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Petit déjeuner « économie » du 8 avril 2011

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie d’avoir répondu à notre invitation. Vous vous en doutez, notre objectif
aujourd’hui n’est pas de vous dévoiler dans son exhaustivité notre programme économique
pour 2012. Ce serait impossible en aussi peu de temps, et bien prématuré, à plus d’un an de
l’élection présidentielle.

L’exercice que nous souhaitons mener en votre compagnie est différent. C’est certainement la
première fois que le Front National le mène d’ailleurs. Il s’agit de vous présenter les grandes
orientations économiques du projet du Front National, pour la France, et pour les Français, et
de pouvoir répondre à vos réactions, à vos interrogations.

C’est un exercice salutaire, parce qu’il nous permettra, à vous et à nous, d’échanger en toute
liberté, et sans a priori, sur des points essentiels, des « fondamentaux » en quelque sorte. Nous
aurons l’occasion de développer et de préciser les éléments de notre programme économique,
dans le détail, mois après mois à l’approche de l’échéance présidentielle, à travers des
conférences de presse thématiques. Nous avons déjà commencé d’ailleurs, au sujet de la
répartition des super-bénéfices du CAC 40 le mois dernier. A chaque échéance, nous vous
tiendrons informés, et plusieurs mois avant l’élection présidentielle c’est un projet
économique et social achevé que nous proposerons comme projet de redressement à la
France.

C’est un exercice d’autant plus salutaire que, nous l’avons constaté, beaucoup d’entre vous
connaissent mal les grandes orientations de notre projet économique, et ont les plus grandes
difficultés à en parler de façon objective.

Certainement d’abord parce que le Front National, sous ma présidence, fait évoluer son projet,
ce qui est bien normal, ce qui bouleverse vos repères et peut compliquer vos analyses, surtout
si nous ne faisons pas preuve de la plus grande clarté dans la présentation de nos propositions.
Il est donc temps de préciser les choses.

Sûrement aussi parce que pendant très longtemps, et jusque récemment, on refusait d’entendre
le Front National sur les questions économiques et sociales, pourtant essentielles. On
considérait qu’il était légitime sur l’immigration et l’insécurité, mais pas sur le reste.

Cette époque est révolue. Le Front National, et moi-même, avons vocation à évoquer tous les
sujets, à proposer des solutions sur tous les sujets, et en particulier sur les thématiques
économiques et sociales qui préoccupent beaucoup les Français. Nous menons nos travaux en
nous appuyant sur le ressenti des Français que nous rencontrons et écoutons, mais aussi sur
les analyses d’experts, et les échanges que nous avons avec des économistes.

Cet exercice de vérité aujourd’hui nous permettra de vous montrer la cohérence de notre
projet économique, et sa philosophie. Les Français nous le disent : le Front National est en
train de dessiner une alternative à la politique actuellement menée, qui répond à leurs
aspirations. Un nombre croissant d’observateurs reconnaissent aussi la cohérence et
l’efficacité de nos propositions économiques. Je vous rappellerai par exemple que très
récemment, Emmanuel Todd, dans une émission sur France3, a déclaré que nous aurions
probablement en 2012, je le cite, « le seul programme économique raisonnable ».Vous
entendrez nos arguments, vous pourrez nous interroger, vous verrez aussi sur qui et sur quoi
nous nous appuyons dans nos analyses et nos propositions.

Après cet exercice, la critique injuste et mensongère, largement reprise des éléments de
langage construits à l’Elysée, selon laquelle le Front National « n’a pas de projet
économique » ne sera plus décemment possible.

Il ne sera plus justifié non plus de qualifier notre projet économique de « fantaisiste »,
« simpliste », « ringard », ou de je ne sais quel adjectif péjoratif. Chacun est libre bien
entendu de critiquer comme il l’entend nos axes de proposition, de les débattre, d’être
d’accord ou pas avec nous, mais les adjectifs précédemment évoqués ne sont pas appropriés.
Notons au passage qu’ils ne sont jamais utilisés à propos de l’UMP et du PS qui pourtant, et
c’est bien le minimum qu’on puisse dire, n’ont pas démontré un très grand professionnalisme
dans la gestion des affaires du pays ces 30 dernières années… S’il y a un projet simpliste,
ringard, c’est bien celui de l’UMPS, qui reprend les mêmes recettes éculées, les mêmes
vieilles solutions, celles qui ne marchent pas et que pourtant l’on s’attache à appliquer depuis
30 ans.

Permettez-moi aussi de faire remarquer que les économistes à qui l’on demande de se
prononcer sur notre projet économique sont malheureusement globalement toujours les
mêmes dans les médias. Parfois ils sont de longue date des opposants idéologiques du Front
National, et n’ont plus l’objectivité nécessaire pour parler réellement en expert. Parfois
mêmes ils sont affiliés à un parti adversaire sans que ce soit précisé au lecteur (je pense à
Thomas Piketty), alors que d’autres économistes, pourtant tout aussi respectables que les
premiers, eux-aussi professeurs à Sciences po, Dauphine, ou dans des grandes écoles, ne sont
curieusement que rarement sollicités. J’espère que cette anomalie trouvera progressivement
une solution, dans le sens d’une plus grande diversité d’opinion, légitime en démocratie.

Les grands axes que nous allons vous présenter aujourd’hui sont le fruit d’un travail collectif
de plusieurs mois, réalisés en interne par l’équipe des conseillers économiques qui
m’entourent. Ils sont aussi très nettement inspirés des auditions d’économistes que nous avons
réalisées, des rapports d’experts que nous avons lus, comparés et analysés, et, pour les aspects
plus théoriques, des ouvrages d’économistes français et étrangers qui nous paraissent utiles au
débat.

Notre méthode était simple : comment répondre de la façon la plus juste et la plus efficace
possible aux grands défis qui sont aujourd’hui ceux de l’économie française ? Comment éviter
de présenter aux Français un catalogue de mesurettes sans vision d’ensemble, mais bien plutôt
un projet cohérent et crédible ? Comment redonner de l’espoir à un peuple français qui en a
tant besoin, ballotté depuis 30 ans de promesse déçue en promesse trahie, d’échec en
renoncement ?

Et surtout, je le dis très clairement, notre projet doit répondre à cette question fondamentale :
comment sortir la France de son isolement actuel ? Comment faire pour que la France de
nouveau intervienne dans le jeu mondial, reprenne les manettes de son destin ? Comment
contourner l’obstacle d’une zone euro totalement isolée dans le monde, ayant seule fait le
choix de livrer ses frontières à tous les vents de la mondialisation quand les autres justement
se réarment face à la mondialisation ?
Ayant seule fait le choix de ne plus gérer sa monnaie, utilisée comme variable d’ajustement
par les autres puissances mondiales. Ayant seule enfin démantelé les Etats et les instruments
de la puissance publique à coup de Traités et de directives nocives, émanation d’une idéologie
d’un autre temps. La zone euro est aujourd’hui la zone économique la plus absurde au monde,
isolée dans une politique économique qui la coupe de la croissance mondiale.

Sortir de cet isolement, remettre la France dans le jeu mondial, c’est notre objectif.

Voilà l’esprit qui a guidé ce travail.

Vous le verrez dans le déroulé des grands axes de notre projet : nos analyses et nos
propositions ne sont pas « hors sol ». Elles s’appuient sur nos convictions bien sûr, mais elles
sont aussi éclairées par divers travaux et publications, en France et à l’étranger. Nous pensons
qu’un mouvement politique digne de ce nom se doit d’être à l’écoute des bonnes idées, et doit
allier les qualités d’intelligence, de clairvoyance et de crédibilité. C’est ce que nous avons
essayé de faire. Toutes nos références vous seront précisées.

Les détails de nos grands axes économiques seront précisés dans un instant. Mais permettez-
moi de vous en expliquer la logique d’ensemble.

Vous le verrez, nous avons structuré notre projet selon 3 grands axes :

1. Le premier, « se réarmer face à la mondialisation », est un axe particulièrement important,


parce qu’il aborde les questions essentielles, auxquelles il faut apporter de vraies réponses
solides, si l’on souhaite réellement changer les choses, et régler notamment les défis du
pouvoir d’achat et du chômage.

Cette première partie est en quelque sorte le « socle » de notre projet, sûrement la partie la
plus stimulante pour qui aspire au redressement de notre pays, mais aussi sûrement celle qui
va avec le plus de virulence contre la pensée unique, contre les préjugés et les stéréotypes
d’élites gavées d’idéologie européiste.
Nous avons fait le choix de ne pas contourner l’obstacle, parce que contrairement à nos
adversaires UMP et PS, nous ne souhaitons pas mentir aux Français : le redressement du pays,
sa réindustrialisation, l’emploi et le pouvoir d’achat ne seront que de vains objectifs, comme
ils le sont depuis plusieurs décennies, si on refuse de poser cette question du socle.
Cette partie mérite comme les autres d’être critiquée, car la critique est toujours bonne. A
condition qu’elle soit constructive et de bonne foi, et non assise sur des présupposés
idéologiques ou des réflexes pavloviens d’un autre temps, qui ne tiendraient pas compte des
bouleversements de la crise et de l’échec patent des politiques actuellement menées.

« Se réarmer face à la mondialisation », c’est plus précisément assurer la liberté monétaire,


mettre en place des protections raisonnées aux frontières, et bâtir un Etat stratège. Ces points
seront développés dans quelques minutes.

2. La deuxième partie de notre projet met l’accent sur nos principaux objectifs : l’emploi et le
pouvoir d’achat. Elle passe en revue une série de politiques thématiques à conduire, dans le
domaine de la concurrence, de la fiscalité, du partage des richesses, de l’allègement des
pesanteurs qui accablent les PME, ou du marché de l’emploi. J’attire votre attention sur une
préoccupation transversale du Front National : le soutien résolu aux classes moyennes et aux
PME, qui sont les catégories qui prennent de plein fouet la crise économique, et sur lesquelles
aujourd’hui pèsent pourtant la majeure partie de l’effort demandé. Nous voulons réparer cette
injustice et nous voulons miser sur ces acteurs économiques créateurs de croissance.

3. Enfin, une condition essentielle au redressement passera par ce que nous avons appelé
« l’éradication de la dette et des déficits publics » : là aussi il faudra prendre de vraies
mesures structurelles, car 35 ans de dérive continue nous montrent que les recettes éculées de
l’UMP et du PS échouent dans ce domaine comme dans les autres, sur toute la ligne.

Sur la méthode qui sera la nôtre une fois au pouvoir, sur les conditions d’application de notre
projet économique, je précise d’emblée que nous n’avons pas l’ambition de tout révolutionner
du jour au lendemain, de décréter le lendemain de notre arrivée au pouvoir la sortie de l’euro
par exemple. Ce ne serait pas raisonnable, et ce n’est pas ainsi que nous envisageons une
action professionnelle et efficace.

Nous agirons en prenant le temps de préparer les choses, de mettre en place les mécanismes
qui assureront l’efficacité et le succès de notre politique économique, et aussi de prévoir des
dispositifs d’évaluation des politiques menées. Nous serons également dans un esprit de
concertation, notamment avec nos partenaires européens, que nous devons associer à nos
décisions. Nous le ferons parce que nous sommes persuadés que les orientations que nous
proposons sont utiles à tous les peuples d’Europe, et pas seulement aux Français.

Nous serons bien entendu extrêmement déterminés à agir, n’en doutez pas, et nous ne
renierons rien. Notre action sera marquée par le respect scrupuleux de nos engagements de
campagne, en rupture avec la culture désastreuse du reniement et du renoncement à laquelle
l’UMPS a accoutumé les Français depuis trop longtemps. Je précise par ailleurs que quand
des questions délicates se poseront, dans le domaine économique comme dans les autres, nous
aurons pour principe de nous tourner vers le peuple français par référendum.

J’entends parfois, notamment dans la bouche de nos adversaires de l’UMP, fidèles aux
éléments de langage dictés par l’Elysée, qu’il y aurait beaucoup à craindre de l’application des
propositions économiques du Front National. Je rappelle d’abord qu’il y a surtout aujourd’hui
toutes les raisons objectives de craindre que l’UMP conserve le pouvoir et continue sa
politique économique désastreuse. Ça, c’est une crainte légitime.

Mais je précise aussi, et vous pourrez assurément le constater, que tout ce que nous
proposons, nous le faisons dans un esprit de responsabilité et de sécurité pour les Français. Il
n’y a donc aucun chaos ou aucune apocalypse à craindre, bien au contraire ! Rappelez-vous,
pour l’anecdote, qu’on prédisait les mêmes drames en 2005 si les Français votaient NON à la
Constitution européenne, et que ce n’était que pure propagande électoraliste. Souvenez-vous,
la Terre devait s’arrêter de tourner, les fleuves de couler, le soleil de briller. Les Français ont
voté NON, et puis… rien de tout cela n’est arrivé, évidemment !

Notre projet d’espoir, de redressement, est construit pour améliorer la situation de la France et
des Français, pour renouer avec la prospérité, l’emploi et le pouvoir d’achat. C’est la situation
actuelle qui ressemble fort à la situation dramatique qu’on nous promet souvent. Et je fais
remarquer que si aujourd’hui la zone euro est dans un état aussi lamentable, si les salaires et
les pensions baissent de 10 à 15% déjà en Grèce, en Irlande et au Portugal, ce n’est pas parce
que ces pays ont quitté l’euro ou se préparent à le faire, mais bien parce qu’ils font tout pour y
rester ! Il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de le reconnaître.

Nous voulons que les Français renouent avec l’espérance. C’est l’objectif premier de notre
projet.

Je laisse maintenant le soin à Adrien de vous présenter plus en détails les grands axes évoqués
précédemment.

Je vous remercie.

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