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Charles-de-Gaulle

Aéroport Charles-de-Gaulle

Le Satellite 4,
un chantier pharaonique
Cinq ans de travaux, une longueur de 756 m pour une surface de 120,000 m², une capacité
d’accueil de 7,8 millions de passagers, 16 portes au contact pour les avions dont sept pour
les Airbus A380, pour un coût total estimé à 560 millions d’euros. Tels sont les caractéris-
tiques colossales du S4, le futur satellite d’embarquement de l’aéroport Roissy-Charles-
de-Gaulle.

Architecturalement proche du S3, le satellite 4 sera

dédié aux vols longs courriers de l’alliance Skyteam,
dont Air France fait partie (© ADP)

Ouverture en 2 012.
En attendant un futur 4e terminal en 2023 ?
D
édié aux vols longs
courriers de l’alliance
Skyteam, dont fait partie
Air France, la future
extension du terminal 2E
doit renforcer de façon considérable la
capacité d’accueil du hub de la compagnie
tricolore. En mars  2008, Air France et
Aéroports de Paris, gestionnaire de Roissy-
CDG, ont signé un protocole d’accord
pour la réalisation et l’exploitation du
S4, marquant par là même, le lancement
officiel du projet. «  Cet accord marque
une étape historique dans l’évolution
des relations entre Aéroports de Paris et
son principal client Air France. C’est la
première fois que nous associons une
compagnie aérienne à la conception d’un
ouvrage de cette ampleur dès les études
préliminaires  », s’était à l’époque félicité
le PDG d’ADP, Pierre Graff.
Situé entre le Satellite 3, plus connu sous
le nom de «  Galerie parisienne  », et le
terminal G dédié aux vols de l’espace
Schengen pour les compagnies filiales
d’Air France (Brit Air, Régional et CityJet),
le S4 doit entrer en service à l’été 2 012.
Le chantier, qui a débuté il y a trois ans, est
aujourd’hui bien avancé. Les ouvriers ont
débuté la réalisation des aires avions et
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la pose des voies ferrées qui permettront
de relier la Galerie parisienne, le S4 et le
T2G entre eux grâce au prolongement de
la Lisa (Liaison interne satellite aérogare).
Ce métro automatique sous douane,
indépendant de la ligne du CDG-Val,
permet jusqu’à présent aux passagers
de parcourir les 600 mètres séparant
terminal 2E du satellite 3 en moins d’une
minute (environ 3 minutes pour rejoindre
le S4).
Quant au bâtiment à proprement dit, entre
20 et 25 % de la charpente de couverture
ont été réalisés selon un responsable de
chantier de l’entreprise Leon Grosse.
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1 500 ouvriers
de toutes nationalités
Chez ADP et ses assistants, près de
150 personnes ingénieurs, architectes,
contrôleurs de travaux, futurs
exploitants travaillent sur le projet.
En outre, environ 500 sociétés y
participent, titulaires et sous-traitants
inclus. Ce qui représente près de 1 500
ouvriers de toutes nationalités. Parmi
les principales entreprises, Siemens
Transportation Systems se charge de la
partie concernant l’extension du réseau
ferré. Dans le volet lié au bâtiment,
le spécialiste du BTP Léon Grosse est
chargé du gros œuvre et de la charpente
(107  millions d’euros). À cela s’ajoute
Eiffel (enveloppe), Otis (ascenseur),
Schindler (électromécanique), Santerne/
SDEL (haute, basse tension et courants
faibles) ou encore Axima/Crystal (Génie
climatique).
Le lot 17P, représentant la partie
infrastructures, mobilise quatre sociétés :
Demathieu & Bard et NGE GC pour la
partie génie civile, Valerian et Guintoli
(du groupe NGE) pour la partie
terrassements et VRD (voirie et réseaux
divers).

Déplacement
d’un pont de 5 200 tonnes
Antonio Gonçalves, 50 ans, de Demathieu
& Bard coordonne ce volet dont le
coût équivaut à 40  millions d’euros.
Son souvenir le plus marquant reste le
ripage du pont aéronautique reliant les
plates-formes nord et sud adjacentes
au S4. «  Le pont a été déplacé sur 73
mètres à l’aide de quatre vérins pilotés
par un ordinateur, explique-t-il. Il pèse
5 200 tonnes et sa vitesse moyenne de
déplacement a été de 1,50 m/h. »
Opéré en février  2009, le ripage a
consisté à déplacer un pont existant sur
73 mètres pour libérer le corps central
Jacques Cosset (société Guintoli) et Antonio
Gonçalves (Demathieu & Bard) travaillent sur le
volet « infrastructures » du chantier du S4.
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Le S4
en chiffres
•1
 6 portes au contact pour
des gros-porteurs, dont 7 pour
les Airbus A380 et 9 pour des
Boeing 747.
•E
 nviron 500 sociétés sur le
chantier et 1 500 ouvriers
en pointe (environ 400
actuellement).
•7
 56  m de longueur. Le corps
central desservira deux ailes de
respectivement 350 et 290  m
de long.
•5
 ,000  m² de commerces, bars
et restaurants.
•P
 lus de 25000  m² d’espace
d’embarquement.
•1
 20,000  m² de surface totale,
soit l’équivalent d’une vingtaine de
terrains de football (100000 m²
hors tri bagages).
•U
 ne capacité d’accueil de
7,8 millions de passagers.
•5
 60  millions d’euros de
travaux.

du S4, permettre le passage d’avions 200,000  m3 de terrassement, 90,000  m3 NGE, à Sgreg (chaussées) et Santerne
pesant jusqu’à 600 tonnes, l’équivalent de démolition et 75,000  m3 de béton à (électricité). Les travaux doivent durer
du poids maximal d’un A380. Selon plat », précise Jacques Cosset, conducteur vingt-huit mois, soit jusqu’à la livraison
NewS4, la lettre d’information des de travaux chez Guintoli (NGE). Pour la du S4 prévue dans le courant de l’année
acteurs du chantier S4, publiée par ADP, mener à bien, la société spécialisée dans 2 012.
la démolition du pont et la construction le terrassement s’est associée à Agilis
d’un autre ouvrage auraient coûté trois (Béton à plat), autre filiale du groupe Ludovic LUPPINO
fois plus cher qu’un ripage.
La mise en œuvre de ce procédé a
toutefois nécessité plusieurs mois de Des ouvriers réalisant les quais du métro
préparation. «  Avant de procéder au automatique Lisa, qui permettra de relier
ripage du pont il a fallu démolir les le S4 au terminal 2E via le S3.
parties supérieures des anciennes culées
qui auraient gêné l’opération, en même
temps les fondations, semelles et culées
définitives du pont ont été réalisées ainsi
que celles spécifiques au ripage  », ont
indiqué, dans un communiqué conjoint,
Demathieu & Bard, NGE génie civil,
Guintoli et Valerian.
Le déplacement du pont s’est ensuite
déroulé en trois phases d’un jour
chacune. Le tablier de 5 200 tonnes a
d’abord parcouru deux fois 20  m puis
33 m à une vitesse de poussage de 4 à
6 m par heure !
En février, les ouvriers de la partie
infrastructures ont entamé la réalisation
des aires de contact devant permettre
aux avions de s’approcher du satellite
pour embarquer les passagers. «  C’est
une grosse opération. Cela représente
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Charles-de-Gaulle
Les principaux projets des cinq prochaines années :
après le S4, le T4 ?
D
ans la lignée du satellite
4, bon nombre de
projets sont en chantier
à l’aéroport Roissy-
Charles-de-Gaulle. ADP
prévoit ainsi d’investir 2,4  milliards
d’euros durant les cinq prochaines
années, afin de devenir «  le premier
groupe aéroportuaire européen, une
référence en matière de satisfaction
clients, de développement durable et de
performances économiques  », dixit son
PDG, Pierre Graff.
Ce programme d’investissements a
été élaboré lors de la préparation du
deuxième contrat de régulation (CRE)
appelé à couvrir la période 2011-2015.
Initiées en octobre  2009, les réflexions
liées au CRE 2 ont débouché sur une
première phase de concertation avec les
compagnies aériennes en janvier dernier.
En attendant sa signature, sans doute l’été
prochain, voici une liste non exhaustive
des projets de développement à CDG.
La jonction des terminaux 2A et 2C
vise à créer un espace central entre les
salles d’embarquement de manière à
regrouper futurs commerces et services,
bureaux et salons pour les compagnies
aériennes. Les travaux, estimés à
71  millions d’euros, ont débuté en
2009 et doivent s’achever au deuxième
trimestre 2 012.
La réhabilitation du terminal
2B consiste en un réaménagement
des circuits d’embarquement et de
débarquement afin de les rendre
conformes aux standards actuels et de
prolonger leur durée de vie. Coût de
l’opération : 105  millions d’euros pour
une durée de trois ans de travaux, de
2 012 à fin 2 015.
L’ouverture du S4 doit permettre
l’optimisation de l’ensemble 2E/2F,
considéré comme la grande partie du
hub d’Air France. Au menu notamment :
transformation du 2F en espace 100  %
Schengen, amélioration de ses zones
commerciales et regroupement des
postes d’inspection filtrage (PIF). Le
chantier, dont le coût est évalué à
50 millions d’euros, devrait débuter cette
année pour se terminer en 2014.
Poursuite du lifting des sept satellites
de l’aérogare 1. Depuis leur mise
en service en 1974, les plus anciens
satellites de CDG n’ont jamais fait l’objet
d’une rénovation malgré celle, partielle,
menée dans le « camembert ». Ainsi, en
2008 ADP a initié une vaste réhabilitation
(35 millions d’euros) qui doit s’achever
en 2014. L’opération touche tous les
corps d’état : structure, enveloppe
extérieure, plomberie, chauffage,
escaliers, électricité, passerelles, toiture,
etc. Par ailleurs, un second satellite, en
plus de celui utilisé par la compagnie
Singapour Airlines, devrait être adapté
à la réception d’un Airbus A380. Pour
l’heure, seuls les satellites 1 et 6 ont été
rénovés. Les cinq autres le seront durant
les quatre prochaines années.
ADP prévoit aussi une augmentation
de la capacité des trieurs de bagages
à l’Est de l’aérogare 2. Le projet étudié
porte entre autres sur l’aménagement de
plusieurs modules situés sous le S3, voire
en partie sous le S4 et en surface. Coût
de l’opération : 170 millions pour quatre
années de travaux de 2011 à 2015.