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UNIVERSITÉ HASSAN II -MOHAMMEDIA

FACULTÉ S.J.E.S – AIN SEBAA


CASABLANCA

F
AHMI RIDA G2

SAADI SOUFIANE G3

FINANCES PUBLICS

DETTE PUBLIQUE
SOMMAIRE

• 1 Délimitation et problèmes de mesure


o 1.1 Délimitation
o 1.2 Deux problèmes de mesures
 1.2.1 Dette brute et dette nette
 1.2.2 Dette « explicite » et dette « implicite »
o 1.3 Dette publique et endettement intérieur total
• 2 Histoire de la dette publique
o 2.1 Les conditions nécessaires à l'apparition d'une dette publique
o 2.2 Deux éléments structurels de la dette publique sur le long terme
• 3 La dynamique économique de l'endettement public
o 3.1 Les variations de l'encours de la dette : impact de la dette passée,
intérêt de la dette et solde primaire
o 3.2 Les variations du taux d'endettement par rapport au PIB
o 3.3 Création monétaire et réduction de l'endettement
• 4 Les évolutions historiques récentes de la dette publique dans les pays
développés
o 4.1 Baisse de l'endettement dans les années 1960 et 1970
o 4.2 Une forte hausse de l'endettement depuis 1980
• 5 Analyse théorique de la dette publique
• 6 Niveau par pays
o 6.1 En Belgique
o 6.2 Au Canada
o 6.3 En France
Dette publique

La dette publique est, l'ensemble des engagements financiers pris sous formes d'emprunts par
l'État, les collectivités publiques et les organismes qui en dépendent directement (certaines
entreprises publiques, les organismes de sécurité sociale, etc.).

Elle est le produit de l'accumulation des besoins de financement passés des administrations
publiques, résultant des différences entre les produits (les recettes fiscales, en particulier) et
les charges (notamment les dépenses budgétaires) de ces administrations. La dette augmente
donc à chaque fois qu'un déficit public est financé par emprunt.

La dette prend le plus souvent la forme d'emprunts d'État, quoique les pays les moins fiables
au regard des marchés financiers puissent avoir recours aux banques commerciales ou à des
institutions internationales (Banque mondiale, Fonds monétaire international, Banques
régionales de développement).

Au sein de la dette publique, on distingue la dette publique intérieure, détenue par les agents
économiques résidents de l'État émetteur et la dette publique extérieure, détenue par des
prêteurs étrangers. On distingue également la dette de court terme (un an ou moins), à moyen
terme (jusqu'à dix ans) et à long terme (au-delà de dix ans).

Délimitation et problèmes de mesure


Délimitation

La dette publique est constituée par l'ensemble des engagements financiers des
administrations publiques. Les administrations publiques recouvrent un périmètre plus large
que l'État, entendu au sens strict. Dans le cas de la norme européenne de comptabilité
nationale (SEC 95), elles sont définies comme l’« ensemble des unités institutionnelles dont la
fonction principale est de produire des services non marchands ou d'effectuer des opérations
de redistribution du revenu et des richesses nationales. [..] Le secteur des administrations
publiques comprend les administrations publiques centrales, les administrations publiques
locales et les administrations de sécurité sociale1. »

La dette publique n'est donc pas la dette du pays, entreprises et ménages compris, mais
seulement celle de l'ensemble des administrations publiques. Cette dette est généralement
calculée de manière brute : les actifs des administrations ne sont pas soustraits au passif.
D'autre part, certains engagements des administrations ne sont généralement pas pris en
compte, en particulier les charges futures liées aux retraites des agents publics. Les normes
comptables appliquées à la dette publique sont très différentes de celles retenues pour les
entreprises.
La dette publique est, le plus souvent, mesurée en pourcentage du PIB. Ce ratio est, en effet,
économiquement plus pertinent que le seul encours de la dette publique. De fait, la capacité
d'un État à rembourser sa dette est fonction des ressources qu'il peut mobiliser. Or celles-ci
sont fonction de la taille du PIB, puisqu'elles proviennent, pour l'essentiel, de prélèvements
obligatoires assis sur l'activité économique du pays. L'importance économique d'une dette
publique est donc proportionnelle au PIB du pays.

Deux problèmes de mesures

Cette définition de la dette publique est parfois critiquée dans la mesure où elle ne
parviendrait pas à mesurer correctement les engagements financiers de l'État.

Dette brute et dette nette

Premièrement, certains économistes critiquent la convention comptable qui consiste à tenir


compte de la dette brute, plutôt que de la dette nette, c'est-à-dire la différence entre les
engagements financiers et l'ensemble des actifs3. En effet, à côtés de ses dettes, l'État possède
également des actifs, à la fois financiers (actions, etc.) et physiques (terrains, etc.), qu'il faut
soustraire à la dette brute pour obtenir la dette nette. La dette brute a plusieurs limites.

Tout d'abord, elle surestime le problème de la dette. Par exemple, la dette publique française
au sens de Maastricht était, en 2006, de 63,6 % du PIB. Si l'on soustrait à cette dette, les actifs
financiers, on obtient la dette financière nette qui n'est plus que d'environ 40 % du PIB. Et si
l'on calcule le patrimoine public, en intégrant l'ensemble des actifs physiques, le solde est
positif, d'environ 38 % du PIB.

Deuxième limite, elle conduit à présenter comme importantes des opérations qui sont en fait
neutre pour le patrimoine public : par exemple un remboursement de dette par une vente
d'actifs publics (tels que des terrains ou des participations dans des entreprises), ou
inversement une nationalisation payée par une émission de dette.

Cette convention s'explique notamment par le fait que les actifs les plus caractéristiques du
patrimoine public sont extrêmement difficiles à cerner (comment compter l'environnement, la
biodiversité, le capital culturel de la nation, etc.) à évaluer (quelle est la valeur des armes
nucléaires ?), voire inestimables (que vaut le Château de Versailles ou le contenu du
Louvre ?) et très peu liquides4.

Ceci n'empêche pas qu'on calcule la dette financière nette des États du monde (l'OCDE le fait,
par exemple).

Dette « explicite » et dette « implicite »

Deuxièmement, la dette ne retient que les engagements financiers « explicites », c'est-à-dire


l'ensemble des engagements financiers que l'État s'est engagé explicitement à payer,
notamment de manière contractuelle, comme ses emprunts. Cela met de côté les engagements
dits « implicites », comme les retraites futures des fonctionnaires. Cette convention
statistique, à l'inverse de la précédente, a tendance à sous estimer la dette publique. Toutefois,
cette convention est également très généralement retenue pour un ensemble de raisons.
Premièrement, il est, en fait, extrêmement difficile d'évaluer les engagements implicites : le
montant futur de ces charges ne peut pas être connu avec certitude.
Par exemple, en France, le rapport Pébereau a retenu comme évaluation de ces engagements
430 milliards d'euros, à partir d'une fourchette de 380 à 490 milliards d'euros, tout en
indiquant que, selon d'autres conventions, il pouvait atteindre jusqu'à 1000 milliards d'euros 6.
D'autre part, ces engagements n'ont aucunement le même caractère impératif qu'un
engagement contractuel : sur le plan strictement légal, l'État ne prend aucun engagement
financier à l'égard de ses agents. Il peut, par exemple, baisser à tout moment les retraites, ou
allonger la durée de service pour bénéficier d'une pension.

Dette publique et endettement intérieur total

Une confusion commune consiste à confondre la dette publique avec la dette du pays. Or,
l'État n'est qu'un des agents économiques et sa dette ne représente pas la dette du pays tout
entier : les entreprises et les ménages s'endettent également. L'endettement intérieur total d'un
pays est donc constitué de la somme des dettes des administrations publiques, des ménages et
des entreprises.

Par exemple, en France, en 2007, l'endettement intérieur total était de 3 600 milliards d'euros,
soit 190 % du PIB, et se répartissait ainsi :

Endettement intérieur total en France en 2008 9

Part dans l'endettement intérieur Endettement en % du PIB

Administrations
33,5 % 63 %
publiques

Entreprises 41,5 % 78 %

Ménages 25 % 48 %

Total 100 % 190 %

De ce point de vue, la répartition dans la dette entre agents diffère entre les pays. L'OFCE
propose d'opposer deux modèles 10 : un modèle anglo-saxon et un modèle européen. Dans le
premier modèle, les ménages sont très endettés (leur dette représente 100 % du PIB au
Royaume-Uni), épargnent peu et l'État est comparativement moins endetté. Dans le second
modèle, les ménages ont un endettement limité, une épargne plus élevée et l'État est
comparativement plus endetté : la France se rattache à ce modèle. Les différences dans la
structure de l'endettement renverraient partiellement aux fonctions assurées par l'État : dans le
second modèle, l'État assure des fonctions plus nombreuses, comme la construction de
logements sociaux ou l'éducation, qu'il finance en partie par endettement. Au contraire, dans
le modèle anglo-saxon, l'État intervient moins, et les ménages s'endettent pour financer les
dépenses qui ne sont pas socialisées par l'État. Autrement dit, le niveau de dette publique
dépendrait en partie de la répartition des activités économiques entre les agents.

Histoire de la dette publique


Les conditions nécessaires à l'apparition d'une dette publique

Les emprunts contractés par un dirigeant politique ne constituent une dette publique que si
deux conditions sont respectées. Ces conditions feront défaut, pour l'essentiel, avant
l'avènement des États en Occident entre la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance.

Il faut tout d'abord que la dette de l'institution publique soit conçue comme une dette
proprement publique, c'est-à-dire ne se confondant pas avec les engagements financiers
personnels du chef de cette institution. Autrement dit, il est nécessaire que les individus
opèrent un effort d'abstraction, qui les conduit à voir dans le souverain qui émet l'emprunt
l'incarnation d'une institution transcendante, l'État, à laquelle appartient seule la dette11. La
dette publique naît ainsi en même temps que l'État moderne : celui-ci apparaît, en effet, grâce
au processus par lequel les individus différencient la personne physique du souverain et sa
personne « immortelle », c'est-à-dire incarnant l'institution étatique dans sa continuité12. De ce
point de vue, il n'existait pas de dette publique sous l'Empire romain, puisque les empereurs
s'endettaient à titre personnel13. De même, en Europe, les monarques se sont initialement
endettés à titre personnel : la notion de dette publique ne se dégage que progressivement,
pleinement à partir du XVIIe siècle14.

D'autre part, comme le notent Jean Andreu et Gérard Béaur, « si l’endettement des États est
ancien, le principe d’une dette reconductible, dont les créances circulent dans le public à
travers un marché officiel, anonyme et régulé, bref d’une véritable dette publique, n’a pas
toujours été connu et admis15 ». Pour qu'il existe une dette publique, il faut donc que soit
réunie une seconde condition : la dette publique doit être pérenne, dépasser le financement
immédiat de besoins, de même que le décès éventuel du souverain qui l'a contractée. C'est en
particulier le cas lorsque les emprunts étatiques prennent la forme d'emprunts publics, de long
terme, durablement cessibles sur un marché secondaire.

La dette publique apparaît ainsi véritablement dans les cité italiennes du XIIIe siècle, en
particulier à Venise et Florence, en ce que les emprunts sont contractés au nom de la cité elle
même, et non au nom de ses dirigeants. D'autre part, ces emprunts sont rapidement échangés
sur des marchés de la dette publique, notamment les emprunts « perpétuels », inventés à cette
époque, et qui donnent droit à des intérêts jusqu'à ce que le principal soit racheté par la cité16.

Deux éléments structurels de la dette publique sur le long terme

La dette publique est caractérisée, si on l'envisage sur le long terme, par deux éléments forts et
structurants.

Premièrement, la dette publique est indissociable de l'activité guerrière des États : les États
ont avant tout utilisé l'emprunt pour financer les conflits. Les conflits armés récurrents ont
constitué un des éléments essentiels dans la construction historique des États occidentaux, en
les contraignant à se structurer, à se bureaucratiser, et à accroître leur capacité à prélever des
ressources sur leur territoire. C'est de cette nécessité que naît la taxation moderne : le suzerain
féodal ne pouvait se contenter de l'assistance que lui devait ses vassaux immédiats : pour
vaincre, il lui fallait des fonds, qu'il obtint en imposant directement la population de son
royaume. Comme le relève Michael Mann, « la croissance de la fiscalité étatique est le produit
du coût croissant des guerre ».

Or, les revenus obtenus par taxation s'avérant insuffisant, l'emprunt a constitué un moyen
systématique de financement des guerres. L'emprunt a rendu ainsi possible le financement de
conflits de plus grande ampleur. « Cette dynamique de la guerre et de l'endettement est donc
au cœur de l'histoire européenne », comme le souligne Jean-Yves Grenier19. L'importance des
emprunts contractés a d'ailleurs eu pour conséquence de lisser les prélèvements fiscaux : « du
XIVe siècle au XXe siècle, les États qui avaient fortement emprunté pour financer les guerres
ont vu s'amoindrir les fluctuations de leurs dépenses publiques, car les dettes étaient payées
durant de nombreuses années au-delà de la durée des hostilités. La taxation en temps de paix
en était donc la conséquence inévitable 20 ».

Ainsi, jusqu'au XXe siècle, ce sont les guerres, en imposant la mobilisation immédiate de très
importantes ressources, qui ont conduit aux principaux accroissements de la dette publique,
comme le montrent les évolutions de la dette publique au Royaume-Uni et aux États-Unis
(graphiques 1 et 2). La dette a pu atteindre des niveaux extrêmement élevés, sans commune
mesure avec ceux des temps de paix : ainsi la dette britannique a représenté près de 300% du
PIB au sortir des guerres napoléoniennes, comme après la Seconde Guerre mondiale
(graphique 2). De même, la dette américaine s'est nettement accrue à la suite des quatre
principaux conflits qu'a connus le pays : la guerre d'indépendance, la guerre civile, la
Première et la Seconde Guerre mondiale, où elle a atteint son sommet historique : 120% du
PIB.

Deuxième élément structurant : la difficulté des États à pleinement assurer le remboursement


de leur dette. « L'histoire financière des monarchies européennes est pleine de ce que l'on
pourrait pudiquement appeler des discontinuités, les banqueroutes plus ou moins déguisées
succédant aux tentatives des monarques de gagner non sans mal la confiance du public21 ».
L'emprunt est, comme on l'a vu, la modalité complémentaire de l'impôt pour le financement
des dépenses. Il est choisi quand l'État ne peut accroître les prélèvements fiscaux, le plus
souvent en raison du refus des populations. Toutefois, le service de la dette peut atteindre des
niveaux écrasants, représentant une grande part du budget de l'Etat : ainsi, la moitié du budget
britannique est par exemple utilisé pour le service de la dette de 1820 à 1850 22. Ne pouvant
accroître leurs ressources, incapables de rembourser leurs dettes, les États ont utilisé des
techniques comme la création monétaire, la baisse imposé du taux d'intérêt de leurs emprunts,
le refus de rembourser tout ou partie de leurs dettes. D'Édouard Ier expropriant puis chassant
d'Angleterre en 1290 la communauté juive, se débarrassant par là de ses créanciers, au défaut
de l'Argentine sur sa dette en 2001, l'histoire de la dette publique est en partie une histoire de
son non remboursement complet ou partiel.

La dynamique économique de l'endettement public


Les variations de l'encours de la dette : impact de la dette passée, intérêt de la
dette et solde primaire
La dette publique de l'année est égale à la dette de l'année passée à laquelle on a soustrait le
solde budgétaire. En effet, d'une année sur l'autre, la dette diminue si le solde budgétaire est
en excédent : l'excédent permet de réduire la dette. Au contraire, si le solde budgétaire est en
déficit, la dette augmente : le déficit budgétaire de l'année en cours s'ajoute à la dette publique
du passée. La dette est ainsi le produit de l'accumulation des déficits budgétaires du passé.

Or, le solde budgétaire se décompose en deux éléments :

1. le solde primaire, c'est-à-dire la différence entre les recettes de l'année et les dépenses
de l'année hors paiement des intérêts de la dette. Si ce solde est négatif, on parle de
déficit primaire, s'il est en excédent, d'excédent primaire.
2. le paiement des intérêts dus sur la dette publique passée et que l'État doit rembourser
l'année en cours.

Au final on a donc :

solde budgétaire = solde primaire - intérêts de la dette

et

dette de l'année = dette passée - solde budgétaire

d'où l'on déduit : solde budgétaire < 0 ⇒ dette de l'année > dette passée.

En notant SPt le solde primaire de l'année t, r le taux d'intérêt et Dt − 1 et Dt les dettes


respectivement de l'année t − 1 et de l'année t :

et

Cette équation nous permet de voir que la dette dépend :

• de l'importance de la dette passée ;


• des taux d'intérêt ;
• du solde primaire.

Plus les taux d'intérêt seront élevés, et plus la dette passée sera grande, plus l'État devra
dégager un important excédent de son solde primaire, s'il souhaite diminuer la dette publique.
Cela signifie qu'il ne suffit pas à un État d'avoir un solde primaire en équilibre pour stabiliser
sa dette : il lui faut en effet payer les intérêts sur sa dette passée, intérêts qui seront d'autant
plus élevés que la dette passée est importante et que les taux d'intérêt sont forts. Pour que la
dette soit stable, il faut donc que le solde primaire couvre au moins le remboursement du
service de la dette. Si la dette passée est très grande, ou si les taux d'intérêt sont très élevés,
l'État, qui doit payer de très importants intérêts, peut ne pas y parvenir : la dette va alors
croître d'année en année à la façon d'une « boule de neige ».
Création monétaire et réduction de l'endettement

Un État peut, toutefois, diminuer son endettement par une autre méthode, aujourd'hui
abandonnée par les pays développés : par création monétaire. En émettant de la monnaie, les
administrations publiques peuvent en effet financer le remboursement de leurs emprunts
passés : on parle de monétisation de la dette. Dans le cas où la création monétaire est confiée à
une banque centrale et ne dépend pas des pouvoirs publics, l'État peut néanmoins monétiser
de manière indirecte sa dette. Il lui est, en effet, possible de faire pression sur la banque
centrale pour qu'elle achète, grâce à de la création monétaire, des obligations émises par les
administrations publiques. Grâce à cette monnaie créée par la banque centrale, les
administrations peuvent alors financer leurs dépenses.

Cette technique n’est plus utilisée dans les pays développés depuis des décennies, où les
banques centrales sont indépendantes ou quasi indépendantes. Par exemple, en France avec la
loi du 3 janvier 1973, les concours de la Banque de France aux financements publics,
notamment les émissions de crédit sans intérêt, furent limités35, puis ils furent interdits par le
nouveau statut de la Banque de France en 199336.

La monétisation de la dette a de forts effets pervers, raison pour laquelle elle a été
abandonnée. En effet, le financement par émission de monnaie se fait aux dépens de la valeur
de la monnaie en circulation : davantage de monnaie pour une quantité donnée de production
conduit, à long terme, à de l’inflation.

Les évolutions historiques récentes de la dette publique


dans les pays développés

Les évolutions de la dette publique en % du PIB aux États-Unis, en France et dans la zone
euro depuis 1980.

Après une baisse de l'endettement durant les années 1960 et 1970, les pays développés ont vu
leur dette fortement augmenter à partir des années 1980.

Baisse de l'endettement dans les années 1960 et 1970


Durant les années 1960, la croissance était forte : (r − g) était, par conséquent, nettement
négatif. Cela a permis aux États de diminuer la dette, alors même qu'ils n'avaient pas des
excédents primaires importants. Durant la décennie suivante, les taux d'intérêt réels ont très
fortement baissé, devenant même parfois négatifs, en raison de l'inflation. Ainsi, malgré le
ralentissement de la croissance, le taux d'endettement a continué à baisser, puisque (r − g)
demeurait négatif.

Une forte hausse de l'endettement depuis 1980

Dette publique, en % du PIB, des États-Unis, du Japon et de l'Allemagne de 1970 à 2008.


FRG correspond à l'Allemagne de l'Ouest avant la réunification allemande.

À partir des années 1980, le taux d'endettement a très fortement augmenté dans presque tous
les pays développés. En 25 ans, dans la zone euro, il est ainsi passé approximativement de
35 % à 70 % du PIB et de 20 à 70 % en France.

Dans les années 1980, la croissance a continué à décroitre, alors que les taux d'intérêt ont
fortement augmenté. L'écart entre taux d'intérêt et taux de croissance (r − g) est devenu
nettement positif. Les États auraient dû dégager de forts excédents primaires pour maintenir
leur taux d'endettement. Ils ne l'ont pas fait, notamment parce qu'en raison de la baisse de la
croissance, ils ont utilisé les dépenses publiques pour mener des politiques de relance. C'est
notamment le cas des États-Unis qui, sous Ronald Reagan, ont mené une politique très forte
de baisse des impôts, alors que les dépenses publiques augmentaient.

Dans les années 1990, le taux d'endettement a continué à croître, surtout en Europe et
notamment en France. En France, entre 1992 et 1997, le taux d'endettement a augmenté de
près de 25 points du PIB. Cet accroissement résulte de l'augmentation de l'écart entre taux
d'intérêt et taux de croissance qui atteint, en France, 6 points en 1993. Les taux d'intérêt
demeurent en effet très élevés en Europe, en raison de la réunification allemande. Or, la
croissance baisse fortement durant la période : elle est même négative en France en 1993.

À partir de la fin des années 1990, et durant les années 2000, l'écart entre taux d'intérêt et taux
de croissance diminue très fortement. Cela permet aux États de stabiliser ou même de baisser
leurs taux d'endettement.

Analyse théorique de la dette publique


La dette publique est analysée dans le cadre de la gestion temporelle des finances publiques,
des transferts intergénérationnels, de la gestion des chocs (guerre, destruction
d’infrastructures,...), de la démographie, du taux de croissance de l'économie, du niveau des
taux d'intérêt et de l'inflation,...

Les principaux courants de la théorie économique contemporains, la synthèse néo-classique et


le néo-keynésianisme, prônent la pratique d’une politique budgétaire contra-cyclique pour
partiellement lisser les variations de la production liées à la cyclicité économique. Les pays de
l’OCDE pratiquent avec plus ou moins de rigueur cette politique38. Toutefois, les pratiques
électoralistes des élus politiques peuvent conduire à la pratique de mauvaises politiques
budgétaires : les gouvernements en place augmentent les dépenses publiques à l’approche des
élections38.

Le courant de pensée keynésianisme prônait la mise en place de politiques de relance qui


auraient permis d’augmenter durablement la production. Mais les échecs répétés des
politiques de relance des années 1980 dans les pays développés ont amené ces derniers à
cesser ces pratiques, qui avaient amené leurs endettements à des niveaux très élevés. À ces
échecs pratiques constatés, Robert Barro a donné une explication théorique dans un célèbre
article39, en 1974 : la hausse des dépenses publiques favorise l’épargne des agents
économiques (en prévision de futurs impôts) et que cet effet rend inefficaces les politiques de
relance (principe d’équivalence ricardienne). Néanmoins, cette conclusion théorique ne fait
pas l'unanimité des économistes, notamment parce que Barro fait référence aux la théorie des
anticipations rationnelles, alors que les agents économiques ne connaissent bien ni les lois de
l'économie, ni certaines données fondamentales, ce qui les rend (apparemment) non
rationnels. En conséquence certains suggèrent que l'équivalence ricardienne doit être
manipulée avec précaution, et ne peut être invoquée systématiquement comme raison de ne
pas recourir à l'endettement public[réf. souhaitée].

Niveau par pays


En Belgique

Au début des années 1990, la dette publique s'élevait à 130 % du PIB et représentait une
charge de 10 % du budget de l'État. La Belgique doit obtenir une dérogation aux critères de
convergence pour faire partie de la zone euro en 1999, dans la mesure ou son endettement
dépasse les 100 % fixés comme limite.

Suite à d'importants efforts budgétaires, notamment pour faire face aux conséquences du
vieillissement démographique sur les finances publiques, la dette a été ramenée à 100 % du
PIB en 2003, et se situe à 91 % en 2009, l'objectif est de la réduire jusqu'à 60 % pour
respecter le pacte de stabilité et de croissance.

En mars 2009, la dette représente 320 milliards d'euros, la plus grande partie, soit 98,2 %, est
en euros et négociable, c'est-à-dire qu'elle fait l'objet d'une cotation sur un marché. Les
obligations linéaires représentent 69 %, et les certificats de Trésorerie 16 %.

Au Canada

Le Canada est souvent présenté en modèle d’une réforme de l'État réussie et d’une gestion
rigoureuse de sa dette publique.

Après une pointe de la dette fédérale du Canada à 68,4 % du PIB en 1994, la dette est
retombée à 38,7 % en 2004, suite à une série d'excédents budgétaires dus à une politique de
gestion de l'État rigoureuse (cf. politique de rigueur), inspirée des principes du libéralisme
économique : en parallèle à la baisse du déficit, la part des dépenses publiques fédérales dans
le PIB est passée de 19 % à 12 %, les dépenses publiques totales baissant d’environ 10 %
entre 1992 et 200444. L'objectif officiel est de descendre à 25 % du PIB vers 2015 et même
avant, pour faire face au vieillissement de la population. Lors du budget fédéral le 26 février
2008, le gouvernement fédéral a annoncé des surplus budgétaire de plus de 10 milliards de
dollars; ainsi qu'une baisse de la dette à 29 % du PIB

En France

En France, depuis le milieu des années 1970, la dette publique a augmenté pour atteindre
62,4 % du PIB au 2006. Son évolution est plus inquiétante que celle des pays voisins, parce
que le déficit public ne sert qu’à financer des dépenses courantes. Comme les autres pays de
la zone euro, la France doit respecter les critères de Maastricht.
Bibliographie

http://www.public-debt.org/

http://www.lafinancepourtous.com/

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