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fr Neuropsychiatrie : Tendances et Débats 2005 ; 26 : 37

période de rémission (2). Bref, tout peut se voir ou mémoire de travail se trouvent probablement au cœur des
presque. Ce qui, soit dit en passant, rend bien périlleux de troubles cognitifs non iatrogènes des schizophrénies (4).
parler de "troubles cognitifs des schizophrénies" comme
si on tenait là une caractéristique univoque de ces 1. Palmer B.W. et coll. Neuropsychology 1997 ; 11 : 437-446.
affections, un "endophénotype" ainsi que l'entendent 2. Murray G.K. et coll. Br J Psychiatry 2004 ; 184 : 357-358.
volontiers les généticiens. Le plus probable est qu'ils
3. Minzenberg M.J. et coll. Am J Psychiatry 2004 ; 161 : 116-
représentent autant des facteurs prédisposants que des
124.
facteurs secondaires, des complications, des états
schizophréniques, et que tant que l'on aura pas démêlé la 4. Silver H. et coll. Am J Psychiatry 2003 ; 160 : 1809-1816.
part qui revient aux uns et aux autres (ou
inextricablement aux deux ?), on n'avancera guère.

Il faut d'ailleurs rajouter à la liste de ces troubles cognitifs Stimulation cognitive des états démentiels
un certain nombre directement attribuable aux effets des (A. Bottéro)
traitements utilisés. Le freinage dopaminergique
s'accompagne de perturbations cognitives, l'arrivée des Autant les essais d'anticholinestérases abondent dans la
antipsychotiques atypiques a permis d'en prendre mieux littérature sur la prévention du déclin cognitif de la
conscience. Mais d'autres troubles cognitifs d'origine maladie d'Alzheimer, autant ceux qui s'attachent à
iatrogène demeurent encore souvent dans l'ombre, ceux évaluer l'utilité des exercices cognitifs dans cette
qui émanent des effets anticholinergiques des traitements. indication font défaut. Faut-il vraiment se demander
Un travail assez remarquable s’est efforcé d'en quantifier pourquoi ? Signalons plutôt les résultats d'un premier
leur possible importance dans les schizophrénies (3). essai comparatif de stimulation cognitive, avec
randomisation à partir d'un échantillon de 115 sujets
La méthodologie imaginée était particulièrement souffrants d'une démence, qui viennent d'être publiés. Ils
astucieuse. Les auteurs ont eu l'idée de comparer la devraient contribuer à encourager cette autre piste
variation de trois paramètres calculés pour une cohorte de thérapeutique de la maladie d'Alzheimer.
106 patients atteints de schizophrénies stabilisées par un La technique qui était testée consistait en deux sessions
traitement : par semaine, d'une durée de 45 minutes chacune. Chaque
i) un index pharmacologique de la puissance séance obéissait à un même rituel bien organisé : mise en
anticholinergique des traitements pratiqués, dérivé de train familière à l'aide d'un simple jeu de balle, suivie
l’antagonisme muscarinique théorique attribué in d'exercices d'orientation dans la réalité centrés sur une
vitro à chacune des molécules prescrites série de thèmes pratiques (présentation de soi, d'autrui,
(neuroleptiques, mais aussi antidépresseurs, petits reconnaissance de noms, de visages, évocation des repas,
sédatifs phénothiaziniques, correcteurs extra- des préférences alimentaires, de souvenirs en rapport
pyramidaux) ; avec la situation présente, etc.). Point important, l'état
ii) un index anticholinergique clinique, obtenu à partir d'esprit des sessions privilégiait le plaisir retiré de
d'une cotation des manifestations anticholinergiques l'exercice, en évitant avec soin de susciter toute réaction
signalées par les patients (sécheresse buccale, d'échec. Au terme des sept semaines qu'a duré l'essai, le
constipation, flou visuel) ; gain clinique (évalué par le MMS, une échelle de
iii) un bilan neuropsychologique détaillé. cognition et une échelle de qualité de vie spécialisées)
s'avère du même ordre de grandeur que celui obtenu avec
Les résultats parlent d'eux-mêmes. D'une part les deux les anticholinestérases. Qu'est ce qui a joué le plus :
index anticholinergiques, pharmacologique et clinique, l'exercice cognitif ou le plaisir d'une séance régulière
sont étroitement corrélés entre eux, ce qui confirme que partagée ? Probablement les deux, bien que le design de
l'appréciation clinique du degré de blocage cholinergique l'étude ne permette pas de trancher. Ce type d'essai mérite
est fiable. Mais surtout ils se révèlent tous deux d'être reproduit, et surtout prolongé sur une durée
étroitement corrélés aux troubles cognitifs décelés par la beaucoup plus longue, afin de vérifier que les bénéfices
batterie de tests neuropsychologiques. L'impact cognitif de la stimulation cognitive sont durables.
des effets anticholinergiques est en particulier majeur sur Si cela devait se confirmer, les psychologues cliniciens
les tests d'attention, notamment d'attention visuelle, feraient bien de se mobiliser sur la question. Vu l'horizon
d'attention auditive et d'attention dite complexe (test de chargé d'Alzheimer qui se prépare, la "noothérapie" des
Stroop, partie B du Trail Making, figure complexe de démences (de νόος, "l'intelligence") pourrait se voir
Rey), ainsi que sur ceux qui évaluent la mémoire à court rapidement prise en charge par la Sécurité sociale. Au
terme (apprentissage et rappel verbal, visuo-spatial ; même titre que la kinésithérapie et les anticholinestérases.
mémoire déclarative) et à moyen terme (rappel des
visages). En revanche ni les scores d'intelligence globale, Spector A. et coll. Br J Psychiatry 2003 ; 183 : 248-254.
ni ceux de mémoire de travail se voient influencés. Ce
qui confirme, indirectement, que les déficits de la

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