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Madame MOUNOUSSAMY Virapin Haingo Ella

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Mémoire
pour l'obtention de Diplôme en licence en Nutrition
REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana
-----------------

MINISTERE DE LA SANTE, MINISTERE DE L'EDUCATION DU


PLANNING FAMILIAL ET DE NATIONALE ET DE LA
LA PROTECTION SOCIALE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

Année 2007

Année 2007
N°……….

LES FACTEURS DETERMINANTS DU SEVRAGE PRECOCE DANS


LE FOKONTANY D’ANDREFAN’I MANANJARA

Présenté le 01 OCTOBRE 2007


par Madame MOUNOUSSAMY Virapin Haingo Ella

Président : Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie


Juges : Professeur RAMAKAVELO Maurice
Docteur RAKOTONIRINA EL- C Julio
Encadreur : Docteur RALAIARISON RAHARIZELINA
REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana

MINISTERE DE LA SANTE,
DU PLANNING FAMILIAL
ET DE LA PROTECTION SOCIALE
SECRETARIAT GENERAL
INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

LISTE DES PRINCIPAUX RESPONSABLES

I – DIRECTION GENERALE
Directeur Général :
Pr RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin

II – DIRECTION DE LA FORMATION ET DE LA RECHERCHE


Directeur :
Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Chef du Service Pédagogique et Scientifique :
Docteur RATSIMBAZAFY Marie Rolland
Chef du Service et Expertise :
Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio
Responsable du Secrétariat Permanent de l’Enseignement à Distance :
Docteur RARIVOARILALA Esther

III – DIRECTION DES AFFAIRES ADMINISTRATIVES ET FINANCIERES


Directeur :
Monsieur RASOANAIVO ANDRIANASOLO Simon
Chef du Service Administratif :
Madame RABODOHARY Ranorohelimiadana Eléonore

PROGRAMME DE FORMATION LICENCE EN NUTRITION :


LICENCE EN NUTRTION Crédits

NUTRITION ET ALIMENTATION HUMAINES 10


UE1
Module 1 : Méthodologie
Module 2 : Initiation à la science de nutrition 1

Module 3 : Principes fondamentaux de la nutrition /alimentation 1


Module 4 : Aspects socioculturels et écologiques de la nutrition 2
Module 5 : Biochimie de la nutrition 2
Module 6 : Métabolisme et Physiologie de la nutrition 2
Module 7 : Besoins nutritionnels à travers le cycle de la vie 2
UE2
MALADIES DE CARENCE ET URGENCES NUTRITIONNELLES 4
EN CAS DE CATASTROPHE
Module 1 : Principaux troubles nutritionnels dans le pays en développement 2
Module 2 : Prévention et prise en charge des maladies carentielles 1
Module 3 : Urgences nutritionnelles en cas de catastrophe 1
UE3
ACTIVITES DE LABORATOIRE EN NUTRITION ET DE TERRAIN 4
Module 1 : Analyse biologique pour le dépistage de carences en micronutriments au 1
niveau d’une population
Module 2 : Analyse physico-chimique des aliments 1
Module 3 : Hygiène alimentaire et salubrité environnementale 1
Module 4 : Législation des denrées alimentaires 1
UE4
APPROCHE COMMUNAUTAIRE 12
Module 1 : Diagnostic communautaire sur le plan alimentaire et nutritionnel 1
Module 2 : Planification des programmes communautaires de nutrition 1
Module 3 : Suivi et évaluation des programmes de nutrition 1
Module 4 : IEC en matière de nutrition 2
Module 5 : Notions de sécurité alimentaire des ménages (SAM) 1
Module 6 : Politiques nationales en matière de nutrition 1
Module 7 : Anthropologie 1
Module 8 : Recherche opérationnelle sur la situation nutritionnelle d’une localité 4
UE 5
ETUDES NUTRITIONNELLES QUANTITATIVES 4

Module 1 : Statistiques sanitaires et démographiques 1


Module 2 : Epidémiologie de la nutrition et statistiques 2
Module 3 : Informatique appliquée 1
UE6
PREPARATION SOUTENANCE DE MEMOIRE 16
Préparation de mémoire
Encadrement et Soutenance de mémoire

LISTE DES ENSEIGNANTS :


Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin
Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Professeur RANDRIANARIMANANA VAHINIARISON Dieudonné
Professeur ANDRIANASOLO Roger
Professeur RAMAKAVELO Maurice Philippe
Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
Professeur RANAIVOHARISOA Lala
Docteur RAKOTONIRINA Simon
Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio
Docteur RALAIARISON Raharizelina
Docteur RAVELOSON Hantaniaina
Docteur RASOARIVAO Vololomiarana
Docteur RAVAOARISOA Lantonirina
Docteur RAVOAJA Pauline
Monsieur RAKOTOZANAKA Julien
Madame RAMINO Vololona
LISTE DES FIGURES

FIGURES Pages

Figure 1 : Pourcentage des mères selon leur niveau d’instruction et leur tranche
d’âge...………………………………………………………………….. 23
Figure 2 : Répartition des enfants enquêtés dans le Fokontany d’Andrefan’i
Mananjara selon l’âge………...………………………….………...……25
Figure 3 : Diagramme de répartition des enfants selon le mode d’allaitement durant
les six premiers mois de la vie ……......………..……...…………..........26
Figure 4 : Répartition des enfants allaités exclusivement au sein (n=65) selon l’âge
de l’introduction du premier liquide ou premier repas……..…...……….27
Figure 5 : Répartition des enfants (n=85) selon l’âge d’introduction de leur premier
liquide ou premier repas dans le Fokontany d’Andrefan’i Mananjara…..28
Figure 6 : Répartition des principaux types de liquide ou de repas introduits chez les
enfants non allaités exclusivement au sein. ………...………….…….....29
Figure 7 : Répartition des motifs évoqués par les mères sur l’introduction de liquide
ou de repas avant le 6ème mois………...……….…...……...……………..31
Figure 8 : Répartition des raisons évoquées par les mères selon leur fonction….....32
Figure 9 : Répartition du lieu d’accouchement de la mère selon l’heure du début
d’allaitement…………………………..…………………...……………38
Figure 10 : Répartition de l’occupation des mères selon leur mode d’allaitement…42
Figure 11 : Répartition de la parité des mères pratiquant ou non l’AME selon leur
situation matrimoniale………...………...………...………...………...43
Figure 12 : Répartition de l’état vaccinal de l’enfant selon leur état de santé……...45
Figure 13 : Répartition de l’état de santé des enfants selon leur état de
déparasitage……………………………………………………………46
Figure 14 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des maladies
contractées……………………………………………………………..46
LISTE DES TABLEAUX

TABLEAUX Pages

Tableau 1 : Répartition des mères selon leurs caractéristiques


sociodémographique………………………………………………...22
Tableau 2 : Répartition des enfants selon leur tranche d’âge et leur genre........…24
Tableau 3 : Répartition des principaux types de liquide ou de repas introduits aux
enfants pour la première fois selon leur mode d’allaitement..….......30
Tableau 4 : Répartition de l’occupation de la mère selon les motifs évoqués sur
l’introduction du liquide ou de repas avant le sixième mois de l’enfant
……………………………………………………………………….33
Tableau 5 : Répartition des enfants sevrés définitivement selon leur mode
d’allaitement.......................................................................................34
Tableau 6 : Répartition des enfants selon leur tranche d’âge et leur état
nutritionnel…………………………………………………………..35
Tableau 7 : Evaluation de l’état nutritionnel des enfants selon leur mode
d’allaitement.......................................................................................36
Tableau 8 : Répartition du lieu d’accouchement des mères selon leur tranche
d’âge…………………………………………………………………36
Tableau 9 : Répartition du lieu de l’accouchement de la mère selon leur mode
d’allaitement.………...………...……….... ………………………...37
Tableau 10 : Comparaison de la pratique de l’allaitement et des caractéristiques des
mères en fonction de leur mode d’allaitement dans le Fokontany
d’Andrefan’i Mananjara………...…….………...………...…………39
Tableau 11 : Répartition du niveau d’instruction des mères selon leur mode
d’allaitement………...………...………...………...………...………40
Tableau 12 : Répartition de l’état de santé des enfants en fonction des différents
paramètres………...………...………...………...………...………....42
Tableau 13 : Répartition des types des maladies contractées par l’enfant selon leur
mode d’allaitement………...………………..……...………...……..44
Tableau 14 : Répartition des types de maladies contractées par l’enfant selon leur
mode d’allaitement………………………………………………….47
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AM : Allaitement Maternel
AME : Allaitement Maternel Exclusif
BCG : Bacille de Calmette et Guérin = Vaccin antituberculeux
CCC: Communication pour le Changement de Comportement
EPP: Etablissement Public Primaire
FAO: Food Alimentation Organization
IC: Intervalle de Confiance
IEC: Information Education Communication
IHAB: Initiative des Hôpitaux Amis des Bébés
INSPC: Institut National de Santé Public et Communautaire
IRA : Infection Respiratoire Aiguë
MAMA : Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée
MIN-SAN-PF-PS: Ministère de Santé, du Planning Familial et de la Protection
Sociale
mn : Minute
ONG: Organisation Non Gouvernementale
ONN: Office National de la Nutrition
OMS: Organisation Mondiale de la Santé
OR: Odds Ratio = une mesure d’association
P: Probabilité
PCIME : Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfants
SEECALINE : Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en matière
d’alimentation et de Nutrition Elargie.
VAD: Visite à Domicile
UNICEF: Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
USAID: United States Agency for Internationla Development (Agence des Etats-
Unis pour le développement international)
TABLES DES MATIERES
Pages

INTRODUCTION …………………………………………………………………..1
CONSIDERATIONS GENERALES
1.1. Cadre de l’étude…………..………………………………………………..4
1.1.1. Situation géographique et délimitation administrative…………4
1.1.2. Situation démographique et économique……………………....4
1.1.3. Situation socioculturelle………………………………………..5
1.1.4. Situation administrative………………………………………...5
1.1.5. Infrastructures sanitaires……………………………………….5
1.2. Généralités sur l’allaitement maternel……………………………………..6
1.2.1. Les conditions pour un allaitement maternel optimal………...6
1.2.2. L’allaitement maternel exclusif……………………………….7
1.2.3. La composition du lait maternel………………………………8
1.2.4. Les avantages de l’allaitement maternel exclusif.…………….8
1.2.5. Conduites actuelles à adopter sur l’allaitement maternel et le
VIH…………………………………………………………..10
1.2.6. Programme et politique national de santé en matière de
l’AM…………………………………………………………10
1.2.7. Le sevrage………………… … ……………………………...12
BUT ET OBJECTIFS
2.1. But …………...………….………………………………………………..14
2.2. Objectif général…………………………………………………………...14
2.3. Les objectifs spécifiques………………………………………………….14

METHODOLOGIE
3.1. Type d’étude………………………………………………………………15
3.2. Période d’étude…………………………………………………………....15
3.3. Durée d’étude…………………………………………………………..….15
3.4. Critères d’inclusions………………………………………………..……..15
3.5. Critères d’exclusions…………………………………………………...….15
3.6. Echantillon…………………………………………………..…………….15
3.7. Mode de collecte des données…………………………………………….16
3.8. Exploitation et analyse des données……………………………..………..16
3.9. Les variables étudiées…………………………………………….………17
3.10. Les définitions opérationnelles…………………………………….……18
3.11. La limite d’étude……………………………………………….………..19
3.12. L’éthique de l’étude………………………………………………….….19
RESULTATS
4.1. Les caractéristiques générales de l’échantillon…………………….....21
4.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des mères…………....21
4.1.2. Caractéristiques des enfants ………………………..…….…..24
4.2. Evaluation de la pratique de l’allaitement maternel exclusif (AME) .....25
4.2.1. Prévalence de l’allaitement maternel exclusif de l’échantillon25
4.2.2. Introduction du premier liquide…………………………..…..28
4.2.3. Relation entre le mode d’allaitement et l’état nutritionnel de
l’enfant…………………………………..…………………….35
4.3. La pratique de l’allaitement maternel exclusif en fonction des facteurs
socio-économiques..…………………… ……………………………...36
4.3.1. Les conditions de l’accouchement…………………………....36
4.3.2. Les déterminants de la pratique de l’AME des mères…….….39
4.4. La morbidité des enfants…………………………….…………………43
4.4.1. Répartition de l’état de santé des enfants en fonction des
différentes caractéristiques………………………………..…..43
4.4.2. Les principales maladies contractées par les enfants…………46
4.4.3. Maladies contractées par les enfants selon leur mode
l’allaitement…………………………………………………...47
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
5.1. Le taux de sevrage précoce ……………………………..…………..…48
5.2. Les paramètres impliqués dans la durée de l’allaitement et introduction
prématurée des aliments de compléments………..……………..……….…..49
5.2.1. Le début de l’allaitement……………………..……………….49
5.2.2. L’insuffisance du lait………………………..………………..50
5.2.3. L’emploi de la mère…………………..………………………52
5.2.4. Autres paramètres……………………..……………………...53
5.3. La relation entre la pratique de l’AME et l’état nutritionnel de l’enfant.53
5.4. La morbidité des enfants…………………………………..……………55
5.5. Remarque particulière………………..…………………………………56
RECOMMANDATIONS
6.1. Le renforcement de la sensibilisation pour le changement de
comportement…………………………………...…………………………...58
6.2. La motivation de l’accoucheuse traditionnelle…………………………59
6.3. Le maintien de relation mère-enfant………………………………..…..59
6.4. L’amélioration des soins maternels et infantiles ……………….…….. 60
CONCLUSION …………………………………………………..………………....62
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
INTRODUCTION

La malnutrition constitue un des problèmes les plus importants dans le monde


entier. La stratégie mondiale de lutte contre ce fléau repose sur l'amélioration de la
nutrition dès les premiers mois et les premières années de la vie. Les pratiques
alimentaires appropriées jouent un rôle crucial dans la réalisation des objectifs qui y
correspondent. Cette malnutrition est responsable directement ou non, de 60% des
10,9 millions des décès annuels d'enfants de moins de 5 ans dans le monde. Plus du
tiers de ces décès, souvent associés à des pratiques alimentaires inappropriées,
surviennent dans la première année de la vie (1)
L'allaitement maternel est le meilleur moyen de fournir une alimentation
idéale pour la croissance et le développement du nourrisson. Le défaut ou
l'insuffisance de cet allaitement durant les six premiers mois de la vie se présente
parmi les facteurs de risque importants de morbidité et de mortalité des enfants de
bas âge.
● Moins de 35% des nourrissons dans le monde bénéficient d'un allaitement maternel
exclusif, et ce, pendant les quatre premiers mois.
● 55% des décès annuels des nourrissons sont dus aux pratiques d'allaitement
inappropriées (1).
Ces constatations semblent être intéressantes, étant donné que la présente
étude se base sur le sevrage précoce chez les enfants âgés de moins de six mois.
Voici l'exemple de situations de certains pays dans le monde:
• Au Canada, en 1998-1999, 81,9% des enfants étaient allaités au sein pendant
une période donnée. Parmi les nourrissons allaités et dont les mères avaient plus de
35 ans, 60% le vivaient encore au bout de trois mois et 49,1% le subsistaient pour
trois mois et plus. Ainsi, la proportion des nourrissons allaités exclusivement au sein
et n'atteignant même pas leur sixième mois, n’excède pas les 50%.
• Aux Etats-Unis, le taux d'allaitement est plus faible: 64% des nourrissons
sont nourris au sein au congé de l'hôpital et 29% seulement le persistent encore au
bout de six mois (2).
Pour le cas de l' Afrique Sub-Saharienne, 30% des enfants de bas âge dont
16% des nouveaux-nés, présentent une insuffisance pondérale modérée ou grave.
Près de 8% de ces enfants présentent une émaciation et 42% un retard de croissance.
Seuls 32% des nourrissons sont allaités exclusivement au sein jusqu'à l'âge de trois
mois.
D'une façon générale, les taux de malnutrition ont une importance
relativement élevée dans les pays moins avancés par rapport à ceux des pays
développés (3).
● 51% des enfants de moins de 5 ans (dont 23% des nouveaux-nés) présentent une
insuffisance pondérale dans les pays sous développés contre 50% (dont 18% de
nouveaux-nés) dans les pays industrialisés.
● 46% des nourrissons en pays moins avancés, allaités exclusivement au sein jusqu'à
l'âge de trois mois, contre 44% dans les pays développés.
Quant au cas de Madagascar, la malnutrition entraîne de sérieuses
conséquences sanitaires et économiques aux niveaux individuel et national. Parmi les
enfants de zéro à trente cinq mois, 48% accusent un retard de croissance, 7% sont
émaciés et 40% présentent une insuffisance pondérale.
Par ailleurs, le sevrage précoce ainsi que l'introduction précoce d'aliment et de
liquide de complément produisent en partie des pratiques qui contribuent à
l'installation de la malnutrition. Quarante pour cent des enfants malgaches de moins
de quatre mois reçoivent des liquides et des aliments de compléments. Et sur 1000
enfants à la naissance, 96 décèdent avant leur premier anniversaire et 159
n'atteindront même pas leur cinquième anniversaire.
Et enfin, 54% de ces décès seraient liés à la malnutrition (4)
Le cas de Madagascar fait apparaître des chiffres relativement plus élevés, ce
qui rend la présente étude d'autant plus intéressante.
La connaissance de la situation exacte de Madagascar nécessiterait un lourd
investissement humain, logistique, financier et de temps. Ainsi, dans le but de
déterminer les facteurs liés au processus du sevrage précoce des enfants de moins de
six mois, il a été considéré une localité située à Madagascar. Le lieu d'étude se trouve
au Fokontany d'ANDREFAN'I MANANJARA dans le IVème Arrondissement
d'Antananarivo Renivohitra. Selon le dernier recensement de décembre 2006, il a été
constaté qu'environ 34,2% de la population totale sont des femmes en âge de
procréer, et de 17,8% des enfants de bas âge (5). Ces derniers pourraient constituer
des cibles de la malnutrition. L'interrogatoire sommaire des responsables
administratifs a permis de savoir que la plupart de ces femmes, même celles qui
allaitent, travaillent en dehors du foyer. Il s'agit ici d'une population correspondant
aux critères de l’étude.
Pour contribuer à la stratégie numéro un du Plan National d’Action pour la
Nutrition (PNAN 2005-2009) sur la promotion de l’allaitement maternel et de
l’alimentation complémentaire, la question a été orientée sur le sevrage précoce des
enfants de moins de 6 mois. L’objectif général est d’identifier les facteurs empêchant
les mères de pratiquer l’allaitement maternel exclusif.
La promotion de l’allaitement maternel a été publiée dans tout Madagascar.
Ainsi l’allaitement maternel exclusif a été adopté par la majorité de la population. Le
Fokotany d’ANDREFAN’I MANANJARA ne fait pas exception à cette règle.
1.1. Cadre de l’étude (cf Annexe I)

1.1.1.Situation géographique et délimitation administrative

La commune du IVème Arrondissement d'Antananarivo Renivohitra est


constituée de 32 Fokontany subdivisés en deux sections A et B, composée chacune
de 16 Fokontany.
Se retrouvant dans le section A, le Fokontany d'ANDREFAN'I
MANANJARA est composé de 5 secteurs dont Miara-mandroso, Vonona, Miarina,
Faneva, et La Victoire.
Il est limité au Nord par le Fokontany d’Ambohobarikely Anosibe, au Sud par
celui de Madera-Namontana, à l’Est par celui de Mananjara, et à l’Ouest par le
Fokontany d’Angarangarana.
Il a une superficie de 8 hectares.

1.1.2.Situation démographique et économique

1.1.2.1. Situation démographique

La population du Fokontany, en majorité jeune, compte 8503 habitants dont


4173 masculins et de 4330 féminins. Il y a lieu de noter l’existence de 1517 enfants
de 0 à 5 ans, de 1031 enfants de 0 à 3 ans, et une population jeune caractérisée par
des hommes et des femmes de 0 à 15 ans sensiblement au nombre de 6457 (5).

1.1.2.2. Situation économique

Les activités prédominantes de cette localité sont du secteur secondaire :


60,4% de la population active (721) sont des commerçants.
Un marché public avec 250 marchands, a lieu tous les jours. Il est géré par le
Fokontany. Il n’y a qu’une seule épicerie de type grossiste.
1.1.3.Situation socioculturelle

1.1.3.1. L’éducation

Le Fokontany dispose de 3 écoles primaires privées, d’un collège privé et


d’une Ecole Primaire Publique (E.P.P). La population d’âge scolaire compte 1231
individus.

1.1.3.2. Valeurs culturelles et cultuelles

L’Assemblée de Dieu est la seule église existant dans le Fokontany,


rassemblant 800 fidèles.
Il existe également une matrone exerçant dans cette localité.

1.1.4.Situation administrative

Le Fokontany possède un poste de Police siégeant au sein de son bureau


même, mais celui-ci ne fonctionne plus actuellement.

1.1.5.Infrastructures sanitaires

1.1.5.1. Le centre de santé

Le Fokontany ne dispose d’aucun centre de santé. Si les résidents ont un


problème de santé, ils doivent se déplacer à Mahamasina ou à Madera-Namontana.
Néanmoins, deux médecins généralistes privés y sont accessibles à tout
moment.
Par ailleurs, il bénéficie de la présence d’un site de SEECALINE, siégeant au
bureau du Fokontany, qui a pour rôle de surveiller l’état nutritionnel des enfants de
bas âge en les pesant et en donnant des conseils convenables aux mères.
1.1.5.2. Equipements communautaires

Un seul secteur possède une borne fontaine destinée à 1300 usagers avec
20000 litres d’eau déversée par jour. Il bénéficie aussi d’un bassin lavoir avec 910
usagers par jour et un bac à ordure du type SAMVA.
1.1.5.3. Statistiques de vaccination

Lors de la dernière campagne vaccinale, 840 enfants ont bénéficié du BCG et


du DTCoq Polio, et 1300 enfants ont reçu de la Vitamine A.

1.2. Généralités sur l’allaitement maternel

L’allaitement maternel est le meilleur moyen de fournir une alimentation


idéale pour la croissance et le développement du nourrisson (1). L’allaitement
maternel exclusif depuis la naissance est possible sauf pour des motifs médicaux.
L’AME sans restriction conduit à une production suffisante de lait maternel (1). En
plus, le lait d’une mère normalement nutrie est en mesure de satisfaire,
qualitativement et quantitativement, le nourrisson (6). C’est pourquoi,
l’OMS/UNICEF soulignent depuis de nombreuses années combien il importe de
maintenir la pratique d’allaitement maternel au sein (7).

1.2.1. Les conditions pour un allaitement maternel optimal

L’allaitement au sein est l’un des facteurs les plus bénéfiques pour garantir
une bonne santé néonatale, infantile et infanto-juvénile, ainsi que la croissance et le
développement de l’enfant. Ses effets sont d’autant plus positifs qu’il commence
dans l’heure suivant la naissance (8). Ainsi, ce sont les premiers jours qui comptent
les plus. Lorsqu’une mère commence l’allaitement au sein correctement, elle a toutes
les chances de continuer sans problème les sept pratiques pour un allaitement
maternel optimal (9) définies par l’OMS et l’UNICEF, à savoir:
1- Mettre les nouveaux-nés au sein immédiatement après l’accouchement, dans
les 30 minutes qui suivent la naissance. Ceci stimule la montée du lait (10). Il s’y
ajoute l’adoption simultanée des bonnes techniques d’allaitement (positionnement
correct, attache de la bouche et alimentation effective) (11),
2- Allaiter fréquemment de jour comme de nuit à la demande, avec un intervalle
inférieur à 3 heures,
3- Allaiter fréquemment au sein pendant les six premiers mois : les tétées
fréquentes aident à maintenir la réserve du lait maternel (11),
4- Introduire progressivement à partir du 6ème mois de l’enfant, une alimentation
complémentaire,
5- Maintenir l’allaitement maternel même si l’enfant ou la mère est malade et
augmenter la fréquence de tétées au cours des maladies de la mère ou de l’enfant, et
en période de convalescence,
6- Maintenir l’allaitement jusqu’à deux ans,
7- Enrichir, varier et augmenter l’alimentation de la mère.
A noter que les mères mal nourries peuvent suivre les mêmes
recommandations concernant l’allaitement que les mères bien nourries. Et si une
mère produit temporairement moins de lait que la quantité dont a besoin l’enfant,
celui-ci en réponse tète plus longtemps chaque fois que la mère lui donne le sein. En
effet, les tétées sont stimulantes et appellent une plus grande production de lait (11).

1.2.2. L’allaitement maternel exclusif

L’OMS définit l’AME comme alimenter ou nourrir un enfant uniquement


avec le lait maternel sans aucun autre liquide, pas même de l’eau ni aucun aliment
solide (12). Ainsi, l’allaitement maternel est dit exclusif si et seulement si les
conditions suivantes sont respectées :
- aucun aliment ni autre boisson que le lait maternel n’est donné au bébé,
- aucune tétine artificielle n’est utilisée.
Normalement, les bébés n’ont besoin de rien d’autre depuis leur naissance
jusqu’à l’âge d’environ six mois (9). S’ils reçoivent d’autres aliments ou boisson,
même en petites quantités ou s’ils tètent une tétine, certains des avantages de
l’allaitement peuvent être perdus (13). D’ailleurs, le lait maternel est une source de
liquide suffisant et un aliment répondant aux besoins nutritionnels, et il satisfait aux
besoins en liquide même dans les climats chauds et humide et protège contre des
maladies pendant les six premiers mois de la vie (4).
Le lait maternel apporte une énergie de 69Kcal/100ml de lait (14).
1.2.3. La composition du lait maternel

Le lait maternel est une source d’énergie, de nutriments essentiels, d’eau


salubre, de facteurs immunitaires et de nombreuses autres composantes qui sont
bénéfiques au nourrisson et aux jeunes enfants (15). Il continue à conférer une
protection contre la maladie et la mort tout au long de la jeune enfance, même si
l’effet protecteur est plus important pendant les six premiers mois de la vie (15).
C’est un antibactérien, un antiviral et un antiparasitaire (16).
1.2.3.1. Le colostrum

Dans les cinq premiers jours qui suivent l’accouchement, la production lactée
est peu abondante et est constituée d’un liquide jaunâtre, dense, appelée colostrum.
C’est le premier lait essentiel, l’aliment parfait, produit pour le nouveau-né (15)
avant la fin du 7ème mois de grossesse. Il est très riche en vitamine A et en différentes
autres substances protectrices contre l’infection et les affections parasitaires (12) et il
contient aussi des protéines. Ainsi, c’est une excellente nourriture pour l’enfant (10).
Il est souvent considéré comme la première vaccination de l’enfant (15).

1.2.3.2. Le lait de transition

Progressivement, entre le 6ème et le 14ème jour après la naissance, le colostrum


laisse place au lait de transition qui est riche en lactose et en graisse (17).

1.2.3.3. Le lait mature ou lait définitif

Après le lait de transition, le lait devient très clair, et c’est là que commence
la phase du lait définitif ou lait parvenu à maturation (12). Ce dernier est
principalement constitué de glucides (sucre), de protéines, de lipides (matières
grasses), de sels minéraux comme le calcium, d’oligo-éléments (fer) et d’eau (18).

1.2.4. Les avantages de l’allaitement maternel exclusif

Pour bénéficier d’une croissance, d’un développement et d’une santé de façon


optimale, le nourrisson doit être exclusivement nourri au sein pendant les six
premiers mois de vie : c’est la recommandation générale de Santé Publique (1). Mis à
part ses avantages sur le plan économique, le lait maternel est une source de
nombreux avantages nutritionnels pour le bébé, et ainsi bénéfique pour la santé du
bébé et de la mère.
Pour le bébé, lui donner le sein très tôt après l’accouchement :
♦Permet sa croissance et son développement normal, physique, intellectuel,
psychoaffectif et social. L’allaitement maternel s’avère être un élément majeur pour
le développement harmonieux et la survie de l’enfant pendant les premiers mois de la
vie (6),
♦Facilite la relation mère-enfant sur le plan psychoaffectif,
♦Contribue à la diminution de la mortalité et morbidité imputable à la diarrhée, aux
infections respiratoires et autres causes (12).
Une étude faite au Brésil, sur le risque de mortalité due à la diarrhée et aux
infections respiratoires en fonction du mode d’alimentation a montré que :
→ Le risque de mortalité par la diarrhée est de 14,2 fois plus élevé chez les enfants
non nourris au sein par rapport à ceux qui sont exclusivement nourris au sein.
→ Le risque de décès consécutif à une diarrhée augmente chez le nourrisson à qui
des suppléments d’eau, de lait artificiel ou d’autres liquides ont été donnés.
→ Le risque de décès par infection respiratoire est de 3,6 fois plus élevé chez les
enfants de bas âge non nourris au sein par rapport à ceux qui sont exclusivement
nourris au sein (19).
En allaitant son enfant, la mère lui transmet une partie de sa résistance contre
certaines maladies. Le colostrum renferme des anticorps renforçant la résistance de
l’enfant aux maladies infectieuses. En outre, le lait maternel assure une meilleure
sécurité alimentaire pour les bébés surtout dans les situations d’urgence (12).
Pour la mère :
La santé de la mère est assurée grâce à l’allaitement maternel exclusif qui
facilite le planning familial : il a un effet contraceptif contribuant à l’espacement des
naissances, ce qui est indispensable à la santé de la mère et celle de l’enfant. La
MAMA ou Méthode d’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée est efficace à
99,5% dans les six premiers mois si l’allaitement est exclusif et si l’aménorrhée
persiste (20). La diminution de tétée après l’introduction des aliments
supplémentaires ne garantit plus l’efficacité de la méthode.
1.2.5. Conduites actuelles à adopter sur l’allaitement maternel et le VIH

• Continuer à promouvoir, à protéger et à soutenir l’allaitement exclusif.


• Promouvoir un comportement sexuel sans risques. La meilleure manière de
protéger les enfants contre le VIH est d’aider les mères à éviter l’infection par le
VIH.
• Fournir des directives aux agents de santé.
• Communiquer les avantages liés à la connaissance de la séropositivité.
• Fournir un accès universel à des tests et à des conseils volontaires et confidentiels
en matière de VIH, tant pour les hommes que pour les femmes.
• Fournir une information technique aux leaders d’opinion.
• Se tenir au courant des résultats de recherche en cours et des taux de prévalence de
VIH dans le pays et de certains groupes cibles.

1.2.6. Programme et politique nationale de santé en matière de


l’allaitement maternel

A Madagascar, le Ministère de la Santé, du Planning Familial et de la


Protection Sociale (MIN-SAN-PF-PS) opte pour les recommandations sur la pratique
de l’allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de six mois, et pour l’introduction
d’aliments complémentaires à partir de cet âge. Une enquête faite par l’UNICEF en
2000 a montré que 42% des mères Malagasy pratiquent l’AME pendant les six
premiers mois (23), et 2/3 d’entre elles (soit 66%) en 2004 selon la Politique
Nationale de Nutrition (PNN) (22). Et l’objectif de la politique de Santé est de
ramener ce taux à 80% d’ici 2010, selon AEN (46), et à 90% d’ici 2015, d’après la
PNN (21).
L’allaitement maternel exclusif fait partie des programmes consacrés à la
survie de l’enfant. Le service de Nutrition a la tâche de bien mener le programme
national de l’allaitement maternel. Ainsi la promotion de l’allaitement maternel
constitue une des priorités du MIN-SAN-PF-PS en matière de Nutrition. A cet effet
un code National sur la commercialisation des substituts du lait a été adopté en 1996
(23). Le but de ce code est de donner une nutrition sûre et adéquate des nourrissons
en protégeant et en encourageant l’allaitement maternel et en assurant une utilisation
correcte des substituts du lait maternel quand ceux-ci sont nécessaires (7). Ce code
prévoit l’interdiction :
- de publicité sur les enfants de moins de six mois,
- de distribution gratuite des échantillons de lait dans les maternités et autres
formations sanitaires,
- de la valorisation du biberon (23).
La politique de l’Initiative des Hôpitaux Amis des Bébés (IHAB) adoptée par
le Ministère de la Santé, a eu l’approbation du gouvernement malagasy en 1994. Ce
programme est appuyé par l’UNICEF et l’USAID. Il existe actuellement 60
Hôpitaux Amis des Bébés. Par la suite, cette approche a dépassé le cadre des
formations sanitaires et ainsi, le premier label « Lieu de travail Amis de Bébés » a été
remis en 1998 (23).
Des réglementations de substitut du lait maternel et des lois promulguant les
droits des mères pour les congés ont été pris en considération, en faveur de la mise en
marche de ce Programme National de l’allaitement. Les conditions de l’allaitement
sont appliquées dans toutes les formations sanitaires.
Par ailleurs, ce programme constitue un champ d’intervention des différents
partenaires du Ministère de la Santé, du Planning Familial et de la Protection Sociale,
l’ONN (Office National de la Nutrition), les autres secteurs publics (Ministère de
l’agriculture, de la population, de l’éducation….) et les Organismes Internationaux
tels que l’OMS, l’UNICEF, le FAO, l’USAID et les ONG nationaux et
internationaux.
Dans le cadre du Fokontany d’Andrefan’i Mananjara, il bénéficie de l’appui
de la SEECALINE, d’où la présence de son site dans ce lieu.
Malgré cette Politique Nationale, les différentes interventions et la grande
promotion d’allaitement, la situation nutritionnelle paraît encore très préoccupante.
Les taux de mortalité infantile et infanto-juvénile n’ont pratiquement pas varié et
demeurent élevés, particulièrement en milieu rural (9). Il serait donc intéressant
d’effectuer une étude sur la non pratique de l’allaitement maternel exclusif pour
savoir les raisons qui poussent les mères à ne pas suivre les recommandations de
l’OMS, car elle pourrait contribuer à la réduction du taux de mortalité infantile.
Nombreux sont les avantages nutritionnels et immunologiques de
l’allaitement. De ce fait, l’OMS et l’UNICEF recommandent encore le maintien de
l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans et même au-delà.
1.2.7. Le sevrage

Le terme « sevrage » vient du latin separare, qui signifie « séparer ». Le


sevrage de l’allaitement est une phase naturelle et inévitable du développement de
l’enfant. C’est un processus complexe qui exige des réajustements nutritionnels,
immunologiques, biochimiques et psychologiques (24). Le sevrage peut signifier
l’arrêt complet de l’allaitement (le sevrage « abrupt » ou définitif) ou, pour les
besoins du présent énoncé, le début du processus graduel d’introduction d’aliments
complémentaires dans le régime du nourrisson. L’introduction du tout premier
aliment autre que du lait maternel constitue, par définition, le véritable
commencement du sevrage.
Selon les recommandations de l’OMS, un enfant ne doit recevoir aucun autre
aliment que le lait maternel qu’à partir de son sixième mois. Le sujet de ce présent
travail qui est le sevrage précoce est alors défini comme l’introduction prématurée
d’aliment de complément avant le sixième mois de l’enfant.

1.2.7.1. Le processus du sevrage

Le sevrage peut être soit planifié (orienté par la mère), soit naturel (orienté
par le nourrisson).
1.2.7.1.1. Le sevrage naturel (orienté par le nourrisson)

Le sevrage naturel se produit lorsque le nourrisson commence à accepter


l’aliment complémentaire tout en continuant à être allaité sur demande. En cas de
sevrage naturel, le sevrage complet se produit généralement entre deux et quatre ans
(25).

1.2.7.1.2. Le sevrage planifié (orienté par la mère)

Le sevrage planifié se produit lorsque la mère décide de sevrer son bébé sans
que celui-ci lui ait donné d’indices qu’il est prêt à arrêter l’allaitement. Certaines des
raisons souvent invoquées pour procéder à un sevrage planifié comprennent le
manque de lait, les préoccupations quant à la croissance du bébé, les allaitements
douloureux ou les mastites, un retour au travail, une nouvelle grossesse. Ces
situations peuvent entraîner un sevrage complet et prématuré, même si la mère avait
l’intention de poursuivre l’allaitement (2).

1.2.7.1.3. Le sevrage abrupt ou d’urgence

Il arrive qu’un sevrage abrupt ou d’urgence s’impose, dans le cas d’une


séparation prolongée et imprévue de la mère et du nourrisson ou d’une maladie grave
de la mère, par exemple. Une maladie subite de l’enfant ne constitue pas une raison
de sevrer.

1.2.7.2. Les raisons médicales acceptables pour donner des


compléments aux nourrissons allaités (26)

- Nouveaux-nés malades ou prématurés de très petite taille


- Mère gravement malade (psychose, éclampsie,…)
- Nouveaux-nés avec des anomalies congénitales de métabolisme
- Nouveaux-nés souffrant de déshydratation aigue
- Nouveaux-nés souffrant d’hypoglycémie
- Nouveau-né dont la mère suit des traitements contre – indiqués à l’allaitement
De telles recommandations, basées sur les pratiques de l’allaitement optimal
et sur le sevrage, soutenues par le Ministère de la Santé, du Planning Familial et de la
Protection Sociale Malagasy, seront utilisées comme référence pour l’analyse des
données qui va suivre.
Avant de parler de la méthodologie proprement dite, il s’avère nécessaire de
réitérer le but et les objectifs de recherche.

2.1. But et objectifs

2.1.1. But

Malgré les efforts et les activités entrepris par le Ministère de la Santé, du


Planning Familial et de la Protection Sociale, à l’égard de l’AME, le taux de
mortalité infantile demeure encore alarmant. Ainsi le but est de réduire ce taux et
ainsi que de promouvoir auprès des mères les effets bénéfiques de la pratique de
l’AME.

2.1.2. Objectif général

Identifier les facteurs influençant les mères du Fokontany d’Andrefan’i


Mananjara sur la pratique de l’allaitement maternel exclusif, les motivant à passer au
sevrage précoce.

2.1.3. Les objectifs spécifiques

D’une manière spécifique, la présente recherche vise à :


♦Evaluer la prévalence de la pratique de l’allaitement maternel exclusif dans le
Fokotany d’Andrefan’i Manajara.
♦Déterminer les facteurs socioculturels et socioéconomiques favorisant le sevrage
précoce.
♦Suggérer aux autorités compétentes des mesures de promotion de l’allaitement
maternel exclusif pour éviter la pratique du sevrage précoce, en fonction des résultats
obtenus au cours de l'étude.
3.1. Type d’étude

Pour parvenir à ces objectifs définis, une étude rétrospective descriptive


transversale concernant les couples mère-enfant au sein du Fokontany étudié a été
réalisée.

3.2. Période d’étude

L'étude s’est déroulée pendant le mois de mai 2005 au mois de mai 2007.

3.3. Durée d’étude

Elle a duré sept mois, à compter de 27 janvier 2007 à 25 septembre 2007.

3.4. Critères d’inclusion

Toutes les mères ayant des enfants de 6 à 23 mois, vivant dans le Fokontany
d’Andrefan’i Mananjara et où existent 5 secteurs, ont été incluses dans cette étude.

3.5. Critères d’exclusion

• Toutes les mères ayant des enfants de 6 à 23 mois, mais qui sont de passage
dans ce Fokontany.
• Toutes les mères ayant des enfants de 6 à 23 mois, mais qui refusent de
répondre aux questionnaires de l'enquête.
Ces deux groupes de mères n’ont pas été interviewés.

3.6. Echantillon

L’échantillonnage exhaustif a été adopté dans cette étude : sur la base des
registres du site de SEECALINE, siégeant au sein du Fokontany, 250 mères ayant
des enfants de 6 à 23 mois ont été relevées avec leurs adresses précises. Ensuite, en
collaboration avec l’agent du SEECALINE, les différents secteurs de ce Fokontany
ont pu être visités pour rencontrer les mères. Seulement 150 femmes ont répondu à
l’appel et ont été interviewées.

3.7. Mode de collecte des données

L’outil pour la collecte des données est représenté par un questionnaire


inspiré d’un pré-test (cf. Annexe II). L’élaboration des questionnaires, traduits en
Malagasy, a été indispensable pour effectuer l’enquête sous forme des questions
ouvertes et fermées, rapportant le mode d’allaitement de leur enfant durant les six
premiers mois de la vie. Après avoir obtenu le consentement de chaque mère, un
questionnaire individuel a été utilisé pour l’interview, tout en respectant
l’anonymat.

3.8. Exploitation et analyse des données

La saisie et l'analyse des données ont été possibles grâce au logiciel Epi-info.
Des comparaisons ont été effectuées entre les proportions par le test de chi². Le seuil
de signification choisi est de 0,05 (∝ = 5%).
Dans les analyses stratifiées (des tableaux à deux lignes et à deux colonnes) a
été utilisé l’OR (Odds Ratio) ou aussi Rapport des cotes : c’est une mesure
d’association particulièrement utile pour l’analyse des résultats des études
descriptives, et conforme au présent travail.

Interprétation de l’OR :

• L’association entre l’exposition et l’effet n’existe pas si OR = 1 : la fréquence


mesurée dans la catégorie exposée est égale à celle mesurée dans la catégorie non
exposée,
• Quand OR≠1 ⇒ il existe une association entre l’exposition et l’effet,
• OR>1 ⇒ L’association est dite positive (l’exposition a un effet défavorable),
• OR<1 ⇒ L’association est dite négative (l’exposition a un effet favorable),
• D’une manière générale, OR>2, de même que OR<0,5 témoigne l’existence d’une
association forte.
Ensuite tant qu’il y a une association, il faut faire un test statistique approprié
pour évaluer la précision de cette estimation. Ce test est le Chi² avec un IC ou
l’Intervalle de Confiance à 95% (IC à 95% permet à l’auteur de se tromper à 5%). La
condition d’application de ce test est que l’effectif dans chaque case des tableaux doit
être supérieure à 5.
Si la valeur « 1 » est comprise dans l’Intervalle de Confiance de l’OR,
l’association n’est pas statistiquement significative, par contre s’il ne contient pas la
valeur « 1 », l’association est significative (56).
Les résultats sont présentés en fonction des tendances quantitatives et
qualitatives.

3.9. Les variables étudiées

Les indicateurs et les variables qualitatifs et quantitatifs dans le tableau


suivant permettent l’analyse des données collectées.

LES INDICATEURS LES VARIABLES

Proportion d’enfants selon leur genre - Genre de l’enfant

Proportion de mère et d’enfants par tranche - Age des enfants


d’âges - Age des mères

Proportions des nouveaux-nés allaitées au sein - Heure du début de l’allaitement


immédiatement après l’accouchement
Proportion des mères allaitant 10 fois et plus, - Fréquence de tétées par enfant
jour et nuit par jour
- Fréquence de tétées durant la
nuit
Proportion d’enfants nourris au sein - Mode d’allaitement pratiqué
exclusivement, selon leur âge
Proportion d’enfants recevant du liquide ou - Age de l’ablactation
repas pour la première fois selon leur âge - Type du liquide ou repas reçu
par enfant pour la première fois
- Motif de l’ablactation
Proportion des mères pratiquant ou non l’AME - Niveau d’instruction des mères
selon leur niveau d’instruction enquêtées

Proportion des mères pratiquant ou non l’AME - Profession des mères enquêtées
selon la profession
Proportion des mères pratiquant ou non l’AME - Situation matrimoniale des
selon leur situation matrimoniale mères enquêtées
Proportion des mères pratiquant ou non l’AME - Parité des mères
en fonction de leur parité et leur nombre - Nombre d’enfants vivants
d’enfants vivants
Répartition des femmes selon leur lieu - Lieu d’accouchement
d’accouchement
Taux de morbidité des enfants de 6 à 23 mois - Type de maladie affectant ces
en fonction de leur mode d’allaitement enfants

3.10. Les définitions opérationnelles

Dans cette étude, une femme est qualifiée « vit en couple » lorsqu’elle est
mariée légitimement ou mariée selon la tradition ou lorsqu’elle vit en concubinage
avec un homme ; elle prend la qualité de « vit seule » lorsqu’elle est célibataire ou
veuve ou n’habite pas avec le père de l’enfant.
La parité de la mère est classifiée de la manière suivante : primipare, une
mère ayant accouché un enfant, multipare, celle ayant deux à cinq enfants, et
grande multipare celle ayant plus de cinq enfants.
L’occupation journalière de la mère est classée de la façon suivante, une
femme au foyer et ne s’occupant que de sa famille est considérée comme sans
profession ou ménagère, les agriculteurs et éleveurs exercent leur profession dans
le secteur primaire, un(e) marchand(e) de légume, une poissonnière ainsi que les
employés des usines et les artisans exercent leur profession dans le secteur
secondaire et enfin, les fonctionnaires sont classés dans le secteur tertiaire.
Quant au niveau d’instruction, les mères qui n’ont jamais fait l’école sont
classées illettrées, le niveau primaire comprend celles qui ont passé la classe de
septième, le niveau secondaire est la catégorie de celles qui ont passé l’école à partir
de la classe de sixième jusqu’en terminale, et celles qui ont leur baccalauréat ou
ayant passé l’universitaire sont dans la classe du niveau supérieur.
A noter que lors des analyses sur des tableaux à deux lignes et à deux colonnes,
toutes les femmes ayant des enfants de 1 à 5 sont classées toutes dans la classe de
multipare et toutes les femmes qui travaillent sont classées dans le «profession
oui » quelque soit le secteur. Et toutes les femmes ayant fait l’école quelque soit leur
niveau sont considérées « non illettrée ».
Tous les enfants appartenant à la bande jaune et rouge sont des malnutris.
L’enfant est classé « malade » si et seulement si, la maladie apparaissant
pour la première fois dans sa vie est à répétition. Un enfant qui n’a jamais contracté
une maladie jusqu’au moment de l’enquête est dit « non malade ».
Le terme « mode d’alimentation MIXTE » signifie que l’allaitement maternel
est associé à une alimentation complémentaire avant le sixième mois de l’enfant.

3.11. La limite d’étude

L’étude s’est limitée seulement au Fokontany d’Andrefan’i Mananjara. Aussi


la projection au niveau de la population malagasy pourrait être entachée de certaines
erreurs.
En plus, le biais d'observation du personnel enquêteur ne peut pas être évité :
l’enquêteur peut ne pas pouvoir s’empêcher d’interpréter à sa façon les réponses des
personnes enquêtées, ce qui peut fausser les résultats. Mais la méthode utilisée a
permis de collecter des informations plus précises et correctes, vu le consentement de
chaque femme interviewée.

3.12. L’éthique de l’étude

Tout d’abord, les mères ayant des enfants âgés de 6 à 23 mois ont été
informées sur les objectifs de l’enquête, et sur les contributions qu’elles peuvent
apporter, avec la possibilité de demander des éclaircissements tout au long de
l’enquête.
En plus, la garantie de confidentialité sur toutes les questions posées et les
renseignements obtenus auprès des mères respectent les normes. Lors de cette étude,
un codage a été utilisé pour respecter secrètement l’anonymat
En outre, les femmes ont eu le droit de refuser de répondre aux questions
posées lors de l’enquête et les opinions ou les idées de chaque mère enquêtée étaient
toutes respectées sans critique.
En effet, le respect des droits humains et du secret professionnel a été garanti.
Cette étude concerne les couples mère-enfant dans le Fokotany d’Andrefan’i
Mananjara, chez les mères ayant des enfants appartenant à la tranche d’âge entre 6 et
23 mois.

4.1. Les caractéristiques générales de l’échantillon

Les caractéristiques de l’échantillon ont été divisées en deux catégories :


celles qui se rapportent aux mères et celles se rapportant à leur enfant.

4.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des mères

Cent cinquante mères ayant des enfants âgés de 6 à 23 mois composent


l’échantillon. L’âge moyen de ces femmes interviewées est de 28,5±7,1 ans.
Tableau 1 : Répartition des mères selon leurs caractéristiques socio -
démographiques

Variables n %

1- Tranche d’âge des mères 19 12,7


[15,25[ans 66 44,0
[25,35[ans 65 43,3
[35,45[ans

2- Situation matrimoniale des mères


Vit en couple 121 80,7
Vit seule 29 19,3

3- Niveau d’instruction de la mère


Illettrée 19 12,7
Primaire 79 52,7
Secondaire 52 34,7

4- Parité de la mère
Primipare 26 17,3
Multipare 102 68,0
Grande multipare 22 14,7

5- Profession des mères


Ménagère 64 42,7
Secteur primaire 9 6,0
Secteur secondaire 74 49,3
Secteur tertiaire 3 2,0

N=150
70

60

50
aucun
40
primaire
30
secondaire
20

10

0
15 à 24 ans 25 à 34 ans 35 à 44 ans
tranche d'âge

Figure 1 : Pourcentage des mères selon leur niveau d’instruction et leur tranche
d’âge
Sur cette figure, il est constaté que les mères du niveau primaire prédominent
selon la tranche d’âge surtout chez les mères âgées de 35 à 44 ans soit 61,6%. Par
ailleurs, 42,4% des mères âgées de 25 à 34 ans ont fréquenté l’enseignement
secondaire. D’une manière générale, cette étude montre que presque la moitié des
mères n’ont pas pu dépasser l’enseignement primaire, soit 79 mères, ou 52,7% de
l’échantillon. Il y a lieu de signaler que parmi les mères interviewées, il y a 19
femmes qui n’ont jamais fréquenté l’école, la plupart d’entre elles appartiennent à la
tranche d’âge du 15 à 24 ans.
La majorité des mères, soit 80,7%, vivent en couple, mariées légitimement,
mariées selon la tradition ou vivant en concubinage. Seulement une minorité de
19,3% sont célibataires, vivant seules ou avec leur famille.
Plus de la moitié de ces mères, soit 68%, sont multipares, ayant 2 à 5 enfants.
La parité moyenne est de 3,2±1,5 parités. Par ailleurs, le nombre médian des enfants
vivants pour chaque mère est de 3 avec des extrêmes de 1 et de 9 enfants vivants.
Environ la moitié des mères, soit 42,7%, s’occupent de leur foyer. En effet,
49,3% d’entre elles exercent leur profession dans le secteur secondaire.
N.B. : l’âge de la mère et de l’enfant est une variable quantitative discrétisée
4.1.2. Caractéristiques des enfants

L’âge moyen des enfants inclus dans cette étude est de 16,04±5,8 mois. Le
mode est de 23 mois.

Tableau 2 : Répartition des enfants selon leur tranche d’âge et leur genre

Tranche d’âge des enfants


Genre de l’enfant [6-15[mois [15-24[mois TOTAL
n% n% n%

Masculin 29 (37,2) 49 (62,8) 78 (100,0)

Féminin 26 (36,1) 46 (63,9) 72 (100,0)

TOTAL 55 (37,7) 95 (63,3) 150 (100,0)

Ce tableau montre qu’il y a plus de garçon que de fille dans l’échantillon,


donnant ainsi un sex ratio de 1,1.
La majeure partie des mères enquêtées, soit 63,3%, ont des enfants entre 15 à
24 mois. Par ailleurs, il est constaté que les enfants de 23 mois sont les plus
représentés, avec une proportion de 29% (Figure 2).

Figure 2 : Répartition des enfants enquêtés dans le Fokontany d’Andrefan’i


Mananjara selon l’âge

4.2. Evaluation de la pratique de l’allaitement maternel exclusif (AME)

4.2.1. Prévalence de l’allaitement maternel exclusif de l’échantillon


% 30

25

20

15

10

0
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

Age (mois)

L’âge moyen des enfants allaités exclusivement au sein est de 5±3,2 mois.
Celui des autres enfants est de 7,5±2,8 mois.
La durée moyenne de la pratique de l’AME de l’échantillon est de 6,4±1,3
mois. Le diagramme suivant montre la répartition des enfants de l’échantillon selon
leur mode d’allaitement.
Echantillon de 150
enfants

55 (36,7%) enfants de 95 (63,3%) enfants de


6 à 14 mois 15 à 23 mois

AME MIXTE AME MIXTE


25 (45,5%) 30 (54,5%) 40 (42,1%) 55 (57,9%)

Figure 3 : Diagramme de répartition des enfants selon le mode d’allaitement durant


les six premiers mois de la vie.

Ce diagramme montre que pour l’ensemble des mères enquêtées, seulement


43,3% des enfants ont été allaités exclusivement au sein durant ses six premiers mois
de leur vie. Plus de la moitié des enfants de 15 à 23 mois, soit 57,9%, ont reçu leur
premier liquide ou repas avant leur sixième mois. Il en est de même, pour les enfants
de 6 à 15 mois, et dont la proportion est de 54,5%. Signalons que sur la base de cette
étude, il a été constaté que la deuxième génération pratique beaucoup plus l’AME
que la première et 9% des 43,3% des mères pratiquant l’AME ont continué à allaiter
leur enfant uniquement au sein jusqu’au huitième mois et 5% jusqu’au neuvième
mois, contrairement aux recommandations de l’OMS (Figure 4).
5%
9%

44%

42%

6 mois 7 mois 8 mois 9 mois

Age de l’introduction du premier liquide ou premier repas

Figure 4 : Répartition des enfants allaités exclusivement au sein (n=65) selon l’âge
de l’introduction du premier liquide ou premier repas
4.2.2. Introduction du premier liquide

L’âge moyen de l’introduction du premier liquide ou repas des enfants est de


4,6±2,2.

4.2.2.1. Age de l’introduction du premier liquide ou repas


(ablactation)

Pourcentage
%
50

40

30

20

10

0
0 1 2 3 4 5
Age(mois)

Figure 5 : Répartition des enfants (n=85) selon l’âge d’introduction de leur premier
liquide ou repas dans le Fokontany d’Andrefan’i Mananjara

D’après cette figure, presque la moitié des enfants qui ne sont pas nourris
exclusivement au sein, soit 48,2%, ont pris leur premier liquide ou premier repas à
l’âge de trois mois.
4.2.2.2. Type de repas ou liquide pris pour la première fois par les
enfants qui n’ont pas été allaités exclusivement au sein

La figure 6 prouve que le bouillon de riz ou l’eau de riz est le premier repas
introduit par les mères avant le sixième mois de leur enfant, proportion représentée
par 35% des enfants ne bénéficiant pas de l’AME. Et la deuxième préférence est
l’eau sucrée, soit 20%, suivie du lait de vache avec une proportion de18%.

Figure 6 : Représentation des principaux types de liquide ou de repas introduits chez


les enfants non allaités exclusivement au sein.
Tableau 3: Répartition des principaux types de liquide ou de repas introduits aux
enfants pour la première fois selon leur mode d’allaitement

Mode d’allaitement AME Mixte


n(%) n(%)

Type de liquide ou repas introduit la première


fois
1- Biscuit 3(4,6) 3(3,5)
Oui 62(95,4) 82(96,5)
Non 65(100 ,0) 85(100,0)
Total
2- Bouillon de riz
Oui 39(60,0) 35(41,2)
Non 26(40,0) 50(58,8)
Total 65(100,0) 85(100 ,0)
3- Eau sucrée
Oui 14(21,5) 20(23,5)
Non 51(78,5) 65(76,5)
Total 65(100,0) 85(100,0)
4- Farilac
n(%) 8(12,3) 4(4,7)
Oui 57(87,7) 81(95,3)
Non 65(100,0) 85(100,0)
5- Guigoz
Oui 0(0,0) 5(5,9)
Non 65(100 ,0) 80(94,1)
Total 65(100,0) 85(100,0)
6- Lait de vahe
Oui 0(0,0) 18(21,2)
Non 65(100 ,0) 67(78,8)
Total 65(100,0) 85(100,0)
La différence selon le mode d’allaitement concernant l’introduction du
biscuit, le bouillon de riz, l’eau sucrée, et le farilac n’est pas statistiquement
significative à propos du premier repas ou liquide pris par les enfants. Pour le lait de
vache et le guigoz, il est impossible de définir la signification de l’association car
l’un des effectifs comparés est nul.

4.2.2.3. Raisons évoquées par les mères sur l’introduction de


liquide ou de repas avant le 6ème mois de l’enfant

60 Insuffisance du lait
maternel
50

40 Travail

30
Soif
20

10
Famille
0
MIXTE

Figure 7 : Représentation des motifs évoqués par les mères sur l’introduction de
liquide ou de repas avant le 6ème mois

Il est constaté que l’insuffisance du lait maternel (48,2%) est la principale


raison évoquée par les mères adoptant le mode d’alimentation mixte.
La deuxième raison est le travail (40%).
Effectif

35
30
Ménagère
25
20 Secteur
Primaire
15
Secteur
10 Secondaire

5
Secteur
0 Tertiaire
Travail Fam ille Insuffisance du Soif
lait m aternel

Figure 8 : Représentation des raisons évoquées par les mères selon leur fonction

En considérant l’occupation de la mère, trente trois sur cinquante cinq de


celles qui exercent dans le secteur secondaire évoquent le travail comme la principale
raison d’introduction d’aliment complémentaire avant le sixième mois, contre vingt
d’entre elles qui incriminent l’insuffisance du lait maternel. En fait, la plupart des
mères se plaignent de l’insuffisance de lait quelle que soit leur occupation.
Certains membres de la famille, comme la belle-mère, conseillent aussi
l’abandon de la pratique d’allaitement maternel exclusif chez certaines mères restant
au foyer. C’est le cas de six ménagères sur vingt trois et de deux mères travaillant
hors du foyer.
Tableau 4 : Répartition de l’occupation de la mère selon les motifs évoqués sur
l’introduction du liquide ou de repas avant le sixième mois de l’enfant

Raison d’introduction du liquide ou repas


Occupation Insuffisance Total
de la mère Travail du lait Soif Famille
maternel

Ménagère 0(0,0) 14(34,1) 2(100,0) 6(75,0) 22(26,2)

Mères travaillant
34(100,0) 27(65,9) 0(0,0) 2(27,0) 63(73,1)
hors du foyer

TOTAL 34(100,0) 41(100,0) 2(100,0) 8(100,0) 85(100,0)

Ce tableau fait apparaître que 73,1% des mères ne pratiquant pas l’AME,
c’est-à-dire, celles qui ont donné du premier liquide ou premier repas avant le 6ème
mois de leur enfant, ont des occupations hors du foyer.
Les principales raisons pour lesquelles l’enfant a été prématurément sevré,
sont liées à des facteurs maternels, comme l’insuffisance du lait, l’activité
professionnelle de la mère.
4.2.2.4. Le sevrage définitif

Tableau 5 : Répartition des enfants sevrés définitivememt selon leur mode


d’allaitement

Age du sevrage définitif de l’enfant


Mode Moins de 12 12 à 23 mois Non encore Total
d’allaitement mois n% sevré n%
n% n%

65(43,3)
AME 0(0,0) 10(29,4) 55(51,9)
MIXTE 10(100,0) 24(70,6) 51(48,1) 85(56,7)
Total 10(100,0) 34(100,0) 106(100,0) 150(100,0)

D’après ce tableau, cinquante un enfants sur quatrevingt cinq, soit 60%, ne


bénéficiant pas de l’AME ne sont pas encore sevrés. Néanmoins, l’adoption du
mode d’allaitement mixte pendant les 6 premiers mois de vie de l’enfant favorise le
sevrage définitif avant son douzième mois. En plus, 70,8% des enfants sevrés
définitivement entre 12 et 23 mois ont reçu leur premier liquide ou repas avant leur
6ème mois, or l’OMS recommande de continuer l’allaitement maternel jusqu’au-delà
de 2 ans. Par contre, il est constaté que 51,9% des mères pratiquant l’AME ont
continué à allaiter leur enfant au- delà de 23 mois.
4.2.3. Relation entre le mode d’allaitement et l’état nutritionnel de
l’enfant

Tableau 6 : Répartition des enfants selon leur tranche d’âge et leur état nutritionnel
(Poids en kilogramme ou Kg et âge en mois)

Etat nutritionnel
Malnutris Bien nourris Total
(Poids/Age)

Tranche d’âge des enfants n% n% n%

[6-15[ 29(31,8) 33(55,9) 62(41,3)

[15-24 [ 62(68,1) 26(44,1) 88(58,7)

TOTAL 91(60,6) 59(39,3) 150(100,0)

La proportion des enfants malnutris représente 60,6% de l’échantillon. Par


ailleurs, cette proportion chez les enfants de 15 à 23 mois, s’élève à 68,1%. Par
contre, celle des enfants bien nourris dans cette tranche d’âge diminue à 44,1% et
celle des enfants de 6 à 14 mois est de 55,9%. Ainsi l’état nutritionnel des enfants se
dégrade au fur et à mesure qu’ils grandissent.
En considérant l’état nutritionnel des tranches d’âge des enfants 6 à 14 mois
et 15 à 23 mois, l’attention est attirée par cette dégradation de l’état nutritionnel
proportionnellement à l’âge.
Il est à noter qu’un seul enfant de la tranche d’âge de 15 à 23 mois se trouve
dans la bande rouge.
Tableau 7 : Evaluation de l’état nutritionnel des enfants selon leur mode
d’allaitement

Mode d’allaitement AME MIXTE OR IC


Etat nutritionnel n% n%

Malnutris 20(30,8) 71(83,5) 0,1 [0,04-0,2]

Bien nourris 45(69,2) 14(16,5)

TOTAL 65(100,0) 85(100,0)

Il existe une relation entre le mode d’allaitement et l’état nutritionnel de


l’enfant (OR≠1) et cette association est significative ( 1 n’appartient pas à l’IC). Les
enfants ayant reçu un autre aliment que le lait maternel avant leur sixième mois
accusent plus fréquemment que les autres une malnutrition. A l’opposé, 69,2% de
ceux pratiquant l’AME sont moins susceptibles de souffrir de la malnutrition.

4.3. La pratique de l’allaitement maternel exclusif en fonction des facteurs


socio-économiques

4.3.1. Les conditions de l’accouchement

Tableau 8 : Répartition du lieu d’accouchement des mères selon leur tranche d’âge
Lieu d’accouchement
Tranche des
Centre de santé Matrone Total
mères
n% n%

moins de 35 ans 86(73,5) 25(75,8) 111(74,0)

plus de 35 ans 31(26,5) 8(24,2) 39(26,0)

TOTAL 117(78,0) 33(22,0) 150(100,0)


Parmi les 150 mères enquêtées, la majorité (soit 78,0%) ont accouché dans un
centre de santé, c’est-à-dire dans un CSB ou dans un CHU, surtout celles qui sont
âgées de moins de 35 ans. Néanmoins, la proportion des femmes accouchées par une
matrone ne devrait pas être négligée : il s’agit d’une femme sur cinq, soit 22,0% de
l’échantillon (tableau 9).

Tableau 9 : Répartition du lieu de l’accouchement de la mère selon leur mode


d’allaitement

Lieu de ICà95%
AME MIXTE TOTAL OR
l’accouchement

CENTRE DE SANTE 60(51,3) 57(48,7) 117(100,0) 1

MATRONE 5(15,2) 28(84,8) 33(100,0) 5,8 [2,1-16,3]

TOTAL 65(43,3) 85(56,7) 150(100,0)

Selon le présent résultat, le lieu de l’accouchement a une forte association


avec le mode d’allaitement (OR>2) mais cette association n’est pas significative car
1 n’est pas compris dans l’intervalle de confiance. Plus de la moitié des mères
accouchées dans un centre de santé adoptent l’AME, soit 51,3%. Et 84,8% de celles
accouchées par une matrone acceptent le mode d’allaitement mixte. Ce qui explique
que plus les mères sont accouchées par une matrone, moins elles suivent les
recommandations de l’OMS, consistant normalement à allaiter les bébés de moins de
6 mois uniquement au sein. Mais il est aussi très intéressant de savoir pourquoi les
femmes accouchées dans un centre de santé, et dont la proportion sensiblement égale
à 50%, ont donné d’autres aliments à leur enfant avant les six premiers mois :
d’après ce tableau plus des femmes pratiquant « le mixte » sont accouchées dans un
centre de santé.
Pourcentage

90,9
9,1

35 65

>30min <30min
Début de tétées

CENTRE DE SANTE MATRONE

Figure 9 : Représentation du lieu d’accouchement de la mère selon l’heure du début


d’allaitement

La plupart des mères accouchées par une matrone ont débuté l’allaitement
après 30 minutes soit 90,9%. Et le lieu d’accouchement représente une forte
association significative avec le début d’allaitement soit OR = 0,05[0,01-0,18].
4.3.2. Les déterminants de la pratique de l’AME des mères

Tableau 10 : Comparaison des pratiques d’allaitement des mères en fonction de leur


mode d’allaitement

Variables AME MIXTE


OR IC
n% n%

1- Début de l’allaitement
≤ à 30 minutes 55(84,6) 24(28,2) 1
> à 30 minutes 10(15,4) 61(71,8) 0,08 [0,03-0,18]
Total 65(100,0) 85(100,0)
2- Fréquence de tétées du jour
10 fois et plus 58(89 ,2) 12(14,1) 1
5 à 9 fois 7(10,8) 73(85,9) 50,40 [18,6-136,1]
Total 65(100,0) 85(100,0)
3- Fréquence d’allaitement nocturne
3 fois et plus 46(70,8) 24(28,2) 0,16 [0,07-0,33]
2 fois et moins 19(29,2) 61(71 ,8) 1
Total 65(100,0) 85(100,0)

Ces données démontrent que le début retardé de l’allaitement est


significativement associé à la non pratique de l’AME. En effet, celles qui débutent
l’allaitement avant les 30 premières minutes ont tendance à continuer l’AME, alors
que celles qui débutent la tétée après ce seuil pratiquent le mode Mixte (soient 71,8%
des enfants non allaités exclusivement au sein). La fréquence des tétées du jour est
hautement associée au mode d’allaitement et cette association est significative ; en
effet les mères pratiquant « le mixte » allaitent beaucoup moins son enfant dans la
journée que celles qui adoptent l’AME, soit 85,9% contre 14,1%.
En outre 70 sur 150 femmes enquêtées ont pratiqué l’allaitement avec la
fréquence de 10 tétées et plus par jour. Et parmi les mères ayant continué l’AME,
10,9% allaitent moins de 10 fois par jour.
La fréquence de tétées nocturne est significativement associée aussi au mode
l’allaitement des mères, mais cette signification a un effet défavorable car l’OR est
inférieur à 1. Ce qui signifie que plus une population comporte des mères n’adoptant
pas l’AME, plus il y a d’enfants bénéficiant d’une fréquence de tétées nocturne
inférieure à 2 fois, ce qui ne correspond pas aux recommandations de l’OMS sur
l’allaitement maternel : il s’agit de 71,8% des mères adoptant le mode Mixte.
Tableau 11 : Comparaison des Caractéristiques des mères en fonction de leur mode
d’allaitement
Variables AME MIXTE
OR IC
n% n%

1- Tranche d’âge des mères 53(81,5) 58(68,2) 1


Moins de 35 ans 12(18,5) 27(31,8) 2,05 [0,94-4,46]
Plus de 35 ans 65(100,0) 85(100,0)
Total
2- Parité de la mère
Multipare 57(87,7) 71(83,5) 0,71 [0,27-1,81]
Grande multipare 8(12,3) 14(16,5) 1
Total 65(100,0) 85(100,0)
3- Profession de la mère
Oui 27(41,5) 63(74,1) 4,03 [2,01-8,05]
Non 38(58,5) 22(25,9) 1
Total 65(100,0) 85(100,0)
4- Niveau d’instruction de la mère
Illettrées 5(7,7) 21(24,7) 1
Non illettrées 60(92,3) 64(75,3) 0,25 [0,09-0,71]
Total 65(100,0) 85(100,0)
5- Situation matrimoniale
Vit en couple 58(89,2) 63(74,1) 1
Vit seule 7(10,8) 22(25,9) 2,89 [1,15-7,27]
Total 65(100,0) 85(100,0)
6- Tranche d’âge des mères
Moins de 35 ans 53(81,5) 58(68,2) 1
Plus de 35 ans 12(18,5) 27(31,8) 2,05 [0,94-4,46]
Total 65(100,0) 85(100,0)
Après la stratification selon le mode d’allaitement, les écarts observés entre
les groupes AME et « mixte » ont montré une association significative sauf au niveau
de la parité et la tranche d’âge de la mère car 1 est compris dans l’intervalle de
confiance de l’OR.
La profession de la mère est fortement associée au mode d’allaitement
(OR>2), de même pour son niveau d’instruction (OR=0,25[0,09-0,71]) ainsi que sa
situation matrimoniale (OR=2,89[1,15-7,27]). L’emploi de la mère a un effet
défavorable sur le mode d’allaitement : les enfants de mères ménagères sont moins
susceptibles à la non pratique de l’AME que ceux dont les mères travaillent, qui est
de 71,4%.
A noter que la majorité des mères ne pratiquant pas l’AME exercent leur
fonction dans le secteur secondaire (Figure 6), soit 64,7%. Mais 27,1%, proportion
des mères ménagères pratiquant le mode mixte n’est pas du tout négligeable
(Figure6).
En plus, il est vrai que la majorité des mères enquêtées ont fréquenté l’école
(124 sur 150 soit 82,7%) mais il faut mentionner que plus de la moitié de ces mères,
soit 52,7%, n’ont pas dépassé l’enseignement primaire. En effet, l’AME est pratiqué
pendant une période plus courte chez les mères de niveau d’instruction primaire
(55,3%) (Tableau 11). A savoir également que 21 sur 26 mères illettrées
abandonnent l’AME avant le sixième mois de son enfant.
La proportion des mères âgées de moins de 35 ans est remarquable quel que
soit le mode d’allaitement pratiqué. Elle est de 81,5% pour l’AME et de 68,2% pour
le mode mixte.
Environ 80% des mères multipares pratiquent à la fois l’AME et le mode
mixte.
70
60
Ménagère
50
40 Secteur Primaire

30 Secteur
20 Secondaire
Secteur Tertiaire
10
0
AME MIXTE

Figure 10 : Répartition de l’occupation des mères selon leur mode d’allaitement

Cette figure montre que les mères exerçant dans le secteur secondaire
(64,7%), pratique plus le mode mixte que les femmes occupant leur foyer.
Cependant, la proportion des ménagères pratiquant le mode mixte ne doit pas être
négligée.

Tableau 12 : Répartition du niveau d’instruction des mères selon leur mode


d’allaitement
Mode d’allaitement
Niveau Total
AME MIXTE
d’instruction n%
n% n%

ILLETREE 5(7,7) 21(24,7) 26(17,3)

PRIMAIRE 32(49,2) 47(55,3) 79(52,7)

SECONDAIRE 28(43,1) 17(20,0) 45(30,0)

TOTAL 65(100,0) 85(100,0) 150(100,0)


Effectif

60

50

40

30 mariée
non mariée
20

10

0
grande multipare multipare grande multipare multipare

MIXTE AME

Figure 11 : Répartition de la parité des mères pratiquant ou non l’AME selon leur
situation matrimoniale

Les femmes multipares et mariées se repartissent selon le mode d’allaitement


soit 50% de chaque. Mais lors de l’analyse à 3 variables, le croisement entre la parité
et la situation matrimoniale des mères selon leur mode d’allaitement a montré une
forte association significative avec un OR = 2,8[1,1-7,2].

4.4. La morbidité des enfants

4.4.1. Répartition de l’état de santé des enfants en fonction des


différentes caractéristiques
Tableau 13 : Répartition de l’état de santé des enfants en fonction des différents
paramètres
Etat de santé des enfants MALADE MALADE
Total
Caractéristiques OUI NON P
n%
n% n%
1-Mode d’allaitement 0,0000000017
AME 33(50,8) 32(49,2) 65(100,0)
MIXTE 79(92,9) 6(7,1) 85(100,0)
Total 112(74,7) 38(25,3) 150(100,0)
2-Tranche d’âge des enfants NS
[6 – 15[mois 39(70,9) 16(29,1) 55(100,0)
[15 – 24[mois 73(76,8) 22(23,2) 95(100,0)
Total 112(74,7) 38(25,3) 150(100,0)
3-Genre de l’enfant NS
Féminin 59(75,6) 19(24,4) 78(100,0)
Masculin 53(73,6) 19(26,4) 72(100,0)
Total 112(74,7) 38(25,3) 150(100,0)
4-Niveau d’instruction NS
Illettrées 20(76,9) 6(23,1) 26(100,0)
Non Illettrées 92(74,2) 32(25,8) 124(100,0)
Total 112(74,7) 38(25,3) 150(100,0)
5- Profession de la mère 0,002
Ménagère 37(61,7) 23(38,3) 60(100,0)
Femmes travaillant hors du
75(83,3) 15(16,7) 90(100,0)
foyer
Total 112(74,7) 38(25,3) 150(100,0)

6-Situation matrimoniale NS
Mariée 88(72,7) 33(27,3) 121(100,0)
Non mariée 24(82,8) 5(17,2) 29(100,0)
Total 112(74,7) 38(25,3) 150(100,0)
7- Parité de la mère NS
Multipare 95(74,2) 33(25,8) 128(100,0)
Grande multipare 17(77,3) 5(22,7) 22(100,0)
Total 112(74,7) 38(25,3) 150(100,0)
NS = Non Significative
Les enfants qui ne sont pas allaités exclusivement au sein semblent plus
exposés aux maladies par rapport à ceux bénéficiant de l’AME (92,9% contre
50,8%), et la différence est fortement significative (p<0,001).
Au-delà de leur 6ème mois les enfants sont plus vulnérables aux maladies,
c’est pourquoi les deux tranches présentent une proportion élevée d’enfants malades,
aux alentours de 70%. Mais la fréquence des maladies n’est pas du tout associée à
l’âge des enfants (p>0,05). En effet, ce sont surtout les enfants âgés de 15 à 23 mois
qui sont les plus atteints par les maladies, soit 76,8%.
Les garçons semblent plus résistants aux maladies par rapport aux filles
(75,6% contre 73,6%).
Les enfants des mères illettrées sont les plus exposés aux maladies (76,9%
des enfants de ce groupe).
Presque la majorité des enfants des mères qui travaillent ne résistent pas aux
maladies (seul 16,7% des enfants de ce groupe sont en bonne santé).
Les mères de situation matrimoniale non équilibrée ont plus d’enfants
malades (82,8% des enfants des mères non mariées) mais il n’y a pas de relation
entre la situation matrimoniale des mères et la survenue des maladies chez leur
enfant.
Plus les mères ont d’enfants, c’est-à-dire plus de 5 enfants, plus l’enfant est
vulnérable aux maladies (77,3% des enfants de mères de grande multiparité).
L’association n’est pas significative.

Pourcentage

NON FAIT
NON 79 FAIT
MALADE 74

MALADE 21
26

0 50 100
Etat vaccinal

Figure 12 : Représentation de l’état vaccinal de l’enfant selon leur état de santé


Pourcentage

80
74,1
FAIT
NON FAIT

Déparasitage
25,9
20

NON MALADE MALADE


Etat de Santé

Figure 13 : Représentation de l’état de santé des enfants selon l’état de déparasitage


D’après les Figures 12 et 13, l’état vaccinal et l’état de déparasitage des
enfants n’ont aucune relation avec leur maladie. Malgré le non respect du calendrier
de vaccination et de déparasitage, peu d’enfants sont malades, soit 21% de ceux qui
n’ont pas fait régulièrement leurs vaccins et 20% de ceux qui ne sont pas déparasités.
Rappelons néanmoins que le respect du calendrier de vaccination et le fait de
déparasiter correctement sont indispensables.

4.4.2. Les principales maladies contractées par les enfants


20,8%
24,8%

8,1%

10,7%

35,6%
IRA DIARRHEE FIEVRE AUTRES AUCUN

Maladies contractées par les enfants

Figure 14 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des maladies


contractées
Il apparaît ici que la diarrhée est la principale cause de morbidité des enfants
de 6 à 23 mois. Elle représente 35,6% des cas, l’IRA (Infection Respiratoire Aiguë)
représente la deuxième cause soit 24,8%. Signalons que 20,8% des enfants n’ont pas
encore contracté des maladies.

4.4.3. Maladies contractées par les enfants selon leur mode l’allaitement

Tableau 14 : Répartition des types de maladies contractées par l’enfant selon leur
mode d’allaitement

Types des AME MIXTE Total


maladies n% n% n%
contractées

IRA 19(44,2) 18(24,0) 37(31,3)

Diarrhée 12(27,9) 41(54,7) 53(44,9)

Fièvre 8(18,6) 8(10,7) 16(13,5)

Autres 4(9,3) 8(10,7) 12(10,2)

Total 43(100,0) 75(100,0) 118(100,0)

Sur les cent dix huit (118) enfants « malades », soixante quinze (75) ont une
alimentation mixte, et la diarrhée atteint 54,7% de ces enfants, ensuite l’IRA pour
24% d’entre eux.
5.1. Le taux de sevrage précoce

L’allaitement maternel exclusif pendant 6 mois fournit à l’enfant un meilleur


début dans la vie et la meilleure chance de survie. Il constitue un moyen sans égal
pour nourrir l’enfant de la façon qui convient au mieux pour sa croissance et son bon
développement (27). Il permet en plus de maintenir la provision de lait et maximise
les avantages au point de vue santé du nourrisson. D’après les résultats de l’enquête,
plus de la moitié des mères dans cet échantillon ont donné un aliment
complémentaire à leur enfant de moins de 6 mois. Ceci est contradictoire aux
recommandations de l’OMS, préconisant l’AME jusqu’au sixième mois. Cette étude
montre que 56,7% de toutes les mères sélectionnées ont pratiqué l’alimentation
mixte. Ce fait pourrait être lié à plusieurs facteurs.
Le résultat obtenu est moins satisfaisant par rapport à celui retrouvé dans le
document concernant la Politique Nationale de Nutrition, publié le 23 Avril 2004, où
ce chiffre ne dépassait pas 40% (21).
Une étude faite par l’UNICEF, publiée en Avril 2006, a montré que : en
Arménie, seul 30% des enfants sont allaités exclusivement au sein, en Afrique de
l’ouest et centrale, ce chiffre est de 20%. Il est particulièrement bas en Côte d’Ivoire
(5%), au Congo et en Sierra Leone (4%), au Tchad (2%) et au Niger (1% seulement).
Les seuls pays de la région où plus de la moitié des nourrissons bénéficient de
l’allaitement maternel exclusif au sein pendant les six premiers mois de leur vie sont
le Ghana, le Cap-Vert et Sao Tomé Principe (21).
Cette étude prouve que nourrir l’enfant exclusivement au lait maternel n’est
pas habituel dans le Fokontany d’Andrefan’i Mananjara. La non pratique de l’AME
dans ce Fokontany peut être expliquée comme suit:
- soit parce que les services de santé maternelle ne sont pas toujours accessibles, les
mères ne peuvent pas ainsi acquérir des pratiques sanitaires adéquates,
- soit parce que l’accoucheuse traditionnelle du Fokontany, considérée comme
suffisamment informée, n’arrive pas à sensibiliser les mères sur cette pratique,
- soit parce que cette accoucheuse traditionnelle n’est pas du tout informée des
recommandations de l’OMS sur l’allaitement maternel,
- soit parce que, même si les mères sont sensibilisées, elles ne peuvent respecter ces
recommandations pour des raisons multiples, essentiellement d’ordre socio-
économique,
- soit parce que l’influence de certaines personnes clés (belles-mères, grands-mères)
sur la pratique ou le mode d’alimentation des enfants de moins de 6 mois, peut
constituer des entraves au respect des recommandations sur l’alimentation de ces
enfants.
Toutefois, il est constaté qu’il existait quand même une légère acceptation de
l’AME entre les deux générations de tranche d’âge. Car celle de 6 mois et plus à 14
mois pratiquait beaucoup plus l’AME que celle de 15 mois à 23 mois, soit 45,5% de
la deuxième génération contre 42,1% de celle de la première.

5.2. Les paramètres impliqués dans la durée de l’allaitement et introduction


prématurée des aliments de compléments

5.2.1. Le début de l’allaitement

A part le fait d’allaiter l’enfant uniquement au sein sans autre liquide ou repas
pendant six mois, l’OMS recommande aussi d’allaiter le nourrisson dans les 30
premières minutes suivant l’accouchement. Et le fait de commencer à donner le sein
immédiatement après la naissance stimule la montée laiteuse (10). Il est alors
important d’analyser l’heure de la première tétée et la fréquence de tétées.
En 1996, une étude faite dans le cadre du programme de survie de l’enfant,
dans le district d’Antsirabe II a été démontré que seuls 33% des enfants sont allaités
avant le seuil recommandé (28). Mais la proportion des femmes ayant allaité leur
enfant avant ce seuil a pu atteindre 82% en 1999 (29). Ce qui est beaucoup plus
satisfaisant que les résultats obtenus dans le Fokontany d’Andrefan’i Mananjara.
Dans la présente étude, 52,7% des femmes (soit soixante dix neuf sur cent
cinquante) ont suivi ces normes. Néanmoins, la différence de proportion entre les
deux groupes AME et MIXTE reste élevée soit 56,4%. Le fait de ne pas avoir
commencé l’allaitement dans les 30 premières minutes a une influence sur la
pratique de l’allaitement. Ce que témoigne la mesure d’association OR = 0,08[0,03-
0,18]. En effet, 71,8% de celles adoptant la pratique mixte sont celles qui n’ont
débuté l’allaitement qu’après 30 minutes. Par contre, celles qui ont allaité
exclusivement leur enfant ont commencé la première tétée selon les normes. Ce
début d’allaitement est en relation avec le lieu d’accouchement de la femme. L’étude
prouve que, plus la mère est accouchée chez une matrone plus elle retarde le début de
l’allaitement de son enfant. Selon le résultat de la recherche, la proportion de ce
début d’allaitement retardé s’élève à 90,9% pour les mères accouchées par une
accoucheuse traditionnelle par rapport à 57,7% de celles accouchées dans un centre
de santé.
De plus, la catégorie de personnes ayant assisté à l’accouchement est
également associée positivement à la pratique de l’AME. En effet, les femmes
assistées par un personnel de Santé pratiquent plus l’AME par rapport à celles qui
ont reçu l’aide d’accoucheuse traditionnelle (4). 84,8% des mères de l’échantillon
pratiquant l’alimentation mixte ont accouché avec l’assistance d’une matrone. Bien
que, dans cette localité, 78% des femmes aient accouché dans un centre de santé, la
pratique de l’AME reste toujours basse(51,3%) par rapport à celui dans la Politique
National de Nutrition qui est de 60%. Or, depuis la création de l’Initiative des
Hôpitaux Amis des Bébés (IHAB) par l’UNICEF et l’USAID, démarrée en 1994 à
Madagascar, le Ministère chargé de la santé recommande aux hôpitaux et à toutes
les formations sanitaires de Madagascar de conseiller aux mères de pratiquer la tétée
dans les 30 premières minutes de la vie de l’enfant. Ceci s’expliquerait par la
négligence ou le manque d’éducation des mères allaitantes et des femmes enceintes
dans les formations sanitaires.

5.2.2. L’insuffisance du lait

Bien qu’il s’agisse d’un acte naturel, l’allaitement maternel suppose


également des compétences déterminées. La quasi-totalité des mères peuvent allaiter
leur enfant à condition de disposer d’informations exactes, ainsi que d’un soutien
dans le cadre familial, communautaire et de la part du système de Santé (1). Les
mères associent fréquemment « les pleurs du bébé » avec le fait que le lait n’a pas été
suffisant, d’où la décision de compléter le lait maternel avec d’autres éléments
liquides ou solides, ou encore de donner de l’eau au bébé estimé assoiffé. Ce sont des
cas diagnostiqués dans cette étude.
Les besoins nutritionnels du nourrisson, à diverses étapes de sa croissance,
sont susceptibles d’être momentanément supérieurs à sa consommation de lait
maternel. Mais ce défi temporaire se résout de lui-même si les nourrissons sont
allaités à la demande.
Ainsi, la fréquence de tétées par 24 heures joue un rôle important sur
l’allaitement des enfants et plus particulièrement sur l’AME. En effet plus la
fréquence est importante plus la production de lait est favorisée (30). Le lait maternel
est produit alors sur la base de « l’offre et de la demande » : plus le bébé tète plus la
mère produit du lait.
Dans cette étude, la fréquence de tétées du jour est fortement
significativement associée au mode d’allaitement (OR ≠1 et 1 ∉ à l’IC) : 46,7% de la
totalité des mères enquêtées (soixante dix sur cent cinquante) ont respecté les
recommandations préconisées par l’OMS concernant la fréquence de tétées qui est
normalement de 10 fois et plus en 24 heures. Pour la fréquence de tétées durant la
nuit, moins de la moitié des mères de l’échantillon, soit 46,7% (soixante dix sur cent
cinquante), ont respecté la consigne de l’OMS, celle d’allaiter 3 fois et plus. Ainsi, il
est constaté que la fréquence de tétées nocturne est significativement associée aussi à
la non pratique de l’AME, (OR=0,16[0,07-0,33]). Soulignons que la proportion des
mères qui n’ont pas continué l’AME et n’ont pas respecté les recommandations
émises par le Ministère de la Santé, du Planning Familial et de la Protection Sociale
dans le module PCIME (31) est remarquable, soit 71,8%. L’attitude de la mère,
tendant à introduire prématurément un liquide ou un repas au détriment du lait
maternel, constitue une des raisons évoquées. Or la consommation d’autres aliments
par le nourrisson réduit la quantité du lait maternel et diminue de ce fait l’absorption
de vitamines et de minéraux qui y sont présents (15). Les mères qui ont peur de ne
pas avoir assez de lait donnent souvent à leur bébé d’autres aliments et boissons au
cours des premiers mois. Ce qui veut dire que le bébé tètera moins souvent, et la
mère aura moins de lait (10). En effet, la peur du manque de lait est le prétexte
avancé par 65,9% des mères pour l’introduction d’un complément quelconque.
Pourtant si une mère produit temporairement moins de lait que la quantité dont a
besoin l’enfant, celui-ci en réponse tète plus vigoureusement plus souvent ou plus
longtemps chaque fois que la mère lui donne le sein. Ces tétées stimulent une plus
grande production de lait (25). De plus il a été observé que l’insuffisance de
production de lait est en relation avec l’emploi des mères : 42,8% de celles qui ont
des occupations produisent du lait insuffisant. Car, étant continuellement obligées à
fournir des efforts physiques relatifs à leur travail elles sont presque souvent épuisées
et anxieuses. L’anxiété bloque la production de lait et les réflexes ocytociques ne
fonctionnent pas correctement diminuant ainsi la fréquence des tétées. Le cours
théorique de RANDRIAMANPIAININA R. H. intitulé les besoins nutritionnels
explique ce processus (14).

5.2.3. L’emploi de la mère

Un grand nombre de facteurs influencent la manière dont les mères sèvrent


précocement leurs enfants. Les mères ont tendance à introduire trop prématurément
un élément liquide ou solide, parce qu’elles doivent se rendre au travail. Parmi les
femmes qui n’allaitent plus exclusivement au sein au delà de trois mois, l’une des
principales raisons du sevrage est le retour au travail (32).
Par ailleurs, la présente étude montre que la plupart des mères (64,7%)
pratiquant le sevrage précoce exercent dans le secteur secondaire. Et le mode de
l’âge de sevrage précoce est de 3 mois. L’association observée entre l’emploi de la
mère et la raison évoquée est hautement significative car p = 0,0002. . En plus ces
mères sont des multipares ayant moins de 5 enfants et 67,3% d’entre elles se marient
avec un homme exerçant aussi une profession dans le secteur secondaire. Rappelons
que la totalité de ces mères travaillent dans une société de la zone Franche, de même
que la plupart de leurs maris. Dans de telles firmes, le salaire de base ne suffit pas
pour nourrir une famille de cinq enfants ou même moins. Ainsi les femmes doivent
travailler pour subvenir aux besoins de leur famille et doivent en même temps assurer
les soins nécessaires au développement de leurs enfants. La vie sociale d’une mère,
ainsi que les nécessités économiques d’une famille imposent parfois à une femme
allaitante de s’absenter de la maison et de se rendre au travail, sans pouvoir emmener
son enfant avec elle (33).
Le sevrage partiel est une possibilité s’offrant à la mère qui désire maintenir
une partie de l’allaitement. Cette solution peut bien fonctionner pour la mère qui
travaille ou étudie à l’extérieur de la maison. Les boires du petit matin, du soir et de
la nuit peuvent être maintenus, lorsque la mère et son nourrisson sont séparés
pendant le jour. Lorsqu’elle est éloignée de son enfant, la mère peut pomper ou
exprimer son lait. Elle pourra ainsi maintenir sa production de lait.
On peut aider les mères qui occupent un emploi rémunéré à continuer à
allaiter son enfant, en lui faisant bénéficier de conditions minimales, par exemple un
congé de maternité rémunéré, des formules de travail à temps partiels, des crèches
sur le lieu de travail, des pauses pour allaiter et des moyens d’expression et de
stockage du lait maternel (1). En effet, la meilleure nourriture pour le bébé, dans le
cas où, pour une raison quelconque, l’allaitement est impossible, est le lait provenant
des seins de sa mère (10). Dans les entreprises, le congé de maternité est déjà
respecté, raison pour laquelle la plupart des mères pratiquant le mode Mixte
n’introduit aucun autre aliment qu’à partir du troisième mois de l’enfant. Mais le port
d’un enfant est impossible, vu les contraintes de travail (difficultés propres au travail,
employeur inflexible). Pour l’expression du lait, elles prétendent que cela prend du
temps, étant obligés de partir de bon heure de leur foyer pour joindre le lieu de
travail. Pourtant, pour sécuriser et prévenir les cas d’absence, les mères doivent
apprendre à exprimer manuellement leur lait, pour assurer une consommation
continuelle par le bébé. L’allaitement maternel pourra être ainsi maintenu et
continuera à assurer une protection vitale du nourrisson au cours des ses premiers
mois de vie, les plus cruciaux de son existence (22).

5.2.4. Autres paramètres

Il est vrai que la proportion des mères (2,4%) évoquant la soif comme la
raison d’introduction du premier aliment avant 6 mois semble négligeable. Quoi
qu’il en soit, elle n’est pas conforme aux recommandations de l’OMS. D’autant plus
que, même dans les régions sèches, le lait maternel contient suffisamment d’eau pour
le bébé. Il n’y a donc pas lieu de lui donner de l’eau ou des boissons sucrées pour
apaiser sa soif (10).
Malgré l’accessibilité relativement élevée du centre de santé dans cette étude,
9 femmes sur 85 ont été encore influencées par leur famille à introduire
prématurément l’aliment complémentaire, ne pratiquant pas ainsi l’AME. Le manque
d’IEC/CCC pourrait en être la cause, à côté de la domination de la culture ancestrale
malagasy. Des croyances et des traditions, telle que l’administration de liquides autre
que le lait maternel et d’aliments solides aux enfants de moins de 6 mois, rendent
difficiles les changements à court terme (4).

5.3. La relation entre la pratique de l’AME et l’état nutritionnel de l’enfant

Le fait de vérifier la croissance pondérale de l’enfant ne suffit pas à améliorer


son état de santé nutritionnel, sans séances d’IEC/CCC. Mais dans cette étude,
l’association entre la pratique ou non de l’AME avec l’état nutritionnel révèle une
signification (OR = 0,1[0,04-0,2]. En fait, la non pratique de l’AME a un effet
défavorable sur l’état nutritionnel de l’enfant : 78% des enfants ayant reçu des
aliments avant leur sixième mois sont malnutris. En plus, il est constaté que la
tranche d’âge de 15 à 23 mois est la plus touchée. Il existe une dégradation de l’état
nutritionnel à mesure que l’enfant grandit. Rappelons que seul un enfant de cette
tranche d’âge se trouvait dans la bande rouge.
La malnutrition a souvent pour origine un allaitement maternel inadéquat ou
perturbé. L’interruption de l’allaitement maternel associée à une alimentation
complémentaire inappropriée aggrave le risque de malnutrition (1).
Les résultats obtenus ont montré que le bouillon de riz est le premier aliment
donné (cas de 35% des enfants non allaités exclusivement au sein pendant les six
premiers mois). Le riz est l’aliment de base des Malagasy, mais il ne suffit pas à
satisfaire les besoins nutritionnels d’une personne. Il faut aussi respecter les lois
nutritionnelles, à savoir la diversification alimentaire, la loi de quantité et de qualité
et enfin la loi de l’équilibre (34). Ainsi, le bouillon de riz utilisé comme aliment de
complément pendant l’absence des mères ne suffisent pas du tout pour satisfaire les
besoins de l’enfant. Il en est de même pour l’eau sucrée qui est le deuxième aliment
choisi par les mères comme remplacement du lait maternel.
L’introduction précoce d’aliments et de liquides de complément constitue une
des pratiques qui contribuent gravement au niveau élevé de la malnutrition. Les
résultats de l’enquête ont montré que pratiquement 40% des enfants de moins de 4
mois recevaient des liquides et des aliments de complément. Or l’introduction d’une
alimentation avant l’âge de quatre mois fait courir aux enfants des risques accrus de
malnutrition dans le mesure où les aliments et liquides proposés sont d’une quantité
nutritionnelle inférieure à celle du lait maternel (35).
Cependant, la préférence du bouillon de riz ou de l’eau sucrée pourra être le
résultat d’une méconnaissance ou d’une ignorance en matière d’éducation
nutritionnelle. De toutes les manières, 55,3% des mères pratiquant le mode
d’allaitement mixte n’a pas dépassé l’enseignement primaire. Ainsi, les mères qui ont
peu ou pas d’éducation scolaire auront plutôt tendance à donner à leur enfant des
aliments moins nutritifs que les mères qui ont été à l’école (27). Ceci vérifie l’étude
de RUEL au Lesotho dans laquelle les auteurs ont conclu que l’application des
connaissances reçues, apprises et acquises en classe améliore et favorise l’état
nutritionnel de l’enfant (36). Le cours théoriques de Roger ANDRIANASOLO
intitulé Sécurité Alimentaire des Ménages (SAM) à l’INSPC confirme également
qu’il n’y a pas de sécurité nutritionnelle sans avoir un minimum de connaissance et
d’éducation afin de pouvoir comprendre les messages diffusés (34).
En plus, il est utile de dire dans le présent travail que le type de maladie
survenue pour la première fois et à répétition dans la vie des enfants est sûrement due
au fait d’introduire prématurément un aliment autre que le lait maternel avant les
premiers 6 mois, perturbant ainsi leur état de santé. D’où l’importance de
l’allaitement maternel exclusivement au sein.

5.4. La morbidité des enfants

L’introduction d’aliments de sevrage était une cause importante de mortalité


des nourrissons au XIXe siècle (37), et même jusqu’à nos jours.
Avant 6 mois les enfants sont très vulnérables aux maladies. C’est pourquoi
l’OMS préconise l’AME avant le sixième mois de l’enfant, car le lait maternel
contribue à protéger l’enfant contre les maladies dangereuses tout au long de la jeune
enfance, et l’effet protecteur est plus important pendant les 6 premiers mois (15). En
plus, donner aux jeunes enfants des liquides et des aliments solides augmente le
risque d’exposition aux agents pathogènes et, par conséquent, aux maladies
diarrhéiques (35). J.RIRDAN et KAUERBACH ont conclu dans leur recherche que
cette bonne pratique constitue une arme puissante pour combattre les infections
respiratoires aiguës (IRA) et les maladies diarrhéiques (38).
D’après le présent travail, il est prouvé que 74,7% des enfants de l’échantillon
ont eu des problèmes de santé depuis leur naissance jusqu’au moment de l’enquête.
La majorité d’entre eux appartiennent à la tranche d’âge de 15 à 23 mois, soit 76,8%
(soixante treize sur cent douze). L’association entre l’âge et l’état de santé n’est pas
statistiquement significative. Mais cette proportion prouve que ce sont surtout les
enfants qui ont reçu un aliment complémentaire prématurément qui sont plus sujets
aux maladies. Des données en provenance du Brésil montre que les nourrissons qui
ne sont pas nourris exclusivement au sein a 14,2 fois plus de chance de mourir de
diarrhée, 3,6 fois plus de chances de mourir d’affections respiratoires, et 2,5 fois plus
de chance de mourir d’autres infections, par rapport à ceux alimentés au sein (39).
Tout ceci met en évidence l’intérêt de la présente étude pour la santé publique.
D’un autre côté, la principale cause de morbidité retrouvée est la diarrhée,
représentant 47,32% des cas, suivi par l’IRA avec un chiffre de 33 ,03%.
Par ailleurs, RICHARD L et ALADE ont pu montrer que l’allaitement
maternel exclusif assure une nutrition pour la croissance du nourrisson jusqu’au
sixième mois, et non seulement il protège l’enfant contre les maladies contagieuses
mais il aide également au rétablissement de l’enfant malade (40).
Les résultats obtenus montrent que la non pratique de l’AME a un impact
négatif sur l’état de santé des enfants de moins de six mois dans le Fokontany
d’Andrefan’i Mananjara : il n’y a que 7% des enfants du mode mixte qui ont été en
bonne santé apparente depuis leur naissance jusqu’au moment de l’enquête, contre à
49,9% de ceux qui ont été allaités uniquement au sein. Ceci a été prouvé par les
recherches effectuées par NEWMAN, concluant que les enfants nourris au lait
maternel et surtout allaités exclusivement jusqu’au sixième mois ont un taux de
maladies trois fois moins élevé par rapport à ceux qui sont nourris artificiellement et
ceux qui ont reçu un aliment ou liquide avant leur sixième mois (41).
En outre, l’analyse de l’état vaccinal de l’enfant a été très utile pour pouvoir
comparer la cause des principales maladies affectant l’enfant non allaité
exclusivement au sein. En effet, pour optimiser la croissance de l’enfant, en
prévenant les maladies, il faut respecter les points suivant (10):
- Ne donner que du lait maternel à un nourrisson jusqu’à l’âge de 6 mois,
- Faire vacciner l’enfant avant l’âge d’un an.
La vaccination offre une protection contre plusieurs maladies. Un enfant non
vacciné court plus le risque de malnutrition (10). En fait, 79% des enfants sains dans
l’échantillon n’ont pas fait correctement leur vaccination, de même que 80% n’ont
pas été déparasité. Le déparasitage est indispensable pour la santé des enfants. Ceci
explique que les affections atteignant les enfants de l’échantillon étudié ici soient
principalement liées au mode d’allaitement adopté par leur mère, à savoir le sevrage
précoce ou l’introduction prématurée d’aliments de complément.

5.5. Remarque particulière

Il est vrai que la présente étude se base sur les déterminants du sevrage
précoce mais il est nécessaire de souligner certains points.
Lors de l’enquête, neuf mères sur cent cinquante ont continué à allaiter leur
enfant exclusivement au sein au-delà de huit mois. Ceci ne correspond pas à la
recommandation de l’OMS, celle d’introduire une alimentation complémentaire à
partir du sixième mois. Or, le lait humain seul ne satisfait plus à tous les besoins
nutritionnels du nourrisson à partir de cet âge. Au fait, ces enfants sont tous victimes
de la malnutrition. Par ailleurs, le report de l’introduction d’aliments solides trop
longtemps après l’âge de six mois risque également d’exposer le nourrisson à une
anémie ferriprive et à d’autres anomalies nutritionnelles (42)
Les résultats obtenus lors de l’enquête faite ont permis de relever que
• le lieu de l’accouchement de la mère,
• le début de l’allaitement de son enfant,
• le niveau d’instruction bas de la mère,
• et la profession de la mère sont les principales causes qui diminuent la pratique de
l’AME dans le Fokontany d’Andrefan’i Mananjara..
Les propositions suivantes sont alors avancées pour essayer de résoudre les
problèmes cités ci-dessus:
- renforcer la sensibilisation par l’adoption d’un nouveau comportement
favorable à la santé,
- motiver l’accoucheuse traditionnelle du Fokontany à sensibiliser les mères en
vue de la pratique de l’AME,
- améliorer le maintien de relation mère-enfant chez les mères qui ont des
occupations en dehors du foyer,
- intensifier les soins maternels et infantiles pour attirer l’attention des femmes.

6.1 Le renforcement de la sensibilisation pour le changement de comportement

Pour les responsables des ONG :


- Créer 4 nouveaux sites de SEECALINE qui compléteront le site existant.

Pour le Ministère de santé, du planning familial et de la protection sociale :


- Dispenser une formation continue et un recyclage périodique en matière
d’allaitement maternel aux agents de la SEECALINE.
- Encourager les agents de SEECALINE en délivrant un certificat pour une
forte prévalence de la pratique de l’allaitement maternel optimal.

Pour le responsable de la SEECALINE :


- Réactiver le VAD ou Visite à Domicile préexistant dans le but d’informer,
d’éduquer et de communiquer à la communauté la bonne pratique de l’allaitement
maternel.
6.2 La motivation de l’accoucheuse traditionnelle du Fokontany

Pour le Ministère de la Santé, du Planning Familial et de la Protection sociale :


- Renforcer la formation en matière d’allaitement maternel de l’accoucheuse
traditionnelle,
- Lui délivrer un certificat pour une forte prévalence de la pratique de
l’allaitement maternel optimal.
Néanmoins, il est mieux de sensibiliser les mères sur l’importance
d’accoucher dans les centres de santé.

6.3 Le maintien de relation mère-enfant

6.3.1 Au niveau du Fokontany

- Pour le Ministère de la Santé, du Planning Familial et de la Protection


sociale: créer un centre de santé au niveau du Fokontany.

- Pour les Responsables de la santé maternel infantile et de la nutrition :


→ créer une association mutuelle regroupant les mères allaitantes,
→ sensibiliser les pères ainsi que toute la famille et leur entourage sur l’importance
de l’AME durant les six premiers mois,
→ sensibiliser la famille sur la conduite de l’allaitement durant l’heure de travail :
par exemple, si une crèche n’existe pas dans le lieu de travail, la participation de la
famille pour le déplacement de l’enfant vers le lieu de travail s’avère nécessaire pour
que la mère arrive toujours à nourrir son enfant même si elles s’adonnent à son
occupation, ce qui permet à la mère de travailler en toute sécurité.
Le soutien mère-à-mère est très important dans le respect des règles d’or de
l’AME : les mères qui ont plus d’expérience sur l’allaitement maternel montrent
quelles sont les pratiques optimales, transmettent l’information, partagent leur
expérience et soutiennent les autres mères dans une atmosphère de confiance et de
respect. Ce qui permet aux mères de s’affranchir des informations erronées ou
prêtant à confusion quant à l’alimentation de son bébé.
Les mères qui retournent au travail ou qui se trouvent dans des circonstances
médicales difficiles reçoivent soutien et information sur la manière de continuer
l’AME dans des tels cas.

6.3.2. Au niveau du lieu de travail en particulier l’entreprise

Pour le leader de l’entreprise :


- Suivre l’exemple de Canada qui donne 12 mois de congé de maternité payé
aux mères allaitantes (au moins pour 6 mois pour les malagasy),
- Installer une crèche au sein de l’entreprise.
Les employeurs et les syndicats ont donc aussi leur rôle à jouer pour
encourager l’allaitement maternel.
Ainsi la mère allaitante pourra continuer à allaiter son enfant et à s’occuper de
lui lorsqu’elle reprend son travail, au moins pour les 3 mois suivants.

6.4. L’amélioration des soins maternels et infantiles

6.4.1. Au niveau du centre de santé

Pour les responsables de la santé maternel infantile comme les sages-femmes et les
responsables de la nutrition :
- Renforcer l’IEC sur l’allaitement maternel pour chaque femme enceinte ou en
activité de reproduction venant dans le centre, en ne pas oublier de parler des
techniques d’allaitement aux femmes travaillant en dehors du foyer,
- Donner le sein au nouveau-né dans l’heure qui suit l’accouchement, malgré le
temps surchargé des sages-femmes. Si ce dernier est réussi, il est fort probable que la
mère continuera à allaiter son enfant malgré son occupation.
- Porter à la vue des mères les affiches sur les avantages et les 10 conditions de
l’allaitement maternel définies et préconisées par l’OMS dans l’Initiative des
Hôpitaux Amis de Bébés (IHAB),
- Intensifier et favoriser les prestations de planning familial,

Pour le Ministère de la Santé, du Planning Familial et de la Protection sociale:


- Alléger les tâches des sages-femmes dans les services de maternité,
- Délivrer un certificat pour la formation sanitaire ayant un résultat satisfaisant et
excellent sur la pratique de l’allaitement maternel optimal.

6.4.2. Au niveau du Fokontany

Pour les responsables de la santé maternel infantile et planning familial : Organiser


un centre de programme de planning familial, accessible à toutes les femmes
travaillant hors du foyer.

6.4.3. Au niveau national

Pour le Ministère de la Santé, du Planning Familial et de la Protection sociale:


Redynamiser la célébration de la journée de l’allaitement maternel optimal, en visant
toute la population.

6.4.4. Au niveau de l’éducation

Pour le Ministère de l’enseignement et de la recherche scientifique :


- Alphabétisation de toutes les mères,
- Introduction de l’allaitement maternel et de l’alimentation de l’enfant dans le
programme scolaire dès le niveau primaire,
- Formation des instituteurs et des institutrices en matière d’allaitement
maternel.

N.B : pour la mise en œuvre des programmes envisagés, les propositions de


stratégie et de plan d’action 2008 seront élaborées dans l’Annexe III.
CONCLUSION

Au terme de cette étude, et en accord avec la stratégie numéro un du PNAN


(Plan National d’Action pour la Nutrition 2005-2009), il peut être retenu que le
sevrage précoce, défini comme l’introduction d’aliment complémentaire avant le
sixième mois de l’enfant demeure une des causes majeures de la malnutrition des
enfants de bas âge dans le Fokontany d’Andrefan’i Mananjara, du IVème
Arrondissement d’Antananarivo Renivohitra, dans la Région Analamanga.
L’étude a permis de relever que la plupart des femmes n’ont pas suivi les
recommandations de l’OMS sur l’allaitement maternel optimal, en particulier
l’allaitement maternel exclusif. Elles ont introduit l’aliment complémentaire avant le
sixième mois de l’enfant. Il a été remarqué que la plupart de ces femmes sont celles
qui n’ont pas respecté l’heure du début de l’allaitement et la fréquence des tétées en
24 heures.
L’association significative entre le mode d’allaitement et certains facteurs
socio-économiques a été fortement remarquable, à savoir le niveau d’instruction,
l’occupation de la mère, l’insuffisance du lait maternel ainsi que leur lieu
d’accouchement.
Ce sont surtout les mères n’ayant pas dépassé l’enseignement primaire et
exerçant dans le secteur secondaire, plus précisément dans une zone franche, qui ne
respectent pas les recommandations de l’OMS sur l’allaitement maternel. La
multiparité y joue aussi son rôle non négligeable.
Il a été constaté lors de cette recherche que l’impossibilité de satisfaire les
besoins de chaque membre de la famille oblige les mères allaitantes à rejoindre leur
travail en dehors du foyer, après le congé de maternité, diminuant ainsi la fréquence
de tétées et réduisant par conséquent la quantité du lait maternel produite.
Néanmoins, les raisons culturelles prennent toujours une place dans le choix
du mode d’allaitement des enfants du Fokontany : huit mères sur les quatre vingt
cinq enquêtées évoquent que leur choix a été recommandé par leur belle-mère ou que
le lait maternel ne contient pas suffisamment d’eau pour satisfaire le soif du bébé.
Le fait de ne pas allaiter dans l’heure qui suit l’accouchement influence aussi
le mode d’allaitement de l’enfant. C’est le cas de celles qui ont accouché chez une
matrone ou accoucheuse traditionnelle. Mais celles qui ont accouché dans un centre
de santé peuvent aussi ne pas pratiquer l’AME, probablement à cause de la
négligence de la sage-femme ou aussi d’une surcharge de travail et du manque de
temps (plusieurs accouchements simultanés).
Ainsi, ce travail représentant une modeste contribution à la réduction du taux
de mortalité infantile, est destiné à tout personnel de santé, à l’accoucheuse
traditionnelle et aussi aux agents des entreprises. Il permet de lutter contre le sevrage
précoce qui met en jeu le pronostic vital et l’avenir de l’enfant.
L’étude était limitée au Fokontany d’Andrefan’i Mananjara, aussi la
projection au niveau de la population malagasy pourrait être entachée de certaines
erreurs.
Enfin, vu la persistance de la non pratique de l’AME, il convient à toutes les
personnes cités ci-dessus, d’être coopérants, justement pour améliorer cette situation
à pronostic assez sombre.
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QUESTIONNAIRES D’ENQUETES

Numéro d’indentification : Date de l’enquête :

I- Concernant l’enfant :

1- Nom :

2- Date de naissance : /__/__/__/

3- Genre : M F

4- Rang dans la fratrie : /__/

5- Qu’avez-vous donné à votre enfant durant ces 6 premiers mois de la vie ?


AME MIXTE LAIT ARTIFICIEL

6- Age de complémentation : à partir de quel âge avez-vous donné la première


aliment de complément à votre enfant? /_ / mois

7- Aliments de complémentation : que lui avez-vous donné?


…………………………………………………………………………………
………

8- Age de sevrage définitif : -est ce que vous allaitez encore votre enfant? Oui
Non
Si non, à partir de quel âge l’avez-vous arrêté ? /__/ mois

9- Quelle maladie a contracté votre enfant pour la première fois?


Diarrhée Toux Fièvre Vomissement
Emission des parasites Autres Aucun

10- Participation aux activités du SEECALINE: Régulièrement


Rarement Quelques fois Jamais

11- A-t-il un carnet de santé ? Oui Non

12- Quels sont les vaccins faits par l’enfant?


BCG POLIO DTCOQ ROUVAX

13- Poids de l’enfant à la naissance ? /__/ grammes

14- Poids de l’enfant le jour de l’enquête : /__/ grammes

II- Concernant la mère

1- Age:/__/ ans

2- Etes vous enceinte actuellement ? Oui Non


3- Donnez vous encore les seins à votre enfant ? : Oui Non

4- Quels sont « les fady » durant la grossesse ? :………………………………

5- Nombre d’enfants vivants : /__/

6- Nombre d’enfants décédés : /__/

7- Causes de décès :
………………………………………………………………………

8- Le père est-il connu ? Inconnu Connu Décédé

9- Le père habite-t-il avec vous ? Dans le ménage Ailleurs

10- Le père subvient-t-il aux besoins de l’enfant ? Oui Non

11- Quelle est la fonction de votre mari ?


…………………………………………………………….

12- Est-ce que vous étiez allé à l’école ? Oui Non

13- Si oui, vous avez quitté l’école à quel niveau?


Primaire Secondaire
Universitaire

14- Est-ce que vous avez une occupation en dehors du foyer ? Oui
Non

15- Si oui, quel est votre


fonction ?...................................................................................

16- Est-ce que le sevrage de votre enfant a une relation avec votre travail?
Oui Non

Pourquoi ?..........................................................................................................

17- Situation de la famille (par observation): Aisée Moyen


Défavorable
Nom et prénoms : MOUNOUSSAMY Virapin Haingo Ella
Titre du mémoire : Les facteurs déterminants du sevrage précoce dans le Fokontany
d’Andrefan’i Mananjara
Rubrique : Santé Publique Nombre de pages : 63 Nombre de tableaux : 14
Nombre de figures : 14 Nombre d’annexes : 03
Nombre de références bibliographiques : 61
RESUME
L’introduction prématurée d’aliment complémentaire avant le sixième mois reste un obstacle pour
l’avancement de la pratique de l’allaitement maternel optimal. Le présent travail vise à mettre en
exergue les déterminants influençant les mères à ne pas pratiquer l’AME. Le but de cette étude est
de réduire le taux de mortalité infantile qui demeure encore alarmant malgré les efforts entrepris
par le Ministère de la Santé, du Planning Familial et de la Protection Sociale, et aussi de
promouvoir auprès des mères les effets bénéfiques de cette pratique. Pour cela, une étude
rétrospective descriptive transversale concernant 150 couples mère-enfant a été réalisée. Seuls les
enfants âgés de 6 à 23 mois au moment de l’enquête ont été considérés dans le Fokontany
d’Andrefan’i Mananjara. La proportion des mères pratiquant le sevrage précoce est très élevée
56,7% par rapport à celle retrouvée dans la PNN (moins de 34%) en Avril 2004, à Madagascar.
Le fait d’accoucher chez une matrone est significativement associé à la non pratique de l’AME
dans cette recherche, entraînant aussi le non respect du début d’allaitement recommandé et de la
fréquence de tétées en 24 heures. Il est constaté alors que plus les mères ne respectent pas ces
règles, plus elles adoptent le sevrage précoce. En plus, la multiparité, le niveau d’instruction
élémentaire et la profession exercée par la majorité des mères 64,7% dans le secteur secondaire
font partie des facteurs identifiés influençant les mères à ne pas pratiquer l’AME. Ainsi, pour
lutter contre ces facteurs, les recommandations suivantes sont émises :
- Renforcer la sensibilisation du changement de comportement,
- Motiver l’accoucheuse traditionnelle,
- Améliorer les soins maternels et infantiles
- Maintenir la relation mère-enfant par le biais des associations mère-à-mère au sein du
Fokontany et des entreprises.
Mots clés : Sevrage précoce- Facteurs déterminants- Andrefan’i Mananjara
Président du mémoire : Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Adresse de l’auteur : Institut National de Santé Publique et Communautaire,
101 Antananarivo MADAGASCAR
Name and first names: MOUNOUSSAMY Virapin Haingo Ella
Title of the redaction: The determining factors of the precocious severance in the
Fokontany of Andrefan'i Mananjara
Category: Public Health Number of pages: 63 Number of tables: 14
Number of figures: 14 Number of appendices: 03
Number of bibliographic references: 61
SUMMARY
The early introduction of complementary food before the sixth month remains an obstacle for the
advancement in the practice of the optimal maternal nursing. The present work aims to put on
view determinants influencing mothers not to practice the exclusive maternal nursing (EMN). The
goal of this survey is to reduce the infantile death rate that stays even alarming in spite of efforts
undertaken by the Ministry of Health, Family Planning and Social Protection, and also to reveal
to mothers the beneficial effects of this practice. A transverse descriptive retrospective survey
concerning 150 mother - child couples has been achieved. Children aged from 6 to 23 months at
the time of the investigation have been considered in the Fokontany of Andrefan'i Mananjara. The
proportion of mothers practicing the precocious severance is high (56, 7%), compared to the one
observed in the Madagascan PNN (less than 34%) in April 2004. In this research, to give birth at
a matron is a fact meaningfully associated to the non practice of the EMN, also leading to the non
respect of the advisable nursing beginning and the 24 hours suckle frequency. It is noted that less
these rules are respected, more mothers adopt the early severance. In addition, having a large
number of children, the low instruction level and the secondary sector profession exercised by the
majority of mothers (64, 7%) are identified as part of factors influencing mothers not to exercise
the EMN. Therefore, to fight against these factors, some recommendations are given out. We
have to:
- reinforce the sensitization of the behaviour change,
- motivate the traditional midwives,
- improve the maternal and infantile cares,
- improve the mother - child relation by the mean of mother - to - mother associations within the
Fokontany and enterprises.
Key words: Precocious severance - determining factors - Andrefan'i Mananjara
President of the redaction: Professor RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Author’s address: National Institute of Public and Communal Health, PO Box 176,
101 Antananarivo MADAGASCAR

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