL TRIMESTRIEL
DEXJXIE]M:E SERIE
Tome III (XIII)
PARIS
BUREAUX LIBRAIRIE
DES ŒUVRES D'ORIENT A. PICARD ET FILS
BUE DU REGARD, 20
RUE BOXAPARTE, 82
AU SECRÉTARIAT
DE L'INSTITUT CATHOLIQUE LEIPZIG
RUE DE VAUGIRARD, 74 OTTO HARRASSOWITZ
Recueil trimestriel. — Prix de l'abonnement : 1-2 fr. — Étranger : 1 1 Ir.
TABLE DES MATIERES
CONTENUES DANS CE VUL L' M E
Pages.
PilgL-.S.
MELANGES
I. — TRADUCTION DE LA CHRONIQUE SYRIAQUE ANONYME ÉDITÉE
PAR S. B. M=' RAHMANI, PATRIARCHE DES SYRIENS CATHOLIQUES
(sxile), par F. Nau 00, 321, 236
CHRONIQUE
I. — LE XV« CONGRES INTERNATIONAL DES ORIENTALISTES (Copen-
hague, 1 1-20 Août 1008), par F. Nau 320
BIBLIOGllAPUIE
l{. 1'. SnlOluoii, [m Viril- delavérilr,vi'vw n(''0-syi'i;u|ur' (l'()iiriiii;ih (!•'. Naii). 111
K. l'anuier, Les Psaumes, d'après l'hébreu (L. Loj,'Taiii). '.
-ZV.)
Addaï Scher, Livre des mois 'persa)is passés dans la lanf/ue arahe ([.. Leroy). 2îiO
H. Pognon. lascriplions sémitn/ues, seconde partie (F. Nauj fSf
V. Cnnionl, La rosmolut/ie manichéenne, d'après Théodore bar Kàni (!•'.
Xau) 222
Micliclansclo ( Inidi, Un Bios di Conslanlino (!•'. Xan) 223
Basniadjian, Baaaser, revue philologique et liistori(^ne (L. Honvat) 33-1
I. Ei)lu"aem II Rahmani, Acta Pilati (Studia syriaca, fasc. 2) (F. Nan) 440
E. Nestlé, Septuaginlastudien (F. Nau ) 447
II. Donzinger, Encinridion symbolorum... (F. Xau) 448
LE SANCTUAIRE DE LA LAPIDATION
DE SAINT ETIENNE À JERUSALEM
{Suite) (1)
ippi[jAyoq tlq là 'E^toTruAa tyjç zôÀsw; wç k-l tov (3) Iv^oàp à7i£p-/5-
(3) P. 37.
LE SANCTUAIRE DE LA LA[M[)ATIOX. '{
p. 309.
4 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
vous ne voyez donc pas que la recension latine, elle aussi, dit
que S. Etienne a été lapidé à Jérusalem, et cependant elle aussi
place la lapidation hors de la ville? —
Précisément, mais la
remarque prouve, simplement, que l'incise relative à la porte
conduit à Cédar, cela s'entend très bien. D'où vient donc qu'ils
ne se rattachent à rien dans la seconde recension? C'est
précisément parce qu'elle ne parle pas de la porte, mais de la
voirie. Même avec l'incurie moderne, on ne voit pas de débris
ou de fumiers précisément en droit de la porte; on ne dit pas
officiellement de la voirie que ce soit le chemin de tel (2) en-
droit. Tout est parfaitement clair dans notre texte si l'on
reconnaît que la mention précise de la porte a été remplacée
par la mention pathétique de la voirie. On ne pouvait plus
dire la voirie qui conduit à Cédar; et cependant, pour con-
:
Je n'ai pas à me
plaindre de cette traduction, surtout en ce qui regarde le
mot « bâtissant Les lecteurs seront étonnés que dans la même page le R. P.
».
prit dans cette pièce. Le style en est aussi trop long, et le grec
trop barbare pour croire qu'elle soit de lui (1). » Mais nous
n'en sommes point réduits là. A la différence du R. P. \'ailhé,
je ne récuse aucun texte, et je ne leur attribue aucune confu-
sion. Pour qu'on fût autorisé à mettre celui-ci en contradiction
avec les autres, c'est-à-dire pour qu'on pût l'alléguer en faveur
du Cédron, il faudrait :
Tant que cette double preuve n'aura pas été fournie, l'argu-
ment est caduc en faveur de la tradition de l'est.
Or je crois qu'il est plus facile d'établir l'existence d'un
sanctuaire de S. Etienne au nord de la ville dès 438 que celle
d'une église à l'est vers cette même date. L'argument tiré du
pseudo-Basile se retourne donc en notre faveur.
Voyons d'abord les arguments du R. P. Vailhé en faveur de
l'est.
qu'elle ne «oit pas tout à fait achevée. Le sens est que Juvénal avait com-
mencé cette construction pour y déposer les reliques; il se pourrait qu'elle ne
fût pas terminée; tout ce que ce passé exige, c'est que l'église fût assez avancée
pour recevoir les reliques. C'est un des sens du participe aoriste d'après Koch-
Rouff < Le participe aoriste peut encore (comme, en latin, le participe passé
:
ap'/£Tai y.TtÇsiv vabv tou «7(00 'Iwàvvou -coj Typoop!:\J.o-j s^o) t'^ç -iXîwç,
xaXiVavTi tûîj vaoD tou à'-{(o\) SieÇavou xaxà àvaTcXàç. En discutant
ce texte en 1905 (3), le R. P. ^^ailhé le traduisit d'abord litté-
ralement : Amos commence à construire l'église Saint-Jean-
Bapiiste, hors de la ville, en face de VÉglise Saint-Éiienne,
à FEst. Puis il l'expliquait de l'est de la ville, « tout en recon-
naissant qu'on pourrait traduire à la rigueur l'église Saint- :
apparence, et rien n'indique que cette église ail ('-ti; hàtie par
Juvénal.
Était-elle bâtie sur les rampes du Cédron, près du rochoi-
traditionnel, où un trou figure le corps de saint Etienne, parmi
les marches de l'escalier ancien? Il n'est pas si facile de ré-
soudre la question par l'affirmative.
Un défenseur résolu de la tradition du C<''dron,le R. P. Fioro-
vich, S. J., soutenait qu'il avait toujours été impossible de bâ-
tir une église sur cette pente à pic, et formée de décombres,
qui sépare les murs du torrent (1). On avait doncdû renoncer
à consacrer par un sanctuaire le lieu du martyre; on avait
bâti l'église ailleurs, et la tradition avait suivi l'église. C'est
une pure conjecture, contraire aux textes, mais qui repose du
moins sur une difficulté réelle.
D'ailleurs une possibilité n'est pas même une probabilité.
Quelqu'un a pu bâtir, quelque part à l'est, comme Mélanie au
Mont des Oliviers, une église de saint Etienne, sans que pour
cela on ait le droit de la placer près du rocher traditionnel.
Et, quelle que soit sa place, pour qu'on puisse lui attribuer le
texte du pseudo-Basile, il faudrait une autre condition que
cette existence — putative — , il faudrait prouver qu'elle était
seule. Tout ce qu'on peut dire, si on rejette le texte que nous
allons produire, c'est que nous n'en savons rien. Celle de l'est
et celle de Mélanie, d'après le R. P. Vailhé, cela fait déjà deux;
pourquoi pas trois? Dire que nous n'en connaissons que deux,
ce n'est pas avoir établi qu'il n'y en avait pas davantage. Tant
qu'on ne sera pas fixé sur ce point, l'argument demeure sans
vertu.
Mais j'ai promis de montrer qu'au contraire il existait dès
438 une église au Nord, église mentionnée par un texte presque
contemporain, et non point échafaudée sur une combinaison
branlante.
Le texte est celui de la Vie de Pierre l'Ibérien (2). Citons-le
encore une fois :
(2) Peii us dcr Iberer, traduction du texte syriaque de la page 33, éd. Raabe.
10 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
lorsqu'il fut arrivéavec une foule d'évêques de toute l'Egypte et qu'il eut
accompli avec honneur la déposition des saints os du premier des martyrs,
le quinzième jour du mois de Ijar(mai), il fit, le 16 du même mois, sur l'in-
vitation de sainte Mélanie, la déposition des saintsmartyrs perses, des
quarante martyrs avec eux au mont des Oliviers, dans le vénérable temple
qui avait été aussi élevé brillamment par la reine Eudocie, elle-même,
comme il est attesté et écrit dans une inscription sur la paroi. »
au VI 1° siècle :
plissement des bonnes œuvres. C'est ainsi que se réalisa pour elle tout ce
qu'elle avait demandé à Dieu elle arriva à Jérusalem, restaura les églises
:
thème...
Deux solutions sont possibles (1).
Première solution il y a eu deux églises consécutives. C'est
:
(1) Car je ne veux pas en proposer une troisième qui consisterait à préférer
l'autorité du biographe de Pierre l'Ibérien, monophysite ardent, au très cons-
ciencieux Cyrille de Scythopolis; absolument parlant il faut cependant recon-
naître que Cyrille est postérieur d'une cinquantaine d'années.
(2) Est-ce bien une interprétation des textes que de les rejeter ou de leur
prêter les plus étranges confusions?
(3) Nous n'avons jamais prétendu marquer le lieu de la lapidation d'un hic
précis; il s'agit d'une certaine aire.
(4) Revue biblique, 1906, p. 301.
14 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(1) Nous n'avons jias non plus retrouvé le couvent dont Gabriélos était higou-
mène, avant même la dédicace de l'église.
(2) Cf. Saint Etienne et son sanctuaire, les plans de M. l'architecte Sandel,
p. 121 et 131.
LE SANCTUAIRE DE I.A LATMOATION. 15
(1) Kai Tov [j.àv raêpiïi).iov TtpoaX&oopLÉvo, ;?iyoûiji.evov toO ffsêaiiiioy o'v/.om Tzsroirjy.s toù
àytou TrpwTOfjLâoTupo; -xs^âvou.
(2) Le s(?ns du mot àTrXïipwxov n'est pas tellement clair: en grec classique, cela
signifie «insatiable »
;
peut-être Cyrille veut-il dire simplement que l'installation
n'était pas suffisamment complète ;
peut-être même seulement qu'il }• manquait
des revenus; aussi ajoute-t-il qu'Eudocie y pourvut.
(;3) Revue biblique, 1896, p. 459.
(4) Le syriaque est une transcription du grec èy/aivia.
16 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(1) "H[JL£»£v oï ytveaôat -^ xafâôîat; Ttùv àyîwv ).£i'|iàvwv èv tw vewdTt 0~' aOtr,; xTi-
grecque qui semble bien leur donner raison (-2). Cette trou-
vaille épigraphique confirme admirablement les données his-
toriques, possédées jusqu'à aujourd'hui, chose fort rare, sinon
unique, dans l'histoire des sanctuaires palestiniens » (3). A
ce raisonnement il n'y a rien à répondre, si ce n'est qu'il :
Aite.
p. -S. Depuis que cet article a été écrit, un fait s"est produit qui prouve
que de ce genre ne sont pas toujours inutiles quand les
les discussions
opinants cherchent avec la même préoccupation du vrai. M. Nq,u a repris
la question des manuscrits latins et a signalé avec une loyauté parfaite
que quelques-uns disent Crsarée et non Cedar. Nous n'avons plus qu'à le
remercier vivement de sa découverte. Ces manuscrits sont plus rares,
mais parmi les plus anciens, et on doit certainement préférer la leçon qui
harmonise toutes les données. Le changement de Césarée en Cédar nous
apparaît maintenant comme la cause de toute la confusion topographique.
Un nom biblique a remplacé un nom latin comme le Jébuséen a remplacé
leVésuve dans les Tractatus d"abord attribués faussement à Origène (Cf.
808 est indiscutable; les deux autres, plus anciens, ont été
attaqués par le R. P. Lagrange, mais ses raisons ne sont pas
de nature à entraîner la conviction. On ne peut récuser les
données topographiques du Pré Spirituel ou ouvrages analo-
gues à cause seulement de Tétrangeté des faits qui les encadrent.
Remarquons, du reste, qu'aucun de ces trois textes n'identifie
l'églisede l'Est avec celle de la lapidation, et le R. P. ^ ailhé
ne Ta jamais prétendu (voir ROC, 1907, p. 72 seq.).
2" Pour placer
le lieu de la lapidation dans la vallée de l'Est,
(1) Le plus récent biographe de saint Cyrille d'Alexandrie, leR. P. Mahé, S. J.,
fixe la rédaction de cette lettre après l'année 135, voir Yacant-Mangenot, Dic-
tionnaire de théologie catholique, sub verbo, t. III, col. 2108.
UN DERNIER MOT SUR LICS EGLISES S. -ETIENNE A JÉRU.SALHM. S.)
• La Rédaction.
UNE VERSION ARABE
D'UNE HOMÉLIE INÉDITE SUR LA PÉNITENCE
AVERTISSEMENT
(1) 15 feuilles in-octavo; transcrit vers l'an 1100 de l'hégire (IG88 de l'ère
chrétienne). Fragment concernant la théologie chrétienne, sur c Messie, ses
propriétés et sa mission.
UNE VERSION ARABE D UNE HU.MELIK SUR LA l'ÉNITKNCE. 25
de l'Ecclésiaste, et il du Christ
n'est question qu'in(-i(lemmenl
et de sa mission. Les quatre feuilles suivantes donnent une
partie notable d'une homélie sur la pénitence et la crainte de
Dieu, attribuée à saint Jean Chrysostome. Elle a pour texte le
TRADUCTION
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit
Dieu unique.
de Dieu. » 11 faut par conséquent que nous acquérions avant toutes choses
la crainte pour qu'elle nous procure la vie éternelle. La crainte de Dieu
en effet nous conduit à la vie éternelle et chasse le péché. Elle nous donne
non seulement la vie éternelle mais encore la gloire et la louange (2). Il
crainte de Dieu nous procure tous ces biens, ô ami de Dieu, rends-lui un culte
véritable non seulement eu paroles mais en œuvres. Établis la base de ton culte
26 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
faut prier. Ne dis pas :.Vài demandé telle grâce une fois, deux fois,
est né sans être mortel? ou quel est l'être assez excellent pour que le tombeau
ne l'altère pas? Quel est le jeune homme qui ne vieillira pas? Y a-t-il quelqu'un
au monde qui doive survivre à son argent? Réfléchis à cela et à d'autres consi-
dérations analogues, et rejette loin de toi toute pensée superbe. Sache que
l'homme n'est que vanité et que ses jours passent comme l'ombre. Quand tu vois
l'herbe des champs, songe à la nature humaine les altérations que subit le
:
gazon sont l'image des vicissitudes auxquelles l'homme est soumis. Le Seigneur
a promis la vie éternelle et toi tu t'attaches à ce monde périssable. Rejette les
plaisirs et triomphe des appétits du ventre. Ne néglige pas ces jours si brefs de
peur que tu ne tombes dans le châtiment qui ne finira point. 11 vaut mieux
pour toi souffrir un peu ici-bas et échapper au châtiment sans fin. Ne marche
pas chargé de la souillure des péchés pour servir d'aliment au feu qui ne s'éteint
point. Je t'en prie, ô mon
ami, ne t'écoute pas toi-même, si tu veux parvenir à
cette gloire qui ne ces.sera point, au bonheur suprême, à la vie céleste, et aux
tabernacles du Seigneur. Ne iirétextons pas la longanimité du Seigneur Christ à
notre égard. Ici-bas, en effet, il nous supporte et use de patience envers nous,
mais là-bas il nous fera subir une investigation sévère. Surveille la porte de ton
âme, je veux dire ta bouche, car la parole est le principe de la plupart des péchés.
Ne dis pas J'ai dit une parole sans importance, mais considère quelle en est la
:
qui ne passent point. Sème ici le travail pour récolter là le repos. Génds,
désole-toi et ^erse des larmes. Si la femme adultère, dont parle l'Évangile, a
par ses pleurs obtenu le pardon du Seigneur Christ, les pleurs que tu répandras,
avec le jeûne et la pureté, t'obtiendront mieux encore la miséricorde. Si tu n'as
pas de bonnes œuvres, dis comme la Chananéenne Ayez pitié de moi, Sei-
: <-
pas que bouche seule prie tandis que ton esprit est loin de lui.
ta
Dieu na pas besoin de paroles. mais il demande des bonnes œuvres. Celui
que tu pries est génénmx. Me dis pas (pour t'excuserj (^ue tu as foi en sa
miséricorde envers ceux qui ont recours à lui. Rougis de honte. Est-ce
que celui qui est dans sa crainte le haïra? Celui qui le prie le négli-
gera-t-il parce qu'il est miséricordieux? Pense, malheureux, à ton départ
de ce monde, et à ce jour terrible où, ton âme étant prête à partir, tu seras
étendu sur ton lit sans que ton intelligence puisse désormais lui être
utile. Autour de toi tes parents et tes amis pleureront en voyant que ton
âme va t'être ravie, mais aucun d'eux ne pourra intercéder auprès des
anges qui voudront la prendre. Pense à toutes tes actions. Tu auras devant
les yeux le ver qui ne dort point et le feu qui ne [s'éteint point et la four-
naise qui ne se refroidit point. Éteins les péchés non sous l'abondance de
l'eau, mais sous l'abondance des larmes, car les pleurs n'éteignent pas
seulement le feu, mais ils purifient des péchés. C'est ce qu'atteste David le
prophète, si éprouvé et si patient, quand il dit « Toutes les nuits, je
:
« je baigne » pour nous apprendre que les larmes ont la vertu du baptême.
éprouves de la fatigue, ton cœur est purifié. Applique-toi aux œuvres excellentes
de la foi, aux invocations, aux veilles, à la patience et à la prière assidue. »
(1) A cet endroit le ms. de Paris s'écarte de nouveau de celui de Berlin. Il
continue ainsi « et lui donner l'occasion de manifester sa miséricorde par la
:
rémission de tes péchés. Prends garde de ne pas mettre obstacle à sa bonté par
ta négligence. Quand bien même tu serais tombé au dernier degré dans le péché,
il aie pouvoir de t'en retirer >•. Puis les deux textes coïncident de nouveau, avec
et l'homme n'obtient rien sans peine. Contiens tes passions par la lecture
des livres saints et pense au jugement futur. Excite ton âme à méditer
l'enfer. Prépare-toi à la lutte contre les démons afin que la miséricorde du
Sauveur soit avec toi. Tu ne peux pas
servir deux maîtres. Pleure ici pour
te réjouir là-bas. qu'un hâbleur celui qui se réjouit ici-bas, car
Il n'est
il finira par pleurer. Que la voix que tu fais entendre soit celle des pleurs,
la nuit comme le jour, car le résultat des pleurs est la joie éternelle.
Prends garde de purifier ton âme. Tu dois t'appliquer au travail et à
la mortification de tes passions afin de mortifier ton corps et de le sauver,
et toutes tes actions seront agréables à Dieu (1). Sache qu'il te faudra
comparaître devant le Seigneur, que tu sois libre ou esclave, riche ou
pauvre. Le vertueux Paul dit en effet que tout sera remis entre les mains
du Christ. Il faudra donc, malheureux, que tu rendes compte non seule-
ment des actions mais des paroles, car il te demandera un compte rigou-
reux des paroles vaines que tu as dites, de l'aide que tu as pu prêter pour
faire le mal, des paroles inutiles que tu as pu prononcer, car rien n'est
nuisible à l'homme comme les paroles dites mal à propos et les discours
frivoles qu'il tient. Aussi en rendra-t-il compte au jour du jugement.
Prends garde, malheureux, car tu n'auras pas seulement à rendre compte
de la parole, mais aussi de l'ouïe. Lorsque quelqu'un vient en ta compagnie
et que tu accueilles sa parole, tu deviens son complice dans le péché, car
la loi interdit cela. Et si celui qui ne fait qu'écouter doit être jugé, quel
compte aura à rendre celui qui calomnie le prochain ?
Ce n'est pas seulement des paroles qu'il faudra rendre compte, mais
encore des pensées. Sois donc désormais sur tes gardes il te faudra
:
rendre compte de toute parole mauvaise ou légère que tu auras dite à ton
prochain ou de toute pensée de ce genre qui aura pu te venir à l'esprit (2).
Réfléchis à tout cela, crains et tremble. Sache bien que Dieu n'e.st pas
car Satan, comme un lion, rôde cherchant à dévorer ceux qu'il trouve. >•
Prenez garde à lui, car il ne combat pas seulement pendant le jour, mais encore
pendant la nuit. Il a une cavalerie puissante ce sont les pensées impures. Prends
:
garde, malheureux, aux menaces du lion. Ceins tes reins du cilice et verse des
pleurs. Vaque sans cesse à la prière, de peur que tu ne tombes dans sa gueule.
Ne cesse pas de gémir et de t'humilier devant Dieu, pour qu'il l'écarte de toi.
Loue et remercie celui qui t'a créé. Rélléchis à toute heure et sache qu'il te
faudra rendre compte de tes œuvres quand le Seigneur Jésus viendra pour juger
ses serviteurs. Sois à toute heure dans l'attente de ce jugement. Scrute ton cœur
et rappelle-toi les œuvres que tu as accomplies dans tout le cours de ta vie. >
(2) A partir de cet endroit, le texte du ms. de Paris s'écarte de celui de Berlin
et on n'y trouve plus de passage identique.
UNE VERSION ARABE d'uNE HOMÉLIE SUI5 LA PÉNITENCE. 20
seulement lumière, mais ([u'il est aussi un feu qui brûle les pécheurs.
Heureux mais malheur à celui qui attend le
celui qui reçoit la lumière,
feu, car les œuvres de tout homme seront éprouvées par le feu. Celui dont
les œuvres subsisteront sera reconnu et récompensé; mais celui dont les
œuvres seront consumées sera perdu. Dieu n'a pas besoin de bois; prends
garde que tes œuvres ne soient du bois pour toi. Consulte les livres saints
et considère quel a été le sort des saints et quel a été celui des pécheurs,
prends garde d'éprouver le sort de ces derniers. Le Seigneur t'a planté
comme une vigne vraie et féconde. Il viendra pour cueillir le fruit. Fais
en sorte qu'il y ait en toi des grappes saines et de bons fruits, et prends
garde qu'à son arrivée, il ne trouve en toi des épines au lieu de raisins.
Tremble, malheureux, devant le châtiment, car le péché n'est pas à l'ex-
térieur, mais il est imprimé dans le cœur. Ne cherche pas à nier en disant :
iT^ s-t-O ^iTi v^^^^ ^_^^:'. *Sj v.^X^M _ai Lit iJLp ^sr-*"' UX^
Nt_^ U a..i
^UL ^'^\ J^Jt j.o' ^.*i-
,^0
.^O^ J j«.j ^U
^UL _.*;
ïbU'l
ÏX^i. «^O .^_ lv.x3 ÏJisr^! 2..5 SJ^ .^CL.iJ Jji^i-! *^-;.^ f^--î <^C».iJ
JTJ!
J ^U! ^)^. Jl3 ^^î ^,-CJ!j ^J!j j-,x3lj ^L ^J»
Ij^wOt ,.i . i V >'a-v i.;;^ ,ii3u ,1*^^! J.J «lCx> .^IJaJ ^^ Uv^^icj
^ j^ . _3 .
^ .... j^rr:^
*_ -^
U
_,^ ,L5! Jijj ^3J! Jjjj ,yJ! J-i> ^^ .^'J^ islLs-*t ^^j-^-* j'j_3
Lwis ïwsJj ~bLJ! -V:^L"j; s^O .15' _,! Jajli L^! v.^ikiLÎ J'L
_^j
,ax5Cj J./JO IXjJvJj ^JO .X.^ viXj! Jîb' .^iXili LJidw ci-^U-s U
, a ^J i-L'! , iaà. ç,a^jJt ^ 4»jb Jj! ,4»::^^ ^t^ï .^.^Is-?. i.Jj! ^ ^a:à^
yiJlj ^.s-'! 5'^'^. -i'-^^' t3^^^ •(' ^'^ -^^ ^^y ^r^ .^iX^iJ
c.j*^_ bj..-^ Ij-Gj r^Ui'^b , >»-iJ' ij^ yv^C ij' ^^4^ .L»J^! ,JJij
(^ suivre.)
INTRODUCTION
TRADUCTION
(1)Ce mot vient du grec x£/).îov. J/asr désigne l'ancienne Fostat, le vieux Caire
(V. ROC, 1907, p. 195, note 1).
LES COUVENTS DES CHRETIENS. A.j
(1) Le monastère d'Al-Arabah et celui d'Anbà Boula sont les deux célèbres
ermitages de saint Antoine et de saint Paul.
36 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
drie. Quand son père mourut, il lui laissa, ainsi qu'à son frère,
(2) Ces vers, comme les précédents, ne se trouvent pas dans la traduction
Evelts.
38 REVUE- DE l'orient CHRETIEN.
(1) M. Evetts traduit « lui envoya un Jiomme (sent a man) », parce que son
texte porte ^'*"j' au lieu de '-''•J'.
de l'hégire jusqu'en 411 (996-1021). Il est célèbre par ses extravagances. Il se donna
d'abord comme une nouvelle incarnation d'Ali, puis voulut se faire adorer
comme Dieu. Les Druses du Liban le regardent comme l'incarnation delà divi-
nité.
LES COUVENTS DES CHRÉTIENS. 39
par les moines et d'autres fois habité par eux. On y célèbre une
fête à une date déterminée.
Le monastère de Khamas. —
Khamas est le nom d'une ville
située au nord du couvent. On y célèbre chaque année deux
fêtes pour lesquelles se réunissent de grandes multitudes de
peuples.
Le monastère d'At-Taïr. —
C'est un monastère antique qui
domine le Nil. On y accède par des degrés pratiqués dans la
montagne. Il est situé en face de Samallout. Ach-Chabouchti
en parle en ces termes « Il y a dans les environs d'Akhmim
:
autres s'en vont alors. Quant à celui qui est pris, il reste là sus-
pendu jusqu'à ce qu'il tombe en morceaux. »
Le monastère de Bou-Harmina. —
Il est situé au nord de
Fàou al-Khàrab et au sud de Barba-Faou où se trouve un grand
nombre de livres et d'écrits des sages. La distance entre le
monastère d'At-Tin et ce couvent est d'environ deux jours et
demi. Ce Bou-Harmina était un ancien moine illustre chez les
chrétiens.
Le monastère des Sept Montagnes à Akhmim. Ce couvent —
est situé à l'entrée de sept vallées. C'est un édifice élevé, en-
touré de hautes montagnes. Le soleil ne se lève sur le couvent
que deux heures après l'aurore, à cause de la hauteur de la
montagne qui le domine. De même deux heures avant le coucher
du soleil, il se trouve dans l'ombre, la nuit commence et l'on
allume les tïambeaux. Au-dessus de ce couvent se trouve une
source ombragée par un saule et le lieu où se trouve le monas-
tère du Saule Ouadi 1-Moulouk (la vallée des Rois),
est appelé
parce qu'on y trouve une plante appelée Al-Moulouka qui res-
semble au radis. Le jus en est rouge et est employé par les
chimistes. Au-dessus de ce couvent se trouve :
Le monastère d'Al-Karkas. —
Il est situé au sommet de la
nom dans la
: l'un province d'Al-Mourtàhïa et l'autre à Gizeh. »
Ach-Chabouchti dit à son tour « Tamouïah est sur la rive occi-
:
(1) Ces deux villes, renommées pour leurs vins, sont situées sur l'Euphrate.
44 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Ansinâ. Son bois sert à faire des planches pour les navires; il
estcomplètement abandonné.
Le monastère de Sanabou, — situé au nord de la même ville
et tout près d'elle, est dédié à la Vierge Marie. II n'y reste plus
un seul moine.
Le monastère deTâdoros (saint Théodore) — est entièrement
négligé à cause de la pauvreté des chrétiens.
Le monastère d'Ar-Raïramoun —
est situé à l'est du district
d'Ar-Raïramoun, lequel se trouve lui-même à l'est de Mallaoui
et à l'ouest d'Ansinà. Il est dédié à l'ange Gabriel.
Le monastère d'Al-Mouharak. — Les chrétiens affirment que
46 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
L. Leroy.
HISTOIRES DES SOLITAIRES EGYPTIENS
[Suite (1): ms. Coislin 12G, fol. IS'.I siiq.]
Taç. 'O (^à TptTO<; à7rvil6ev -rinuy^oc'Cs.^^ £'-Ç tyiv spnjxov. 'O oOv tcowtoç
y-al àjtYi^iàcaç, viXÔe xpoç tov ûxvipeTO'jVTa to'jç àcrÔsveîç, -/.al sùps /.al
•^tviyvicravxo aÙTco tviv B'Xi^l^iv aÙTwv, /.al Trape/.aleGav aùxov £It£Îv aù-
/.al T^iysi aùxoTç* Yl^oaiytxs. zlç xô u^wp, viv ^è x£xapay[j.£VOV /.al |y,£xà
£;t(o>.u£xo UTTO x'^c t^iaç •j//;xpo';. 'O <^£ où/. £7:au£xo (f" 190 r") xoC
'Eya'vsTO i^È vry [x'/iTepsc aÙToO àiuoÔavslv, xal asTa )(^pdvov àGO£V/i(ja,VTa
•/.ptiTiv, xal eûpâ Triv [xviTspa aÙTOu jj^erà tcov x.ptvo;j-£vwv. 'E/.£tv7i oùv
£Îç T-ov TOTtov TouTov x,aT£y.ptOyi; ! xal tïoO oî "Xoyoi cou ouç £>.£y£Ç
OTi cwcrai Bs'Xco Tr;V <|;uyviv [/.ou. 'EvTparEiç oùv =(p' olç 7Îy.ouG£v, xaT-
(oSovoç tcraTO [j/^ ijç^cov ri Trpôç aÙT'/iv àTi:ox.ptvac6ai. .(f° 190 r") Kal
à"/.oÛ£t xzltv «pwv^ç leyoûavîç* 'ApaT£ toOtov ÈvtsuOsv, ÈttI a.Xkov [7.ova-
T£loç £«T)(_£V 7) opact,;, £7rav£py£Tai £iç éauTov x,ai ^i7iy£ÏT0 Totfç Trapoûat
cpoç 7U£pi O'J 7ix,0'jcr£v. Kal y.Tre'XGcov ô 7r£[;,(p()£lç, sùpsv oGxcoç. "Ots ^£
à.'^Cko&i /.al iyÉvero éocuToCi, xaTaxlsiCocç éxuTov i/A^iGt cppovTt^wv t-^ç
letv aÙTÔv £v^oûva'. [jt.f/.pov, [Ayi'jTroT£ xal (f° 190 v^) pXxêviv Tivà
ÛTTOfXStvTi Sià T'/jV àfASTpiav Tou 5t>.auO[;-0'j . 'O ^è où'/. •/î6£7^£ xapax'XviG-^-
vai lÉycov El Tov ôvEi^tcrxov t'^ç [7//iTpd; [xou où/. */iv£y/.a, -nrwç t'/jV £-1
wç xaG' éxàcTTiv "koyov àxaiTOupiEVOiç ûttô tou Geou tïi; ^laywyviç éauTwv.
A£y£i aÙTÛ d y£pwv Nop-iCw ôti eàv avGpwTCoç /.paT'^'G'/i tov â'T^Ey-
vov £v T'^ xapoia aÙTOÛ, /.Taxai tov çdêov tou Ô£ou. A£y£i aÙTw 6
TCavrl Trpy.yixaTt. i'kéyyjf] t-/iv éauTOu ^uy-r^^j ^.syojv aùr/i' Mv/i'<707,ti oti
'1''
(^zï fïi TO) ôeô) àTCavxfiTat, 'kéyav oè x.al toOto" HiXoi èyto v.sTa
àvOpcoTTOtj ; XoyiJ^ofxa'. (f" 191 r") Ôti Èzv tiç sv toutoiç Tirapay.c^v/;,
oùpavou/.oàyloç, o>.oi» toO [ii'ou -/ify.fôv ïyo[XcV èouvai Xoyov, /.al tu yeAzç!
pojXcV, rjijTwç o(pjt>.o[7-ev xal To yJ.y.isi'j -/.ai t-/iv xaTavu^iv {jl£Ô' éauTtov
Tûsv aÙTw* Aa/.pusiv ô<p8t'Xoy.£v TTavTOTS. Suvsêv) yàp riva tôjv TcaTsowv
TTOTS xo'.[xvi6yivai. /.al aexà 7rollr;V topy.v xa/iv s'XOaîv sic éauTov, /.al
vip(n)Triaa|7.£v aÙTov T^eyovrs;' T'! slosç £/.£T, àêêa; Rai oi'nyr^GCCzo -/iiaîv
y/j'., oùai, [xoi! 0'jTO)ç oçECXojy.fiv /.al rij^-aiç (f° 191 r") Tzoiv-ort Xsy£iv.
^j^uyv] [j.ou oaxp'jwv coG7r£p à/.o'jco toÙ; yspovxaç /-al où/. â'pyovTai xal
ÔXtêsTai pioi» r, <|/uyyi; Rai atTirfiv aÙTco o ylpcov Oi ulol 'laparil r^ià
T£i7(7apà)covTa £Ttov sicrriXSov eïç t'/iv yr^v tyïç £7rayy£Aia;, £Îç r,v sàv
STuavélByii;, où/-£ti <poêfi Tvd'Xaij-ov. Outoj; yàp 0£"X£i ô Ôeo; OliêecrOai tviv
voç Tov Xsê'/iTwva y.al Çcorrxu.evoç tviv Ôtçov, xal /.paj^acaç xàç éauToO
y£lpaç £Î>; tov oùpavov stTrav "Oti oûtwç 6 ^.ova'/oc, 6cp£tl£i elvai' yuv.voç
aTTo Tvîç û'Xr,^ TOU ptou xal £GTaiipoj[;-£vo;' àv toîç TzakaiGjxoiGi TuuyaaTÎ-
(^81 (f" 191 v") ô àOlTiT'};;, £v ToTç 7vOy'.'7[7,oîç àvaGTaupol Taç y£lpaç
£!,; TÔv oiipavôv 6 [j.ovayoç /.alûv tov Oeov, yutxvôç o à6'Xr;T-/iç £CTr,/.£v
slatco /.al oioaGxd|7,£Voç Otto too £TCiTàîCTOu ttwç oeî TraT^auiv, outcoç 6
n£pl lyxpaTSia;.
oïvou, /.al àxoGTpÉtpaç aÙTO £iTC£v' "ApaTô à-ir' £ixoO tov GavaTOV tootov.
'I^dvT£<; oï y,cà ol "XoittoI ol guv£gO'^ovt£ç aÙTw, oo^è aÙTol i^i^avTO,
OlilENT CHRÉTIEN. ^
50 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
145. — 'E7rEtva<7£ Tiç Ta>v ào£).cpwv àxo Tuptot y.(xt è7ïo7;£[/.yi'7£ [xsTa
ToO' loyi(7[j.oîï Tou [r/j cpayslv ê'wç oO ylv/irai TptT'/i topa. Rai yevojyivv)?
TpiTTiç èé'ixfjaTO (f° 191 v") £ù)ç yevTiTat £-/.tvî wpa, zal PpÉ^aç Toùç
à'pTouç £/C5c6i(7£ çaysîv, xal ttxIiv àvÉGXvi >.£yo>v tco >>oyi(7;xfô' M£ivw-
[Jt,£v £oj; ivax'/iç (opo.;. Kal £y£V£TO svaT'/i, -/.ai Trof/f^aç E'jyyjv £lo£ tyjv
x£{va £^ aÙTOu.
146. — Af/jy/iTaTo Tiç [/.aGviTViç ~£pl tou àêêa aùxoCi ôti £v Ôloiç
£ÏxoGi £T£crtv oùx £xoi[/.r;6rj £71:1 7u"X£upoij, àH' £iç TO •/.àOicrpLo. atJTO'j £1;
TECCaptOV, T; ^là 7ï£VT£, OOTWÇ £7vl £l>tOGl £T£ClV 0T£ 0£ '/iaÔt£V, 'Ô [JLt'a
aÙTOj yH^ £)CT£Ta[J!,£v/i -/iv £Î; 7:poc£i»y^viv xal ttî àlV/i '/l'crOiEv, xâ[JLou 8ï
'ATue/pivaxo xpdç [;,£" 'Oti to /.pt|Jt.a toû ()£oO ti6û xpo 6(pGa>,p.cov (jt.ou,
â'iaôe fx£xal Êx'Xav/îOviv Viyov à.TTO toO (j/a'Xi/.oiï, xal wç £T£7.£(7aj/.£v T7;v
<7Ûva^tv, ÔTt £)^a6£ G£ 6 >v6yoç toù ^|;a7;[i.où ; Oùx oloaç on £V(ô-iov toÙ
'E^-Â7^6£ ^£ ttotÈ 6 y£pct>v £v vuxtI, xal £Ùp£ [/.£ xoi[j.(jJ(/.£Vov ziç TTIV
aùV/iv ToG X£).liou, xal è'ffTVi 6 y£p(ov ÔprjVcov [/,£ xal x'Xatwv £'X£y£V'
'Apa TCOu £«7Tiv ô "XoyiTy.oç toutou, (f" 192 r'') oti OUTWÇ Xa9£ù5£l ;7,£Tà
àj/.£pi[/.v{aç.
148. — HvÉyGv) £iç Ta 'A.ùJXia GaÎTtv otvou àxapj^Yiv, ïva âoG-^ toîç
àc^E'Xcpoïç Trpoç TCOT'/i'piov. Rai ly.êavTOç tivo; Toiv à(^£'X(pûv ettI tov
Od)^ov çuyslv, ÏTTEGEV ô Od>.oç, xal à7r£X6o'vT£<; ^là tov i]^6(pov, £Ûpov
xaXoii; Got £y£V£TO. Rai Tupoce'XàêETO aÙTÔv ô àêêàç 'XÉywv 'AcpeT£ tov
uîo'v y.ou, xalov spyov £tco''-/i«7£v, xal ^vi xûpioç, où [/.vj otxo^O[/.Yi9-^ 6
66lo; ùuTOç £V TOiç ypo'voi; [j.ou, Iva [j,aGvi */] otxou[/.£v/i oti 8ix ttotvi'-
piOV OÏVOU (f" 192 y'*) £7r£(7£V Q GoOvOÇ £IÇ TC( XçX)>''a,.
MISTOlIiKS DKS SOMTAIlîKS É(iVPTIK\S. 51
ty-aO'/iTvi atjToG' nor/iTOv -ôi^iv (/.wpôv 'pa/.ov, xal è7co'//i'7£V, xal [jûs^ov
•/ipiv apTouç, xal è'êpe^sv. Kal £[/.£ivav éVoç oiXkriÇ, */i[/.epaç é'ojç ôioaç
ioO. — "AXlo^ Tcç yapcov TTocpe^aAs Ttvi xT-r; Tra-sctov. '() rTz
Tpo(p'/iv sTul TToT-Xàç -/îj^Épa;, Trapî/.aXsî'TO Otco toO Ibiou jxaÔY-oO ôi; ys-
v£(7Ôai aÙTw |xi/«pov Tva/svTiv. 'A7r£>.Gwv ^s, £-ot-/i(j£ /.al •/iv£y/.£v aùro)
«payslv, -nv ^è £/,£Î' àyyfifov )cp£[xa[7-£vov â'yov [/.i/.pov j^.sli, /.al ETâpov
àyyfiiov £^ov ïlaiov àTvo livoGTilpjj.ou, /.al -/iv o{^ov Trpoyojoov u.£v
£iç >.uyvov. Kal £>vaÔ8 rôv zS£7;(^ov, /.al àvxl [Xc"XtTOç ï^yjkev i'^ aÙTOù
£iç TÔ fip(I)[7.a TOÛ yÉpOVTOÇ. r£jCr5C[JL£V0Ç 06 6 ys'pojV, O'Jf^SV ÈXxXvjTcV
àXT^à <j«07rwv Icpaysv. 'Hvxy/.ao'fi c^à aùrov /.al to ^£UTeoov cpay£lv xal
fiia(7a[7.£Voç £(pay£v. "E^coxe ^£ aÙTW /.al tÔ rptrov. 'O ^è oùx -rtHelz
(pay£iv );£ywv ttu^rsi où ^rjva[7.ai (f' 193 r") (pay£LV, t£'/.vov. 'O ^à wç
Trpo9uu,ou[7.£voç aÙTOv "Xéyii' Kalo'v icrxiv, àêêa, looù /.ayco Towyco
y.£Tà co'j. Fsu'jap'.EVoç r^è xal [xaôwv o £7roi7ic£v, tTzeGev i-l xc6<7cozov
sôvixaç £-' £|A£ OTi oùx £Xa);Yicraç. A£y£t 6 yspwv Texvov, j^/^ Oliêy^ç,
07U£p 'Xabwv £/,p£'[y,ai7£ irpô Toiiv oçpOalfj.àiv aÙToO, >cal avi r,TyviO£iç T"Ô
[/.ovacTïipiw àcrOfivoûcrav, TiV ^è -nriGTOTaT-/), /.al (f'* 193 r'') [j.r, /.oltcc^z-
yojj.£'v/i i^£Ïv avopa. [/.viS'à iva'Xtv tov l^tov àoc^vCpôv Tzpooy.Gtt. aÙT-^'ç £i;
£0"/_0[A£VOÇ ÛTTÈp £[/,0U, /tal yOCpiTt XptGTOÎi, (^>.£7î:0J <J£ £V TYj paGi'Xfiia TWV
oùoavojv.
— Movayoç
I
£Ojç OÙ yopTacOviTE. Kal è'tpayov xpoç (x);la ^Éy.oc -a,^(X(xzTia' i§où oùv
156. — 'E'/.axcoQvi Tiç yépcov àcOeveta pL£ya>.vi (oi7T£ toc êvtoç aÙTOo
xal TToiTi/jaç àGvïpav, lêaT^sv ocÙTa xaTco^ X7.l '/l'vfiy/tE tû y£povTi, /.al
•/îGslov l'va a.(i^'/]y.( [J^^ ô Oeoç sv tv; à'jftsvisc TauTVi aX/va Tpi,y.)covTa IV/i.
<pa.yeïv,y.al'Xaêwv (f° 193 v''] o à^e'X^oç àx-^7t0£v £Îç to' aauToO y.tWiov.
157. — "AHoç yspcov sxàÔviTO sic ïpvijxov [/.o-xpàv. SuvE'êr, Se
aÙTco jcal uor/i'piov ol'vou, x,al ù^cov aÙTÔ, £x.)^au(7s Isycov' 'Oti où xpoG-
£^dx.7)<7a swç Oav^Toi) xi£Î'v oivov.
(f" 194 r^) ^i' "^v aÎTtav to'jto xoieî", àx£xpi97i' "Iva [7.£Tà toù f5i'|àv ;7-£
vo'jcviç, xal wç -^iXÔov £xl xoTapiov, oùx -/iouv/iÔTi vï ypaOç xepàçai, xal
};aêo)v ô u'.ôç (XÙTvi'ç to |j.a(pdpiov aÙToO x£pt£iX7i(7£ Tàç yEÎpocç âauTOu ïva
ijLYl £yyt<7"/i TO C(ï)[/,a. ttjÇ [xviTpôç aÙTOÙ, xal où'tcoç fiacTacaç aÙTYiv
àxvi'veyxEv £!ç to xÉpav. Rai "kiyei aÙTÔî •/) pz/iTTip aÙTOu* TÉxvov, otaTi
ETu'Xi^aç Taç yei^oiç <70u; 'O ^£ £©vi' 'Oti t6 atoj^a t'a; yuvatxoç
XÙp £GTIV, XOCl £X TOUTOU £py£Tai [/V7)[7.yi à'X'XwV, Xal Otà TOOtO OÙTWÇ
çxotvica.
HISTOIRES DES SOLITAIRES EGYPTIENS. .j3
o^l^è, é'çpuYsv ïva [j/o çzy/i eîç r/iv iy.ySkrtniav , -/.ai [^.ixpy. nz'JTky. s-oir.Tsv
<i>U(J£t, ài^sTvOol, Èyoi XpOGCOTkOV àvOptOXOU où/, £lb0V £1 [7//1 [/.OVOV TO'J
(7av, àêêa; 'O ^s sIttev Où*/ outwç, à>.l' où/, i^^r/.-nai [j,£ ô XoyiGjj.or
};6you (f° 194 ¥'*) aÙTOu, hy. <ptj"XaT-coGt,v aTro fA£T£cop'.<7[y.o'j to'j; ocpGa).-
[i.O'j; aÙTwv.
162. — EiCTÏAÔov TTOTs TraTspfiç £1; 'AA£^avèp£(,xv •/.AyiB£VT£; ûttô
y.oiHtkri Ta Σpà, îcal sgOiovtwv aÙToiv [ast' aÙToO, 7ûap£T£0-/i /.p£aç pj-
C710V, 3cal Y|c6tov |xvi^£v f^ta/,p!.v'j[7.£voi, xal T^aêc'ov o àpyi£7:iax,07roç Iv
/.OTraSiv £(7tIv, «paye, àêêa. Oi fîà à7UO/ipt.6svT£ç siTrav 'H{/,£rç swç apTi
"Xa^ava */ic6i6[X£V, £t ^£ -/.paa ectIv, -/ly-sï; où Tpc6y(i);/.£Vj xal oÙ/Csti xpo;-
163. — 'A^£"Xçoç Tiç £ii:o)v£[j(.7]'0v] £1? TTOpvEiav, /,cd -/iv ô xoXsfAo; tîjç
â'muysv d TCoT^ev-oç y//i^£v iG^uaa; f)ià T'/iv ùreoaov/iv to'j âoslooo, x.ai
XTOç, y.Tzfi'k^i Tcpo'; Ttva yépovTa -/.al si-ûsv aÙTw TÔv7;oyt(j[7.ôv, -/.al Traps-
y,y.i i6oi» Tra'Xiv ô Tr6'X£[xoç ÈtccTÉG-/] xÙtw- 6 àà xaT^iv o(.Tzr,'khe Trpo; tov
yÉpovTa, (f° 195 r''') £7ror/îC£ ^è ouTto; TioXky.xiç, 6 i^è ys'pwv où/. £}.'j7C7;-
C£v aÙTOV, àH' £}^aX£t. aÙToi Ta Tipôç wcpÉ'Xsiav, xal £"Xïy£v aÙTor ]M-/i
ïy-^yy^t (xùxov x.al outcoç ikiyy6[j.z\oç uTCoycopeT. Oùrîèv yàp à'/]oi^ii tov
ooi.iit.ova. T'/iç Tïopvsiaç toç to à-ozaXuTfTsiv xà spya aÙToCi, /.al où^àv
T'/)V a«7/.7i(7iv, /.al TÔv 'koyiG'jJjv Tvipcov Toij [/.v] (Juy/.aTaê'^vai tyj £7ii6u-
{/.(jc. "T(7T£pov IlOc'ov £tç Tr,v È/./.V/ioiav, svEcpàvice to Tvpayjxot xavxl tco
7vÀ7;0£i, /.al £àdOy) ÈvtoV/i, ^-al 7rzvT£; £-ovr,cav TC£pl
{J"
195 r") aÙTOo
éêoofxzoa £Ùyo[j,£voi tû G£Ç), xal £77auaaTo 6 x67^£[xo;.
166. — Hpôç tÔv 7>.oyt(7p!,ôv T'^'c Tcopveîa;, £Itc£v tiç tojv y£p6vTfa)v
(joi, £;gIv £v TCO /.oiraw 7wa[j,[j.ayapioi, /.al à.TTo tou 'KùXka TU7rT£cr0at /.al
écTavat /.al £ÙTOV£rv, 'jT£'ï)avo'jVTa'., Tvo7;Xâ/.iç oè /.al £lç àxo ^oo tuxto-
[/.evoç, EÙTovricaç TaTç TrV/iyaîç, toÙç TÙ-Tovxaç £vi/.r,a'£v. Eîo£ç EUTOVia
xoc"/) r^tà TÔv T-lo'ç cap/.'jç uopicjxo'v ; Kal gj oùv aTr,Oi /.al £ÙTOvr,Gov, /.al
ÔeXcov, oaçpy'vOy) jy.dvov Traoïcov /.al à7:-À'X6£v. OuTco;; /.al cù, Tiva^ov
àTO coO T71V ^u'7W(^tav, £y£ip£ /.al £'j^ai. "kiycùv' TU toO 6£0bl po'/iOsi [/.oi.
To'jTO 7:o{ei /.al 1-^ àHoïç 7vOyi.(7jy.oï; , où yàp £/.pi^(OTal ic^Àv twv ua-
6ttiv, àA).' àvTaycdvi«7Tai.
7:tcov, (f" 195 v'') (0Gîï£p oi/.îo, X£(70u'7a IctIv, /.al Èàv Ôlcoç vi<];yi tw
'Xoyi(7{/.û aÙTOu oî/.oooj^/^ca'. t'/jv 7V£cou<7av o;/.iav, izoXkaç 'jAaç EuptaxEr
àA>.' £7ï' £A7u(oi ^aXovTa sl'iirto; àpa Tfi'XEiwc £i. Outco; oùv aTTÔ tvîç [/.o-
vaj^i5C-flç spyaciaç èàv £{;-£G'/i £i; TîEipa^Tjxôv /.al £Trt<7Tp£<]^v; ïye: TZoXkh'i
[xtyoikiù, )tal 7rape>ty.>>£i (f" 196 r^jaÙTOv Ac'ycov IlotriCOv àyazv.v, £'^/^ou
uTçèp spLoû oTi b'/\oîJ[j.cci uro Tuopvsiaç. O ^è ys'pwv, èbe'/îOvi to'j OéoO
ÛTCep aÙTO'j. nàXiv s/, ^eurlpou ï^yj.ra.i xpo; tov ylpovTa, /.al tov
aÙTOV 'Xoyov sixsv oaoï'wç, /.otl o yspcov oùx, 7iy,s'Xr,':£ 7capay.aAwv tov Oeov
ûxàp aÙToGi xal X£'ycov Kupie à:vo/,aAu<];ov ;j,oi to ;czOicj/y, to'j àoeXcpoO
TOUTO'j, )tal TuoOev vî dv£py£ia, ÔTt. 7ï!xp£/.zl£c>x (7£, x,xl oij^£up£v àvarrau-
Gtv. Kal à7:£5cz'X'j<]/£V a.ÙTco 6 6£Ô; xà. xar' aOrov, y.xl ziàev aÙTÔv xaÔs-
^dp!,£VOv, y.xl TO TV£iji|/.a t-^? Tcopvctaç èyyù^ aùxoO. Rai ayy£Vjg îcttxto
irpoç povî()£tav aùxoù TC£[J,çO£Iç, xal copyi^EXO tw à6£>.ipàJ oti |j//i £77£p-
pt7i;T£v éauTÔv xpô; tov Oîo'v akV vî^d[7-£voç (f" 196 r'') TOtç Iovit-
[j-oîç, oXov éauTO'j tov vo'jv TTpoEcn'^oi» tyj' £V£py£ia. Rai k'yvco 6 yÉpwv
OTi 7) alria i/, toO à(^£Xcpo'j sctIv, xal àv/iyY£i'X£v aÙTÛ OTt cl» ei ô
Toîç )(.oyi<7p!,orç, /.xl àvavvi^j;a.ç o ào£);Cpoç ^iz tïiç sù^'^ç "/.al bidcc'/Jtiç tou
yÉpovTOç, £up£v àvzTCauaiv.
TOV Ôcov xal x,oii^i5^£i TOV 7ro"X£p!,ov aTTÔ croO; 'O Sï tiiztv ©scopôi,
àêêa, OTt )C07nw, àX>.à (3"X£tcw l/t too xo'tiou /.xp-ov £li; ejji. toGto os
TCapax,a>.£(70v tov Beèv, îva [;-0i ^û ùttojaov/iv toO Û7r£V£yx£rv. (f" 196 v'')
ÙTCEpsêri; pte.
171. — "EX£yov TCspt Ttvo-; y£povToç OTt /.xT£êvi £î; S/.'^Tiv /cai
etj(_£v uiov ÔtiXx^ovtx, y.cà où/. -/ir^Et Tt IcTt yuv^ 'O; oOv ysyovev àvvip,
TÛ xaTpl xÙtoO, /.xl £Ôau[/.xi7£V. noT£ oùv xvaêxç p-ETa TOO •JTXTpO?
aÙTOû £t; AtyuTTTOv /.al t^wv Taç y'jvatx,xç, T^s'yet tô TTXTpl aÙTOÙ*
'Aêêà, o'JTOt eirrtv ot èpydjASVot •TCpd; ^t vu/.to; £tç S/.TjTiv. Rai XÉysi
yÉpwv xôi; xal £v t-^ £p"/)y-w e^£i;av xùto) oî ^xtfAoveç (f*^ 196 v ) Ta;
<pavTacta^ tojv yi»vxt/.wv, )cal sùOeco; u7r£CTpei|iav £i? T"/iv /AYhy.v xO-
TÙiv.
Rai /car' ot)tovop.tav, clXkoç àoe'Xçpoç •/.are'XGcbv aTro AîyuTrTou tlç Sx.?itiv,
xal T^alouvTiov aùjoiv sItcsv ôti /) yuvio foQ ^s^voç aT^éGavsv. *Hv ^è
aÛTTi, £Îç 7ÎV £7ro}v£[j,£Î'To ô àywviGT'/iç. 'O ^à à-AOUGV.ç "kyfjiàv Tov T^eêv)-
Ttova aÙToS vuxtoç, /.al àvaêàç, rivot^sv aÙT'^ç tov Tà(pov, xal e^sjxa^e
Toùç tj^ûpaç aiJTyiç xco 7^£b'/;TU)Vi aùroG, xai ûx£CTp£i|;£v £J(_C)l)V aÙTOV dq
To xe'X^viov aÙTO'j, /.ai ItiOsi ttiv àucrajoiav £X£tv7iv £|/.7rpo(76£v a'jTOu,
xal £7:oX£[/.£i TÛ 7.oytG(j!,oj léyœv (t 197 r'*) 'I^où •/) £7rtOu[jt.ia cjou tiv
V£WT£poç' 'AêSx, O'jy. ia/ùco, ïy.G6v [j.z à-ilHiiv. Aéyei aÙTw 6 -axTip
aÙToO* "AXO'JGO'V [/.ou, TiV.VOV, £Tl TO aT^aÇ, TOÛTO, 7.ai );xê£ CfiaUTfô T£(7-
Gapa/.ovTa C^t^y/l apTWv, /.al (ictXkiy. -/^[j-spwv T£C(>apa'/.ovTa. (f" 197 r'')
/.ai uTTaye £tç tv)V iccoTspav î'pyiaov /.al |7,£rvov è-/.el Tscrcrapxx-ovTa •/;[^.£-
paç, /.al TOU /.UpiOU tÔ OlV/lW-a Y£V£C70w. 'T7U-/{/.0UG£ rU TOJ TTaTpl aù-
Tou, /.ai àva^xàç, £[(7?iX()£v £i; t/jv îpV)jj,ov, /.al ïy-Eivev /.otc'.cov £/.£t /.al
TTAÉ/.cov Ta OaXT^ia ç/ipà /.al tûv apTOv IgOiwv ^7;pov. Rai fiaùyaoi'^ £/.£T
eIVoci -/îj^-lpaç, /.îù £l^£V T71V £V£py£iav i^yofjAvnv stî' aÙTOv. Rai ciçÔvi
(t" 197 v") xal £V£(pxvi(7£' GOt TTjV ^UGco^îav [xou. 'O ^£ àvaGTa; /.al
£Ù)(_apiGT7jGaç tÇ) 6£oJ, '/i)^6£ Tvpoç TOV uaTÉpa aÙTO'j /.al 'X£y£i ai»Tw*
Où/.£Ti fOXhi à7r£7;G£iv de, TOV /.OG^-OV, àÉé'a, £(ôpa/.a yàp ttiv £V£py£iav
/.al Tviv ôuGtooiav aÙTTjÇ. *IIv ^à /.al o TraTvip aÙToO 77'X-/ipo(pop'/)G£lç
::£pl aÙTO'j, /.al X£y£i aÙTw* E; £[i.£ivaç Ta; T£GGapâxovTa vi[7.£paç, /.al
174. "EX£yOV TT£pi TIVO; TœV 7VaT£pWV ÔTI à-TUÔ )tOG[XOU 7)V, /.al
ÈirolEfAErTO £;ç T-/)v éa'jTO'j yuvaf/.a, Ai^/iyEiTO oùv toOto toiç TraTpaGi,
/.ai £IOOT£Ç OTI £pyaT7:; £GTIV, X,ai 77£piGG0T£pa 7r0l£l COV aUTOl A£yOUG'.V,
STlGoUV aÙTW 7707;lT£taç, WGT£ £^aGG£V^Gai aUTOO TO Cà>|J,a /.ai [J!,7]/.£Tl
HISTOIRES DES SOLITAIRES ÉGYPTIENS. 57
(f" 197 v'^) ^uvaçBat, àva^Tvivai. KaT' or/.ovoiAïav 8ï Oeoîï, èTvÔojvtiç twv
TCarépwv ^svoç Trapo.êa'XeTv eJç Sx'Âtiv, xoù èT^^wv xo-xà rviç y.éXK'fi: aO-
Too, etSsv aùr/iv àv£coy[X£V/iv, xal TCap-fl>.Oe Oa.'j[j.7.^o)v tcojç 0'j<^st; éçriAOsv
à^sl(poç àcOevsT. Kal -/.po'Jcra;, s;(7-^>.0e y.al eOpsv «Otov sv tcoT^T.*^ àaOe-
Xéycov Eyô) dx, toù /.octxou eîjj.'., /.a.1 — o).£[xeî f7.£ vîiv ô î''//^po: si; tviv
ÈfXTiv yuvai/.a, •/cal 5iriyvi(jàp!,*/iv toïç xarpaci, /.al sxsG'/ix.y.v [xoi TCOAiTsiaç
^è TaoTa 6 yépwv, èXuir-z^ôv) /.al Asyst a'jTor (P 198 r') Oî piv TvaTspsç,
côç cWaxol, /.aVoç èirsOevTO toi xàç TToXiTELaç:, éàv oi [;.ou y/z-ouT'/iç t'^ç
TaTr£ivco(7£0)ç, pi'ïj^ov aTTÔ GO'J TauTa, /.al [xeTalà[xêav£ to'j t'/jv y-txpàv
Tpocpyjv sïçTOV /.aipov aOr'^ç, /.al tcoiwv tviv [j,t/.oav cou cûvaQiv, sTTÎppul'^v
ETUI /.upiov TTjv [/,£pi[;.vav (jou, 8V yao toiç aotç tcovoi; O'j ouvaaai T^cpiys-
vscOxi TO'jTO'j Toî> Trpy'yfAaTOi;, x.al yxp to Gw'xa •/îy.cov oj; t[/.aT(.ov icxiv.
à/.ou<7a; aÙToG s^o'/ziTev outco;, /.al stç ôT^iya; rjV.Épaç à77£(7T-/i ô 7roA£[J-oç
ait' aoToG.
TRADUCTION
hommes, à cause de l'agitation, ne voit pas ses péchés, mais lorsqu'il vit
sauver mon âme. Elle prit beaucoup de peine sans pouvoir l'arrêter et le
lui permit donc enfin. Il s'en alla et, devenu moine, consuma sa vie dans
la négligence. II arriva que sa mère mourut et que lui-même, au bout d'un
certain temps, tomba dans une grave maladie il fut ravi en extase et con- ;
duit au jugement il trouva sa mère parmi ceux qui devaient être jugés.
:
Lorsqu'elle le vit elle dit, pleine d'épouvante Qu'est-ce que cela, mon fils, :
toi aussi tu es jugé en ce lieu! Où sont tes discours? Ne disais-tu pas que
tu voulais sauver ton âme? Rougissant à ces paroles, il restait saisi de dou-
leur et n'avait rien à lui répondre. Il entendit encore une voix qui disait :
Enlevez celui-là d'ici, je vous ai envoyés dans tel couvent à un moine son
homonyme (2). Lorsque la vision eut pris fin, il revint à lui et raconta le
tout aux assistants. Pour confirmer et certifier ce qu'il racontait, il envoya
quelqu'un au monastère dont il avait entendu parler pour voir si le frère
dont il avait été question était mort. L'envoyé trouva qu'il en était ainsi.
Lorsqu'il eut repris ses forces et fut revenu à lui, il s'enferma et vécut dans
le souci de son salut, plein de repentir et de larmes pour ce qu'il avait fait
auparavant avec négligence. Sa componction était si grande, que beaucoup
le priaient de s'en relâcher un peu, de crainte qu'il n'éprouvât du mal à
(1) Coislin 127, fol. W\ M 8G3, n" 20; 808, n" 210.
(2) Ceci 110 pas dans M, 863, 20; mais bien col. 808, 21G.
se trouve
(3) Coislin 127, fol. 59^'; M, 863, n° 21.
(4) Paul, 13, sons deux formes. L'une dos deux formes donne au vieillard le
nom d'Euprépios; B, p. 741, n° 114; L, fol. 106'^; Coislin 127, fol. 60.
HISTOIRES DES SOLITAIRES ÉGYPTIENS. 59
quoi mon cœur est-il dur et n'ai-je pas la crainte de Dieu? Le vieillard lui
dit : Je pense que si un homme applique son cueur à se blâmer, acquerra il
lui dit C'est que l'homme en toute chose réprimande son âme et lui dise
:
•
malice (4) partout où nous allons, ainsi nous devons avoir ;ivec nous le^
larmes et la componction partout où nous sommes.
141. — Un frère (5) demanda à un vieillard : Que ferai-je? 11 lui dit: 11
nous faut toujours pleurer. Car il arriva jadis qu'un père mourut et revint
à lui après plusieurs heures. Nous lui demandâmes Qu'as-tu vu là, abbé? :
pleurs qui disaient sans cesse Malheur à moi, malheur à moi! C'est ce :
t-elle pleurer comme j'entends les vieillards le faire, et les larmes ne vien-
nent pas et mon âme est affligée? Le vieillard lui dit C'est au bout de :
quarante ans que les fils d'Israël sont entrés dans la terre promise. Si tu
arrives à y entrer, tu né craindras plus de guerre. Car Dieu veut que
l'âme soit tourmentée, afin qu'elle désire toujours entrer dans cette
terre.
143. — Un frère demanda â un vieillard (7) : Comment serai-je sauvé?
Celui-ci quitta sa tunique, ceignit ses reins, éleva les mains vers le ciel et
vie et crucifié. L'athlète combat dans les luttes et le moine doit élever ses
mains en croix vers le ciel en invoquant Dieu. L'athlète se dépouille de ses
habits pour combattre dans le cirque, ainsi le moine doit être nu et imma-
tériel; (l'athlète) est oint d'huile et instruit par un ancien sur la manière
de combattre. C'est ce que fait Dieu qui nous donne la victoire.
(1) B, p. 734, n-J 78; L, fol. 93^'; Coislin 1?7, loi. 60. M, 801, n» -22: 1015, n" I.
DE LA TEMPERANCE.
heure. La neuvième heure arriva, il pria et vit la force (de la tentation) qui
montait, comme une fumée, de son travail manuel, et la faim le quitta.
146. —
Le disciple (3) d'un certain vieillard racontait de son abbé que
durant vingt ans entiers il ne se coucha pas sur le côté mais il dormait ;
147. — Un frère alla trouver un vieillard très estimé et lui dit : Je souf-
fre. Le vieillard lui dit : Reste dans ta cellule et Dieu te donnera le
repos.
148. — Cellules une jarre (5) de vin comme prémices,
On apporta (4) aux
afin qu'on la donnât à boire aux frères. L'un des frères montant suï» la
voûte pour s'enfuir, la voûte tomba, et ceux qui sortirent au bruit le trou-
vèrent à terre et ils commencèrent à le blâmer et à dire C'est bien fait, ô :
ami de la vaine gloire. L'abbé l'accueillit et dit Laissez mon fils, il a fait :
(1) B, p. 470, n" 78; Coishn 127, fol. 77 : « il y eut une fête » ; M, 871, 53.
(2) B, 468, n"69; L, fol. 26^ Paul, 87; Coislin 127, fol. 77; M, 871, 58. Paraphrasé
dans M, 740, n°
'
4.
autrefois, on envoya dos pi-i'^micos do vin. pour on donnor uno coupe à chaque
frère ».
HISTOIRES DES SOI,ITA(RES ÉriVPTIENS. 61
vie pour que toute la terre saclic que la voûte est tombée aux Ccllvlca à
cause d'une coupe de vin.
149. — Un vieillard (1) vint en trouver un autre qui dit à son discijjle :
nous un peu de lentilles, enfant. Il répondit Je l'ai fait dès hier. ¥A ainsi :
ils mangèrent.
mina tout le psautier et l'autre récita par cœur les deux grands prophètes.
Lorsque le matin fut venu, le vieillard s'en alla et ils oublièrent de
manger.
151. — Un vieillard (3) tomba malade
ne pouvant prendre de nour-
et,
riture durant plusieurs jours, son disciple lui demanda d'accepter un pe-
tit plat de légume (4). Il alla le faire et le lui apporta pour manger. Or il
enfant. Celui-ci répondit vivement C'est bien, abbé, je mangerai avec toi.
:
Quand il eut goûté et senti ce qu'il avait fait, il se prosterna et dit : Mal-
heur à moi, abbé, voilà que je fai tué et tu as mis ce péché sur ma (cons-
cience) puisque tu n'as pas parlé. Le vieillard dit M'en sois pas peiné, :
(2) B, p. 466, n° 64. Coislin 127, fol. 78; M, 871, n" 57.
(3) Coislin 127, fol. 78; M, 871, n° 59; 767, n° 51.
(4) Nous traduisons comme Xa-/âviov. Le latin porte : « Fecit de farinula lenti-
culam, et zippulas ».
(5) Coislin 127, fol. 78; M, 767, n" 50; 872, n° 60.
(6) " Un concombre » M.
Ç) B, p. 881, n° 138; Paul, 226; Coislin 127, foi. 78^' : iM, 760, n'^ 35; 872, n° 6L
62 RKVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
154. — Un moine (1), rencontrant des moniales sur son chemin, s'écarta
de la route. La supérieure lui dit Si tu étais un moine parfait, tu ne nous
:
ISf). — Un frère (3) porta ses derniers petits pains aux cellules, et con-
voqua (au repas) une table de vieillards. Lorsque chacun d'eux eut
mangé près de deux petits pains, il s'arrêta. Le frère, connaissant leur
grand ascétisme, s'excusa et dit Par le Seigneur! mangez jusqu'à ce :
que vous soyez rassasiés. Et ils mangèrent dix autres petits pains. Telle
est la proportion que ces véritables ascètes observaient entre la nourriture
et leur besoin (4).
156. — Un vieillard fut affligé d'une grave maladie (5) au point que ses
entrailles rejetaient beaucoup de sang. Des sébestes secs (6) se trouvaient
justement en la possession d'un certain frère qui fit une bouillie et les
mit dedans. Il les porta au vieillard et le pria de les goûter, disant Fais :
158. —
Un vieillard (8) eut l'ascétisme de ne pas boire durant quarante
jours; lorsqu'il avait la fièvre, il lavait le seau, le remplissait d'eau et le
suspendait devant lui. Un frère lui demandant pourquoi il faisait cela, il
répondit Afin que je souffre davantage lorsque j'ai soif et que je reçoive
:
159. — Un frère (9) voyageait avec sa mère qui était vieille. Lorsqu'ils
arrivèrent au fleuve, la vieille femme ne pouvait passer; son fils prit son
maphorion (sa pèlerine) et s'en mains pour ne pas toucher
enveloppa les
le corps de sa mère, puis il la porta et la passa de l'autre côté. Sa mère
lui dit Mon fils, pourquoi as- tu enveloppé tes mains? 11 lui dit Parce
: :
(8) B, p. 468, no 68; L, foi; 22'; Paul, 87; Coislin 127, fol. 79; M, 873, n» 67,
(9) B, p. 588, n" 387 Paul, 226; Coislin 127, fol. 79 M, 873, n" 68.
; ;
IIISTOIKES DES SOMTAIIîKS iVlYPTIKNS. ('»;]
la semaine de
la Pàquc, puis, lorsqu'on se réunit au soii-, il s'enfuit pour
ne pas manger dans l'assemblée, il fit cuire de petites bettes et mangea
sans pain (2).
161. — Le prêtre de Scr'lr alla une fois près du bienlieurcux ThrophUr,
archevêque (VAlexanilrie{^.i)\ lorsqu'il revint iiScétc, l(;s frères lui deman-
daient Comment est la ville? 11 leui- dit
: En vérité, frères, je n'ai vu :
furent étonnés et lui dirent Ils avaient donc été détruits, abbé? 11 leur
:
répondit Non, mais ma raison ne m'a pas imposé de voir quelqu'un. Les
:
abbé. Ils répondirent Jusqu'ici nous avons mangé des légumes, si c'est
:
(1) B, p. 478, 11" 102. Coislin 127, fol. 7fl; M, 873, n"6!). Le latin porte : <-
dans (sa)
cellule. "
leur dit Je vous avais entendus dire qu'Alexandrie est le siège d'une nom-
:
breuse population, en vérité je vous le dis, moi qui y ai été, ji^ n'ai vu le vi-
sage de personne ».
5) B, p. 884, n" 149; Coislin 127, fol. 79; M, 872, n» 63.
(6) B, p. 655, n" 555; L, fol. 8'; Paul, 210; M, 876, n» 12.
(7) Paul, 59; B, p. 655, n» 556; L, fol. 8'. Paraphrasé dans M, 743, n" 9; 876, M
ji" 13. Le latin ajoute quelques lignes à la fin.
64 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
chagrina pas, mais lui dit ce qui pouvait lui être utile et ajouta Ne :
loin toute mauvaise odeur, lève-toi et prie en disant Fils de Dieu, se- :
cours-moi. Fais cela aussi pour les autres pensées, car nous ne pouvons
pas extirper les passions mais seulement leur résister.
168. — Un frère (6) interrogea un vieillard disant : Si un moine tombe
en tentation, il est affligé parce qu'il passe du progrès à la défaillance,
dit Le moine qui tombe en tentation est comme une maison qui tombe.
:
pourra avancer beaucoup plus vite que celui qui n'a pas encore creusé ni
jeté de fondement et qui n'a aucune avance mais qui travaille dans l'es-
poir de terminer. Il en est de même du travail du moine s'il tombe dans :
(1) M, 877, 11° 14; Paul, 59; B, p. 656, n" 557; L, fol. 9' ; Coisliii 127, fol. 87'.
(3) B, p. 670, n» 590; Coislin 127, fol. 87'; M, 877, n" 15.
(4) Cf. supra, 39. Le syriaque rend ce mot par « athlètes » le latin par ;
« pan-
cratiarii ».
(5) B, p. 669, no 589. Coislin 127, fol. 87'; M, 877, n" 16.
(6) Paul, 15 ; M, 877, n" 18.
HISTOlIiKS DRS SOI.ITAIUKS KflVI'TlKNS. ().">
abbé, que je peine, mais je vois aussi que cette peine me porte des fruits;
demande donc seulement à Dieu de m'accorder la patience. Son abbé lui
dit Je vois maintenant que tu es en progrès et que tu me surpasses.
:
171. — On racontait (3) qu'un vieillard vint à Scété avec un fils encore
à la mamelle, qui ne savait ce que c'était qu'une femme. Lorsqu'il devint
homme, les démons lui montrèrent des figures de femmes, et il l'annonça
à son père qui fut fort étonné. Un jour qu'il monta en Egypte avec son père
et vit des femmes, il lui dit Abbé, voilà ceux qui venaient près de moi,
:
durant la nuit, à Scété. Et son père lui dit Ce sont les moines des villages,:
(1) B, p. 660, n» 571 ; Paul, 64; L, fol. 106"; M, 745, ii» 13; Coisliii h'7. fol. 87'.
avait avec lui son fils qui venait d'être sevré. Lorsque celui-ci grandit, il
eut à lutter et dit à son père Je vais dans le monde, car je ne puis sup-
:
porter la lutte. Son père le pria longtemps et le jeune homme lui dit
encore Abbé, je ne puis plus résister, laisse-moi partir. Son père lui dit
: :
Écoute-moi, mon fils, encore cette fois prends quarante couples de pain :
(diabolique) venir près de lui. Il vit devant lui comme une négresse très
fétide, au point qu'il ne pouvait supporter son odeur. 11 la chassait donc et
elle lui dit : Je parais douce aux cœurs des hommes, mais, à cause de ton
obéissance et de ton travail. Dieu ne m'a pas laissée te séduire et te (ca-
cher) ma puanteur. Il se leva, rendit grâces à Dieu, vint près de son
père et lui dit Je ne veux plus aller dans le nionde, abbé, car j'ai vu son
:
action et la puanteur (de la femme). Son père fut édifié à son sujet et lui
dit : Si tu avais attendu les quarante jours et si tu avais observé mon
précepte, tu aurais vu mieux que cela.
174. — On racontait d'un père que c'était un séculier et qu'il regrettait
sa femme (2). 11 le raconta aux pères, et ceux-ci, sachant que c'était un
travailleur qui en faisait plus qu'on ne le lui disait, lui imposèrent un
genre de vie qui affaiblit son corps au point qu'il ne pouvait se tenir
debout. Par un effet de la divine Providence,
vint à un père étranger
Scété; passa devant sa cellule, la vit ouverte et passa, fort étonné de ce
il
pas, il pourrit. Il lui obéit et fit comme il le disait et, en peu de jours, la
tentation le quitta.
{A suivre.)
(1) B, p. 663, n» 577. Ms. 1596, p. 323; L, fol. 162"; Paul, 210; Coislin 127, fol.
(2) B, p. 708, n" 20; Paul, 213; Coislin 127, fol. 89; M, 886, n" 40.
UNE VIE ABRÉGÉE DE SAINTE MARINE
les deux histoires, c'est celle des honneurs funèbres tout extra-
ordinaires et presque invraisemblables qu'on accorde au ca-
davre (1).
déguisées sous des habits d'homme (3). Il est donc très possible
que la femme du récit du Sirâdj soit une de celles-ci, puisque
l'auteur ne nous a pas conservé son nom. C'est pourquoi,
avant de résoudre définitivement la question, il nous faudrait
entreprendre une collation attentive de tous ces récits de
femmes-moines avec le récit du Sirâdj. Mais cet examen
comparatif nous ferait sortir de la sphère de nos études habi-
tuelles; nous laissons donc à d'autres le soin de le faire, et
nous nous bornons à communiquer aux lecteurs de la Revue
de l'Orient chrétien le texte arabe et la version du récit du
Sirâdj.
572; VII, 1902, p. 136,478,647; VllI, 1903, p. 288, 014; IX, 1904, p. 240,409) les
versions syriaque, latine, grecque, copte, allemande, française, éthiopienne.
(3) ROC, VI, 1901, p. 278, n. 3 et IX, 1904, p. 561,
UNE VIE ABRÉGÉE DE SAINTE MARINE. 69
des habits d'homme est et a toujours été chose inouïe chez des
musuhïians dont la religion défend en termes formels ces
travestissements (1). Au contraire, c'est un thème assez com-
mun dans l'hagiographie des anciens monastères chrétiens (2).
Cependant, il y a dans le texte même du récit une petite
difficulté, touchant hi filiation chrétienne : c'est que l'auteur
du Sii'àdJ déclare l'avoir puisé à une source dont le titre
semble Israélite; on pourrait donc se demander s'il ne s'agit
pas d'un récit provenant d'un monastère essénien ou hérapeute. 1
(1) Cfr. ^r-î^lsbJ! isyj ^L^ du Cheikh 'Ubaïd ad-Darîr ((klit. du Caire,
1317 hég.), p. 131, 1. 18: « LeProphèto a maudit les hommes effemiiK^s ainsi que
les femmes qui se l'ont passer pour hommes. « Le Prophète a maudit l'homme
habillé en femme, ainsi que la femme déguisée sous des habits (riiomme. » Cfr.
pages 37-38.
(2) Cfr. D. Besse, op.
cil., p. 65.
(3) Apud Ibn Khallikan (édit. Boulaq, l:>99hég.), 111, 106, biographie de Wahb.
Cfr. Brockelmaxn, op. cit., I, 05, pour la bibliographie de cet historien. 11 était
TEXTE ARABE
(Extrait du Sirâdj al-mulùk, édit. du Caire, 1289 h., pag. 23, 1. 4).
TRADUCTION
Une des choses les plus uierveilleuscs qu'on rapporte clans le lAvre dcn
traditiona israrlites c'est qu'une fille des rois embrassa la vie ascétique,
qu'à ce que, ses jours finis, la mort arriva vers lui, et le jeune homme lui
paya son tribut.
Les moines du couvent, si détachés du monde, si austères, furent déso-
lés d'une telle perte. Ils versèrent des larmes sur lui et ensuite, quand ils
commencèrent à faire l'ablution du cadavre, ils reconnurent que c'était
une femme. Recherches'et vérifications faites, elle était la fille du roi. Tout
ceci accrut l'admiration et la vénération qu'ils avaient auparavant pour
lui. Ils se consultèrent les uns les autres sur les honneurs tout nouveaux
soutenir sur leurs mains et sur leurs avant-bras. Aussitôt que l'un d'eux
éprouvait de la fatigue, un autre venait soutenirla charge avec ceux qui
Madrid
Miguel AsiN Palacios.
ETUDE
SUR LA CONVERSION DE L'ARMÉNIE AU CHRISTIANISME
(Suite) (1)
bli, pour que le fils do Khosroès, Diran, qui regardait d'un œil
si jaloux tout ce qui fortifiait lé pouvoir spirituel du catliolicos
contre les abus de rautorilé royale, se décidât néanmoins à en-
voyer Housig, son beau-frère ou son beau-fils, recevoir la con-
sécration épiscopale dans la métropole de laCappadoce (1)?
Comme Diran dut regretter, plus tard, que le siège du catlio-
licos ne fût pas isolé, sans autre abri ([ue le tnme royal, et
dépourvu de vives attaches avec TÉgiise universelle, quand il
entendit le jeune et austère catholicos flétrir, sans ménagements,
les graves désordres qui déshonoraient surtout la cour royale :
(1) Faustus (III, li), après avoir nommé plusieurs des seigneurs qui accompa-
gnent Housig à Césarée, ajoute < et le prince de notre famille de la
: race des
Saharouni ». Plusieurs historiens, entre autres Gelzer (A nf'dnge et trad. armén.,
p. 17), ont conclu de ce passage que Faustus, l'historien, était de la famille Saha-
rouni. On peut cependant douter qu'il ait fait réellement partie de cette famille,
quand on le voit, lui, si partial en faveur des Mamigonian, étaler au contraire
sans réticence la perfidie de Pad Saharouni (V, 25, 27). —
Ce qui parait certain,
c'est qu'il a composé son Histoire vers la Un du quati-ième siècle et qu'il a puisé
ses documents, ainsi que le fera plus tard Jloïse de Khorène, dans les archives,
les dictons, les chants et les traditions populaires. L'œuvre, probablement écrite
en grec vulgaire, a été altérée çà et là, chargée de chiffres fantaisistes et de quel-
ques récits fabuleux.
L'auteur de la Généalogie de Grégoire et de la I le de Xersès, probablement un
disciple de Mesrob, parait avoir tiré une grande partie de ses documents de la
même soui-ce. Mais il a souvent suivi de près ou copié Agathange et surtout
Faustus. Quelques fragments semblent aussi avoir été ajoutés à cette œuvre.
74 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
des nuits. Ses mœurs étaient à l'avenant. Enfm, celui qui est
choisi pour le catholicat, Paren, prêtre de l'Église de St-
Jean-Baptiste de Daron, ne paraît guère disposé à résister au
roi. Et, pourtant, au lieu d'inviter les évêques arméniens à lui
Les nakhararq (ceux qui marchent en avant) sont les personnages politiques les
plus importants après le roi; vassaux, gouverneurs de province, ils conduisent
leurs propres troupes à l'api^el du roi; dans les interrègnes, ils défendent les
frontières; ils ont coussin à la table royale. Ce titre, d'abord donné aux seuls
princes du sang, les rois retendirent ensuite à d'autres personnages, en raison
de leurs services.
ÉTUDK SUR LA CONVERSION DK i/AI!.M|';XIK AU CIII! ISTIAMS.MK. 77
F. TOURNEBIZE.
[A suivre.)
ÉTUDE SUR UNE TRADUCTION ARABE
D'UN SERMON DE SCHENOUDI
ORIENT CHRÉTIEN 6
82 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
par les fardeaux (2) ! et il dit encore : Que celui qui a soif vienne
vers moi, certes, je le désaltérerai, et celui qui croit en moi,
des fleuves d'eau vive couleront de lui (3). »
Alors, Schenoudi entre dans le vif de son sujet : « Que sont
ces fleuves qui sortiront de l'homme, sinon les paroles des pro-
phètes et des apôtres? qu'est-ce que cette eau? Leurs comman-
dements et leurs paroles que nous entendons à chaque instant
dans les églises de Dieu. » Et voici comment ces fleuves sorti-
ront de l'homme « Ceux qui parlent ayant la bouche pleine de
:
(1) Jér. (hébr. xlvi, U) grec et copte, xxvi, 11. Ou bien : Jér. viu, 22.
(2) Mat. XI, 28.
moi n'est pas digne de moi. » C'est pourquoi il faut que nous
renoncions au monde « nous n'avons pas de cité où nous de-
:
sont pas les enfants de celui qui a mangé des raisins verts qui
ont les dents agacées, ... la faute du père ne pèsera pas sur le
fils, ni celle du fils sur le père, mais il est écrit que l'homme
ne délivrera pas l'homme et que le. frère (ne sauvera pas) son
moi aussi je dis J'établirai sur ceux qui n'ont pas voulu de
:
« De même que vous avez dit Cet : homme n'est pas instruit,
d'où est-il? moi je vous dirai aussi : Certes je ne vous connais
pas, d'où êtes-vous? Écartez-vous de moi, maudits! au feu éter-
nel qui est le châtiment de Satan et de ses anges (li; et vous re-
garderez votre père Abraham et Isaac, ... dans le royaume du
ciel, tandis que vous serez éloignés et que vous serez rejetés
avec le diable (5). »
rompus, alors que nous avons celui qui ne se corrompt pas? ...
Pourquoi marchons-nous dans les ténèbres, tandis que nous
avons la lumière de justice, le Christ? Pourquoi choisissons-
nous la géhenne, alors qu'un lieu de repos nous a été laissé en
héritage dans le royaume du ciel? » Il faut que nous nous re-
pentions et que nous nous convertissions sans tarder. Que per-
sonne ne nous retarde, ni frère, ni père, ni fille « Ne te place :
sur toi ... ton corps sera corrompu dans le tombeau, ne cor-
!
ront pas joui, et des frères se quitteront sans avoir joui les uns
des autres, le jeune homme sera pris sans avoir joui de sa fian-
cée et la fiancée sera enlevée avant que son fiancé ait joui
d'elle, et après cela nous serons tous séparés les uns des au-
tres. ... Où sont les frères qui étaient avant nous, où sont ceux
qui se sont rendus célèbres par leurs épées, où sont ceux qui
ont illustré leur nom, où sont ceux qui étaient attachés aux
honneurs du monde? ... Ils sont tous dans les tombeaux, et
leur nom et leur souvenir sont disparus. homme, hâte-toi de
te convertir avant que les jours de tes maux soient partis et
que le regret t'ait enveloppé, et avant quQ tu dises Je n'ai :
descendu du ciel (1); celui qui garde la loi fait de son âme une
forteresse solide, quant à celui qui bouche son oreille et n'écoute
pas la loi, sa prière est vaine. ... Dieu est proche de ceux qui
le craignent et ceux qui ont souci de lui posséderont la terre,
jouit de sa mort. »
(2) Forty one facsimiles ofdated Christian arabie manuscripts, Sludia Sinaitica,
t. XII.
(3) Cf. Proceedings of the Society of Biblical Archaeology, 1907, p. 137.
ÉTUDE SUR UNE TRADUCTION ARABE. Sî)
pendant qu'il est dans tes bras, avant que tu n'aies pu te réjouir
avec lui ; la fiancée sera enlevée des bras de son fiancé avant
qu'elle n'ait joui avec lui, le frère (des bras) de son frère avant
qu'il n'ait rassasié sesyeux de sa vue; et dans tous les cas, il
faut que quelqu'un se sépare chaque jour. »
La question d'authenticité reste donc ouverte, ne l'est-elle —
pas pour tout ce qui est attribué à Schenoudi? il suffit que ce —
sermon soit signalé; on ne pourra l'omettre sans discussion
lorsqu'on voudra faire une étude d'ensemble sur le célèbre
moine égyptien (2).
Paris, le 23 jamiei' 1908.
Eug. TiSSERANT.
TRADUCTION
{Suite) (1)
Au temps où les juges gouvernaient les fils d'Israël, quelque temps après
Josué Bar-Noun, dans les jours du juge Hésebôn (2), lorsque les Grecs
avaient plein pouvoir sur les îles de la mer, un homme nommé
Alexandre
Paris, de Priam, roi à'Ilion, partit avec une armée navale, navigua
fils
jusqu'aux îles de Rhode et de (Irète. Il ravit Hélène, [p. 28] femme du roi
Mènrlas, et la conduisit à Ilion, grande ville sur la mer d'Asie. C'était une
ville belle et superbe, entourée de solides murailles et elle était célèbre
par toute nous a paru bon de faire mémoire ici de sa grande
la terre. Il
destruction, comme
nous l'avons trouvée dans la chronique d'Aôrnôrôs qui
commence son histoire dans le chapitre quarante-troisième (et continue)
jusqu'au chapitre cinquante et unième. Il décrit donc son histoire dans
huit chapitres (3).
Il y eut un roi grec (1), nommé Thésée, qui eut une lille nommée Nounâ
(Léda). maria à un roi grec, car elle était très
Il la belle. Elle eut deux
filles : l'une —
que son père nomma Clytemnesire — fut mariée à un roi
grec nommé Agamemnon; l'autre fille reçut le nom à.' Hélène, c'est à cause
d'elle que toute la Grèce fut bouleversée et qn'Ilion, la grande ville, fut
détruite. Cotte jeune fille était plus belle qu'aucune autre. Lorsque sa re-
nommée se répandit en Grèce, beaucoup vinrent trouver son père et la
demandèrent en mariage pour leurs fils. Le père répondit « Queferai-je :
vous êtes tous prêts à combattre pour elle! » Enfin ils résolurent de dire
à son père de la donner à qui il voudrait, et ils s'engagèrent, par pactes
etserments, à ne pas se quereller par la suite quiconque userait de ruse :
navires avec des hommes bien armés et bien équipés et des provisions, puis
il prit la mer et arriva à Bhode, île de Ménèlas l'époux de la belle Hélène,
comme s'il voulait le saluer et voir sa femme, ou présenter ses hommages
et offrir une dot à la nouvelle et illustre épouse et au fils du roi en même
temps. Il laissa les navires et les hommes armés à un endroit caché de la
mer et arriva à l'île avec quelques hommes. Lorsque Ménèlas l'apprit, il
(1) Ce récit ne se trouve sous cette forme dans aucun autre chroniqueur grec,
nous a affirmé M. Serruys, professeur à l'école des Hautes Études. Nous en tra-
duisons donc une partie comme contribiUion à l'étude du cycle troyen dans l'O-
rient médiéval. Michel le Syrien ne renferme pas de passage parallèle. Cf. Cons-
tantin Manassé (xii» siècle), Migno, P. G., t. CXXVII, col. 261-275. Les vers de
Constantin ont été mis en prose dans le ms. grec de Paris 1110 A, fol. 49''-53-\ —
Cédrénus place aussi la prise de Troie après Samson, Migne, P. G., t. CXXI,
col. 181, mais ne la raconte que plus loin, col. 249-265,
92 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
des Grecs, à aller voirle fils de roi qui était venu chez eux. Une place
d'honneur préparée et on la para de beaux habits et de la pourpre
lui fut
royale elle se prépara et s'habilla avec grande pompe et alla s'asseoir pour
;
le repas avec son mari et ses familiers en face d'Alexandre Paris et de ses
fidèles.
Lorsqu'ils se virent, ils furent encore davantage épris, et brûlèrent
d'amour l'un pour l'autre ; tandis que les autres mangeaient, buvaient et
se réjouissaient, leurs regards étaient croisés et correspondaient ;
par signes
ils s'entendirent tous deux.
Un jour ou deux après l'arrivée (de Paris), vint de la mer unc'nouvelle
terrifiante : une bande de voleurs y circulait, elle pillait, dépouillait ou ra-
vageait les îles qui appartenaient à Ménélas. A cette nouvelle, celui-ci
partit prnmptement, il monta sur de rapides navires de combat avec toutes
ses troupes et ils partirent pour atteindre les voleurs,
reprendre leur
butin et protéger le pays. Il commanda à ses serviteurs de servir son hôte
avec honneur jusqu'à ce qu'il revînt de poursuivre les voleurs, et lorsqu'il
partit, ce fourbe (Paris) ne pensa pas que tout cela était disposé pour la
perte de sa maison.
Dès que (Ménélas) se fut éloigné de la ville, la jeune reine Hélène, durant
la nuit,, se rencontra avec Paris en un endroit; ils tinrent conseil entre
eux et se firent un serment source de ruines et cause de guerres. Une
autre nuit, elle se leva, elle prit ses serviteurs et ses servantes, ses bijoux,
ses beaux liabits et tout ce qui lui appartenait. Ils mirent tout cela .sur des
mulets et quittèrent le palais royal. Ils descendirent sur le rivage, les au-
tres navires qui étaient cachés en mer vinrent près d'eux et ils ravirent
l'épouse avec toute sa suite. montèrent sur les navires et prirent vite la
Ils
mer, ils passèrent de là dans une autre mer et, au bout de peu de jours,
ils arrivèrent dans lewr pays. Des messagers coururent annoncer à Priant
au royaume de Priam, [p. 30] car leur perdition viendra de cette réjouis-
sance funeste sa maison .sera déracinée, son souvenir sera détruit, son
;
tous les rois se réunirent et se préparèrent ainsi que les hommes illustres,
belliqueux et valeureux. Ils assemblèrent un peuple innombrable avec
beaucoup de navires, de chars, d'armes, d'attirail guerrier, de lances, de
machines de guerre (1), de munitions et de paille. Ils envoyèrent dire à
tous les pays d'alentour de se préparer à leur fournir de partout les vivres
et le nécessaire.Lorsque tout fut prêt selon leurs désirs, ils s'engagèrent
et promirent, sous de redoutables serments, de ne pas revenir, de ne pas
se diviser entre eux, de ne pas cesser une guerre sans merci et de tirer
vengeance de celui qui avait méprisé leur pouvoir. Ils se donnèrent pour
chef à eux tous Agamemnon, frère de Ménélas époux d'Hélène, parce que
c'étaitun homme sage et robuste. Lorsque tous les rois se mirent en route,
que toutes leurs troupes montèrent sur les navires, que l'on étendit les
voiles des navires et qu'on se mit en route, la terre fut étonnée aussi bien
que les mers, et toute la création fut dans la stupeur au sujet de leurs
luttes pour une femme, des déplacements d'armée, des bouleversements
des royaumes et des combats (qu'allaient livrer) 250000 hommes assem-
blés.
Quand arrivèrent à une ile où il y avait un grand arbre et près de lui
ils
mangea aussi leur mère. Lorsque tout cela se fut déroulé sous les yeux
des rois puissants, ils firent venir les devins quiétaient du nombre de
leurs prophètes et leur demandèrent de leur donner des présages. Ceux-ci
leur répondirent : [p. 31] De même que vous avez vu de vos yeux ce qui
vient de se passer, vous combattrez contre durant neuf ans,
la ville d'Ilion
parés et avaient fait dire de tous côtés à leurs voisins et à leurs amis de
venir à leur secours.
Les rois grecs quittèrent leurs navires et campèrent contre la ville du
dans la ville du côté des montagnes. Ils se mirent à combattre sur terre et
sur mer. Les uns étaient chargés de combattre chaque jour, les autres de
diriger les machines de guerre contre les murs, les autres de construire
des retranchements ou de creuser des fossés, chacun dans son rôle. On en
chargea d'autres de surveiller la mer; d'autres, avec de nombreuses trou-
pes, furent envoyés par tout pays pour ravager, piller, massacrer, jusqu'en
Galalie, en Bithynie et en Cilicie. Ils se livrèrent ainsi à des luttes surhu-
maines, vainqueurs et vaincus sans fin. Le roi Achille, fils de Pelée,
homme étonnant et valeureux au delà de toute expression, se distingua
surtout parmi eux.
De nombreux rois vinrent au secours d'Ilion ainsi que la reine célèbre
des Amazones (1) avec des femmes, ses soldats, accoutumées à combattre
courageusement. Cette reine était belle, redoutable, guerrière et très coura-
geuse; c'est avec orgueil et confiance qu'elle mena ses troupes contre celles
des Grecs pour les attaquer. Quand elle fut venue au secours de ceux d'I-
lion, elle battit une grande partie des troupes grecques et leur tua beau-
coup de monde. Lorsque le courageux Achille la rencontra, qu'elle le vit
et le reconnut, elle osa (2j marcher contre lui et elle lui cria « Com- :
ment, ô fils de Péléc, tes forces ont-elles diminué? » et elle lui lança un
javelot qui traversa les trois couches de son armure, la cuirasse et le bau-
drier dont il était revêtu, mais ne le blessa en rien. 11 se préparait habile-
ment et attendait comme si la reine l'effrayait et lui en imposait ; ensuite
il bondit sur elle avec la lame longue et solide qu'il portait et la frappa à
l'extrémité de l'armure qui la couvrait, il la perça de son glaive sous
l'épigastre et aussitôt elle tomba et mourut; ses troupes furent défaites et
livrées au meurtre et au pillage et il y eut grande angoisse pour les fils
(ïliion.
[P. 32] Plus idird A mâmnou7i (Memnon), grand roi des Couschiles, vint au
secours de la ville et la plus grande partie de ses troupes était formée de
noirs du midi, c'est-à-dire de nègres. Ce roi Amâmnonn (Memnon) combat-
tit vaillamment, il lutta seul avec Achille, homme redoutable, et leur
combat dura depuis le matin jusqu'à la neuvième heure. C'était un éton-
nant spectacle, aussi les troupes et tous les guerriers regardaient ce ter-
rible tournoi, enfin le roi des Couschiles faiblit et fut vaincu par Achille.
11 fut tué et il mourut et une grande frayeur tomba sur ses troupes : un
bon nombre fut tué et le reste s'enfuit.
Plus tard Achille fut frappé, à l'artère du talon, d'un trait aigu lancé de
la ville par Alexandre Paris; il mourut aussitôt et il y eut grande douleur
chez les Grecs. Il y avait encore chez les Grecs Denûôqlititos (Philoctète?),
(1) Penthésilée.
(2) Litt. : « elle rugit et elle osa ».
MÉI>ANGES. 95
la donna pour femme au plus âgé, mais l'autre, irrité, passa chez les
Grecs, qui le reçurent avec joie, et il leur indiquait les points faibles de la
ville (1). Il leur fit connaître qu'ils ne pourraient pas s'emparer de la ville
aussi longtemps que la statue d'AUiéné y resterait. Ils s'ingénièrent donc
à envoyer deux hommes robustes et fertiles en ruses qui entreraient pour
voler la statue d'Athénè. Ces hommes partirent en secret, et volèrent la
statue et descendirent de sa base et la portèrent au camp.
ils la
C'est ainsi que neuf années passèrent et que l'on arriva à la dixième.
(Les Grecs) s'ennuyèrent de la longueur de la lutte beaucoup d'entre eux ;
se blâmaient de s'être engagés, pour une femme, dans cette lutte où ils
faisaient tant de pertes et où tant de héros avaient été tués dans des com-
bats incessants alors ils imaginèrent un moyen étonnant qui mit fin à
;
la lutte. Ils se mirent à faire une grande figure de bois qui ressemble-
rait à un cheval et au moyen de laquelle ils pourraient prendre la ville.
Les habiles menuisiers se mirent au travail ainsi que les hommes ex-
perts dans la fabrication des ouvrages, ils réunirent une grande quantité
de bois de tout genre, joignirent des poutres, et façonnèrent un cheval très
grand, qui dépassait la hauteur du mur de la ville ils le sculptèrent avec
;
pussent voir ce qui se passait et que ceux du dehors ne vissent rien. Ils
lui firent des narines larges et profondes et une bouche afin que leur ha-
leine sortît par ces ouvertures et que l'air leur arrivât sans qu'ils eussent
à souffrir. C'est ainsi qu'ils fabriquèrent cet animal et ils lui écrivirent
sur le flanc, sur de l'or pur, en belles lettres, ce qui suit :
Ce cheval est le présent acceptable qui est offert au temple grand et in-
violable de la déesse Alhénê qui esta Uion, parce que les Grecs ont pris son
image vénérable et l'ont irritée contre eux. Que ce présent apaise son
courroux et qu'elle leur pardonne le sacrilège qu'ils ont osé commettre.
Quand le travail fut achevé, des hommes courageux s'armèrent de lan-
ces et de boucliers et entrèrent dans le cheval. Ils fermèrent l'entrée du de-
dans et on ne la voyait pas du dehors. Cette même nuit, tous les camps des
Grecs furent levés, ils quittèrent la plaine, mirent le feu aux maisons et
aux tentes du camp, montèrent sur leurs navires et s'éloignèrent un peu
jusqu'à un endroit protégé d'où ils n'étaient pas vus de la ville. Ils convin-
rent avec ceux qui étaient dans le cheval^, qu'au moment où ce serait
l'occasion et où la ruse aurait son effets ils leur fissent un signal de feu
qui put être vu des navires pour qu'ils vinssent les aider. Ils prirent aussi
l'un d'entre eux, lui meurtrirent le corps, le dépouillèrent de ses vêtements;
lui lièrent les mains et les pieds, lui rasèrent les cheveux et la barbe ;
il
semblait avoir reçu de nombreux coups ; ils le jetèrent en cet état dans
un endroit du camp et lui apprirent ce qu'il devrait répondre aux fils
<i'Ilion lorsqu'ils l'interrogeraient sur les troupes des Grecs et leur départ
et sur ce cheval.
Au matin, lorsque les Troyens virent que les Grecs étaient partis, que
le feu brûlait les maisons du camp et que les navires avaient déjà dis-
paru et voguaient sur mer, ils grandement, se réunirent et
se réjouirent
quittèrent la ville pour piller et enlever tout ce qui restait, avant que le
feu ne le détruisit. Lorsqu'ils virent ce grand animal qui ressemblait à
un cheval, ils l'entourèrent et le regardèrent avec étonnement. Quelques-
uns d'entre eux trouvèrent aussi celui qui était enchaîné, meurtri et gisant,
et ils l'amenèrent (près du cheval), et lui demandèrent quel était ce pro-
dige et cet événement imprévu pourquoi les Grecs étaient-ils partis, pour
:
ville, car depuis que cette statue est dans leur camp, un grand courroux
(divin) les poursuit; ils lui ont donné cette taille et ce poids pour que
vous ne puissiez pas l'enlever tel qu'il est, mais que vous deviez le dé-
pecer ou lui briser quelque membre et causer ainsi quelque dommage à
l'offrande CCAlhénê qui s'irritera contre vous et perdra votre ville. Pour
moi, comme je les blâmais et leur disais Quelle utilité tirons-nous de:
ces guerres contre Ilion poursuivies pendant dix ans, où nous nous affai-
blissons? nous perdons nos armées et nos pays sont sans défense; nous
subissons des pertes grandes et nombreuses. Nous sommes la risée et le
spectacle des nations pour avoir mis en mouvement pour une femme (tous)
les rois du pays des Grecs, nous sommes devenus un objet de fables et de
récits. Au point où nous en sommes, après avoir dévasté une grande partie
des terres des fils d'IIion, et en avoir massacré des milliers et des myria-
des, pendant qu'ils nous rendaient la pareille, il ne nous convient pas de
partir en laissant ce sujet de discorde entre nous et eux, entre nos enfants
et les leurs et s'il y a eu entre eux et nous beaucoup de dévastations et
;
mort, puis ils s'en allèrent à la perdition après avoir pillé mes biens, y
Ces malheureux crurent à tout ce qu'il leur disait, sa parole était persua-
sive; ils aimèrent ce fourbe et lui firent honneur (en lui donnant) des pré-
sents et des habits. Ils entourèrent aussitôt l'animal, apportèrent de solides
cordes et des roues, aplanirent la terre devant lui, la garnirent de ponts
et de poutres qu'ils oignirent de graisse et d'huile afin qu'il put glisser et
progresser facilement ils l'entourèrent par milliers et par myriades, dési-
;
gisaient comme des cadavres sur les toits, [p. 35] dans les rues et sur les
places de la ville.
Lorsqu'il y eut un grand silence et qu'un profond sommeil s'appesantit
sur eux, au milieu de la nuit, celui qui avait été laissé tout meurtri par les
Grecs vint donner le signal à ceux qui étaient dans le cheval ils ouvri- ;
Seigneur, irrité contre Ilion et contre ses habitants, les livra au meurtre,
au pillage, à la captivité et à la perdition par les mains des rois grecs et
de leurs troupes. Mais qui pourrait écrire la grande calamité, le massacre,
le sang répandu qui coula comme des fleuves et les ravages qui eurent
lieu? Ainsi sont (décrits) la chute et la destruction à' Ilion — ville au nom
célèbre et renommé — dans de nombreux ouvrages de chroniqueurs.
Lorsqu'ils furent assouvis de meurtre et de carnage, ils emmenèrent en
captivité une multitude de peuple des femmes, des jeunes filles et des
;
jeunes gens innombrables; ils pillèrent les richesses et les biens de cette
ville superbe avec les demeures des chefs d'armée ils pillèrent aussi le ;
ville. Ils trouvèrent cause de tous ces désastres, qui s'était enfuie
/fe'Zèjie,
ORIENT CHRÉTIEN. 7
98 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
Après Hésebon, Abilsan ]\\ge?i le peuple hébreu (1) durant huit ans. A
cette époque mourut Zeus (Jupiter) et il fut enterré en Crète. Il vécut
780 ans, comme l'écrivirent les Grecs au sujet de la longue durée de sa
vie. A cette époque vivait Ruth la Moabite.
Durant cette prise de Jérusalem, Simon était grand prêtre (3). 11 était en
bonnes relations avec le chef des satellites et il le pria de lui donner les
livres de la loi. On les lui donna et il alla les cacher dans un puits, ainsi
que le chandelier d'airain plein de feu et d'encens. Ils y demeurèrent
soixante-dix ans jusqu'à ce que les fils d'Israël revinssent de Babylone.
Jérusalem fut détruite et il n'y resta pas un homme. Jérémie fut lapidé en
Egypte par ses compatriotes. Jusqu'ici les écrivains juifs possédaient la
vérité. Mais, à partir de la prise de Jérusalem, on ne trouve plus la vérité
dans leurs écrits, mais dans ceux des Patriarches (des Pères de l'Église?)
seulement.
II
COMITÉ D'ORGANISATION
Président : M. Villi. Thomsen, D'", Professeur à l'Université, St. Knud
Vej 36.
Vice- Président : M. Fr. Buhl, D"", Professeur ù l'Université, Osterbro-
gade 56 A.
SECTIONS DU CONGRES
Ethiopien, etc. :
M. Vilh. Thomsen.
M. Fr. BuHL.
b) Assyrie :
M. Vald. ScHMiDT.
DEUXIEME SECTION c) Langues et Archéologie Mu-
sulmanes :
a) Inde :
SIXIEME SECTION
TROISIÈME SECTION
Grèce et Orient :
M. J. Henningsen,
Conseiller,
Amicisvej 6.
SEPTIÈME SECTION
h) Indochine et Malaisie : Ethnographie, Folk-lore de l'Orient :
F. N.
MÉLANGES. 101
III
CONCORDANCE
DE LA CHRONOLOGIE ÉTHIOPIENNE
AVEC LA GRÉGORIENNE
PREMIER TABLEAU
( Matthieu.
8 septembre ) Marc.
1" Maskaram ^
/ l^^.
9 septembre \ Jean.
C Matthieu.
[
10 septembre j Marc.
1®'' Maskaram j 1800-1899 )
^ Luc.
l 11 septembre |
Jean.
Matthieu.
11 septembre l
Marc.
Luc.
1900-1999
12 septembre |
Jean.
[
(il septembre < Marc.
P"^ Maskaram \ 2000-2099 \
( Luc.
12 septembre ]
Jean.
MÉLANGES. 103
SECOND TABLEAU
-^ ~-> o) a
«
BIBLIOGRAPHIE
L'écriture arabe, de son origine à nos jours, est restée presque iden-
tique à elle-même. Elle n'a pas, comme le grec, des onciales de divers
modules et des minuscules de toute forme, depuis les belles écritures
grecques du x<^ siècle jusqu'aux peu déchiffrables manuscrits postérieurs
au xiv'^, chargés d'abréviations et de ligatures. Aussi l'étude de la paléo-
graphie arabe a été assez négligée et aucune publication peut-être n'avait
été consacrée à la paléographie des niss. arabes chrétiens.
Mesdames Lewis et Gibson viennent de combler cette lacune en don-
nant les photographies de pages de quarante et un mss. datés, tous con-
servés au Sinaï, hors un de Paris et cinq du British Muséum. Ils sont
rangés par ordre chronologique depuis un papyrus de l'an 705 jusqu'à un
ms. de 1787. Deux mss. sont sur parchemin (des années 876 et 917) tous ;
les autres sont sur papier (des années 988, 989, 1056, 1065, 1095,
1103, etc.). Il ne faut pas s'étonner de trouver des mss. arabes sur papier
aussi anciens, tandis que les mss. grecs sur papier n'apparaissent pas
avant le milieu du xiii<" siècle, car les Arabes apprirent à connaître le pa-
pier dès 751 dans leurs luttes avec les Chinois et fondèrent déjà en 790 —
sous Haroun ar-Raschid —
une papeterie à Bagdad. L'éditrice nous dit
même (p. xx) que le nom latin donné au papier Charta bombycina pro-
:
à lire et que les seuls textes ayant donné une véritable peine aux éditrices
sont quelques lignes de grec récrites les unes sur le papyrus (pi. I) et les
F. Nau.
rappeler à la mémoire
thèmes musicaux transmis par l'enseignement
les
(1) Ces caractères onciaux ont aussi grande variété de forme et de calibre. Si
certains caractères anguleux sont du ix« siècle, ceux des premières pages, fol. 1-
24 (écrits sous la vie de S. Pacôme), sont certainement du vni* comme l'indique
d'ailleurs le catalogue de Paris pour la fin de ce manuscrit (suppl. grec 480).
Nous avons analysé les textes sus et sous-jacents des mss. 1753. 1754 de Chartres
et suppl. grec 480 de Paris dans Patrol. orientale, t. IV, fasc. 5,
108 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
les deux ouvrages, mais il s'ensuit du moins que « Denys astronome » de-
vait être connu en Mésopotamie, il a suffi ensuite de l'identifier avec l'Aréo-
pagite. La réfutation des Chaldéens, analogue à celle de Bardesane, est in-
férieure à celle qu'écrivait Sextus Empiricus.
F. Nau.
(1) L'antiquité d'une version copte ne peut jamais être admise a priori (p. 14),
mais doit toujours être prouvée, car le grec était d'usage courant en Egypte
chez les particuliers et dans l'Église. C'est après le concile de Chalcédoine seule-
ment que le copte est devenu la langue officielle de l'Église jacobite. Il n'est pas
IIU REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
encore plus maltraités que les textes de l'Ecriture. Par exemple, il ne nous
reste des œuvres de saint Justin qu'un manuscrit complet qui est de plus
moderne et mauvais. Dans bien des cas on risque d'interpréter obscurum
per obsciirius.
Ce manuel rendra gran dservice aux élèves de M. Brassac, et nous ne
pouvons que regretter pour notre part de ne pas l'avoir eu au temps de
nos études scripturaires (1).
F. Nau.
F. Nau.
Les facilités d'études que trouvent à Paris les futurs consuls formés à
l'école des langues orientales, leur permettent, s'ils veulent s'en donner la
probable qu'on ait songé à traduire toute la Bible pour les paysans qui ne sa-
vaient pas le grec. C'est ainsi qu'en Bretagne même on n'a pas éprouvé le besoin
peine, d'ajouter les connaissances des langues mortes à celle des langues
vivantes qui seules leur sont indispensables. M. Pognon a donc appris et
pratiqué en sus des langues vivantes : l'assyrien, le syriaque et le man-
déen et a pu ainsi s'intéresser à toutes les traces du passé qu'il rencontrait
dans ses voyages. Son bel ouvrage s'ouvre par une inscription babylo-
nienne d'un grand prêtre du temple de Sin (lune) à Harran en l'honneur
de Nabonide, restaurateur de ce temple et contemporain de Cyrus
(vr siècle avant notre ère). Les 53 autres inscriptions sont syriaques et ont
été recueillies sur des pierres isolées, sur des tombeaux, dans des églises
et surtout dans des cavernes. Elles s'étagent du i®*" au xvi'^ siècle; par
exemple : i^"" siècle (n" 2); an 201 (n« 36); iir siècle (n°^ 0-10); v" siècle
{lY' 21); vi^- siècle (n°^ 19, 20); viir siècle (13-14, 52), etc.
Elles nous font connaître des toparques, des évéques, des noms pro-
pres, des faits historiques, voire des formes grammaticales, inconnus ou
peu connus par ailleurs, de nouvelles formes des lettres et des chiffres
(voir les planches), etc.
On trouvera la du site et du monument, le fac-
description minutieuse
commentaire de toutes les ins-
similé, la transcription, la traduction et le
criptions, avec de nombreuses notes historiques, géographiques et gram-
maticales. C'est donc un ouvrage de patientes recherches, d'heureuses
trouvailles et de savante élaboration. L'Académie, qui rumine longuement
pour son Corpus des inscriptions sémitiques analogues ou inférieures à
celles-ci, se devait, semble-t-il, d'encourager la présente publication. Nous
n'en avons pas trouvé mention sur la couverture. Ce sera, espérons-le,
pour le second fascicule.
En attendant nous ne pouvons que féliciter la librairie Lecoffre-Gabalda
d'avoir entrepris cette publication de pure science car ce ne sont pas les
;
F. Nau.
F. Nau.
Le Directeur-Gérant :
F. Charmetant.
XIV' siècle. Il peut donc s'être écoulé près de cent cinquante ans
entre la rédaction des deux calendriers. Celui d'Aboul-Barakat
est conservé à Paris dans le ms. arabe n" 203, qui est du
xiv" siècle, c'est-à-dire postérieur d'assez peu à l'auteur. II
occupe les folios 257'-259''; les pages sont divisées en cases, les
douze mois sont disposés les uns sous les autres et les trente
jours courent horizontalement du fol. 257^ au fol. 259\ Chaque
case ne peut contenir que de deux à trois noms. Les mots :
Paris.
F. Nau.
(3) Pages 1-1G6 dans Palrol. orientale, t. I, l'asc. 3 et p. 167-470, Ibid., t. III,
fasc. 3.
LE CALKNDlilKIÎ d'ABOUL-IîARAKAT. 115
MENSIS TOTH.
martyris,
Mari Gatlia ^^ ^)-') mari. (1). Ananiae cpiscopi.
14.
Stephani protomartyris.
15.
(3) Martyre de S. Cotila et de sa sœur Acsua, fils de Sapor roi des Perses, et de
Tite (Tatius) son camarade F.
martyrum (9).
14. Demetrii. Joannis iXsYiiJ.ovs;. Philippi uniuse septem [dia-
conisj (10).
15. Pétri martyris (11).
16. Sacerdotis Agathonis martyris. Antonii et sociorum ejus
martyrum (12).
(5) Mort de Paul l'ermite. Commémoraison des saintes Menna et Hasia mar-
tyres F.
(6) Martyre do saint Métra le vieux et de ses compagnons sous rem|)ereur
Dèce F.
(7) Mort du père llonorius pape de Rome. Commémoraison de
l'évèque Siméon.
Mémoire de la grande éclipse de soleil qui arriva sous le roi Job au temps du
patriarche Cyrille l'an 950 des martyrs (1243 de J.-C.) F. —
Pélagie figure au
onze dans R. B., 115.
« patriarche d'Antioche » au jour suivant avec sainte Péla-
(8) F met Jacques
gie. Il omet Dorothée; place Démétrius, « 12'= patr. d'Alexandrie », au 12Paophi
après saint Matthieu.
(9) Zacharie, moine F.
(10) Philippe seul dans F.
^ll) Martyre de saint Magnus, de Pantaléémon et de ses compagnons sous
Maximien F.
(12) Mort d'Agathon 39= patriarche d'Alexandrie F.
LE CALENDRIER d'AROUL-BARAKAT. 119
jji;*) (6)-
23. Joelis prophetae. Dionysii, philosopliorum principis et
astronomi, niartyi'is (7).
21. ^Jj martyris (8). Constantini episcopi Laodicaeae (9).
25. Abla {^Mj monachus ex Thebaïde (10).
26. Jacobi fratris Domini, et Vares ((^^j'j) martyris in monte
S. Antonii (11).
27. Sancti Macarii episcopi et martyris; ^^^^.3^ mar-
tyris (12).
28. (^jj^J! i^yj^ martyris. Et Macarae (ïj'^') episcopi san-
cti (13).
Longin et Zina.
(10) Mort des saints Abib et Apollin (ApoUinis —
Abla?) monachi F.
(11) Martyre de saint Timon, l'un des 70 disciples F.
MENSIS COHIAC.
(27 novembre au 26 décembre).
min {^J'>i.)
martyris (5).
2. Abu Hur monachi. 1^^^'.^! martyris (6).
l'empereur Zenon.
(6) Ce dernier figure dans le synaxaire éthiopien, Catal. Zotenberg, p.
165.
44G.
(9) R. B., p. 447-454.
(10) Martyrium sanctorurn Absadii et Callinici episcoporum Thepenensiuni,
sub Diocletiano imperatore F. —
R. B., p. 454-458.
(II) Commémoraison de la Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Martyre
de 150 hommes et de 24 femmes dans la ville d'Antinopolis F. R. B., p. 459- —
461.
(12) Autre commémoraison de la Nativité selon le rite de l'Église Copte d'A-
lexandrie F. —
R. B., p. 461-165.
LE CALENDRIER d'ABOUL-BARAKAT. 123
tore, que F porte au jour précédent. Le carcliouni porte ^^00.3-^(1^ évêque sous
Dioclétien.
(3) Le carchouni porte a»a>uL^a)o;. Martyrium sancti religiosiEusecnii Uranici,
et Malaniae sub .Juliano Apostata F. Il s'agit sans doute des mêmes saints. Cf.
Catalogue éthiopien (Zotenberg), p. 170, saint Eusigne, Acia SS., août 2, p. 70.
(4) Dédicace de l'église du monastère de Saint-Macaire en Egypte, faite par
Benjamin, 38* patriarche d'Alexandrie F.
(5) Mort du saint Père Abraliam, moine du monastère de Saint-Macaire F.
tyris Romae et Minae martyris in Cypro F. Cf. Calai, élh. (Zotenberg), p. 177:
Cona martyr à Rome et Jlenas de Chypre.
(4) Martyrium Sadoch episcopi et centum viginti octo sociorum in Perside,
sub Sapore rege, caesorum F.
(5) Martyrium s. Polycarpi, episcopi Smyrnao F.
(6) F porte au jour suivant Martyrium sancti Patris nostri Macravii, episcopi
:
3. Porphyrii martyris.
4. Pétri qui fuit minister Severi patriarchae Antiocheni.
5. Anba Sereni (^j-j'-'^-) archimandritae (1).
virginis.
27. Magni Macarii in Sceti et Josephi continentis.
28. Sancti Agabii (^^'^'), Alexandri, Dionysii.
F ajoute le martyre du moine David tué par les Jlusuhuans Tan 1383 de
(8)
notre ère. Le mot qui manque doit être un chifi're. L'éth. (p. 182) porte 150.
(9) Martyre de S. Bennodius sous Arien, préfet d'Egypte F. L'éthiopien porte :
gentis (3).
(fol. 447'') 26. Sisinnii martyris. Andronici patriarchae Alexan-
drini.
27. Victoris, filii Romani, martyris.
28. Basilisci et sociorum mart.
29. ^ij^^ martyris et sociorum.
30. Marci evangelistae et Apostoli.
(4) F ajoute le martyre du prêtre Philothéc, tué par les Musulmans en 1383
de notre ère.
(5) Le vingt-neuvième F.
(1) Cette phrase est d'Aboulbarakat et montre qu'il n'invente pas son calen-
drier mais le tire d'écrits plus anciens.
(2) Jacques l'oriental (éth., p. 185).
(3) Juliani F.
(4) Évèque de Chypre F.
(5) Mort du saint père Siméon le Syrien, stylite F.
(6) L'éthiopien (p. 186) porte : en ce jour Léonce de Syrie et Bifanion [Pair,
or., I, 532).
ORIEM' CHRÉTIEN. *)
130 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(4) Onuphrius F.
(2) Célestin,pape de Rome, (igure dans l'éthiopien (p. 188) au jour suivant.
(3) Simeonis Cleophae V.
(4) Requies patris nostri Bissinthii, episcopi Copton (étli., p. 100 : l'icendi).
132 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Zebedaei.
28. Mariae Magdalenae. Thomae martyris Alexandrini.
29. Barsanuphii martyris. Thadaei Apostoli.
30. Aba Simon discipuli Pauli. Timotliaei confessoris, patr.
Alex. (3).
MENSIS MESORI.
4. (^^^.-J^-'' martyris.
5. Anba Davidis ^j,^j^*^^ (6).
6. Disa (^!->) (7) discipuli Schenudae.
7. Timothei, patriarchae Alex.
8. Septem puerorum Antiochiae (8).
Sequuntur epagomenae.
1. Pacliomii et Serapionis.
2. Titi.
(1) La case est eu blauc daus le ms. et ne porte que l'u initiale de nabi
(prophète).
(2) Dans F, au 22 Mort du saint grand prophète Michée, fils de Joël.
:
LA PRIÈRE DE MANASSÉ
(avec une Édition de la version syriaque).
(1) M. Nestlé a écrit [Eacyd. fiir prot. TlieoL, 3° éd., t. III) et .M. V. Ryssel a
répété (cf. E. Kautzsch, Die Apocryphen und pseudep. des AT., Tubingue, 1900, l)
que la prière de Manassé est le seul morceau de la Bible syriaque qui n'ait pas
été édité. En réalité il l'est, depuis 1831, dans la Dldascalia Aposlolorum de Paul
de Lagarde (page 29-30).
(2) Même dans ce ms. A, la prière de Manassé n'est donc qu'un complément
Bible Didascalie
syriaque arabe et Bible Psautier grec,
éthiopienne latine éthiopien (et
copte?)
est écrit dans le quatrième livre des Rois et aussi dans le second livre des
Paralipomènes que dans ces jours-là régna Manassé.
(1) Si l'on n'admet pas cette semble du moins que l'auteur n'a pas
idée, il
Paris.
F. Nau.
138 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Version syriaque.
Jlâ/;
^'^^
yO-JÔi S'^^ oanx^o .>n ..m.Jlo .'^^
^oi'^JJ» ^/
^^^
^po )jioio ..ui^oi,» ))^^ ^jo •*^^*
^-*-' ^'/? )^)-3J
..)Lj/ (^)
^V-^K^ )Lj/ loljt; ^-/o :)-j/ j:SsK.iô ^^^ K.)j>d
^ol.;/, )Lj/ )al v-s^ JLâ/ ..^^5^.^:^ ^'^^^uciL.; j)a.;/ JJ, ^-/
))L^^x...ûD ^"^^-^.io .)^^CLJi9 ooî ).iooi )>1a«/o »aU*/o «.^«JL*.^
(I) GL om. 7
^'!.
vi^» G.
(4)
(5)
v^-v p. _ (G) G aj. lo^.
(7) P om. loi.
(13) \LaSu^ P.
(II) G om. \il (15) —G. "^^
(10) s^f^ol CL. —
(17) '^^o CG.
(18) uû,j>Lo c(;l.
(19) la.L, p.
^2)
))L-^a-i» y...l u._^ Kj/ vDVia .J-j/ la.* JJ
^^^
^,
.^>X:a-^ y^*j,^Al (fol. 182 V, b) ^^^
);oC:s^^ioo .^^eu^V;
TRADUCTION
PRIERE DE MANASSE.
de ta parole (9), toi qui as fermé l'abîme et qui l'as scellé de ton nom (10) ter-
rible et glorieux, — 4. toi devant la puissance de qui (11) tout craint et
reviens sur les méchancetés des hommes. Toi, Seigneur, dans la bénignité
de ta grâce, tu as promis la rémission à ceux qui se repentent de leurs
péchés et, dans la grandeur de tes miséricordes, tu as placé ta grâce pour
la vie des pécheurs (13). —
8. Toi donc, Seigneur, Dieu des justes, tu n'as
pas placé la pénitence pour les justes, pour Abraham, pour Isaac et pour
Jacob, qui n'ont pas péché contre toi, mais tu as placé la pénitence pour
moi, pécheur, —
9. car mes péchés se sont multipliés plus que le sable de
la mer (1) et je n'ai pas lo courajio de lever ma tète (2), à cause du nombre
de mes iniquités. Et maintenant, Seigneur, c'est avec justice que je suis
afflifié, et je suis tourmenté comme je le mérite (15). Voilà que je snis pri-
sonnier, —
10 et courbé sous la multitude des chaînes de fer de sorte que
je ne puis plus lever ma tète en haut. Je ne suis d'ailleurs pan digne de
levermes yeux et de regarder et de voir la profondeur du eiel, à cauae
de la grandeur de Viniquilé de mes infidélités; axY y i\\ fait le mal devant
toi, j'ai excité ta colère, j'ai élevé des idoles et j'ai multiplié les im-
piétés. — II. Maintenant je plie les genoux de mon cœur devant toi et
j'implore ta bonté.
12. J'ai péché, Seigneur, j'ai péché, e\ parée que je connais mes péchés,
— 13. je Pardonne-moi, Seigneur (4), et ne me
supplie en ta présence :
fais pas périr avee mes fautes, ne t'irrite pas pour toujours contre moi, ne
laisse pas subsister mes fautes, ne me punis pas et ne me jette pas dans
les profondeurs de la terre; car tu es le Dieu du pénitent; 14. montre- —
moi donc encore, Seigneur, ta grâce, et, bien que je n'en sois pas digne,
sauve-moi selon la multitude de tes miséricordes. 15. Et pour cela je te —
louerai toujours et tous les jours de ma vie. Car toutes les milices célestes
te louent et te chantent à jamais, dans les siècles des siècles.
Fin du livre des Paralipomènes qui a cinq mille six cent trois stiches.
(1) Grec et latin : " j'ai péché au delà du nombre des grains de sable de la mer;
mes péchés se sont multipliés. Seigneur, mes iniquités se sont multipliées ».
{Suite) (1)
tations. en fut
Il de même aux obsèques de Nersès, raconte
son biographe. Néanmoins, pendant plusieurs années, ces dé-
monstrations perdirent beaucoup de leur bruyant éclat; et
Manuel, sur le point de mourir, interdira qu'on se lamente
sur sa tombe, par respect pour Nersès.
Censeur de tous les vices, réformateur de tous les abus,
Nersès n'en devint pas moins très populaire. Ce qui lui gagna
surtout les cœurs, ce fut sa commisération, à la fois tendre
et efficace, pour tous les malheureux. Aux maîtres, aux Grands,
au roi lui-même, il ne se lassait pas de prêcher la compassion
envers leurs serviteurs et leurs sujets, recommandant aux
uns de ne point imposer de charges ou d'impôts excessifs, et
aux autres, d'obéir avec fidélité, sous l'œil du Maître qui devait
tous les juger. Il délivra plusieurs captifs, tantôt en indemni-
sant leurs maîtres, tantôt en les menaçant des jugements de
Dieu. Par lui plusieurs institutions qui prospéraient à Césarée
furent implantées et fleurirent en Arménie (1). Par ses œuvres
de bienfaisance, il égala ses modèles. Peut-être lesdépassa-t-il.
Avant lui, par crainte de la contagion, on chassait loin des
lieux habités les lépreux ; et ces malheureux périssaient de
misère, ou sous la dent des bêtes fauves. Le catholicos s'éleva
contre cetle conduite barbare. 11 réunit les lépreux dans le
(1) Sur les institutions cliaritables établies chez les Grecs, voir les discours
14 et 43 de Grégoire de Nazianze, Mignc, XXXY, 858 ; XXXVl, 494, 577-580 ;n. 63.
Basil., Episl.d4; Migne, XXXII, p. 485.
ÉTUDK SUR LA (JoNVKRSION UK l'aU.MKXIH. I 15
aurait pas été banni (1). Il alla vivre à Édesse, dit le bio.t^raphe,
probablement ti'ompé par l'analogie du nom de Nersès avec
celui de Barsès, l'évêque de cette ville. Il est cependant pro-
bable que Nersès émigra vers les régions de l'Euphrate; mais
on peut présumer qu'il se retira dans son domaine d'Achdichad,
sans y être inquiété par Arsace.
27. —
Première tentative pour séparer V Église d'Arménie
de V Église universelle; elle échoue; V épi scopat presque tout
entier refuse de prendi^epart au sacre de Tchounag, qu Arsace
a mis à la place de Nersès; raisons de ce refus. Arsace se —
sentit soulagé ou enhardi par l'éloignement de son incorruptible
censeur. mit alors à sa place Tchounag ce prélat timide, sans
Il :
(1) Il n'est pas vraisemblable que Nersès ait été banni par Valens. La source
où a puisé Faustus doit avoir confondu Nersès avec Barsès d'Édesse, banni par
Valens en 373 (Theodoret, H. E., IV, 14; Migne, LXXXII, p. 1153). Ce qui semble
vrai, c'est qu'Arsace, irrité de ses reproches, lui interdit de paraître à la cour;
ou, plus probablement encore, Nersès n'attendit pas cet ordre pour n'y plus
mettre les pieds. Selon Moïse de Khorène, Archagavan fut ruinée par les Nakha-
rars, et selon Faustus, par une épidémie.
148 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(1) Faustus, IV, 15; Vie de S. Nersès, ch. iv, Langlois, I, 33. — Le district de
Gortouk est au nord, celui d'Aghtzniq est au sud de la rivière Bohtan-Sou et de
Seurt, au sud-est du lac de Van. Gelzer a supposé que ces deux districts ayant été
cédés à Sapor II par Jovien en 363, leurs deux évèques titulaires devaient alors
résider à la cour d' Arsace (Voir Faustus, IV, 21 Gelzer, Anfûnge..., p. 155). Cette
;
hypothèse est vraisemblable, non certaine. Minassiantz (p. 17) n'en détruit pour-
tant pas la probabilité en faisant observer que, d'après Faustus, les deux évèques sus-
dits répondirent à l'appel d'Arsace. Le distingué vartabed va un peu trop loin,
en concluant de ce texte, que, pour se rendre à l'appel d'Arsace, les deux évèques
durent s'aclieminer alors seulement de leur district à la cour. — D'après l'auteur
delà Vie de Nei'sès (Langlois, p. 33j, Tchounag fut consacré par l'évèque de Karni,
George, l'évèque d'Aghtzniq, Gadjad, et l'évèque des Antzévatzi, Siméon. — On
ne peut identifier Tchounag avec Isaac l'Arménien, qui, d'après Socrate, a signé
la lettre envoyée à Jovien parle synode d'Antioche (363-364; H. E., 111, 25). Cet
Isaac, comme l'a pensé Gelzer, pourrait bien être le Sahag ou l'Isaac dont Faustus
seul fait mention, et qui serait devenu catholicos après Piiaren. Cette identifi-
cation rendrait plus vraisemblable la consécration de Nersès en 363.
ÉTUDE SUR LA COWEFiSION DE l'ARMÉXIE. HO
L'usage d'aller chercher la consécration ù Césarée avait
donc alors force de loi (1). Plus d'un siècle après, l'auteur de l;i
Vie de Nersès le reconnaîtra expro3Ssément, si naïve que soit
l'explication dont il s'avise « Les Arméniens (les Catholicos)
:
(1) Faustus, V, 22; IV, 15,41, dans Langlois, p. 2G3, 265.11 faut placer la naissance
de Bab entre l'an 356 et Tan 358. II semble bien qu'Arsace vivait déjà avec Pa-
rantzem avant d'épouser Olympiade (Olonibiata); mais plusieurs indices font
supposer que Parantzem n'était alors qu'une concubine il est à présumer,
:
en effet, que si Parantzem eût été, à cette époque, la femme légitime d'Arsace,
l'empereur Constance ne lui eût point donné pour épouse Olympiade, la fille
de l'ancien préfet du prétoire Ablabius, la fiancée de Constant son frère (Atlianas.,
Ilisl.arian. nd Monachos, n. 69; Migne, P. G., XXV, 770; Ammien, XX, 11). On
pourrait objecter, il est vrai, que Parantzem n'ayant point encore donné le
jour à Bab, et affectant de fuir Arsace, put bien être renvoyée. Nous répon-
drons que le roi, quand il épousa Olympiade, devait avoir congédié provisoire-
ment Parantzem, ou du moins affichait son intention do la congédier. Il ne
s'ensuit pas que cette dernière fût réellement son épouse. Moïse de Khorène
(111, 24) et Samuel d'Ani nous disent qu'Olympiade fut la première épouse d'Ar-
sace. Mais il faut reconnaître que Faustus, pourtant plus en mesure de connaî-
tre la vérité, n'est pas clair sur ce sujet. Marquart s'appuie même sur son
témoignage pour en conclure qu'Arsace épousa Parantzem d'abord, puis
Olympiade, et qu'il fut par conséquent bigame {Philologus, 1896, p. 220).
S. Weber croit, au contraire, que Parantzem ne devint l'épouse d'Arsace qu'a-
près avoir fait empoisonner sa rivale (p. 216 et suiv.). Nous nous rangeons à
ce dernier sentiment; car Parantzem vivait, pour ainsi dire, malgré elle avec
Arsace; jusqu'à l'arrivée d'Olympiade, elle protestait en termes méprisants
qu'elle ne voulait point demeurer avec le roi.
Nous convenons, du reste, qu'Arsace, si cela n'eût tenu qu'à lui, était bien
capable de contracter, le cas échéant, un double mariage civil. Voir dans
Faustus, IV, 20, par quelles intrigues Antov, prince de Siounie, empêche
Arsace, son beau-fils, d'épouser une fille de Sapor, du vivant de Parantzem.
(2) Faustus, IV, 44: voir encore sur Bab, IV, 55; V, 1-3,21-24. Ammien, XXX,
I : XXXI, 1.
ÉTUDE S[ÎR LA CONVERSION DE l'ARMÉNIE. 153
(1) « AÔT£ X^'P* '^°''! ^'î '^ôvvxli^zXai... xiô ovTi yàp toû àvwtàToy [jia/apc(7[jioù â^tov to
zfi C)[i£xéça Oeocreêeta yoLçinbey napà toù Kupioy to [aèv x£ê5r)).ov ârco toù oox£[xou xat xa-
Oapoû ôiaxpév£iv, ty)V ôè twv Tiatépwv irîffxtv aveu Tivb; ÙJioatoXïi; XY)pOa(Tctv... » Basil.,
epist. XCII, alias LXIX;Migne, XXXII, p. 477-484. Cette lettre fut écrite en 372,
peu de mois avant mort de Nersès (Narsès). Voir la lettre LXX de Basile
la
écrite l'année précédente au pape Damase, XXXII, 433. Cette lettre s'inspire
de la même sollicitude inquiète pour le sort des Églises orientales et de la
même confiance envers l'évêque de Rome. Dans la suite, Basile se plaindra de
certains procédés hautains de Damase; mais l'aigreur qu'il en ressentira en
voyant mettre de côté ses amis orthodoxes Mélèce et Eusèbe, ne l'empêchera pas
de continuer de s'adresser à Damase, pour procurer la paix religieuse à l'Orient
(lettre CCXXV, année 375, XXXII, p. 789; ép. CCXXXIX, p. 889; ép. CCLXVI,
p. 9f)l).
ÉTUDE SUR LA CONVERSION DE l'ARMKXHC. 155
11, p. 74; Jean cathol., ^oco cAi. etéd. Emin, p. 34; Faustus, VI, 2-4, 15 etc.. Moïse
ÉTUDK SUR LA CONVEHSlUN DE l'aUMÉNIE. 157
(I)LeUres de Basile, 99, à Térence, c. 4, Migne, XXXII, 501 voir encore Migne,
;
pu apaiser les diiïérends entre des évèques de cette région et su|)primer quel-
ques abus, Lettre 99, à Térence.
ÉTUDE SUR LA CONVERSION DE l'arMÉNIE. 159
(1) Il est aisé de constater dans le cours des divers âges, que la tactique des
gouvernements antireligieux ou même areUgieux ne diffère pas essentiellement,
d'ordinaire, de la tactique de Bab. Seulement, les gouvei*nants modernes s'atta-
quent d'abord, de préférence, aux couvents, comme aux avant-postes de l'Église.
Pour n'en citer qu'un exemple, tiré de l'histoire ecclésiastique au début du
vingtième siècle, les gouvernants français ont inauguré leur campagne contre
l'Église, par la loi dite des associations (1902), en exécution de laquelle quinze
mille quatre cents établissements d'éducation, sans compter beaucoup d'autres
maisons religieuses, ont été fermés et confisqués (Rapport de Maurice Faure
{mï aniidcrical) sur le budget de l'instruction publique, cité dans le journal Tf/-
nivers du 16 janvier 1007). La loi de la séparation de l'Église et de l'État a suivi
la loi contre les associations religieuses et, comme il fallait s'y attendre, on a
dépouillé le clergé séculier après le clergé régulier, et l'on a frappé les divers
membres du corps de l'Église, afin de tuer celui-ci, en le séparant de sa tète,
le Pape.
(2) Faustus, V, 35, 3G. Mouchegh est l'un des héros les plus célébrés par Faustus.
Plusieurs de ses exploits sont des échos des chants populaires, probablement
ajoutés au récit de Faustus. Outre que des additions ont altéré ou travesti cer-
taines parties de son œuvre, cet historien est manifestement pai-tial çà et là pour
la famille des Mamigonian.
ÉTUDE SUR LA CONVERSION DE l'ARMÉNIK. 101
et, tandis que deux cavaliers, prenant les deux routes or-
(1) Voici, dans leurs grandes lignes, les événements qui amenèrent Manuel au
pouvoir. Désireux de protéger sa patrie contre les Perses, le sbarabed Mouchegh
avait engagé l'empereur Valens à construire dans chaque province arménienne
une ville, avec deux châteaux forts, jusqu'à la ville de Kantzag, la dernière pos-
session arménienne du côté de la Perse, et d'entretenir dans chacune de ces
places une garnison grecque. Pad ou Sempad Saharouni, qui convoitait la place
du généralissime, mit à profit l'avance faite aux Grecs pour le perdre. Il persuada
facilement au vaillant, mais trop crédule Varaztad, que Mouchegh avait déter-
miné les Grecs à se défaire de Bab et qu'il voulait maintenant leur livrer
l'Arménie ou même usurper le trône. Les Grecs n'étaient plus là pour défendre
leur intrépide ami. Ce devait être le moment où la guerre contre les Goths obli-
geait Valens de i-etirer ses troupes de l'Arménie et d'abandonner Sauromax, roi
d'Ibérie, son protégé (Ammien, XXX, 2, 8). Varaztad ménagea au traître Pad l'occa-
tion d'égorger Mouchegh au milieu d'un festin; puis il éleva le meurtrier au poste
tant convoité (Faustus, V, 35; Vie de Averses, n. 14).
Hemaïag et Ardachès ainsi qu'à ses compagnons de tuer le roi, qui eut la facilité
de se réfugier chez les Grecs (377). Pad, au contraire, fut égorgé avec son fils et
ses principaux complices (F., V, 37).
Manuel gouverna l'Arménie au nom de la veuve de Bab, Zarmantoukhd, et de
ses deux fils Archaget Vagharcliag(Arsace et Valarsace), dont le premier, d'après
Faustus, épousa plus tard une fille du régent. Il est bien probable que Sapor
avait aidé le chef des jMamigonian à renverser Varaztad. Le fait est qu'il bénéficia
de cette révolution politique. Manuel plaça aussitôt l'Arménie sous sa suzeraineté;
le marzban Souren vint en prendre possession à la tête de 1.000 cavaliers (Ammien,
XXX, 2, 7; Faustus, V, 38). La reine Zarmantoukhd reçut de Sapor un diadème
et les deux fils de Bab, des couronnes. Le régent fut comblé de présents. —Deux
ou trois ans plus tard, cependant, l'horizon politique lui parut tout autre et lui
inspira un changement de front. Placé entre deux nouveaux souverains, dont
l'un était Théodose le Grand (379-395) et l'autre le Perse Ardachir (379-384), Ma-
nuel devait incliner de toute son àme vers le premier. Faustus, toujours attentif
à justifier le chef Mamigonian, prétend que Méroujan Ardzrouni fournit à Ma-
nuel un motif de révolte contre Sourèn, en accusant ce dernier de conspirei-
contre la liberté et la vie du régent. Attaqué à l'improviste par l'Arménien, le
ÉTUDE SUR LA CONVERSION DE i/aRMÉiNIE. I G3
les récits du premier, quand ils ne dépassent pas les bornes de la vraisemblance,
sont le plus souvent vrais. Le second est plus sujet à caution le lecteur s'en aper-
;
cevra en essayant de contrôler chacun de ses dires par les autres historiens. Par
exemple, en attribuant à Tliéodose la mort de Bab, l'exil de Varaztad, etc.. il
commet un évident anachronisme. Il en est de même des prétendus rapports
d'Arcadius avec Arsace, fils de Bab (III, 41-46).
Moïse, avons-nous dit, passe sous silence Manuel Mamigonian, dont le rôle,
chez Faustus, est si prépondéi'ant. En revanche, Moïse met en relief et grossit
très vraisemblablement les exploits de Sahag Pakradouni. Il raconte que Valar-
sace, frère d'Arsace, a épousé la fille de ce Sahag en cela il est d'accord avec Faus-
;
tus qui donne à Sahag Paki'adouni le simple titre de général. Mais Moïse ajoute
(lu'llamazasp, beau-fils de Sahag le Grand, succède, à la demande du dernier, à
Sahag Pakradouni. Il décerne ainsi à Sahag Pakradouni le titre de généralissime
que Faustus et le biographe de Nersès attribuent à JManuel. Selon le biographe
de Nersès, Hamazasp, qui épousa la fille du catholicos Sahag le Grand, était le
troisième fils de Manuel, dont il obtint la charge de généralissime. Voir Faustus,
V, 44; Vie de Nersès, n. 14, Langlois, p. 14; Moïse, III, 41, "51, dans ce dernier
chapitre. Moïse est à peu près véridique, sauf en ce qui concerne Ardachirll, qu'il
place un peu trop tard, et dont la lettre nous semble supposée.
(1) Voir Liibeck, Reichselnt. u. Kirchl. Hierarch. d. Orient.; Kirch. fj. Siud.,
V, 4, p. 179 et suiv.
164 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
F. TOURNEBIZE.
LITTERATURE ÉTHIOPIENNE
PSEUDO-CLÉMENTINE
TEXTE ET TRADUCTION DU MYSTÈRE DU JUGEMENT DES PÉCHEURS
[Suite) (1)
©A^ •
flJhWErt MA/. ' ( )) Txtltro : .e.A*7.S. : fitnP^ : (D
(2) Texte très obscur : ha?» j CMt = >i/"H«n»,e. = ïio» : H.Ï.»}. : >iî'"j^'V«!: =
«n»Ah » (sic). — (3) Ms. i-'J.v^- î — 4) Ms. ^d.f : — (5) Ms. 'j,m • —
(6) Ms. fl»>,-fl'V ! — (7) Ms. ,e^/hflJH' : — (8) Ms. mfhmfioh -. — (9) Ms.
fi:i'?h. : — (10) Ms. î,cn.> : — (11) Ms. -V^-rije^T : — (12) Ms. :jm,h*<n»- :
LITTÉRATURE HTIIIOPIEWr: l'SKUDO-CLÉMENTINE. 1G7
'lhfli-A.i^- •
AXA •
j&î\Ah.î: • ffl^.O'ï'n- • (">) 'IhH-lff ".
î»ft
</» •
«ï'VAu ••
(6) M : (D'h'lH*^^ : AhA : )&»//*«. •
7) ?i
'^'ï^^ •
?"AA.irtf»-- h^wi: (10) h^^d-ti .hroF-ti^- : (ii) oit
dM •'
^S-A ! îiA<w r '^'î^Xf •
fl>«A'l- ï AOtf»- ï rftA •
hn-
f : rt'^^'C : (14) (DOD-i^tl •• 4».?.^ •
'^rlif'e = (15) îiA*^ ••
(1) Ms. ïxn» : qui a été supprimé. — (2) Ms. t^ncP = — (3)-Ms.
n+A : —
(4) Ms. ,e«Aîi>ijp (5) Ms. •^+n- ! — = — (6) Ms. +çï, =
—
(7) Ms. .eH.?"aH (8) Ms. 0^*^ : — =
c : (5) 'in-h •
n'i-u '
'lie -'
fl)^,'Thyï/*''> : (6) (Dh^-n^nc -.
a
AV : ffl^A-flV •
7n.K ï fl>-A'|- •
A.A.A •
Aîi^ h?»<w>4. (9) r
A^^:'t' '
MMh-tïduC •
ïxin •
t-t^f^h •
flAdA.irtf». .•
hao
»in-^ •
[rAm.^ :] Hh-înA • (14) Amfia^ î (15) ?»A : ^h-fl
A •
ATI'»* ! »c : ^Ap- •
yin-h • <w>'îiin « ©aoj-îi'Iî .• '^^
•^K- "J/^Ai = flJ^AP- flJA;^ •
uni- • Ti^* : Ç/**^ .(18)
^AP- ( 19) t^ao- î [A]^hTi s (^0) /i,"hf m. : n-JA^ : (21) λA •
^nA« • +-ç,<"»- •
(\Kyhrc: - ©nKA/h-f^ •
A^.^^ ^ ©Kj^'j^
-f:ii- •"
flïAfl K^'^rh : (22) -ih^iTo^ •
(23)K-.h.^ -•
(24) ai
(1) Ms. -7n ! hAP : <>«>-nh : iD-ftl' s 9"d-4'C<»»' s qui a été supprimé, car
il y a dans le ms. une ditograpliie. — (2) Ms. >iA.Tcn : — (3) Ms.
h.^/*'^ A-Il il »
(4) Ms. î,<n» : K, — (5) Ms. T^r'rtKC •• — (6) Restitution; ms. «h.
h-MÉK î — (7) Ms. AH : — (8) Ms. /hft.S'lftfo. ! — (9) Ms. Y<hT'<^ :
—
(lO)Ms.h.jB'V.frs: — (11) Ms. riA'V: — (12) Restitutiou ; ms. >ioi»h.oi»^<. -.
(\h^ -
Uùi\ ' at'M' -'im.h'l' • (3) o*h(\^ - nh«» /hV'J •
H
J&^b-nft •
A^n-ii- aiMtxtn»' : fliA,^,4»/^TÎ" • ('•) n'l»A.A : [ai]
/V,|,«^a,^. : a}h\t : A^U7^A- : lnh'i(\ti -] h'Wi : ^,f ^flA : (5)
(1) Ms. -^ftrhifflo- s — (2) Ms. laooK : — (3) Ms. :im,h^ s — (4) Ms.
fi^^vy : — (5) Ms. jBh-nn : — (6) Restitution; texte très obscur :
— (16) Ms. AôA : — (17) Ms. ^h-flfl : — (18) Ms. »Ah : — (19) Ms.
4".nA- : — (20) Ms. -ynwi :
(21) A partir d'ici les verbes ont été mis à laS'^^per. masc. du plur.
— (22) Ms. ,6Ah : — (23) Ms. KAh —(24) Ms. .e^cï — Ms. môfl» -.
(25) :
— (26) Ms. oDflAft^ «— (27) Ms. — Ms. -yn^ — (29) Ms. m f^r' : (28) » >
— (30) Ms. si^CATa^ : — Ms. h+.çr?" —(31) Ms. — ' (32) fl>Hi,fl^ -
IIA •
A'Ï\^'A î aJAT*?*} « flï^n •
OA© .•
-IhHH s ^TT • 'ï»!- :
fljtfo-ftç ••
'iirt •
^,J&*7nh : (5) h*/»-» TxhOB : 'l'q*^^. : A
^^fl7«E : n^l'J'^ •
n-to^of •.: h^wi-H .•
^-nA- = ^M9^ hià - •
flUvwrtAh •
h^ : hlM •
0) H^Afl •
AH !••
îift'w» : rt*^i>
h ï .-^Af • flJOAfl>-h •
-^KH-nf • (8) ain?i'}'ïti ho«?:}x
(F. 154r°b)(9) ^^A,h .-
WVJ; : 'Hfl^?t^: :
T^ :: iD/^-nA"
<w><{.^ : M-f- : ©«in?! • fl^A'ï- - <w<J,->h ! -Tin -•
Oti^ •'
'flfr'î
r-Th •
©nA.XA ï flïîiirj^'ï^: • ^^?' hin.h't\ih,c dïnn* ' • .-
nK^-f- •
^n-l^ : Mr -
nr'^ù • iia'î^î: • (i^) n.e.n. * nh-îi-
•
(1) Ms. »/hc s — (2) Ms. ^^«n.flft ; — (3) Ms. ^Tiiy. : — (4) Ms.
.çî^ftft. ! — (5) Ms. fii-nih : — (6) Ms. Afi-fl/h s îr- s
(7) Ms. Tt-vrift : — (8) Ms. ^Î.HTI : f : — (9) Ms. H>,<n.»>. î — (10) Ms.
:sm,h^ « — (11) Ms. fiS!.aoi\i\> : — (12) Ms. — — k (13j Ms. r'r'fi.c —
(14) Ms. ir-iMi ' — (15) Ms. hC^OK -. — (16) Ms. >,nî. = — (17) Ms.
iu>X ! — (18) Ms. tiTii : — (19) Ms. aomohX — (20) Ms. fat-d.R -.
LITTÉRATURE KTIIIOIMENXR PSELDO-CLKMKNTINr':. 171
p- -•
(3) rifij-ft'/- : rdU'iih •
flïh"7.y • 'o :f'hrc • '>)
«in
p • 'r^ifi^'i.- •
Aîi'^ii.Knrh.r: •
aôa (^) K^ir = ArThW-i.- • oï
(11) îiîr'dô •
©-Th-fiA ï (12) -nîiA.^ :h^ •
K'if^'i' W'i-nA =
^ •
^fl'ei/'ff*»- • flï^n-irtf«>-0 s ( '9) ^-hA • fl>-A'h * IVlh ^ [ilrt :]
(1) Ms. WiA, » — (2) Ms. ,!<. : hr'C.-^t • — (3) Ms. rhAf î — (4) Ms.
>,tfD : —
(5) Ms. ^hr'C, :
(6) Ms. AùA (7) Ms. ! — hr'tïV s — (8) Ms. mtaïi = — (9) Ms. .c^/hf
T : — (10) Ms. Restitution du AhCB — texte altéré : ï,n<n> : ^-fl'^ :
ao : K.^-r?<ll^aO' .
(3) *^'\r r Olhdn •
hmf *tf«»- : (4) fl)e..n
H^,-Thnt^oyia»- •
(15)?iîP'/^dCi'.(16) ChAïlff»- = îiAh •
X-^h
dd •
Y^^ î ni-rt^JP : h*eV •
hr\\\ • (28) '^O^al. î (29) ^
?iHH -•
(30) Kn-lftf»- •
©An •
nAA*P • (31) A.e.?»-t •
bb '
M
n • J^b- ^ïi± î K^'^'^l*^ ' (^2) îtAh • ^^ù ©^nAA : :
(1) Ms. — ^7nfr — : (2) Ms. VftV ! — (3) Ms. ^T'9Ch\ia^ : — (4) Ms.
h/njR*<n.- : — Ms. (5) ïicn» : — (6) Ms. oi»"j^P :: — (7) Ms. Vn.V =
—
(8) Ms. îiihAYloo- — ! (9) Ms. T^fimo»- : — (10) Ms. ft^^rMaf^V —
(11) Ms. hùfi-itXia^ : — (12) Ms. ^'t-T^'v : — (13) Ms. ->«;n^ :
—
(14) Ms. /»"rt :
i-lf ••
i'T^àPti^ ! Aîitf»-'Hî ••
ft'fe^' •• (Dho^bytoo- -.
tx9°i^
^ '
H<:Af ••
A"tf»- •
«b/^'li -•
(8) flïÇ^'J :: (DiX^^ao- : (9) -^
'
! (10) ^rh.^ •
V^ïl : AJ^^XhA : \\ao : )2.-l-ïn<. • ([dx^C
fl
K^i- •
>/^K ' r? '
ïtKlfo»»- f^ooù • (F 1 ^â v« ^) o^ll-^ •
ooMii- •
nhO' « flihdn • /^> - n,hih • A<w<: ••
at-ti-t --
(1) Ms. h-^ftV. ! — (2) Ms. ficn- — (3) Ms. tn«ï:îP : — (4) Ms.
hr''{M ' — (5) Ms. fi^'Z : — (6) Ms. htt'ZVtt^ • — (7) Restitution;
texte très obscur : t^:^^^^h wflïitf» : flAh. • ]i\&n-iiPo'^ • H>iTrfJrt :
(8) Ms. vr'*h : — (9) Ms. i\R^ao< ! — (10) Ms. î.îr» — (11) Ms. ^ç =
— (12) Ms. fflOAiP ! — (13) Ms. viTH- '— (14) Ms. mk — (15) Ms.
t^f**»»- : — (16) Ms. u-flA ! —
(17) Ms. Yift,C" : — (18) Ms. Ti.ftrt =
—
(19) Ms. hA-ïfii* : — (20) Ms. -hnxo — (21) Ms. u9T^ s — (22 Ms.
Hh.jP?"'?. ' — (23) Ms. .e^4-P-P ' — (24) Ms. ah î t-J-f-Po'»* - — (25) Ms.
tnt^C ! — (26) INIs. >,.«L : — (27) Ms. aor'ifKC «
tfi»- : [K'^ATtf»- •
*d •] (16) fliAA.U-A * An ••
'^<<.J&•f : [A]
.^4-^ : K (F 156 r« a) «ny^y : (17) W•A^;^li- • (18) whùC • (O-
M' •
L^if^ î (19) A.AiA • fl>-Ai- ï RV«t ! X-A«»^ • flJ-A-f- •
-Tl
n,hO' •'
a)hM'Od.?'0^ : (23) îr»AA.u- * ?iA<w» s iDi;n<n>- ^^P
V : flJ^'r • (24) htn* : (25) jRYhV- : A<-^> ' Î^AA.I> «
{A suivre.)
(1) Ms, :im,hn' : — (2) Ms. n;ï•I:;^ » — (3) Ms. a4 « — (4) Ms. \injç:> =
— (5) Ms. A'^9"> : — (6) Ms. .çïiîT'y : — (7) .e^4.P^ -• — (8) Ms.
h'^ii-h : —
(9) Ms. *'v . — (10) Ms. tft'CC" — (11) Ms. ïi.ert. : — (12)
Ms. t4.f-F — (13) Ms. AÎ,A : TV^f : — (14) Ms. fiiiïïx : — (15) Ms.
+ft;^'^ ! — (16) Texte obscur : i*n s l-4.?-f'a^ •-
^"i ••
(2) m. à m. « à elles ».
ficateur. En effet, (fol. 153 t° a) je suis leur Dieu et leur roi. Je me trou-
verai toujours avec eux. Je mettrai l'héritage des anges sur eux. Je ferai
tomber leurs ennemis devant eux. Je mettrai leurs adversaires dans la
géhenne. Personne donc ne les égarera, car les démons seront sous eux.
La famille des hommes se réjouira de (1) la chute des démons, car ses
ennemis seront vaincus et deviendront comme s'ils n'avaient pas été
créés. Les enfants des hommes recevront (2) leur propre héritage, afin de
glorifier (le Seigneur). En effet, ils se ceindront les reins de justice.
Ils feront briller leurs chaînes avec de l'huile. Ils entreront par la porte
étroite. Ils entreront dans leur lieu de repos, par l'ouverture de la porte,
où il n'y a pas d'entrée pour les voleurs. Ils trouveront l'héritage que (le
Seigneur) avait promis à Adam et à ses enfants. 11 leur a dit : « Vous êtes
des dieux, (fol. 153 r» b) Vous êtes tous les enfants du Très-Haut. » Connais
donc cet exposé, ô Pierre, mon serviteur. Telle est la miséricorde du
Seigneur. Si tu ne m'avais pas poussé à bout, je ne t'aurais pas exposé
(ceci), car cet exposé est un mystère caché. Ne révèle pas (ce mystère)
résurrection, ils n'apprécieront pas mes vérités (4) que je t'ai exposées,
afin de ne pas devenir meilleurs. Celui qui aura mangé ma chair et aura
bu mon sang ne descendra pas dans le Schéol. Ceux qui n'auront pas
eu pitié de leur prochain et n'auront pas fait du bien à leur prochain y
descendront. Quant à toi, ne divulgue pas ce (mystère) glorieux, sauf
aux sages qui (le) cacheront (fol. 153 v" a) et qui connaîtront son expli-
cation. Quant à toi, fais de cette exposition un trésor caché. Cet avertisse-
ment-là, prends-(le) et fais-en un bouclier. A la place de la joie mets pour
(les pécheurs) (5) la tristesse, afin que ceux qui ont péché autrefois, (en-
traînés) par l'ignorance, par les séductions de Satan et de ses démons, soient
sauvés par le repentir. Lorsque tu mettras leur repentir à la première place,
par écrit, leur repentir (les) saisira davantage (6). Ils affligeront leur
corps, afin de ne pas retomber (7), à nouveau, dans le péché et le crime.
Tel (8) un enfant qui pèche contre son père et contre sa mère. (Cet enfant-
là), on ne le frappe pas légèrement, (cela), afin de (le) corriger (9) et non
afin de le faire périr, (mais) afin qu'il ne pèche pas à nouveau. Les coups (10)
(2) m. à m. « prendront ».
(3) m. à m. « nous n'aurons pas de retour dans le Schéol ».
mettent bas et secouent ses habits (1). On le revôt de ses habits, on oint ses
plaies, on secoue sa poussière, on l'adoucit, afin qu'il abandonne ses
pleurs, (fol. 153 v° b) on lui donne de la nourriture. Quant à cette
castigation, elle a pour but (2) que (l'enfant) ne recommence pas à pécher
contre (ses parents) (3) ni contre d'autres personnes.
Lorsqu'il voudra pécher à nouveau, il verra les meurtrissures (4) de ses
plaies guéries (5) ; il se souviendra de ses coups d'autrefois et ne péchera
pas. C'est donc ainsi (qu'il en ira) (6), si (les pécheurs) sont châtiés par le
repentir. Présentement, ils se repentiront (des fautes) d'autrefois (7). Ils
ne recommenceront pas (à pécher). Ils verront les meurtrissures de leurs
plaies et ils craindront de pécher. Ils s'étaient préoccupés autrefois de la
saveur des mets. Ils se repentiront par un jeûne fréquent. C'est pourquoi,
ils ne recommenceront pas à pécher, car ils craindront que l'affliction, inhé-
que le Seigneur n'a pas créé Adam pour la castigation ni pour la corruption,
mais pour la félicité et le plaisir. Lorsqu'il eut transgressé le commande-
ment (du Seigneur), la mort poursuivit la vie d'Adam, comme la lumière
poursuit les ténèbres. C'est ainsi que la récompense (d'Adam) a été détruite
par la mort. En outre, après qu'(Adam) eut fait pénitence, (le Seigneur)
a-t-il dit, à nouveau, qu'il le ferait retourner dans l'anéantissement et la
(5) m. h m. « se guérir ».
à la mort, » dit-il, parce qu'il ne le fera pas descendre dans le Schéol, après
la résurrection, (fol. 154 v° a) Ceci donc, sache-(le), comprends-(le), scrute-
(le), médite-(le) en ton cœur. Les chefs (r)exposeront, mais (toi), tu (le)
vous a-t-il défendu de manger (du fruit) de l'arbre? » La femme lui répon-
dit « C'est afin que nous ne mourions pas. » Le serpent dit à la femme
: :
« Certainement ce n'est pas (afin que) vous ne mouriez pas, mais c'est
afin que vous ne deveniez pas Dieu, qu'il vous a interdit l'arbre. » C'est
dans l'espoir de devenir Dieu qu'(Adam) transgressa le commandement
du Seigneur. Les (premiers) parents étaient comme des enfants qui se pro-
menaient dans (fol. 154 v" b) le jardin. Leur Père avait planté dans le jardin
un bel (et) splendide (arbre). Ses fruits étaient délicieux. Ils étaient bons
pour l'âme et le corps. Si (les premiers parents) avaient été patients, (les
fruits) auraient mûri. Quant à eux, ils étaient les enfants du Maître du
jardin. Leur Père les envoya garder le jardin et leur ordonna de le cultiver.
Ils mangèrent (des fruits) de toute couleur, qui provenaient du jardin.
arbre. Ne vous approchez pas de cet arbre, afin qu'il ne fasse pas venir
sur vous la mort. »
De nouveau, il les instruisit et leur dit « Prenez garde de n'y pas tou-
:
cher, afin que (fol. 155 r° a) je ne vous frappe pas dans ma colère. » De
nouveau, il leur parla, les instruisit et leur dit de n'y pas toucher et de ne
pas s'en approcher. « Lorsque vous élèverez vos mains sur cet arbre, avant
que moi-même je n'aie donné (de son fruit) à vos dents (2) à manger, vu
que c'est du fruit vert, votre ventre (en) sera torturé et (ce fruit vert) vous
corrompra les yeux, vous brisera les os, vous cassera les membres, fera
de votre corps une cendre et de votre vigueur une corruption, qui vous
nuiront depuis les cheveux de votre tête jusqu'aux ongles de vos pieds.
Jusqu'à ce que (les fruits) se soient développés et aient mûri, moi-même
je viendrai vers vous. Je les cueillerai; je nettoierai (l'arbre); j'écarterai
de lui jusqu'à tout être, afin que votre langue ne devienne pas ulcérée
jusqu'à votre gorge et que ne survienne pas (fol. 155 r° b) le brisement
(1) m. à m. « en lui ».
(2) m. à m. « molaires ».
LITTÉRATURE ÉTHIOPIENNE PSEUDO-CLÉMENTINE. 179
de vos dents (I). (Soyez) dans (toute) la force de votre vigilance. Prenez
garde de ne pas convoiter (le fruit défendu) et de ne pas le goûter, car
c'est du fruit vert. » C'est ceci «[u'il leur enseigna. 11 leur permit de se
nourrir des autres fruits qui se trouvaient dans le jardin. Or, il arriva que,
lorsqu'ils eurent faim, ils mangèrent (du fruit) de l'arbre (défendu). Mais
(en réalité, ce fut) dans l'espoir de devenir Dieu qu'ils transgressèrent le
commandement de leur Père. Lorsqu'ils mangèrent du fruit) de l'arbre,
alors que c'était du fruit vert, ils n'avaient pas attendu qu'il se fût déve-
loppé et eût mûri. Le fruit vert (les) corrompit. Les dents des enfants furent
émoussées. Ils firent venir sur eux
châtiment), dans Tespoir de devenir
(le
Dieu. En l'Ennemi les avait rendus fous. Leur Père sut que
effet,
ils avaient mangé (le fruit) nuisible pour eux, avant que ne fût venue
(1) m. à m. « molaires ».
effroyable (1), dans les ténèbres extérieures, dans les larmes et les grince-
ments de dents. Étant ressuscité, (Notre Sauveur) a ressuscité ses enfants,
a fait d'eux des dieux comme lui, leur a distribué sa propre vie, les a faits
égaux à lui (2), car il leur a donné sa chair et son sang, afin qu'ils devins-
sent égaux à lui (3).
{A suivre.)
Gournay-en-Bray, le 21 octobre 190".
Sylvain Grébaut.
(Suite)
CHAPITRE III
La laure de Marda. —
Le monastère d'Aristobulias. —
La laure de saint Eu-
thyme. — Les premiers disciples du saint. —
Description de la laure. Mul- —
tiplication miraculeuse de vivres. —
Fondations monastiques des disciples
d'Euthvme.
sise entre deux vallées qui vont s'unissant contre le midi, après
avoir quelque temps couru de front, l'une à l'orient, l'autre
à l'occident. Au nord de cette colline s'ouvre une jolie plaine,
d'environ trois stades d'étendue (près de 600 mètres), et que
Ton dirait faite uniquement pour le plaisir et la séduction.
tache, comme l'on fait d'une ceinture... Mais qui pourra décrire
la nature de ce lieu? Et comme il y fait doux, et comme la terre
moins sombre, faisant d'elle une coupe suave dans une région
altérée. Que de fois, assis sur une pierre des murs éboulés,
n'avons-nous pas contemplé la beauté de ce spectacle, rêvant
à l'histoire de la laure et sentant peu à peu notre cœur envahi
par cette tristesse qui étreint l'homme à la vue de toutes les
ruines!
dénuement d'Euthyme et de son
Si le site était ravissant, le
ami Le cœur d'Aspebet, le cheikh des Bédouins,
étaient absolus.
fut ému de compassion et, par ses ordres, une citerne profonde
à deux bouches fut aussitôt creusée, pendant que des maçons
construisaient trois cellules, une dépense et un petit oratoire.
Les trois cellules furent bientôt occupées et, dès qu'Euthyme
consentit à recevoir des disciples, leur affluence s'accrut chaque
jour. Parmi eux on distinguait Domitien, son confident intime
et le compagnon de ses courses durant cinquante ans, qui le
suivit sept jours après dans la tombe, laissant une mémoire à
jamais bénie; Cosmas, qui devint ensuite gardien de la vraie
croix, remplaça Olympios sur le siège métropolitain de Scy-
SAINT EUTIIYME LE GRAND. 185
qui devait, lui aussi, être inscrit au catalogue des saints (1).
(1) Saint Hésychius est inscrit dans les livres liturgiques, à la date du 28 mars.
SAINT euthymp: le orand. 187
donne jamais autant que l'on reçoit. C'est, mes frères, ajouta-
t-il en se tournant vers que
les autres religieux présents, ce
tour entre autres accuse nettement une origine franque, bien que la plupail des
matériaux soient empruntés.
SAINT EUTHYME LE GRAND. 191
{Stdte) (1)
Le monastère de Saint-Georges —
est une belle et solide cons-
truction. 11 n'y a plus un seul moine. On y célèbre une fête à
une époque déterminée.
Le monastère d'Ard al-Hadjir, appelé aussi monastère de
Michel ou de Qarfouna —
est sous le vocable de la Vierge
Marie. On l'appelait aussi couvent d'Arafouna ou d'Aghrafouna
(ypâsoiv), ce qui veut dire le Scribe, parce que c'est à cet endroit
(1) L'édition de Boulalc donne ^^p^, ce qui est évidemment une faute d'im-
pression.
ORIENT CHRÉTIEN. 13
194 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(I) Asfoun est situé près crEsneh dans la Ilaute-Égypte, à 688 kilomètres de
Bedracliaïn.
LES COUVENTS DEi^' CHRÉTIENS. lî).")
(1) Le feddan vaut un peu plus de 4.200 mètres carrés. La superficie du cou-
vent était donc de deux hectares. M. Evetts traduit la même phrase de la ma-
nière suivante « It is said to hâve possessed land totheextent of4 3/4 feddans,
:
Ce texte ne me semble pas susceptible d'une autre traduction que celle que je
donne. Les mesures qu'il donne sont d'ailleurs inexactes, puisque le couvent
Blanc, très bien conservé, recouvre une superficie de 12.000 mètres carrés, soit
près de trois feddans. C'est peut-être cette inexactitude qui a induit M. Evetts à
donner une autre traduction.
196 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Le monastère d'Al-Maïmana —
près du couvent d'Al-'Askar.
Il était autrefois florissant et il n'y avait pas dans la Basse-
Le second, appelé aussi Tour Zaït (le mont des Oliviers), désigne
une montagne situé à Jérusalem, à l'est de Siloé. Le troisième
Tour est une montagne qui domine la ville de Tibériade sur
le Jourdain. Le quatrième Tour est un nom de lieu, commun à
j'allai trouver 'Abd-Allah ibn 'Omar (que Dieu leur soit pro-
LES COUVrjNTS DES CHRÉTIENS. 203
Angers.
L. Leroy.
(1) Les chiffres ne sont pas indiqués dans l'édition de Boulak et la place qui
leur est destinée est restée en blanc. D'après la traduction Evetts, les Jacobites
en avaient 84 et les Melkites 4. On peut d'ailleurs vérifier ces chiffres d'après
rénumération qui précède.
MÉLANGES
on lit :
Kai lu Xai uîè loXi Osou aiXaf/jffOV \j.ai tov vap-apxoXov la) tou 7:a
x,£ 'lu yz uîè Tou 0£ou toIj Çôvtoç èXsYjaôv [j.£ TGV àjxapToXbv 5ià xf^q
0ecu. 'A[j/(^v.
Récit d'un certain piiilosophe (nommé) Diogène au sujet des sept phiio-
sopiies grecs sur la providence d'en liaut.
Dans les jours de Diogène le philosophe, à Athènes, les sept sages vin-
rent le visiter. Ils le trouvèrent assis sur une terrasse, le saluèrent et s'as-
T^^q [J.ov^ç loXi à\'ic\j [J-STîtopou. y.xl o'i.'t-/;ç tw àzs^îVoWr^ èz. x'Jjv p"^6'(^!7'/;v
7,01.1 vct'éyTi y.at i-qc, «pw (1) twv Tpiaxoaiwv xal osy.awxirw ôswçwpwv /.ai
àGavaaiou xoà 'Iwàtjaç %<xl TU[j,7:avoi iwç [j.£V£Ta), ce qu'OD peut tra-
duire par :
^lôXiov ôsoTOxipiv —
àxoXouOiaiç è-sp. C xai sTspov diaXTTÎptv [j^s-à TaTç eù^aTç.
(fol. 2 r") "Etouç 'Çk' £v [r/]VYj 'louXiou stç t(oÙç) vZ, tou àyi'ou [J-eya-
Xo,aapTupoç xavTeX£'(^[j.ovoç. sypadia Ta ^iSXt'a [/.ou oXXa.
àpx'r] xapaxX'/jTixbv a — diaXT*/^pia y — ôpoXoYtov a — tutîixov a
— ^iSXiov TOU TcXouo-iaStvou 3 — [2i6Xi'ov èirta-ToXatç tou [j.£YàXou TaûXcu
e— (it6Xiov TOU 'Iwavvou tou tyjç y.X-(^[xaxoç C— [ii8Xiov sùxoXcyta [3
—
^lêXîov TOU |3apXaap. — îaTpoaôçia |3 — v6[Ji.i[^.a |i — 6*/)y.apàÔ£ç [;.ixpov
xat [^-Éya [3
— 6£0T0xap(iv) a — (3i6X(ov tou àyîou vqj.cpou a — d^aXT'i^-
1 . Un Évangéliaire. —
Les quatorze épîtres du grand (saint) Paul, exem-
2.
plaire commenté. — Un
psautier (1) avec les prières.
3. 4. Un Horolo- —
gion. —
5. Un paracléticon. (2) 6 et 7. Deux volumes de canons, un —
petit et un grand. —
8 et 9. Deux livres de prières, un petit et un grand (3).
— 10. Le livre de l'échelle (saint Jean Climaque). 11. Le livre de Bar- —
laam (et Josaphat). —
12. Le livre de Syméon le nouveau théologien. —
13. Un recueil de saint Ephrem. —
14, Le livre Patéricon (Jean Moscus ou
(3) On
dans S. P. Lambros, Catalogue of the greek manuscripts of Mount
lit
Athos, Cambridge, 1895, I, p. 123 (cod. 1351) PiêXiov xaXoûiAsvov }^.ijaç, 0r,xapài;, èv:
w 7tepi£)(ovTat où jxôvov oi TtpoypaçévTs; xat TUKtoôévxeç ïijxvot tfjç Cwapxtxïjç xpiàSo? itapà
Toù ÈV (i,axap;(f t^ XiiÇet... 'AyaTTiou (/.ova^où toù KpriTÔ;, àXXà TtXeïcTat te xal àXXai eOxat.
MÉLANGES. 209
vie et années. — 19 et
Deux ouvrages sur la médecine.
'20. 21. Un Eu- —
chologe. —
22. Un petit recueil sur les douze montagnes (?) et
d'autres choses diverses. —
23. L'office du grand (saint) Antoine, avec sa
vie. —24. Un autre Patéricon Philad. (1) (apophthegmes). 25. Le livre —
de Grégoire le potier (2) écrit de la main de (Jean) Plousiadinos (3). — 20.
Un petit livre de demandes et réponses. 27. Un livre de Théotokies (4).—
— 28 à 34. Six volumes d'autres offices (de saints) et un autre psautier avec
les prières.
Gloire à Dieu qui donne le commencement et la fin.
(fol. 2 ro) L'an 7030 (7030 — 5508 = 1522), au mois de juillet, le 27 (de
ce mois), (le jour de la fête) du saint illustre martyr Pantéléémon, j'ai
écrit (la liste de) tous mes livres.
1. Un Paracléticon. — 2-4. Trois psautiers. — 5. Un horologion. — 6.
Un typicon (5). —
Le livre du Plousiadinos, quatre fois (6).
7. 11-15. Le —
livre des épîtres du grand (saint) Paul, cinq fois. — 16-21. Le livre de
Jean, celui de l'échelle (Jean Climaque), six fois. — 22-23. Deux eucho-
loges. — 24. Le livre de Barlaam. — 25-26. Deux livres de médecine. —
27-28. Deux livres de lois. — 29-30. Deux livres de prières, un petit et un
grand. — 31. Un livre de Tliéotokies. — 32. Un psautier avec explication-
— 33. Un Patéricon avec les épltres, petit. — 33. Un second Patéricon, de
saint Nil le philosophe. — 34. Un recueil de mélanges, trois — 35. fois.
celui-ci. — 37. Le livre d'Ephrem. — 38. Le livre triple anthologie (?) (7).
— 39. Office du grand Antoine et treize autres
(saint) — 40. Un offices.
petit évangéliaire. — 41. De petits livres de — 42. Philad. deux. lois. (?),
(1) Le Philad., sans doute ipuW.dStov, brochure, reviendra deux fois dans le
catalogue suivant.
(2) Cf. Catalogue Lambros, I, p. 65 (cod. 741) : Toù... TpriYopîoy àpxiciïtffxdTtou
Taupo(i.£vîo-j Tïjî SixeXîai; toù KepajjLÉwç.
(3) Deux manuscrits de Paris du xv" siècle (n"" 828 et 1732) sont de la maiu de
Jean Plousiadinos. Cf. Omont, Invenlaire sommaire des ms. grecs de la bibl.
nationale, Paris, 1898.
(4) Ou tropaire (odes) eu l'honneur de la sainte Vierge. Du Cange, Glossarium
7nediae et infimae graecilalis, Lyon, 1688, col. 491-492.
(5) Nommé
chez les latins Ordo divini officii recitandi.
:
Le nombre quatre n'est pas déterminé par le texte. Nous supposons qu'il
(6)
désigne quatre exemplaires, car si l'ouvrage était en quatre volumes ou quatre
parties, ce nombre aurait déjà dû figurer dans le catalogue précédent. Nous
supposons donc que, de 1516 à 1522, Ignace a fait trois copies du livre de Gré-
goire le potier et en a ainsi quatre exemplaires en 1522.
(7) Anthologie en trois parties (?).
ORIENT CHRÉTIEN. 14
210 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
II
(1) Cette dernière ligne désigne sans doute une acquisition récente.
MKLANGPIS. 211
syriaques.
F. Nau.
212 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
m
NOTE SUR LES ANIMAUX DE SAINT MENAS.
(2) Cf. Bévue arch., 1844, t. I, p. 405; Bircli, Arch. Zeitung, 1852, p. 223; De
Rossi, Bull, di arch.crist., 1869, p. 32 et p. 46; Wiedemann, Sixième congrès des
Dès 1811 cependant, Quatremère avait signalé, d'après un
Orient.., 1883, p. 162.
manuscrit arabe, une représentation de saint Blénas avec les chameaux. Mémoi-
res géographiques et historiques sur l'Egypte, Paris, 1811, t. 1, p. 488.
(3) Gayet dans VArt copte n'y voit que des dragons ou des serpents; il est vrai
qu'il attribue les monuments qu'il étudie à saint Georges, bien qu'ils portent
le nom de Menas, et qu'il en fait des antiquités coptes bien que la langue des
(6) Cf. René Basset, Le synaxaire arabe jacobite, dans Patrologie orientale,
MÉLANGES, 213
motif, personne n'a cru bon de les invoquer et on s'en est tenu
au récit de Tillemont confirmé par Le Blant. Cet incident du
reste rapporté par l'auteur des Mémoires explique suffisam-
ment la représentation des animaux. Il est vrai, comme plu-
sieurs l'ont fait remarquer (2), ce récit ne parle que d'un cha-
meau, tandis que les images en ont toujours deux, mais la raison
de symétrie peut l'expliquer, les exemples de faits analogues ne
sont pas rares dans l'iconographie des premiers siècles.
Tous ceux qui se sont occupés des représentations de saint
Menas, ai-je dit, n'ont pas laissé d'avouer que leur interpréta-
tion demeurait au fond conjecturale. Dans une étude récente,
Miss M. A. Murray, réduite à accepter cette même conjecture,
puisque nous ne possédons pas de documents écrits reconnus
authentiques nous donnant les motifs d'une pareille représenta-
tion, se refuse à admettre toute explication et se contente d'en-
registrer le fait (3). D'après elle, les récits de Tillemont et de
(1) Ce bois est sans doute le L^ qui est un bois incorruptible et que Kir-
cher identifie avec le mimosa nilolica. Cf. Lingua aegyptiaca restituta, p. 379.
Voir aussi Traité des simples, par Ibn el-Beïthar, t. Il, p. 233, dans \otices et
:
dose (1). Enfin l'empereur Zenon donna ordre d'y bâtir une
ville (2) qui fut achevée sous le patriarche Timothée et tout
M. Chaîne.
L. Legrain.
220 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
langue arabe.
De tous les peuples voisins, c'est aux Persans que les Arabes ont em-
prunté le plus de mots. Quelquefois ils ont pris le mot tel quel, mais, le
plus souvent, ils en ont dénaturé l'orthographe et la prononciation, ce qui
rend difficile, dans bien des cas, la recherche de l'étymologie.
M''' Scher indique les principales modifications que les Arabes font subir
L. Leroy.
maïn m'a fait roi... Bar Hadad, fils de Ilazaël, roi d'Aram, i-asscmbla et unit
contre moi... rois, Bar-IIadad et son armée, Bar-Gaclie et son année, [le roi de]
Kaweh et son armée, le roi d'Amq et son armée, le roi de Gourgoum et son
armée, le roi de Chamal [et son armée], le roi de Malaz [et son armée]
[Ils étaient] sept [rois] avec leurs armées, et tous ces rois établirent des retran-
chements contre [Hazrak]. Ils élevèrent un mur plus haut que le mur de Hazrak
et creusèrent un fossé plus profond que [son fossé]. J'élevai mes mains vers
Baal-Chamaïn, et Baal-Chamaïn m'exauça. Baal-Chamaïn [me secourut] par le
moyen des prophètes et par le moj-en des... Baal-Chamaïn [me dit] N'aie pas :
le reste de la stèle. Pour faire ces fouilles, il faut un firman, qu'un simple
F. Nau.
(1) M. Noeldeke a commenté un bon nombre des passages suivants dans Zeitschrift
stèle entière n'a été reconstituée que d'après une copie faite, a-t-on dit, par un Arabe,
avant que la stèle n'eût été brisée or un article paru dans la ZDMG, t. XLI (190"), p. 921-
;
222 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(1) Rappelons que G. Le Hardy (Nazareth, p. 22 et 120) accusait Nicéphore Calliste d'avoir
inventé au xiv" siècle les textes relatifs aux constructions palestiniennes de sainte Hélène.
Il utilisait l'argument suivant, si cher aux historiens des dogmes et aux soi-disant critiques
à sa mère et s'ils ne se sont pas extasiés sur la fondation d'autres églises en Palestine,
c'estque sainte Hélène n'en a pas fondé d'autres. —
Un millier d'années plu.s tard, uu
autre historien grec (Nicéphore Calliste au xiv" siècle), écrivant lui aussi pour la gloire
des empereurs à la cour desquels il vivait, n'énumère pas moins le vingt-quatre sanc-
tuaires, édifiés par l'impératrice du iv* siècle. C'était au temps des Paléologues et déjà
depuis longtemps, les Grecs s'efforçaient de faire valoir leurs droits sur la Terre Sainte... •
L'auteur semble supposer que les historiens ont tout connu, qu'ils ont écrit tout ce qu'ils
224 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
connaissaient et que tous ces ouvrages ont été conservés et lui ont passé sous les yeux.
Dans le cas présent il ignorait la Vie de Constantin, et cette Vie prouve que la construc-
tion des vingt-quati-e sanctuaires n'a pas été imaginée au xiv« siècle, mais était consignée
—
par écrit du VII'' au ix' siècle. Nous avons proposé de nommer cette manière déraisonner
« une preuve d'ignorance », car elle est toujours basée sur l'ignorance de son auteur.
Le Directeur-Gérant
F. Charmetant.
{Suite)
CHAPITRE IV
travail des mains, comme bon lui semble. Le samedi, dans l'a-
près-midi, il sort de son refuge et s'achemine, avec ses compa-
gnons, vers l'église pour assistera l'office et à la messe; après
quoi, il passe la journée du dimanche avec ses confrères, mange
au réfectoire et dort dans une salle commune. 11 rend compte en
même temps au supérieur et à l'économe de l'emploi de son
temps, renouvelle ses provisions de bouche, sa portion d'eau,
de branches de palmier et de joncs qui lui serviront à tresser
des nattes et des corbeilles, puis il regag-ne sa cellule le di-
manche soir.
11 est interdit aux laurites. du moins à ceux qui dépendaient
de saint Gérasime, d'allumer du feu ou de travailler à la clarté
de lampe dans leurs cellules, sous peine de redevenir simples
la
désert de Juda; il
y priait et y vivait, Dieu sait comme. A cotte
rude pratique importée d'Arménie il resta toujours fidèle.
Depuis son arrivée en Palestine, vers 405, jusqu'à l'année 473,
date de sa mort, il n'y manqua qu'une seule fois, l'année même
de sa mort, et il n'avait plus que six jours à vivre. D'abord suivi
de Tiiéoctiste et de Domitien, il admit plus tard à partagei'ses pé-
nitences ses disciples ou ses imitateurs les plus austères, comme
Gérasime, Martyrios, Élie, Longin et même le jeune Sabas.
Si le nombre de ceux qui accompagnaient Euthyme dans le
Qui craindrais-je?
Le Seigneur est le rempart de ma vie :
(1) Le cérémonial do cette scène grandiose nous a été conservé par saint So-
phronedansla Vie de sainte Marie l'Égyptienne, Migne, P. G., t. LXXXVII, pars
tertia, col. 3701 seq. La traduction de ce psaume est empruntée à la Bible de
Crampon.
SAINT KUTIIYME LE fiRAND. 235
ce qu'un esprit malade peut rêver; elle pare ces lieux qui sont
la désolation même des teintes les plus vives et les plus cha-
toyantes; elle crée surtout de beaux lacs, pareils à d'immenses
nappes de métal en fusion dont on approche, confiant, pour
étancher une soif de fiévreux. Et la belle nappe (fcau se dé-
robe aux poursuites, elle recule indéfiniment, toujours aussi
limpide, pendant que le soleil darde sur les têtes ses rayons de
plus en plus brûlants. Ah! comme devant cette ironie de la
nature, on est tenté, à l'exemple d'Agar, de se coucher au pied
d'une roche et d'attendre, dans la paix et le silence, la mort qui
ne tarderait pas à venir.
C'est ce que fit un jour saint Sabas, pendant le carême de 4(59,
alors que saint Euthyme touchait à la fm de sa carrière et que
lui-même atteignait sa trentième aimée. Le jeune homme af-
frontait pour la première fois les fatigues d'une pareille entre-
que Dieu voulût manifester
prise et, soit faiblesse naturelle, soit
le crédit de son serviteur, il était tombé de défaillance, à demi
qui nous aime de toute son âme, tout cela je te l'ai écrit, non
pas de ma propre volonté, mais sur l'ordre de l'Esprit-Saint (1). »
Et, un autre jour, le même saint ne faisait-il pas à son secré-
taire cet aveu significatif « Quand bien même je te dicterais
:
suite et dans l'ordre où je les aurai dits (2). » Le bon saint Bar-
fallaitque son pouvoir sur ses religieux comme auprès des au-
torités ecclésiastiques demeurât incontesté et que son crédit,
consolidé par sa vertu, balançât celui des évèques du diocèse.
La liberté de la solitude que saint Euthyme maintenait in-
tacte vis-à-vis des grands, il savait la protéger aussi contre les
indiscrétions possibles de ses religieux. Nulle visite et aucune
réception, tel est le programme qu'il s'imposa et qu'il suivit
méticuleusement du lundi au samedi pendant les cinquante ou
soixante années que dura sa vie monastique dans la laure. Au
(1) F. Nau. Les plérophories de Jean, évêqiie de Maïuuma, Paris. 1899, in-8°,
p. 17.
SAINT EUTIIVMR I,E fiRAXH. 2-11
(1) Voir les articles dos Échus d'Orlenl, t. VII (I9Û4), p. 268-270 et t. VIII (1905).
p. 14-25).
ORIENT CHRÉTIEN. 16
242 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
avait amorti en lui les passions et. comme les vieillards, il pra-
tiquait largement la condescendance. Ses conseils d'une urba-
nité exquise montrent bien que nous sommes en présence d'un
vrai saint, modéré par tempérament et connaissant son monde,
bien qu'il se fût retranché depuis de longues années du nombre
des vivants. Sa douceur et sa bonté étaient telles qu'il gagnait
par cette voie les esprits les plus farouches; sa chasteté, sem-
blable à celle des anges, lui faisait découvrir les pensées les
plus secrètes. Il délivra ainsi un de ses religieux de l'esprit de
fornication, qui l'avait saisi pour avoir succombé à une mau-
vaise sollicitation.
Dans les courtes exhortations qu'il adressait aux moines cha-
que dimanche, il leur recommandait surtout l'humilité, le dé-
pouillement de sa propre volonté, le travail des mains et la
mortification, vertus dont il donnait constamment l'exemple. Il
à aucun prix. Tandis qu'il y avait affluence dans les laures, les
couvents au début «Haieut rar(!S et généralement déserts; s'ils se
peuplèrent très rapidement ensuite, c est parce que la vie des
laures s'était déjcà introduite parmi eux. Or, la plupart des
laures palestiniennes n'évoquent pas, comme celle de saint
Euthyme, l'idéal d'une chartreuse, dans laquelle la vie contem-
plative rivalisait avec le travail des mains et surtout avec le
labeur intellectuel. S'il y a dans les laures quelques consciences
droites, des moines instruits, développant leurs connaissances
par l'étude des saintes Écritures et des Pères de l'Église et
composant des traités ascétiques, quand leur imagination ne
rêve pas de quelque hérésie; la plupart, paresseux et igno-
rants, s'ennuient de la longueur de la journée, dorment à leur
aise, suivent la première pensée qui traverse leur cerveau et,
bien abrités dans leurs cellules, les pieds au soleil, les mains
pliant machinalement des palmes ou pendant avec noncha-
lance, ils laissent tout doucement couler le temps. Le prix de
la vie est une énigme qu'ils ne s'efforcent pas d'éclaircir. Ils sont
convaincus depuis longtemps que la suprême béatitude consiste
dans le repos, et que la moindre fatigue du corps ou de l'esprit
tend à la diminuer. Pourvu que le pain arrive aux heures régle-
mentaires, il leur importe assez peu qu'il soit noir ou blanc. Ne
vaut-il pas celui qu'ils mangeaient dans leurs cabanes de fellah?
Les directeurs des moines de Palestine auraient dû prévoir
ces inconvénients, étudier les caractères de leurs subordonnés
et se rendre compte que, pour être près du sanctuaire, tous
n'étaient pas, suivant un proverbe populaire, de la farine à faire
des hosties. Ils auraient alors promulgué une règle accessible aux
aspirations du plus grand nombre et qui aurait favorisé le recru-
tement sur place. Faute d'avoir compris le sens pratique de la
vie religieuse et pour avoir visé trop haut, ils manquèrent le
but. Généreuse illusion, après tout, qui supposait dans autrui la
perfection surhumaine qui les animait eux-mêmes!
Rendons pourtant cette justice à saint Euthyme, qu'il revint,
sur le tard de sa vie, de ses illusions et qu'il ordonna, avant de
Siméon Vailhé
des Augustins de l'Assomption.
[A suivre.)
UNE VERSION ARABE
D'UNE HOMÉLIE INÉDITE SUR LA PÉNITENCE
(Fin) (1).
^f\
^j5o- ^,1 ,^L>U ^Ui > ^U ^^_0 ^j >îl ^O ^,^. ^l
v.^A»«iJ *i—'Ij ^ -i^ J-J v^t^li '^y^\ Qiyl>y\ ..y' y^\ U^'j ^t»jJ! y»
UjI '--ï ..yJ> Ud, 5>..si. .Cj i,.»^ ^^ p ^ ^l» J-is.! 'ilj ^^vv«jjJi.'l ^
^XU ^,y LOL J^::ôl U(5 j^^"^' o"''^ ^'J^ J^- ^ J^>:^
Ul^.^1 ;^
j'-'^' -^^' *^-'j J^'-^' r)'
^''•'
J^ u^^'j Ixi.^;:^ \^A uXJi
.^Li^ ^. J.^!j ^,)! .;:*.-^ UlT ..i^ ^^^^^ J-' ^r* ^j J'^ ^ j
^
— u o? J ^ *-^ \p — ^^ •
Jii Uo .,j-Cj' _,! JCv-uà •^^Jlz, iXvc.^! wo! i-oy^:^' vj;^X ^^^^
.,^ .,!^^^ ^^3 .^iXb wi.'U U^ ^^ js jJ^ Ijj. ."^ JLd. Ij ^^^J'
^ •• •• ^ J • •
^ ..^.
Ij^îIb ,j^^' fv^^J >,_^.xJ' Jl -J^^ >J:^^j ^".^rt:^ (j^-î ÀJ'-sr^*' aUI
y^ O'^^ --ii^ — jLdJ Us:-* sJUw iiL iL~iîiJ) >_Xs sJL^-^Jij' 0A>V=>.^
d'un complément de y\ oublié par le copiste. Il faudrait lire, sans doute, .^^
^^L.! (Ohr^ "-^' '-^^ >J;X3^ r,L:£J'^!^ ^-^' '^'j-^ ^-^ /=^^ '-^^
(^A^^vàjj liL^-» Oa jJj 'r::^^ oXIaÎ^ _,aXj2 ^'-i^^ c.UjiJ'1 lju:aXj» ,.»5j
c -^ c' o e- J (^ ^-^ ^ L^ J (^
^-^
>tf^W! (1) ^^,j^ sjXls J-^^' U-50 (j^^^ K:^ 'ijs '.-'^^ >!-^j
l^i \j.^] ^y! U J^j bkj 3j^!j liù Jj (2) ^J 2.^. J ,.,!r IM
J^ >j:,.^]a=L! Ji -;j1 laïi Jyii ïy^ IjliacL «^O .,'5' ,' JL»bLJ!
f-W-J^' ^Jf' '^ A^^ >-r^.^ L/"--' ^_cÏ?^^' J^ ^l^^r:'. e.^"^' ;^l'
(1) Une note du manuscrit donne la variante .L,,^!^ (le chemin) du ciel.
(2)Le sens demande ici ^'; l'omission de cette particule est sans doute une
faute de copiste.
254 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
^JvsiU i../->caj) làAivli s_Jl.>tfiv' ^ -Xj) jJJ) Jko-ix. ^ AflXS c,ûjI^ j^ju^
jjjjî c, .; y!> Jais-' .,' yj.;xU His-^?. y ^iXJi_3 ii*:» w^ .,L«j^' ÏJ:
ij"^ ^î_j .,LJjL) i,^Ui.j LiLdJi «*àJ) oX-^J .i* (j^j'^s:^" i^j J^-'
i^^
^ ^j^-jî .,! oXJ ^-ov JjU3' JU ^îX3jJ^ IaJJj ^^I .^.C U^aa,
(1) Le Ms. porte un renvoi à ce mot; mais la note est effacée et illisible.
(2) Une note du Ms. porte à cet endroit ^vxs^ oi^/ =— v alsr') iJ.^', Ce se-
rait —*3i-^
*> I la fausse promesse, au lieu de ^^ —^^^ ) le serment.
UNE VERSION ARABE d'uNE HOMÉLIE SUR LA PÉNITENCE. 255
O'^JÎj ^J^r^ O'Vi .,^^> ^ .,! ^hj] Xjs-^. '^ iLM w>i . ^U' .y 5y>'
Jow^j 1
r*r^ »^_jJ-XJ) ^^vx. ^j-bl l,>i:jL JaiLJ "^ .,' Liics. L ijjjj i
J~r-^
^.*^ ^LJ! ,' U^ ij^ îM ^jjc^iàr^. jij J^ A)) ^^' >! JLi.
^^.i*-^ ji
^^ ^^jjt ^^j^ U.îi» ^^j l^'ilt^ ^U! ^r=?-
^j^sxJl^ ,^_,w^)^ ^UUl ilib *^^ Is^j' i(A,s£.î ^U ^ i^Jui'^ ^L^! ,.^
JUiSl; Jj ^îiwl) jj^ Iso^sX^ ^Ts ïjij! 5p2^ ^_^-^j V--JÎ 5-^*
w=) ^^^*/.:£X,J) io*3 -'^_3 y-^sLac:^! ..^^s^oLj v^tJ^Ljj JUi' JJ! JU'
\j^ w^3^ U! J3! ^,^ y^ jj^^, j^J N!lk) ^l^ jj^. ^^ ^li
i^Ji wite jj^^ UJ^ j 5^* (ff 189, a) JU ^^^ij .,yG U J^ _jij
:ix^- jj J c:^ .,t _bL^jt ^U- ^> i.i'il L^U '^ \^\^ \u\
r^ -^ ^ (^
256 REVUE DE l'orient CHRp]TIEN.
Ao.:x,' , .U'" "^ ^—-^ ^%,jix^.J i»wJ.\)) ,_ ^,1) ^Is jv> Jj ,^ !*'
j>U ^J^a.,!. Jj>ïJj i-'' v^j^JJaJ' ^ÙC3 Jdw!^ cJL;;^^^ l^U J',U^=^ *^^^
wjU*J! ^ ù^\ ^jJS jjli ^^Is-^ bJi »^J5' Ijlia:^. ^jX) .i'^ .,U U^ii:.
iiUlj iiUl' i£i!y JU' J.=v'j (l'° 189, b) J^ ^yp ^-r^.. V^^' •'' *^^
jàXi wiJTj iw^Aj vÀ-CU 13,^' ^J .,j.io .,! Jj^j ;_£^-^^ <-rr**^-"
UNE VERSION ARABE d'L'NE HOMÉLIE SUR LA PENITENCE. 27)1
Jji^sf ^::X^J ^j'^j ôX-la (T^^j w-Oi ki^U ij^P' JU^^' C^.j^j
_lJ'_j J^.»L5o! oXi^' J' v^/^jj lU!£' ï^ïT-^ ^,j:5j,^2w^ oX~âj ^^..^'
, ^_\iij|
„5,3 ^^1! =.^ .V^^N^I 5 ^.J! ^0:> ,^ ;.~3 ^l ,L.3^1t
TRADUCTION
Sache qu'il te faudra comparaître (f. 185, a) devant le juge qui sonde le
cœur et les reins; c'est pourquoi résiste avec constance au péché de
parole. Sois persévérant et perspicace afin de n'être point condamné à ce
grand jugement. C'est inévitable : si tu ne rentres pas en toi-même ici, tu
te lamenteras là-bas comme le riche, et tu t'entendras dire comme lui :
gneur, » que l'on sache bien qu'il s'agit seulement du plaisir et de la joie
qui sont le fruit de ces gémissements. Il dit en effet que la tristesse est
inhérente aux joies du monde et que de même les pleurs qui sont versés
à cause de Dieu, assurent une joie constante et inaltérable. Ainsi la femme
adultère pleura dans la douleur de son coeur, et elle devint plus illustre
que les vierges de même en effet qu'une pluie abondante est suivie d'un
;
temps serein et clair, les pleurs que l'on verse dans la crainte et la fer-
veur dissipent les ténèbres du péché, et de même aussi que nous avons
été purifiés une première fois par l'Esprit et l'eau, nous sommes purifiés
de nouveau par les pleurs et la confession des péchés, surtout quand nous
ne laissons pas voir nos larmes et que nous ne ressemblons pas à ceux qui
composent leurs visages pour produire bon effet aux yeux des hommes.
Pour ma part, je désire ces larmes que l'on verse dans l'humilité et non
pour être vu; celles que l'on répand en secret, (f. 185, b) à l'intérieur de
son appartement là où personne ne les voit. Telles étaient les larmes
d'Anne sa langue ne remuait pas, mais ses larmes avaient une voix puis-
:
en nombre de circonstances, mais nous ne trouvons pas qu'il ait ri, pas
plus que quelque autre des saints. Aucun d'entre eux ne rapporte une
chose semblable ni de lui-même ni d'un autre. Nous trouvons par contre
que le fils de Noé fut surpris à rire et il devint esclave, de libre qu'il était.
Je ne dis pas que tu ne dois jamais rire, mais qu'il ne faut pas rire comme
ceux qui n'ont pas d'éducation. D'ailleurs tu ne dois jamais rire si tu con-
sidères que tu dois comparaître au jugement terrible et rendre compte de
toutes tes actions, de celles que tu connais et de celles que tu ne connais
pas. Quand même tu n'aurais conscience d'aucune faute, tu ne serais pas
justifié pour cela. Gémis sans cesse et prends garde que le démon ne te
car c'est par les gémissements et les pleurs que nous aurons part à l'héri-
tage de son royaume. Sache que tu es appelé à une vie céleste. Ne prends
donc pas plaisir à dire des paroles inutiles, des plaisanteries, ou autres
légèretés qui provoquent le rire; mais que ton cœur soit toujours humble.
Aspire de toute la force de tes désirs à être couronné et sache que tu
as à lutter contre bien des tempêtes et des épreuves. Établis ton âme
sur un fondement solide et ferme, car ce n'est pas par une seule épreuve,
ni deux ni trois qua tu seras assailli, mais c'est par de nombreuses afflic-
tions que tu entreras dans le royaume. Nos efforts ne doivent pas ressem-
bler à ceux des gens du monde qui essaient deux ou trois fois et qui se
reposent ensuite, mais il faut que nous fassions chaque jour des efforts
sans nombre, et ce n'est pas seulement pendant la journée, mais aussi
UNE VERSION ARABE l)'u.\K HOMELIE SUR LA PÉNITENCE. 2r>0
pendant la nuit ([uo notre vigilance doit être en éveil. Beaucoup triomphent
pendant la nuit comme pendant le jour, et surmontent des épreuves de
toutes sortes. Ou nous serons vainqueurs, ou nous succomberons. Consi-
dérons ceux qui succombent celui qui injurie le prochain et lui fait du
:
tort donner réparation, celui-là est vaincu. Nous voyons, dans les
sans lui
aurez fait à l'un de ces méprisés, c'est à moi que vous l'aurez fait (1) ».
Prends garde de n être pas ingrat envers Celui qui t'a comblé de bien-
faits. t'appelle à toute heure. Il a bien voulu être crucifié
Aime-le, car il
pour te que tu méritais, c'est lui qui l'a supporté pour toi. Tu
sauver et ce
dois dire comme dans l'Écriture « Que rendrai-je au Seigneur, pour tout
:
ce qu'il a fait pour moi (2)? » Veille, malheureux, à ne pas tomber entre
les mains du Seigneur. Tout ce qu'il ordonne est profit, tandis que celui'
qui lui désobéit est perdu, car toutes nos affaires sont comme la rosée : tu
la cherches en vain aujourd'hui à l'endroit en est de même
oii tu étais hier. 11
dit en effet « Toutes les choses de' ce monde passeront, mais le péché te
:
esprit ne peut pas être à la fois en haut et en bas. S'il est dans la vérité,
tu sauras que Dieu te regarde et tu n'approcheras pas de l'arbre (3). Dieu
(louange à Lui!) sera devant tes yeux et tu marcheras sans peine dans la
voie droite, car là où se trouve la crainte de Dieu, le péché ne peut en
approcher. Sois convaincu qu'il est présent à chaque instant, qu'il scrute
tes actions et que rien n'est caché à ses yeux. Choisis la crainte grande et
noble, car toutes les choses du monde sont vaines tandis que la crainte
est le grand et magnifique trésor qui plaît à Dieu; prends pour ta part un
cœur pur pour que tu mérites de voir Dieu, parce que quiconque n'a pas
un cœur pur et saint ne verra pas le visage de Dieu le Très-Haut, selon
ce qui est écrit, il faut que tu sois de sel pour que ton âme soit salée et
que tes bonnes qualités demeurent, pour que ton intelligence et ta parole
soient justes et que tu conserves tes bonnes actions, pour que tu fasses dis
paraître les pensées perverses et que tu te purifies de l'odeur infecte du
péché. Quand (fol. 186, b) tu as purifié ton cœur de la corruption; il appar-
tient à Dieu qui seul est grand et puissant, et si tu ne retombes pas dans
la négligence et le péché, Dieu se donne à toi. Il ne te demande pas seule-
ment que tu te donnes à lui, mais il veut que ton influence soit bienfai-
sante pour ceux qui t'entourent. Sois convaincu de l'utilité de la parole
qui passe; fuis le péché qui perd et calomnie qui n'a que de funestes
la
conséquences et aucun avantage, car Dieu seul connaît celui qui est bon
et celui qui est mauvais, et pénètre les secrets de nos cœurs, et en jugeant
ton frère, tu ne fais que te juger toi-même. Considère la femme adultère,
comment elle juge les autres en présence du Seigneur Jésus-Christ par :
connaître tes péchés pour que tu deviennes juste; car cette médisance est
méritoire et salutaire. Ne scrute pas les affaires des autres, mais recon-
nais tes propres défauts. Si tu sais quelle est la médisance méritoire, tu
diras constamment du mal de toi-même. Oublie la médisance contre les
autres et reconnais combien les avantages du silence sont grands et com-
bien la parole est nuisible. De cette façon, malheureux, tu éviteras toute
chute, et tu mériteras d'être transfiguré et de briller comme le soleil. Évite
de dire du mal des autres en présence du juge, car* si tu te préserves des
mille sortes de médisances, tu ne pourras pas cacher ton éclat et tu obtien-
dras une récompense de la part des autres tu ne sauveras pas seulement
:
ton âme, mais Dieu (magnifié soit son nom!) sera glorifié à cause de toi.
Si au contraire tu n'agis pas ainsi, tu perdras ton âme et Dieu sera blas-
phémé à cause de toi. Sois désireux de faire briller tes œuvres, non en en
faisant étalage devant les hommes, mais en ne fournissant aucun motif à
personne de dire du mal de toi. Lorsque, malgré ton application aux bonnes
œuvres, tout le monde dit du mal de toi, aie soin de répondre à chacun
par des bénédictions et ne t'afflige pas des calomnies dirigées contre toi.
Elles te vaudront (fol. 187, a) une belle récompense, surtout si elles sont
dénuées de fondement. Mais si le mal qu'on dit de toi est vrai, malheur à
toi. N'aime pas seulement les bons, mais aime tous tes frères, car si tu
voyais quelqu'un dans l'adversité. » Et si celui qui pleure est digne de ré-
compense, celui qui désire secourir et fortifier le faible en mérite une
plus grande. Rejette loin de toi la marque fétide de la médisance, car il
est possible qu'un homme mauvais aujourd'hui, soit bon demain. Ne t'a-
UNE VERSION ARABE D'uNE HOMÉLIE SUR LA PÉNITENCE. 261
buse pas veux aller au ciel, renonce aux choses de la terre, c'est-à-dire
: tu
aux humaines, et abandonne-toi sans cesse aux pleurs pour que
affaires
tes pleurs soient une semence. Tu n'as pas besoin de travail pour récolter
le fruit de la pénitence, parce que, quand il le veut, le Seigneur n"a pas
mais « Aie confiance, ma fille, tes péchés te sont remis (1) ». Tu as entendu
:
cite donc en toi l'humilité qui est le principe de tous biens et qui obtient
des couronnes nombreuses à celui qui s'y applique selon la parole du
Seigneur. « Heureux les humbles d'esprit (2) ». C'est un sacrifice qu'on
lui offre l'humilité, car le cœur contrit est une victime offerte à Dieu
Voilà la vertu qui est le principe des bonnes œuvres. Comme les bonnes
œuvres sont elles-mêmes le principe de la sagesse, et que l'orgueil est le
principe du péché, l'humilité est de même le principe des bonnes œuvres
et du bien. Nous en avons la constatation par le pharisien et le publicain :
l'un par son orgueil perdit tous les biens qu'il avait, et l'autre par son
humilité recueillit des fruits qui n'étaient pas à lui. Puisque tu sais que
l'orgueil est la racine et la source de tous les maux, applique-lui le remède
qui lui convient, c'est-à-dire l'humilité. Car si tu établis l'humilité comme
fondement de ton édifice, tu pourras édifier sur elle le bien que tu vou-
dras, (fol. tu n'as pas cette
187, b) Mais si base, aucune de tes bonnes
œuvres ne sera ne subsistera, car le jeûne, la pureté, la miséri-
solide et
corde et autres bonnes œuvres ne reçoivent leur achèvement que de l'hu-
milité. Fuis l'orgueil, car c'est un vice pernicieux crains Dieu à qui appar- ;
tient la grandeur, qui est glorieux et puissant, et sois humble d'une humi-
lité véritable. Que ta mise soit modeste, ton teint pâle et ton àme humiliée,
car de même que la force du vin est brisée par l'eau, ainsi l'orgueil est
brisé et l'àme acquiert de la valeur par l'humilité. Humilie-toi pour que
tu sois élevé. L'orgueil est la source de tous les maux et l'humilité est le
principe de tout bien. L'humilité est tellement sublime que le Seigneur
s'esthumilié afin de nous former selon sa ressemblance. C'est ainsi qu'il
dit « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur (2) ». Il a
:
placé devant toi plusieurs chemins pour arriver au salut, afin que le che-
min du ciel fût plus facile pour toi. S'il n'avait mis à ta disposition qu'un
seul chemin, tu dirais peut-être : Je ne puis pas le suivre. C'est pour cette
raison qu'il a établi des voies diverses d'après les différentes sortes de
bonnes œuvres, afin que le chemin du salut soit facile pour toi. Si tu as la
conscience chargée de nombreux péchés, dis seulement : t J'ai péché ».
triste, il gémit et il obtint ainsi que Dieu revînt sur le châtiment qu'il lui
préparait à cause de son péché. Ceux qui se lamentent sur les morts ne se
laissent accabler par aucune douleur ni aucun désir pendant le temps du
deuil, car leur esprit est ab.sorbé dans les gémissements; de même, si tu
pleures véritablement ton péché, tu ne seras vaincu par aucune affection
mondaine. Si tu veux être consolé, lamente-toi, car c'est Dieu qui est le
Consolateur. Quand même les douleurs pleuvraient sur toi de tous côtés,
elles n'auront pas de pouvoir sur toi parce que les consolations de Dieu
sont plus grandes que les souffrances. Le troisième moyen est de maîtri-
ser la colère et de pratiquer la douceur afin d'obtenir la bénédiction et la
couronne accordées à ceux qui sont doux. Garde-toi de perdre la patience,
le support d'autrui et la douceur surtout pour une cause futile. Si par
exemple tu t'emportes lorsque ton serviteur perd quelque chose, renverse
de l'huile ou casse un objet, tu perds ta bénédiction et ta récompense. Si
l'on t'excite à la colère, songe à Dieu (fol. 188, a) le Très-Haut, brise l'ar-
deur de ton courroux et sois patient tu obtiendras ainsi la couronne du
:
fois lui pardonnerai-je? » Il crut parler d'un acte de haute vertu et du de-
gré suprême auquel on puisse atteindre en disant « Lui pardonnerai-je
:
Béni et Très-Haut et il lui répondit « Pas sept fois, mais soixante-dix fois
:
sept fois (1) ». Songe à la miséricorde ineffable de Dieu, garde les comman-
dements et reçois les conseils du Seigneur qui a dit t Ne t'élève pas toi-
:
malheureuse par tous les moyens, mais surtout par la langue et la bouche,
parce qu'il n'y a rien qui contribue à nous perdre et à nous faire tomber
1) Jlatli.. wiii.
UNE VERSION ARABE d'UNE HOMÉLIE SUR UA PÉNITENCE. 263
dit 1 II vaut mieux trébucher sur la terre que de trébucher par la lan-
:
gue », car celui qui fait un faux pas sur le sol ne blesse que son corps,
mais celui qui trébuclu; par la langue perd à la fois son corps et son âme.
Celui qui prie et gémit ne demande qu'une chose C'est d'être préservé
:
L'épée ne fait pas tant de mal que la langue, car l'épée ne tue que le
corps, tandis que la langue tue à la fois l'âme et le corps. Rejette loin de
toi l'orgueil et choisis la simplicité, la bonté et la continence. Occupe ton
intelligence ; mais ne fais rien de ce qui excite la colère de Dieu. Ne t'en-
orgueillis point lorsque tu auras fait quelque bonne action, car c'est là
un des dangers contre lesquels nous avons à lutter. Prends gar Je, malheu-
reux, de ne pas mépriser Dieu par tes désobéissances. L'homme bon loue
et glorifie Dieu, et de même le pécheur le méprise. Éloigne-toi du mal et
assure-toi une récompense céleste. Mets ta confiance en Dieu et espère
les biens durables qui ne passeront point. Tu dois fixer ton regard sur
cette gloire éternelle et fuir la gloire du monde qui perd l'homme. Que
les louanges des hommes ne t'élèvent pas et que leurs reproches ne t'ef-
fraient pas. Eloigne-toi du tumulte et des affaires du monde et imite la
conduite de ceux que jeune a exténués. Ressemble-leur, car ce sont
le
ricordieux pour que vous obteniez miséricorde (1) ». Prodigue l'or comme
l'ont prodigué les mages qui l'ont offert en présent, tandis que toi tu ne
donnes même pas un morceau de pain. Ils firent un long voyage et toi tu
ne traverses même pas la rue pour monter chez le Christ malade. Que
dis-je, tu n'as pas à changer de lieu, tu le vois tous les jours à la porte de
l'église; il t'implore et te dit « Aie pitié de moi », et toi tu ne le regardes
:
« Ceux qui aiment le Seigneur haïssent le mal ». Puis donc que tu sais
que l'aumône est la première des bonnes œuvres, celle qui ouvre aux
hommes les portesdu ciel, choisis-toi un intercesseur, et quand même tu
aurais de nombreux péchés, ne crains pas il n'est pas un habitant des
;
cieux qui te dû à
fera opposition, mais tu monteras recevoir ce qui est
ta charité et le messager céleste aura à la main l'engagement écrit par
le Seigneur lui-même c'est cette parole qu'il a prononcée
: « Tout ce
:
que vous avez fait à l'un de ces malheureux, c'est à moi-même que vous
l'avez fait (2) ». Sache que le Seigneur demande à chacun des œuvres
conformes à la foi, et une foi conforme aux œuvres, (fol. 189, b) Veille sur
toi pour que l'ennemi ne trouve point en toi de point vulnérable. Prie
Dieu qu'il te donne son secours et qu'il te fasse connaître comment tu dois
éviter les pensées mauvaises. Tu as entendu cette parole du Seigneur
Christ « Que celui qui veut être mon disciple se renonce à soi-même (3) »
:
XOTTTOJV £V TOÎÇ uIoSGlV AvTlVo'oU, /.al TCo'X'Xol TCO AOyW «ÙtoG (I)(pe'Xrj'JVTO
xxl T'^ -pa^s'.. TotouTCd ^s ovTt x'jtC), ècpGovYioev, (î)ç (f" i98 r") -/m
àyôpaiTov ao'j Taç j(_p£taç, y.a.l àvzGTpecps aù6iç stttI T'/jv àvay^côp-ziGiv
(jOu, -/.y.l [/.'/iSevl Pxpoç èxiTiôe'.. Touto '^è (juvsêoûXsufjsv ô ào).ioç, cpOovoiv
aÙToO Tr,q 'ho\)jj,aç vcxl ttïç ckouG'/i; G'/o'krii; -pôç xôv ôsov, -/.al rviç tcov
a'jToO 6 7C0T£ Oau{xa(^d[j.£voç, axEipoç cov t^ç tcoUtiÇ xavoupyiaç (f" 198
v'') Toû £V£fîp£'j(JVTOç, 6 yvcopi^-oç /.al TC£pt'|/-/i[AOç uTCÔ Tciv ôpwvTwv àva-
-/(op-/iTyi'ç. Aià TCoD^ou Se ypdvou cuvTuyojv yi)var/.l, /.al £^ àirporiEÇiaç
7vv£'j[j,a £>.uTC-/i'7£, /.al TO'jç àyyfiXouç xal Toù; àyiou; Trarépaç, tôv xoX'Xoi.
iï-D-KiiTO TCpd^px, /.al [7//1 [jt,V7icr6£l; Ôti 6 6£oç j(_topv]y£'i' ô'jvajxtv toT^ ix'
7:£ix, 7i6£'X7i'7£v Éa'jTOV £1? To pcQij.a (f° 198 V^) TO'j TTOTajxoû pi^l^ai £1;
èêoviOyicTEV aùxô) (xt) àTvoOavsrv, eiç Tsls-'av yapàv tou èyOpoO. "KrjyaTOv
5s £Îç ÉauTOv èlOwv, eXoytTaTo Tr'Xei'ova /.ottov èv x.aK,07ua.O£ia èvoci^a-
c>Oai. IlaXiv o'jv àvey(6pyir7ev i-l xô iV^iov [j.rjvy.r7Tr[pi,ov, x.7,1 t7-(V Oupy.v
àvacppaEaç, wç cisî x,);aiet,v stcI vsjcpro, oûxwç sV,Xa.i£v i/.sxe'jojv xov Oîôv.
TTpoç otùxov 7i;o'X'X3c/«'.i; Trpo; o)(|)£>.£iav dauxiov, /.al "/.pouovxoiv xriv 0'jp7.v,
aOxoç D^eyEV (f'' 199 r"*) [xyi Suva^Oai àvotyEtv, (^£(^or/.x yj'-p ^'l'J^ Xôyov,
£vx £vi(Xi)Xov yvy)C7uoç [;-£xavo7ÎGxt, xott i'T^eysv* £{)C,a'70£ uTrÈp £[j.O'j, "/i-
XX-;, oxt -Àiv TTxp' aùxoTç xtaioc ucpoSpx xal [JÂyxç [7-ovayog. Kxl ÏTZoir,-
(7£V Ô"XoV xov IviaUXOV, £)CX£Vâ); [J!,£XXVOCOV , Xcpl à^£ x-Àiv r/[7.£pxv TOG
Vly.Gjcc, X7]v vu/,xa x'^; âr^iy.q xvacrxxG£co; , T^xêwv >.'Jyvov y.atvôv y.xl
TJtsuzTa;, £67r/.£v £v xaiVYi 5(_'JTpz, -/.al Trco[xaca<; aùxyiv xcp' £(7-ô'pa; £15
'O oï-/.xip[X(ov xal £l£-/i'j;,(ov Gaô;, ô xal xo'j; [3apêapoi»; OsXwv gwO'^-
vai xal £Ïç ÈTviyvwrrtv xV/iO£txç ÈXOstv, Tcpo? gÏ xxx£'pi»yov xov Gojxio'pa
xôJv ^l^uywv. 'EIetitov {AS, xov TZoXky. (7£ TcapaTuixpxvavxa (f" 199 r")
£Îç X,apàv xoO ÈyÔpoî? xal t§où v£xpo:; £Î(j.t. uTvaxouGaç xto syGpw. Su,
0£«7TC0xa, xal xoùç ccGeSeiq xal xoù; àvs'Xsrijy-ova; iXzeïq xal xo'jç xV/intov
£'X££Î'v ouyaGXSti;' oixxsipov [xou xviv xaTTcivioTiv, Tuapx Gol yàp àbûva-
xov O'j^àv, oxi Trapà xov ASviv ^isGxopiciTO'/i -ô ^uyr, [/.ou- 7roiri<70v sIeoç
oxt ypviGxo; £1 £tcI xo ïâiov x'XxTjAa, ô [/.ÉlVov xal xà oùx ovxa (7W{/,axa
£v TV) -riijA^x TTiÇ àva(jTacr£(i)ç £y£ip£t,v. EîTaxourrov [7-ou, X'JpiE, oxi £(;s-
>;i-£v x6 7^v£G[/,a [^ou xal -/î xaXaiTTwpoç (/.ou 4"^5(_"l'. 'EçExàxyi ^à xal xô
gCoi^jA [/.O'j OTTÊp IpLiava, xal oOxs'xi Inyûoi ^-^v xÇ> gw «poêw cuveiVriix-
SiirV/iv £)^(ov x-/)v àv£l7rt<7xiav (f° 199 v") i^cooxotvi'jôv |7,£ GuvxpiêÉvxa
xxl xÇ) Gw TCupl TCpo'Txa^ov xov )^uy_vov xouxov àvaçpGvivai, o'ttwç laêcov
ov av {/.ot yapiGT) x-?i; [3u6g£('j(; [xou ypo'vov xàç Ivxo'Xàç gou x'opwo, xal
xou GoO çpôêou [xv] àiroGxw, àXXà yv/iatcoç oouXeugo) goi xal t^Xeiov /)
Trpo'xépov.
Kal xaùxa stxcov èv x?i vuxxl xyjç àvaGxr.Gsco; 7,cxà oxxi-j^ov ttoX-
268 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Icov, àvc'jTTi t^siv tl vitpGvi X'jyvoç, K.al àvax,a>^'j<]^aç /.où iotov ôti
où>t àvv]<pOvi, Tva'Xiv xeawv stïI 7:poGû)7rov xov /jjptov Tcapsxà'Xsi T^eycuv
Oiôa, y.upi£, ôti àycov yeyove toù cTe<pavo)'OTvai p.£, x,al où TrpofTsVyov
TOÎÇ TTOTiV |a,OU, iVJ[X£VOÇ [/.àXVjV TYj T*^; (7apX,0Ç -^^OVY] (f" 199 V'') TWV
àceêûv T-?i' xo)^5C(J£i ÙTzay^iri^oii. (ftlaoLi oùv, jcûpie, t^où yàp ttzXiv
TTxvTOJV T(i)v ocôv àyy£Xcov y.al oixaiwv, "/.al eî p^ ort (7x.zv^a>.ov r,v,
xal Totç àvOpwTTOiç àv £^o[;.o'Xoyy]'7a[/,v)v, ÔOev oïx,T£ipdv [/,£, iva /.ai cTk-
7.0IJÇ 7rXl^£'J(7a). Nal, 5CUpt£, ^(00TC01-/1C0V [7.£. Kal OUTWÇ Èrl Tp£rç £Ù^9C-
Rai àyal>.ta(7a{;.£voç t^ £>.7t:t5i, ïtjyfyGe tyi t^ç xap^t'aç yoL^^, /.al i'j^aipev
Geoç* xal £>.£y£v ôti àvà^iov o'vTa |X£ x,ai T*flç too x.ogjj.ou ^w^ç, viXÉvi^jaç
tÇ) [jt£y7A(f) TO'JTW /cxl •/.aivoT£'p(o afi^-tidi. O'jTwç (f" 200 r*) ^£ SlX-
aÙTO avo>9£V ôttwç |xyi cêscOri ; )tal outco; Tvâ'Xiv to Q£!.ov tcve'jjxx £V(ox.-/i-
(7£V £V X'JTW, -/.ai £y£V£TO TiràctV ÈTVlCrrjiXOÇ, TX7i:£lV0(ppOVtOV, Xxl TY] £(;q-
176. — r£p(jt)V Ttç £-/,x9yiT0 £iç [xax.pàv £pvip-ov, £iy£ <^£ (juyy£vi/.-/)v,
£i>poii(ya çuvo^ixv /airAwv £tc"^XG£v £t(; tviv £pr;p.ov (7.£t' aÙTtov. 'Hv ^£
£>;/o[X£vr, ÛTTÔ ToO ^laêùXo'j. Rai ÈiÔo'jTa £tç t'Àv Oupav toO yÉpovTOç
£1|JlI, /xl £JX£'.V£ TTpO; ailTOV. no>,£[X7l6£lç Si Ô y£pWV £7r£(7£V £t(; aÙTVl'v.
^Hv ^£ Ti; «Xko^ ocvxybi^-fi'vhç /x07f|7.£voç sic Ta /xTw [X£pr,, y.al èy£-
[Xi^£ TO pau/aXiov ui^xtoç, /al £i; tviv oipav toO çay£Î'v £<yTp£^^£To /al,
/xt' otx.ovo[J!.iav 6c0'j, £tn:£V £v éauTÛ* E{(T£pj(_o[;.ai £Ï(; tyiv Ipyifxov /al
àvayy£>.w tû y£povTt. Rai àvacTaç, £7:op£û9ïi. '04'''aç oè y£V0{A£V7iç,
£/oipi.r[6Yi et; Upov ^aifAo'vojv /axa tviv ôi^o'v. Rxi vi/ou(7£v sv t^ vu/tI
TÛV (f" 200 V*) (^aifJLOVWV 7;£yoWoV OTI T-^ VU/tI TXUT'/], £ppî<|/a[J!,cV
TÔv àva)ç_wpYiTviv £lç 7ropv£lxv. Rai à/oucaç è'Xuu"/) Ôti , /al é'XOwv iyyuç
ToO yÉppvToç eOp£v a'jTov CTuyvôv, x.ai l£'y£i aÙTtV Tl tvoivÎcw, àêba.
HISTOIRES DES SOLITAIRES IXiVPTIEXS. 200
oTt ysai^oj [/.ou tù pau/.z'Xiov uôaTOç /.xl £'-; t-/iv (opav to'j «pay^tv Cirps-
)'.z;>>iôv [J.01» cxpÉcpSTai, èyto f^è xi xoi-zicft), oxi T'/iv vux.ra rauT/iV tté-
TîTwxa sîç TTOûveiav. 'O ^£ etiTEV Kàyw £(/.aOov. Rat Ae'ysi aÙTcu' 7:0»;
ol^aq; Rai etTrev aÙTor Roi{/.(è[X£vo; Yj[;//iv £v toj Upôi, /.al rysiurnx twv
^ati/.ovwv >vaXoûvTiov ivepl coG. Rai ei^ev ô yspcov 'Iboù /.àyw iz^i^yr^-
[7,ai £tç Tov xocp-ov. 'O §£ xapsKrAei aÙTOv 7>£'ya>v' Mr, (i'° 200 v''j
svOev tooto yàp çi)vàvTVi|/.à ècxt too ij^^où. 'O oà à/.ou(7aç a'jTou
ÛTTTÉaSlVSV £7riT£lVtOV TT,"»' TCrAlTEiav auTOU [ASTa Oa'/.pUOJV, É'wÇ Ci'J TiXOev
7l);6£ [JLExà xavxoç ToO oi/tou aùxo'j SIC xo xotvoêtov, xal £^ £V£p-
y£iaç xoO xovvipo'j, é'^ecs [/.exà yuvaix,oç 6 ^ixx,ovoi;, y.al yéyove irccGtv
(f° 201 r'') aicy^uvTî. 'AirviXOsv Se irpoç xiva àyaxvixov aùxoD yÉpovxa
ULE (or^s (côvxa x.al j/,vi àvayy£i"X"/i; xtvi. Rai £t(7£lOcov £Ïi: x*ov Gxoxiav
£X£tV/",v [7-£X£vo-/ic»£V £^ àV/iO£ia;. Rocl [X£xà /_povov xivà, où/, àvsêrj xo
>c,al èXôovxeç £ç/iv£yx.av aùxôv i-^c xoù xottou où -^v, xal •/lù'çaxo xal âveêvi
xo ùStop, xal 01 (jXav^aXtdôîvxEç (t" 201 r'') Tuoxà ttoT^Xoj [/.alXov wos-
}^-/îô"^<îav £7il x-^ [;.£xavoia aùxoO, xal Èôd^acav xov Ôeov.
aùxcov. Rai (î)ç àiT'fl'Xôsv ô £iç àiro xoo évôç, £îr£G£v elç TTopvetav. 'EXOcov
Où/C sp^O[/ai. Rai TrapsJcaXsi aÙTOv Xéycov (f" 201 V*) Aiaxi, aSe^cpé
{7,ou; 'O ^£ eÎTUcV "Oxi àxsT^OovTo; <70u à-rt' £[jt.ou, s'TTsaa eiç Tcopveiav.
Rai Qé^wv /.spo TiGa,!. aùxôv 6 àSeT^cpôç aÙTOu, '/ip^aTO léyeiv aùrÇ)*
Ràyù) ô)ç aTCYiXBov àxo aoo, o'jtwç (aoi yéyovsv, àAX' aytojAsv [j.£Tavovi'-
Torç yépouci, To <7U[;.êàv aùroK, y.al £^wx.av aÙTOiç ÈvroT^àç toi) [/.Exa-
voTJGat, -/.al 6 eL;; uTCÈp tou aXT^ou [v-etevosi wç xal aùxôç àjxapTvîcaç.
'lowv 6q ô Gso; tùv xotcov ttiÇ OLyxiz'riç olxjzou, dço) okiyoiv vîf;-£pàjv
icpavÉpoxjEV £vl TÙJv yEpovTwv oTi Sià TTiV TzoWry àyaTïviv toO |j.yi à[/.ap-
180. — 'HaÔs tcot£ à(^£lçoç irpdç Tiva yÉpovxa, y.al eItvev aùxû-
ÔTi à^filçoç [j-ou xapa'XoEt [X£ à7t£pj(^6[;.£VOÇ wi^e xà-zCEi, xal 9>.{€o[j.a'..
Rai 7rap£/.à);£i aùrov 6 yepwv 'XÉywv BxcTa^ov tôv â^ET^cpdv gou, xal
d OeÔç p>.£7rojv TO Ipyov T-fiç i>iïo^.ovrjq coo, cpÉpEt aÙTOV, où yàp p!.£Tà
p.à);Xov T'^ ypTTTTOTViTt îpspEiç aÙTov, xal yàp 6 ÔeÔç T/V-wv, tyi xapa-
xV/fcei çs'pE'. Toùç àvôpwTCOuç. Rai ^iviyvfcraTO lÉywv* "Oti T|(7av £v 0vi-
êaioi Suo ào£'X<pol, xal ô eIç 7ro'X£[j(,yiO£l; Etç xopvEiav, £X£yE tû àUor
Tirayto £tç tov xd<7[j.ov. 'O ^£ à).'Xoç Ê'x'XatE "kéyiùV Oùx àcpài <7£,
a^E^ipÉ ij.oi», à-TET^GEiv, xal aTToXÉcrai. (f' 202 r") tov xottov cou xal t'/iv
71 £)^6£ [/.et' £tJ,0'J, xal -Kxku UTtOGTpÉcpO) JJ,£Tà COU, Y) àTTOXlICOV [X£ Xal
TaOxa. Rai eIttev aÙTôî 6 yÉpoiV "Y7ray£ [/.et' aÙToiï xal 6 Ôeoç, ôià
TOV XOTCOV (jou, oùx à^tsi aÙTov 7U£<T£tv. Rai àvacTotVTSÇ vjlOov Etç T-^v
oIxoujjle'vviv, xal wç fçpôaaav ttiv xio|j//iv, tSwv ô Geo; tov xottov aÙTOu,
'ÀpE TÔV 7vo'X£[/,ov £x ToD à^£)^(^oi} aÙTOu. Rai T^syEi aÙTw* "Ay (oy.Ev
Tcaliv Etç T-flv epYijj.ov, a(^£Acp£, ii^où vd[7,i(70v ÔTt •/ifAapTViiîa, ti Ixsp^Tica
TCpd; Ttva yEpovTa 'XÉywv "Oti oî ^ùo oc^eT^ooI exeTvo!, jj.et' aAX'flXwv
£(ptov7ic£v aÙToù»;. Rai ote 'o'^ï sylvs-o eO'/ixe i|;iaOtov toTç oùo à.oi'k-
«poî'ç, xal £(jx£7iac£v aÙTOÙ; tiç sv <7Tpw[7,a TvEyiov 'Oti Ta TEXva toù
HISTOIIIES DKS SOLITAIRES ÉGYPTIENS. 271
puTrapoç >.oytc[xdç. Aéysi, aù-w 6 ylpwv "Oti o); ÛeAei -/i p.r,T-op y-iro-
ya,>.ax,Ti<jat tÔ ^xt^tov éocurviç ay,iXka.v ^xklii sic tov [ma^h^ aÙT^ç -/.al
£p)(_£Tai To (f 202 v") Tuai^iov Tô sOei Orilacai y.7.1 àirô t/i; TCixpia;
•fl (SV.iXka., 71V coçeT^^^ov [îaTvXeiv. Rai elTcev ô yépwV TtiV pv)[;.r,v toO O'/va-
183. — 'O aÙToç YipwTViGÊV al'Xov ys'povTa TC£pl toO aÙTOu >.oyi'7-
fAO'j. Roù Xs'yEt. aÙTw 6 yÉpwv 'Eyw oÙ(^£-ot£ é7ro'X£p.-/ÎÔ-/iv eïç Trpàyp.a
TOUTO 6 àvSpWTCOÇ TOG G£00, 'XoiTTOV £y£tpO'J JJ,£Tavd*/lC70V aÙToi, l'va EITC-/1
(701 T71V (^uvajy.iv toO 'Xdyou. (f. 202 v'') 'Av£CT-/i oOv ô ài^eXçô; /.al
7)X6£ Tcpcx; TOV ylpovTa /.al â'êaXsv aÙTw [ASTCcvotav lÉytoV Suyj^^wovicov
(pd;.
7rzvT0T£ loytGfAo'; (jlou £iç T7;V '7i:opv£iav IctIv, x.at où/. acpÎEt [i£ ava-
Tua-^vai [xiav wpav, xal 6l(ê£Taî [aou -/] "l^u^vî. 'O oe eîttev aÙTÛ'
"ÛTav 01 Sixi^.o^iq aizd^oiGi Toù; loyi(î[J.oùç (f. 203 r^) [X'h GuXkcd'fiariÇ,
cav, Tivà ^£ aÙTÔiv où>c ié'ixcavTO, oCkV ol OeXovTfiç stuecov (X£t' aÙTôiv,
ouv xoiYicTd) ÔTi à(70£V/iç £Î[J.t, /.al TO TvâGoç vi/tà [xe; 'O oà £ir£v auTw'
aÙTOLç, àVA' àvàcTa £u^ai, /.al [izl£ p.£Tavoiav 'XÉywv 'Xil toù Oeou
272 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
sXs'/icrôv u.e. EIttev oùv aùrS) 6 à^eT^cpoç* (f. 203 r'') 'l^cj [^.sT^jtôj,
àêêâ, /.al où/, ïari p-oi /.aTzvuçtç èv tyî /.apSia [/.ou, oti oùx, ot^a t-^v
OuTioç /.al •^[Jt.£Î(;, /.àv où/. oioa[;.£V tùjv p-/i[j.àTwv tviv ^'Jvaj;.tv, wv Aa-
Tvoo'jLSV, àlV oî ^ai[/.ov£ç àxouovT£ç cpôé^fp àvayojpoOcriv.
£gtIv, làv oùv GTZCf.p'fi zlç '^jv.âç, /.aï, y:}] TTEiOopievot aùxâ à7Voppt(|/w[/,£v
àii/'/i/.a[j.£v T*/iv àyy£'Xiy."/iv xa^iv, /.al •/iX6o[/,£v sic ttiv y.y.ix^x^Giy.v TaÙT7,v,
/.al [7.£Tà xaùxa £iç "Op /.al si; -/Jj\c/.<j\.-^ ^iVko^.îv Ù7ray£'.v ; £^£lOo)[7.£v
xotç Sùo eTTic'/iç £^î(^oxo apxoç xal uotop, r,i7av oè /.al tvi £Ï^£a ô{/,0'.0!,.
Kal ox£ èTrV/ipcoÔïi o xaipo,; t-^ç ;j.£xavoiaç, È^'^XOov, /.al sî^ov oî tc«x£-
OEÇ xôv £va vT^copov /.al cxuyvov xzvu, xov ^à à>v>,ov £Ù6aAr, /.al çpai^pôv,
xal ÈOaùw-acav, ô'xi xal xpo^'/jv imariq ilâp-êavov: Kal -opcoxviGav xov
Gou •
'O ^£ £<p"/i* Ta xaxà à Ituoitigo,, xxl t"/iv xoXaGiv eÎç viv £[;.£Xlov
à7î£"XG£Îv £>.oyi.*C6[j.riV, xal àxô xoù «pdêou, £Xo7.>.'40-/i xo ogtoîjv {xou xyî
Gaoxî ij.ou. 'HpcoxTjGav ^è xal xov «Xkow Kal au xi èloyi(^o'j Iv t'ô xap-
Siy. GOU £Îç xô xelXlov gou; 'O cU £<p'/)' Tû Oew £Ù^api'Gxouv oxi £^£''-
};£Xo' [XE à-rro x-^ç (P 204 r'') àxaOapGtaç xoù xog^lou xal x9,ç xoT^xgecoç,
xal -riyo-yé u.z eîç xviv àyy£7^txyiv xaùxTiv xoltxeiav xal u.vn[7.ov£Ùcov xoO
Geou £Ù<ppaiv6[Xïiv. Kal £i7;ov oî y£povx£;* "Oxi ima-oç 'h [xsxavo'.a xtôv
187. — réptov xi; T,v £V Sx'flXEi, xal £[/,7r£Gcov £tç aGÔévEiav [Ji.£-
IIISTOIRKS DKS SOLITAIRES KfiVI'TIKXS. 273
civ, ï\zyiv' 'YTcayco stç Al'yuTVTOv, ïvx [x"/i TrapaX'jo) Toùç àosAi/oo;.
Rai XÉysi aÙTo> ô àé'é'àç Mto^jcrviç* M'/) à-ê'lOr,ç, èirel elq 7wOpV£iy.v
£^£iç TZ-sTSiv, 'O f^è luTC-ziOslç è'isysv 'AxéGave to 'JoJp-a jaou /.al TaCiTîc
|7.oi "kévHçl AtttîIOs O'jv etç AtyuTïTOV, x.al ocx.ouTavTs; oî àvOpwTuoi TuoXXà
Toi yspovTu (f° ^04 r'') Msxà §è ypovov [xi/.pôv 'jytzvaç, stcsgs [xet'
aijTYiç 5cal £V yaGTpi ï\y.^v). Ol f^à avOpioTCOi sIttov aùrvi* IloOev toOto;
'H ^è £i7tev 'Atïo to'j yÉpovTOç. Rocl où/, £TCt'7':£U'jav aÙTvi. 'O r^à
xal sIttev toïç à^E'X'poî'ç" BXsTïETe to xaioiov toOto; uloç t'oç Tuapa/.o'^ç
scTiv, àG<paXi^£crO£ oùv éauToùç, âS£7.cpol, ô'ti tic, to y/ipaç [;,oi» touto
£TC0r/i(7a, àXlà £'j^a(jO£ ûxàp è'j.oCî. Rai à7r£'X0cbv stç to X£>>>.iov aÙToO
(f° 204 V**) ïScckf^ ^^yji^ '^'^1? Tcpa)T-/iç aÙTou Èpyadîaç.
188. — 'ASe'Xcpoç Tiç £ir£tpa.G67i ûtco toO ^a,i[xovoç T'^ç T^opvsiaç
[7.£vou xal [/,?) -/iTTViOevTOÇ, ô Oeo; [^XaTïtov aÙToo tov /.aXôv àywva, èya-
pi^aTO aÙTw fy.7ix.STt TCUpo>(7iv £j(^£tv Gapy.tK,viv.
/.aT' £V£py£iav tou SaTavà, yuv/i àrrsp.vo? à/.o'u(ja<7a vrspl aÙTOo, £>.£y£
T^iXç, v£coTepoiç" (f** 204 v^'). T'' G£>>£T£ |xoi SoOvai, xal x.aTaêaX'Xto tÔv
écTTÉpaç, r,lB£v £-1 t-/iv y.iXk'x» aÙToG wç Ttlavcop-Év/], /.al /.pouaàcrrjÇ aù-
Tviç £^-^)^.9£v. Rai îàwv aÙTTiv iTOL^ôiybri 7^£ywv Ilôiç w^£ TrapayÉyovaç;
H Ss çpYict ySkixiouay.' Tïkcc^oi^A^'fi rilBov (5<îe. Rai cr7:)^aYyvic6£lç,
îl(7-/îv£y/.£v aÙT'/jv £i; TÔ OLuki^ io\ , /.al £ta£>.Ôcbv eï; t'/jv /.eXXav aÙToG
£/,l£t,(7£V. Rai ii^où VI àO>.ia £/.pa^£ Ifi'youca* 'Aêêx, Ta Ovipta i7,î xaTa-
TpcôyoKGtv. O §£ Traliv TapayGslç, /.al to /.ptfjia to'j 6£0u <poê7]0£l;,
7.'j~ry ÏGio. Hp^aro ^ï o r^ia^oXo; y.aTaTO^£J£iv (f'^ 205 r") aÙTOv se;
OKIEiNT CHRÉTIEN. 18
274 REVUE DE L'ORlENt CHRÉTIEN.
Û7r£pêo>/lv T-^ç xupwcewç T'^ç crap/.o'ç. Rai oûtioç tuoiûv â'coç Tupwl,
xTai' Mvj àxoot6(77]ç x,ax,ùv àvTl /,a/.oS. Rai xoi'/{aaç sùyvjv •/îy£tpev
Suvéé^Ti oà aÙTOV oiaêvivat £tç /.cojxviv Tivà t'^^ AîyuxTOu, xal i^wv
ÔuyaTspa UpÉwç tûv 'EX>.vivwv, 7)yàxvi(j£v aÙT-^v x.al £lx£v tÇ> xaTpl
atJT'^;* Adç [xot aÙTr;V elq yuvaïj^a. 'O r^è àxo/.piOfilç (f. 205 v") eIxev
aÙToJ* Où Sijva{/.ai Soûvai cot aÙT'/)v, Èàv [/.v; p.y.Gw xapà toG 6eoO
(JLOu. Rai xopEuOelç xpoç tov ^aijj.ova, £lx£v aÙToj" 'iSoù ti; [xovaj^oç
7)XGe 6£>.(ov T'Àiv BuyaTÉpa [j.ou, fîcoGto aùxviv aÙTw ; Rai àxoz-piÔelç 6
^at|xcov £ÎX£V 'Eàv àpvE^Tai tov ôsôv aÙTOÛ, xal to [jaxTt(7[/,a, zal
TO kTzxyytk^x tou [jLOvaj^ou, èptoTTiGOV aÙTo'v. Rai ÈXGwv ô Up£Ùç eIxev
£^£XGoOcrav àxo tou arô^j^xTOc, aÙTOù xal àvaxT7.c»av £Îç tov oùpavo'v.
Rai xop£uG£lç 6 l£p£Ùç xpôç TOV ^aiaova, £ixev aÙTco- 'looù 'Juv£G£to
(f. 205 v^) aÙToJ T'/iv GuyaTfipa cou £i<; yuvaî'xa, ô yàp Htoç aÙTOu
oùx àx£(JTVi àx' aÙTOu, àXX' £Tt [iioYiGfiî' aÙTÛ. Rai llGcov 6 t£p£Ù<;
£îx£V aÙTÛ* Où ^uvay.at, ^oùvat goi aÙTviv, o yàp GeÔç cou PotjGeI coi,
xal oùx àx£CT'/i àxû cou. TaÙTa ^£ àxoùcaç 6 à.où.ooç £ix£v £v éauTÛ*
K.a.1 sïç éauTÔv èlOcov, ^i£V7i<]/ev, '/.où s^'flMisv sic t'/iv £pY,[7.ov —po;
[j,£yav YspovTa, /.al 5iyiyr,<7XTO aÙTw to Tkpâyjxa. Kal y—ox-pi^isl? ô
yspwv sIttev aùxo)" KàOicov [aet' è|/.oO sîç to CTTïiT^aiov, y.al v^o'axe'JTOv
Tpeiç éê^o(/,àSa<; (e'jyàpioc, y.àyoj 7rapay.aXw tov 6eov ÛTuèp co-j. Ry.l
6t:6v'/i<7£V ô yepcov (f. 206 r*) Tuepl toO à^£7^(poo, -/.at Trape/.àXsGe tôv
Osôv "kéycaV Aéopt-at x'jpis, yxpiGOii (jloi tyiv <|'i»^"/iv xaur/iv, /.al oÉ^at
'O Ss àxO'/tpiOfilç £l7V£V Ei^OV T-/1V '7r£ptCT£pàv (f. 206 r^) £yyÙ? TTjÇ
TYiv TuepiTTEpàv oTi ti^Ge /tal ïax'f] £7riv(j> ttiç y.EcpaV^i; |xou, y.al £^£-
Kal à7ïoy.pi6£l(; 6 àoeXf^Qq £l77£v' 'I^où âxo tou vOv £(70[/,at [/.£Tà coO,
191. — "lE.'kzjé xiç, Tiov 07]êa{a)v ygpovTcov oTt iyco y,|j.*/iv T£y,vov
Upéwç Tùiv 'EXXvi'vwv. Miy.poç oùv uTCapywv (f. 206 v*) £îcaÔYi'[/,7iv y.al
77oX£[/,ou(; , y.y.\ tzqXKti'j £y.^uGtv alp-.àTcov î7rotï)Ga xal r,'XOov tou àvxy-
y£Î"Xai GOi. Kal el^ev aÙToJ' Oo'gw vpovco toùto £7roi*/iGa^ ; 'O ^è £l7:£v
Kai î^où oiXkQç 7irûO(>s/.uv£t aÙTw, y.cd T^sysi aÙTÛ* Kal où (f. 206 V**)
TrdOsv spx'^j 'AiroxpiÔstç Sa ô Sat[Atov £l::£v 'Ev tt^ 6aAàccr, YjJxyiv,
TTOuç à7C£>CT£tva, xal TjXOov ToO àvccvyiTkixi goi. O r^à s-Trev aÙTto'
Rai, tSoù 6 TpÎTOç è'XOwv TTpo(7ex,ùvei aoxÇ). Eittev oè x,al toûto)* Kal
(jÙ TTo'ôev sp'/^v) ;
Rai à^oxpiOelç 6 oaip.wv et^sv Etç ttIvôs t7)V -/.(ôfAviv
eTTOivica, àiToy.Tetvaç tov vujxcpiov /.al t'/jv v'j[/<py!V, x.al -/"/"XOov too àvay-
ystXai (f. 207 r") croi. 'O ^è slxsv IloGatç -/ip-spaiç touto £7vOi-/T7aç;
6-^vai.
IIpo; TouTOtç TiXOsv /.al STepoç Tcpocy.uv^cai aùrû. Eîttev Ss' Iloôsv
xal cù £p5(^'/i; 'O ^£ £i7r£V 'Ev xr, èprip-to r,[j.viv i^où T£<7«7apaxovTa £Trj,
77ol£[7-cov TTpôç £va ^.ovctyrov, xal TVjv vùxTa TauTViv xaTÉé'a'Xov aùrov
ToJ Opovw aÙToO XÉytov OTt to [Jt.£ya toûto 7rpày[;.a -^^uv/i'O'^ç TroiTjCrai.
Tayp-a twv [xovayôiv. Rai, too 6£0'j £Ù^oxy)c>avTd(; ;j-ou (f. 207 r'') tviv
Garo 6 yÉpcov oûtwç* 'A^E'Xipdi; tiç 7)v £iç tÀc RfAXla, xal '/i^Gev Itt'
•ÎiGeT^ev, 0'jx£ £:ç X£"X1îov eïcayay£tv, xal £c ï^pYi^sv apxov, où^£l; aùxû
extypa, xal à-o xoO G£ptGjjt.oo £p^6[/,£Vov, oùofilç £Îç x'ôv èxxV/jGiav
TrooexpÉTTEXO St' àyàiv/iv wç egxiv IGoç. 'H'XGe ^è [Aiav àîro xoG Glpouç,
xal où^è apxouç £ly£v £lç xo xeHiov aùxou xal gÙv xouxotç (f. 207 v'')
xov 7ûd'X£[/.ov xo'j 7i£tpaG[;.0'j àx' aùxoO, xal Idoù xtç yiXO£ x'/)v Gupav
HISTOIRE DES SOLITAIRFCS ÉfiYPTIKNS. 277
à^sX^oç /.lauiv xal llysiv Rupis, oùx yi[xriv a^io; OA'.^yr,vai [7,',/.pov
àSeT^cpoi xai àveivauov eîç rà /.eXlia aùxtov xai etç r/iv èxxV/rrîav.
y.oà elTuov ocÙToi" OtTiç KapTepsTç wSs, àêêà, ÛTToy.évojv tôv -/.ôttov toCItov;
Rai elTTSv ô ys'ptoV "OXoç 6 ypovoç tov) /.éirou [xo'j oO ttoiw ojoe o'jttw
194. — EItïsv yepwv ôti oî àpyaToi oO (f. 207 V*^) Ta/ewç [aste-
êatVOV SX, TO'J TOTVOU aÙTWV, SX.TOÇ TCÔV TpiCOV TrpOCyiJ-aXOiV TOUTWV
'Eav Tiç £up£6-ln eycov Tivà 'Xu7rou;x£vov x.ax' aÙToO, xal xavxa Tcoioiv tx
TTpoç GfipaxEÎav aÙToO [;//i ^uvocTai aÙTOV p.Exa^a'XEÎ'v, v) TCzXtv, £zv
yÉpcoV ''Yiraye, (pays, uie, xoi{/.àJ* {xovov toO y.£X>.tou crou [ati axoTTïii;,
£Î^WÇ OTt V) ÛTCOaOV/l TO'J y.îXkirj\j cpÉpst tÔv [XOVayOV £IÇ TTIV TZÇ,IV aÙTOO.
Kal wç ÈTTor/iTE rpsïç "ôjxÉpaç (f. 208 r*) yi-/.7i^iaG£V, xal £Ùpwv [Jî.i/.px
Ga'X>.ia, ïayim'J aOrà, y,ai xx'Xtv t'^ sqtîç rip<;xTO Tr>.£/.£i.v yJjToi' y.oà
TTEWicGaç, £i7r£V 'I^où xXky. \JAX^x (joXkicc dal, r:oir,G(à ySjzx y.x\ ÈdO-'w.
O'jTCo? IcrGco). Rai w; àvÉyvw "kéyzi' IIoiô [/.ou xoùç [/.ix.poùç t|^aX[/.oùç,
•/,al [X£Tà à[Jt.£pt[7,vîa; £G6t(o. Rai outo); xaTa [/A/.pov 7rpo£/.07UT£v, toO
Ofou (jUV£pyo'jvTo; aÙTw, £w^ O'j '/iXOev de, t'/jv Tàc;iv xOtoO. Rai Ozp<7oc
[/-ou; Rai àTC£/.pi6vi* ôti où/ £t6pa/.xç àxp!.-/iv oute ttîv s>.tci(^o[jl£v/iv
àvxTrauaiv, oute ttiv £cro[/.£V/iv (f. 208 r*') Y.6\yav^. Ei yàp txutx
àxpi^àiç Éwpa/.XÇ, £t TX.wT^VlVaoV £y£[A£V TO XSXT^IOV TOU, C0(7T£ £(o; Tpa-
'Aé'paàf/. s'y cl (X£Txvo-^aai opwv txç owpfiàç tou Ôeou Taç u.£yx"Xx(;, àtoTi
Tat y.al 9Xiêo7,ai. Alye-. auTÔÎ ô yeptov Su x.aGou £tç to zsT^Xiov tou,
y.xi aÙTol Tzxkiv é'ovovTai. "HTTrep yàp v) ovo; sàv •/) o£^£[;.£Vïi xocl ô
TZGi'koi; a'jTïiç (7y.ipTa w^£ y.xy.zX y.xi ôttou 5' av zTCspy/iTai Trpoç ttiV
(/.viTÉpoc (f. 208 v") aÙTOU à'py£Tai, outwç y.al oî loyi'raol tou ^là tov
Tou û^aToç. Rai touto eîttwv IcTpaçyi, y.al ()£wp£Î tivk àxolouôouvTa
y.al Couvai goi tov [xicOo'v. Rai touto ày-oucaç 6 yiptov, £u(];uy^oç
TOVTe.
200. — "EXsyov ol TraT£p£ç* 'Eàv (7up!,ê-^ «rot 7r£ipa(7[/.o; £V tÇ)
TOTTcp 07U0U oiy-eTç, [/.vi y-aTaT^iTr'/iç tov tottov iv tw y.aipw tou uEipaT-
Tat ri àvaywpïic'ç o'ou y.al £v y.aipû sîprivvi;, ôtcoji; [v.vios toi'ç xaTOi-
£v TCO [j.r, £y£iv [/.£ Ti 7roT£ [j.£Ta Tivo?, 7raÛ£TaL àir' £[i.ou TO 7ira6oç.
'E^eXOwv ouv, <oy.-/icr£V £v (f° 209 r*) CTZ'rfkoLUù |xo'voç. 'Ev {Xià ^£ TÔiv
£Ô-fly.£, x.al xzliv scTpacp-n. Rai Ou[7.coO£l;, £f^pâ^aTO aÙTOU y,al ïySkanev
aÙTo. Eî^ éauTÔv r^È iXôwv, £yvw oti ÈVEivatyOïi utco tou àatp.ovoç,
eiç TO y.otvoêiov. rTavTayou yàp, àywvoç Xpe'.a î'-^'-l ÛTroiJ-ov^; y,al t'^ç
TOU 6£ou poTiBsia;. Rai àvacTaç u7k£GTp£<];£V zlq tov totcov aÙTOU.
où^àv £py3c(^o{Jt.ai [^.ovayou, àXk' £v àjJL£'X£ia sip.l ÈcOitov, (f" 209 r'')
TToXlri £Î[j.l, [y.£T£pyo|j.£voç à-TTo ê'pyou Eiç l'pyov y.al àîuo >.oyt'7{7.wv £iç
IIISTOinKS DKS SoLITAIflMS lÔdYI'TlKNS, 270
ôiç 6x1 v^^jOLq 'AvT(6vtoç £TCoi£i Tz [/.eyocXa sîç xo opoç, /.-xl TCiçxôOfo
ôxi xaôïijy.EVOç £V xo) x.£7^>.''o) otà xo ovo[/.a, xo'j Oso"!» xal x-/ipwv xv/
iocuxoS cuvtiSviGiv, eûpi'jx.*/) x,ai aùxoç £Î(; xov xoxov xoO à^^a 'Avxcoviou.
20lî. — 'HptoxviOv) y£ptov TTÛç r5^£i TTCOu^aTov àosT^çpôv p//] nK%vBy.\i-
(jX.otiteî'v xoÙç xuvaç, xoùç Onpsuovxaç (f. 209 v") xoùç T^aywo'j;, y.aOz-
7?£p £tç £Ç aùxwv £ojpaK,W(; xov Tiayo^ôv £Tt:ifUco/.£i £toç oj (pOàrjYj ij/r,
ÈtxTiro^tcrÔelç, o'. §£ XoittoI ôpcoGi |/,dvov xov "/.uva xov e7n,otwx,ovxa, x.y.l
xcov, [;//ix£ xwv xp-/i(/,vôv xal ùXwv xa- /.Évxpwv cppovxîi^cov. Oûxw; x.al
G£vxa.
206. — El-£V yÉpcov 'H xsX'Xa xoO f^.ova^oo è'cxiv vî y.z[/,'.voç Baê'j-
"Xtovoç, OTCou ot xp£Îç Tuau^Eç XÔV uîov xo'j Oeo'j £Ûpov, /.ocl ô crxij'Xoi; xt;;
207. — 'AfΣX(p0Ç £p!,£tV£V £VV£a (f. 210 F*) £XV1 7v0l£JJ!.0U[J!.£V0ç £Ç£X-
0£tv ccttÔ /.oivoê^io'j /C7.1 xaG' -/ipLEpy.v 7)xoi[j.a(^£ xo [y/ziltoxapiov aùxoO
ïvx £^£X9vi, xxl wç £y£V£XO 6<]^£, £X£y£V £v éauxw' A'jpiov àvaytopco £•/,
xwv (i)ô£. Kal TTpwtaç £'X£y£ xco XoyiGjj.û' Bia(7oi»7.£0x éauxoùç x.apxcpr,-
rjai, /.al x-/iv c»r)[7.£pov r^ià xov xûpiov. Rxi w; £7uX-/)'pw(7£v £VV£x £xy)
ouxto; tcoiûjv, £x.o'J(pt(7£v 6 Osoç 7ÛXVXX -£lpx(7[J^ôv xTc' a'jxo'j xal xv£7rxy;.
àTï(6>,£'7£ xôv [;,ovx/!.x.àv /.avdva, /.al Oc'lcov px'Xcî'v àp"/;/lv, «^là xrv
280 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
r,|7.V;V TCOT£. Kal oliywpojv, où/. ïaj^Jiv àp^ac6ai (f. 210 r") too [aovo,-
ô>.a TauTa àvacirâirai y.al x.xOapt'ja.i Ta w^£. Rat àva— ecwv -/Ip^aTO
/.o(.[;.à<70ai £7ut TvoUàç •iîp.î'paç. M£Tà ^è (f. 210 V^) TauTa, spysTai
x.al eIttsv aÙTw* Ti OTt sto; toO vuv oùSèv EipyzTco; Kal £ix£v ô v£o'ÎT£poç
Itov tou t:\xxo\ji; to'j (TTpcop-aToç cou xoiei /.aO' r;[j-£pav, xy.l outco
7rpo/.6xT£i TO é'pyov cou xal où/. ôXtyupEÎç. 'O r^è à/.oùcaç Èttoîticïv
ouTcoç, /.al £v oXîytp )(_pdvw £/.a9apic6'/i to ywpîov. Oùtwç oùv /.al cù,
ao£'Xcp£, xy.T^ ôXtyov spyâi^ou xai où/. o'Xtywpsî'ç /.al 6 0£Ôç tti yapiTi
aÙTOû (f. 210 v'') T^aXiv aTroxaQtcTY; c£ £lç t'/iv àpyaiav cou Ta^iv.
'O §£ à^£>.(po<; à/.oucaç, /.al /.aOicaç [;-£B' ÙTrofv.ov^ç Ètûqisi wç i^iSxyH-fi
209. — FÉpcov Tiç viv /.al cuveyoi; £/.axoijTO /.al v^cOsvst. SuvÉêvi
f^s aÙTOv £va èviauTov pn /.a/.wôfivai, xal £ouc(pdp£t ostvtoç /.al £/-lai£,
ÈTul eTïi £vv£a, wcT£ aÙTÔv à77oX£y£c6at r/iv cwT-/iptav aÙTOu, y.al àrd
£ÙXaé'£taç )caT£/iptv£v éxuTov )>,£ywv 'Ajuco'XEca [j.ou t-/iv (j^uy/iv, Ù7ra-yto
£iç Tov /.o'cfAov Trap' w à7îa)Xo'p,yiv. 'A7r£pyop',£'vou (f. 211 r**) 8l aÙTOu,
•/i}.0£ cptovvi aÙToJ /.aTa t-/iv ô^6v 'kéyou'jci.' TauTa Ta Èvvsa styi a
STCEipàcÔviÇ, CTECpaVOt COU "/ICaV, £7:tCTp£<|/0V £IÇ tÔv Tù'tcOV cou, /.al X.OU-
Cpi'Ca) C£ aTTO TÔiV };OytC[JLOÎV. B)i7ï£tÇ OTt où/. £CTl Xa'XoV, à'7r£XTVt^£[V
ei^îoTaç t'Àv -KoXkriv (f. 211 r') aTX./rnv toO yô'povxo;, Tco.pa^^xXîî'v
7Vx)>.lV Ô yspcoV T"^ ÉGTCepCit /.QCTX TO ê'OoÇ, VOUOSTOJV tÔv ZfîcA'pOV /.al
6 yspcov è^uTTViirô-^ xal Troiricri aÙTw Tviv £ijj(^7]'v. 'Etcitïoa'j oùv /.aOe^o-
àvT£(7T"/] T(o >.oyi(7[y.w, )ca.l £[J,£iv£v, TCa"Xiv ^è wyXriO'O xal oùy. àTCf,XO£V,
Metx i^è TaÛToc, T'/iç vuxTÔ;; 7rpoy,o<]/a(77i; SiuTCVt'jO-/i ô y£pcov, y.al eupev
xTC£lu(7£V ô yéptov xôv à^£>.(pàv x.xl £3txOviTO y.xO' éauTov. Tivexat oùv
£V i'/.nxy.azi, xxl îoou xti; ^edcvocov xùxoi xoVov ivSo^ov y.al Gpôvov
211 v*') [xaO'/ixo'j cou; x,al xov piv xottov y.al xov Ôpovov iyjxpiny.ro
aùxw Oso; f^tà x-/iv uTvaxoviv xùxo'j- xoùç (^è sttxx txsiçzvouç £v xy;
[Xcvoç â'fj-çoêoç, y.aX£i xôv à^ôlçov xal l£y£i aùxô* EïTïé [xoi xi k-Koi-n-
axç X-/1V vuxxa xauxviv. 'O 6ï elizi' S'jyywp-/i(7o'v [7-ot â^^x, Ôxi où^èv
ÈT^oiViTa. 'O Se y£p(ov vo'xicraç 6'xi xaTTcivocppovwv oO^ ô[/.o'Xoy£t', sIttsv
•/17i:6p£i EÎTTEÎv. A£y£t rîà xw TCXxpt* 'Aêêcc, où^èv è7C0ÎVl<ja il Ij/fi [^.OVOV
(f. 212 r*) xo'jTO" "Oxi 0)(_Xyi8elç 'J'^^o xwv >oyi<7[y.(ï)V iTwxàxi;, xvx-
^ojp-ricat
X^^?'^''
'^'^*' ^''^ xvx)^ûc£oj;, oùy. âiv^'XOov. 'AxcuTaç àè xoOxo
6 ysptuv, £vo7)C£v ôxi oGxxtç àvx£[JLaj(^Yi'jaTO Toi 'XoytTiy-oJ , STXEçavcoOvi
ijttô xoij B£oO, xal xw [J'.èv àS£Xcpiï) où^èv xo'jxwv é'XzXyitjîv, ô)(p£'X£ixi;
pix'CsGÔat éauTCiv ^tz tov Oôov. Bia^TT) yzp sttiv tî [3a<n}^£i« twv oùpa-
[y.ovaç xal [xv) eywv tov u— vipsTOuvTa (f. 212 r*") aùrto. Rxl àviarx-
CT£t.7;£v ô Ocoç aYy£lov ÛTTripeTSiv aOrw. Rat, coç £[7-£iv£v 7;[/,£paç £77Tà,
TYiv Ô'jpocv, eic7i>.0ov xai vipwTwv aÙTOv oiaTi sV.pa^ev. 'O ^k £Itt£v
|j.£, y.at, îooù éTvrà vîfxspai eiciv èE oO scTveaTei'Xev ô Osoç ayys'Xov ûuvipe-
xeî'v [xot, xal â)<; ri>.9£Te, xizéaxTt àir' èjj-où. Rai Tauxa si-wv, èx.oip/^'Orj.
ouGy^£paivwv oùx, aùxoç 'jo'j (ppovxi'^^ei èv 7ra<7tv; [/.r/ rape^ a'JxoO (^-Àç;
7i[/,wu Û770X.3CXW x,al XO vi'a'.a'j êirxvw aùxou. 'Hv èè ^î>'/^^cc TzoXk-i]. Ry.î
È^elOtov £1; ù^wp 'ny.o'jGix aùxoù o^uvwy.svou âiTO xoO — oXXou ^j^'jjç^ouç,
y.al 'nrap£/.îcX£i éa'jxov Isycov 'Euj(_apn7Xco toi, -/.ùpis, tto'coi etdv apx'
0£ ôiç ^7.aù.t\tç s.i[jX £5CX£ivol)v xoÙ; Tzôày.ç. Rai xaDxa ày.0'j(7aç or/iyv)-
Tuoi'fl'fjw; Aeyet, ô yépwv' FLgtsuoj t(o Osoi oti ttej^.tvsi t'/iv "/,'y-piv a'jToû
'/.al po-ziGel (701, sàv èv à'Xr/Jstz SsyiOtiç. "Hx-ouGa yàp oti yeyovev èv
S/t7iT£i Tupylyij-a toioutov 'Tïv xiç àywvt(7Tvi;' xal (xri k'^o^v -rr/ipo-
î^où £^3cv/i aÙTO) vî jfàptç TOU ôeo'j wç TrapOsvoç, xal 7i:xp£xx7.£(7£v xÙTOv
"kéyouaa.' Mvii^ap-oO àirÉXOviç àAXà x,àOou cor^e [7.£t' £[/oO, oùoev yàp
TRADUCTION
qu'il te vaudrait mieux servir les autres; tu ne les sers pas, du moins
sers-toi toi-même. Va donc vendre tes corbeilles, achète ce dont tu as
besoin et reviens aussitôt à ta vie solitaire ainsi tu n'incommoderas per- ;
sonne. Le rusé lui suggéra cela parce qu'il était jaloux de sa solitude,
du repos qu'il prenait près de Dieu, et du profit qui en résultait pour
beaucoup car l'Ennemi cherchait de toute manière à le captiver. Plein de
;
(I) M (Migne, Pair, lat., t. LXXIII), col. 886, n» 41; Ms. Coislin 1-27; fol. 89'.
B (Bedjan, Paradisus Patrum, Paris, 1897^, page 2?6. — Ce chapitre se trouve
en S3'riaquo parmi les œuvres de Pallade. Lp scribe dit l'avoir trouvé après
.lean do Lycopolis.
284 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
durant une année » il ajoutait « Priez pour moi ». Il ne savait que ré-
; :
pondre pour ne pas scandaliser les auditeurs, car ils le tenaient pour
(un homme) vénérable et un moine illustre. Il passa toute Tannée en
continuelle pénitence et, au moment de Pâque, durant la nuit de la
sainte résurrection, il prit une lumière nouvelle, la garnit, la mit dans
un pot nouveau, la recouvrit et se tint en prière dès le soir, disant :
coup affligé, à la grande joie de l'Ennemi voilà que je suis mort pour
;
avoir écouté l'Ennemi. Toi, Seigneur, qui as pitié des impies et des
cruels et qui enseignes à prendre le prochain en pitié, aie pitié de mon
humilité, car rien ne t'est impossible, voilà que mon âme a été emportée
vers l'enfer. Aie pitié, parce que tu es bienveillant envers ta créature,
toiqui dois éveiller, pour le jour du jugement, même les corps qui ne
sont pas. Exauce-moi, Seigneur, car mon esprit a défailli aussi bien que
mon âme malheureuse. Mon corps, que j'ai souillé, s'est liquéfié, et je
ne puis plus vivre depuis que j'ai abandonné ta crainte. Parce que j'ai cru
fermement que la faute était effacée par la pénitence — moi qui ai dé-
sespéré comme seconde faute — vivifie-moi dans mon affection et ordonne
à cette lampe de s'allumer de ton feu, afin que, fortifié par ta miséricorde
et ton pardon, je garde tes commandements durant tout le temps que tu
me laisseras encore vivre, ne m'écarte plus de ta crainte, mais
que je
que je te serve sans trêve, mieux que par le passé.
Après ces paroles et de nombreuses larmes, durant la nuit de la ré-
surrection, il alla voir si la lampe était allumée, la découvrit et, voyant
qu'elle n'était pas allumée, se prosterna de nouveau à terre et pria le
Seigneur en disant Je sais. : Seigneur, qu'il a été question de me cou-
ronner et je ne me suis pas approché, car pensé que la punition
j'ai
(qui attend) les pécheurs me convenait plus que les plaisirs charnels.
Épargne-moi donc, Seigneur, je confesse de nouveau ma honte devant
ta bonté en présence de tous tes anges et des justes; si ce n'était de
crainte du scandale, je la confesserais aussi devant les hommes; aie donc
pitié de moi, afin que j'instruise aussi les autres. Oui, Seigneur, vivifie-
moi.
Lorsqu'il eut ainsi prié par trois fois, il fut exaucé et, lorsqu'il se leva,
il trouva que la lampe était allumée. Réjoui par l'espérance, il fut fortifié
HISTOIRES DES SOLITAIRES ÉGYI'TIENS. 283
que ferai-je moi-même qui suis tombé cette nuit dans l'impureté! L'autre
dit : Je le savais. Et (le vieillard) lui dit : Comment le sais-tu? Il répondit :
(1]. M, 74G, n" 14 et 879, n" 24: Coisliu 1-27. fol. 91; B, p. 743, n" 119.
(2). M, 880; Paul, 15; CoisUn 127, fol. 91. Cf. ROC, 1906, p. 198-199; B. p. 300.
(3) Le syriaque a transcrit le mot grec et un scribe a ajouté eu marge < Vi-
zir ».
286 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
chez tel moine ne vient pas, l'eau ne montera pas. Ceux qui l'apprirent
furent dans l'étonnement; ils allèrent le chercher où il était; il pria et
l'eau monta, et ceux qui avaient jadis été scandalisés furent d'autant plus
édifiés par sa pénitence et ils louèrent Dieu.
178. —
Un vieillard dit (1) Beaucoup sont tentés par les plaisirs char-
:
nels bien qu'ils n'approchent pas des corps (bien qu'ils ne pèchent pas
;
grand soin.
179. — Deux frères allèrent au marché (2), pour vendre leurs mar-
chandises. L'un d'eux, lorsqu'il eut quitté l'autre, tomba dans l'impureté.
Son frère revenant lui dit : Allons à notre cellule, frère. Il répondit : Je
n'y vais pas. L'autre le priait et disait : Pourquoi, mon frère? — Il ré-
pondit : Parce que, au moment où tu m'as quitté, je suis tombé dans
l'impureté. Son frère voulant gagner son âme, se mit à lui dire :A moi
aussi, lorsque je t'ai eu quitté, il m'en est arrivé autant, mais allons, faire
pénitence avec soin et Dieu nous pardonnera. Ils allèrent raconter aux
vieillards ce qui leur était arrivé et ceux-ci leurimposèrent un règlement
pour faire pénitence. Cependant l'un d'eux faisait pénitence pour l'autre,
comme s'il avait péché lui-même, et Dieu, voyant la fatigue que (lui at-
tirait) sa charité, révéla à un vieillard, au bout de quelques jours, qu'il
pas partir, mon frère, et perdre (le fruit de) tes travaux (antérieurs) et
ta virginité. —
Il ne l'écouta pas et répondit Je ne reste pas et je m'en, :
et, lorsqu'ils arrivèrent i)rès d'un village, Dieu, voyant la peine qu'il pre-
frère, car, supposons que j'aie pécbé, à quoi cela me servirait-il? Et ils
retournèrent sains et saufs à leur cellule.
181. —
Un frère, tenté par le démon, alla trouver un vieillard et lui
dit (I) Ces deux frères sont ensemble (et font le mal). Le vieillard com-
:
prit que le démon le tentait et il appela les deux frères. Lorsque le soir
fut venu, il leur déroula une natte et les couvrit d'une môme couverture
en disant Les enfants de Dieu sont saints. Et il dit à son disciple En-
: :
ferme ce frère dans une cellule à part, car c'est lui qui est tenté.
182. —
Un frère dit à un vieillard (2) Que ferai-je? car les pensées :
honteuses me tuent. —
Le vieillard lui dit Lorsque la mère veut sevrer :
son enfant, elle frotte ses seins avec une plante amêre et lorsque l'enfant
vient téter selon son habitude, il s'écarte à cause de l'amertume. Mets
donc toi aussi une plante amère. Le frère lui dit Quelle est cette plante :
m'a dit un tel vieillard et j'ai été scandalisé parce que cela surpasse la
nature. L'autre lui dit :Ce n'est pas sans motif que l'homme de Dieu t'a
dit cela. Va donc lui demander pardon pour qu'il te découvre le sens
de sa parole. Le frère se leva donc, alla près du vieillard et lui fit re-
pentance en disant Pardonne-moi, père, j'ai agi sottement en te quittant
:
Israélites), mais ils n'ont contraint personne, ceux qui l'ont voulu ont
seuls péché avec elles; les autres furent irrités et, après les menaces,
en vinrent au meurtre (1). Voilà comme il faut agir avec les pensées.
Le frère répondit au vieillard Que ferai-je donc? car je suis faible et les
:
bien, père, mais je n'ai pas de componction dans mon cœur, car je ne
saisis pas la force de la parole. — Il lui dit : Médite toujours^ car j'ai
saisit pas la force des paroles qu'il prononce, mais l'animal l'entend, com-
nous ne sentions pas la force des paroles, les démons qui les entendent
s'éloignent avec crainte.
185. — Les Les pensées impures sont (comme)
vieillards disaient (2) :
un livre : S'il vient semer chez nous, mais que nous le rejetions loin sans
l'écouter, il se désagrège au bout de peu de temps (3). Mais si nous pre-
nons plaisir à sa présence (à le lire) comme si nous l'approuvions, il
deviendra bientôt comme du fer (dans notre esprit) et en sera difficile-
ment extirpé. Pour ces pensées il faut donc faire la distinction (suivante) :
Ceux qui leur cèdent n'ont pas d'espoir de salut, mais la couronne (de
victoire) attend ceux qui leur résistent.
18G. —
Deux frères combattus par l'impureté allèrent prendre des
femmes (4), enfin ils se dirent Qu'avons-nous gagné à quitter la cohorte
:
angélique et à venir dans cette ignominie, pour tomber plus tard dans
le feu et dans la punition? Retournons au désert et faisons pénitence. Ils
allèrent demander aux pères de leur imposer une pénitence et confes-
sèrent ce qu'ils avaient fait. Les vieillards les enfermèrent pour une
année et leur donnèrent à chacun même mesure de pain et d'eau. Ils
avaient à peu près le même extérieur. Lorsque leur temps de pénitence
fut terminé, ils sortirent, et les pères virent que l'un était pâle et morne
tandis que l'autre était prospère et joyeux ils furent dans l'étonnement ;
(1)Nombres, xxv.
(2)M, 882, n" 33; Coislin 127, fol. 93.
(3) Il s'agit du papyrus, comme le porto explicitement le latin, et non du
parchemin.
(4) M, 882, n- 34; Coislin 127, fol. 93; Paul, 18; B, p. (;?0, n° 591; mss. grecs
919, fol. 155, et 159G, loi. 327; L, fol. 18.
IIISTOIUES DES SOLITAIRES KdYI'TIEXS. 28Î)
donner et je ferai tomber votre anachorète? Ils lui promirent une bril-
lante récompense. Elle partit le soir, vint à sa cellule comme si elle était
égarée, elle frappa et il sortit. Lorsqu'il la vit, il fut troublé et dit : Com-
ment es-tu venue en pleurant C'est parce que je suis
ici? Elle répondit :
perdue que me
de compassion, il la fit entrer dans la cour (4),
voici. Plein
et entra (lui-même) dans sa cellule dont il ferma la porte. La malheu-
D'où me vient cette colère (cette dureté)? puis il ouvrit la porte et la fit
entrer. Or le démon commença
à le tenter au sujet de cette femme, mais
lui , compte du combat que lui livrait l'ennemi, dit
se rendant Les :
sentiers de l'Ennemi sont (dans) les ténèbres, tandis que le Fils de Dieu
est lumière. Il se leva donc et alluma la lampe. Comme le désir le brû-
lait, il dit Ceux qui font cela vont aux tourments; essaie donc ici si tu
:
peux supporter le feu éternel. Il mit son doigt sur la lampe et le brûla,
et il ne sentit pas qu'il brûlait à cause de la passion excessive ([ui brûlait
(1) M, 883, n"35; Coislia lil , loi. U:J'; H. p. :jif5: uis. UlU. loi. 155: L. fol.
80».
sa chair. Il continua ainsi jusqu'au matin et brilla tous ses doigts. Mais
Une femme n'est-elle pas venue hier soir? Il répondit Oui, elle est :
Père, elle est morte. Alors, découvrant ses mains, il les leur montra et
dit Voilà ce que m'a fait cette fille du diable, elle m'a fait perdre les
:
puis pas te la donner sans consulter mon dieu. Il alla près du démon
et lui dit Voilà qu'un moine est venu et veut ma fille, la lui donnerai-je?
:
ciel. Le prêtre alla près du démon et lui dit Voilà qu'il m'a promis :
ces trois choses. Et le diable lui répondit Ne lui donne pas ta fille pour :
femme, car son Dieu ne l'a pas quitté mais le protège encore. Et le
prêtre vint lui dire Je ne puis pas te la donner, car ton Dieu te protège?
:
Dieu m'a montré tant de bonté, moi, misérable, je l'ai renié ainsi que
le baptême et la profession monacale, et lui, (le Dieu) bon, me protège
encore maintenant!
Rentré en lui-même, il sut se contenir et alla au désert près d'un grand
vieillard auquel il raconta toute la chose. Le vieillard lui répondit Reste :
avec moi dans cette caverne et jeûne trois semaines de suite; je prierai
Dieu pour toi. Le vieillard prit de la peine au sujet de ce frère et supplia
Dieu, disant Je t'en prie. Seigneur, donne-moi cette âme et accepte
:
ma tète; j'ai étendu la main pour la saisir, mais elle, s'envolant, est entrée
dans ma bouche. Et le vieillard rendit grâces à Dieu, et il dit au frère :
'1) M, ?81, 11" îiS; Coish'n 1;.'7, fol. Oh; Paul, 15; B, p. 30:^; ins. UIO, ibl. 150;
fol. IGLi,
HISTOIRES DKS SOLITAIRES ÉflVI'TIENS. 291
vint l'adorer. Le diable lui dit D'où viens-tu? Il répondit J'étais dans : :
tel pays, j'ai excité des guerres, j'ai fait verser beaucoup de sang et je
démon lui répondit J'étais dans la mer, j'ai suscité les vents, j'ai sub-
:
mergé des navires, j'ai fait périr beaucoup d'hommes et je suis venu
te l'annoncer. Il lui dit —En combien de temps as-tu fait cela? : —
Le démon répondit En vingt jours. Et il ordonna de le flageller et
: —
il dit : Pourquoi, en tant de jours, n'as-tu fait que cela?
Le troisième s'approchant l'adora, et il lui dit aussi : D'où viens-tu ? Le
démon lui répondit Dans telle ville : il y avait des noces, j'y ai excité une
guerre et j'ai fait répandre beaucoup de sang, j'ai tué l'époux et l'épouse
et je suis venu te l'annoncer. — Il lui demanda : En combien de jours
as-tu fait cela? — Il répondit : En dix jours. Et il ordonna de le flageller
aussi, parce qu'il avait mis trop de temps.
Après ceux-là, un autre vint l'adorer. Il lui dit D'où viens-tu, toi :
aussi? —
Il répondit Voilà quarante ans que je suis dans le désert à lutter
:
contre un moine; cette nuit-ci je l'ai fait tomber dans l'impureté. A ces
paroles, (Satan) l'embrassa et, enlevant la couronne qu'il portait, il la lui
plaça sur la tête et il le fit asseoir sur son trône et il dit C'est parce que :
192. — Un vieillard dit (2) : Quand un liomme est éprouvé, les afflic-
tions lui viennent de partout pour l'impatienter et le faire murmurer.
Et il racontait :
(1) M, 885, u" 39; Coislin 127, foi. 95; Paul, 99; B, G88, n° OJt.
(i) M, 897, II" '22; B, 811, n"295; Coislin 127, loi. 124>.
292 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
leur place, si ce n'est pour l'une de ces trois causes si l'un se trouvait :
avoir quelqu^un mal disposé a son égard et qu'il ne pût, malgré ses
efforts, le changer; ou encore s'il arrivait d'être loué par beaucoup;
ou enfin de tomber dans l'impureté.
195. —
Un frère demanda à un vieillard (3) Que ferai-je? Mes pensées :
va visiter les malades, c'est là une œuvre de charité. Le vieillard lui dit :
Va. mange, bois, dors, seulement ne quitte pas ta cellule, sachant que le
support de la cellule conserve le moine dans son état. Lorsqu'il eut —
passé trois jours il s'ennuya et, trouvant de petits rejetons de palmier,
il les fendit, puis, le jour suivant, il les tressa. Après avoir travaillé,
il dit Voilà encore d'autres petits rejetons, je les prépare encore, puis je
:
mangerai. Il les prépara, puis il dit Je vais lire un peu, ensuite je man- :
se repentir, en voyant les grands dons de Dieu, de ce qu'il n'a pas lutté
davantage.
198. — Un frère dit à un vieillard (7) : Mes pensées vagabondent et
M,
(1) n"25;!»00, Coisliu 127, fol. ]25«.
M, 900, ir 2(); B, 762, n» 104; Coislin 127, fol. 125.
(i)
(3) lAI, 900, 11" 27, appelle ce vieillard Arsène; Coislin 127, fol. 125.
(4) M, 900, n" 28; B, <S15, n° 300; Coislin 127, fol. 125.
(5) Le latin porte adhuc non vidisti speratani resurrectionem. Le syriaque
:
porte • parce que tu n'as jtas songé au repos auquel aboutissent ceux qui tra-
:
vaillent ".
j'en suis afnip;6. — Le vieillard lui dit : Reste dans ta cellule et elles (te;
reviendront. Si un âne est attaclié et ([uo son petit ])uisse courir çà et là,
si loin qu'il aille, il revient toujours près de sa mère; il en est de môme
des pensées de celui qui reste pour Dieu dans sa cellule, elles peuvent
vagabonder un peu, mais elles reviendront près de lui.
199. — Un vieillai'd demeurait dans le désert à douze milles de l'eau (1;.
Un jour qu'il allait puiser, il se fatigua et il dit : Pourquoi me donner tant
de peine? Je aller demeurer près de l'eau. En disant cela, il se re-
v;iis
rapports avec qui que ce soit, cette passion me quittera. Il partit donc
et demeura seul dans une caverne. Un jour, ayant rempli sa cruche d'eau,
il la posa à terre et aussitôt elle se renversa. Il la remplit et elle se
renversa encore. Il la remplit une troisième fois et elle se renversa de
même. Saisi de colère, il l'empoigna et la brisa. Rentré en lui-même,
il reconnut qu'il avait été trompé par le démon, et il dit Voilà que j'ai :
cellule et fais ce que tu peux sans te troubler. Le peu que tu fais main-
tenant me semble égal aux grandes choses que le père Antoine faisait sur
la montagne; j'espère qu'en demeurant dans ta cellule pour le nom de
Dieu et en recherchant la connais.sance de Dieu, tu te trouveras toi aussi
à la place du père Antoine.
203. — On demanda à un vieillard (5) ; Comment un frère zélé peut-il
ne pas être scandalisé s'il en voit qui retournent dans le monde? Il répon-
(1) Coislin 1-27, fol. 125^; M, '.WlO. n" :il ; B. p. .Ml, ii" l'.tN: I,. fol. S!). Le sy-
riaque porte : " dix milles ».
dit : Il faut regarder les chiens qui poursuivent les lièvres et comment
un chien ayant vu un lièvre le poursuit jusqu'à ce qu'il l'atteigne sans se
laisser arrêter; les autres se bornent à regarder le chien qui chasse ou
bien courent un peu avec lui mais changent bientôt d'avis et retournent;
lui seul, qui a trouvé le lièvre, le poursuit jusqu'à ce qu'il l'atteigne sans
se laisser détourner de son but par les chiens qui s'arrêtent et sans se
préoccuper des précipices, des broussailles et des épines. De même celui
qui recherche (notre) maître, le Christ, et qui regarde constamment sa
croix, franchit tous les scandales qui surviennent jusqu'à ce qu'il arrive
au crucifié.
204. — Un vieillard dit (1) : De même qu'un arbre ne peut pas porter
de fruits s'il est fréquemment transplanté, ainsi le moine qui erre de
place en place ne peut arriver à la vertu.
205. — Un frère tourmenté par ses pensées au point de quitter le mo-
nastère, le raconta au père (2). Celui-ci lui dit : Va demeurer dans ta
cellule, donne ton corps en gage au mur de ta cellule et n'en sors pas ;
nous à rester encore aujourd'hui pour le Seigneur. Quand il eut fait cela
durant neuf ans. Dieu lui enleva toute tentation et il fut tranquille.
208. — Un frère tomba dans la tentation et, de chagrin, il abandonna
la règle monacale (5). Quand il voulut recommencer, son chagrin l'en
empêchait toujours et if se disait : Comment pourrai.s-je jamais redevenir
ce que j'étais! Il perdait courage et ne pouvait pas recommencer le tra-
vail monacal. 11 alla trouver un vieillard et lui raconta ce qui lui arrivait.
Le vieillard, informé de son chagrin, lui proposa l'exemple suivant Un- :
trouva à rien faire et lui dit Pourquoi n'as-tu pas travaillé jusqu'au-
:
jourd'hui? Le jeune homme répondit à son père Dès que je suis venu
:
pour travailler, père, et que j'ai vu le grand nombre des roseaux et des
épines, j'ai été tourmenté et, à cause de cette affliction, je me suis assis
et j'ai dormi. Son père lui dit chaque jour seule-
: Enfant, si tu avais l'ait
Il lui arriva certaine année de ne pas être malade, il en fut très affligé et
210. —
Un vieillard dit (2) Certain frère fut tenté par ses pensées
:
le monde qui m'a perdu. Comme il s'en allait, une voix lui vint durant
la route qui lui dit Les neuf années durant lesquelles tu as été tourmenté
:
ton disciple Dieu lui a donné cette place et ce trône à cause de son obéis-
;
sance; quant aux sept couronnes, il les a gagnées cette nuit. Le vieillard,
à ces paroles, fut saisi d'étonnement et de crainte; il appela le frère et lui
Tourmenté par sept fois par mes pensées pour partir sans que tu m'aies
renvoyé, je ne suis pas parti. —
Le vieillard comprit alors qu'il avait été
couronné par Dieu chaque fois qu'il avait résisté à ses pensées. Il n'en
dit rien au frère, mais, pour les édifier, il le raconta aux pères spirituels
afin de nous apprendre que, pour de petites pensées. Dieu nous délivre
des couronnes. Il est donc beau de se contraindre pour (l'amour de) Dieu.
Car le roya^ime du ciel souffre violence et les violents le ravissent (1).
212. — Un vieillard tomba malade aux Cellules (2); il vivait à l'écart et
n'avait personne pour le servir. Il se leva et mangea ce qu'il trouva dans
sa cellule, II resta ainsi plusieurs jours sans que personne vînt le voir. Au
bout de trente jours, comme personne ne venait près de lui, Dieu envoya
un ange pour le servir. Sept jours après, les pères se souvinrent du vieil-
lard et dirent : Un tel vieillard ne serait-il pas mort? Lorsqu'ils vinrent et
fi-appèrent, l'ange s'éloigna. Le vieillard cria du dedans Partez, frères. Ils
;
voir, voilà seulement sept jours que Dieu a envoyé un ange pour me
servir et, lorsque vous avez frappé, il m'a quitté. Après avoir dit cela il
mourut, çt les frères, pleins d'admiration, louèrent Dieu de ce que le
Seigneur n'abandonne pas ceux qui espèrent en Lui.
213. —
Un vieillard dit (3) S'il te survient une maladie corporelle,
:
ne t'impatiente pas, car si le maître veut affliger ton corps, pourquoi t'im-
l)atienterais-tu? Ne s'occupe-t il pas de toi en tout? Peux-tu vivre sans Lui?
Sois donc patient et prie-Le de te donner ce qui te convient. Voici sa
volonté : Demeure avec patience et mange l'agape.
214. — Un père racontait (4)
Lorsque j'étais à Oxyrynque (5), des :
tenant en prison chargés de fer, d'autres ont les pieds entravés dans des
bois et ne peuvent même pas rejeter leur eau; tandis que moi j'étends mes
pieds comme un roi. Quand j'eus entendu ces paroles, je les racontai aux
frères et ils en furent édifiés.
au lieu de 'O^upûyxw.
HISTOIRES DES SOLITAIRES ÉOYPTIEXS. 297
215. —
Un frère demanda à un vieillard (1) S'il m'arrive une ;iffliction
:
te secourra si tu le pries en vérité. Car j'ai entendu qu'il est arrivé à Scétd
le consoler, il prépara son habit pour s'en aller. Alors la grâce divine lui
apparut sous la forme d'une vierge qui l'encouragea et lui dit Ne t'en :
va pas, mais reste ici avec moi, car aucun mal imaginé par toi n'est ar-
rivé. 11 lui obéit et resta, et son cœur fut guéri dés ce moment.
^^ ^^^^'•
(.1 suivre.)
(1) Coislin 1-27, fol. 1-J8; M, 'JUû, u" 11; L, loi. 177.
HISTOIRE DE LA CONVERSION DES JUIFS
HABITANT LA VILLE DE TOMEI, EN EGYPTE
(1) Cet auteur est nommé, avec son ouvrage, par Uadji Khalfa; v. Fliigel,
t. I, p. 491.
(2) Prononçons, suivant Yaqoùt, Tomei. Village près de llauf. non loin de
Bilbeïs.
(3) L'Exode (i, 11) no donne pas ce nom parmi les villes consti'uites par les
plée surtout de Juifs et, à cette cj^oque, ils s'y trouvaient beau-
coup plus nombr(!Ux que l(^s clinHiens. C'était en Tan 347 des
Martyrs, sous le règne de Juslinien, empereur de Constanti-
nople, auquel succéda Léonce, le dernier prince byzantin qui
gouverna TÉgypte et la Syrie (\). Non loin de la ville, siège de
révèque de Tomei et Achmoun, ('tait situé, dans le diocèse de
Taràbia, un monastère placé sous le vocable de Saint-Antoine,
dans les montagnes de Qolzoum, et le culte que les moines y
rendaient au Seigneur ressemblait à l'adoration des anges.
Deux moines, pourvoyeurs de la communauté, étaient chargés
d'aller à Tomei chercher les subsistances. L'un s'appelait Sati-
rikos (2), et l'autre André.
Un jour, ils tombèrent sur une grande assemblée de Juifs
fêtant la solennité des Tabernacles. Et l'un des deux dit à son
compagnon Crois-tu que Dieu ait pour agréable le culte de ce
:
(1) L'auteur a voulu établir un synchronisme, et n'a pas réussi. En effet, l'é-
vénement s'est passé avant 62-2, comme on verra, date de la mort du patriarche
d'Alexandrie Andronikos (v. Evetts, Hislory of the Palriarchs. p. 487. dans Pa-
de Dioclétien, la date de l'auteur serait 031 de .J.-C, date qui ne concorde pas
non plus d'ailleurs que 62~', avec le règne des princes cités.
pas la comprendre.
Amran allait répondre, mais Satirikos l'interrompit 11 ne :
faut pas que tu sois seul à parler contre nous deux, car les
tiens pourraient dire Vous deux, vous n'entendez que l'argu-
:
étant créés; car David dit : // a créé les Anges esprits el ser-
viteurs de feu brûlant (1),
tice qui ont créé les cieux; et encore : Tu as créé toute chose
avec Justice (2)?
Mais Amraïf demande où Ton voit que le Verbe et la Justice
(1) C'est ainsi que la Bible arabe, à laquelle se fie l'auteur, traduit Ps. civ, 4.
(o) Jean, i.
(U) Toute la réponse a été omise dans le 205; le récit reprend à la réponse de
la question suivante. La suite des idées est, de ce fait, fort compromise dans ce
ms.
304 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN,
—
Non pas, dit le moine, mais l'Egypte n'avait jamais eu
de prophètes; elle était le peuple le plus éloigné de la connais-
sance du vrai Dieu, et le Sauveur l'a visitée pour la sanctifier
et la convertir. Dieu Sabaoth, dit Isaïe, descendit en la terre
d^ Egypte sur un nuage léger, et ce nuage, c'est Marie toute
pure, et les idoles devant sa face se dissiperont (3). Et plus
loin En ce jour-là, Jéhovah aura un autel au milieu de la
:
vous justifiez ce nom qu'on lui donne, pour que, moi nussi, je
puisse être chrétien,comme loi. »
Le moine commence alors par établir que le Verbe est éter-
nel. En effet, comme créateur, a prononcé ce mot Croissez il :
1) Ps. Il, 7.
(2) Ib., 8.
temps était oii vous n'étiez pas le peuple de Dieu, et vous êtes
devenus le peuple de Dieu; vous n étiez pas dignes d'obtenir
miséricorde, et vous voilà qui avez obtenu miséricorde (2).
Et dans les Actes des ApcHres Paul leur dit : Avez-vous reçu :
moi (4).
à vos logis, et faites part de ceci à vos frères : Qui veut être
chrétien, qu'il se purifie et qu'il purifie sa maison, et jeûne sept
jours du matin au soir, et au huitième, je le recevrai avec le
Les Juifs s'en allèrent avec joie e.xcepté Amran, qui demeura
IIISTOIRI-: DF': LA CONVI'MISION DKS JUIFS. 309
(l)Ce naïf travail ne mérite pas d'être rapporté. C'est en eJTetiin hors-d'œuvi-e
considérable, qui vient ici s'intercaler de forée, en forme de dissertation en
soixante-douze petits chapitres. Sou intérêt })our la controverse est des plus
médiocres.
310 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(I) Cf. ms. arabe, Paris 172. In Juif, Aboui-Ala, surnomn é l'Orfèvre, écrit ses
difficultés sur le christianisme au docteur Mostafa Aboul-Fakhr, converti comme
autrefois Saul, qui fut appelé Paul. Paul était le patron des convertis.
('i) Gl(J-b-2"2, d'après Eveils, op. cit.
HISTOIRE DR LA CONVERSION DKS JUIFS. 311
Paris.
Robert Griveau,
archiviste paléograplie.
LITTERATURE ETHIOPIENNE
PSEUDO-CLÉMENTINE
TEXTE ET TRADUCTION DU .MYSTÈRE DU JUGEMENT DES PÉCHEURS.
{Fin) (1).
(1) Yoy. li)07 et 1908. — (2) Ms. fi-vi: s — (3) Ms. niiw-iP —
(4) Ms. v\'^^^.H^y\ : — (5) Ms. hMU.m . — (O) Ms. :i,eAP : — (7) Ms.
thV-lW : — (8) Ms. Ihf^fV :
(9) Ms. hù^r*^? : — (10) Ms. .ejici = — (Uj Ms. A.h.ïiVP : — (12)
Ms. hMoiX I
(13) Ms. >.«-y"Mi « — (14) Ms. >,rt.11/hï) • — (15) Ms. »co^ • — (16)
Ms. ixé.ii'h :
LITTÉRATURE ÉTHIOPIENNE PSErDO-CLÉMENTINE. 315
^. •
*7'nr:h •
«nN» •
a«'i\\i: •
ftnr/i-f:h •
[^ao ] w^hrc, •
c • fli^.fthA .
(") <«j?/?5: •
AAev- •
^»*^ll.^ •
'/v.mcïh •
lihi
riA -|-^^T^>. •
(DhVi- •
l'éjnCn- • flJhïV- •
'UMIW A'H'J
Mn> ! inchî: •
n-H'î'j: rrim.t: • dO) n?i^. •
ii.^h •
^t\^
.Hhrf •
©Au'l-Cftdî: (18) A<ï»ftV • (19) (F. I56v b) (dM
'!« r;l'>irC!(20)7.n/.'lf : tD-h-J/»' Vif : tWïf-A" : 'VA.Ç : (21)
A-nf -j&^AflJS:- nM ••
(22)H.hîi.?ift'Wï : ^»n-r:h : (23) m -
rliJ&flJl- •
H.^h • ?»A<w •
[^a.'Vh :] (24) ^v • an'Y^C '
^-flC
h •
Wh^ •
-1-rn.M' (2>) T'I» : Ir^i .-
^y.rt^,h3^ -Ah-J'l: : ai
(4) Ms. €n..ç-:ii-tY) : — (5) Ms. .Vru.R* : — (6) Ms. h.,e>j>n>. • — (7) Ms.
.RflÔA :
A/hr«> ! — (12) Ms. M^-Pi. : — (13) Ms. ^ni,e* — : (14) Ms. ihr'l.X •
—
il5) Ms. h»'Vfn s
K* •
Ki-d •
H'MJ7A5: - (5) (Dha^-^M^ fl>-A'f' •
rt '
Mho- '-
nîihP ••
r'Qdi'Ah : (6) K-}» : ^t^ : KV : inC^l- •7'fl^ : «!.
h A^/Ar ••
(14) .e.41A- • «wiAhlnl- : iri^dV •
^^CJPr = Afl»A
h •
(\'i: •
Ah A ••
j&v/*'h<p : AT-^y : (^0) fl)'[>/*'h : mA •
ù*n
^ : ?»r^^.ï^' : (^^)(D:)'OCP ' (^^) S.fl : Chtl "l^i, '
Ot : ^n
(HID : (23) fl>.ft.|. : q;^y ; h/w : VH' ••
<Wï«^C :
ma**! '
(^4)
(1) Ms. Afli»-r'Ç : — (2) Ms. A««»,çr:li> ' — (3) Ms. v-).;h : — (4) Ms.
n+rt : — (5) Ms. HthVAi s — (6) Ms r'ifià-^' :— (7)Ms. A-S.ft = — (8) Ms.
Atwniu-V :— (9)Ms. ",V,çii ! — (10) Ms. •Va.'^V : — (11) Ms. -V->hyi> :
—
(12) Ms. nu9T-V (13j Ms. : — •/A-nr'hn = — (14) Ms. >,Ai»° : — il5) Di-
tograpliie— (16j Ms. •/'xA.y- : — (17) Ms. v-^"!- : — (18 Ms. ri+Aîr-
(:^) >1/*''(- •
O'^VA»* • ('*>)
An •
Î^Ae : Ml/*'!- : A"»: • .e.'V/.
A : 4».S.A •
h^ .'
.i'.<f,Kfl«- «^n/. rAm.r: •• (') Hn.p.:^<5 : .e.
htM' •
'i'^"! •
îH)^ H/i,ïi> hrntmfi. : A^nc'/r • <d^:î»
?l'^• •
A.'P'R : hù'irai^' ' àii^^Pat-n •
/"A-A •
Uin ' A'JAîT :
'W»'}<f.A- • flJ.-i'A- •
Ah*l\l,h'(\fh^C • H'WÎ^-^ : fl)-A'f- ! "/AIT* :
A.+ •
huT-'i- cDflïim • (•>) chù '
nhiiM ' (D\}l)^ -.
ht1^!?.
V ! fli-A'f- ;h.e.flï-> ••
-lifl ! ^AP •
^"S • tDlix^r •
ay-hi- -
W- •
'f-.^A • flï'îV^'^i ! (Il)
nO^-i '.
(12) j^Ch^ : (13) flïîïTl'} : KiirO :( l^l/^A'f-^Aflï !
•
l'^'Am./. : (18) hïlV-'l- • flJV?/*'-!- : h'W» : ^{}-[\^(lo^ : V7/*''>
(13) Ms. TxXùV '• — (14) Ms. i\9""i • — (15) Ms. afin — (16 Ms.hfi^t -. :
— (17) Ms. -ri-vtfi : — il8i Ms. r'rnx^c. • — (IQ) Ms. — -(lô'Vt : (20)
Ms. sMT'c.V. :
318 REVUE DE r, ORIENT CHRETIEN.
(1) INIs. 'i-r'-î-> ' — (2) Ms. ô-v>.> = — 3) Ms. h'rK-f '• — (A) Ms. «»v«.rt5r
TRADUCTION
que, dans l'espoir de devenir Dieu, (les premiers parents) ont erré, de
même ils ont atteint leur désir de devenir Dieu, par la participation à la
chair et au sang (de notre Sauveur'. Je me souviens, ô Seigneur, de ta mi-
séricorde. Réveille en moi la parole de tes commandements, afin que je
te glorifie, dans la mesure de ma force, tandis que je suis en vie. Mon àme
te rendra grâces. Mon intelligence te bénira. Mes os crieront (fol. 15G r'^ b)
vers toi dans le tombeau, car (c'est) toi (qui) es mon aide, (c'est) toi encore
(qui) m'as fait sortir du sein (de la terre), (c'est) toi aussi (qui) me feras
retourner dans la terre, et ic'est) toi (qui) me feras sortip du sein de la
(ô) mon Dieu, et (même) jus(|u"à ce que j'aie raconté pour les générations
futures ta justice, ta force, ta puissance (1), ce que tu as fait pour les an-
ciennes générations. Ton œuvre est grande. Ta gloire est extrêmement
merveilleuse. (Personne) ne la connaît. Ton intelligence est très profonde.
11 n'est pas possible de raconter ta grandeur.
Quant à David, lorsqu'il eut connu le chemin de ton salut, il a dit : (fol.
156 V" a) « Ton œuvre est merveilleuse; mon âme la connaît à fond.
: » Il
cendre dans sa propre mort, par la malice de son œuvre, alors que moi-
même, étant un enfant, je faisais l'œuvre d'un enfant. Si, d'autre part, toi-
même, tu m'amènes à la vieillesse et tu m'instruis, je saurai et je croirai que
(le Seigneur) aura pitié de moi, sera clément envers moi, (fol. 157 r" aj
ne jettera pas ma vie dans le limon et (dans; la poussière, mais ressusci-
tera le pauvre de la terre et élèvera le misérable du limon. En effet, Lui-
même sonde mon cœur mes
que tu m'as créé en vain?
et reins. Est-ce,
Est-ce que ce n'est pas à cause de nous que tu es descendu (sur la terre) ?
Alors que tu étais glorieux, tu fes humilié. Alors que tu étais riche, tu
fes appauvri. Alors que tu étais porté sur les chars des Chérubins, tu as
été porté sur le petit d'un âne. Alors que tu étais célébré par les Séraphins,
tuas été loué par des enfants. Jusqu'à jamais les anges diront « Hosanna, :
dans les lieux élevés, au Fils de David! » « Hosanna dans les lieux élevés »
veut dire joie.
En effet, ses feuilles (4) sont brillantes. Elles ressemblent à la prière au-
rifère. Quant à ses fruits, ce sont la justice. (Chaque fruit; rapporte des
graines par milliers. (Fol. 157 r° h) Il a pitié des créatures. 11 devient
opprobre. 11 a la foi. 11 produit des épines et pique par elles ceux qui preii
nent ses fruits. Il prend la rosée du ciel par (son) tronc et monter
(la) fait
sur (son) sommet. En outre, ses fruits ont de la saveur (2). Leur saveur et
leur odeur sont analogues à celles du miel. C'est pourquoi, les anges di-
par Abraham seulement que fut accompli ce mystère, afin qu'il le bénit,
mais par les messagers (qu'il députa) à Melchisédec, afin qu'au nom de
deux, de (fol. 157 v» a) trois (même) puisque l'Esprit-Saint s'appelle —
trois —
ils achevassent l'œuvre du mystère, qui sera accompli à la fin (des
temps). En effet, tous les deux sont prophètes et tous les deux sont prêtres.
Le premier prêtre, est celui qui n'est pas de la famille d'Abraham. Le der-
nier prêtre est celui qui est formé des reins d'Ahraham, c'est-à-dire le
Lévite, le Père des Lévites, le Prêtre trin pour toujours, l'Esprit et le
\'erbe du Seigneur, qui est venu dans le monde, le Prince des prêtres,
(l'être qui) s'est donné lui-même à cause de nous et a pu guérir nos souf-
frances, (l'être qui) par son propre sang a racheté le monde et nous a con-
duits dans la vie, où il n'y a pas de maladie, (ni) de souffrance, (dans) le
paradis du bonlieur et de la joie (1)
ce que l'œil n"a pas vu, (ce que; Toreille n"a pas entendu, ce qu'il a pré-
paré pour ceux qui laiment. Quant à Abraham, il a donné
(fol. 157 v" h)
Sylvain Gréb.vut.
(1) Dans
le ms. il y a une ligne illisilile.
1 ) ROC, VM\1, p. 203. Au lieu de >,fiaD yOCA- "«"lAt ^^'i'V h lire >,f|0D
s : s
POC^ •«"'AÔA'I' ! 4*<S-'i'V ! ''"' {l'Espril-Saiiil) reposera sur les sainls. Cf. Dill-
mann, Chresl. selh., —
p. 48, 1. 24 .... j
^^y
attt\hW^- • MA.tt.Vao'
:
fOCV- î -.
TRADUCTION
{Suite) (1)
... lui succéda et régna durant trois ans. Darius le Mède régna
Baltasar
après durant un an. Tous les autres chroniqueurs disent que Darius
lui
Cyrus, premier roi des Perses, régna durant trente ans. Il marclia contre
Babylone, la prit, tua Darius,
le roi Mède, s'empara de tout l'Orient et
prit pour femme Mexchihath^ sœur de Zorobabel, il la fit régner selon la cou-
tume des Perses et il l'aima comme lui-même. Meschihath pria Cyrus son
mari de renvoyer chez eux les fils d'Israël et Cyrus dit à Zorobabel Prends :
tous tes compatriotes, monte à Jérusalem, bâtis la ville de tes pères et règne
sur elle. Zorobabel emmena les Israélites de Babylone, ils étaient au
nombre de cinquante mille, et il monta à Jérusalem.
De David jusqu'à la captivité de Babylone, il y eut cinq cent cinquante
ans. Parce que Cyrus renvoya les fils d'Israël, selon la prophétie qui le
concernait, Dieu dit par son prophète : Tai pris par la main Cyrus mon
serviteur (1), car la race de David fut renouvelée dans la sienne par le
moyefi de Meschihatli Tlsraélite, sœur de Zorobabel^ et il fut appelé l'oint
(Mescliiho) du Seigneur. Les Israélites quittèrent Babylone la seconde année
de Cyrus et Zorobabel était leur chef, Bar Josédeq le grand prêtre l'apprit,
ils bâtirent Jérusalem et jetèrent les fondements du temple.
A époque propliétisaient à Jérusalem Habactic, Aggée, Zacharie
cette
et Malachie; après eux
il n'y eut plus jamais de prophète chez les Juifs. Le
prophète Malachie avait une belle conduite dès sa jeunesse, tout le peuple
l'honorait comme un saint e.t on le nomma Malachie (l'ange) à cause de sa
conduite. Pour tout ce qu'il disait, un ange apparaissait le jour même et
répétait ses paroles comme il les avait dites ; il mourut jeune.
A cette époque Théognis était célèbre et peu après vivait
le poète
Pylhagore le philosophe. La soixantième année de la captivité, la reine
Mâgeslâ tua à la guerre Cyrus roi de Perse, et son fils Cambyse régna après
lui durant huit ans. La soixante-cinquième année de la captivité, le roi
Jérusalem? Car voilà soixante-dix ans que tu es irrité contre nous (2).
Le temple fut terminé en quarante-six ans et, après sa reconstruction,
les prêtres recherchèrent les Livres (saints). Esdras le scribe descendit
dans cette citerne (où Simon les avait cachés, supra, p. 98) et trouva l'en-
censoir plein de feu, et la fumée sortait de la citerne ; mais les livres avaient
sière des livres, sortit de la citerne et mit par trois fois de cette poussière
dans sa bouche. Aussitôt Dieu fit reposer sur lui l'esprit de prophétie, il
renouvela tous les livres des prophètes et de l'Ancien (Testament), et Jésus
bar Josédeq, le grand prêtre, qui était monté avec eux de Babylone, les
reçut. Et le prophète Zacharie dit au (grand) prêtre Jésus Ceux-là sont :
seconde durant les jours de Josiax, roi juste; et enfin cette troisième lors-
qu'ils montèrent de BahyloiK; avec Zovobnbcl pour chef et Jésus pour
(grand) prêtre; puis la Pâquc huir fut enlevée pour toujours et ils ne la
firent plus. A partir de cette époque, les généalogies ont disparu de chez
les écrivains hébreux et grecs et ils n'ont pu montrer d'où les patriarches
avaient pris leurs fenunes. Saint l'Jphrcin montra clairement (1) que Zoro-
babel engendra Ahiud de Malcdlk^ fille d'Esdras le scribe, lorsque les
Israélites montèrent de Babylone.
Artaxerxès Longue-Main régna dui'ant quarante-sept ans. Alors ElùUib,
fils de Joachim, était prêtre cà Jérusalem. Après lui (vint) Jôiada.
sur toute la terre et ravagea beaucoup de pays. Il prit aussi les Juifs, ils le
reçurent, il monta à Jérusalem et fit des sacrifices à Dieu. Il honora
Andrômacôs, prêtre des Juifs.
La sixième année de son règne, il combattit contre Darius roi de Perse,
il le vainquit et le tua. Alors finit le royaume des Perses et des Babylo-
niens qui avait duré deux cent trente ans. La septième année de son règne,
(1) 11 s'agit sans doute encore de la Caverne des Tréso)s qui est souvent attri-
buée à S. Ephrem. Cet ouvrage a fourni toutes les généalogies.
324 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
lu le livre de logique qu'il fit, on ne peut pas saisir la science des livres,
l'intelligence des doctrines, ni la force qui est dans les saints Livres sur
lesquels repose l'espérance des chrétiens, à moins qu'il ne s'agisse d'un
homme auquel aurait été donnée, à cause de l'excellence de sa conduite, la
grâce du Saint-Esprit qui connaît tout.
Alors était célèbre le prêtre Simon, filsd'Onias; Eliud éTpaiisa. Sabas tin,
fille de Hesôl, et enfanta Elèazar. Séleucus Nicator, l'un des quatre servi-
De la construction d'Édesse.
par le côté du nord; il les fit venir de loin par des fossés profonds creusés
sous la terre, avec grand travail; il les distribua, à l'aide d'aqueducs et de
canaux, par toute la ville, dans les maisons des chefs, dans les temples
(1) Une note marginale perle : Ici commence le comput des années grecques,
c'est-à-dire d'Alexandre le Macédonien; 11 y en a qui le font commencer quatre
des Septante. [P. 56] Rome fut fondée au temps d'Achaz. Éten-
due de son empire. Histoire de Romulus et Rémus. [P. 57]
Description de la ville de Rome à rapprocher de Land, Anecdota
Syriaca, III, p. 323; I. Guidi, Bolletino délia Commissione
Archeolggica di Roma, IV (1881); A. Scher, Histoire Nesto-
rienne, Patrol. or., IV, 281. |P. 58] Merveilles du monde. Du
nom de Syrie (2) c'est un nom générique on appelle propre-
: :
(1) On lit Pli « A cette époque vivait Jésus, nornmé Asirà (Sirach). La
marge :
mère de qui fut (nommé) Bar-Asirà, (Hait stérile ot n'avait pas d'enfants
.Jésus,
...elle pria Diou de lui flonnor un fds...
(2) Ce chapitre e.st tiré do Penys rlo Tollmnliré ot a été transcrit aussi par Michel
lo Syrien, III, 76.
326 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
[P. 66] Du (jrand temjdp qui est appelv {temple) (V Abgar (]).
colonnes de marbre. On
l'ouvrit du côté de l'orient, on y bâtit un chœur
dans lequel on fixa une table des mystères, l'apôtre Addaï célébra sur cet
autel et le roi ainsi que toute la ville prirent part (au saint sacrifice) et
on appelait (cette église) le temple de Notre-Sauveur. Avec Addaï, l'un —
des soixante-dix (disciples), se trouvait toujours Aggée, fabricant de vête-
ments de soie, d'Edesse même. C'était un disciple d'Addaï et il le suivait
toujours; (Addaï) l'envoya en Orient et dans la Perse inférieure, il alla
catéchiser l'Arménie et toutes ces régions.
[P. 67] La passion du Sauveur eut lieu l'an 33, l'an 34 1 des
Grecs selon le comput des chroniqueurs et 340 selon Andro-
nicus. Pilaie fit connaître à Tibère l'enseignement des chré-
tiens et Tibère ordonna de les rechercher et de les poursuivre,
Pilate n'exécuta pas cet édit et fut envoyé en exil; après
diverses épreuves, [p. 68] comme l'écrit Philon le philosophe,
[P. "
75] Depuis l'incarnation de Notre-Sauveur jusqu'à Constantin
l'ancien, nous écrivons ensemble les histoires ecclésiastique et profane.
A partir de Constantin nous écrirons l'histoire profane à part, et l'histoire
ecclésiastique à part dans un second volume.
Si tu veux connaître quelque
fait de cherche plus loin dans le second volume,
l'histoire ecclésiastique,
(clierche) les histoires de tous les rois dans ce premier volume où nous
nous préparons à mettre chacun avec son nom et son époque avec l'aide
du Seigneur qui fortifie.
{A suivre.) F. Nau.
CHRONIQUE
Sur cin(i à six cents adhérents, quatre cent ving-huit se sont trouvés à
Copenhague et ont donné, par leur affluence, grande animation aux
séances et aux réunions. Tous les gouvernements, jusqu'à l'Inde et au
Japon, s'étaient fait représenter. Parmi les Français, M. René Basset, direc-
recteur du précédent congrès, était venu remettre ses pouvoirs à son .suc-
cesseur, M. Thomsen; M. Emile Guimet, non content d'avoir déjà donné à
la France un musée dû à sa seule initiative, développait encore le projet
d'un nouveau musée d'Égyptologie enfin M. Clément Huart, M. Moïse
;
Schwab, M. Paul Boyer n'ont pas, eux non plus, craint de faire le long
voyage mais combien de délégués sont restés chez eux! Pour moi, chargé
;
tiales qui sont devenus des noms propres, tandis que d'autres noms propres
écrits en abrégé étaient interprétés et intervertis de diverses manières.
MM. Krumbacher et Heiberg ont ajouté des exemples analogues, surtoutde
cliiffres considérés comme initiales de noms propres et devenus noms
propres.
M. Mark (Limbourg) a montré que l'écriture des anciens manuscints
arméniens trahissait une influence grecque et non syriaque, par exemple :
ère). Ce texte grec met certains pays sous l'influence de chaque si,irnc3 du
zodiaque; l'étude de ces noms propres conduit M. Cumont à placer la ré-
daction de ce document, au x*" siècle avant notre ère, à Fèpoque Perse, et
à conclure que les astrologues égyptiens du siècle arant Jésus-Clirist
ii''
rebelle, un loup arabe » (Patr. or.. Il, 232); d'après Michel le Syrien
(texte, p. 490) certains moines « s'élancèrent comme des loups arabes, avec
des injures et des coups de pierre » enfin Bar Hahlul, dans son diction- ;
naire (éd. Rubens Duval, Paris, 1890, II, 525, ou Payne Smith, Thésaurus
syriacus, Oxford, 1874. I, 801), n'a trouvé, de cette locution, que l'explica-
tion suivante : « Loup arabe, iwQwXiowwë par Grégoire le Théologien; c'est-
à-dire que les loups arabes sont plus redoutables que les autres loups; c'est-
à-dire qu'ils sont de la couleur de la terre et restent ainsi cachés jusqu'à
l'arrivéedu troupeau, alors ils s'élancent subitement sur lui ».
Cependant, d'après les explorateurs, le loup arabe est rare, plutôt
timide, moins incommode que le chacal, et on a grand'peine à s'en procu-
rer quelques spécimens pour les jardins zoologiques. Pour expliquer les
textes syriaques, il n'est pas nécessaire de supposer que le loup arabe ait
jadis été redoutable et redouté, il suffitde remarquer que Bar Bahlul ren-
voie à Grégoire le Théologien et que le texte de la Patrologie orientale
n'est qu'une traduction d'un texte grec. Nous sommes donc ramenés à la
littérature grecque, où nous constatons que les Septante ont traduit par
« loups arabes ['Arab) » les textes de Sophonie ui, 3 et Habacuc i, 8, qui
doivent être traduits par « loups du soir {'Erèb) » comme l'ont fait la
Vulgate et la Peschito. Ce sont les loups du soir qui sont redoutables
332 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
parce que l'ombre leur donne courage et la faim les fait alors sortir des
repaires oùils se sont cachés durant le jour. C'est ce que Virgile écrivait
déjà :
Le même mot, ou peu s'en faut, a causé ailleurs aux Septante une faute
encore plus forte. Au lieu de traduire Jér. v, 6, comme la Peschito « Les :
loups du soir {'arahôth, soirs ou solitudes) les pilleront », ils ont traduit
« loup jusqu'aux maisons {'ad bôlh) les a détruits ».
le
Nous avons conclu que si Bar Bahlul pouvait donner une nouvelle édi-
tion de son dictionnaire, il écrirait simplement « Loup arabe, mentionné
par Grégoire le Théologien, c'est-à-dire louf du soir t'Arab pour 'Eréb) ».
Nous ne pouvons rendre compte des nombreux travaux des autres sections,
d'autant qu'une grève des typographes a rendu impossible même la publi-
Le point de vue matériel n'a pas été négligé non plus réceptions et :
voulait aller.
En somme, bonne tenue du congrès fait grand honneur au président,
la
M. Thomsen, aux princes de la famille royale qui ont bien voulu y parti-
et
ciper. Son Altesse Royale le prince Valdemar, époux de la princesse Marie
de France, assistait à la séance d'ouverture il connaît l'Orient, nous a dit
;
véritable conviction que nous nous donnions rendez-vous dans trois ans —
siDieu nous prête vie —
à Athènes, oîi nous retrouverons, comme orga-
nisateurs du XVl'^ congrès, MM. Carolidis et Lambros.
F. Nau.
BIBLIOGRAPHIE
De prime abord, c'était une idée audacieuse que de vouloir fonder à Paris
une revue de philologie et d'arcliéologie arméniennes, rédigée en armé-
nien. Les difficultés de tout ordre ne manquaient certes pas, et il semblait
bien qu'une telle publication fût condamnée à disparaître bientôt. 11 n'en a
rien été au bout de près de dix ans le Banasêr « Philologue » est encore
:
Banasêr; elles sont trop nombreuses pour que nous puissions les énu-
mérer. Mentionnons une longue étude de M. Adjarian sur Fauste de
Byzance, une bibliographie des impressions arméniennes, due à un évêque
qui a voulu garder l'anonyme, le catalogue, dressé par le P. Koriona, des
manuscrits arméniens de la bibliothèque de l'église des Saints-Archanges
de Constantinople, des études de Mr, Conybeare sur les ordinations dans
l'église arménienne, etc.
La philologie est également bien représentée. De 1899 à 1901, M. Millet a
traité dans le Banasêr, avec la compétence que tous lui reconnaissent, un
certain nombre de questions relatives à la langue arménienne; en 1902,11
BIBLIOGRAPHIE. iiliô
quis pour la bibliothèque de Louis XIV, deux pour Colbert, cent vingt ac-
quis de 1728 à 1730 par l'abbé François Sevin etc. Le corps de l'ouvrage
renferme la description et le contenu de chacun des manuscrits Ancien et :
Le Directeur-Gérant :
F. Charmetant.
ORIENT CIIRÉTUÎN. 22
338 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
TEXTE
T î flj-K-lîïi, •••
îift'w • iMfli. ! rt'n?i •
(Wi/, î ^'}}ih..e : hA :
'l: '.
t\Ay% : ^diOf-C A*A •
'^'^ylC? = M.^Of^ : '>7-/*' î (D
>»A '^^AflJ •
AVTA- • ^/" '
©>iAnA : 7*7/*''> : fli-ï'^nP-f- : î
ton» î îu^dA-l- •
hA-fV-AK •
-hdh. ' ïxaD4*C'i'\' : (F. 18
V*' a) (D'ï'Kà'l \\oo : )?,AflïT ! fl»?i7H ••
tSh'h'l: : f r/ifl>-C : A'^
^CT •
4».s.A : *^ô '
nc^«7 ïDiiï : rt\h •
'flH-'î ! ÇT<:îh ^
n, '.
4»'^^ • fl>-*9<.3: = nhiin^ s
Ai0^*en - (D^-^ti^ • ^j^^i *
hhnn.'M •
Aî^-J^* ! -1IA?iA •
m-^ : AîiA-f- •••
(O-iUM -•
-J-fl
(F. 18 v« b) fljft?tA'lf •
A-ï'ÇftrK = ^.l'-^i'V « ot^'M:\h ?»>
h •
Ihi-nCA • CAuhîPtf»- = A>n.^-> •
hlH • .fcA.eL.^. • (D^Ai
^f î fljAi'îA : j?«/'nP-3: • flj^hn<.3: ' ï»Arh*Pc.e'H • Viï- ^
i*.
h-fK-î: •••
a)>irAîFiv5: ^ ?iîrh.ftïi-.t^- r^t'^-i • ^,n àe • t^^ti
*A • i-^^Oi-d : flJ'f-'/A'lî •
fl'fî
•'•
flïA.'hA •
A:''Th • ©.t^ïb?" ••
Aî: : incii nv •
hd,^d,f^\\ •
^A'/lyl'^h •
(n^:\\ • n^».^^-
A- •
AdA.h « Ki5: : ^A^ïb -nW^l '
M/^^ ^ .e.A*7^ • Ah •
je-ftA- •
AdA.h : (D-h-ti • iiao î fi-nfhl i (Dh'iA •
^Aje-ïh : h
ôa f^y^t-it •
(D^ifi^t- '.
jRrt.-nrh.h --
nhi-i- •-
tir^ - (F. is
-t-hnitn • Ah .•
r"h> •
nft<w» : H.hh ! incv 'w»'}îrI^'^ : -nfr:'» « ©nri^» .-
h.k
A* î î»ir».'»'A« : nfl>-fti- •
flï'JïA : ^'.S.ft « ^lA. •
AVltf». .
^j^
V : T^'îA-i" ••
M^ao^iï •
'Ih^^^AA- • 'wi^-n^ : 'n-fXM'i •
œh
-i-l' : (D-iKnfm-fi : h-iï^tV « (1^ ' ^ r^ a) oïhdfl •
^(U •
KA, :
^yirm- 1 aïn?i'ji"H •
^^hn- : wa- w-ii
n î <(.^A« î <D'r*i- ••
?»ïhf 'T^'ï- « (Di-ewahh • ù^fR'i • fli#h
n,A"<n>- : ïxliï •
hé,^R^ hwo}^ ' • -Irn ! ^7-iP : 4'Ctl •
hii ••
©An : H^-l- •
ahh-P • -nîtA. • o-^j^K, : A'flh « (Dih^, ' -Tr
n Ole, •
4.CA = nh<W» : rhAf • flïrh^ : -^fï : (il^ : hA • AT
VIE DE UARSOMA. 341
©An •
^-jnn : TT-/*' ^KVh<^. ••
Hî\rhf a-i: ^i-jh/.
nhli-tth^aa^ •
hnn,h'(\fh,c •
AA-n?» : hà •
rhAoï. .• w:'»/^
<- • A-HA-^ «
A^SA « fljK^n.n •
ïu^y •
rt-nw* •
AK'in.K'flrh.c •
(Dhhh»
TRADUCTION
dit « : mon maître, pourquoi fais-tu cette demande? Pour nous, nous te
disons de demander au Seigneur d'anéantir, à cette heure même, les
impies. » (Le saint) dit qu'il convenait que (sa lapidation) eût lieu. « Sache,
I» mon fils, (ajouta-t-il), que mon cœur souffrira. Car je vois des
rois, des tils de rois, tombés sur mon escabeau, afin de le baiser; je
vois des grands, des souverains, des juges et toutes sortes de créatures
m'honorer. Moi, certes, je préfère l'abjection, afin que le Seigneur
ait pitié de moi et me secoure. En effet, tout ce que j'ai fait moi-même
avec les hommes, c'est afin qu'il résulte pour moi (un état, éloigné)
de la gloire et de l'honneur. Mes os tremblent devant la louange de ce
monde. (Fol. 18 v" b) Ma demande a pour objet la pénitence finale. C'est
cette (pénitence) qui subsistera. J"ai vu les prophètes chassés et rejetés;
mais moi, l'on m'exaltera et l'on m'honorera. Les apôtres aussi, on les
lapida; mais moi, pas. Les martyrs ont été tués; mais moi, l'on me por-
tera sur les têtes. Les fidèles ont été enchaînés mais moi, l'on m"honorera. ;
Notre Dieu aussi a été mis sur le bois de la croix par les Juifs rejetés,
et on s'est moqué de lui. Mais moi, pécheur et être faible, on m'honorera,
on me louera et on me célébrera.
« Notre-Seigneur et Notre Sauveur .Jésus-Christ, c'est la règle que le
serviteur soit comme son seigneur et le disciple comme son maître. Si je
suis devenu moi-même le serviteur véritable du Christ, je deviendrai donc,
moi aussi, comme il a été lui-même. Que dirai-je demain, lorsque je me
tiendrai devant le trône du Seigneur? Lui-même me dira Qu'as-tu fait?:
mêmes, nous avons fait en ton propre nom de nombreux prodiges; en ton
propre nom nous avons guéri de nombreux malades et souffrants, il répon-
dra et leur dira : Pour moi, je ne vous connais pas. (Je crains) non seu-
lement à cause d'autres (passages de l'EvaVigile), mais aussi à cause de
cette parole de l'Evangile saint Malheur à vous, ô scribes, puissants
:
dehors, apparaissez aux hommes comme des lumières, mais, par votre de-
dans, êtes des loups, des êtres ravisseurs et remplis de ruse. Pour iwus.
vous ressemblez à des sépulcres plâtrés, mais dans Fintérieur desquels il y
a (Fol. 19 r» a) des cadavres. En outre, il dira : Malheur A vous, ô scribes
et pharisiens hypocrites, qui mangez les maisons des veuves et des orphe-
lins, sous le prétexte de prolonger votre prière. Cest pourquoi, vous trou-
verez toutes sortes de supplices. »
je veux que vous deveniez justes par votre parole et forts par votre foi. »
Ayant entendu ses paroles, ils versèrent des larmes amères. 11 leur dit :
« Pour moi, je veux retourner vers le roi de Perse, (au pays des gens) qui
trésors. Il mange de la viande, boit du vin, dort sur un lit moelleux, est
vêtu d'habits précieux, se rase les cheveux. Lui, de son côté, apparaît
devant toi, sous l'aspect d'un pauvre. Voici il est arrivé, pour prendre
:
bien. Malheur à V homme par les mains duquel vient répreuve. Les temps
de Théodose furent des temps de bien, d'amour, de grâce et de salut. Ils
furent comme les temps d'Aujest/d, roi de (F'o]. 19 v° a) Juda.
Le zèle du Seigneur est plus grand que (celui de) tous les fils de l'homme.
C'est pourquoi le Seigneur a dit au sujet de {Théodose) En effet, tu :
as accompli toute ma volonté. Cela fa été compté devant moi. Moi, Dieu, je
t'ai aim,é comme David, ton père. Je n'ai pas éloigné de toi tes ennemis,
mais je les ai tués. Le châtiment qui est venu sur les enfants d'Israël vien-
dra aussi sur eux. Mais Je te ferai mourir et Je te ferai passer vers tes
pères, dans la paix, afin que tu ne voies pas le châtiment qui viendra
sur les enfants d'Israël. Telle fut la mort de Théodose, en des temps de
bien et de paix, dans tous les peuples et les églises.
Sylvain Grébaut.
{A suivre.
ET D'HISTOIRE D'EXTRÊME-ORIENT
Par E. Blochet.
ALBRACCA
(1) Revue de l'Orient Chrétien, année 1899 le Songe du viel pèlerin de P]iilii)pe
:
de Mézières, page 607 le nom de Jageras, que je n'ai pu identifier dans cet article,
;
3jy O'' car le mot nvilik ô-CU « roi » n'était guère employé
que chez les Turks musulmans du Tchaghataï et encore assez
peu à l'époque mongole, à laquelle on se servait plutôt de ^^r-V»
de j^y ou de ^l'i:^. Cette Acbalec semble plutôt rtre une
Ak-baligh j^L dont le nom traduit la forme mongole Tcha-
^J\
ghan balghasoun.
Il ne serait pas impossible que ce nom d'Acbalec soit le pro-
totype de l'AH^raccadu Boïardo et de l'Arioste; les littérateurs
qui placent le récit de leurs fictions en Orient, déforment quel-
quefois les noms d'une façon amusante; c'est ainsi que les
journalistes ont inventé la dynastie turque des Abdul, aujour-
d'hui régnante sur les bords de la mer Egée, et qu'on a vu
figurer dans une nouvelle publiée, y a quelque dix ans, dans
il
LE PAYS DE TIIARSE.
(2) Le caractère ouïghour qui a été copié sur le nestorien que les prêtres
dit
syriens avaient transporté en Asie Centrale; les Ouïghours avaient une littéra-
ture alors que les Mongols étaient complètement illettrés; l'auteur du Djihan-
koushaï nous apprend que Tchinkkiz fit prendre l'écriture ouïghoure pour écrire
le mongol et, en somme, l'alphabet mongol est le même que l'alphabet des Ouï-
ghours avec l'addition de quelques signes qui servent à exprimer des articu-
lations que l'ouïghour ne marquait pas d'une façon spéciale l'alphabet des
;
fautivement j-'j! :
^^^, ^^j^ S^ L'
\ ,.y^ri'> ^-..-r'^^
-^'^^
(1) Page'TOi».
(•2) Man. supp. persan ~*0'.), folio -Jr.!-.
avec celui de Talas ff t'J >S u^'^^'' dont il sera question plus
loin. Le même ouvrage (2) restitue le nom de .^^ pJ 3^ ^^ ?^o
jjLsjj „C >lj c^^' ^—-^^f ^^rl^ ^i' j-^ y^'^sy-l^^ '-^.X? )-'
Tsoung des Soung (1235), les Mongols firent revêtir d'une en-
ceinte fortifiée leur ville de Kara-kouroum (Ho-lin) fn 7|i :
^
1^ [Ê] ff '^ Wl « Ho-lin, primitivement, à l'époque
t.l Jl {JIP pT
des Thang, était l'ancienne capitale du Houeï-hou Phi-khia
Ho-han », c'est-à-dire du Bilghé-Khaghan, du sage Khaghan,
dont on a retrouvé les inscriptions en caractères runiques sur les
bords de rOrkhon. Alaed-Din Ata Mélik el-Djouveïnidit, dansle
DJihan-koushaï (2), qu'Ougédeï fit l;)àtir sa capitale d'Ourdou-
baligh, ou Kara-kouroum, sur les ruines de l'ancienne cité de
Boughou Khan, ^'^jrï^f, souverain des Ouïghours, dont il ne
restait plus à son époque qu'un mur d'enceinte érasé et qu'on
nommait Maou-baligh ^Ub jjU, soit en mongol Maghou-baligh,
la « mauvaise ville » (3).
C'est donc à tort que personne qui a annoté les deux
la
textes, français et latin, de la Fleur des Histoires d'Orient, a
écrit (4) que le royaume de Tharse est la contrée de Teras ou
Talas, au Nord de la province de Ferghana, à l'Est de la Trans-
oxiane, et qu'il est le pays auquel Marco Polo donne, dans le
mise par bien d'autres auteurs, par Bâber, l'auteur de YAkbar-namc/i, Tauteur
du Heft-iklim et même, ce qui est incompréhensible, par Vassaf, qui forme
un complexe de Taraz ;!iJs, Yenghi, Kentchek et Tchakal, Notices et Extraits,
2iô, note, quand on sait qu'il s'agit certainement, comme on le verra plus loin,
du complexe Talas, Yenghi, Kentchek, Tchakal.
(5) Le campement d'été d'AbouItcha Khan, dit Rashid, était dans l'Ortagh et le
ORIENT CHRÉTIEN. 23
354 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Kartagh, qui sont des montagnes grandes et élevées; il }• a dans ces environs une
villenommée Anbaïdj son campement d'hiver était dans ces mêmes parages,
;
dans une localité appelée Yoursough et Ghaghian et Karkoroum que l'on pro-
nonce aussi Kara-Kouroum la ville de Talas et celle de Ghari-Saïram se
;
trouvent également dans ce voisinage Gliari-Saïram est une très grande ville et
;
fort ancienne. vj:,.w! -Ub^ *^Jic ^lj»a>' i^ i^^3 L^' )3^ )' 3^ c3"^"^'^
J»CJj ô^^ .^y^ Orr^^'j ioj..-» jS ,.^ .,J,* ïx!.\ ^ (7) -^^J
(1) Pautliier, Marco Polo, page 145; Marco Polo a certainement entendu pro-
noncer Peïn et ce n'est pas lui qui a ajouté un n à ce mot.
Le thème de ce nom sanskrit est mahâbalin, mais le nom est mahâbalï.
(li)
(3) Avec l'alternance bizarre de a-e = i dont on trouvera des exemples fréquents
dans le cours de ces notes; cette ville paraît dans le texte de l'historien persan
à la page rV[ (cf. note page rVT, et appendice à la page PVh de l'édition qui
s'imprime à l'heure présente chez Brill, à Leyde.
(4) Notices et Extraits, tome XIII, page ^^o; dans un passage de la vie de Té-
mour Keurguen par Ibn Arabshah, il est parlé de /r'-*-' cr^.i au delà du fleuve
de Khodjend, à environ 15 jours de Samarkand.
(5) Man. arabe 2325, folio 45 verso. (tj) m. — J^j. — (7) m. Xj.
358. REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(2) (i3lj qiC'J ^i-^îj (1) isL i'Aa.|^Jli ^..^tsr:^ *wl [^L^ L^^t_3
cr^j
U ^,^*^î li=^! ^^-^ ^(3! (8) ^=sr-^
J! (7) ^^^^ y, ^^
(9) .U^! Jî j3b ^,U ^y, ^i L> ^,j.>j\ jJb ^U Jî (8)
^^
par terre une route par mer et, que l'on prenne l'une ou l'au-
et
tre de ces deux routes, il y a de Khan-baligh à el-Khinsaï
40 jours de distance ».
L'existence du complexe Yenghi-Talas est suffisamment prou-
vée par ce passage du Mésalik el-absar ainsi que par celui de
la vie de Témour par Ibn Arabshah dans lequel ce virulent
historien parle du pays de Yenghi-Talas ^^'^jj, et son nom
correspond d'une façon si parfaite à celui de Cingin-talas du
née d'après une forme citée dans la chronique de Vassaf. — (4) m. .blj- — (5) m.
Wl^a^t^. —
(6) Il y a [certainement ici une lacune que Quatremère n'a pas vue
Jf ^ FO-LIX =: 'Po);ro.
(i) Fo-lin j% ^À parait pour la première fois dans le Souï-shou (581-617) et est
(Hirth, pages 56 et 106); ^Bf Sheni est alors la transcription du nom Slia'ni
page 240), le pays nommé Sham s'étend de l'Euphrate ;t ei-Arish, aux frontières
de l'Egypte, et des deux célèbres montagnes de Tayyi ^-î», les seuls endroits
juIJ) Dimeshk esh-Sha'm et que les historiens appellent simplement /»^) esh-
Sha'ra, qu'il faut se garder de traduire par Syrie: les historiens musulmans
comptent dans cette Syrie de l'intérieur, par opposition au Sâhel, les villes fron-
tières \j^\ et l'Avasim ^^j*j], de sorte que l'histoire des Thang, si l'on s'en
du
tient à la lettre texte, entend par Fo-lin = Ta-Thsin la côte phénicienne à
l'Ouest de Damas.
(1) On pourrait aussi penser k patrik, du grec TraTpîy.io;, en arabe i^^j^.i ^'^
syriaque |ji-.v41».
NOTKS DE GKOGKAPIIIE. .'}01
anciennement avait été un temple et où l'on voyail la nuit briller un feu écla-
tant; si l'on s'approchait, la flamme s'évanouissait et l'on ne discernait plus rien.
Un habitant d'AIep raconta à Yakout que, sur cet édifice, il y avait trois tables
de pierre ])ortant des inscriptions écrites avec un caractère ancien dans lequel
il faut probablement reconnaître de l'aramécn; d'après cet individu, l'inscription
qui se trouvait au Sud était ainsi rédigée « Dieu est unique! Cet édifice fut
:
(4) Forme citée par Payne Smith à côté de la forme courante l.ioo> Roma, page
G80.
f^, anciennement but, aujourd'hui fo, se lisait, soit ivot, soit fot,
avec une tendance à perdre sa dentale finale; d'ailleurs, il
i<i^ M^ '^ M
â: f Ni-ssou-tou-ling-sou-meng-phan. Hirth n'a
il
(1) Il s'agit très probablement ici du sultan Izz ad-Din Kaï-Kaous II, quoique
Lane, Mohammedan Dynasties, page 155, indique 1257 comme date de sa mort ;
forme à laquelle on comparera la transcription "AÇa-rtv qui se lit dans une ins-
cription seldjoukide de Sinope.
(2) D'après Lanc, Mohammedan Dynasties, page 179, ce prince serait mort
on 1257.
HISTOIRE D'HAIKAR LE SAGE
d'après les manuscrits arabes 3637 et 3G3G de paris
INTRODUCTION
772).
Les anachronismes et les invraisemblances dont le conte est
émaillé impressionnaient fort défavorablement les critiques qui
plaçaient sa composition du \f siècle avant notre ère au ir^ siè-
porté du sel et cela ne m'a pas été plus lourd que... » la pan- ;
TRADUCTION
fit ce qu'ils lui recommandaient et il offrit des sacrifices aux idoles, eut
recours à elles, s'humilia devant elles dans la prière et les invocations.
Mais elles ne lui répondirent pas une seule parole et il sortit plein de tris-
II. — Il prit donc Nadan, son neveu, qui était un enfant à la mamelle, et
il le confia à huit nourrices qui devaient l'allaiter et l'élever. Elles lu
donnèrent la nourriture la plus exquise, et l'éducation (p. 142) la plus
soignée; elles le vêtirent de soie, de pourpre et de cramoisi; il avait pour
sièges des tapis de soie. En avançant en âge, il grandit comme le cèdre
élevé; son oncle lui enseigna la politesse, l'écriture, la lecture, la philo-
sophie et toutes les sciences. Un jour le roi Sennachérib ayant regardé
Haïkar, vit qu'il était devenu un vieillard avancé en âge, et il lui dit « :
décès est proche, indique-moi celui qui doit te succéder dans mon service. »
Haïkar lui répondit « Seigneur Roi, que votre tête vive éternellement!
:
Voici Nadan, le fils de ma sœur, que j'ai adopté je l'ai élevé et je lui ai en- ;
bler d'honneurs (^t de (ligait(''s. IFaïkar lui baisa les mains et lui exprima
ses vœux et ses lioninuiges. Ensuite il prit avec lui Nadaii le fils de sa
tants, mais dont l'esprit est lourd et stupide. Garde-toi bien de lui céder
en quoi que ce soit qui t'appartienne, ou de lui remettre ce que tu as dans
la main, car le péché serait ton vêtement et Dieu serait irrité contre toi.
7. Mon fils, ne sois pas comme l'amandier qui se couvre de feuilles
avant tous les arbres et qui est le dernier à donner des fruits, mais sois
comme le mûrier qui donne des fruits avant tous les arbres et qui est le
dernier à se couvrir de feuilles.
8. Mon fils, incline-toi en bas et modère ta voix; sois poli et marche
dans la voie du bien ne sois pas stupide et n'élève pas la voix quand tu
;
ris ou tu parles, car si c'était par la hauteur de la voix qu'on élevait des
maisons, l'âne en bâtirait plusieurs chaque jour.
9. Mon fils, il vaut mieux transporter des pierres (p. 145) avec un homme
dirige ta barque avant que la mer soit en furie et gonfle ses vagues, de
peur que tu ne sombres sans pouvoir te sauver.
14. Mon fils^ si le riche vient à manger un serpent, les hommes lattri-
372 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
hueront à sa sagesse, mais si c'est un homme pauvre, ils diront que c'est
la faim qui l'y pousse.
15. Mon fils, contente-toi de ce que tu possèdes, et ne désire pas le hien
de ton prochain.
16. Mon fils, évite le voisinage de l'insensé et ne mange pas de pain avec
lui. Ne te réjouis pas des malheurs de ton voisin et si ton ennemi t'a fait
du tort, réponds-lui par des hienfaits.
17. Mon fils, si un homme ne. craint pas (1) Dieu, crains-le (p. 146)
et honore-le.
18. Mon fils, l'insensé heurte l'ohstacle et tomhe, tandis que le sage, s'il
vient â heurter l'obstacle, n'est pas ébranlé et ne tombe pas et s'il vient à
tomber, il se relève promptement; s'il tombe malade, son esprit trouve
la guérison, tandis que l'homme insensé et stupide n'a point de remède
pour sa maladie.
19. Mon fils, si un inférieur te salue, rends-lui la salutation en restant
debout, et s'il n'est pas reconnaissant pour toi, son maître le sera à sa
place.
20. Mon fils, n'épargne pas les coups à ton fils, car les coups donnés à
l'enfant sont comme l'engrais pour le jardin, comme le lien qui attache
l'ouverture de la bourse, comme les entraves des animaux et comme la
serrure de la porte.
21. Mon fils, écarte ton fils du mal et fais son éducation avant qu'il gran-
disse et se révolte contre toi, car il serait ta honte au milieu de tes com-
pagnons, et courberait ton front dans les rues et les assemblées publiques,
et tu serais couvert de confusion par ses actions détestables.
22. Mon fils, ne laisse échapper a,ucune parole de ta bouche sans prendre
conseil de ton cœur, et ne reste pas au milieu des gens querelleurs, parce
que la parole mauvaise engendre la querelle, la querelle engendre la
guerre et la guerre engendre la bataille, et tu serais obligé de servir de
témoin; mais fuis de là et cherche la paix.
23. Mon fils, ne résiste pas à celui qui est plus fort que toi, mais acquiers
la longanimité, la patience et la bonne volonté, (p. 147) car il n'y a rien
de meilleur.
24. Mon fils, ne te réjouis pas de la mort de ton ennemi parce que dans
peu de temps tu seras son voisin. Quant à celui qui te méprise et te hait,
honore-le et sois le premier à le saluer.
25. Mon fils, quand l'eau s'arrêtera dans le canal, quand les oiseaux
s'envoleront jusqu'au ciel, quand les noirs corbeaux deviendront blancs et
que l'amertume deviendra douce comme le miel, l'insensé et le stupide
deviendront intelligents et sages.
26. Mon fils, si tu veux devenir sage, préserve ta langue du mensonge,
ta main du vol et tes yeux des regards mauvais; à cette condition, tu
mériteras le nom de sage.
27. Mon permets au sage de te frapper de son bâton,
fils, et ne permets
pas à l'insensé de t'oindre de suaves parfums.
28. Mon fils, sois humble dans ta jeunesse et tu seras honoré dans ta
vieillesse.
29, Mon fils, ne résiste pas à l'homme qui possède l'autorité, ni au fleuve
qui déborde, et ne cherche pas à conclure de mariage, car s'il est heureux
on ne t'en félicitera pas, et s'il est malheureux on t'accablera d'injures et
de malédictions.
30 Mon fils, fréquente celui dont la main est rassasiée et pleine et ne
va pas avec celui dont la main e.st resserrée et affamée.
31. Mon fils, il y a quatre choses contraires à la puissance du royaume et
de l'armée : la dureté du vizir, (p. 148) la mauvaise administration, la
perversité des desseins, et l'injustice envers les sujets, et quatre choses
qui ne sont pas cachées : l'homme intelligent, l'homme stupide, le riche,
et le pauvre. »
IV. — Quand Ha'ikar eut fini d'exposer ces conseils et ces paraboles à
Nadan, le fils de sa sœur, il pensa qu'il garderait toutts ses recomman-
dations et ne savait pas que son intention était de faire juste le contraire.
il
Ensuite Haïkar resta assis dans sa maison et remit à Nadan tous ses
biens les esclaves et les servantes, les chevaux et le bétail et toutes les
:
personne n'aura aucun pouvoir sur sa mai.son et sur ses biens. » Et Nadan
dut retirer sa main de dessus Haïkar et de ce qu'il possédait. 11 n'alla
même plus chez lui et cessa de le saluer.
V. —
Haïkar se repentit alors de la peine qu'il s'était donnée pour Nadan
et en conçut un grand chagrin. Or Nadan avait un frère plus jeune que
lui nommé Banoudan (I). Haïkar le prit chez lui à la place de Nadan,
l'éleva, le combla d'honneurs, lui remit tout ce qu'il possédait et lui confia
(p. 150) pour Akliis Ibna-Chah Hakim roi de Perse, une lettre dans laquelle
il lui disait : « Salut parfait, vie et honneur de la part de Sennachérib,
roi d'Assyrie et de Ninive, et de son vizir et^ secrétaire Haïkar. Paix entre
toi et moi, roi magnifique. Au moment où ce papier te parviendra, lève-
toi et viens promptement à la plaine de Nisrin en Assur et Ninive, pour
que je te livre le royaume sans guerre et sans combat. » Il écrivit encore
une autre lettre au nom d'Haïkar à Pharaon, roi d'Egypte « Paix entre :
toi et moi, grand roi. Quand cette lettre te parviendra, lève-toi, et viens
lui disait : « Salut parfait à mon vizir, mon secrétaire et mon confident
Haïkar. A où cette lettre te parviendra, rassemble toutes les
l'instant
troupes que tu as sous la main. (p. 151) Qu'elles soient parfaitement
habillées et équipées, et conduis-les jeudi dans la plaine de Nisrin, et au
moment où tu me verras venir vers toi, mets l'armée eh mouvement
contre moi, si j'étais l'ennemi et comme si elle me combattait. J'ai
comme
cliez moienvoyés de Pharaon roi d'Egypte quand ils verront la force
les :
de notre armée, ils seront frappés de crainte, car ils sont nos ennemis et
ils nous haïssent. » Ensuite il scella la lettre et l'envoya à Haïkar par l'un
des serviteurs du roi. Puis il prit la lettre qu'il avait écrite auparavant, la
remit au roi, lui en fit la lecture et lui en montra le sceau. En entendant
lecontenu de cette lettre, grandement étonné. 11 s'irrita, entra
le roi fut
qu'il ait écrit cette lettre à mes ennemis? ("est la récompense des bienfaits
dont je l'ai comblé. »
VIII. — Nadan lui dit alors : « Ne t'inquiète pas, ô roi, ne t'afflige pas
et ne t'irrite pas; mais allons à la plaine de Nisrin et voyons si cette affaire
est vraie ou non. » Quand/le jeudi fut arrivé, Nadan se leva, prit avec lui
le roi, les ministres et les troupes et les conduisit dans la plaine de Nisrin.
Quand ils furent arrivés, le roi aperçut Haïkar avec l'armée rangée en
bataille. Quand Haïkar (p. il ordonna aux troupes
152) vit le roi s'avancer,
de prendre le branle-bas de combat, de s'escrimer et de manœuvrer
comme pour combattre le roi, selon ce qui était écrit dans la lettre. Il ne
savait pas quel abîme Nadan avait creusé devant lui. Le roi voyant ce que
faisait Haïkar, fut troublé et interdit. 11 fut rempli de stupéfaction et
s'emporta violemment. Nadan lui dit « Tu vois. Sire, ce qu'a fait ce
:
chanté et te remercie d'avoir exécuté son ordre. Il m'envoie vers toi pour
te recommander de congédier les troupes et de venir à lui lié et garrotté
pour que les envoyés de Pharaon en soient témoins, car le roi est redouté au-
HISTOIRE d'iiaikai;. 'Mo
près d'eux et de leur roi. » Ilaïkar y consentit et Nadan lui lia les mains et
lui entrava les pieds, puis il le conduisit au roi. Or le (p. irj3) roi venait de
prendre connaissance de l'autre lettre. Quand Haïkar entra chez le roi, il
se prosterna devant lui la face contre terre. Le roi lui dit » Haïkar, mon :
écriture. Quand Haïkar vit cela, ses membres tremblèrent, sa langue fut
paralysée à l'instant et il ne put proférer un mot malgré toute sa sagesse
et sa science, mais il baissa les yeux vers la terre et garda le silence.
Voyant cela, le roi donna l'ordre de mettre à mort Haïkar et do lui tran-
cher la tête aux portes de la ville. Nadan s'écria alors « Ilaïkar au visage ;
noir, à quoi t'ont servi ta ruse et ta trahison après avoir agi ainsi envers
le roi? »
me mettre à mort selon ton bon plaisir, bien que j'aie conscience de n'être
pas coupable et que Dieu demande compte au méchant de sa malice, je
prie mon Seigneur le Roi, dans sa bonté, de permettre au bourreau de
donner mon corps à mes serviteurs pour qu'ils l'ensevelissent et que ton
serviteur soit ta rançon. » Le roi permit donc au bourreau d'en faire ce qu'il
voudrait.
X. —
Les serviteurs du roi et le bourreau s'emparèrent alors d'Haïkar
et l'amenèrent tout nu pour le mettre à mort. Haïkar, ne doutant plus
qu'on allait l'exécuter, envoya dire à sa femme, qui s'appelait Chafah-
tini (Ij : « Viens à ma amène avec toi mille filles vierges,
rencontre et
et revets-les d'habits de soie pour qu'elles pleurent sur moi
de pourpre et
avant ma mort. Sers un repas au bourreau et à ses aides et prépare-leur
du vin en abondance, pour qu'ils puissent boire. »
XL —
La femme d'Haïkar fit ce que lui ordonnait son mari. Elle était
elle-même instruite, intelligente, perspicace, pleine de culture et de
science.
Quand les soldats et le bourreau avec ses aides furent arrivés, ils trou-
vèrent la table servie avec du vin et des mets exquis. Ils se mirent à
manger et à boire jusqu'à ce qu'ils (p. 155) fussent rassasiés et ivres.
XII. — bourreau à part et lui dit « Abou-Samik,
Haïkar prit alors le :
ma sœur, qui m'a trahi et qui est l'auteur de cette action abominable.
Mais le roi regrettera de m'avoir fait mettre à mort. Sache que j'ai, der-
rière ma maison, un souterrain qui n'est connu de personne. Cache-moi
là et fais-le savoir à mon épouse Achfahtini. J'ai en prison un esclave qui
mérite la mort. Fais-le de mes habits, et ordonne à tes
sortir, revêts-le
TEXTE
^^ (8) 'i^y^i^ (7) ^'^ Lv^!^ J^) b^ 'ii\yA ^y::^ (6) ^^y Ji
J^."'^ ^\ y^ J{^^
(11) i^y^ (10) L0_3 J j^ J ^ (9) ^jj:y^
^o! (2)- J^:! J (p. lAi) Ulii i^,^ ^Ij ^U Kj^!_^ *^) (i) K^j^
sL;>ji >^^vliiJ! Ju:^ {()) ^*j ,^^j-ssj!j ^-^j'-^^ (5) i-r^.y^ ^j ~ ^' sJ-a^'j
vjl^_^-saj (7) JUj , .vJi ÏSi.jsH' io ^,U;uol_j ,.»-^!j J?'*^ *^' -^' ?'H^'-J
>._^JJ! Ji 'iîu ^y. f ^y.y^.3 ^j*-^y~ (^8) ^*-^j^ ''-**^ LjUj ^^•'l
^'^'^ y^^i^'s
ijL'=>-j^b ^•^^' (^^) *j-r-^'j ^^^ (P- 142) i^/Mj
^_j ^1*3! ^,Nçs.j ïi^-UJlj (22) .lyiJlj Lli^lj ^,^^1 (21) i.Jjè JUJ!
j*j est omis dans C. — (6) ^*^ omis dans C. — (7) B -bU. —
(8) C J^j% ^ILJ\ (jJU^ JU3' iiJ! U — (9) B ^^; C ^5^'.
— (10) B et C ^yàl — (11) ^y. est omis dans C. — (12) C sbl
(3) ^ÏJ Si (2) 2!/ jl%^ J! ^.IJ! ^^^L^-^ >lj^! (1) j^xi
(10) ..iX'Uj^ '^^^ (9) ^_2/_2 ^*J1 J, c--xLj v^_^-/ -'-^ ^-^
^:^X^] Ji ^^:d.! ^j^! .!>lj (13) \hjs, ^Si\ ^\ ^J\j ju.^^^ ^.ij!
ij.^ss>.\ (15) J Jlaà (14) l^J5 ^;i.x^_^ ^x^C AxUcj '^jj '-^--^j ^^
, ^iisl O-o!^ sJX>:ç^£ (17) i-^ilà liij^ "i^'-^r^s •j'^ ^p^' (16) -W ^ASa
(20) J^3 .,L^lj à^i-i ^\ ys^\^ \:l^ ^^ J:^^ 'L..^ (19) i^l^-Ç
v»t03 JJL£ i^ ^j3^ (22) ^,^^^^'1 ÏjU à^[s iJjU (21) ^-Ut (p. 143)
l^j _5
^jJ^ iJ>! (26) A.;L ^^jJ^^j (25) J^ij .' v^iJ^- Jj ,! Jj'ilî
j\jLp. b ^XUL — (16) C ijki'^. — (17) C i^.ià. — (18) C n'a pas ces
deux mots. — (19) B i^^cj; C ^^.y^^^ ^^^-)^- — (20) B ^^ ^)l.
— (21) B i^*f iJ' -^XUI J^j i*.i.^lj ^_,-^"^'^ i-' ^-3 ^^ --F^j;
c jL$'"^!j yJlj J ^c^ j J.3 -'-3^-**'^. — (22) v_^.sr*^! ïo li ne se trouve
pas en C. — (23) B ^tS3. — (24) C ^^3. — (25) B J.k. —
(26) C ^J^ J^^ J^.
HISTOIRE d'iiaikar. 379
wUxi (4) io U5' xjX--^^. ^'^ (3) iJ'liaii (2) J~^ (1) ^y
^1 .l^lj j^! j J U:> ^ <u,^M J^ii (6j .Uj! j (5) i^l^ J^ J 5^-'^
,Xa. (8) .l$iJlj JJJ! ^ J^oljo b.Jj (7) »^ ^ <uJ^!^ à*^ i-o.'
^^ ifj_s.>:sj! ^ «^iXlj^JUj àjy (16) ^j'j Oj^ '^.-' W"^^ ^^^ ^1/^
Jj ^xk J£IJ! ^^ckL 5^- J5' JJ jj^y l^^ j JJI ^^ Jjip ^,_^^V' ^
J£:j! ^! j ^U^^11 J5' JJ ^.xL- (22) _-xJi Oj^Jl s^r^-^ > (21) ^/
^CL,!j ^:'^^ ^^5^ ^j^ ^Jj Ji^! J,l (23) ^;^! ^ l>
j^^y
— (4) C ii. — (5) B ^i; C U/(. — {&] C ^U^^. — (7) C icU. — (8) C
.l^j^L — (9) B >ixJî ^y.'. — (10) j"^ n'existe pas en C. — (11) B
^^.
jr ^U^'! ^'^ ^:^ ^ J^'i^ O^.^^ ^r^ ^'^ j"^ (2) C^Xj
^..dwt ^Cs. Jo».. s^ (p. 145) s.Ur^l Jij _;j l> (3) ïj.;^^ Ij,^ -Lo
Jr^, s^> O-CbiS' (8) -Aij' '^j ïJ.^' ^ '^fF'^ j^i j (7) i-owlo
,]
Jj O^^^-» J^:^ _3 (11) ^.^/r^ c^ _3 (10) ,^lSjr^ ^.J^ J'^'^'j
(1) C Jr:-:-'.
— (2) CU^Kjj manque en C. — (3) C continue :
^ .'jdJ! o^-^-w!
J{ U (j^*^- jj'-^i3! c^j"^ 2sj->j^ 2jiù (^("^j-^j
-
JU^! LU cu^'. - (4) C ^U. - (5) C ^^C. - (6) B ^3.
(7) B iJ —
^1 ; C ii^b^. (8) B^^.^'; C J-v^'. — (9) C ^Ck^ >b U
U^. — (10) B ^CJ. — (11) B ^CJ ; c ^C.j. — (12) C
J^.^ J^3 ;
pas en G.
HISTOIRE d'iiaikar. o81
«jU vj!^jij j.,ljix^! c-C^ J-s! î^:x. o-CLïx^t !J)I ^ 1} lj,3 ijljJ ^mJ
_j
^^WÎ J L^ Jji- J (3) ^^-^^i J-)j J^ wOjJ! (2) ^,j^ ^,'i
^^
,j^-\ ..jf5o Lsj.^ti-^1
^_3 I'y.s^l .j^53' (10) 1
3^-^M i,>K]! ^* ."^
-j^l ^t^O ^JLxî! Jj O-O ^y!(12) JjliL» paj-^ ^Aj l)(ll) ^.^'
J^sl ^ ^J ^^ i^^Ul (p. 147) lyàj\j JUo.^îj (12) iL^iJî
.^jXj--i2J oi -^ '^
'-^V:^ ^"-^ w^^ -Uc (17) =j**..M j.l2;„M ^^ -^C-UCj
(5) 13!
J^ (4) ^l^j J U^- % ^Obj J ^^U (3) % 6:;J^,^ (2) J
^î (ïxj !
j) Ls^J! JJsj LJ! o-^_3 (8) H-^-J! _^j (p. 148) y!.\y>^
(9) 5l^_3! t> s^hn^ ki^ Ji ijî JL) ^ Jb ij:rki ^j| .,blj Jî Jl^'^!
v,^XJmJ| w^-^
(»-^-^J ^-V i3 S'^ J v-'^' -ÛJj (12) -^_ Li Ji^MSÇ». ^
,^ciiôJ_ ^l^ u j{l^) -<r:!y^**^ ^'^ ^ i^:^ c;^ j y^^j i~-^ (13) ''''^ J^'
^liL.=s. JU ^J (18) Jj^ îJ^^ ^3 (17) ^ÏJ (16) y^! ^,î jblj Je Uii
^Jl ^^ ^:y]\
J^ J^^-^j^ ^.^ J^ jîj J^. - (5) B
— ,!. (6) C contient encore ici un passage omis en A et en B.
— (7) B L^! Lo,î; C ï^Ccj ^XU l^ ^^r^,^."^ ï*^j^ — (8) C
jM:M. — (9) C ïx.;,>^ L)Upi ïlî. — (10) c J w^jC-'L ^tXJi ^>::j.£
v,.l^_j ijy^ y" S^yh i^j SwV-^s -le 'isJit, àJ 1^ .5I (p. 149) M^:^
.\\:>[i ^^CUt (6) Uji à3:.^ 5U;JL= ^J^_ JUs (5) io! iJ w^<J! k^Î
^l _3
i^u) JU (8j !j.=^) iiL^_ î^ (7) 5^^^ ,1%»- j*b U J JU ^
.liLow ^JJ oXJ j JJi iJs X*^ "^, »-^-Ji3 ^ ^. ^, (11) J^w^J ^ Jù
(17) Sj-*! _3
i::-J (16) f,^^
Jlx2^j J^_ U ^.v<>^ i^î J-wj (15) (»îj^^
^ ^_ J A'.j-^
'^^''
(21) -^ /.yj )^%=^ ^Ls^ (20) syj<^ J »5o:i>
*jr=^ ïU bl (22) (^;i^! (p. 150) J,l ïiL, ^^S^ jbb ^^- ^Ij^Î
O^Lar^j (2) ^U! (^b!iJ') (1) '3„C» [^^ Jyu ^1^ ^^^iJ' ^1^
»j.» J^^j JU J .!_3 '-iX^j ^^f j»!^ (3) JJ^Î s^CU! l^jj
ïJlw, V -oi',
J
l^isj' ,.,^2/9 J v^CU! ,!^ J (71 UU.L .liLa. ijlds. Jlsrf
J . •• o- I
J v-5 ^ '
J -"
J ••
I
^.U .U! (-^') (10) IJ-^ J/j; j^ (9) Jl ^CU! (8) ^,LJ ^.W
iJLpi (12) J^^j JU ^3 ^,! ^liL^ ^^^ (11) j^^ ^^^ ^^j^
^^^Is' !jj^iv.j (p. 151) ^J^' v^'^- ^S^^ j-CoJ! a.,Na.! >-^Ç'
^_o!i.
j ^ v**.j ixiu Ji w«,.,si-') jji v^ J-o'l
j (13) 5Jjt3) j S^**A.i!
jjj'libj jj-£ Jji^ -IjU* ,^^j ^C»oJ' Jjia»-! (14) '^iXJ! cu-j! j'y
(16) Ij^L^ 5j3 (15) ]^j^_ ^'.^ j^' oXU ,j>:^y S-^j sf"^^ j'^
UU (22) jW! (21) sLÎ j JU U!^j w^CU! J,! (20) Uls! ^ l^^
C IjiU^j. —
(17) C U^]^. — G — (20) G U-^^j. —
(18) (19) ïj6.^\.
G ^l^L —
(21) G Jc-sr^l (22)
HISTOIRE l/lIAIKAR. TlSô
(4) ÏJL^l 5J.S ^^^ ^::^ (3) ,l£.:^ «.-- b! ^^! (2) JU ^ (1) jjjjj
yUt J,! (12) y\3 J-.3! Ji ^ijt (11) .,! ^liLo^^ki (p. 152) UU
Us' ^tXUî 5^-* (15) lïiU^ (14) ^i^^^'^.J.j ._^^' 3 (13) îj^^. j!
^X-Ut j-ki UU .,blj J ji-v (16) K..O l)! «Lo ^ j>5 jJLJ! j j^^
^^ (18) *;.ko Uk^ ilxi!
j (17) ^^^'-"j ^»jj!j (^U)î si^w' .II^ Jx3
(1) C IjjJJ^ Jic ^Ik^ klxiîj. — (2) C ,^.! ^Js C^^l M. — (3) B
^^)\ ^^. — (4) B o'^L^i!; C M Jj.Lp! ^_^. — (5) G bl. — (6) B
^flJiak. j* JJ»; G ^^ySLSs. ^Sb
J.».
— (7) G ^laî ^*vv„ss^! ^ .«î-b. —
(8) C^j^l. — (9) C^^^l. — (10) e^U^- ••• 'i'j- — (ii) C î3'_5
o-!^_5
^y] J_j_5
^l^' .liL^ l> ^iXUl J Jliii à^^j ^L (8) joji]
^^yss. ^,--wjd!
^ -^jjkfi O-ou^ !i U J, (9) Jy ^J^ y.'^^ •Sj^
(12) i.*>iè^ (11) ^\j^\ ïlj^î V ïsr^-*^! (10) JU3>!! Sl^j ^5^.jW^ w-j'
Jj vj:^3j13 <jjLJ jjjùlj ïLcs! c^^. s-tXJi jU^-s!- Jàj Uii à!ki^^
àj)
Jj iC^jt/Sj <jj;J^ J^ (14) ^ sJ^lj ïj^ j£l) .Jij (13) Jjo
(16) ^J3 ôXlJt ^i) Uli (16) cX-j à^!j J, J^j^l J,l (15) (Jji!
Jlij ,.jbu ^^.^^23 ÏJjJ^l '^ (^ i>^^ (17) Ljw^j .Uùa. !jlxaj ,,! j^!
^^ (19) ^.^ ^ (18) v^t^-^ ^t-Ci) ^\ ^^\ ^_^! l> liL^ l>
(21) ^luC- jj! ,_iLJ! A-! ^^(5 (20) (JU) ^JJ! ^ JxAJ! Il» J*i)-
(2) JjuJj J^UJ ^_,lj ^jli.cv ^^ sJiiij» .,lj oXU' (1) 5^^'i ^^X*^
J'i _3
w-CU! (3) j*U! .'^^ j-2^ w-OS JJjii ol,3 i:;U 6:,S-^ ,,^ Xw',
JixJ ^,! ^LJJ ,51) jt ixSlj-o ^ j oXU! ^^.— (3) ^j^ y:^JS
v^CiJ! (6) yli v^^r'-^-^ >_trw\^ JJr^.J Ir^-^-:'. <^ ^-^r.-^' ^-^-^^
3 (11) ^liJJ _,-^^' ^Cl (10) ^Âi. l^^î ^,r j y Jy.. ^:^j3
,^^^ J-?.J=^ 3 c.'b-^j' ^W' (12) ^*^:.-v-J'j ^XJ CUy wi-H ^_J1^
y=L.jj U^^M Ui .'i;^ ^'^ (16) d^Uii .jjj^i j:^ (15) wwiS' î^^
^ ^
,3"^! vj;^j2^ A3 s'pU jLUU X5,U i<>^xk UdÎ j» (17) o^!^ a
liL.=^
(^ sJ:Jt ^^'\ J ^Uw l) ^XllJî. — (2) C Jjul. — (3) B
Jji. — (4) B is-Di'
^j; C ^li^-J. ^. — (5) B ^^is ^^^^,1
^,C3b^ _a oJCL^'j; C ^- j o-C-^oçw ! ,^XJU! ^-V '^.
(v;^j
^3b- ^îXiilxo. — (6) c ^i v^W^ /' ^tCUt .U. — (7) G
J
j-i.lj jî ijLW ôCUl y! c^Sj-lU. — (8) B et c sJciL}. — (9) B !3U
j^^^ïs^ ;
c (3^^^ ^- — (10) B l^xd,. Le nom n'est pas donné en C.
-(11) C ^U]i.-(12) B ^^.^Jîj. -(13) B ^,Xo. _ (14) C _^oL
— (15) B !^îj. — (16) C Uy! U s,.^ cuUi. — (17) C k^.SL'^J^
^s)ï\ ^y^ .j^j=^ A3j !>\:=. lUQ ï^u. —
(18) C v^cui j-ov yUj
J,!
àJ Jlxj wVc«.! U .K^ ^J sj.^Lii.lj sjjo'j^li ..jxixib .! -^iXUl
àXx-Lo ^jJ! J:^^! ^J>! .^Ij (5) sjXà ~.y 4^1 Ji (4) ^tJ^j.^i:i=^\
jJJ»ww ,.fX5j ^^j] c^/v^^i IJj» _*-* /2-^^->«j J-à^ -;;ds.l wJi .J-^b
"il^^
^^ (7) ï^ ^ w^'^,/- J jj^ (6) J^' j ^^ ^ ^t-CUî
i^\. îjjjto .! (11) *»^! j ly^i yj! (10) 1*5 jo Uj ï^^^} ^j"^-*-' **j
5y! U^ v^W J*^ <-iXJ3 JJLxi (12) S^jJ! 2s3j) ^jj^ c^^-^
Jt (15) ^t5CU! f^]j JLj^_ J (14) yUj ^t^.'! J,l (13) l^'j ^liù^
(^ suivre.)
SAINT EUTHYME LE CxRAND
MOINE DE PALESTINE (376-473)
{Suite)
CHAPITRE V
LES LUTTES DOCTRINALES.
avait rompu avec son passé et l'évêque n'était plus que le titu-
mais les intéressés n'en avaient rien dit, afin de ne pas entra-
ver, déclarent-ils, par des questions personnelles le bien géné-
ral de l'Église.
Ce que les orthodoxes avaient refusé à Juvénal, il le de-
manda aux brigandage d'Éphèse en 449 devait
hérétiques ; le
rent au second plan pour céder le pas aux abbés des grands
monastères. Ce sont eux désormais qui, du fond de leurs re-
traites,entourés de leurs moines, vont lutter contre les empe-
reurs, partisans tyranniques de toutes les hérésies, soutenir
les évêques et défendre les intérêts politiques et religieux de
la Palestine.
« Le plus célèbre de ces abbés était Euthyme; il était
(1) A. Couret, La Palestine sous les empereurs grecs, Grenoble, 1869, in-8°,
p. 117-122.
(2)Nous savons par d'autres sources monophysites qu'une autre illustration
du Romain, archimandrite d'un monastère près de Thécoa qui comptait
parti,
plus de six cents moines, fut également proposé comme candidat à l'évèché de
Jérusalem.
(3) Les Plérophories de Jean, évèque de Maïouma (récits anecdotiques relatifs
au traduites du syriaque par M. l'abbé Nau, Paris, 1899, in-8, p. 32.
v° siècle),
Voir aussi p. 12 et 59, et Alirens et Krueger, Die sujenannte Kirchengeschichte
des Zacharias Rhelor, Leipzig, 1899, p. 10-17.
398 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(1) Cet évoque, du nom de Sévérien, est fêté le 21 février dans les divers
martyrologes.
(2) Gélase, supérieur d'un monastère situé à Emmaus-Nicopolis, s'est créé
une place à part dans la littérature monastique. On lui attribue, entre autres
miracles, la résurrection d'un enfant qu'un de ses religieux avait tué par inad-
vertance, Apojihlhegmala Patrum <\àXis les Ecclesix grxcx monumenta de Cote-
lier, t. I", p. 410 seq.
400 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
ORIENT CHHÉTIEN. 26
402 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
lules des frères, séparées les unes des autres, et méditant sur
ce qui est écrit :
celui d'AnasIase.
donc injuste d'attribuer uniquement à saint Euthyme
S'il est
retour d'EIpidios, ramené lui aussi par les prières et les con-
férences d'Euthyme, mettait le sceau à cette victoire, en déta-
chant des monophysites le supérieur de tous les religieux du
diocèse de Jérusalem.
Tant de résultats acquis en si peu d'années ne manquent pas
d'être appréciables. Et ne faut-il tenir aucun compte de l'action
SAINT KLTIIVIMK I.K fil'.AM). /105
Nous avons déjà écrit (2) que les feuillets 169 à 192 du manus-
(1) Ces notes ont été communiquées le 14 août 1908 au congrès des orientalistes
'
réuni à Copenhague.
(2) Cf. La légende des saints évéques Héraclide, Mnason et Rhodon, ou l'apos-
tolicité de l'église de Chypre, dans Revue de l'Orient Chrétien, t. XII (1907), p. 125.
HOMÉLIES PSEUDÉPIGRAPHIQUES. 407
pages 167 à 171 ont été portées (à leur place) enti'e 290 et 291. D'ailleurs les feuil-
lets 283 à la (in, appartiennent à un autre manuscrit (synaxairc ou menée)..
408 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN'.
glise avant la fin de l'office comme Judas est sorti avant la fin de la Cène.
11 faut écouter les saintes Ecriture et les graver dans son cœur (IV). Ne
rien faire en cachette à l'église. Ne te lie avec personne; si tu es pur,
communie; si tu es brouillé avec quelqu'un, va te réconcilier (V). Si tu as
eu rapport avec une femme la nuit précédente, ne communie pas. Chacun
doit s'efforcer de communier (VI). Les autres jours on ne voit personne
(dans les rues), le dimanche tous s'amusent. Quand on appelle à l'église,
tous y vont lentement; quand on entend la cithare, tous courent (VII).
Comparaison de ce qu'on trouve à l'église et dans les fêtes. La danse d'Hé-
rodiade a causé la mort de Jean-Baptiste (VIII). Dieu demande à tout
chrétien la foi, la vérité et l;i pureté, xpi'a àTiat-Eî" ô Geôç (IX). Diverses pu-
nitions des pécheurs (X). Jeûner le mercredi et le vendredi (XI). Le matin
faire le signe de croix, aller à l'église, ne pas jurer (XII). Ne te fâche pas,
fuis la coquetterie, souffre en ce monde et Dieu te récompensera (XIII).
On vit quatre-vingts ans, on n'atteint pas cent cinquante ans et après
qu'arrivc-t-ilV Heureux les riches qui ont fait l'aumône. Dieu aurait pu
donner de l'or à tous, il ne l'a pas fait pour que les riches et les pauvres
concourent au salut les uns des autres (XIV).
plus fait mention de cette pièce dans l'analyse du Barocc. 147 (1).
(1) On lit seulement : Menae uiartyrium. fol. 2-29; Ejusdeni martyrium auctoro
Tiniotheo, fol. i'M; Saint Epliraemi sernio de resurrectionc, fol. "238.
(2) Trinity collège Librai-y, Catalogue ofthe western mss., t. III, p. -112.
(3) Sur les vingt-deux pièces éditées sous ce nom par .Migne (après Mai., Pair,
rjr., t. les numéros I, II, IV, VI, VII, VIII, X, XVI, XXII. portent expli-
LXXXVl,
citement Alexandre demanda à l'évêque Eusèbe, ou :k l'illustre Eusèbe. III et
: " ••
V sont cités comme les précédents sous le nom d'Eusèbe par .Jean Damascène et
IX n'est qu'une suite de VIII. Ces pièces proviennent sans conteste d'un même
auteur qu'on est convenu d'appeler Eusèbe d'Alexandrie.
(1) Mai signale l'homélie d'Eusèbe d'Alexandrie sur le dimanclie dans le ma-
410 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
àXe^avBpstaç (3).
Mais le texte qui suit —
nous allons d'ailleurs l'éditer est —
un du discours VI d'Eusèbe d'Alexandrie (Migne, Patr.
extrait
gi\, t. LXXXVI, col. 349) où on lit « le bienheureux Alexan- :
78-81 : Toij [ixxaptou Eyceôsiou /ôyoç Tcspt t^; àyia; xupiaxïjç, y;toi t?;; àyla- toO ypiaToO
Y)(iwv àvaCTxâffswç. Meta tyjv à;TâXucriv trjî èv.v.lt]'yl<x(i èv 'ri[iéç>'x f^ç âyia; xuptaxô;, xa6£-
ÇopLÈvou Tou (jLaxapîou EiazSiiov èîTiaxôitou, TipoaeXôwv ô 'A).é^avôpo; Xe'ysi aÙTw...
(2) Mai ajoute, ibid Certe Macarii iEgyptii non levé est testimonium.
: « »
modifie pas, car dix chapitres plus loin (fin du chap. xli) il le
cite à nouveau et cette seconde citation est presque identique à la
Eùcéêiov (2).
'Ev jjAo. TCOV 7i[7.epcov, avOptoTToç -viç, £v Toj xoTXjAO) TTapaTupOeî;
àivsGavev. Kal oî [jiv £>.£yov ort, /.axà xà spya aùxoO àTCÉXaêsv, erspot
o£ ôjt 6 6av3tTOÇ aÙToG xap'^v. ITpocrE'XOojv ^è o [/.a/czp'.oç 'AXé^avàpoç
Tupôç tôv ^jAyyy EÙGÉêiov (3) -/^pcov/ice rcepi to'jto'j (4). Ra.î. ^£^£1 d
nuscrit arabe de Paris, n» 182, fol. 340'''. Cette version aral)e, à son tour, a été
traduite en éthiopien. Cf. Zotenberg, catal. des manuscrits éth. de Paris.
(1) Voir le di.scours VI, Migne, Patr. gr., t. LXXXVI, col. 349.
HavSpEt'aç. La variété des titres montre qu'ils sont dus en partie aux scribes, mais
" d'Alexandrie » cette mention peut ne remonter qu'au scribe et non à l'au-
teur.
(3) Tw |jley(x).w Eùaeêîw I»,
[LÉyxç' oùbi'.ç a'jTutv eùpev xry àV/j'Oîiav, ïy.v yzp y.aTz tx soya y.ÙToO (1)
à77£>.a[/,êotV£ TIÇ, où-/. XV £ÏV) X.Oijjy/jç. 'A_)^X' i^làêoTtOÇ (2) où/. ÏGTt /.ap-
ol'ov O-lÎTZOXt 7r£ipx<7[7.ôv, £7rippt'^{^Xl XÙTOV (7) Trxpà TX ^£0V, Î,'VX /.xOcOÇ
£Ï7ro[7-£v (8) £Triypx<pYi T'/i Trayi^i o Oxvxto;' ïvx ^è (xaO"/iç oti oùtco;
STTl, [i7^£7r£ 7UWÇ Tivàç TÔiv XvOp(0-(OV àvV)X£WÇ Tivà; T'JTÎTOU'jt.V , cô;
Trpôi; XÙTOV pi(|/a; v) /.côgcov (12) r%'jq, £'jO'j; tÇ) 6avaT(p 7Tap£7i:£[x^|/£v.
EÎtI 0£ tx TOiaOTa OÙto>Ç" £XV Ti; £CÇ 01X,0V ICTIV (13), /-xl ^£t|7.£P(.0;
/.aTa"Xxêy) (14) copx xal Iv aÙTr, tyj (fol. 149 b) ôSpx è^sO.Ô'/i /.xi ccttô
Tou yei^M^oç •/] tou xspo^, àxoGavr, £v ty, ô^w, TVxpxêou'Xi/.?) Oxvxtw
TE^gUTa ô TOIO'JTOÇ, ÈXV ^£ £V £'j(^£tX (15) È^ÉT^Ô-/) /.al TTapX T'/jV ôrîôv
[A71 oiaTTEpoJVTa Tivà £7:' xÙt(o (18), xÙTÔ; ^è ojç yEvvxîo; /.xl ^uvaTOç,
OéT^wv o£Ï^ai iTo'pov, Et-JEAGy! /.al xroTCviy/] év toîç ur^am, xapa€oi»li/Cà>
£IT£ ô SxTXVX^ TOV TTO^X X'JTOU Cr/.XTr, (19), sI'tS CcKhOiÇ 7ÏCÔÇ 7w£'7"/l /.xl
(1) Oui. D. — (2) x6(7[j.oc. 6 ûtàê. yàp D. — (3) -jtto ... B. — (-1) èXÔsIv r) àXXooiov D.
— (5) TiappYidîa; Ttvô; apj(£Tai D. — ((3) om. D. — (7) sayiôv D. — C : 7ioTa(j.ôv. ?]
(iià"(ou poOv Korocjjjjxi . 'Eàv Se ir^/^i ^ov Troxap-ov vîaujr^wç péovxa -/.ai
TToHoùç ^ispyojjivouç, y.yj. ilnCkHri xoO §t£7;0£Tv ^'.' aùxoù, /.al Èira-
yayo aùxco ô Saxavaç /.u[Aa /.axà cjuy/wpTicriv O£oij, -/î /.al xôv Tûdoa
a-jxo'j c/.acr-/i, /.al irs^tov sv xto ur^axt aùxcO àTToOav/i, [xapxupi/.o; auxoD
ô O/.vaxoç AoyicO'/iGExai.
413-121).
Le ms. 929 est mauvais, comme on l'a déjà dit; on y trouve
toutes les fautes possibles d'itacisme et d'accentuation :
(1) Nous avons préparé l'édition de toute riioméiie, avec les variantes de toute
l'homélie attribuée au pape Eusèbé, mais nous n'en publions ici que le com-
mencement pour ne pas trop charger la Revue.
414 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
aÙTOv "Xévojv [j-STa t'/iv à^oO^ufriv tvi'ç àyia; /.upiou sx./.'XriCia; èv '/][7.£pa
•/.upiax-^ç' A£0[;.at gou, ^sGTïOTa, tivo; £v£x.£v r,[jÂv (xvxyx-aTov Ègtlv .tÔ
(pulaTTStv Tviv àytav xuptax.-/iv x.al [xy] £py7.(^£G6at (2), ttoiov Xî'pooç
xotl èpôi cot TCspl ijcivTwv Tùjv ytvoa£vojv £v T(i iyia X'jpta/.Y| jcav t£
piov (4), laêtov tôv apTov eù'Xdy/iGev, x,al x-Xàca.; £(^(j)/.ev aÙTOÎ<;
XÉywV (5)' ToGtO (/.ou SGTIV TO GÔjy.X TÔ UTUSp Ù[7.Cl)V X,}ao[J!,£VOV £1^ açp£-
[J.OU £GTiv t6 ai[/.a to ùrsp xo'X'Xûv (7) £xyuvo'[/,£vov £Îç acpSGiv à[/.ap-
TltJV, TO'JTO TTOIeTtE £tÇ T'/jV Sp'/ZlV àvajy-VVlGlV. 'AvàfJLVrjGtÇ OÙV TOU
x.upiou (8) £gÙv Y] •/^[xspa. TotauT*/] (9), àtô x.al (10) /jjpta-/.7i r/Ayiôy).
ripO yàp (il) TO'J ^£G7:OTtX00 TTxOoUÇ, OÙ/C £X£'y£T0 X.Upi7."/.-/) àX>.à TTpCOT'/l
7][J!,£pa* £v aÙT'^ yàp tviv cn.pyri'^ T'^ç x.0G[/.OTCOtia.; ô /.upioç Tîfxwv '/ip^aTo,
(1) Toù èv àyîoi; TtaTpô; yi|j.wv Eùffeêt'ou TtâTra 'Pw(AOtç" ^ôyo); Tisp/; Triç àytaç xtptàxrjç B.
(2) 'Ev rifJiépa xupiaxTJ:;, xa6EÇw[X£vov) toù Eùffsêiou ndcTta 'PwfjLYiç" Trpô iXÔwv àvrip ovô-
(j,aTi 'AXéSavopo;, xal Xéyv) aijT({)' As'ofAÉ aou xûpte STt^nsxoTrs, tîvo; evexev yi[XÏv çyXâiTTQv
trlv rj|X£pav T-îjç xtptaxrjç B.
(3) 'O 3è [JLay.7.pio; Eùcé-Jio; vîp^aTO XsyviV "Axou, téxvov, Tiept tï]? àyta; v:i]^ia.v.f,z, to
[jLri èpyà^EffOat aùiviv toùtÔ èctiv tô etiov B.
xal £V aùr?i t?) -/ij^epa (i) t'/jv àpj(_-/iv (p. 534) t-^oç âvaTTy.'jeojç iSo)-
ûïlCaTO TOÎÇ 7rà<71.V ('2). 'lî,V TaUT'/l TY) 71(/.£pa T'/IV TÛV OstOjV [7.'j'7Tr,ûtOjV
Y£YOV£V 7] vîij-lpa auTV) (4)" àpyj/i >'.tic£(o; /,0(7[/.ou (5), àp/__-/) é^ôoy.y.^o;,
(^£(77COTa) .
A£0[;.ai <70u, àyocxviTs tou G£0o ^ùcé^eie, §'.à Tt cpulaTxoj^y.EV Tr,v r,[/,£pav
T-^ç àyiaç y.'jpiajc-^v;, /.al où/. £pya^t6[/.£0a aÙTviv cô; £pya^o|j.£Oa tx;
î^ 7l[X£pa^;
(6) StXrjA. —
aÛTY) Tptàôoç àyaOr) -fijjLeiviei B.
(7) En quatorze endroits le présent texte se trouve d'accord plus bas avec
les 5'acra parallela contre l'édition Migne d'Eusèbe d'Alexandrie. Il pourra donc
être utilisé si l'on réédite à nouveau cette homélie.
416 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
qxvops, xai epco coi 77£pi xavroiv tcov yivof^-svwv t'/;v aytav -/jjpiaxviv
âyaOy.' 'Ev (fol. 178^') xauTYi t'^ vîjj.épa toÎç éauTou [j.aOr,Tarç Kupioç
iTvaps^wxsv tÔ (JLucTVi'ptov, x,al >.aêwv tov àpTOV sù'XoyviCcV, '/.où xXdccaç
f^£iîco54ev Tof? éauTOu [AaOyiTafç -/toù aTTOCToXotç, siTCwV AaêsTe, cpàyers,
yviaev >cal el— sv FIiSTe £>; aùroo ttzvtsç x.al xoisïts (1) sïç t-/]v £[7//iv
àvajxvTiciv (2). 'Avz[AV'/;aiç yy.p £gti.v toG /.uptou vÎ[jlcov 'Ivico-j XpiCToO
xai Tôiv àyîcov aÙToO [xucrTvipicov, /.al oiz toùto oùx, Ipya'CopLeOa t'/iv
Tp£^ àp)(_àç àyaBàç sysi 'ô vî(A£pa Tvi? àyiaç X'jpiax,-^ç, 7.7). Tpiz^oç
àvay.vriC/,£i 7i[/,£)v, 7tpo<j/.uv£Tv Tp'.àoa t'/jv ôy.oouciov xai Geottitoc.
"E^ vip'.spxç £yr£i vî £êr^o[/,aç' zxç £^ '/({/.£paç vîfxîv ô G£Ô^ sïç TO £pya-
CecOat, TYiv o£ /.upiaxTiV ï^coxev vîy.îv 6 Oeoç et; £'JJ(^'/;v x.al àvaxauGiv y.al
[j(.oXovri^ TYiv 'i'u^'/i'v (jO'j, /.al toÙ; ày.ouovra; p'XaTTTrjÇ, /.al [/,-/) /.axa-
>.a>/]C7iç xaTz Tivoç, /.al [i-Yj ôpyicG'/iç /.aTa [xupo'j t] /.axa jy.eyâ'Xou.
Oi (IttI) r/î /.ax.''y. [jivoixriv /.al où/. £/,aTViXlay/i<7av £iç xop aaêscTOV
à7r£A£'j(70VTai. "E^6i/.£v vîp'.ïv ô G£oç £^ '/îfxÉpaç Eiç TO £pyy.'C£(70a'., l'va
cou T7ÎÇ £/. V£0T7îTdç COU. Xâp'.Cai /.ai CÙ Toi Gew cou [7,{aV TÎy-SpaV TTpÔç
IV. Kal [7//] £^£aG'/iç SX TTiç £y.x7;-/icta; cou Èàv [7//1 aTTo^^uciç ysvYiTar
(/.vflcGviTi yàp TO'j upo^oTOu 'loû^a, xal [;./) £^£'aG-/iç, sxe-'vou yàp r,
àpYYi TT,; à'7rcù'X£iaç £y£V£TO TO'J \j:}\ TCapa[j.£'rvai \j.ix'y. TTxvTtov, .\aowv
'Eàv oùv xoo T'^ç à7VO>.ûc£coç Tviç àytaç £y.y.V/ict'a; I^IT^Gy,; xapsKTa;
à.^a.yy.-nç ^
[/,£Tà 'loûf^av â^^oyicG'/i;. Kal pA£7r£, à^£X<p£ (3)" [;-•/) ài'
6>,iY-/iv wpav, [j.iXk'/iç xT^'jliarj.i t-/iv t|;u-/_-^'v '70u, /.al -/iojV'!w; x-oXa^^c-
5oxoûvTa '/î.azç Ê/- tti? âyLaç sxx.V/iTiaç, 7.X7.à cvh^i oùv {y.sTx «po^o'j,
xotl à/tpoaaai, (loi. 181'') aïicsp T^s'youtiv ot îepeiç /.al oî Aeoîxa', sx,
Twv Oeitov Ypacpcov, /.al yi^y.'ly^i y-ùxà £tç tt, [ia6-/i tt); xap^iia;; -jOU,
V. Kal pi.-/) x"XaTCYi(; ivots £v rfi £-/C-/,l-/i<7Îa xal TuvÇeu^viç [/.stoc T'.va,
sxel [/.tcBov oÙK â'ysiç, â^Aa cx'/iOi oùv pLsrà ço'êou, xal l'ôs tov osTro-
aTT£>.6e /.al ^laXl^Y'^Oi roi àc^slcpoi cou, xal tots arpa'cpou /.al x.oi-
V(6VY1<70V
iàv ^toptcv) aùxYiv £/. xviç ày^aç £/./.A-/i(7i'aç ywplç àvay/.-/)?, /.aXov £lvai
aùx'))v £L où/- £y£vvv)9-/i, oùal de /.al xû cruvo'vxi (/.sx' aùx'ôç, '/i'youv
V^ll. "ATr£lO£ £v xklri 'fi[J.ioy. y.y.[ où/. £Ùp7]G£i; xivà £v x-/i [jAcrr,,
<7''av /.vfpu^, 7;£Yw ^"/l xo ^ùXov, /.al xavx£ç ô/.voui7tv. véro'^î^ ©tovv,
(l) Sic Migne. Cette meutioii de la didascalie de Paul (lecture d'une épitre?)
ORIENT CHRÉTIEN. 27
418 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
ô>.a ^taêû'Xr/v^c" 6e(op£î yàp tov Y£>.oiac[;-àv, Ta; Tpayco^taç, tôv X'.Ôa-
èOvûv TraLyvta' yuvvi yàp 6pyi(7[Ji£v/i oùoèv ttoisî aXko d ^.'h aÙTOTCpoat-
IX. Tpia (1) yàp aTaiTH o Ôsôç xapà T^avTOç XpiaTiavou- xtCTTiv
ôpOviv, à^vTÎGsiav à-TTÔ yT^wccvi; xal àyvsi'av (2) â-Tiro toO GwpiaTOç. Kal
Ta a>.);a b^.oioiç cpu'XaTTe, TvpÛTOv [^iv p//) 'kcck'/ia'/]^, àcXk ote àîtoucTi;
Scxa(^d(/,£voi> de, tov Tîùpivov TroTap.ov, elç tov ouvôv "AotiV, eîç tôv
cx(6lYi3ca TOV àxoi[A7iTov, ilc, TOV TTf/.pôv /.AauG[j,6v, sic TOV ppuyjxov
manque dans les Sacra parallela et dans l'iiomélie attribuée à saint Jean
Chiysostome.
{l) Ici commence l'emprunt à l'homélie attribuée à saint Athanase.
(2) â^voiav j\Is.
XII. 'AviTTaj^eVOU (70U XO TUpOn TÔV TUTCOV TOCi XHJ.iou C/TauGCi'j TToCst
£1? TCZVTX Ta 1x0.7) TO'J. Kal — ept~7.Ta)V xal y,oi[/.(o|7.cvoç /.al ravTOTî
Àsye- K'jpis 'Irjcrou \picT£ [io-/iOriaov -/)jaiv. 'Ec7C£p7.ç /cal xpoK eî; t-^v
sxx'X'/iciocv àTCspyou, x.al s^oaoÀoyo'j Tto Oîoi Taç âv.'/pTiaç cou àcrrsp
£v Tvi YTi, (j
yàp oiipavoç Opo'voç toO ^£'77;oto'j icrlv, 'h àï yv) 'j-o-nif^'/yf
Ttôv uof^ôiv aÙTOo, à>.)^à iàv pix GOi yév/iTat Trapà tivo; to'j ofAocai,
ECTTS aÙTco* 'A"X7i9£iav liydi y.yj. où ^|/eùf^op-ai. 'M-izk àv^pwv /.al yuvai-
TYiv ô^u^oXiav, (.'va ô^uvGviç, xxl àxo>.£<îyiç t-/iv (j;uy/i'v gou, t-/iv os
TôpauTTixa 6 Otôç oiooiV/, iva Six .tyiç Trpa''jT"/iTOç xal t-^ç £>.£•/; (/.oguvviç
cwO'?);. Rai [^A£77£, avOpco-£, tov •A.cûCkoi'Kia^ôv tcov -.jj-aTuov |;//i àya-
TiT.G'fiç, [J.'fi8e T'/iv ^"KccyMoLV xoG"^ç, àX).à p-âT^Xov TaTjfiivz cpopEi xal
£ÙT£V^ oià TOV Osov, l'va £X,£Î6£V ivoùcri G£ Ôeoç •/i[;.wv gtoXtiv ^ô^viç,
)^£iaç, i'va tot£ è'y/i vi (j^uy^V) cou TrappTiGiav 77poç tov Osov "XÉyotjca* K'jpi£
£v ToJ /.oajjco toutw ToJ p.aTaicp T^oXkà. ù(7T£p"/iÔriV i,'va tviv (3aori}^£iav
(jOu àTrolaûto (1) o£CTC0Ta, "/.al tot£ £p£Î o OcGtto'tviç •/;[j,cov XpiGTOç
«pi'XzvGptoTCOi; xal £l£Y][j,(ov" ou aÈv oXtya s^toTCt'aGaç, TcpcoTa •/ÎTOtjxaGX
GOl £yw, à7>Xà S^OpO £!!g£'XO£ tlç TÔv VU[JL(pâ)Va TYiÇ So^V]^ f/,0'J, /.al â-TTO-
T^auGov X 6(p9al»j,ô; où/, £l(^£v, /.al oùç oùx y,/.oi)G£V, /.al ItÙ ;tap(^''av
luxpoGTiTai T'/iv éauTO'j ^uyviv £/. TV]''; /.oXy.GîWç, luTpoOxai yàp tov
av^pa 6 l'^to; jzkoùzoç, xal uzliv Mx/.àpioç 6 guviojv £7îI tûtco^ov /.al
pàv >.£y£i ô xpocp'/iTViç;. ÈoiyiyEiTO [A£v (2) vîjji.t'v -iVEpl Tr^v vîaÉpav ttîç
(1) Montfaucon a
édité àTto/àgw y.al àKoXaOaw. C'est deux fois le même mot,
:
car ms. 929, d'après lequel Blontfaucon a donné son édition, porte souvent
le
tÇ) Bew oaêpouç ypuTO'j xaTsvey/.sTv £7vl Tr,v y^v ïva xîcvtê; tv'Xoutov
â'ycop.ev; xapà tw Oeô iràvra cWarx stGi. (fol. 184'') "Iva 6 -rreV/iç
acpeciç t£)v àu-aoTiùv toO 7r'Xou(7''ou yéTnicui, y,cd à Tvlooctoç toG x£v/i-
To;, Ôxi Tw Osû TTOSTrei Tt[j.vi '/.(x). àoço. £Îç Toùç aïoivaç tùv atcovoiv.
(2) Les des empereurs se trouvent dans le Corpits juris civilis, cod. 111,
lois
tit. XII, de feriis, par exemple Constantin (en 321) omnes judices, urbanaeque :
)oi."Ss ioL^j oôi JJ/ .vQ.V^ K-^ uw^sU/; ooi JJo JotS^v JJ/
JoC^9 «^K...^/ JJ/ Ji^^ v^ot )^/ Jooi ^oia^/ ^CL^o Jooi
"^^iAJlJ JJ .JLl/ po*/ V^D JJ/ .)of!^ )l/; o6| QJLiO .o^; 7
FRAGMENTS d'eUSÈBE d'ÉMÈSE. 423
^^ i
^ \ V>; ^12)0 j-JL^V^d jooi ot 11 ...a )oi)^ .01^; .11
^.^ )oi2^9 .V-^/ t—'^^ l^*) .«> V> .^^90(jaD jbLXI yOOi^O
. )... 1 yi ,. . en . -imo|;
)o,oi jJaD yl'} ^yoù^hs^l liaixx^ ).-».-- x-^ji./ U^-»» )oo( jju-
terre dans (un) corps. Ne nous privons pas de la paix de Dieu, qui est
venu près de nous comme nous.
2. Du même. — Dieu est venu, et il a apporté aux hommes ce qu'aucun
homme ne pouvait produire.
3. Du même. — Moi, certes, je proclame bienheureux ce sein qui a été
jugé digne de recevoir Dieu.
5. Du même. — Ce qui est nouveau, c'est que Dieu a été vu sur la terre.
Le soleil n'a pas l'éclat de ce prodige, car le soleil (brille) d'habitude,
tandis que Dieu (est) sur la terre nouvellement.
7. Du même. —
Quel est celui qui est venu? Dieu. Mais tu diras — —
peut-être Nous n'entendons pas cela de Dieu, mais (d'un) homme.
:
—
Veillons à ce que ses serviteurs ne se relâchent pas quiconque appellera ;
10. Du même. —
Puisque le verbe s'était égaré, il convenait que le
Verbe vînt ramener. Un homme ne pouvait le faire, parce qu'ils étaient
le
venait que Celui qui n'avait pas été créé descendit chez les créatures.
que le riche s'est appauvri pour enrichir les pauvres. Il est Dieu de Dieu
et tous les Michée dit Dieu vient du midi (1),
prophètes en témoi<i,ncnt : :
et Isaïe dit Son nom ckI Dicn fort (2), et David dit Le Scifjnfur a dit à,
: :
est donc descendu par sa volonté, et il a été enfanté d'une vierge par sa
grâce. Ce n'est pas parce qu'elle était vierge qu'elle a enfanté Dieu, mais
parce que Dieu, maître de la vierge, a accomjjli, dans sa miséricordieuse
providence, tout ce qui était écrit.
14. Du même. — Au lieu de Dieu, c'est notre verbe qui s'est fait homme
pour toi. Ne rougissons pas de sa petitesse et ne renions pas sa passion.
« Notre Dieu avec nous i> afin que, nous aussi, nous nous unissions à lui.
demeures pas dans ta pauvreté. Considère donc les prodiges qu'il a opérés
dans le corps, ils t'apprendront qu'il est Dieu.
18. Du même. —
Plût à Dieu que le Juif eût su que c'était Dieu qui était
19. —
D'Eusèbe d'Émèse.
Pour l'homme le vivant est mort.
fert? — Le juge a été jugé; le vivant a été livré à la mort, celui qui nour-
rit l'univers a eu faim, et la source a eu soif, celui qui était couvert de
gloire s'est trouvé avili, le roi a comparu devant le gouverneur et Dieu a
été condamné par les hommes.
22. Du mcme. — Dieu est mort pour nous, et nous, nous ne mourons
pas pour nous-mêmes.
de sa divinité.
25. Du même. — Etienne a témoigné, devant toute la foule des Juifs, que
Celui qu'ils avaient crucifié était Dieu.
26. Du même. —
Considère et vois si ces choses proviennent d'un homme.
Si tu veux ne rien omettre, ces choses t'obligeront à confesser que Celui
qui a été crucifié est Dieu.
et les païens aux dépens de leur vie; mais il est apparu comme un homme,
et il a fait des prodiges parce qu'il était Dieu. Mais tu diras peut-être : S'il
est Dieu, comment a-t-il été crucifié? Sache que s'il n'avait pas été cru-
cifié, il n'aurait pas été évident qu'il avait pris un corps; il souffrit donc
comme homme et le même ressuscita les morts en tant que Dieu.
28.D'Eusèbe d'Émêse.
Dieu fut crucifié, ô hommes, je n'ai pas la force de le crier autant qu'il
le faudrait.
B. Fragment sur
jeûne (ms. du Brit. Mus., acld. 14665).
le
(sic) j
o^ fs ff\ .o>| wrr> . -sme^^es | <»r> r> nr>
>Ot^ v£Oa^.aflOo/»
KRA'iMENTS D'F.I'f^KnE d'ÉMKSE. 429
^^o(o :|.^KjL^fO
de vin, nous est ordonné de prier pour ne pas entrer en tentation ^2);
il
c'est en notre pouvoir si nous prions avec foi. L'homme qui s'attache aux
voluptés s'offre de lui-même k la tentation malgré son jeûne, et c'est en
vain qu'il dit dans sa prière ne nous laisse pas succomber à la lenlation (3).
:
cité le folio 344 et plus loin, à la colonne 305, le folio 343 plus ;
328-332.
Dans le manuscrit, la fin du fol. 190'' et le folio 191 sont en
blanc; on trouve ensuite le titre suivant, dont les quatre pre-
miers mots sont écrits en capitales :
6° fol. 192. "kô^foq Toîi àyiou zlxjtSiou 7:tp\ oxi uù ziq b lpyb\).t')oq r{
c'.ç TGV èyvovTwv (sic). 'Avay^-ativ èffxtv r.yCkvt Gr,[j.spcv etc. Signalé
par Migne, col. 384, et édité plus loin, comme editio altéra,
col. 509-526.
8° fol. 197. TOU «ùtou et; T-r,v îîpcoojiav toîj 'loùca. Asupo AofTîov
u'.£ [jLou etc. Signalé par Migne, col. 384, et édité plus loin,
comme editio altéra, col. 525-536.
9" fol. 199. TOU aÙTOu elq tov oia6oXov y.cà slq tov gcoyjv. 'A/.o'jaav;
SiaêcXoç TOU xupi'ou sItîÔvto.;" •TispiXu'âoç Io-tiv etc. Migne, Col. 384-
406.
dans Migne, mais les pre-
C'est la première rédaction éditée
mières lignes manquent. Ces lignes ont cependant leur impor-
mêmes dans le ms. de Paris. Voir quelques différences sous 9°, 10°, 16°, 18°.
SUR EUSÈBK d'aLEXANDRIE. 431
i?j[ji.a)v, ûxt èv f[
'riii.épo: k^zèXrfi-q o 'Aooc\). toU TrapaoEfaou, sv xoiaÙTY;
TYj TpiVf] '/jijiipa... Mentionné par Migne, col. 421, sous le n° xvnr,
et publié Patr. gr., t. LXl,. col. 733, parmi les œuvres de S. Jean
Chrysostome.
12° fol. 208^. Tou aÙTOu elq rrjv àvàX'/jdnv -oîj xuptou (1). — 'E::ct-
âï) X<^plTl TOU XUptCU •/JIJ.WV TOV Xo^OV TGV TUSpî TOU TïaôOUi; TOU 7.Up''0U
par Migne, col. 421, sous le n° xix, et publié Pati\ g)'., t. LXIV,
col. 45, parmi les œuvres de S. Jean Chrysostome.
13° fol. 21P. XÔYOç zlq ty;v csuTcpav T.apouGiocv. M£::« ty;v ^va- —
Xy](J;iv tou xuptou elq toÙç oùpavoùç xai twv [xscÔ'^tcov àTSVtÇôvTwv £'.ç tov
oùpavov... Mentionné par Migne, col. 424, sous le n" xx, et publié
(1)Sans doute l'homélie du ms. arménien 110, du xn' siècle, loi. 433-435 :
Pair, gr., t. LXI, col. 775, parmi les œuvres de S. Jean Chry-
sostome.
14" fol. 214^. -î:j ajTiJ -îpl TÎov à7:c9v/;j*/.;vt(.)v s'.ç txç za^i'caç. —
Mt5 -wv •rjjj.cpwv etc. Migne, col. 349-353.
15° fol. 216^'. -.zXi xj-.CJ \zyzz il: ty;v y.jpiy.v.r^v. — M?Tà -rY;v xr.ô-
Migne, col. 305 à 309. Avant zl-zi z\ \'z-[z\, Sirmond (fol. 221')
a mis un trait horizontal sur toute la page (1).
17'' fol. 222". Après la fin de la biographie -h-,zz ;jv àvr,-- :-.
'/J/.'^tzv-tz (sic) TY] ^iz'kLù Ta'jTT, oz\y.:!'x-t Tbv r.x-ipx -/.y), -z'i 'j'.bv -at-I iz
«Ytov 7:vcij[J.a z\q -zb: auovaç twv ai(i')Vojv. 'Ay/i^v (Migne, COl. 309), on
trouve aussitôt : z[j.0J.7. t-jizziz'j è-uy.i-ou àAsHavsps^aç. — Féycvsv
y.rqp -i: Twv EJîEoiov wv ïvvwjj.îv ~\r,Gizv àXsçavspE^aç -f,: [j.s'^^x'/.zr.z-
yâptv etc. Migne, col. 301-305. Ce discours se termine par -i^ àvi-
r.TJzi:; les deux lignes qui suivent dans Migne ïHz-j: à 'A-r/jv ne
se trouvent pas dans notre manuscrit, mais on trouve aussi-
tôt :
19" fol. 226''. TCJ ajTiJ Ttep' vî:;j,£Viaç y.aî jaSoâTwv v.xl zzpl -z'j \J.r,
20-22. ToD aj-oj Trpb;; îj'/apiaiîîv tw Oew tov «ppojT'rj'JvTa y.x'; îî;
TGV 'I(o6.
Tou auTOl; Tïspt tou ïy^ovcoq y^ipv/ [j.s-aoojvai -(f !'•''! -'/^''"^ -'•^f'- "îp-
TtpsaôuTÉpwv.
ô (yiXâv6pw::cç (70)T-r;p -rii^wv o'./.Ts(po)v to '(ivoq v^j-wv.
Cet écrit fut utilisé par l'auteur des Sacra parallela. Plus
tard, un autre auteur intervertit, remania et introduisit d'au-
tres discours qui, cette fois, portaient de manière authentique
le nom d'Eusèbe. C'est cette dernière collection qui est conser-
vée dans ms. édité par Mai et dans celui qu'a transcrit Sir-
le
Maï, ScripL ml. nova co//., VII, I, l-V.i, d'après deux mss. du
Vatican (1). M. Kruinbaclier, Bi/z. LitL, 209, 290, iiieiitiorine
F. Nau.
(2) Cf. Die Geschichte lier dogmaLischcn FlorUeglen vom ]'-VIlI lahrh. dans
Texle uml Unlers., t. XXVUl.'
MÉLANGES
TRADUCTION
{Suite) (1)
dans une couverture rouge, les plaça près de lui et s'endormit. Un aigle
affamé, qui volait en l'air et cherchait de la nourriture, vit cette couver-
ture rouge et crut que c'était de la chair; [p. 80] il descendit pour
l'enlever et, par la force de son élan, ses serres s'engagèrent dans la cou-
verture et dans le cordeau. L'homme s'éveilla au bruit des ailes de l'aigle
et se dressa plein de frayeur; l'aigle lui-même, effrayé par l'homme,
et l'Hosanna (les Rameaux?) qu'une fois tous les trente ans; de com-
terminait, d'offrir le (saint) sacrifice sans (jour de) fête; ils comptaient la
Pàque pour la faire avec les Juifs, et ils fêtaient la résurrection le jour où
elle tombait, soit un dimanche, soit dans la semaine.
[p. 83] conversion des Ibères (Socrate, I, -20); [p. 84] mœurs
des habitants de Balbek (Socrate, I, 18). Sainte Hélène dé-
couvre le bois de la vraie croix (1) (Socrate, I, 17). [P. 86J Ma-
ladie de l'empereur et testament qu'il fit (Socrate, I, 39).
prit ses trois fils pour héritiers... il avait régné trente et un ans et huit
[P. 96] On ne sut pas qui avait frappé Julien. Certains dirent qu'il le
(1) On lit en marge La croix fut trouvée la 19'^ année du régne de Constan-
: ..
tin, 295 ans après l'Ascension de Notre-Seigneur (en l'année 636 des Grecs, ou
325).
MÉLANGES. 439
fut par les l'erses qui ctai(Mit venus près des Romains et étaient avec eux,
d'autres dirent que l'un des Romains qui étaient avec lui le fmppa et c'est
ce qui l'ut répété le plus, mais on ne connut pas la vérité de l'affaire.
C'est ainsi ([u'il mourut et son corps fut emporté et cntern' à Tarse de
Cilicie (I).
Règne de Jovien.
les ariens, par l'évèque Eudoxc, et qui infligea beaucoup de maux aux
orthodoxes nous avons raconté ce qui le concerne dans le livre des his-
;
après avoir régné ans (Socr., 13). A sa mort, son fils Gratien n'était pas
11
Si donc vous causez du tort à son fils Thdodoftf, qui est élevé près de son
oncle IlonoriuA, p. [102] ou à sa sœur Pulchérie, sachez que je vous ferai
la guerre sans trêve. Ainsi les Romains jouirent d'une paix profonde et le
christianisme progressa chez les Perses, grâce à Maroutha, évèque de
Malferqât.
[P. 106] Des temples, des églises et des monastères qui furent cons-
truits à Édesse.
... On le temple illustre de Thomas l'apôtre du côté ouest-
bâtit d'abord
sud de la ville. On
y plara le saint corps de Thomas l'apôtre, à ren-
trée du portique nord de l'église, à l'ouest du portique. On bâtit un —
grand temple aux douze saints apôtres du côté oriental de la ville il n'y ;
en a pas au monde qui soit aussi beau ni avec d'aussi belles divisions. On
bâtit aussi un temple remarquable sous le nom du saint martyr Se)'gis à
la porte orientale de la ville, sur le modèle de celui des apôtres. Ces deux
temples furent construits par Ibas, évèque d'Édesse, celui qui tomba dans
l'hérésie de Nestorius, c'est-à-dire des deux natures. Tannée 746 (43j de J.-
C), au temps de l'évéque Ibas qui succéda à Rabboula (2). On bâtit aussi —
le temple illustre et remarquable de Mar Jean-Baptiste du côté occi-
(1) La Vie d'Abhaï a été éditée par le R. P. Bedjan, Acla martyrum et sanc-
torum, t. Le présent incident y figure, p. 507-601.
VI, Paris, 1896.
(2) Phrase embarrassée et sans doute ine.xacto. Ibas succéda à Rabboula pré-
cisément l'an 435.
442 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
chemin de Saroug. —
Un temple illustre fut encore bâti à Remath-Douqé
(la hauteur des veilleurs) sous le nom des saints martyrs et on y ajouta
un monastère pour les moines. —
On bâtit encore un autre temple à ces
saints martyrs Gouria, Schamona et Habib sur la porte au nord de la
ville. —
[P. 107] On bâtit encore un temple à l'illustre Mar Cyriaqae, au
Parlons encore du temple grand et illustre qui fut bâti dans la ville.
L'évêque Aitallaha, qui était évêque d'Édesse au temps du victorieux
Constantin, ot qni fut l'un dos 1518 {(Wèques de' Nicée), commença a lo
construir(î. Personne ne peut raconter (dignement) ses splendeurs et ses
remarquables constructions, il faisait l'admiration des visiteurs, il était
recouvert en dedans d'or, de cristal et de marbre blanc; beaucoup de rois
contribuèrent à sa construction. On bâtit encore au milieu de la ville une
paire d'églises remarquables, l'une sous le vocable de la Croix, puis, lors:
qu'on apporta à Édesse le chef vénéré du martyr Mar T/irodore et qu'on
l'eut placé dans ce temple, il fut appelé du nom du martyr jusqu'aujour-
d'hui; l'autre temple en face de celui-ci au sud (fut placé) sous le vocable
de la Mère de Dieu. Un autre temple fut bâti sous le vocable de la Mère
de Dieu (1) au nord du temple de Mar Etienne. Un autre temple fut bâti
dans l'angle de la ville sous le vocable de l'illustre martyr Mar Georges,
ainsi que [p. 208] beaucoup de temples et de monastères qui furent bâtis
au dedans et au dehors et dont les noms ne sont pas connus. Un autre
temple fut bâti du côté sud de la ville sous le vocable de l'ange Michel.
Sur le nombre de ceux qui furent baptisés dans le monastère d'IÇé^oa,
nous avons trouvé écrit dans les livres que douze mille maçons qui tail-
laient les pierres de la montagne pour (sa) construction furent baptisés en
un jour, la fête de la Nativité, dans le monastère qui était sur la montagne
d'Édesse. A cette époque il y avait neuf mille moines dans la montagne.
signe dans ses études d'histoire. Nous trouvons ici des monographies sur
la tribu de Kalb au vu*" siècle, l'enfance, l'éducation, la jeunesse, le pèle-
(1) M. Haidaclier est mort durant ces vacances. L'article dont nous rendons compte est
donc l'une de ses dernières productions.
(2) En particulier il combine volontiers ensemble les récits des évangélistes; lorsqu'on
trouve ailleurs un court fragment présentant une combinaison analogue, il ne faut donc
pas en conclure, dit iVU" Halimani, que l'on possède un texte antérieur aux Évangiles, car
on peut n'avoir qu'un fragment d'Acta Pilati ou même d'un apocryphe de moindre valeur
encore.
niBLIOORAPIIIE. 4il
p. 523-524. —
Lysani.'is, iils d'Hérode, est à l'agonie et llérode lui-même
droit, pourquoi l'as-tu laissé faire? » Pilate répond « A cause de ses pro :
diges, je ne voulais pas le crucifier, mais parce qu'il se disait roi je l'ai
crucifié. » Voici ce qui concerne Longin: « Longin, dans la section III de
son ouvrage sur les guerres des Romains et sur la victoire qu'ils ont rem-
portée sur Antioche de Syrie, écrivit à César Auguste Les Perses sont :
lettres sont citées aussi par Michel le Syrien (1). Le texte grec des deux
premières a été édité par M. R. James, d'après le n° 929 de Paris où elles
figurent aussi à la fin des Acta Pilali. Cf. M. R. James, Apocrypha Anec-
dota, II, Cambridge, 1897 (Texts and studies, V), p. \liv-l et 66-75,
F. Nau.
(1) Les compositeurs de M»'" Rahmani ont fait de grands progrés. Mentionnons deux
fautes causées par le caractère employé qui prête à confusion entre le yod et le noun.
p. 5, dern. ligne, ^..>i.v>.ov:>o pour ^jl^uj^ouo et p. 8, ligne 8, u<iia^( pour pa:»a,^/.
Les ribouis et les points en interligne font aussi mauvais effet; page 5, L (i-7, on peut lire
peut-être )jji;a3, );jj,^ équivalent à pio-^ )-^jl,^ • lionimes prudents ou illustres ». Les
fautes de composition sont beaucoup plus nombreuses dans le latin. — M. Paul Maas a
signalé [Byzanl. Zeitschrifl, 1908, p. ffii) qu'un bon nombre d'hymnes De viryinitale
avaient été éditées par M-' Laniy (t. IV), mais l'édiliou deMi-' Kalimani {Supra. 1907, p. tOS)
est plus correcte et plus complète.
448 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Nous les mentionnons surtout pour signaler aux futurs éditeurs d'apocry-
phes la belle étude de M. Nestlé sur la prière de Manassé (énumération
des éditions et des manuscrits; remarques sur l'établissement du texte, sa
provenance et son histoire). On y trouve (111, 15) que la version syriaque
a été éditée par Paul de Lagarde avec la Didascalie, (111, 18) que tous les
manuscrits grecs dérivent des Constitutions apostoliques et de la Didasca-
lie. Les précédentes éditions et traductions sont donc fautives puisqu'elles
Nous sommes heureux d'avoir été devancé par M. Nestlé, car cela nous
permet de mettre notre précédente étude sous son patronage et d'espérer
que désormais la prière de Manassé sera regardée, non plus comme un
apocryphe de l'Ancien Testament, mais comme une prière d'origine
chrétienne (1).
F. Nau.
(1) C'est daiLs le manuscrit grec de Paris, n° 510, fol. 435 v°, que le roi Manassé est
représenté » in tauro a^neo », comme l'écrivait Cotelier (Migne, P. G., I, C49, note 33); voir
H. Omont, Fac-siméle des miniatures des plus anciens manuscrits grecs..., Paris, '190'2,
jilanclieLVII. M. Bordier écrit à tort que Manassé est en prière < devant » un taureau
(Description des peintures..., Paris, 1883, p. 86); car il est bel et bien « dedans » (jusqu'au
milieu du corps), comme l'a dit Cotelier. L'auteur de la peinture infligeait à Manassé le
supplice de l'Iialaris.
Le Directeur-Gérant :
F. Charmetant.