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Séminaire n°1
Méthodologie du commentaire
Comment problématiser un texte? Et comment n’est pas faire de la paraphrase? Ce que dit le
texte n’apparaît pas dans votre commentaire. Ne jamais répeter ce qui est dit inutilement.
1) de quoi ça parle?
Etape 1 : Qu’est-ce que ça raconte? (ex: une scène de duel; une lettre de manipulation…)
Prenons un exemple fictif : un marquis essaye de déclarer ses sentiments à une duchesse.
1) de quoi ça parle? Une déclaration d’amour
Votre sœur est prête à acheter la veste, mais vous lui dite de marcher un peu, de se retourner,
vous la regarder avec plus de distance et/ou de précision :
II) la veste de plus prêt ne convient pas sur les points suivants
A) Elle est fabriquée au Viêt-Nam
B) C’est du vinyle et non une matière naturelle
…
III) Votre sœur vous pose alors une question : « Mais alors que serait la veste parfaite?
=> Arguments divers
On comprend avec cet exemple que la troisième partie, quand il y en a une (pas indispensable
dans les commentaires, donc surtout le cas pour les dissertations) donne une nouvelle
impulsion à l’analyse en reformulant le problème en réorientant l’analyse.
Texte n° 1
Religieuse = canular littéraire de Diderot commencé avec le simple but de convaincre un ami
de revenir à Paris. Suzanne, le personnage, écrit une longue lettre à cet « ami ». Narratrice de
16 ans entrée au couvent contre son gré. Texte à la première personne. Moment central où
Suzanne va prononcer ses vœux.
Problématique : pour être efficace elle doit être assez courte et assez large pour ne pas
bloquer l’analyse dans une direction trop précise qui empêcherait de développer deux ou trois
parties.
Proposition de S. Genand : « Comment cette entrée en religion est dénoncée comme une
aliénation? »
=> Ne pas être trop près, ni trop loin du texte. Une bonne problématique est un bon zoom
(Problématique intermédiaire, lorsque vous n’avez pas encore une formulation personnelle :
En quoi le texte décrit-il une cérémonie paradoxale? (trop général mais fonctionne toujours)
Déni, refoulement (psychanalyse) = > disjoncteur du cerveau devant ce qui est perçu comme
atroce.
Supérieure > Premier personnage à qui Suzanne s’adresse nommément Mais pas de réponse
(réponse fantasmée : « Non, mon enfant… »)
Texte 2
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Séminaire n°2
Dix années d’exil retrace toutes les persécutions dont elle a été victime.
Publié en 1817 (après sa mort)
Immense détour par la Russie, la Finlande et la Scandinavie pour atteindre l’Angleterre. C’est
la première fois qu’une femme française va seule en Russie. Tradition culturel du voyage en
Russie au XVIIIème siècle, mais limité à Saint Petersbourg. Fascination réciproque entre la
Russie de Catherine II et les philosophes (Catherine II grande lectrice de Montesquieu, mais
elle coupe des passages).
Diderot ne voit rien de l Russie, Voltaire guère plus.
Pas de curiosité réelle, mais surtout une recherche d’un miroir du rayonnement de la France.
C’est seulement après la Révolution que les écrivains vont réellement voyager. Renversement
complet du regard sur l’étranger : Mme de Staël arrive en Russie non seulement soucieuse de
la culture de l’autre, (apprentissage des langues du pays où elle va : Allemagne, Angleterre -
en Russie le séjour sera trop court pour l’apprentissage du russe) mais aussi dans une
situation particulière - toute l’Europe est occupée par Napoléon.
« L’Europe-France », expression de dix années d’exil, monstruosité pour Staël. Pour elle,
Russie = ultime bastion de la liberté et de la résistance culturelle.
Elle trouve en Russie un pays vraiment autre qu’elle cherchait. Critique cependant la pratique
du servage.
1812 : elle voit la ville de Moscou trois semaines avant l’incendie fait par les Russes pour
lutter contre Bonaparte.
Le texte => Description : décrire une ville suppose un certain nombre d’éléments attendus =>
un plan de la ville, des impressions personnelles, l’utilisation de l’imparfait, plutôt sens action
(suspension du récit). Sens de la vue le plus sollicité. Mise en scène du regard - dispositif
visuel quel qu’il soit.
[Dans le texte 2 qu’on verra ensuite, là aussi la description oscille entre perte de repères et
(illusion de) reprise de contrôle (avec des phrases qui analysent a posteriori)]
Comparaison du début et de la fin du texte => des « coupoles dorées » à la « Rome asiatique »
=> entre les deux : réflexion, analyse, voyage. De la connaissance livresque, théorique de la
ville à une identification de la complexité de la ville. Dénomination. Qui chasse la peur du
déracinement.
Méthodologie.
1) Qu’est-ce qu’on attend ? De l’imparfait, une expression de la présence du narrateur/témoin
dans le texte
2) Ici : présent, pas de mise en scène de Germaine (elle réapparaît dans la conclusion)
Problématique : En quoi cette description est-elle paradoxale? (pb générale 1ère étape)
Grand moment de désorientation pour elle : rien ni ppersonne n’est vieux à Saint
Petersbourg. Tout le monde peut rêcer à un renouveau. Staël se rêve femme jeune (elle a
quarante ans à l’époque). La blancheur de la ville fait repartir à zéro.
« Des quais de granits de trente verstes de long » (sur la Neva) => Staël devient un peu russe,
visible dans les choix de son vocabulaire.
Elle va jusqu’au bout de la dépossession d’elle-même et s’imagine une renaissance. Non plus
une disparition du sujet (comme c’est le cas à Moscou), mais une renaissance.