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AGF‐65171 ‐ Stage en agroforesterie I
Rapport de stage
Remis à Monsieur Damase P. Khasa
par Gitane St‐Georges
22 décembre 2005
Université Laval
Table des matières
MISE EN CONTEXTE 4
1.1 Localisation géographique du lieu du stage 5
1.2 Présentation de l’organisme d’accueil 5
1.2.1 Organisme d’accueil 5
1.2.2 Mission et objectifs de l’organisme d’accueil 6
1.2.3 Activités principales du projet écotouristique Heliconias 6
2.1 Période du stage 7
2.2 Objectifs du stage 7
3.1 Situation géographique 18
3.2 Climat 18
3.3 Types de sols 19
3.4 Types de forêts 19
3.4.1 La forêt tropicale humide 20
3.4.2 La forêt tropicale très humide 20
3.4.3 La forêt tropicale humide de transition avec la forêt de pré‐montagne 20
3.5 Aspects socioculturels 21
3.5.1 Données démographiques 21
3.5.2 Exode et migration 21
3.6 Aspects économiques 22
3.6.1 Constats socioéconomiques 22
3.6.2 Taux de participation à l’activité économique 24
3.6.3 Principales activités économiques 25
2
PARTIE IV. ACTIVITÉS RELIÉES À L’AGROFORESTERIE
REALISÉES DANS LE CADRE DE MON STAGE 32
4.1 Visite de quelques fermes agroforestières 32
4.1.2 Systèmes agroforestiers visités 33
4.2 Visite du CATIE et de son jardin botanique 35
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 38
3
Mise en contexte
Le présent rapport de stage a été réalisé dans le but de satisfaire aux exigences
du cours « Stage en agroforesterie I ». Cette expérience en agroforesterie a été
réalisée dans le cadre plus large d’un programme de stage professionnel offert
Québec). Ce stage faisait partie du Programme Jeunes Stagiaires Internationaux
de l’ACDI. Il a été réalisé au Costa Rica du 19 juin au 17 novembre 2005, et
était désigné sous le nom de « Stage en éducation environnementale au Costa
Rica ».
Pour faciliter la compréhension et la lecture du présent rapport, je l’ai divisé en
5 parties distinctes :
I. Description du lieu du stage, de l’organisme d’accueil et de la région
II. Description des objectifs du stage en éducation environnementale et
présentation des réalisations effectuées
III. Analyse des aspects environnementaux, socioculturels et économiques de la
région où s’est déroulé le stage
IV. Activités reliées à l’agroforesterie réalisées dans le cadre de mon stage
V. Appréciation générale du stage et recommandations
Il est important de mentionner que certaines informations contenues dans le
présent document font également partie d’un rapport final de stage remis à
l’ACDI au cours des dernières semaines. Je suis consciente que certaines
informations ne sont peut‐être pas essentielles dans le cadre des objectifs du
présent rapport de stage. Cependant, j’ai quand même cru bon les inclure afin
de faciliter la compréhension des objectifs de mon projet en éducation
environnementale, et ainsi pouvoir évaluer les réalisations effectuées.
4
PARTIE I. Description du lieu du stage
et de l’organisme d’accueil
1.1 Localisation géographique du lieu du stage
retrouve sur la route entre Cañas
et Upala.
Figure 1. Localisation du lieu du stage
Source : www.lonelyplanet.com
1.2 Présentation de l’organisme d’accueil
1.2.1 Organisme d’accueil
projet a été initié en 1992 par un
5
1.2.2 Mission et objectifs de l’organisme d’accueil
Ce projet d’écotourisme communautaire et de conservation de l’environnement
a été mis sur pied afin de protéger les ressources naturelles, mais également afin
d’améliorer les conditions de vie socio‐économiques et la qualité de vie de la
population de Bijagua. Il est important de mentionner que cette région du
Costa Rica présente le plus fort taux de déboisement du pays. De plus, le
territoire dans la région immédiate est très fragmenté et les seules forêts
résiduelles qui n’ont pas été déboisées afin d’y pratiquer l’élevage et
l’agriculture sont généralement situées dans les pentes fortes et les endroits
inaccessibles.
Au départ, le projet a été mis sur pied grâce à l’obtention d’organismes
nationaux et internationaux de conservation de la nature. ABIPA a donc au fil
des années construit le restaurant, l’auberge, les sentiers et les ponts suspendus
ainsi que récemment une salle d’éducation environnementale. Bien que ce
projet fasse encore l’objet de subventions, il est de plus en plus rentable et a
même, peu avant la fin de mon stage, fait l’objet d’un changement de statut
privée qui est gérée par 2 administrateurs principaux.
1.2.3 Activités principales du projet écotouristique Heliconias
Les activités principales de l’auberge Heliconias sont le service d’hébergement
et de restauration, le service de guides‐naturalistes et les sentiers de randonnée
avec ponts suspendus. Ils offrent également la possibilité de différentes
randonnées dans le parc national Tenorio ou à autres endroits. Dans un avenir
dans la communauté de même que des visiteurs locaux et étrangers.
6
PARTIE II. Description des objectifs du stage en
éducation environnementale et présentation
des réalisations effectuées
2.1 Période du stage
Le stage s’est déroulé sur une
période de 5 mois, du 19 juin
au 17 novembre 2005. Il a été
réalisé dans le cadre d’un projet
de l’Agence canadienne de
développement international
(ACDI) qui se dénomme Jeunes
Figure 3. Activité d’interprétation réalisée avec
stagiaires internationaux.
un groupe de l’école primaire de Bijagua
Ce programme offre la possibilité à des jeunes canadiens d’acquérir une
expérience de travail à l’étranger, généralement en lien avec leur domaine
d’études. Mon stage a été réalisé en éducation environnementale.
2.2 Objectifs du stage
Les objectifs de mon stage, qui avaient été déterminés préalablement à mon
arrivée sur les lieux du stage, ont été modifiés partiellement. Ainsi, suite à
quelques rencontres en début de stage avec mon superviseur, nous avons
décidé ensemble les principales tâches et responsabilités qui allaient m’être
assignées :
1. Effectuer un travail de recherche documentaire (sur la forêt tropicale, sa
faune, sa flore, lʹagroforesterie, lʹhistoire agricole de la région, les projets de
conservation, etc.) et consulter les outils dʹéducation disponibles.
7
2. Développer de nouvelles activités et outils dʹéducation et de sensibilisation
explicatifs, exposition de photos, guide dʹinterprétation, etc.) et/ou proposer
des améliorations à ce qui existe déjà afin de les rendre plus attrayants et
plus complets.
3. Mettre sur pied un programme préliminaire d’éducation environnementale
pour l’auberge Heliconias.
économique et culturelle, etc.).
connaissance de la région, de lʹhistorique agricole et agroforestière, de
lʹhistorique de la création de lʹaire protégée, des types de forêts et des
ressources naturelles uniques présentes dans cette aire protégée, etc.
Le tableau 1, retrouvé à la page suivante, a été remis à Plan Nagua et à l’Agence
canadienne de développement international (ACDI) en début de mandat. Les
informations contenues dans ce tableau intitulé Planification des activités et
des résultats visés, résume de manière plus détaillée les objectifs que je m’étais
fixés en collaboration avec le partenaire.
Le tableau 2, Rapport d’activités cumulatif, représente quant à lui les activités
réalisées et les objectifs atteints.
Si l’on effectue la comparaison des informations retrouvées dans les deux
rapports, on réalise facilement que la grande majorité des objectifs visés et des
activités à réaliser ont été atteints.
8
Tableau 1. Planification des activités et des résultats visés
Nom du stage : Période visée:
Programme Stages internationaux pour les jeunes
Stagiaire : Gitane St‐Georges Du 19 juin au
Nom du stage: Conseillère en éducation environnementale 17 novembre 2005
Lieu: Bijagua de Upala, Costa Rica
Partenaires d’exécution
Au Canada À l’étranger
ABIPA (Asociación Bijagüeña de Productores
Agrícolas)
Contexte général dans lequel le stage est mis en œuvre
Le Costa Rica mise depuis plusieurs années sur le secteur de l’écotourisme afin de diversifier son
économie et de préserver ses innombrables richesses naturelles et son incroyable biodiversité.
L’écotourisme est en plein essor au Costa Rica depuis le début des années 1980, et offre d’énormes
possibilités de développement, particulièrement dans les petites communautés rurales. Les
projets écotouristiques contribuent non seulement au développement socio‐économique de ces
communautés, mais également à la conservation de l’environnement et des nombreuses richesses
naturelles présentes dans leur milieu.
En 1986, l’Institut de développement agraire a légué à un groupe d’agriculteurs de Bijagua le
terrain qui constitue aujourd’hui la réserve naturelle de 180 ha appartenant à ABIPA. Situé dans
la communauté rurale de Bijagua, ABIPA (Asociación Bijagüeña de Productores Agrícolas), un
organisme à but non lucratif, a initié en 1992 le projet de l’auberge Las Heliconias dans l’objectif
d’améliorer la qualité de vie des membres de la communauté. Ainsi, les membres de cette
organisation on opté pour le développement d’un projet de tourisme rural communautaire, dans
lequel la plupart des gens qui y travaillent proviennent de la communauté. Ce projet
écotouristique a été initié il y a quelques années grâce à l’appui financier de différents organismes
de préservation de la nature. Au cours des dernières années, différentes infrastructures et
différents services ont vu le jour afin de satisfaire les besoins de la clientèle.
Bien que le site comprenne les infrastructures nécessaires au logement et à la restauration, ainsi
que les services de quelques guides naturalistes, beaucoup de choses restent à développer afin de
pouvoir offrir une gamme variée d’activités et d’infrastructures aux différents groupes‐cibles de
visiteurs (touristes de l’étranger, groupes scolaires internationaux et locaux, familles locales, etc.).
Ainsi, il semble primordial, pour les membres d’ABIPA, de développer un programme
d’éducation environnementale qui sera utilisé dans un cadre parascolaire afin de développer les
capacités et les connaissances des jeunes du primaire (6 à 13 ans) au niveau de l’environnement
et de la biodiversité du pays. Les différentes activités planifiées dans le cadre de mon stage seront
donc en lien direct avec ce désir de développer les activités et les infrastructures reliées à
l’éducation environnementale.
9
But # 1 Budget
Développer, mettre à jour et rendre plus attrayants différents outils 500 $ (pour les deux
d’interprétation, d’éducation et d’animation sur la nature et objectifs)
l’environnement.
TABLEAU DES RESULTATS
Niveau des résultats
Activités Pendant le stage A la fin du stage Après le stage (impacts)
(extrants) (effets)
• Visite du site, • Une dizaine de Le site du projet • Augmentation de la
observations des panneaux Las Heliconias est publicité par le
infrastructures, constats et d’interprétation plus complet, plus bouche à oreille.
recommandations. fabriqués et attrayant, et offre
• Travail de recherche et de installés dans un une plus grande • Promotion des
documentation. sentier autoguidé). diversité nouvelles activités
• Visite d’autres sites d’infrastructures et offerte…
écotouristiques similaires. • Un guide (pour la d’activités pour les
• Construction et visite autoguidée) différents groupes • …ce qui se traduit
installation de panneaux disponible en 3 cibles de visiteurs. par une
d’interprétation. langues (espagnol, augmentation de
• Élaboration d’activités. français et anglais). l’achalandage du
• Décoration de la salle site.
d’éducation • La salle
environnementale. environnementale
• Essais‐tests des est aménagée et
installations et activités décorée, et est
par différents groupes‐ prête à accueillir
cibles. les futures
• Organisation d’une infrastructures
journée‐visite pour d’éducation et
l’inauguration du d’interprétation
nouveau sentier balisé. environnementale.
• Une journée‐visite
est organisée dans
le sentier
Heliconias.
10
Indicateurs • Balisage complet • Augmentation • La population locale
d’un sentier du nombre des est davantage
thématique (Las activités et informée sur
Heliconias). infrastructures l’existence du site et
offertes aux des différentes
• Guide visiteurs. activités offertes.
d’informations
pour le visiteur • Augmentation de
pour la visite l’achalandage du
autoguidée (en 3 site.
langues).
• Augmentation de la
• Salle satisfaction des
environnementale clients par l’offre
décorée. d’activités possibles.
• Quelques
infrastructures et
ou activités
disponibles.
11
But # 2 Budget
Développer un programme d’éducation environnementale qui sera utilisé 500 $ (pour les deux
pour les étudiants de plusieurs écoles de la région de Bijagua. objectifs)
TABLEAU DES RESULTATS
Niveau des résultats
Activités Pendant le stage A la fin du stage Après le stage (impacts)
(extrants) (effets)
• Élaboration d’un plan de • Le programme • Plusieurs • Les étudiants de 2
travail et d’un calendrier d’éducation activités sont écoles primaires de
des activités. environnemen‐ prêtes à être Bijagua bénéficient
• Rencontre avec les tale est élaboré. utilisées. des activités prévues
différents intervenants du dans le programme
domaine de l’éducation • Les différents • Les différentes d’éducation
environnementale. thèmes (5‐6) et activités propres environnementale.
• Revue des différentes objectifs à aux autres
activités effectuées dans le aborder sont thèmes peuvent • ABIPA détient un
passé dans la région définis. être développées outil en main pour
(thèmes abordés, clientèle suite à ce qui a effectuer des
visée, etc.). • Un ou deux des été commencé. demandes de
• Élaboration du thèmes sont financement afin
programme d’éducation développés plus d’élargir son
environnementale en profondeur, programme
(objectifs généraux et incluant d’éducation
spécifiques, l’élaboration de environnementale à
méthodologie, plan des différentes un plus grand
activités, etc.). activités nombre d’écoles.
• Élaboration de quelques destinées aux
activités spécifiques à un groupes
ou deux thèmes en scolaires.
particulier.
Indicateurs • Le programme • Les membres • Les étudiants des 2
d’éducation d’ABIPA écoles de Bijagua
environnemen‐ détiennent un bénéficient des
tale est programme activités prévues au
développé et d’éducation calendrier.
prêt à être utilisé. environnemen‐
tale, et peuvent
• Quelques continuer à
activités sur des développer les
thèmes précis différentes
sont développées activités et
et prêtes à être infrastructures
utilisées. nécessaires.
12
Bénéficiaires • ABIPA • ABIPA • ABIPA
• Auberge • Auberge • Auberge Heliconias
Heliconias Heliconias
• Les étudiants de
plusieurs écoles de
la région de Bijagua.
• La communauté de
Bijagua en général.
•Visiteurs divers
(pour les nouvelles
infrastructures et
activités
disponibles).
Hypothèses et risques (‐) Manque de temps, de ressources matérielles, financières et humaines.
(‐) Supervision et encadrement inadéquats.
(‐) Difficulté à trouver de l’information, etc.
(+) Entraide, travail d’équipe, etc.
13
Tableau 2. Rapport d’activités cumulatif
Activités réalisées et résultats atteints
14
Rédaction du programme préliminaire Un programme préliminaire Ce programme devrait faire
d’éducation environnementale. d’éducation environnementale l’objet de bonification dans
est maintenant disponible le futur afin de le rendre
pour l’auberge. plus concret et utilisable, et
aussi pour l’adapter aux
Dans ce programme, on besoins, ambitions et
retrouve entre autres les contraintes de l’auberge
motivations de Heliconias à se Heliconias.
doter d’un programme
d’éducation
environnementale, les grandes
étapes à suivre pour mettre
sur pied un bon et efficace
programme d’éducation
environnementale, les buts et
objectifs du programme, les
grands thèmes à aborder, une
suggestion d’activités à
réaliser, etc.
Confection d’un jeu géant de serpents et Jeu de serpents et échelles J’aurais bien aimé tester mon
échelles sur l’environnement. comprenant 96 questions en jeu avec un groupe
espagnol sur différents thèmes d’étudiants mais j’ai
liés à l’environnement et sa malheureusement manqué
préservation (préservation de de temps pour réaliser cette
la biodiversité, des cours d’eau activité.
et des sols, changements
climatiques, etc.).
Ce jeu pourra être utilisé dans
le cadre de différentes activités
avec des groupes d’étudiants
ou autres.
Ce jeu s’adresse à des
personnes de tous âges.
15
Peinture d’une murale thématique sur la Le bar est décoré de manière à
nature pour décorer le bar de l’auberge. le rendre beaucoup plus
attrayant.
Organisation et réalisation d’une journée Journée d’activités impliquant
d’activités avec un groupe de jeunes de une quinzaine de jeunes.
5ème et 6ème année de l’école primaire d’El
Jardin. Promenade dans les sentiers et
interprétation de la nature.
Dîner.
Réalisation d’une murale
thématique sur la nature,
peinture à l’huile sur toile
géante.
Écriture d’une pièce de théâtre sur La pièce de théâtre a été écrite, La pièce de théâtre n’a
l’environnement qui sera jouée par des mais le départ de mon finalement pas été jouée par
étudiants du collège dans le cadre de la partenaire de travail pour un les élèves…
semaine culturelle de Bijagua fêtée à la travail dans une ville éloignée
mi‐octobre. a ralenti le processus. Puis, Après quelques rencontres
suite à la décision de ne pas où seulement 2 ou 3
continuer à mettre d’efforts étudiants sur 8 se
dans ce projet, nous avons présentaient, j’ai pris la
arrêté d’écrire la pièce. Il décision de ne pas continuer
manque donc le texte de deux ce projet. Les élèves
scènes. manquaient vraiment de
motivation et étaient plus ou
moins sérieux. De plus, ils
étaient pour la plupart en
semaine d’examens la
semaine où la pièce de
théâtre aurait été
présentée… et manquaient
de temps pour assister aux
répétitions.
16
Confection des décors pour la pièce de Confection d’une murale Ce décor n’a pas servi
théâtre. décorative qui servira de toile puisque la représentation n’a
de fond pour la pièce de pas eu lieu, mais a été utilisé
théâtre. comme décoration dans la
salle d’éducation
environnementale. Elle
pourrait servir dans le futur
si le projet de pièce de
théâtre est repris.
Peinture d’une murale thématique sur La peinture du restaurant lui
l’environnement sur le mur principal du redonne une allure beaucoup
restaurant de l’auberge. plus attrayante et a un impact
significatif sur la perception
des gens par rapport à la
qualité de l’auberge.
Activités diverses (élaboration de
différents panneaux, peinture de certaines
infrastructures dans la salle
environnementale, etc.)
17
PARTIE III. Analyse des aspects environnementaux,
socioculturels et économiques de la région où s’est
déroulé le stage
3.1 Situation géographique
La communauté rurale de Bijagua se trouve dans la partie nord du Costa Rica,
entre la route de Cañas et d’Upala. Elle fait partie de la province d’Alajuela, et
du Canton de Upala. La superficie totale du district de Bijagua, qui comprend
la communauté de Bijagua de même que de plusieurs petites communautés, est
de 20 000 hectares. Son altitude par rapport au niveau de la mer varie entre 80
et 2019 mètres, cette dernière altitude représentant le sommet du volcan
Miravalles (Gonzalez, 2002). Le centre du village de Bijagua se situe quant à lui
à 430 m. d’altitude.
3.2 Climat
microclimat dû à sa situation géographique près d’une chaîne de montagne où
s’accumulent davantage les formations nuageuses (à moins de 30 km de
Bijagua, le climat est beaucoup plus chaud et sec).
De plus, la région est à la convergence de deux systèmes de précipitations, celui
provenant de la mer des Caraïbes et celui provenant du Pacifique, ce qui
emmène beaucoup plus de précipitations dans cette région que dans les
localités avoisinantes. Les précipitations annuelles sont de l’ordre de 3900 mm,
et la température moyenne se situe autour de 23,5°C, avec un maximum
pouvant atteindre 28°C et un minimum de 17°C (ICE, 1995 ; dans Morales et
Bors, 2005). Les précipitations maximales sont observées en juin, juillet et
octobre, alors qu’elles peuvent atteindre jusqu’à 500 mm mensuellement.
18
Selon la classification de Köppen‐Geiger, le climat de cette zone est qualifié de
pluvieux tempéré avec périodes sèches (Morales et Bors, 2005). D’autre part,
selon la classification de Thornwaite, la région de Bijagua se situe entre un
climat très humide (caractéristique des systèmes montagneux et volcaniques) et
un climat humide propre à la zone nord qui est moins humide sur le versant du
Pacifique.
3.3 Types de sols
La plupart des sols retrouvés dans la région de Bijagua sont des sols
appartenant à l’ordre des Inceptisols, et sont la grande majorité d’origine
volcanique (Morales et Bors, 2005). En général, ces sols sont caractérisés par
riches en matière organique et possèdent une grande capacité fixatrice de
calcium, magnésium, potassium, zinc et fer.
Ces sols sont tout désignés pour la culture de fèves, maïs, riz et herbes de
climatiques et aux précipitations (Morales et Bors, 2005).
3.4 Types de forêts
Les forêts de la région ont grandement été altérées au cours des dernières
décennies, notamment en raison de la pression démographique et économique
pour des activités de récolte forestière ou de production agricole.
Dans la région de Bijagua, on retrouve 3 principaux types de forêts (ou zones de
vie) : la forêt tropicale humide, la forêt tropicale très humide et la forêt tropicale
humide de transition avec la forêt de pré‐montagne (Morales et Bors, 2005).
19
3.4.1 La forêt tropicale humide
plusieurs étages de végétation.
Figure 4. Image typique de la forêt
tropicale humide
Elle possède des arbres de grande taille (40 à 50 mètres de hauteur), de cimes
larges et étendues, mais de faible diamètre (moins de 100 cm de diamètre).
Certains de ces arbres possèdent des contreforts, et l’on retrouve une abondance
d’épiphytes et de lianes ligneuses sur la cime des arbres formant la canopée.
3.4.2 La forêt tropicale très humide
Ce type de forêt est essentiellement sempervirent, mais peut contenir quelques
espèces caduques. Il comporte également plusieurs étages de végétation et les
arbres de l’étage supérieur peuvent atteindre 45 à 55 mètres de hauteur. La
strate arbustive est caractérisée par la présence importante de palmiers nains et
d’herbes géantes.
3.4.3 La forêt tropicale humide de transition avec la forêt de pré‐montagne
Cette forêt est de type semi‐caducifolié saisonnier et est de hauteur moyenne.
de larges cimes souvent plates ou en forme de parapluie. Les plantes qui
recouvrent le sol et les épiphytes sont rares. Par contre, on retrouve des lianes
ligneuses en abondance dans ce type de forêt.
20
3.5 Aspects socioculturels
3.5.1 Données démographiques
Le district de Bijagua s’étend sur une superficie de 179 km², et détenait en 2000
une densité de population de 22,6 hab./km². D’autre part, l’accroissement de la
population s’est effectué au rythme de 2 à 3 % par année entre les années 1984
et 2000, ce qui se rapproche sensiblement des valeurs de l’accroissement au
niveau national (Morales et Bors, 2005).
La communauté de Bijagua comptait 4042 âmes en 2000, ce qui représente
environ 11% de la population totale du Canton de Upala, qui est de 37 679
habitants (Instituto Nacional de Estadística y Censo, 2000; dans Gonzalez, 2002).
Comme la majorité des communautés rurales des pays en développement, la
grande majorité de la population de Bijagua est jeune. En fait, les moins de 20
ans représentent 45% de la population totale, les 20‐49 ans représentent 39% de
la population totale, et finalement les 50 ans et plus représentent 16% (Instituto
Nacional de Estadística y Censo, 2000; dans Gonzalez, 2002).
La population de Bijagua est assez homogène et très peu de résidents sont des
immigrants d’autres pays. La plupart des immigrants proviennent donc des
cantons voisins, et le peu d’étrangers venus s’installer dans la région
proviennent principalement du Nicaragua, situé à moins de deux heures de
route de Bijagua.
3.5.2 Exode et migration
La région de Bijagua a commencé à être peuplée au début des années 1930, par
des citadins fuyant la misère, la pauvreté et la famine qui régnaient dans la
capitale du pays (San José), en quête de terres à défricher et à cultiver.
21
La croissance de la population du district de Bijagua est modérée, malgré le
taux de natalité élevé caractéristique des populations rurales d’Amérique latine.
Ceci s’explique par l’exode de la population, principalement des jeunes à la
recherche de travail ou de programmes d’études qui ne sont pas offerts dans la
région. Selon plusieurs villageois, les jeunes partent de la région pour étudier
ou pour travailler et ne reviennent rarement dans la région, faute de travail
disponible.
Selon ces mêmes personnes, il semble donc primordial d’augmenter et de
diversifier les activités productives de la région, afin de favoriser la rétention
des jeunes dans la région. Comme certains me l’ont mentionné, « l’agriculture,
c’est un travail très dur et ça n’intéresse pas beaucoup les jeunes. Il faut développer
autre chose, le tourisme, par exemple ».
3.6 Aspects économiques
3.6.1 Constats socioéconomiques
La crise agraire, qui a affecté le pays au cours des dernières années, n’a pas
épargné cette région du Costa Rica. Celle‐ci a eu des répercussions sur la
région, entre autres en rendant difficile la vente des produits agricoles et en
réduisant les possibilités de se dédier à ses activités dites « primaires », qui sont
(Morales et Bors, 2005).
Ainsi, plusieurs personnes ont décidé depuis quelques années d’opter pour des
activités économiques plus « sûres », soient l’élevage du bétail pour la
production de lait, ou encore des activités à caractère touristique.
22
Le tourisme, principalement l’écotourisme et le tourisme rural communautaire,
constituent une belle opportunité pour les communautés de cette région,
incluant celle de Bijagua, et l’on assiste depuis quelques années à l’émergence
de quelques initiatives dans ce domaine d’activités. En effet, celui‐ci offre de
grandes possibilités en raison de la beauté des paysages, de la présence de
etc.), ainsi que pour sa proximité avec un aéroport d’où transigent de plus en
plus de touristes.
Figures 5 et 6 (à gauche). Deux merveilles observées du haut de la montagne, sur le site
de l’auberge Heliconias : le volcan Miravalles et le lac Nicaragua
Figure 7 (à droite). Rio Celeste : des chutes d’une beauté à en couper le souffle, des eaux
thermales apaisantes et la présence d’autres phénomènes surprenants liés à l’activité
volcanique… Un incontournable à visiter situé dans le Parc National Tenorio
Ainsi, la région qui, il y a à peine 10 ans était pratiquement inconnue des
touristes, commence à se frayer une place de choix dans les circuits touristiques
23
« parallèles », c’est‐à‐dire pour les touristes en quête d’endroits magnifiques,
touristiquement, comme c’est malheureusement trop souvent le cas au Costa
Rica.
Je crois que le tourisme, de la façon dont il semble se développer dans cette
région, c’est‐à‐dire à petite échelle, en faisant participer les communautés de
manière à ce que les bénéfices soient réinvestis dans la population, et surtout
dans des projets durables, c’est‐à‐dire qui profitent aux générations actuelles
mais qui le seront également pour les générations futures, est garant de succès.
Je suis toujours étonnée de voir que le Costa Rica se targue souvent d’être le
paradis de la conservation de la biodiversité, et que plusieurs initiatives
touristiques à grande échelle détruisent complètement des habitats (mangroves,
entre autres), et ne tiennent pas compte des populations locales établies depuis
des centaines d’années. Je suis vraiment désolée de voir à quel point les intérêts
étrangers envahissent le pays avec leurs millions de dollars d’investissement,
prenant toute la place et écrasant toute petite initiative locale qui pourrait avoir
envie d’émerger au sein des communautés locales.
Je souhaite donc à Bijagua de profiter des immenses possibilités qui s’offrent à
communauté, détruire les petits projets en cours et réacheminer les profits à
l’extérieur de la communauté, à l’extérieur du pays…
3.6.2 Taux de participation à l’activité économique
À l’an 2000, le taux de participation à l’activité économique était de 70,4% pour
les hommes et de 12,6% pour les femmes (ce taux est calculé pour les personnes
24
de 12 ans et plus, en relation avec la population économiquement active) (INEC.
Censo de Población 2000; dans Morales et Bors, 2005).
Ceci s’explique par le fait que la plupart des emplois dans la région sont de type
agricole et que la main d’œuvre dans ce domaine est essentiellement masculine.
Dans les régions rurales du Costa Rica, les femmes sont majoritairement
occupées à des tâches domestiques, qui ne sont pas comptabilisées comme des
activités économiques dites « productives ». Cependant, cette tendance semble
peu à peu changer depuis quelques années à Bijagua, puisque de plus en plus
de femmes s’insèrent dans la « force de travail », notamment en raison de
l’urbanisation de Bijagua. Ainsi, de plus en plus de femmes travaillent dans les
différents petits commerces, restaurants et organisations communautaires de la
région.
3.6.3 Principales activités économiques
Les habitants de Bijagua ont obtenu des revenus économiques depuis plusieurs
années à partir d’activités productives telles que l’agriculture et l’élevage du
bétail. À partir de 1990, se sont incorporées deux activités supplémentaires
dans la région: la culture du café et des noix de macadam, ces dernières
semblant fort bien s’adapter au climat particulier de la région.
générés par des activités complémentaires, la vente de leurs produits de même
que certains services offerts de manière journalière, constituent les principales
composantes des revenus familiaux de la plupart des familles de Bijagua.
Cependant, de nos jours, un petit pourcentage des revenus familiaux provient
d’activités à caractère commercial telles que l’installation de petits sodas (casse‐
25
croûte), magasins, pulperias (dépanneur où l’on vend à peu près tout), ateliers,
et organismes en tourisme.
À cet égard, il existe quelques initiatives touristiques depuis quelques années
dans le village, dont le projet écotouristique Heliconias, une pisciculture de
tilapia, 2 mariposarios et un petit nombre de cabinas pouvant accueillir quelques
région du Costa Rica, une des seules à être très peu développée
touristiquement, semble vouée à un avenir très prometteur. La région accueille
un nombre sans cesse grandissant de voyageurs qui transigent directement par
l’aéroport de Liberia, située à moins d’une heure de Bijagua. De plus, j’ai eu
connaissance de quelques initiatives étrangères qui risquent d’être développées
au cours des prochaines années dans la région de Bijagua, notamment un hôtel
et un restaurant haut de gamme.
Activités agricoles
Selon un recensement de 2000, 59% de la population du district travaille dans le
secteur primaire (Morales y Bors, 2005).
Les activités agricoles les plus importantes au niveau socio‐économique sont les
cultures traditionnelles telles que le café (celui‐ci ne figure cependant pas parmi
les principales productions de la région), de même que les cultures non
traditionnelles telles que la noix de macadam, l’ananas et l’orange. Ces cultures
sont pratiquées sur de grandes superficies, et très rarement associées à d’autres
productions.
En ce qui concerne les agrumes (oranges et mandarines en particulier),
plusieurs personnes m’ont mentionné que le marché est peu développé au
26
niveau de ces produits, que l’on retrouve en abondance sur le territoire. Ainsi,
la majorité des fruits ne peuvent être consommés par la population locale ou
être vendus sur les marchés locaux ou régionaux, ce qui cause des pertes
énormes et des tonnes de fruits pourrissent au sol. De nombreuses personnes
m’ont mentionné qu’il y aurait une possibilité incroyable de développer une
petite entreprise qui pourrait transformer ces fruits en jus ou autres produits de
consommation (gelées, bonbons, etc.). Il ne resterait qu’à trouver du
financement pour démarrer un projet de la sorte…
Activités traditionnelles agricoles à petite échelle
pour leur autoconsommation, donc à petite échelle. C’est notamment le cas de
la tomate, le yuca, le maïs, le piment (chile dulce), le concombre, le tiquizque et la
vainica. Cependant, ces cultures traditionnelles sont de moins en moins
pratiquées en raison de l’augmentation de la production de cultures non
traditionnelles (noix de macadam, ananas et orange), ainsi qu’en raison de
l’impossibilité de trouver des prix justes sur les marchés pour ces produits,
lorsqu’il y a des surplus non consommés par la famille (Morales y Bors, 2005).
Élevage de bétail pour la production de lait
Plusieurs paysans possèdent de petits troupeaux de vaches laitières qui
village. Celle‐ci confectionne différents types de fromages qui sont vendus à un
acheteur fiable : la fromagerie Monteverde. Celle‐ci est déjà bien établie au Costa
Rica et assure à la fromagerie de Bijagua l’achat de ses produits à grande
échelle.
27
Agroforesterie
À ma grande surprise, très peu d’agroforesterie est pratiquée dans la région où
j’ai réalisé mon stage. Les gens vivent principalement de l’élevage du bétail
pour des fins de production laitière, et ces élevages extensifs sont pratiqués
situés à flancs de montagne.
Mon projet s’effectuait dans la région la plus déboisée du Costa Rica, région
qui, il n’y a pas si longtemps, était recouverte de forêt tropicale humide et de
forêt pluvieuse. Maintenant, le territoire est morcelé, et il ne reste que des
petites parcelles de forêts dispersées dans les endroits difficilement accessibles.
Quelques rares paysans pratiquent l’agroforesterie, et bien souvent ce n’est que
pour la consommation et l’utilisation personnelle des produits et services. La
production se fait dans la grande majorité des cas au niveau familial, et dû au
caractère traditionnel, se compose d’une variété de produits tels que les espèces
fruitières, les tubercules, les plantes médicinales et ornementales, etc. Ces
produits sont souvent combinés à l’élevage de quelques ovins et bovins, ces
derniers étant particulièrement prisés pour la production de lait qui est en
partie consommé et en partie vendu à la fromagerie du village.
Ceux qui cultivent sur de plus grandes superficies vendent généralement leurs
produits au niveau local, puisqu’il est difficile d’acheminer les produits sur les
marchés éloignés en raison de l’éloignement et du mauvais état des routes et
aussi d’avoir une rétribution adéquate pour la vente de ces produits.
Vous trouverez plus de détail sur les projets agroforestiers visités dans la
section IV.
28
Aquaculture
Il existe dans la région quelques projets d’élevage de tilapia, un poisson à chair
blanche très apprécié au pays. Les revenus de ces projets proviennent de
l’activité touristique de pêche au tilapia, des restaurants qui servent ce poisson,
ainsi que de la mise en marché des produits à des marchands ou à des
particuliers.
Activités forestières
Dans le district, on peut observer deux types d’activités forestières : les activités
légales et les activités illégales. Les pratiques légales consistent à obtenir une
série de permis du gouvernement qui autorisent l’approvisionnement en bois
dans des endroits destinés à des activités agricoles, soit les terrains privés des
agriculteurs qui détiennent des volumes de bois. Il semble que la récolte de
bois ait substantiellement diminué au cours des dernières années, puisque les
superficies attribuées sont passées de 2000 hectares en 2003 à 120 hectares en
prise de conscience accrue de la population face à l’importance de la
conservation de l’environnement et des ressources naturelles.
Cependant, il semble que les pratiques de coupe illégales aient augmenté de
manière importante au cours des dernières années. Seulement en 2005, 30
dénonciations de coupes de bois illicite ont été effectuées dans le district, dont
11 ont été réalisées sur le territoire de Bijagua (Morales y Bors, 2005).
Activités touristiques
Le tourisme commence à peine à se développer dans la région, mais il semble
voué à un bel avenir. Le tourisme « écologique », ou écotourisme, ainsi que les
29
dynamiser l’économie de la région et créer des emplois intéressants et
stimulants pour les jeunes, tout en favorisant la préservation de
l’environnement.
Pour le moment, les services et commodités offerts aux tourismes sont assez
restreints, et devront être améliorés et augmentés dans les années à venir, si l’on
désire créer une industrie touristique durable dans cette région.
Activités artisanales
La communauté compte sur de multiples petites entreprises, pour la plupart
familiales, qui produisent et vendent de l’artisanat, que ce soit des objets
sculptés en bois, des toiles à l’acrylique, des peintures sur bois ou encore des
t‐shirts peints aux couleurs du Costa Rica. Cependant, je crois qu’un énorme
effort doit être réalisé de la part de ces artisans, s’ils désirent un jour vivre
complètement de leur art.
qui est très restreinte et plus ou moins adaptée aux goûts et besoins de la
clientèle. Deuxièmement, ils doivent améliorer leur visibilité en augmentant la
publicité et les points de vente où l’on peut se procurer leurs produits. Pour
aucune publicité ou façon de connaître leur existence autre que par le bouche à
oreille. Je crois qu’il est essentiel de signifier aux différents visiteurs étrangers
l’existence de ces artisans par l’installation de panneaux sur leurs maisons et
dans le village. Finalement, je suis convaincue que de regrouper les artisans en
association et de leur fournir un local pour exposer et vendre leurs produits
pourrait être une manière efficace de faire de la publicité, de s’encourager
30
mutuellement et de dynamiser ce secteur d’activités, qui est relativement
stagnant depuis quelques années.
Commerce
Les commerces se situent en grande majorité dans le « centre urbain » de
Bijagua, qui est en fait la rue principale et une rue secondaire, celle qui se rend à
l’auberge Heliconias. On retrouve dans se secteur d’activités des commerces de
vêtements, des supermarchés, des bazars, etc. Au niveau de la restauration, on
retrouve également quelques restaurants, sodas (petits casse‐croûte familiaux) et
bars.
31
PARTIE IV. Activités reliées à l’agroforesterie
realisées dans le cadre de mon stage
Il est évident que les objectifs principaux de mon stage avec l’ACDI étaient
environnementale. Cependant, afin de satisfaire aux exigences du cours Stage
en agroforesterie I, j’ai réalisé quelques visites de projets agroforestiers, lu sur le
sujet et discuté avec les paysans locaux, afin de mieux connaître la place
qu’occupe l’agroforesterie au sein de la communauté de Bijagua.
4.1 Visite de quelques fermes agroforestières
Dans le cadre de mes temps libres, j’ai eu l’occasion de visiter quelques fermes
agroforestières, afin d’en apprendre davantage sur les types de pratiques
agroforestières adoptées dans la communauté, sur les espèces utilisées, de
même que sur les contraintes liées à la pratique de l’agroforesterie dans la
région.
À mon arrivée dans le village, j’ai tout de suite été surprise de constater que la
grande majorité des terres déboisées pour la pratique de l’agriculture se situent
à flanc de montagne, et que très peu d’arbres font partie de ce paysage agricole.
Ce sont plutôt des champs à perte de vue où l’on peut observer des
monocultures d’ananas, de canne à sucre ou encore de fourrage pour le bétail.
Ainsi, malgré le fait que plusieurs considèrent le Costa Rica comme l’un des
pays où l’on peut rencontrer le plus de pratiques agroforestières, j’ai été très
déçue de constater que dans la région immédiate de mon lieu de stage, très peu
de gens pratiquaient l’agroforesterie. En fait, j’ai pu visiter quelques petits
projets isolés, mais en général je dois avouer que les gens pratiquent la grande
32
majorité du temps de l’élevage extensif de bétail pour fins de production
laitière. Quelques petits paysans ont adopté des pratiques telles que des haies
vives, des jardins de case, des pratiques agrosylvopastorales, mais ce sont
réellement des cas isolés.
4.1.2 Systèmes agroforestiers visités
Les principaux et rares systèmes agroforestiers que j’ai eu la chance de visiter
dans mon village et dans la région immédiate sont les suivants :
Jardin de case
À mon grand étonnement, bien peu de gens demeurant dans mon village
détenaient des jardins, et encore moins des jardins de case. Cela s’explique par
le fait qu’une faible proportion des gens de Bijagua possède des terres, la
plupart des gens habitant dans le village, à proximité les uns des autres.
Les gens qui ont des jardins de case cultivent principalement des arbres fruitiers
(orange, banane, plantain, mandarine, goyave, papaye, avocat, tomate, etc.), des
légumes (piments doux et piments Jalapeño, frijoles, yuca, courges, maïs etc.) des
plantes
ornementales, des
qu’ils associent
souvent avec
laitières, etc.
Figure 8. Exemple typique d’un jardin de case
33
Haies vives
La plupart des haies vives rencontrées dans cette région (et pratiquement
partout au Costa Rica) sont constituées de branches d’arbres de différentes
espèces que l’on plante, seuls ou en alternance avec des arbres fruitiers tels que
l’oranger ou le goyavier, ou avec
relient les arbres entre eux, ce qui
efficace.
Figure 9. Exemple typique d’une haie vive
Systèmes agrosylvopastoraux
espèces de pins, des eucalyptus, etc.
Figure 10. Exemple d’un système
agrosylvopastoral
Autres projets agroforestiers visités
Dans le cadre de mon stage, j’ai également eu la chance de visiter quelques
autres systèmes agroforestiers situés dans la région de Turrialba, sur des terres
34
diverses espèces d’arbres et d’arbustes en association : eucalyptus, banane et
café ; eucalyptus et café ; eucalyptus et noix de macadam, etc.
4.2 Visite du CATIE et de son jardin botanique
Durant mon stage, j’ai eu l’occasion de visiter le CATIE et d’en apprendre
davantage sur son fonctionnement et sur quelques projets en cours. J’ai
Marie‐Ève Landry, qui travaille pour le CATIE) à quelques activités organisées
dans le cadre du Forum mondial du Réseau international des forêts modèles.
Cet évènement d’envergure réunissait des gens provenant des 4 coins du
monde et représentant 17 forêts modèles. Ce fut l’occasion pour moi de me
familiariser avec plusieurs projets dont je ne connaissais pas l’existence, d’en
apprendre sur les grands enjeux et défis auxquels devront faire face les forêts
modèles du monde entier dans les années à venir, et finalement de créer des
proposées, j’ai assisté à la présentation finale du Forum, qui était en fait une
plénière sur l’analyse et les observations de différents participants quant au
déroulement des activités de la semaine et des conclusions ressorties.
De plus, j’ai eu la chance d’effectuer une visite guidée du jardin botanique du
CATIE, qui regroupe sur une petite superficie 4400 variétés génétiques
représentant 280 espèces, du Costa Rica et de partout dans le monde. J’ai eu la
notamment dans les projets de reboisement et d’agroforesterie, de me
familiariser avec l’identification de certaines espèces et sur leur utilisation
ancestrale et actuelle. Ce fut réellement enrichissant pour moi, de pouvoir
identifier et apprendre sur des espèces végétales que je pouvais apercevoir dans
mon quotidien depuis des mois, sans toutefois jamais ne les connaître…
35
PARTIE V. Appréciation générale du stage et
recommandations
Les objectifs de mon stage avec l’ACDI étaient davantage axés sur l’acquisition
d’une expérience de travail à l’étranger dans le domaine de l’éducation relative
à l’environnement. Cependant, dans le cadre de ce stage, j’ai eu l’opportunité
de bénéficier de beaucoup de liberté et d’autonomie, ce qui m’a permis de
apprentissage et à mon expérience dans le domaine de l’agroforesterie.
Bien que l’agroforesterie ne soit pas très développée dans la région où je vivais,
je crois qu’elle représente un bon potentiel et que certaines pratiques
agroforestières pourraient, si adoptées par les paysans, avoir des répercussions
stabiliser les sols dans les terrains en pente, mais aussi pour stabiliser les berges
le long des cours d’eau et offrir une protection accrue contre l’érosion et la
pollution des cours d’eau par les polluants agricoles.
J’ai fait part de ce constat à mon superviseur, en lui mentionnant qu’il pourrait
être très intéressant dans les années à venir, par l’intermédiaire du programme
d’éducation environnementale, de développer des activités de formation et de
intéressée par le sujet.
Aussi, l’auberge Heliconias dispose de plusieurs terrains agricoles qui ne
servent pas actuellement et qui pourraient être utilisés pour élaborer une ferme
de démonstration de pratiques agroforestières. Celle‐ci pourrait faire l’objet de
visites des agriculteurs, des étudiants, de la population locale et des touristes
nationaux ou étrangers désireux d’en apprendre davantage sur le sujet. Ceci,
36
j’en suis convaincue pourrait avoir des répercussions positives sur l’adoption
de nouvelles pratiques agroforestières.
Je suis persuadée que l’agroforesterie est peu présente dans ce village non pas
par manque d’intérêt des paysans, mais plutôt par manque de connaissances
vis‐à‐vis du sujet.
Pour conclure, je très satisfaite de mon stage, qui en plus de m’avoir fournit de
forêt tropicale et les innombrables espèces végétales qui la composent, m’a
également énormément appris au niveau personnel.
J’ai eu la chance d’habiter dans une famille locale, de vivre avec eux leur
quotidien et de partager leurs joies et leurs peines. J’ai aussi eu la chance de
côtoyer certains voisins, collègues de travail et amis, qui m’ont énormément
appris sur leur culture, leurs visions du développement et des projets de
conservation et d’écotourisme, leurs perceptions de l’avenir des jeunes en
région, etc. Ceux‐ci m’ont également très touché par leur simplicité, leur
générosité et leur joie de vivre contagieuse.
Pour tout cela, je crois sincèrement que ce stage m’a grandit…
37
Références bibliographiques
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