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2 Catabolisme - Atrophie 22
cytologie pathologiques 6 III.2 Troubles des métabolismes particuliers 22
III.2.1 Les troubles impliquent une substance normale-
I.1 La notion de lésion 6 ment peu visible ou absente 22
I.1.1 Lésion : 6 III.2.2 Surcharges et infiltrations graisseuses 23
I.1.2 Lésion élémentaire: 6 III.2.3 Surcharges et infiltrations glucidiques 23
I.1.3 Ensemble lésionnel 6 III.2.4 Surcharges et infiltrations protidiques 26
I.1.4 Processus lésionnel 6 III.2.5 Surcharges et infiltrations pigmentaires 27
I.2 Utilité de l'anatomie pathologique : sa place en méde- III.2.6 Métaux 27
cine. 6
I.2.1 Sur le plan pratique 6 IV .Pathologie des espaces intercellulaires
I.2.2 Sur le plan plus théorique 7 29
I.3 Matériel de travail de l'anatomopathologiste 7
IV.1 Définition 29
I.3.1 L'examen macroscopique 7
I.3.2 L'examen microscopique 8 IV.2 Collagène 29
IV.2.1 Collagène normal 29
I.4 Les modalités de l'examen microscopique (histopa-
IV.2.2 Synthèse 29
thologie) 9
IV.2.3 Scléroses 30
I.4.1 But et techniques générales 9
IV.2.4 Raréfaction des fibres collagènes 31
I.4.2 Modalités dans le temps 10
I.4.3 Précautions 10 IV.3 Hyaline et fibrinoïde 31
I.4.4 Coût d'un examen histopathologique 11 IV.3.1 Généralités 31
I.5 Cytopathologie 12 IV.3.2 Microscopie 31
IV.3.3 Biochimie 31
I.5.1 Intérêt : 12
IV.3.4 Topographie 31
I.5.2 Matériel de travail 12
IV.3.5 Origine 32
I.5.3 Techniques cytologiques 13
I.5.4 Coût d'un examen cytologique 13 IV.4 Modifications électives des fibres élastiques 32
IV.4.1 Elastoses 32
I.6 Division de l'anatomie pathologique 13
IV.4.2 Elastolyses 32
I.6.1 L'anatomie pathologique spéciale 14
I.6.2 L'anatomie pathologique générale 14 IV.5 5. Surcharges calcaires : calcifications 32
IV.5.1 Calcifications physiologiques 32
II .Lésions élémentaires de la cellule 15 IV.5.2 Sucharges calcaires pathologiques 33
IV.5.3 Aspect histologique 33
II.1 Généralités 15 IV.5.4 Evolution des calcifications 33
II.3 Nécrose 18
V .Les troubles circulatoires tissulaires 36
II.3.1 Généralités 18
II.3.2 Signes cytoplasmiques de nécrose 19
V.1 Oedème tissulaire 36
II.3.3 Signes nucléaires 19
V.1.1 Définition 36
II.4 Apoptose ou mort cellulaire programmée 20 V.1.2 Aspect macroscopique 36
II.5 Lésions élémentaires de la mitose 20 V.1.3 Aspect histopathologique 36
II.5.1 Généralités 20 V.1.4 Composition chimique 36
II.5.2 Anomalies quantitatives 20 V.1.5 physiopathologiques des oedemes 36
II.5.3 Anomalies qualitatives 21 V.1.6 Consequences des oedemes 37
V.2 La congestion tissulaire 37
III .Lésions élémentaires liées à des troubles V.2.1 Definition 37
métaboliques 22 V.2.2 Macroscopie 37
V.2.3 Histologie 37
III.1 Troubles du métabolisme cellulaire global. 22 V.2.4 Causes et mécanismes 37
III.1.1 Anabolisme - Hypertrophie 22 V.2.5 Exemples : 38
V.3 Les hémorragies 39 VII.2 Territoire de l’inflammation 55
V.3.1 Définition 39 VII.2.1 Description 55
V.3.2 Macroscopie 39 VII.2.2 Fonction 55
V.3.3 Microscopie 40 VII.3 Causes de l’inflammation aiguë 56
V.3.4 Causes 40
VII.3.1 Causes exogènes 56
V.3.5 Conséquences 41
VII.3.2 Causes endogènes 56
V.4 Les thromboses 41
VII.4 L’agression : cellules et médiateurs chimiques 56
V.4.1 Définition 41
VII.4.1 Cellules de la réaction inflammatoire 56
V.4.2 Siège 41
VII.4.2 Les médiateurs de l’inflammation 58
V.4.3 Mécanisme 41
V.4.4 Conditions 42 VII.5 Conclusion 61
V.4.5 Morphologie des thromboses 43
V.4.6 Conséquences 44 VIII .Les temps de l’inflammation aiguë 62
V.4.7 CIVD 45
VIII.1 Généralités 62
V.5 Les embolies 45
V.5.1 definition : 45 VIII.2 Phase vasculo-sanguine de l’inflammation aiguë
V.5.2 Nature des embols 45 62
V.5.3 Trajet des embols 46 VIII.2.1 Vasodilatation ou congestion active 62
V.5.4 5.4. Consequences 47 VIII.2.2 Exsudation ou oedème inflammatoire 62
V.6 L'ischémie 47 VIII.3 Phase cellulaire de l’inflammation aiguë 63
V.6.1 Definition : 47 VIII.3.1 Chimiotaxie - chimiotactisme 63
V.6.2 Causes 47 VIII.3.2 Margination 63
V.6.3 Consequences 48 VIII.3.3 Diapédèse 64
V.6.4 6.4. Facteurs conditionnant le retentissement de VIII.3.4 Phagocytose 64
l'ischemie 48 VIII.3.5 Le système des phagocytes mononucléés 66
V.7 Les infarctus 48 VIII.4 Conclusion 66
V.7.1 Definition : 48
V.7.2 Causes 48 IX .Evolution d’un foyer inflammatoire aigu =
V.7.3 Morphologie des infarctus d'organe 49 formes cliniques de l’inflammation aiguë 68
V.7.4 PathogEnie et histogEnEse 50
V.8 L'infarcissement hémorragique 50 IX.1 Facteurs évolutifs 68
V.8.1 Definition : 50 IX.1.1 Conditions locales 68
V.8.2 Causes : 51 IX.1.2 agent pathogEne. 68
V.8.3 Aspect : 51 IX.1.3 REactions gEnErales de l’organisme 68
IX.1.4 REactions humorales et hEmatologiques 68
V.9 L'apoplexie 51
IX.1.5 REactions immunitaires 68
V.9.1 Definition : 51
IX.2 Formes évolutives 69
IX.2.1 GuErison sans sEquelle 69
VI .Athérosclérose et athérome 52
IX.2.2 Les inflammation aiguës 69
VI.1 Généralités et définitions 52
X .Granulomes et inflammations spécifiques
VI.2 Etude anatomopathologique 52
72
VI.2.1 Lésions initiales 52
VI.2.2 Plaque athéroscléreuse 53 X.1 Généralités 72
VI.2.3 Evolution : 53
X.2 Granulome spécifique et non spécifique 72
VI.3 Siège des lésions. Localisation des plaques athéro-
X.2.1 DEfinition 72
scléreuses. 54
X.2.2 Causes 72
VI.4 Facteurs étiopathogéniques 54
X.3 Granulomes inflammatoires non spécifiques 72
VI.4.1 Etiologie : 54
VI.4.2 Pathogénie 54 X.4 Granulomes et inflammations spécifiques 73
X.4.1 DonnEes gEnErales 73
VII .La réaction inflammatoire 55 X.4.2 Principaux types de lEsions 73
X.5 Les granulomes à corps étrangers 74
VII.1 Définition 55 X.5.1 corps Etrangers inertes 74
X.5.2 corps Etrangers toxiques 74 XIII.3.1 Déficits combinés des lymphocytes T et B 88
X.6 Granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires 74 XIII.3.2 Déficits isolés des lymphocytes T 89
XIII.3.3 Déficits isolés des lymphocytes B 89
X.6.1 Description 74
XIII.3.4 Déficits du système monocyte-macrophage 89
X.6.2 MEcanisme de formation 75
XIII.3.5 Déficits du système du complément 90
X.6.3 Affection avec lEsions EpithElio-giganto-cellulai-
res 75 XIII.4 Déficits secondaires 90
X.7 Conclusion 75 XIII.4.1 Hypogammaglobulinémie 90
XIII.4.2 Imminté cellulaire 90
XI .Exemple d’inflammation granulomateuse XIII.4.3 SIDA 90
: la tuberculose 76
XIV .Réparation et sclérose 94
XI.1 Lésions histopathologiques élémentaires 76
XIV.1 Définition 94
XI.1.1 Granulome inflammatoire 76
XI.1.2 NEcrose casEeuse 77 XIV.2 Réparation d’une plaie cutanée 94
XI.1.3 Mise en Evidence de M. tuberculosis 78 XIV.2.1 Bourgeon charnu : tissu de granulation 94
XI.2 Evolution des lésions histopathologiques 78 XIV.2.2 L'épidermisation : 95
XIV.2.3 Remaniements ulterieurs : 95
XI.2.1 Phase exsudative : 78
XI.2.2 Phase cellulairE 78 XIV.3 Facteurs influençant les phénomènes de répara-
XI.2.3 Phase de rEparation fibrose cicatricielle 78 tion 95
1- La notion de lésion
L'étude des organes sains constitue l'objet de l'anatomie pathologique et de l'histolo-
gie. Au cours des maladies, la structure des cellules, des tissus et des organes se
modifie souvent : l'étude de ces modifications constitue l'anatomie pathologi-
que ("Pathology" des Anglo-saxons).
Cette modification pathologique, décelable par l'observation, constitue une "lésion":
c'est l'altération morphologique ou la transformation de la structure normale
des cellules, de l'architecture d'un tissu ou d'un organe, d'un ou de plusieurs
constituants d'un ou de plusieurs organes. L'anatomie pathologique consiste
donc à rechercher, classer et interpréter ces lésions, qui forment le "substratum
lésionnel" de certaines maladies.
En fait, toutes les maladies observées en clinique humaine n'ont pas un substratum
lésionnel décelable, du moins avec les moyens dont on dispose à un moment donné
(par exemple, certaines maladies ou psychoses). Cela ne signifie pas que ce subs-
tratum n'existe pas (on décrit ainsi dans plusieurs maladies neuropsychiatriques des
modifications des amines cérébrales et des neurotransmetteurs). On oppose sou-
vent les affections "fonctionnelles" (sans lésion anatomique connue) aux affections
"organiques", dont les lésions sont précisées et visibles : ces dernières deviennent
de plus en plus nombreuses.
Il est utile de préciser ici quelques définitions :
1.1 Lésion : Toute altération morphologique décelable par un quelconque moyen d'observation et
qui constitue la cause ou la conséquence d'un processus morbide (maladie).
1.2 Lésion élémentaire: Catégorie de lésion que l'on peut décrire en faisant l'analyse d'une image pathologi-
que ; elle dépend de l'organe et de l'étiologie, et n'est pas toujours connue
1.3 Ensemble lésionnel Résultat de l'association et de l'évolution des différentes lésions élémentaires, qui
réalise une image histologique permettant habituellement le diagnostic.
1.4 Processus lésionnel Evolution et enchaînement des lésions élémentaires au cours d'un processus patho-
logique.
2.1 Sur le plan pratique Elle permet le diagnostic de certaines maladies, confirmant ou infirmant le diagnos-
tic clinique. A la différence d'autres examens de laboratoire (biochimiques par exem-
ple), l'Anatomie Pathologique fournit une interprétation diagnostique, faisant
intervenir personnellement le pathologiste, et non simplement un chiffre, comme
c'est le cas pour les dosages (urée, etc...) ; c'est ainsi qu'elle est beaucoup plus pro-
che que la biochimie de la clinique, dont elle suit la même démarche d'esprit. Ceci
explique que l'interprétation diagnostique ne soit pas toujours facile ni forcément for-
La notion de lésion 6
melle.
Elle apprécie l'histo-pronostic des tumeurs : bénignité, malignité, grade de mali-
gnité, etc...
Elle précise le stade évolutif de la maladie (par exemple dans les néphrites par
ponction biopsique du rein)
Elle peut aussi guider la thérapeutique, en identifiant, par exemple, les tumeurs
radiosensibles ou radiorésistantes (ex: tumeurs médiastinales).
2.2 Sur le plan plus théorique La confrontation des lésions anatomo-pathologiques et des symptômes cliniques a
permis de décrire les maladies, de les classer (nosologie) : c'est la "méthode ana-
tomo-clinique". Ce type de classification est utilisé lorsque la cause n'est pas con-
nue (classification étiologique), ce qui reste malheureusement le cas pour
beaucoup d'affections.
3.1 L'examen macroscopique Il s’agit d’un examen direct à l’oeil nu. Plusieurs éventualités sont possibles :
4.1 But et techniques généra- Le but de l'examen microscopique est d’étudier des fragments très minces de tissu,
les qui seront examinés par transparence (coupes de 2 à 10 micromètres d'épaisseur
pour la microscopie optique, c'est-à-dire taille moyenne d'une cellule).
Diverses modalités peuvent être utilisées :
• La microscopie optique est la technique la plus courante, permettant d'apprécier
les anomalies cellulaires et les désordres architecturaux, c'est-à-dire la morphologie
lésionnelle ; elle utilise des grossissements allant de 10 fois à 1000 fois.
• L'histochimie qui, grâce à des colorants spécifiques des constituants ou des pro-
duits cellulaires, permet de visualiser ces constituants dans une cellule. Cette
méthode utilise une véritable réaction chimique, pratiquée sur la coupe tissulaire (ex:
réaction de Perls pour mise en évidence des pigments ferriques).
• L'immunohistochimie, de plus en plus pratiquée à l'heure actuelle, soit en lumière
ordinaire, soit en fluorescence, est capable de détecter une substance ou un consti-
tuant par mise en évidence indirecte d'un anticorps spécifique (anticorps monoclo-
naux) dirigé contre cette structure ou cette substance (mise en évidence des
4.3 Précautions Les précautions à prendre concernant les prélèvements destinés à l'examen histo-
pathologique sont très importantes car elles vont conditionner les possibilités d'inter-
prétation microscopique.
4.4 Coût d'un examen histo- Il est fonction de la lettre P dont la valeur est représentée par la Sécurité Sociale :
pathologique actuellement 0,285 Euros (1,87 F). Certains laboratoires utilisent encore la lettre BP
- coût actuel 0,275 (1,80 F) -
Quelques exemples :
5- Cytopathologie
Il s'agit de l'étude de cellules isolées exfoliées.
5.2a1 Méthodes :
• Grattage à la spatule d'Ayre du col utérin et/ou cytobrush pour l'endocol.
• Brossage à l'aide de brosses endoscopiques.
• Scarification par vaccinostyle.
5.2b Liquides
Liquide pleural, ascite, liquide péricardique, liquide articulaire, liquide de lavage
endo-utérin ou endo-bronchique.
On fait un prélèvement par ponction à l'aiguille ou au trocart sur un tube sec et stérile
et on achemine le plus rapidement possible le flacon toujours muni d'une étiquette
au laboratoire. Dès qu'il existe un délai pour l'acheminement du prélèvement au
laboratoire, il faut conserver au réfrigérateur (+4°C) et prélever sur tube à EDTA
(anticoagulant).
Cytopathologie 12
salivaires ou s'efforçant de ramener du matériel cellulaire. Elle est de plus en plus
utilisée et réalisée sous échographie.
On ponctionne des organes superficiels ex. : ganglions du sein, glandes salivaires ;
grâce aux progrès des techniques de localisation radiologique - échographie, TDM -
on ponctionne également les organes profonds - pancréas, foie, poumon... -
Exemples :
• Ponction ganglionnaire
Matériel utilisé : une seringue de 20 cc avec une aiguille intraveineuse.
Faire le vide dans la seringue, piquer et remuer l'aiguille pour dilacérer.
Projeter doucement le matériel sur la lame, étaler délicatement avec l'aiguille.
• Apposition ganglionnaire
Sélectionner en deux le ganglion frais et déposer délicatement la tranche de section
sur une lame de verre très propre, dégraissée, renouveler cette apposition sur 6 ou 7
lames. Mettre le nom du patient sur une étiquette, laisser sécher à l'air libre. Envoyer
à l'anatomocytopathologiste.
5.4 Coût d'un examen cytolo- Un frottis vaginal utérin est côté P ou BP 55 ce qui revient à 102,85 F. ou 99 F.
gique
6.1 L'anatomie pathologique Elle étudie les secteurs particuliers de l'organisme : affections cardiaques, rénales,
spéciale etc...
6.2 L'anatomie pathologique C'est elle qui fait l'objet de cet ouvrage : l'organisme est composé de tissus (ensem-
générale ble de cellules adaptées à une même fonction), qui se réunissent pour former des
organes.
Les tissus sont constitués de cellules, de substances fondamentales, de fibres. Cha-
que constituant tissulaire (et cellulaire) peut présenter des altérations structurales
qui représentent les lésions élémentaires, dont s'occupe l'Anatomie Pathologique
générale : cette dernière permettra de reconnaître si une cellule ou un tissu sont
anormaux.
Ces lésions des cellules, des fibres, des substances fondamentales se grouperont
de façon variable au cours des processus morbides ; et les modes de groupement
évoqueront telle ou telle maladie.
L'anatomie pathologique générale se divise en plusieurs parties :
1- Généralités
Les cellules sont des structures très complexes pourvues de mécanismes régula-
teurs homéostasiques. Ceux-ci assurent la stabilité pour établir un équilibre entre
constructions anaboliques et destructions cataboliques.
La rupture de cet équilibre sous l'influence de facteurs pathogènes entraîne une alté-
ration de la fonction et, à un degré de plus, de la structure. L'altération de la fonction
est une altération fonctionnelle tandis que l'altération de structure observable avec
les techniques morphologiques est une lésion au sens des anatomo-pathologistes.
La limite entre "le fonctionnel et l'organique" est floue. Les techniques utilisées par
les histopathologistes et les cytopathologistes que sont les anatomo-cyto-pathologis-
tes sont de plus en plus performantes. En effet, elles permettent d'une part de mettre
en évidence les lésions de manière de plus en plus sensible, en particulier avec les
techniques de microscopie électronique (à transmission, à balayage, ou fracture,
etc...) et d'autre part, avec des techniques morphofonctionnelles (histochimie, his-
toenzymologie, immunohistochimie, hybridation in situ, TUNEL, etc... à associer à la
microscopie photonique ou à la microscopie électronique. Plus ces techniques sont
"performantes" et sont utilisées par les anatomo-cyto-pathologistes, plus fréquentes
sont les modifications qu'ils peuvent observer. Se posent de façon de plus en plus
aiguë les problèmes de limites d'avec les artefacts, de limites entre le normal et le
pathologique.
En pratique, le problème des limites entre le normal et le pathologique est, pour
schématiser, celui de "l'arbre qui masque la forêt".
Les techniques se multiplient, demandent des moyens croissants et impliquent sou-
vent une division du travail sur le plan technique, sur le plan scientifique et sur le
plan de la pratique médicale.
Enfin, rappelons ici que la cytopathologie doit être intégrée dans l'anatomie patholo-
gie, qui doit être elle-même intégrée dans les données cliniques et biologiques. Un
examen anatomo-cytopathologique est l'examen d'un malade et non une simple
"analyse".
Les lésions élémentaires de la cellule sont souvent les plus nettes quand la cellule
est en train de mourir ou est déjà morte du fait d'une altération globale, un peu aveu-
gle, qu'on appelle la nécrose (étymologiquement, mort cellulaire). On peut observer
des lésions élémentaires en dehors de la mort cellulaire, au cours de phénomènes
d'adaptation qui sont incontournables, constants au cours de la vie de la cellule et
que l'on peut appeler signes de souffrance globaux ou localisés de la cellule.
Enfin, à côté de la nécrose, la mort cellulaire peut prendre une autre forme, c'est
celle de la mort cellulaire programmée appelée encore apoptose, actuellement très
étudiée.
2- Signes de souffrance
On l'a vu, il s'agit de lésions pré-léthales ou de lésions adaptatives, diffuses ou loca-
lisées.
2.1 Lésions des organites Ce sont surtout les organites spécialisés qui souffriront en premier. Mais ce sont
aussi les organites que l'on rencontre dans toutes les cellules : mitochondries, réticu-
lum endoplasmique, lysosomes, cytosquelette, etc...
Généralités 15
2.1a Mitochondries
Ces organites sont classiquement les plus fragiles et les premiers touchés. A l'éche-
lon de la microscopie photonique, l'augmentation du nombre de mitochondries est
associé à un aspect particulier, acidophilie du cytoplasme. Cette asymétrie peut cor-
respondre à des états fonctionnels bien connus d'un type de cellules précis.
En microscopie photonique, on peut également observer des aspects de vacuolisa-
tion ou d'inclusion dont le point de départ est mitochondrial, comme par exemple le
corps de Mallory de la cirrhose hépatique.
En microscopie électronique (fig.1), on vérifie que les lésions mitochondriales sont
très précoces. Au cours de nombreuses agressions, on distingue le gonflement de
faible amplitude du gonflement de grande amplitude. Le gonflement de faible ampli-
tude est réversible. Le compartiment externe de la mitochondrie augmente de
volume tandis que le compartiment interne se ratatine et prend un aspect densifié,
condensé. On admet qu'il y a passage d'eau du compartiment interne vers le com-
partiment externe. Le gonflement de grande amplitude est irréversible ; il comporte
une augmentation globale du volume avec déplissement des crêtes, disparition de la
matrice et rupture de membrane. Bien que les enzymes oxydatives puissent être
encore actives, la phosphorylation oxydative est abolie.
Bien d'autres modifications mitochondriales sont décrites, comme par exemple des
inclusions de calcium : on observe, le long des membranes ou dans la matrice, une
accumulation de précipités insolubles riches en calcium. Il peut s'agir d'une phase
débutante de la nécrose cellulaire. Les mitochondries peuvent contenir des inclu-
sions "cristallines" par anomalie de la synthèse protéique.
Les mitochondries peuvent être géantes (étiologies essentiellement métaboliques
type éthylisme ou avitaminose B). Si l'agent causal disparaît, ces mitochondries
géantes ont tendance à entrer en division. Les mitochondries peuvent être augmen-
tées en nombre.
2.1c Lysosomes
Le schéma (fig. 2) rappelle le rôle des lysosomes primaires. Dans l'hétérophagie,
ces lysosomes primaires se fusionnent avec la vacuole de phagocytose pour donner
un phagolysosome. En cas d'autophagie, une vacuole naît du réticulum endoplasmi-
que, englobe la zone à détruire et cette vacuole va se fusionner avec un lysosome
primaire. Au bout du compte, la dégradation pourra être totale et tout disparaît. Dans
d'autres circonstances, il peut exister des corps résiduels non digestibles, comme
par exemple la lipofuscine ou pigment de vieillesse.
Dans les mécanismes d'hétérophagie et d'autophagie, les déformations et déplace-
ments de structures membranaires sont rendus possibles par l'intervention des
microtubules. Par ailleurs, l'activité lysosomiale consomme de l'énergie. En cas
d'épuisement des réserves énergétiques, il y a diminution des capacités de digestion
comme par exemple au cours de la défaillance circulatoire où on observe un encom-
brement lysosomial dans le coeur, le rein, le foie. L'accroissement de l'hétérophagie,
Signes de souffrance 16
comme par exemple, au cours des réactions à des corps étrangers provoque sou-
vent un épuisement des réserves énergétiques nécessaires et le système macro-
phagique perd alors sa capacité naturelle de défense à l'égard des bactéries et
toxines. L'encombrement macrophagique peut se voir dans les hémolyses avec sur-
charge pigmentaire par exemple.
On peut observer une fragilisation de la membrane lysosomiale quand le pH cellu-
laire chute avec déclenchement d'une véritable autodigestion. On peut observer des
défauts de l'hétérophagie, la régurgitation en est un exemple : on observe un défaut
de cloisonnement de la vacuole et la fusion du lysosome primaire avec la vacuole de
surface néoformée s'effectue avant même que son cloisonnement ne soit amputé, il
s'en suit un déversement des hydrolases dans l'espace extracellulaire. Dans l'endo-
cytose inversée, on observe un phénomène similaire où le déversement extérieur
des hydrolases résulte d'un défaut d'orientation des lysosomes primaires qui se
fusionnent préférentiellement avec la membrane de la cellule plutôt qu'avec celle du
phagosome. On admet que ce sont les microtubules qui sont responsables de ce
défaut d'orientation.
Dans les maladies de surcharge lysosomiale, l'absence d'une enzyme d'une chaîne
métabolique, qui se déroule normalement, aboutit à l'accumulation dans les vésicu-
les lysosomiales du composé situé en amont de la réaction normalement catalysée
par l'enzyme déficiente. D'où une distension du lysosome avec des aspects d'inclu-
sion dans une cellule globalement hypertrophiée. Exemple : lipidoses, glycogé-
nose... par déficit en maltase-acide.
2.1d Cytosquelette
Les structures microtubulaires : ce sont des structures qui restent fragiles. Ce sont
des structures faites d'éléments protéiques caténaires accrochés les uns aux autres
comme le sont les éléments métalliques d'un échafaudage. L'organisation en struc-
ture cylindrique est, en effet, facilement réversible. Dans les neurones, ces systèmes
microtubulaires sont appelés neurotubules. Ils interviennent dans le maintien de
l'organisation spatiale du neurone mais aussi dans les déplacements neuritiques du
type flux endaxonal. Il est assez vraisemblable que, parmi les premières modifica-
tions survenant dans le vieillissement neuronal et la maladie d'Alzheimer, il y aura
implication d'une altération des microtubules.
Les microtubules sont impliqués dans la physiopathologie de très nombreux phéno-
mènes, par exemple l'action de la colchicine au cours de la crise de goutte, l'altéra-
tion de la fonction des granulocytes dans la maladie de Chediak-Higashi, le
syndrome des cils dans le cas du syndrome de Kartagener (infertilité masculine par
altération des spermatozoïdes) et infection récidivante, notamment sinusale et bron-
chique par altération des cils du revêtement respiratoire.
Les microfilaments sont eux aussi impliqués dans la physiopathologie des phénomè-
nes cytopathologiques comme, par exemple, l'altération du mouvement contractile
des microvillosités des capillicules biliaires au cours de certains tableaux de choles-
tase (comme au cours du traitement par la chlorpromazine).
2.2 Membranes cytoplasmi- Ce film lipidique pavé de protéines et moquetté de polysaccharides intervient sur :
que • La cohésion intercellulaire par des structures spécialisées comme les desmosomes
qui peuvent être altérés (acantholyse du pemphigus)
• L'adhérence avec la membrane basale qui peut être diminuée avec décollement à la
jonction dermoépidermique et apparition de vésicules comme au cours des brûlures
primaires ou de la maladie de Durhing-Brocq.
• Des échanges transmembranaires, en particulier ioniques
• La liaison spécifique hormone-anticorps au niveau de sites récepteurs
• Le contrôle de la multiplication et de la maturation cellulaire.
Enfin, la membrane cytoplasmique est une barrière vulnérable soit par fluidification
(éthanol, anesthésie), soit carrément par lyse (lymphocyte T, NK, complément
Signes de souffrance 17
activé, radicaux libres, enzymes et toxines bactériennes).
2.3 Noyau Les modifications élémentaires du noyau sont très fréquentes, tout particulièrement
en pathologie tumorale mais aussi en pathologie non tumorale.
Anomalie de la taille : elle peut être augmentée de façon irrégulière, comme dans la
pathologie tumorale. Elle peut être augmentée de façon harmonieuse au cours de
l'hypertrophie. La diminution de taille est moins fréquente.
Le nombre peut être anormal. La binucléation traduit une souffrance comme au
niveau de l'hépatocyte dans l'hépatite virale. La multinucléation se voit en particulier
dans certaines cellules d'origine macrophagique ou au niveau des cellules tumora-
les.
Le noyau peut être le siège d'inclusions protéiques de nature et de cause assez
variées.
2.4 Cytoplasme La modification la plus fréquente est une augmentation de volume. Les modifications
cytoplasmiques sont, dans une certaine mesure, la somme d'altérations fines de
divers organites déjà vus.
Le cytoplasme est souvent lésé par une hyperhydratation complétée par l'augmenta-
tion du mouvement brownien, des particules cytoplasmiques en microcinématogra-
phie aux contrastes de phase.
On décrit classiquement (fig. 3) trois types d'altérations intitulées : tuméfaction trou-
ble, dégénération granuleuse et dégénérescence vacuolaire. Plus que ces trois
dénominations, il importe de retenir que les altérations lésionnelles sont de degré
variable. Premier stade : on observe un gonflement, une perte de visibilité des struc-
tures qui sont réversibles. A un degré de plus, on observe une accentuation de ces
lésions avec vacuolisation qui devient plus ou moins irréversible. A un degré de plus
encore, les vacuoles deviennent volumineuses, les membranes sont rompues, les
différents organelles sont très altérés et la cellule évolue de manière irréversible vers
la mort.
3- Nécrose
3.1 Généralités A la mort cellulaire peut survenir de façon assez aveugle, globale, par altérations
plus ou moins rapides de ces différents constituants. C'est la mort cellulaire dite
nécrose. Elle est à distinguer de la mort cellulaire programmée par apoptose.
Le schéma montre que l'évolution d'une cellule est soit la division, soit la mort. La
mort peut être programmée, elle s'appelle alors apoptose. Mais elle peut être non
programmée, en quelque sorte accidentelle, c'est la nécrose qui nous concerne ici.
La nécrose est donc un phénomène pathologique.
C'est une perte irréversible de fonctions cellulaires altérées. La nécrose touche en
général des groupes de cellules, tandis que l'apoptose touche des cellules isolées.
La nécrose est la destruction d'un groupe de cellules souvent potentialisée par des
facteurs métaboliques, en particulier vasculaires. Le moment où la cellule est vérita-
blement morte est assez difficile à définir en termes physiologiques car la cellule, à
l'inverse d'un organisme complet, n'a pas de mouvement respiratoire, pas de cer-
veau, etc...
Un organisme complet, lorsqu'il est dit mort, comporte un arrêt des fonctions qui
assure la vie autonome, en particulier un arrêt circulatoire et une destruction céré-
brale. Il faut savoir qu'une survie artificielle est possible grâce à la technologie. C'est
le problème des comas dépassés, des morts cérébrales qui interpelle la médecine
en particulier et la société en général dans le cadre des greffes et, plus particulière-
ment, des transplantations d'organes.
Nécrose 18
Ce problème délicat est celui de la mort au détail. En effet, les différentes cellules et
les différents tissus peuvent survivre plus ou moins longtemps. On admet que les
neurones, lorsqu'ils ne sont plus nourris, meurent en quelques minutes. Le muscle
myocardique peut survivre une vingtaine de minutes. Les cellules de l'épithélium du
tube rénal peuvent résister quelques heures. Les fibroblastes, eux, survivent 24 à 48
heures d'où la possibilité de réaliser un caryotype sur prélèvement cutané postmor-
tem. L'épiderme peut également survivre 24 à 48 heures d'où la possibilité de greffe
de peau.
A l'intérieur même d'une cellule, différents composants seront détruits à une vitesse
variable. Au niveau d'une cellule, on admet que la vie est possible tant que sont
maintenues trois fonctions clés : le maintien des membranes, le métabolisme éner-
gétique et la synthèse protéique. L'altération suffisamment importante d'une de ces
trois fonctions est synonyme de mort. Mais la mort cellulaire peut également survenir
par mécanisme lysosomial ou altération du cytosquelette.
Dans la mort cellulaire, on donne un rôle majeur à la pénétration du calcium à l'inté-
rieur de la cellule.
La nécrose cellulaire n'est pas toujours facile à prouver par l'observation simple des
coupes histologiques. Des artefacts (pseudo-images pathologiques) peuvent surve-
nir, liés au traumatisme du tissu lors de la biopsie, du fait d'une fixation différée.
Quant à l'aspect dit normal d'un tissu en coupe histologique, il faut bien comprendre
que c'est l'aspect d'un tissu qui a été tué par la fixation. L'aspect, du reste, ne sera
pas le même suivant le fixateur et suivant le mode de diffusion du fixateur (immer-
sion utilisée par les anatomo-pathologistes ou perfusion utilisée en recherche ani-
male).
L'aspect véritablement normal semble être celui que l'on observe en "freeze-frac-
ture". Aucun fixateur n'est utilisé ; en effet, on admet que la cellule est potentielle-
ment vivante après une congélation adéquate, ce qui permet de penser que cette
cellule observée en freeze-fracture garde les caractéristiques essentielles de l'état
vivant.
L'examen des tissus prélevés après la mort (prélèvements postmortem dits autopsi-
ques) doit tenir compte des facteurs précédents mais également du délai postmor-
tem ; plus ce délai qui sépare la mort du prélèvement est élevé, plus le tissu est
altéré ; en sachant cependant que certains tissus sont plus résistants que d'autres.
Toutes ces données ne sont pas purement spéculatives. En effet, il est demandé à
l'anatomopathologiste lors de son examen histopathologique et cytopathologique de
dire si tel type de tissu et de cellules était normal, pathologique ou nécrosé.
3.2 Signes cytoplasmiques On distingue la nécrose dite de coagulation qui donne un aspect dense, opaque,
de nécrose ratatiné au cytoplasme. L'autre grande variété de nécrose est la nécrose de liquéfac-
tion qui comporte une imbibition aqueuse et que l'on a décrit plus haut avec une dis-
parition des membranes et un évanouissement des structures.
3.3 Signes nucléaires Le noyau est souvent altéré de façon plus fidèle que le cytoplasme. Il peut s'agir
d'une pycnose avec aspect rétracté et condensé du noyau. Il peut s'agir d'une caryo-
lyse avec dissolution et évanouissement du noyau qui devient invisible.
3.4. Destinée des nécroses
A l'inverse de l'apoptose, la nécrose cellulaire s'accompagne souvent du déclenche-
ment d'une réaction inflammatoire tandis que l'apoptose sera suivie au maximum
que d'une phagocytose.
La nécrose cellulaire (et tissulaire) est une cause très fréquente du déclenchement
du processus inflammatoire dont il constitue alors la lésion initiale.
Les nécroses peuvent avoir un autre destin, en particulier la persistance sous forme
de profil momifié cellulaire. Ailleurs, on peut observer une disparition complète. La
cellule née de poussière est redevenue poussière.
Dernière possibilité, c'est celle d'une surcharge calcique (calcifications).
Nécrose 19
Enfin, mentionnons le fait que la nécrose cellulaire et tissulaire s'accompagne, à
l'inverse de l'apoptose, d'une altération de la matrice extracellulaire et du liquide
extracellulaire. En particulier, certains éléments normalement contenus dans les limi-
tes cellulaires peuvent être déversés dans le milieu extracellulaire, comme par
exemple des transaminases au cours d'une nécrose hépatique ou myocardique.
5.1 Généralités Les cellules hyperspécialisées comme le neurone ou la cellule musculaire striée
sont dites "postmitotiques" et ne se divisent plus. C'est essentiellement pathologie
tumorale et, en particulier, dans les tumeurs malignes que les anomalies de la
mitose revêtent une importance majeur d'un point de vue pratique pour le diagnostic
et le pronostic histopathologique. Mais il faut savoir que la mitose est impliquée dans
certains processus dystrophiques ou inflammatoires et, d'une manière générale, les
anomalies de la mitose sont assez peu spécifiques des tissus tumoraux.
5.2 Anomalies quantitatives Il peut s'agir d'une accélération des divisions cellulaires que l'on observe dans les
processus tumoraux mais également dans la réparation, la régénération tissulaire et
l'hyperplasie. L'examen d'une coupe histologique est un instantané. Le nombre de
mitoses peut se quantifier sur la coupe.
Le ralentissement des divisions cellulaires peut être physiologique, en particulier
dans les stades terminaux de l'embryogenèse ou au cours de la sénescence tissu-
laire. Ce ralentissement peut être pathologique en particulier dans l'atrophie (par
carence vitaminique, sous l'effet d'antibiotiques ou par hypovascularisation).
Exemples :
• hypertrophie par augmentation de l’activité mécanique ou métabolique de la cellule :
hypertrophie cardiaque dans l’hypertension artérielle,
• hypertrophie du muscle squelettique chez le sportifhypertrophie par stimulation hor-
monale accrue : hypertrophie thyroïdienne par hypersécrétion d’hormone thyréo-
trope
1.1b L’hyperplasie
L’hypertrophie est à distinguer de l’hyperplasie qui correspond à une augmentation
du volume d’un tissu par augmentation du nombre de cellules. Dans l’hyperplasie,
la cellule est soit normale, soit hypertrophique.
Exemple :
• hyperplasie physiologique : hyperplasie compensatrice d’un organe après chirurgie
(comme dans le cas d’une hépatectomie partielle) ou hyperplasie mammaire au
cours de la grossesse
• hyperplasie pathologique de la surrénale au cours d’un hypercorticisme hypophy-
saire.
1.2b Aplasie
On distingue l'atrophie de l'aplasie et de l'hypoplasie :
2.1 Les troubles impliquent il faut distinguer la notion de surcharge et celle d'infiltration.
une substance normalement
peu visible ou absente 2.1a La surcharge
C’est la présence en excès d'une substance qui s'y trouve normalement. Il
existe des surcharges physiologiques comme la surcharge en graisse de la cellule
mammaire pendant la lactation ou la surcharge en graisse de la cellule de l'épithé-
lium intestinal pendant la digestion.
Il existe des surcharges pathologiques comme l'excès d'apport en acides gras au
niveau du foie (stéatose) ou l'insuffisance d'utilisation ou la rétention ou, encore, un
trouble métabolique avec accumulation en amont de maillons défaillants de la
chaine enzymatique.
2.1b L'infiltration
Il s’agit au contraire, de l'intrusion dans la cellule d'une substance qui ne s'y
trouve pas normalement. Ainsi, la présence de bilirubine au niveau de la peau
(ictère) ou le dépôt de calcium dans la paroi des artères. La substance peut être
éventuellement exogène : corps étrangers (tatouages), médicaments ou silice (dans
la silicose).
2.1c Conséquences
Les surcharges et infiltrations peuvent retentir sur les cellules : pseudo-hypertrophie
cellulaire et, parfois, hypertrophie de l'organe ou des organes correspondants. Le
retentissement sur la fonction des cellules est beaucoup plus variable : parfois bien
toléré comme dans la stéatose hépatique ; ailleurs, progressivement destructrice
comme dans les gangliosidoses neuronales. Enfin, parfois, accompagné d'une
fibrose majeure secondaire comme dans l'hémochromatose.
Enfin, l'anomalie métabolique de la surcharge cellulaire peut avoir des conséquen-
ces graves sur le milieu extra-cellulaire ainsi l'hypoglycémie de certaines glycogéno-
ses.
2.2b Lipidoses
Elles sont d’origine héréditaire. Ce sont des affections constitutionnelles rares sou-
vent rencontrées en pathologie pédiatrique qui correspondent à des anomalies du
métabolisme des lipides complexes. Elles sont liées à une anomalie enzymatique, le
plus souvent un déficit.
Exemples : déficit en gluco-cérébrosidase, déficit en sphingomyéniase, déficit en
hexose aminidase A, déficit en aryl-sulfatase.
L’affection la plus fréquente est la maladie de Gaucher : accumulation des glucocé-
rébrosides par défaut de glycocérébrosidases.
Ces lipidoses touchent à des degrés variables rate, ganglions, moëlle osseuse, sur-
tout neurones, on parle alors de neurolipidose.
2.2c Cholestérol
Il s'agit là aussi de dépôts irréversibles. Le cholestérol est un constituant abondant
des membranes cytoplasmiques. Au cours de nombreuses destructions cellulaires,
on pourra avoir, à un certain stade, apparition de cristaux de cholestérol comme au
cours de foyers inflammatoires chroniques, hématomes anciens. Enfin, les cristaux
de cholestérol sont typiquement une lésion élémentaire constitutive de la plaque
d'athérome.
2.3b1 Rappel
Le glycogène est une longue chaîne de glucose polymérisé, ramifiée. Cette molé-
cule est présente dans pratiquement toutes les cellules mais prédomine très nette-
ment au niveau du foie et du muscle strié. Le glycogène est presque toujours utilisé
sur place ; seuls le rein et le foie peuvent libérer du glucose dans le sang.
Ce métabolisme est contrôlé par le glucagon, les catécholamines, l'insuline et le cor-
tisol. Les surcharges en glycogène peuvent résulter de la présence en excès de glu-
cose dans les cellules ou de l'absence congénitale d'une enzyme de synthèse de
branchement ou de débranchement.
Le retentissement histologique de cette pathologie du glycogène se traduira parfois
par la présence de vacuoles mise en évidence par la coloration PAS. Il faut savoir
qu'au niveau de certains organes tel le foie, existent des variations nycthémérales
physiologiques de la quantité de glycogène. Dans la pratique, chaque fois que cela
est possible, l'anatomo-pathologiste devra penser à stocker un fragment de tissu
pour congélation permettant des études biochimiques ultérieures.
2.3c1 Rappels
2.3c3 Mucoviscidose
2.3c4 Mucopolysaccharidoses
2.4b Oxaloses
Elles sont liées à un trouble du métabolisme de la glycine avec précipitation intratis-
sulaire de cristaux d'oxalate de calcium en disposition rayonnante ou en disposition
en gerbes de blé.
Il existe des oxaloses secondaires dues à l'insuffisance rénale ou précipitation dans
le conjonctif rénal, les muscles, le myocarde. Il existe une oxalose primitive autoso-
mique et récessive avec des cristaux dans la rate, le foie, la moëlle osseuse.
2.4c Goutte
Troubles innés ou acquis du métabolisme des purines aboutissant à l’accumula-
tion d’acide urique sous forme essentiellement de cristaux d'urate de sodium.
L’acide urique est le produit final du métabolisme des purines.
Ces cristaux déclenchent :
- dans les synoviales une réaction inflammatoire aiguë exsudative (crise de goutte
aiguë)
-dans le parenchyme rénale : une réaction granulomateuse macrophagique et fibro-
sante dont l'aspect le plus important est la néphrite interstitielle.
L'examen microscopique pourra mettre en évidence une lésion typique : le tophus
goutteux caractérisé par une zone centrale correspondant à une accumulation de
cristaux d’urate de sodium. Cette zone centrale est entourée par un granulome
2.6b Cuivre
On sait que le cuivre intervient dans l'activité normale de nombreuses enzymes dont
la monoaminoxydase, de la dopamine bêta hydroxylase, de la lysine oxydase, de la
superoxyde dismutase. Quant à la coeruloplasmine est non seulement un transpor-
teur mais aussi un anti-oxydant qui intervient dans les limitations des réactions
inflammatoires.
La surcharge en cuivre s'observe dans la maladie de Wilson, maladie autosomique
et récessive. Les organes atteints sont le foie (stéatose, nécrose, cirrhose) mais
aussi la cornée (dépôt brun verdâtre périphérique), la peau (pigmentation), le rein
(atteinte tubulaire) et le système nerveux central (perte neuronale et réaction astro-
cytaire dans les noyaux gris centraux).
• Autres.
D'autres métaux doivent être envisagés, en particulier l'aluminium et le zinc impli-
qués dans la maladie d'Alzheimer. Mais, ils ne donnent pas de dépôts identifiables
aisément par l'anatomo-pathologiste.
1- Définition
Les substances intercellulaires correspondent à la matrice. L'espace intercellulaire
est un réseau avec des limites, des connexions et des fonctions.
Les limites sont les membranes cellulaires en sachant que la frontière entre le glyco-
callyx et l'espace intercellulaire est un peu artificiel. Les connexions se font avec
l'espace intracellulaire, avec l'espace vasculaire mais aussi avec d'autres espaces
tels l'espace urinaire, le liquide céphalo-rachidien, etc...
Les fonctions sont, d'une part, les fonctions de soutien et de cohésion intercellulaire
pour constituer un tissu ; mais aussi des fonctions de circulation de métabolites, de
substances informationnelles (hormones, médiateurs, etc...) et de substances com-
mandant la migration, la prolifération, la forme et l'activité des cellules.
Il s'agit du milieu intérieur.
Au niveau du système nerveux central, l'espace extracellulaire est classiquement
beaucoup plus réduit qu'au niveau des parties molles ; c'est ce que l'on observe en
microscopie électronique après fixation par méthodes conventionnelles. En réalité, il
s'agit d'un artéfact et une fixation iso-osmotique montre que, dans le système ner-
veux central, l'espace extracellulaire a un volume beaucoup plus important qu'on ne
le pensait et du même ordre de grandeur que celui observé dans les tissus périphé-
riques (viscères, tissu conjonctif, etc...).
C'est cependant au niveau du tissu conjonctif que les substances intercellulaires
sont les plus abondantes.
Parmi les substances intercellaires, on distingue :
• les protéines fibreuses : fibres collagéniques, fibres élastiques, GAG
• les protéoglycanes constituées par l'association GAG, protéines et acides hyaluro-
niques
• les protéines adhésives telles la fibronectine et la laminine.
2- Collagène
2.1 Collagène normal Celui-ci est visible sur coupe en paraffine colorée par HPS sous forme d'une struc-
ture allongée plus ou moins feuilletée, colorée en jaune par le safran. Il existe tou-
jours des noyaux de fibroblastes associés. Différentes techniques
immunohistochimiques, biochimiques permettent de distinguer un certain nombre de
variétés de collagène (I à XI).
Les fibres visibles en microscopie photonique sont constituées de fibrilles que l'on ne
voit qu'en microscopie électronique, elles-même constituées par la polymérisation
de micro-fibrilles. Celles-ci correspondent au procollagène.
2.2 Synthèse La synthèse du collagène à l'échelon cellulaire débute dans le réticulum endoplasmi-
que rugueux, sous forme de peptides fibrillaires qui s'associent en triplet. C'est ce
procollagène qui est éliminé des fibroblastes dans l'espace intercellulaire, suivi de
polymérisation ultérieure. On sait que la fabrication excessive de collagène se ren-
contre dans différents processus pathologiques. Cette fibrose peut être bénéfique
ou, au contraire, nocive et c'est alors que l'on tente d'utiliser les médicaments antifi-
Définition 29
brosants. La stratégie antifibrosante est dirigée sur le blocage des mécanismes de
trafic intracellulaire (tubules, etc...) qui, spontanément, permettent la sortie du pro-
collagèneen dehors de la cellule (fig. 8).
2.3b Macroscopie
Le tissu sclérosé est induré. Il a, en général, une couleur blanchâtre, avec des zones
brillantes et lisses, crissant sous le couteau.
2.3c Microscopie
Suivant la topographie, on distingue la sclérose systématisée qui épouse la trame
conjonctive préexistante et respecte globalement les structures tissulaires. Tandis
que la sclérose mutilante ne tient pas compte de la topographie préexistante et
désorganise le tissu, d'où un retentissement fonctionnel en général nettement plus
intense.
A titre d'exemple, on distingue la sclérose systématisée du lobule hépatique de la
sclérose mutilante (fig.9).
Suivant l'âge de la sclérose, on distingue la sclérose jeune de la sclérose ancienne.
.
Collagène 30
• les scléroses postinflammatoires ou postnécrotiques qui sont les plus fréquen-
tes
• et les scléroses "dystrophiques". Ces dernières sont secondaires à un processus
général, tels sénescence, insuffisance endocrinienne, facteurs vasculaires d'hypoxie
chronique ; ces scléroses dystrophiques sont systématisées (elles épousent et
accentuent l'architecture existante).
D'un point de vue pathogénique, les scléroses postinflammatoires correspondent
souvent à une phase de réparation tissulaire. Elle sont aussi indépendant de toute
inflammation et l'on retrouvera un facteur type ischémie, agent physique, agent toxi-
que ou autoimmunité.
Dans d'autres cas, on peut être amené à invoquer, dans le cadre des facteurs patho-
géniques, une inhibition ou un défaut de la destruction de collagène par déficit en
collagénase.
2.4 Raréfaction des fibres col- Celle-ci se rencontre au cours de la sénescence, au cours de traitement corticoïde
lagènes au long cours.
3- Hyaline et fibrinoïde
3.1 Généralités Ce sont des concepts anciens, toujours utilisés en pratique par les anatomopatholo-
gistes. Ces concepts correspondent à des dépôts complexes et variables avec des
aspects histologiques communs plus ou moins nets.
Macroscopiquement, hyaline et fibrinoïde n'ont pas de traduction visible.
3.2 Microscopie La hyaline est une substance d'aspect vitreux, homogène, modérément éosinophile.
La substance fibrinoïde, ou altération fibrinoïde, a l'aspect morphologique et les affi-
nités tinctoriales de la fibrine, d'où le nom.
La fibrinoïde correspond le plus souvent au dépôt dans les tissus de complexes
immuns identifiables en immunofluorescence et pouvant induire une réaction inflam-
matoire.
3.3 Biochimie D'un point de vue biochimique, hyaline et fibrinoïde ne sont pas des concepts précis
et ne se distinguent pas l'une de l'autre de façon claire et précise. Il faut retenir
essentiellement la possibilité, en particulier dans l'altération fibrinoïde, de dépôts de
complexes immuns.
3.4 Topographie L'accumulation de hyaline et de fibrine n'est spécifique d'aucune maladie ou groupe
de maladies. Notons seulement quelques exemples :
• hyaline et fibrinoïde vasculaires
.se rencontrent dans la panartérite noueuse et autres vascularites
.se rencontrent également dans la néphropathie diabétique de Kimmelstiel-Wil-
son où l'on observe des dépôts hyalinofibrinoïdes sur les membranes glomérulai-
res et la paroi des artérioglomérulaires
.enfin, exemple de la néphroangiosclérose maligne de l'hypertension artérielle
Hyaline et fibrinoïde 31
• hyaline et fibrinoïde des espaces intercellulaires : citons l'exemple du nodule
d'Aschoff du rhumatisme articulaire aigu avec dépôts de matériel fibrinoïde dans le
tissu interstitiel myocardique.
3.5 Origine L'origine paraît, avant tout, sanguine, par passage entre les cellules endothéliales
anormalement écartées - comme au cours de l'hypertension artérielle ou bien pas-
sage à travers des cellules endothéliales par pinocytose en dehors de toute altéra-
tion endothéliale évidente.
Quoiqu'il en soit, le rôle des fibres de collagène est purement passif. L"aspect mor-
phologique de hyaline et de fibrinoïde traduit un dépôt de matériel pathologique au
contact du collagène et non pas une dégénérescence ou une altération nécrotique
des fibres de collagène. De telle sorte que le terme de "collagénose" ou de "maladie
du collagène" n'est plus retenu. Dans la panartérite noueuse, le rhumatisme articu-
laire aigu, la sclérodermie, la dermatomyosite, etc... qui sont des connectivites, on
observe un dépôt de substances hyalines et fibrinoïdes au contact d'un collagène
sensiblement normal.
4.1 Elastoses Il s'agit d'hyperproductions de fibres élastiques. On peut observer une élastose dans
certaines scléroses, dans le stroma de certains cancers, dans le derme de vieillard.
En particulier dans les régions de la peau exposée au soleil, on observe une élas-
tose sénile avec accumulation de matériel élastique anormal, véritable support histo-
logique des rides séniles.
4.2 Elastolyses Elles correspondent à une rupture de fibres élastiques qui souvent deviennent pelo-
tonnées, rétractées, empatées. Elles peuvent susciter une réaction macrophagique.
Bien évidemment, les structures et tissus les plus riches en fibres élastiques seront
les plus sensibles à ces processus d'élastolyse : peau, artères, ligaments suspen-
seurs du cristallin, articulations.
Certaines élastolyses sont localisées par défect congénital ou destruction secon-
daire élastique, comme par exemple au niveau des anévrysmes artériels congéni-
taux ou acquis. D'autres élastolyses sont généralisées. On décrit ici le syndrome de
Marfan, avec anévrysme de l'aorte, ectopie du cristallin, hyperlaxité articulaire. Dans
la maladie de Minkès qui est une carence de l'absorption du cuivre liée à l'X, la
carence va expliquer, par le biais d'un déficit de fonctionnement de la lysyloxydase
cuprodépendante, une insuffisante fabrication de fibres élastiques, d'où, notamment,
les dysplasies vasculaires.
5.1 Calcifications physiologi- Elles se rencontrent dans les matrices conjonctives du squelette. Le dépôt de cris-
ques taux d'hydroxyapatite est la base du processus d'ossification.
Tous les autres dépôts de calcium sont pathologiques.
Remarquons que la calcification physiologique que constitue l'ossification présente
elle-même des aspects pathologiques. En particulier, au cours de l'ostéomalacie, on
5.3 Aspect histologique Il est variable. Pour être visible, il demande l'utilisation, parfois, de colorations spé-
ciales. La morphologie est variable du petit grain aux limites de la visibilité, aux bou-
les plus ou moins volumineuses, éventuellement concentriques, pour aller jusqu'à de
véritables plages étendues comme dans l'athérosclérose ou même une "pétrifica-
tion" complète de certains organes. Bien évidemment, ces calcification volumineu-
ses, pour être examinées en histologie, demandent des techniques préalables à la
technique histologique habituelle (techniques de décalcification).
5.4 Evolution des calcifica- Certaines calcifications demeurent inertes mais souvent, elles finissent par déclen-
tions cher une réaction inflammatoire. Il peut s'agir d'une réaction à cellules géantes
comme on en observe dans les granulomes à corps étrangers. Il peut s'agir, et c'est
ce que l'on observe le plus souvent, d'une réaction inflammatoire de contact avec
symptomes cliniques. C'est le cas au cours de la cholécystite de la pyélonéphrite
lithiasique. Le calcul est alors responsable, en particulier par l'intermédiaire de
mécanismes de stase, de phénomènes de surinfection.
6.1 omposition de la subs- Elle est constituée à 90% de fibrilles dont la nature varie avec la maladie sous-
tance amyloïde jacente et forme la base de la classification. Ces fibrilles sont plus ou moins bêta
plissés. Le reste de la substance amyloïde, de l'ordre de 10%, comporte un compo-
sant P amyloïde (P pour sérum amyloïde P) ainsi que les glycosaminoglycanes.
On distingue différents types de substance amyloïde :
• substance amyloïde AA : Il existe normalement dans le sang un sérum amyloïde
AA. Celle-ci est une alpha-1 globuline, apoprotéine associée aux HDL et aux chylo-
microns. Ce sérum amyloïde AA a une concentration qui augmente au cours de la
grossesse et, surtout, de l'inflammation. Cette protéine est fabriquée par des hépato-
cytes. Cette synthèse est stimulée par l'interleukine I.
• substance amyloïde AL : Elle provient des plasmocytes. La chaîne polypeptidique
est constituée de l'assemblage de fragments de chaîne légère d'immunoglobuline.
• amyloïde APUD qui se rencontre à l'intérieur même de certaines tumeurs du sys-
tème neuroendocrine APUD.
• il existe d'autres substances amyloïdes au cours de certaines neuropathies familia-
les.
• il existe une variante de substance amyloïde dans la substance grise cérébrale au
cours de la maladie d'Alzheimer
• il existe une variante de substance amyloïde dans les maladies à agents transmissi-
bles non conventionnels, en particulier la maladie de Creutzfeldt-Jacob. Ces dépôts
intracérébraux, toxiques pour les cellules nerveuses, font l'objet de nombreuses
recherches.
6.2 Macroscopie Certains organes infiltrés par la substance amyloïde augmentent de volume et pren-
nent une consistance ferme et pâteuse.
A la coupe macroscopique, un tissu ou organe infiltré de substance amyloïde prend
une coloration rouge jaune sous l'effet du lugol, celle-ci prend un aspect bleu-violet
sous l'action d'acide sulfurique dilué.
6.3 Microscopie La Substance amyloïde revêt une morphologie homogène, anhiste (c'est-à-dire sans
structure tissulaire ou cellulaire visible). Elle est amorphe, homogène et un peu éosi-
nophile en coloration HPS de routine.
Histochimie :
• Il existe des colorants d'orientation tel le PAS.
• Cependant, les colorations spécifiques des dépôts amyloïdes sont :
• le Violet de Paris : colore en violet soutenu la substance amyloïde
• le rouge Congo : colore en rouge groseille la substance amyloïde avec une biréfrin-
gence de couleur verte en lumière polarisée
• la Thioflavine (T ou S) examinée en lumière ultra-violette, les dépôts amyloïdes
émettent une fluorescence jaune-verte.
Un traitement préalable par le permanganate de potassium décolore la substance
amyloïde si elle est de type AA (et non AL).
L’immunoohistochimie : permet d’identifier et de mieux caractériser les dépôts
amyloïdes :
• la fraction constante est identifiée par un anticorps dirigé contre le composant P
• les anticorps dirigés contre la fraction variable permettent de distinguer les dépôts
AA (anticorps anti- protéine AA) des dépôts AL (anticorps anti-kappa, anticorps anti-
lambda), et des autres dépôts (anticorps anti-transthyrétine, anti-beta2 microglobu-
line, ….)
6.4 Classification des amylo- On distingue les amyloses systémiques (généralisées) des amyloses localisées dont
ses la signification clinique est différente.
1- Oedème tissulaire
1.1 Définition Augmentation de la quantité d'eau dans un tissu (hyperhydratation, surcharge hydri-
que),
Augmentation de la quantité de liquide présent dans les espaces interstitiels.
1.2 Aspect macroscopique Tuméfaction du tissu plus ou moins dure garde parfois l'empreinte du doigt qui
appuie (signe du godet)
Plus marqué au niveau des tissus riches en conjonctif lâche, l'oedème se dispose
entre les fibres qu'il écarte : paupières, tissu sous-cutané.
Il obéit parfois à la pesanteur (oedème des chevilles)
L'organe atteint est pâle, tendu, ruisselant d'une sérosité rose pâle lorqu'on l'incise
(tubes de Southey)
L'oedème peut intéresser les cavités naturelles de l'organisme : épanchements des
séreuses (pleurésie, péricardite, ascite, hydarthrose, alvéolite oedémateuse, etc...)
Si l'oedème se généralise (cavités séreuses, tissus divers), on aboutit à l'anasarque
1.3 Aspect histopathologique Les éléments constitutifs du tissu (cellules, fibres) sont écartés les uns des autres
par une sérosité pâle, faiblement éosinophile sur les coupes colorées à l'HPS. La
substance fondamentale est plus lâche.
1.5 physiopathologiques des Elles sont multiples et peuvent souvent s'associer les unes aux autres. Elles jouent
oedemes surtout au niveau des parois capillaires (grande surface) :
• Elévation de la pression hydrostatique : due à une augmentation de pression dans le
système veineux de retour
Oedème tissulaire 36
- soit générale : insuffisance ventriculaire droite
- soit locale : oblitération d'une veine (phlébite), de lymphatiques (---> éléphantiasis)
• Diminution de la pression oncotique (due aux protéines du plasma)
- Les hypoprotéinémies graves (famines, carences protéines alimentaires, atteinte du foie)
- Les pertes de protéines par le rein (protéinuries massives du syndrome néphrotique)
• Rétention dans les tissus du NaCl, créant un appel d'eau pour le diluer (rôle des alté-
rations de l'excrétion rénale, d'un trouble du taux de l'aldostérone)
• Elévation de la perméabilité des capillaires (oedème dit lésionnel), altération des cel-
lules endothéliales et de leur membrane basale (mécanisme propre à l'inflammation,
voir plus loin).
La combinaison des causes est fréquente :
- Dans la cirrhose du foie : hypoprotéinémie générale + hypertension portale localisant
l'oedème ---> ascite
- Dans l'insuffisance cardiaque droite et globale : hyperpression veineuse + hyperal-
dostéronisme.
Le système nerveux peut jouer un rôle par l'intermédiaire de l'innervation des vais-
seaux (oedèmes neurotrophiques).
2- La congestion tissulaire
2.1 Definition Augmentation de la quantité de sang contenu dans les vaisseaux d'un organe ou un
tissu de l'organisme avec dilatation des vaisseaux de ces régions.
2.2 Macroscopie L'organe atteint est alourdi, tuméfié, de coloration rouge ou violacée (cyanose). A la
coupe, le sang ruisselle en abondance.
La congestion atteint surtout les organes riches en vaisseaux (foie, peau, glandes
endocrines...).
2.3 Histologie Les vaisseaux sont dilatés, bourrés d'hématies tassées les unes contre les autres
(devenues polygonales par pression réciproque).
Les cellules endothéliales apparaissent turgescentes, faisant saillie dans la lumière
vasculaire.
La congestion tissulaire 37
2.4a La congestion active
Congestion résultant d'une vasodilatation active, avec afflux exagéré de sang artériel
: c'est une "hyperhémie artérielle".
Aspect :
Rougeur (érythème au niveau de la peau) qui s'efface à la vitro-pression (si l'on
applique un verre de montre sur la zone rouge, la pression chasse le sang des vais-
seaux et la peau reprend sa couleur initiale).
Elle s'accompagne d'une hyperthermie locale (augmentation de chaleur due à l'arri-
vée de sang chaud artériel venant des régions profondes de l'organisme).
Causes :
• Hyperactivité d'un tissu (physiologique type muscle en activité ou pathologique par-
fois type surrénale)
• Irritation locale (traumatique ou autre)
• Maladies éruptives générales (urticaire, rougeole,...).
Le système nerveux intervient fréquemment dans son déclenchement par un réflexe
d'axone (rougeur du visage due à l'émotion chez certains sujets).
Conséquences :
En général, bénéfiques ; amène une hypernutrition favorable aux réparations tissu-
laires.
Parfois néfastes : quand la congestion est généralisée à tout l'organisme, elle peut
donner un choc généralisé.
La congestion tissulaire 38
partie du sang le refoule dans le système veineux, phénomène bien visible au
niveau des veines jugulaires du malade qui gonflent, mécanisme identique à celui de
la vitro-pression. Sous l'influence du traitement, la poussée d'insuffisance cardiaque
régresse et le foie reprend son volume initial, jusqu'à la poussée suivante).
Macroscopiquement : Gros foie présentant à la coupe : le centre des lobules hépa-
tiques rouge vineux (veines centrobulaires et capillaires afférents congestifs). La
périphérie des lobules est plus pâle (non congestive). C'est l'aspect du foie "mus-
cade".
Microscopiquement : Plusieurs stades évolutifs :
• d'abord simple dilatation de la veine centrolobulaire et des capillaires radiés adja-
cents
• puis les lésions débordent sur les hépatocytes avoisinants centrolobulaires qui
s'atrophient et dégénèrent, se nécrosent
• plus tard, apparition d'une sclérose centrolobulaire, le lobule hépatique semble alors
centré sur l'espace-porte donnant l'aspect de "foie interverti".
3- Les hémorragies
3.2 Macroscopie L’aspect macroscopique des hémorragies interstitielles varie suivant l'importance, la
taille et la localisation :
• Purpura : macules supérieures à 1 cm, pétéchies punctiformes de petite taille ou
vibices linéaires visibles à la surface de la peau, du cerveau, des viscères. Ces
lésions ne s'effacent pas à la vitro-pression.
• Ecchymoses : plages mal limitées, plus étendues que les précédentes, peu épais-
ses.
Les hémorragies 39
• Hématomes : collection de sang dans un tissu ou un viscère, volumineuse, bien
limitée. Dans certaines localisations, synonyme Hématocèle : hématocèle thy-
roïdienne, pelvienne....
• Epanchements sanguins : dans les cavités naturelles (hémothorax, hémopéritoine,
hémarthrose, hématosalpynx)
• Hémorragies profuses : interstitielles, infiltrantes sans limites nettes, ayant ten-
dance à s'extérioriser.
3.4 Causes Deux variétés suivant qu'il y a ou non une solution franche de continuité :
Les hémorragies 40
- Erosion pariétale (ulcères gastriques, cavernes tuberculeuses) ou même érosion par une
tumeur
- Anévrysmes
- Fragilisation pariétale constitutionnelle : maladie de Marfan (gros troncs élastiques)
- Fragilisation pariétale acquise capillaire (scorbut, toxiques, stase prolongée...).
4- Les thromboses
4.1 Définition Coagulation de sang in vivo dans une cavité vasculaire ou le coeur.
Le produit de la coagulation survenue dans ces conditions s'appelle "le thrombus".
Thrombus : "terme désignant les différentes variétés de coagulation constituées au
cours d'un processus de thrombose" (à différencier d'un caillot qui est le produit de la
coagulation du sang in vitro ou après la mort).
4.2 Siège Tout le lit vasculaire, mais nous n'envisagerons d'abord que les artères, les veines et
le coeur, sièges les plus fréquents qui présentent une morphologie et une évolution
superposables (nous verrons plus loin les capillaires).
4.3 Mécanisme La colonne de sang circule dans un vaisseau sur le mode d'un "flux laminaire", for-
mée de trois couches concentriques : hématies au centre, leucocytes et plaquettes,
puis plasma à la périphérie. Cette ordonnance est modifiée au niveau d'obstacles
(valvules veineuses, bifurcations artérielles) qui entraînent une stagnation des élé-
Les thromboses 41
ments figurés contre la paroi donc une augmentation du temps de contact avec
celle-ci.
La coagulation n'apparait pas si le revêtement de cellules endothéliales est normal.
Mais, s'il disparait, le sang entre en contact avec le collagène de la basale ; celui-ci
attire les plaquettes (tropisme). Ces plaquettes vont adhérer à la basale au niveau
de la brèche endothéliale (temps vasculo-plaquettaire). Cette adhésion entraîne la
sécrétion de constituants plaquettaires (Release), qui attirent d'autres plaquettes :
"agrégation plaquettaire" (ces constituants sont divers : ADP, sérotonine, kinines,
complément)
Cette agrégation plaquettaire est d'abord réversible puis amène la formation de
fibrine qui entraîne la coagulation plasmatique.
Deux possibilités s'ouvrent alors :
la fonction fibrinolytique peut entraîner la disparition de la fibrine et de l'amas pla-
quettaire : cette fonction fibrinolytique est à la fois circulante et cellulaire (cellules
endothéliales) ; sa diminution dans certaines circonstances favorise la thombose (ex
: athérosclérose)
la fibrine "stabilise" l'agrégat plaquettaire qui devient peu destructible, s'accroît et
induit la formation de plus en plus importante de fibrine d'où "agrégation irréversi-
ble".
ADHESION PLAQUETTAIRE → RELEASE → AGREGATION REVERSIBLE →
AGREGATION IRREVERSIBLE
4.4 Conditions Les conditions de formation font intervenir deux types de facteurs : l'un anatomique
nécessaire "la lésion endothéliale", les autres biologiques contingents favorisant
cette thrombose.
Les thromboses 42
- Décubitus (les contractions musculaires contribuent à la circulation veineuse, le décubitus
les diminue, d'où le risque ; ceci explique la pratique du "lever précoce" pour les malades et
surtout les opérés)
Les thromboses 43
types de caillot, conséquence et non cause de la période prémortem :
caillot agonique rouge sombre ou “gelée de groseille”, plus ou moins strié de
blanc, sans lignes de ZAHN caractéristiques, élastiques, moulant les conduits vas-
culaires, mais de diamètre inférieur à eux et n’y adhérant pas
caillot post-mortem soit de coloration identique au précédent, soit blanc-jaunâtre
“graisse de poulet” lui aussi est élastique, non adhérant.
4.6 Conséquences Les Conséquences des thromboses sont parfois bénéfiques : dans la lutte de l'orga-
nisme contre les hémorragies par lésions vasculaires, c'est le premier temps de
l'hémostase.
Les thromboses 44
Elles sont cependant nuisibles dans la majorité des cas :
- óla mobilisation d'un thrombus donne une embolie
- dans les veines, elles entraînent une stase d'amont avec congestion passive oedème
Dans les artères, elles entraînent une ischémie (privation de sang) en aval d'où
anoxie avec possibilité d'atrophie chronique ou d'infarctus (nécrose tissulaire) (Voir
prochains paragraphes).
5- Les embolies
5.1 definition : Processus par lequel un corps étranger non dissous appelé "embol" circule dans le
courant sanguin et s'arrête dans un vaisseau dont le calibre est plus petit que lui en
oblitérant sa lumière. 8
Donc, les embolies siègent obligatoirement dans la partie du lit circulatoire où le dia-
mètre va en diminuant, c'est-à-dire le système artériel, y compris l'artère pulmonaire
(NB : ce processus est possible dans tout système circulatoire, en particulier
le système lymphatique ; nous verrons le rôle capital qu'il y joue dans la diffu-
sion des cancers et l'apparition des métastases cancéreuses).
Embol : "corps figuré endogène ou exogène migrant dans la circulation".
Embolie : "arrêt d'un embol dans un vaisseau trop petit pour lui livrer passage ;
l'adjectif qui qualifie l'embolie précise soit la nature de l'embol (embolie graisseuse
par exemple), soit le point d'arrêt de l'embol (embolie pulmonaire par exemple).
Les embolies 45
- thromboses de l'auricule gauche des rétrécissements mitraux
- thromboses infectées valvulaires des endocardites infectieuses
• artères :
- les ulcérations athéroscléreuses
- les anévysmes
Les embols cardio-artériels s'arrêtent dans les artères systémiques. Ces embols
s'arrêtent souvent "en selle" sur une bifurcation artérielle.
Les embolies 46
• soit communication interauriculaire ou persistance du Trou de Botal (cela néces-
site, en outre, la présence pathologique d'une pression droite supérieure à la pres-
sion auriculaire gauche)
• soit, parfois, anastomoses artério-veineuses au niveau du poumon.
Les embolies 47
6- L'ischémie
6.3 Consequences Anoxie (dette en oxygène du territoire intéressé), d'où un retentissement cellulaire
et tissulaire réversible ou non selon l'intensité et la durée de l'ischémie.
Ischémie aiguë : entraîne fréquemment une nécrose tissulaire (infarctus) des viscè-
res ou une gangrène ischémique des membres. Possibilités d'amélioration (voir cha-
pitre suivant)
Ischémie chronique : entraîne des foyers d'atrophie et de sclérose relative. Clini-
quement, peut donner des syndrome douloureux cliniques, type "claudication inter-
mittente" de l'artérite des membres inférieurs.
6.4 6.4. Facteurs condition- possiblité ou non d'une circulation de suppléance (tube digestif avec disposition en
nant le retentissement de arcade des vaisseaux ou organes à circulation terminale type rein)
l'ischemie rapidité d'installation (une ischémie brutale ne permet pas à une circulation de sup-
pléance de s'installer efficacement)
rappelons l'importance de l'intensité et de la durée de l'ischémie
les différents tissus sont plus ou moins sensibles à l'anoxie (cerveau très vite lésé
irrémédiablement après 10 minutes, myocarde moins vite, après 20 à 40 minutes)
importance de l'état fonctionnel du tissu, donc de ses besoins en oxygène (un tissu
en activité est plus sensible à l'anoxie qu'un tissu "au repos" ; intérêt de la réfrigéra-
tion qui diminue les besoins en augmentant la résistance à l'anoxie dans certaines
interventions de chirurgie cardio-vasculaire).
7- Les infarctus
Originellement, c'était un foyer de nécrose secondaire à l'interruption du flux artériel
ou du drainage veineux et accompagné d'une suffusion hémorragique dans le terri-
toire nécrosé (du latin "infarcere").
En fait, la suffusion hémorragique n'est pas la plus fréquente (nombreux infarctus
blancs) et l'interruption du drainage veineux n'est plus admise dans la définition (en
cas d'obstacle veineux de drainage, on parle maintenant "d'infarcissement hémorra-
gique" comme nous le verrons plus loin).
7.1 Definition : infarctus : "foyer circonscrit de nécrose ischémique dans un viscère, en rapport
avec l'interruption complète et brutale de la circulation artérielle"
Corrélats : ramollissement, gangrène tissulaires.
L'ischémie 48
7.2 Causes Les oblitérations artérielles aiguës
le plus souvent : oblitérations intrinsèques par :
• thrombose sur athérosclérose
• embolie
plus rarement, oblitération de cause externe :
• ligature artérielle
• compression (tumeur)
• torsion d'un pédicule vasculaire (volvulus intestinal, testicule, hernie étranglée...)
7.3 Morphologie des infarctus Le plus souvent caractéristique permettant un diagnostic facile
d'organe
7.3a Aspect macroscopique
Couleur: 3 variétés classiques :
• Infarctus blanc des organes pleins à circulation terminale (rate, reins, cerveau).
• Infarctus rouge des organes creux (poumons, intestins...) à circulation double ou
anastomotique.
• Infarctus mixte strié rouge et blanc (myocarde souvent).
Forme : souvent, en triangle à base périphérique et à sommet correspondant à
l'oblitération : limites nettes, atteinte en principe totale dans la zone triangulaire. Par-
fois
• infarctus nodulaires polylobés
• en nappes (gangrène)
• massif atteignant tout un viscère (organoclasique).
A la loupe : plusieurs zones :
• centre blanc-jaunâtre (infarctus blanc)
• rouge sombre (infarctus rouge)
• mélangé couleur "feuille morte" (infarctus mixte)
• à la périphérie, couronne rouge grisâtre
• parenchyme avoisinant congestif
• quand il est situé près de la surface d'un organe, réaction inflammatoire ou fibrinohé-
morragique (plèvre, péricarde, méninges).
7.3b2 En périphérie :
Couronne de leucocytes, surtout polynucléaires, qui ne peuvent pas pénétrer la
zone nécrotique (correspond à la couronne rouge-grisâtre macroscopique)
Vasodilatation et congestion du parenchyme avoisinant.
Les infarctus 49
Dans l'infarctus rouge, l'infiltration massive par des hématies noie tous ces aspects
et on n'observe qu'une flaque "hémorragique".
Dans l'infarctus mixte, il y a alternance de zones hémorragiques et blanches.
(N.B. Avant que la nécrose cellulaire soit totale, il y a un délai d'apparition (10 heures
environ pour l'aspect schématique) ; intérêt médico-légal de cette notion pour le dia-
gnostic autopsique (un sujet peut décéder brutalement ou rapidement avant que les
lésions anatomiques de l'infarctus aient eu le temps de se constituer).
(Le passage dans le sang de certains constituants cellulaires lors de cette nécrose
cellulaire permet des méthodes de diagnostic biologique sanguines de l'infarctus :
LDH, CPK, SGCT).
7.4 PathogEnie et histogE- l'infarctus blanc est dû à l'oblitération d'une artère de type terminal. Le sang
nEse n'arrive plus dans le territoire intéressé ; le retour veineux restant normal, le sang
contenu dans la région s'évacue.
l'infarctus rouge est moins schématique pour une oblitération artérielle ; en fait, il
peut s'expliquer de plusieurs manières :
• Dans un organe à circulation non terminale, présence d'une circulation collatérale
(amenant du sang, mais insuffisante pour empêcher la nécrose).
• Dans un organe à double circulation (type foie, poumon).
Par exemple, au niveau du poumon, l'infarctus est dû à l'oblitération de l'artère pulmonaire ou
d'une de ses branches ; mais les artères bronchiques, deuxième système circulatoire, continu-
ent à amener du sang en quantité insuffisante pour empêcher la nécrose, mais suffisant pour
bourrer le territoire d'hématies... On a aussi discuté la possibilité d'ouverture de shunts entre
système artériel pulmonaire et bronchique donnant un a-coup tensionnel brutal avec érythro-
diapédèse massive.
• Dans le cas de torsion ou de compression d'un pédicule vasculaire, la veine est obli-
térée en même temps que l'artère, le sang contenu stagne.
• D'autres explications ont été avancées (reflux veineux par exemple...)
A signaler que dans la définition de l'infarctus, la gangrène est considérée comme
synonyme et nous l'avons considérée comme tel ; en fait, le terme gangrène désigne
deux affections :
- la nécrose ischémique, surtout au niveau d'un segment de membre, cadre que nous
venons d'étudier
- la nécrose tissulaire due à certains germes anaérobies, type gangrène gazeuse survenant sur
des plaies souillées (surtout de guerre) qui entre dans le cadre des inflammations).
Les infarctus 50
8- L'infarcissement hémorragique
8.1 Definition : "Foyer d'infiltration hémorragique, avec ou sans nécrose, en rapport avec l'obstruc-
tion de la veine de drainage".
8.2 Causes : Compressions, thromboses veineuses (ex: intestin) : l'obstruction est souvent très
difficile à mettre en évidence.
8.3 Aspect : Foyer infiltré de sang, moins bien limité et systématisé que pour les infarctus, sou-
vent central dans l'organe (rate, rein, intestin, poumons).
Aspect histologique et évolution équivalents à ceux d'un infarctus rouge.
9- L'apoplexie
9.1 Definition : "Foyer d'infiltration hémorragique des tissus, avec ou sans nécrose mais sans oblité-
ration vasculaire".
Il s'agit d'un trouble de la microcirculation capillaire avec érythrodiapédèse sans alté-
ration décelable des troncs artériels et veineux (perturbation "fonctionnelle" au
niveau capillaire).
Elle est favorisée par une activité fonctionnelle augmentée, des facteurs infectieux...
Exemples :
- apoplexie utéro-placentaire (traumatique, éclampsie)
- apoplexie pancréatique (période postprandiale chez les hyperlipidémiques)
L'évolution est souvent grave.
Parfois, survie et formation d'un pseudokyste (pancréas).
L'infarcissement hémorragique 51
Athérosclérose et athérome
1- Généralités et définitions
Pathologie à la fois métabolique et vasculaire.
C’est la principale cause de décès dans les pays à niveau de vie élevé. Il y a autant
de morts par athérosclérose coronaire que par les cancers plus les maladies pulmo-
naires plus les accidents de la route réunis soit 200.000 par an en France.
Les deux termes sont souvent employés indifféremment en clinique, mais en fait leur
définition est différente :
• athérosclérose : définition de l'OMS : "association variable de remaniements de
l'intima des grosses et moyennes artères consistant en une accumulation segmen-
taire de lipides, de glucides complexes, de sang et de produits sanguins, de tissus
fibreux et de dépôts calcaires, le tout accompagné de modifications de la média".
• athérome : "présence au sein de l'intima des vaisseaux d'une plage de nécrose par-
ticulière (bouillie athéromateuse) riche en lipides".
En somme, l'athérome est un des constituants de l'athérosclérose (ATS). De plus, il
ne faut pas confondre ATS et artériosclérose ; l'ATS est une des formes de l'artério-
sclérose, la plus importante mais pas la seule.
Artériosclérose : affections artérielles chroniques englobant :
• outre l'ATS
• l’artériosclérose (fibrose des artères plus petites)
• la médiacalcose de Mönckeberg caractérisée par des calcifications de la média des
artères musculaires.
2- Etude anatomopathologique
2.1b Histologie :
• Accumulation au niveau de l'intima de cellules histiocytaires chargées de lipides
"spumeuses".
• Oedème interstitiel de l'intima, riche en mucopolysaccharides acides.
• Quelques lésions débutantes des lames élastiques les plus internes commencent à
apparaître.
Généralités et définitions 52
2.1c Evolution :
• Soit les élevures gélatiniformes et les stries lipidiques peuvent disparaître (c'est une
simple surcharge au début)
• Soit elles vont évoluer vers la plaque athéroscléreuse.
2.2a Macroscopie
Deux aspects :
• plaque laiteuse : formation lenticulaire inférieure à 1 cm, ne faisant que peu saillie
dans la lumière, de surface lisse, brillante.
• plaque chondroïde : la plus fréquente, irrégulièrement arrondie de 3 à 4 cm de dia-
mètre sur 1 à 5 mm d'épaisseur, faisant nettement saillie dans la lumière, s'enfon-
çant dans la média, de douleur blanc-nacré, de consistance dure "cartilagineuse" à
la coupe (d'où le nom donné), présentant en son centre une bouillie grumeleuse, jau-
nâtre (bouillie athéromateuse) entourée d'un tissu blanc-nacré.
2.2b Histologie
• plaque laiteuse :
accumulation dans l'intima de mucopolysaccharides, parfois de fibrine.
les cellules chargées de lipides (cellules spumeuses) venues de la média sont tou-
jours présentes et augmentent en nombre.
sécrétion de collagène au contact des dépôts.
• plaque chondroïde : aspect plus évolué.
Nécrose de certaines cellules spumeuses et du tissu conjonctif, donnant aussi une
accumulation de lipides extracellulaires sous forme de cristaux d'acides gras et de
cholestérol.
Autour de cette nécrose, formation d'un véritable "granulome" (voir chapitre inflam-
mations granulomateuses spécifiques) avec néocapillaires à paroi fragile et sclérose
collagène.
Ces lésions s'enfoncent dans la média et s'accompagnent à leur contact, d’une frag-
mentation des lames élastiques, d’une fibrose interstitielle avec disparition des fibres
musculaires lisses
Des néocapillaires à paroi fragile, venus de vasa-vasorum traversent la média et
pénètrent la plaque.
Etude anatomopathologique 53
3- Siège des lésions. Localisation des plaques athéroscléreuses.
Elles se développent plus volontiers où le flux laminaire du sang est perturbé (bifur-
cations artérielles, départ des collatérales).
Aorte : rare sur l'aorte ascendante thoracique, calcifications en coquille d'oeuf du
sommet de la crosse. Aorte thoracique descendante : fréquente, avec tourbillons et
ulcérations. Aorte abdominale sous-rénale : fréquence des anévrysmes athéroma-
teux.
Coronaires : fréquentes plaques sur les premiers centimètres (atteinte tronculaire).
Artères cérébrales : bifurcation carotidienne, artère sylvienne, tronc basilaire.
Artères rénales : les sténose athéroscléreuses peuvent donner une atrophie du rein
avec hypertension artérielle réno-vasculaire surajoutée.
Artères des membres inférieurs : iliaque, tiers inférieur de l'artère fémorale, artère
poplitée (anévrysme) : fréquence.
Artères digestives : rare
Artère pulmonaire : jamais, sauf si hypertension pulmonaire majeure.
Il faut souligner l'importance des localisations multiples chez le même sujet : "polya-
théroscléreux".
4- Facteurs étiopathogéniques
4.1 Etiologie : Augmentation de fréquence avec l'âge ("le vieillissement artériel fait le lit de l'ATS"
BOUISSOU), mais les premières lésions apparaissent très tôt dans l'adolescence
(autopsies des soldats américains tués pendant la guerre de Corée, autopsies de
jeunes accidentés de la route). Le plus souvent les complications cliniques n'appa-
raissent que vers la cinquantaine.
facteurs de risques :
Les trois principaux sont le tabagisme, l'hypertension artérielle et les hyperlipidémies
(soit hypercholestérolémie familiale génétique, soit hyperconsommation de lipides
saturés alimentaires d'origine animale).
Les hommes sont atteints 10 ans plus tôt que les femmes (protection par les oestro-
gènes), mais à 75 ans le pourcentage des complications est le même dans les deux
sexes.
L'obésité androïde, le diabète, la sédentarité jouent un rôle. Toutes ces notions se
retrouvent dans une prédisposition génétique à l'athérosclérose, d'où l'importance
des antécédents familiaux.
1- Définition
L’inflammation ou réaction inflammatoire est un phénomène réactionnel mis en
oeuvre par l’organisme chaque fois que l’intégrité de ses constantes morphologiques
et biologiques est menacée.
L’inflammation comprend l’ensemble des réactions locales et générales de l’orga-
nisme à toute agression tissulaire, qu’elle soit d’origine infectieuse ou non infec-
tieuse. L’inflammation n’est donc pas synonyme d’infection. Les causes de
l’inflammation sont extrêmement variées.
L’inflammation est le plus souvent bénéfique. Son but est de rétablir l’homéostasie
des tissus dont elle prépare la réparation. Parfois, la réaction inflammatoire dépasse
ce but et devient néfaste comme dans les maladies inflammatoires chroniques.
La réaction inflammatoire est éventuellement associée à la réaction immunitaire
mais le plus souvent il s’agit d’une réponse stéréotypée non spécifique particulière et
doit permettre aux défenses immunitaires d'accéder à la région endommagée.
2- Territoire de l’inflammation
2.1 Description A côté du contingent tissulaire très spécialisé, l’organisme comporte un ensemble
tissulaire ubiquitaire que l’on retrouve dans tous les territoires et qui est qualifié de
tissu conjonctif non spécialisé.
Toute réaction inflammatoire nécessite pour se produire la présence de tissu con-
jonctif avec :
• sa substance fondamentale plus ou moins imbibée d’eau
• ses fibres conjonctives en particulier de collagène.
• ses éléments cellulaires, fibroblastes, histiocytes, mastocytes
• et surtout le réseau vasculaire terminal dit de la micro-circulation qui comporte
.des artérioles terminales ou pré-capillaires,
.un réseau capillaire contrôlé par des sphincters,
.un canal préférentiel seul utilisé à l’état normal,
.une veinule de drainage, continuant ce canal préférentiel et collectant les anses
capillaires,
.enfin des anastomoses artériolo-veinulaires, permettant de détourner le sang du
lit capillaire.
Le tout est complété par un réseau lymphatique contribuant au drainage des liquides
accumulés dans la substance fondamentale.
2.2 Fonction A la suite d’une lésion tissulaire, se déroule dans le tissu conjonctif vascularisé une
série de phénomènes locaux modulés par des facteurs humoraux. Les conséquen-
ces de la réaction inflammatoire sont conditionnées par plusieurs facteurs :
Définition 55
• Tout d’abord l’agressivité et la nocivité de la cause qui a déclenché l’inflammation.
• Le siège de la réaction inflammatoire : plus il se situera à distance des tissus nobles
et meilleure sera l’évolution de l’inflammation.
• La richesse du réseau vasculaire car c’est par les vaisseaux que sont acheminées
les cellules (polynucléaires, monocytes et lymphocytes) et les substances contenues
dans le plasma indispensables au bon déroulement de la réaction inflammatoire.
• Les phénomènes généraux nerveux, hormonaux et immunitaires qui jouent égale-
ment un rôle essentiel.
3.1 Causes exogènes • Traumatismes mécaniques accompagnés ou non d’une plaie tissulaire
• Agents chimiques et surtout les toxiques - acides et bases : réaction inflammatoire
dans le tissu sous cutané après perfusion d’antimitotiques en principe administrés
par intraveineuse
• Agents physiques: ultraviolets; radiations ionisantes, brûlures ; froid
• Micro-organismes: bactéries, virus, parasites, agents fungiques.
4.1 Cellules de la réaction La fonction principale de la réaction inflammatoire est d’amener des phagocytes sur
inflammatoire le lieu de l’agression. La fonction de ces cellules est d’éliminer les débris particulai-
res par phagocytose. Pendant l’inflammation les phagocytes circulants - polynucléai-
res neutrophiles, monocytes, macrophages - sont mobilisés par chimiotactisme et
migrent électivement dans le tissu inflammatoire.
A la phase précoce de la réaction inflammatoire, les cellules prédominantes sont les
polynucléaires (PN) neutrophiles ; au stade plus tardif ce sont les macrophages.
Dans les réactions allergiques les éosinophiles sont présents en grande quantité,
alors que dans les réactions d’hypersensibilité retardée les lymphocytes sont les
plus nombreux. Les cellules normalement résidentes dans les tissus comme les
mastocytes, les fibroblastes et les macrophages tissulaires interviennent dans le
passage à la chronicité.
4.1d Mastocyte
Les mastocytes sont très nombreux dans le tissu conjonctif et la membrane
muqueuse. C’est une population hétérogène définie par leurs enzymes et leur con-
tenu en glycosaminoglycanes et, comme leur correspondant dans le sang circulant
le polynucléaire basophile, est la source principale d’histamine. Les mastocytes ont
des récepteurs pour les IgE. Ils produisent de l’histamine, la prostaglandine D2
(PGD2), des leucotriènes, des hydrolases acides et des facteurs chimiotactiques.
Leur réactivité aux traumatismes et aux facteurs immunologiques implique ces cellu-
les dans l’initiation de la réaction inflammatoire.
4.2 Les médiateurs de La réponse globale à l’inflammation est déterminée par l’interaction de nombreux
l’inflammation médiateurs, dont quelques uns sont responsables de toutes les fonctions. Ils agis-
sent soit en synergie pour amplifier la réaction, soit en opposition pour freiner la
réaction.
Conclusion 61
Les temps de l’inflammation aiguë
1- Généralités
Quelle que soit la nature de l’agression, toute inflammation comporte quatre phases
qui se succèdent dans un ordre immuable.
La première phase est dominée par les phénomènes vasculo-sanguins. Ils sont à
l’origine des quatre signes cardinaux de l’inflammation aiguë : la rougeur, la chaleur,
la tumeur, et la douleur, tétrade de Celsius.
La deuxième phase est productive, la multiplication des cellules conduisant à un gra-
nulome inflammatoire.
La troisième phase est occupée par la détersion du foyer.
La quatrième phase aboutit à la cicatrisation plus ou moins parfaite.
L’inflammation est un phénomène dynamique dans lequel les différentes étapes se
chevauchent souvent. La première étape est inframicroscopique, survenant immé-
diatement après l’agression et aboutissant à la libération de médiateurs chimiques
qui interviennent sur les phénomènes vasculaires.
L'inflammation est stéréotypée avec une séquence constante.
2.2 Exsudation ou oedème Définition : l’exsudat inflammatoire se définit comme l’ensemble des éléments
inflammatoire moléculaires et cellulaires qui traversent la paroi vasculaire au cours de l’inflamma-
tion et qui s’accumulent dans les tissus interstitiels.
Mécanisme : il résulte de plusieurs facteurs locaux : élévation de la pression hydros-
tatique secondaire à la congestion, et augmentation de la perméabilité capillaire qui
prévaut dans l’oedème inflammatoire. L’élargissement des fentes intercellulaires
laisse passer des substances de poids moléculaire élevé et même des éléments
figurés.
Aspect : l’exsudat est très riche en protéines, en fibrine et même en cellules, fran-
chement hémorragique dans certains cas.
Cette exsudation est parfois difficile à voir dans les tissus humains : dans le tissu
conjonctif elle se traduit par une dissociation des structures fibrillaires par un maté-
Généralités 62
riel de teinte rosée auquel se mêlent parfois de très fin filaments de fibrine qui pro-
viennent de la transformation du fibrinogène plasmatique dans le tissu interstitiel.
Conséquences :
• clinique : douleur,
• dilution des produits toxiques et des germes
• barrière fibrineuse entre la lésion et le tissu sain qui évite la diffusion des germes et
qui favorise le chimiotactisme vis à vis des polynucléaires
• apports humoraux de défense.
• les effets de l’oedème peuvent être néfastes soit en raison de son abondance exces-
sive, soit de son installation brutale et de sa localisation (OAP infectieux, oedème
aigu du larynx)
Ces modifications sont sous la dépendance des médiateurs chimiques : en dehors
du complément qui agit pendant toute la durée des phénomènes vasculaires on dis-
tingue trois phases :
• la première (1 heure 30) sous la dépendance des amines vasoactives,
• la deuxième (1 heure 30 à 2 heures 30) réglée par les kinines,
• la troisième (la plus longue) contrôlée par les prostaglandines.
A chaque phase on peut assister à un arrêt du phénomène et à un retour à la nor-
male soit spontanée, soit sous l’influence thérapeutique.
3.1 Chimiotaxie - chimiotac- Les polynucléaires neutrophiles sont attirés dans les tissus lésés par des médiateurs
tisme chimiques. La migration des polynucléaires depuis les lumières vasculaires
jusqu'aux tissus lésés est réglée par des substances appelées chimiotactiques.
On appelle chimiotaxie ou chimiotactisme le phénomène qui commande le déplace-
ment d’une cellule en direction d’une substance appelée cytotaxique.
Ce phénomène est lié à la mobilité et à la capacité de migration des polynucléaires
et des macrophages ainsi qu’à l’intensité du gradient chimiotactique.
Au cours de cette phase les polynucléaires et macrophages vont subir des modifica-
tions fonctionnelles et morphologiques :
• perte de leur forme arrondie régulière
• apparition de contours sinueux
• émission de pseudopodes
• excentration du noyau
• mouvements cellulaires amiboïdes
3.2 Margination Phénomène par lequel les polynucléaires adhèrent à la paroi endothéliale altérée.
L'adhérence des polynucléaires provoque la formation d'agrégats le long des parois
vasculaires, c'est la margination.
L'endothélium des vaisseaux est activé par les produits issus des tissus lésés et par
les cytokines, cette activation induit l'expression des molécules de surface qui réa-
gissent avec les molécules présentes dans la membrane des polynucléaires neutro-
3.4 Phagocytose 3.4a Les cellules impliquées dans la phagocytose se répartissent en deux groupes :
Les polynucléaires sont appelés microphages. Ils sont spécialisés dans la destruc-
tion des particules de petite taille et ils s’attaquent particulièrement aux agents micro-
biens.
Les macrophages ou histiocytes sont capables de phagocyter des particules plus
volumineuses. Ils assurent une destruction ménagée en conservant les détermi-
nants antigéniques essentiels à la réponse immunitaire. Ils appartiennent également
au système des phagocytes mononucléés.
3.4b Phagocytose
L’activité essentielle de ces cellules est la phagocytose c’est à dire l’englobement
dans le cytoplasme du phagocyte d’une particule étrangère vivante ou inerte qui
sera digérée par les enzymes protéolytiques des lysosomes (hydrolase, phospha-
tase, élastase, collagénase).
3.4c1 L’adhésion
3.4c2 L’ingestion
3.4c3 digestion
3.5 Le système des phagocy- 3.5a C’est un système qui regroupe des cellules qui ont :
tes mononucléés
Une origine commune : le promonocyte de la moelle osseuse,
Une morphologie particulière en microscopie électronique - cytoplasme hérissé de
nombreuses villosités,
Une fonction fondamentale la phagocytose possible grâce aux lysosomes riches en
enzymes hydrolytiques.
3.5c2 Métamorphose
4- Conclusion
Les phénomènes cellulaires de l’inflammation aiguë ont pour but l’élimination de
l’agent pathogène et le nettoyage du foyer inflammatoire. Dans un premier temps
cette fonction est dévolue aux polynucléaires secondairement remplacés par les
macrophages du système des phagocytes mononucléés.
Certaines drogues modifient le cours des phénomènes cellulaires :
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, Indometacine, Phénylbutazone suppriment
Conclusion 66
la migration des monocytes, l’aspirine aurait un effet discret sur la migration des
polynucléaires.
Les anti-inflammatoires stéroïdiens (hydrocortisone, dexaméthazone) suppriment la
migration des polynucléaires et des monocytes. Les corticoïdes entravent la libéra-
tion des enzymes des polynucléaires.
Conclusion 67
Evolution d’un foyer inflammatoire aigu =
formes cliniques de l’inflammation aiguë
L’évolution d’un foyer inflammatoire aigu est conditionnée par l’agent pathogène et
par la qualité de la réponse de l’organisme à cette agression.
1- Facteurs évolutifs
1.2 agent pathogEne. Les lésions diffèrent selon la nature et la nocivité de l’agent pathogène d’atteinte :
• physique (UV) : le plus souvent simple vasodilatation souvent très étendue
• virus : les phénomènes inflammatoires sont limités à la bulle herpétique
• staphylocoque : tendance nécrotique rapidement limitée
• streptocoque : nécrose extensive, érysipèle
1.3 REactions gEnErales de L’agression est suivie non seulement par une réaction locale du tissu lésé mais aussi
l’organisme par une réaction générale très semblable quel que soit le type de l’agression. Elle
comporte trois types de modifications : les réactions neurohormonales. Elles se
déroulent en trois périodes successives qui sont :
• La réaction d’alarme avec stimulation du système nerveux sympathique et libération
d’adrénaline dans le sang ;
• Le choc avec vasoconstriction cutanée et chute progressive de la pression artérielle
• La période de récupération faisant intervenir les polynucléaires et les prostaglandi-
nes
1.4 REactions humorales et Toute inflammation dès qu’elle dépasse un seuil d’intensité s’accompagne de modifi-
hEmatologiques cations sanguines :
Elévation du taux sérique de certaines protéines : fibrinogène, alpha2globulines, pro-
téine C réactive, augmentation de la vitesse de sédimentation des hématies.
Hyperleucocytose
1.5 REactions immunitaires Toute réaction inflammatoire surtout après agression bactérienne s’accompagne
d’une mise en jeu du système immunitaire. Cette réaction débute dès les premiers
moments de la réaction inflammatoire par l’intermédiaire des macrophages qui assu-
rent une destruction ménagée de l’antigène permettant de transmettre l’information
antigénique aux lymphocytes B ou T.
Facteurs évolutifs 68
2- Formes évolutives
2.1 GuErison sans sEquelle Elle aboutit à la restitution Ad Integrum. C’est la meilleure des évolutions qui conduit
à une guérison rapide et sans séquelle. Elle sous-entend une agression peu nocive
et un terrain favorable.
La réaction inflammatoire commune évolue en phases successives. Mais certaines
réactions s'écartent plus ou moins de ce schéma parce que l'une des phases du pro-
cessus inflammatoire peut prédominer ou persister plus longtemps.
2.2 Les inflammation aiguës Elle reconnaissent en général une lésion initiale forte et étendue. Elles s'installent le
plus souvent brutalement.
Elles s'accompagnent de signes généraux bruyants : fièvre, tachycardie et de modi-
fications biologiques : augmentation de la VS, leucocytose.
L'évolution peut se faire vers la restitution intégrale si la lésion est peu ou pas nécro-
sante.
Lorsque la destruction tissulaire est importante, tout dépend de la qualité de la déter-
sion.
→ Si celle ci est excellente, la guérison peut être obtenue au pris d'une cicatrice défi-
nitive.
→ Quand la détersion est incomplète, l'évolution se fait habituellement vers une
forme subaiguë ou chronique.
Les inflammations aiguës elles-mêmes peuvent être de plusieurs types
Formes évolutives 69
surface des séreuses (plèvre, péricarde)
alvéoles pulmonaires
Macroscopie : fausses membranes blanches ou blanc grisâtres, adhérentes, sai-
gnant quand on les arrache.
Histologie : masse de fibrine coagulée, contenant ou non des leucocytes, reposant
sur un tissu de granulation.
L'évolution se fait vers la liquéfaction et la desquamation des membranes qui lais-
sent une ulcération.
Exemples :
- voie aérienne supérieure: diphtérie : dans le larynx les fausses membranes peuvent entraîner
la mort par asphyxie.
- Poumons : pneumonie lobaire aiguë due au pneumocoque
- précipité de fibrine dans la lumière alvéolaire : hépatisation rouge
- Péricarde : amas fibrineux "en tartine beurrée" sur les feuillets le décollement des feuillets,
à chaque battement cardiaque entraîne le frottement péricardique entendu à l'auscultation.
Formes évolutives 70
- une couche moyenne à type de bourgeon charnu
- une couche périphérique : tissu conjonctif actif jeune.
Enfin, phase de détersion, puis de guérison, avec comblement de la perte de subs-
tance laissant une cicatrice mutilante
Si détersion insuffisante ou traitement par antibiotiques formation d'une coque de
sclérose, enkystant l'abcès qui devient chronique.
Formes évolutives 71
Granulomes et inflammations spécifiques
1- Généralités
Dans de nombreux cas l’évolution du foyer inflammatoire est caractérisée par la
diminution progressive des phénomènes vasculaires et l’apparition de cellules nou-
velles qui vont constituer un granulome ou infiltrat inflammatoire.
Généralités 72
4- Granulomes et inflammations spécifiques
4.1 DonnEes gEnErales Ce sont des lésions qui permettent à elles seules un diagnostic étiologique :
• soit du fait de l’aspect caractéristique de l’agencement cellulaire - granulome épi-
thélioïde et gigantocellulaire. En fait ces lésions ont une spécificité relative et ne
représentent qu’un élément d’orientation diagnostique vers un groupe d’affections
hétérogènes.
• soit du fait de la présence de l’agent pathogène identifiable. Ce sont les lésions de
spécificité absolue, rares en pathologie humaine.
5.1b Etiologies
5.1b2 endogènes :
• Poils ou squames de kératine : kyste du sinus pilonidal ;
• Débris alimentaires et fécaux par perforation digestive dans le péritoine,
• Cristaux de cholestérol, athérome
• Cristaux d’urate dans la goutte
• Granulome de la cytostéatonécrose
5.2 corps Etrangers toxiques Inhalation de fines particules de silice de 1 à 5 microns responsables du granulome
silicotique. La silicose est avant tout une maladie des mineurs mais s’observe dans
les professions où il y a libération de silice dans l’air ambiant (fabrication du verre).
Les particules de silice inhalées sont phagocytées par les macrophages et entraî-
nent la mort des cellules macrophagiques responsables d’une réaction fibroblasti-
que et d’un nodule silicotique acellulaire entraînant une insuffisance respiratoire
chronique.
6.1 Description Ces granulomes à structure particulière sont constitués de cellules épithélioïdes dis-
posées de façon concentrique en follicules et souvent associées à des cellules
géantes.
7- Conclusion
L’introduction d’un agent étranger dans l’organisme déclenche une réaction inflam-
matoire qui pourra être non spécifique ou au contraire assez caractéristique de
l’agent pathogène. Le plus souvent la mise en évidence de l’agent pathogène à
l’intérieur des lésions permet de parler de granulome ou inflammation spécifique.
Les lésions granulomateuses de type épithélioïde et gigantocellulaire fréquentes
orientent vers un groupe relativement précis d’étiologies. Ces lésions anatomopa-
thologiques ne sont, le plus souvent, qu’un élément d’orientation le diagnostic étiolo-
gique reposant sur l’anamnèse, le tableau clinique et les résultats des examens
biologiques - bactério et sérologies -
Conclusion 75
Exemple d’inflammation granulomateuse : la tuberculose
L’inflammation tuberculeuse est un exemple d’inflammation granulomateuse. La pré-
sence de Mycobacterium tuberculosis dans les tissus déclenche une réaction
inflammatoire qui suit les temps successifs de l’inflammation : phase exsudative,
phase cellulaire, phase de réparation avec fibrose.
Cette réaction inflammatoire est particulière pour deux raisons :
- Développement de lésions granulomateuses, épithélioïdes et gigantocellulaires
lors de la phase cellulaire.
- Apparition d’une nécrose tissulaire spéciale : la nécrose caséeuse.
Ces deux aspects permettent, sur un prélèvement biopsique, de proposer le dia-
gnostic de tuberculose. Ce diagnostic devra être confirmé par l’identification de M.
tuberculosis.
1.1 Granulome inflammatoire Ce granulome inflammatoire apparaît rapidement après la phase exsudative. Il s’agit
d’un granulome immunologique, témoin de la mise en jeu de l’immunité à médiation
cellulaire.
Il est constitué de cellules épithélioïdes et géantes dérivées des histiomonocytes,
entourées de lymphocytes et de fibroblastes. Les cellules d’origine histiomonocytaire
ont une vie brève avec un renouvellement rapide par des monocytes d’origine san-
guine.
1.2 NEcrose casEeuse Il s’agit d’un foyer de destruction tissulaire d’aspect particulier. La nécrose caséeuse
est une lésion très évocatrice de la tuberculose et s’observe rarement dans les
autres inflammations granulomateuses.
Son aspect macroscopique justifie le terme de «caséum» (fromage) : substance gru-
meleuse, molle, friable, blanche ou grise. Son aspect histopathologique est caracté-
ristique: plage de forme irrégulière, de dimension variée, éosinophile, souvent
homogène et acellulaire, parfois finement grenue contenant des débris cellulaires.
Son évolution est variable :
• Elle peut persister, n’étant pas spontanément résorbable ;
• Elle peut se ramollir, se liquéfier et s’éliminer après fistulisation dans une cavité, un
conduit ou à la surface d’un revêtement ;
• Elle peut se calcifier.
La nécrose caséeuse apparaît très précocement, lors de la phase exsudative, avant
la constitution de granulome. Le mécanisme de la caséification est incertain et sans
1.3 Mise en Evidence de M. La méthode de Ziehl-Nielsen colore en rouge les mycobactéries acido-alcoolo-résis-
tuberculosis tantes, en particulier M. tuberculosis. Cependant, les bacilles sont en général très
peu nombreux ou absents sur les coupes histopathologiques. Souvent, seules des
méthodes de culture permettent la confirmation du diagnostic et l’identification de
l’agent pathogène.
2.3 Phase de rEparation Un tissu conjonctif dans lequel persiste une quantité variable de cellules épithélioï-
fibrose cicatricielle des et géantes peut se développer, réalisant :
3.1 Circonstances d’appari- Les lymphadénites tuberculeuses peuvent apparaître à n’importe quel moment du
tion cycle de la tuberculose.
3.1a Primo-infection
L’adénopathie tuberculeuse fait partie du complexe primaire. Son siège (bronchique,
médiastinal, mésentérique) dépendra du site du foyer d’infection primaire. L’évolu-
tion se fait vers la guérison de la lésion épithéliale avec parfois des séquelles à type
de calcification du ganglion satellite.
4- Diagnostic différentiel
Si les lésions tuberculeuses sont le prototype de l’inflammation granulomateuse épi-
thélioïde et gigantocellulaire, d’autres maladies peuvent réaliser des lésions identi-
ques et le diagnostic différentiel varie selon le type des lésions observées.
4.1 sans necrose caseeuse De nombreuses maladies infectieuses ou non infectieuses peuvent s’accompagner
de lésions granulomateuses épithélioïdes et gigantocellulaires sans nécrose
caséeuse. Parmi ces maladies, les plus fréquentes sont :
• infectieuses : mycobactérie autre que M. tuberculosis (ex. lèpre) ; mycose (histoplas-
mose) ; bactérie (brucellose) ; parasite (schistosomiase) ;
• non infectieuses : bérylliose, stroma de certains cancers ;
• de cause inconnue : sarcoïdose.
Diagnostic différentiel 80
• mycose, en particulier l’histoplasmose fréquente sur le continent américain dont les
lésions sont similaires à celles de la tuberculose ;
• autre mycobactérie : BCG, M. avium...;
• syphilis tertiaire aujourd’hui exceptionnelle.
4.3 bacilles acido-alcoolo- Cette découverte témoigne de la présence d’une mycobactérie. Il s’agit le plus sou-
résistants vent, en Europe, de M. tuberculosis. Seule la mise en culture permet d’identifier la
mycobactérie et d’affirmer une tuberculose.
Diagnostic différentiel 81
L'inflammation virale
Les virus sont des organismes dotés d'un seul type d'acide nucléique, ADN ou ARN
selon les cas. Les virus sont donc des parasites intracellulaires obligatoires. Pour
assurer la réplication de leur génome et la synthèse de leurs protéines constitutives,
ils doivent impérativement utiliser la machinerie d'une cellule hôte, qu'ils détournent
à leur profit. L'infection d'une cellule par un virus peut provoquer deux types de
lésions: des lésions directes, dues à l'éventuel effet pathogène du virus (effet cytopa-
thique), et des lésions indirectes, provoquées par la réponse immunitaire de l'orga-
nisme dirigée contre les cellules infectées.
1.2 Mecanismes de defense Le premier mécanisme de défense antivirale, comme dans tout système de défense
antivirale anti-infectieuse, est le rôle de barrière joué par la peau et les muqueuses. Nous
avons vu que beaucoup de muqueuses sont facilement infectées par les virus et que
la peau elle-même peut être franchie en utilisant des vecteurs appropriés.
Les cellules du système monocytaire-macrophagique constituent une deuxième
ligne de défense. Leur rôle essentiel consiste dans la phagocytose des virions, insuf-
fisante pour le contrôle de l'infection, mais indispensable pour la mise en jeu d'une
réponse immunitaire spécifique.
Les lymphocytes sont les principaux agents de défense antivirale. Plusieurs métho-
des sont employées : (a) la sécrétion de substances à effet antiviral: c'est le cas des
interférons, (b) la synthèse et la sécrétion d'anticorps spécifiques: ils jouent un rôle
important pour prévenir la réinfection ultérieure par la même souche virale, (c) la pro-
duction de lymphocytes cytotoxiques, capables de détruire les cellules cibles infec-
tées par le virus. Les cellules infectées par les virus expriment en effet à leur surface
des néo-antigènes, le plus souvent des protéines virales, qui les font reconnaître
comme étrangères par les lymphocytes cytotoxiques. Deux moyens permettent la
destruction des cellules cibles par les lymphocytes cytotoxiques: (a) l'interaction
directe avec la cible par l'intermédiaire de protéines membranaires spécifiques (sys-
tème Fas), (b) la sécrétion d'enzymes spécifiques (perforine, granzymes). Dans les
deux cas, la mort de la cellule cible se fait par apoptose. Dans cette forme de mort
cellulaire, la cellule se rétracte sur elle-même et se condense, et sa membrane
demeure imperméable. Les virions qu'elle contient ne peuvent donc pas sortir dans
le milieu extracellulaire et sont détruits en même temps que leur cellule hôte, le plus
souvent après phagocytose par des macrophages. Cette forme de mort cellulaire
limite donc la dissémination virale dans l'organisme.
Beaucoup de virus ont développé des stratégies pour échapper aux effets du sys-
tème immunitaire. L'une des stratégies les plus utilisées est la variabilité antigéni-
que. Les souches virales mutent très rapidement et acquièrent de nouveaux motifs
antigéniques qui nécessitent la rééducation du système immunitaire. C'est la straté-
gie utilisée par le virus de la grippe, celui du SIDA et celui de l'hépatite C. D'autres
virus développent des stratégies très complexes. Plusieurs virus sont ainsi capables
d'empêcher la reconnaissance de leur cellule hôte par le système immunitaire ou de
bloquer l'apoptose de leur cellule hôte.
2.2 Les lesions directes dues Certaines lésions cellulaires sont dues à l'effet cytopathique direct du virus. Le plus
aux virus souvent, il s'agit de lésions de nécrose accompagnées d'une réaction inflammatoire
locale. C'est ce que l'on observe pour les cellules de l'épithélium respiratoire infec-
2.3 Les lésions indirectes Les lésions indirectes sont les conséquences de la réponse immunitaire.
Les lésions à médiation immunitaire sont essentielles dans la pathogénie des
lésions cellulaires et tissulaires associées aux infections virales chroniques. L'un des
exemples les plus significatifs est celui d'une maladie virale expérimentale, la chorio-
méningite lymphocytaire de la souris. Les lésions cérébrales provoquées par l'inocu-
lation intracérébrale du virus à la souris adulte peuvent être entièrement prévenues
par l'inhibition du système immunitaire. En pathologie humaine, le rôle des lésions à
médiation immunitaire est bien démontré dans les hépatites virales chroniques dues
aux virus des hépatites B et C.
La cause initiale des lésions est la production de facteurs cytotoxiques par les lym-
phocytes activés et leur libération à forte concentration dans le milieu extracellulaire.
Ces facteurs détruisent non seulement les cellules infectées mais aussi des cellules
saines de voisinage, de façon non spécifique. Les lésions cellulaires qui en résultent
induisent des phénomènes secondaires, comme le développement d'une fibrose
cicatricielle. Le processus est particulièrement démonstratif au cours des hépatites
chroniques: à une phase purement inflammatoire, succède une fibrose progressive-
ment évolutive, pouvant aboutir à la constitution d'une cirrhose.
2.4 infections foetales et néo- Le foetus est extrêmement sensible aux infections virales. La contamination est
natales généralement transplacentaire. Les conséquences sont habituellement graves: mort
foetale in utero et malformations congénitales après infection par le virus de la
rubéole (les pestivirus ont les mêmes effets chez les animaux domestiques), anasar-
que après infection par les parvovirus.
2.5 Les conséquences à long L'une des conséquences majeures est l'effet oncogène, direct ou indirect, exercé par
terme des infections virales de nombreux virus en cas d'infection persistante. Cet aspect est développé de
chroniques manière plus complète dans le chapitre "" (pages).
Une autre importante conséquence clinique des infections virales chroniques est
l'induction de maladies à complexes immuns, comme les formes de périartérite
noueuse associées au virus de l'hépatite B ou les cryoglobulinémies associées au
virus de l'hépatite C.
3.1 Contribution au diagnos- Il est clair que l'anatomie pathologique ne peut pas se substituer aux techniques
tic virologiques actuellement disponibles pour affirmer le diagnostic d'infection virale et
3.2 Evaluation des consé- C'est à l'examen anatomopathologique que revient une place importante dans l'éva-
quences des infections vira- luation des lésions cellulaires et tissulaires liées, directement ou indirectement, à
les une infection virale. Les informations ainsi obtenues contribuent à l'établissement du
pronostic et à la décision thérapeutique. Ainsi, dans le cas des hépatites virales
chroniques, l'examen anatomopathologique d'une ponction biopsie hépatique est
indispensable au bilan de la maladie et ses résultats conditionnent la mise en route
éventuelle d'un traitement antiviral.
1- Introduction
Les déficits immunitaires peuvent être congénitaux ou acquis. Ils peuvent impli-
quer :
• l’immunité de type cellulaire,
• l'immunité de type humoral (déficit en immunoglobuline),
• le système monocyte-macrophage
• et le système du complément.
Les déficits sont, en réalité, assez souvent complexes (touchant, par exemple,
l'immunité de type cellulaire et l'immunité de type humoral).
2- Conséquences
2.1 Sensibilite accrue aux Elle s'explique par le rôle important du système immunitaire dans la défense contre
infections les agents infectieux. Les déficits de l'immunité cellulaire favorisent électivement les
infections par des agents intracellulaires :
• de bactéries
• de parasites
• ou de virus
• d'agents fungiques.
2.2 Proliférations cellulaires Il existe un risque accru de prolifération maligne dans les déficits immunitaires. Dans
anormales les déficits congénitaux, il s'agit avant tout de lymphomes. Dans les déficits acquis, il
s'agit encore avant tout de lymphomes mais également de cancers malpighiens ou
d'autres tumeurs telles le sarcome de Kaposi du SIDA.
2.3 Manifestations dysimmu- Sécrétion de globulines anormales telles les cryoglobulines, manifestations
nitaires : d'autoimmunisation (de type anémie hémolytique, thrombopénie, lupus érythéma-
teux aigu disséminé, etc...) enfin amylose de type AL.
3- Déficits congénitaux
Plus d'une cinquantaine de déficits liés à une transmission génétique ont été décrits.
La plupart des déficits sont très rares ou exceptionnels, la liste est donc longue, liste
dont nous ne verrons pas l'énumération complète.
Introduction 88
3.1b Immunodéficience avec thrombopénie et eczéma ou syndrome de Wiskott-
Aldrich :
il est lié à l'X et se traduit par des infections répétées.
3.2 Déficits isolés des lym- ou "déficits prédominants de l'immunité à médiation cellulaire"
phocytes T
3.2a Hypoplasie thymique avec lymphopénie de Nezelof :
Elle parait résulter de l'absence de colonisation du thymus par les lymphocytes
médullaires... ou d'une anomalie de l'épithélium thymique.
Déficits congénitaux 89
En réalité, la pathologie du polynucléaire est extrêmement complexe.
3.5 Déficits du système du Les déficits ont été décrits actuellement pour tous les composants du système du
complément complément. Ces déficits peuvent être héréditaires ; ils sont rares et peuvent prédis-
poser à des maladies autoimmunes. Les déficits acquis peuvent se voir dans le
cadre de la pathologie par immuncomplexe : dans les glomérulonéphrites (gloméru-
lonéphrites postinfectieuses), on observe une diminution de certains composants du
système du complément. Dans certaines glomérulonéphrites ("membranoproliférati-
ves"), on observe des autoanticorps dirigés contre certains composants du complé-
ment.
4- Déficits secondaires
4.2 Imminté cellulaire On observe un déficit de l'immunité cellulaire chez les sujets âgés, au cours d'un
certain nombre de maladies hématologiques (Hodgkin, leucose lymphoïde chroni-
que) mais aussi au cours de maladies virales, dans la lèpre ou sous l'effet d'immuno-
suppresseurs ou d'antibiotiques.
Le plus fréquent des déficits secondaires est le Syndrome d'Immunodéficience
Acquise ou SIDA. Notons que l'essentiel des symptômes n'est pas spécifique à ce
syndrome.
Déficits secondaires 90
scléreux.
Les malades atteints du SIDA développent une constellation d'infections et de pro-
cessus prolifératifs similaires à beaucoup de point de vue à ceux rencontrés dans
d'autres immunodéficiences congénitales ou acquises.
Cependant certaines infections et certains processus prolifératifs ont une fréquence
accrue dans le SIDA par rapport aux autres immunodéficience. Ceci est le reflet du
type particulier du déficit immunitaire du SIDA mais aussi le reflet de différents con-
textes microbiologiques.
Parmi les infections et processus prolifératifs majeurs citons :
Infections traduisant un déficit de l'immunité à médiation cellulaire
- pneumocystis carinii
- candidose
- herpès simplex
- herpes zoster
- mycobacterium tuberculosis, mycobacterium atypique
- salmonella
- toxoplasma fondii
- cryptocoque
- cryptosporidiose
- leishmaniose
- cytomegalovirus
Processus prolifératifs reflétant un déficit de l'immunité à médiation cellulaire
- lymphomes à cellules B
- lymphome de Hodgkin
- sarcome de Kaposi
Infection reflétant des déficits immunitaires associés
- pneumocoque
- haemophilus influenzae
- staphylocoque
La prévalence d'organisme opportunistes s'explique :
• par le fait que certains pathogènes sont plus souvent rencontrés par les "sujets à ris-
que" comme par exemple les infections transmises sexuellement à CMV.
• par certaines zones géographiques :
- tuberculose en pays tropical
- zones dendémie d'histoplasmose : Caraïbes, Mid-west des USA
- zones d'endémie de leishmaniose.
Beaucoup des germes opportunistes sont des germes qui ont établi une infection
dormante ou latente au début de la vie avec ou sans maladie symptomatique : pneu-
mocystis carinii, mycobactéries, histoplasmose, toxoplasmose.
D'autres germes sont ubiquitaires tel le candida ou sont très souvent présents dans
l'environnement telles les salmonellas.
Certains germes sont rarement la cause d'infection au cours du SIDA tels listéria
monocytogénési et Legionelle pneumophila.
Les processus prolifératifs rencontrés au cours du SIDA sont : lymphomes B extra-
ganglionnaires de haute malignité ; la maladie de Hodgkin ; les carcinomes malpi-
ghiens liés aux virus HPV, de localisation rectale ou linguale ; quant au sarcome de
KAPOSI, il est assez spécifique du SIDA.
Déficits secondaires 91
4.3c Le système nerveux
Tient une place particulière. C'est avant tout la cellule microgliale (macrophagique)
qui est infectée. Le déficit des cellules gliales (astrocytaires et oligogliales) et neuro-
nales pourrait résulter en grande partie de produits du VIH ou de facteurs libérés par
les cellules microgliales infectées. L'atteinte du système nerveux central, d'une
manière générale, est très fréquente. Anatomiquement, elle existe dans plus de 90%
des cas. Il peut s'agir d'infections opportunistes telles la toxoplasmose cryptococ-
cose ; pyogènes banals, ou des mycobactéries. Assez souvent, les infections
opportunistes se présentent de manière focalisée, notamment sous forme d'abcès.
Des virus opportunistes peuvent être en cause dont le cytomégalovirus ou le virus
Papova responsable de la leucoencéphalopathie multifocale progressive. Cette der-
nière se traduit par des foyers multiples de démyélinisation avec présence du virus
dans les oligodendrocytes ; ces foyers expliquent l'apparition subaiguë de troubles
des fonctions supérieures.
A côté des infections opportunistes, des processus prolifératifs se rencontrent
fréquemment en neurologie : le lymphome non Hodgkinien de type B agressif
avant tout.
Enfin, il existe des lésions particulières en rapport direct avec le HIV : encépha-
lite subaiguë à HIV (avec démence sous-corticale) avec présence de cellules géan-
tes multinucléées assez spécifiques. La myélopathie touchant les cordons
postérieurs et latéraux est peut-être due au Foamy Encephalopathy Virus.
Très spouvent les lésions du SNC sont multiples associées.
Déficits secondaires 92
dominées par les atteintes infectieuses, en particulier par des infections qui sont
exceptionnelles en dehors du SIDA et donc, d'un grand intérêt pour le diagnostic
d'orientation. Il s'agit tout particulièrement de la candidose oesophagienne et de
diverses infections à cytomégalovirus.
Déficits secondaires 93
Réparation et sclérose
1- Définition
La réparation est la restauration des tissus endommagés, qui constitue le terme nor-
mal du processus inflammatoire.
La réparation est complexe et fait appel à deux phénomènes :
• la cicatrisation ou réparation : toute nécrose tissulaire est remplacée par un tissu
conjonctif formé à partir du bourgeon charnu ou tissu de granulation. Il s'agit d'un
phénomène général qui aboutit à une sclérose plus ou moins importante. Par exten-
sion, le terme de tissu de granulation est appliqué pour désigner un tissu conjonctif
jeune riche en vaisseaux.
• la régénération, phénomène qui vise à restaurer un parenchyme noble après sa des-
truction partielle. Ce phénomène est variable en fonction de l'organe et de ses aptitu-
des mitotiques.
On oppose :
• les organes à cellules dites permanentes, incapables de se diviser (système nerveux
central, cellules cardiaques),
• la majorité des tissus épithéliaux dont les cellules labiles conservent l'aptitude à pro-
liférer dans la vie adulte.
2.1b Microscopie :
La structure est complexe, constituée de cinq zones.
• a) En haut, couche purulente ou nécrotique = couche fibrineuse comportant des
polynucléaires altérés et des cellules nécrotiques à noyau picnotique.
• b) Zone granulomateuse = sous la zone de nécrose, se trouvent des polynucléaires
et des cellules histiocytaires.
• b) Zone de fibrillogénèse. Prolifération de capillaires de type embryonnaire à paroi
haute, apparaissant dès le 3ème jour et entourés par de rares polynucléaires et de
nombreuses cellules histiocytaires des lymphocytes et des plasmocytes.
- La progression des capillaires vers la superficie fait intervenir l'activité protéolytique des
cellules endothéliales qui produisent de la collagénase et de la stromélysine.
- Parallèlement, se produisent la migration et la prolifération de cellules fusiformes d'allure
fibroblastique appelées les myofibroblastes. Ce sont des cellules intermédiaires entre le
fibroblaste et les cellules musculaires lisses qui interviennent dans l'élaboration des structures
fibrillaires - collagènes - et dans la rétraction de la plaie. Les fibroblastes sécrètent les constit-
uants de la matrice extra-cellulaire, les glycosaminoglycanes qui se lient à des protéines pour
former des protéoglycanes.
Définition 94
• d) Zone de transition : Dans la partie inférieure, les nombreux vaisseaux sont entou-
rés par des manchons lymphocytaires et plasmocytaires séparés les uns des autres
par un feutrage fibrillaire plus dense.
• e) - Zone de raccordement : Le bourgeon charnu est amarré au tissu conjonctif nor-
mal.
2.2 L'épidermisation : C'est un phénomène qui débute à la 24ème heure. Les cellules de l'assise basale de
l'épiderme se divisent et glissent sur le tissu conjonctif, vraisemblablement du fait de
la "perte de l'inhibition de contact". Cette migration fait intervenir les phénomènes
d'adhésion et nécessite la présence de fibronectine. L'épiderme néoformé est tou-
jours simplifié et ne comporte jamais d'annexe.
2.3 Remaniements ulterieurs : A la fin de la cicatrisation, le bourgeon charnu laisse un tissu conjonctif jeune dont
les fibres sont encore orientées perpendiculairement à l'épiderme et sont riches en
vaisseaux. Le remodelage du tissu conjonctif jeune - diminution des vaisseaux, raré-
faction des fibroblastes, orientation parallèle à la surface du collagène - peut deman-
der plusieurs mois avec constitution d'un tissu blanchâtre et dur : la cicatrice.
3.1a3 Cytokines
3.1b1 La détersion
Nettoyage du foyer inflammatoire consiste en l'évacuation hors du foyer des élé-
ments cellulaires ou tissulaires détruits par l'agression initiale. Ce nettoyage est
assuré par les macrophages et les polynucléaires grâce à leurs enzymes protéolyti-
ques.
Lorsque la détersion est de mauvaise qualité, le processus inflammatoire persiste
sous forme chronique.
3.1b3 Vascularisation.
La trophicité du bourgeon charnu est assurée par les vaisseaux.
3.1b4 L'immobilisation
4- Sclérose
4.1 Définition A l'origine, le terme est utilisé pour désigner des organes de consistance dure (du
grec scléros qui signifie dur).
La sclérose se définit par l'apparition au niveau d'un tissu ou d'un organe d'une
quantité anormale de tissu fibreux, le plus souvent collagénique, parfois associé à
des fibres élastiques.
La sclérose est une lésion fréquente non spécifique, habituellement irréversible,
dont la présence va diminuer la quantité de tissu noble fonctionnel. Il existe deux for-
mes topographiques de sclérose :
• Les scléroses systématiques qui respectent l'architecture de l'organe - exemple :
épaississement fibreux des cloisons alvéolaires au niveau du poumon
• Les scléroses mutilantes qui détruisent l'architecture générale de l'organe - exemple
: cirrhose hépatique post-éthylique.
4.2 Les scléroses cicatriciel- L'augmentation de tissu fibreux dans un organe fait suite à un processus inflamma-
les : toire avec ou non perte de substance. Le plus souvent, il s'agit d'une sclérose dite
substitutive qui compense une perte de substance - exemple : plaie cutanée,
nécrose ischémique du coeur du poumon ou du rein.
Ces scléroses sont en général localisées, limitées dans le temps et dans l'espace.
Sclérose 97
4.2b Au niveau des cavités séreuses,
L'organisation de l'exsudat inflammatoire, conduit à une symphyse de la plèvre
(épaississement fibreux ou pachypleurite) et du péricarde (péricardite constrictive en
général d'étiologie tuberculeuse égale à distolie).
4.4 Les scléroses des pro- La croissance des tumeurs malignes induit une prolifération conjonctive appelée
cessus tumoraux stroma. Ce stroma peut être très fibreux, donnant alors naissance à des formes par-
ticulières de cancer : linite gastrique, squirrhe mammaire.
5- Conclusion
Le processus de cicatrisation par bourgeon charnu est un phénomène très général
Conclusion 98
qui se rencontre au niveau de tous les tissus après agression et donc après toute
réaction inflammatoire. Le processus de réparation est indispensable mais peut être
responsable de troubles fonctionnels dus à la sclérose, à l'absence de restauration
du parenchyme noble ou à une régénération anormale.
Conclusion 99
Tumeurs : caractères généraux
1- Définitions
Tumeur : "augmentation circonscrite du volume d'un organe" (Littré), s'oppose à
une hypertrophie : augmentation globale du volume de l'organe.
Le terme de tumeur est en pratique utilisé pour désigner les néoplasies dues à une
prolifération cellulaire excessive (hyperplasie) d’un clone tumoral ressemblant plus
ou moins au tissus normal (notion de différenciation tumorale). La tumeur a ten-
dance à persister et à croître, échappant plus ou moins aux mécanismes de contrôle
de la croissance tissulaire (notion d’autonomie biologique).
Le terme de tumeur qui avait auparavant un sens plus large est actuellement res-
treint aux lésions néoplasiques. Il faut donc éliminer différentes entités :
1.1 Tumeurs inflammatoires (parfois appelées pseudo-tumeurs inflammatoires), dues à l'oedème, accumula-
tion de cellules inflammatoires. Le traitement peut être anti-inflammatoire ou parfois
chirurgical.
- Abcès, bourgeon charnu
- Polype inflammatoire du colon ou du col utérin
1.2 Tumeurs rétentionnelles : Dues à l'obstruction du canal excréteur d'une glande, avec distension d'une cavité
glandulaire : kystes. Elles peuvent être évacués par ponction, avec récidive possible.
1.4 Tumeurs dystrophiques: Dues à des troubles nutritionnels, endocriniens ou vasculaires, entraînant des trou-
bles de la trophicité du tissu
- goitre thyroïdien ou gynécomastie, par trouble hormonal
2- Notions classiques
Il existe classiquement 2 grands types de tumeurs : les tumeurs bénignes et les
tumeurs malignes. La distinction est en pratique parfois difficile.
2.1 Les tumeurs bénignes. Tumeurs dont la croissance est limitée et qui ne donnent pas de dissémination à
distance dans l'organisme.
Macroscopie : bien limitées, souvent entourées d'une capsule, n'infiltrent pas les
tissus voisins. Elles Peuvent être volumineuses cependant et entraîner une com-
pression ou une obstruction des structures normales.
Histologie: Ces tumeur ressemblent au tissu normal (tumeur différenciée). Les cel-
lules ne comportent pas d'anomalies nucléaires ou cytoplasmiques, pas d'infiltration
des tissus voisins
Evolution : Leur croissance lente, locale. Les tumeurs bénignes ne donnent jamais
Définitions 100
de métastases +++. Il y a peu de récidive, après une exérèse chirurgicale complète.
Parfois cependant, conséquences cliniques graves et même mortelles :
- neurinomes intracrâniens
- adénome parathyroidien, entraînant une hypercalcémie grave.
2.2 Les tumeurs malignes : Tumeurs de croissance autonome illimitée, capables d'une dissémination à dis-
tance (métastases).
Macroscopie : mal limitées, non encapsulées. Elles infiltrent les tissus voisins.
Les foyers de nécrose et d'hémorragies fréquents.
Histologie: la ressemblance avec le tissu normal est variable (différenciation tumo-
rale). Les cellules ont habituellement des caractères anormaux (critères cytologi-
ques de malignité).
Evolution : croissance habituellement rapide
Tendance à la récidive après exérèse chirurgicale locale. Dissémination à distance,
par voie lymphatique et sanguine, vers d'autres organes : dissémination métastati-
que.
L'évolution spontanée se fait vers la mort de l'hôte.
2.3 Les tumeurs de classe- Pratiquement tous ces critères de distinction peuvent être pris en défaut.
ment difficile. • Des proliférations cellulaires bien différenciées, sans anomalies des cellules, mais
mal limitées ont tendance à récidiver localement
- ex: fibromatose de la paroi abdominale.
• Certaines tumeurs bénignes correspondent à des lésions précancéreuses et
évoluent vers la malignité
- ex: adénomes du colon.
• Certains cancers (infiltrants) évoluent lentement et localement sans donner de
métastases
- ex: carcinome basocellulaire de la peau.
Notion de malignité atténuée.
3.1b Histologie :
Le tissu épithélial et le tissu conjonctif sont les deux grands secteurs mais il existe
aussi des tissus ni épithéliaux ni conjonctifs qui peuvent être à l’origine de tumeurs.
3.2 Critères morphologiques Il faut souligner d'emblée que le cancer ne se définit que par son évolution et pas
de classification des par sa morphologie.
tumeurs. Il existe cependant des critères (morphologiques, biologiques...) qui permettent
habituellement de distinguer les tumeurs bénignes des tumeurs malignes. Aucun de
ces critères pris isolément n'est indiscutable.
Seuls, les critères morphologiques sont envisagés ici.Les autres caractères (cyto-
génétiques, immunologiques, propriétés fonctionnelles, comportement in vitro...)
seront envisagés plus loin : biologie de la cellule cancéreuse et du tissu cancéreux.
3.2a Macroscopie :
Permet souvent d'évoquer la bénignité ou la malignité d'une tumeur. Les aspects
sont différents selon le siège de la lésion : peau ou muqueuse, parenchyme. (fig 1)
QuickTime™ et un
décompresseur TIFF (LZW)
sont requis pour visionner cette image.
3.3 Microscopie : Indispensable pour confirmer la nature bénigne ou maligne d'une tumeur.
Critères de malignité d'une tumeur (les signes de bénignité étant leurs contraires):
de 4 types :
- désorganisation de l'architecture du tissu
- infiltration des tissus voisins
- stroma réaction
- signes cellulaires (cytologiques)
1.1 Papillomes. Ce sont des tumeurs bénignes de l'épiderme et des muqueuses épidermoides.
1.1a Siège
- peau
- muqueuses :
- tube digestif : bouche, pharynx, oesophage, anus
- moitié supérieure du larynx
- vagin et partie externe du col utérin.
NB : l'épithélium des voies urinaires est proche, mais un peu différent de l'épithélium
épidermoide. il est appelé "transitionnel" ou urothélial.
1.1c Macroscopie
• Tumeurs habituellement petites, en saillie, d'aspect framboisé.
• Parfois plus volumineuses, avec un aspect en chou-fleur : condylome, en particu-
lier au niveau des muqueuses génitale et anale, où elles ont une origine virale
(papillomavirus) : "crêtes de coq".
Les condylomes génitaux sont parfois plans et parfois multiples : papillomatose
(génitale, laryngée, fosses nasales)
1.1d Histologie
L'épithélium malpighien forme des replis, correspondant aux papilles vues à l'oeil
nu. Au niveau de chacune des papilles, l'organisation des couches épithéliales
est bien conservée. La membrane basale est intacte. La couche des cellules inter-
1.1e Evolution
La plupart de ces tumeurs sont bénignes et ne récidivent pas après éxérèse.
Certaines cependant constituent des états précancéreux et peuvent évoluer vers
un cancer : carcinome épidermoide :
condylomes plans génitaux
certaines papillomatoses des voies aériennes supérieures
les papillomes "transitionnels" de la vessie sont très rarement de véritables tumeurs
bénignes. Ils récidivent et évoluent vers un carcinome. Un grading histologique,
estimant leur potentiel malin, leur est appliqué.
1.2a1 Muqueuses
- tube digestif : estomac, duodénum, intestin grêle, colon, rectum
- appareil génital féminin : trompes utérines, endomètre, endocol
- voies aériennes : fosses nasales, trachée, bronches
Leur structure histologique les opposent aux épithéliums épidermoides : épithélium
unistratifiés présentant une sécrétion de mucus et des flexuosités, de profondeur
variable, qui s'enfoncent dans le tissu conjonctif : cryptes glandulaires ou glandes.
La muqueuse glandulaire est constitué par l'ensemble : cryptes + tissu conjonctif
(chorion). Sa structure est donc plus complexe que celle d'une muqueuse épider-
moide.
1.2b1 Macroscopie :
Aspect de polype : tumeur arrondie rattachée à la paroi par un pédicule plus ou
moins bien individualisé.
Remarque : Le terme de polype est en fait purement macroscopique : "tumeur pédi-
culée développée dans un organe creux". Tous les polypes ne sont pas des adé-
nomes : il existe des polypes inflammatoires, des polypes rétentionnels, des
polypes d'origine dysgénétiques.
Siège des polypes adénomateux :
- Surtout, tube digestif : colon +++
1.2c1 macroscopie
1.2c2 histologie
TABLEAU 1. Noms des tumeurs bénignes et des tumeurs maligne en fonction de leur
différenciation
2.1a Macroscopie
Nodules bien limités
Siège :
- Derme
- Chorion des muqueuses
- Rein
Siège variable. En particulier, paroi abdominale.
3.1 détermination du type his- Parfois très difficile à préciser par la morphologie seule.
tologique exact Le diagnostic est possible grâce à l'immunohistochimie, qui permet de détecter
l'expression de marqueurs tissulaires :
- vimentine (filament intermédiaire commun aux cellules conjonctives)
- actine α musculaire lisse
- myosine
- protéine S100 (cellules de Schwann).
3.2 distinction d'une tumeur Parfois difficile, car certains sarcomes ont peu d'atypies cellulaires et de mitoses.
maligne (sarcome) Les tumeurs bénignes existent-elles réellement ?
Plusieurs types de TB épithéliales et conjonctives sont considérés comme :
• des lésions dystrophiques (hyperplasies) dues à un déséquilibre hormonal : adé-
nomyome de la prostate, fibroadénome du sein, leiomyome utérin
• des malformations congénitales : angiomes
• des hyperplasies épithéliales d'origine virale : papillomes, condylomes
• des états précancéreux : adénomes coliques, condylomes génitaux.
Le groupe classique des "tumeurs bénignes" est donc probablement constitué de
lésions hétérogènes :
- certaines n'étant pas de véritables tumeurs
- d'autres correspondant à des stades précoces de cancers.
Leur ressemblance morphologique et évolutive (lésions bien limitées, d'évolution
habituellement locale) justifie cependant encore leur regroupement, leur physiopa-
thologie exacte n'étant pas encore totalement connue.
1- Généralités
Il s'agit de l'étude des malformations constitutionnelles : celles des individus dont la
conformation s'écarte de celle qui est habituelle à son espèce ou à son sexe. C'est la
conséquence d'un trouble plus ou moins profond de l'embryogénèse (= dysem-
bryogénèse ou dysgénèse). On y ajoutera l'étude des tumeurs nées de ces ano-
malies.
Ces affections s'opposent aux maladies acquises.
1.1 Caractères des dysem- Définitif : anomalie spontanément irréversible (ce qui élimine les déformations)
bryogénèses Gravité variable : certains sont bénignes, d'autres léthales
Les anomalies sont souvent associées, multiples
Evolution : parfois fixées, parfois évolutives, soit sous une forme tumorale, soit sous
une forme métabolique. Cette évolution peut les révéler cliniquement plus ou moins
tard au cours de la vie.
1.3 Fréquence Difficile à apprécier car souvent ce sont des anomalies bénignes latentes ; fréquence
variable avec les espèces.
En 1962, on a pu chiffrer à 1,8% la responsabilité des dysgénèses dans les décès
survenus pendant la première année de la vie.
1.4 Modalités de manifesta- • Anomalie congénitale manifestée dès la naissance. Si elle est importante, le
tions des dysgénèses sujet, non viable, est un monstre (tératologie)
• Anomalie constitutionnelle (terme plus large) : elle se manifeste cliniquement
après une durée variable et peut ne pas s'extérioriser cliniquement
• Anomalie familiale : rencontrée dans une fratrie, chez plusieurs sujets nés des
mêmes parents
• Anomalie héréditaire : retrouvée identique chez les parents et les enfants.
Ces termes ne sont pas synonymes. Rappelons qu'une "dysplasie" est aussi un
trouble de la maturation d'un tissu : renouvellement rapide (cf. lexique).
Généralités 112
2- Etiologie
Les gamètes (ovule + spermatozoïde) --> oeuf --> embryon --> foetus --> nouveau-
né. La cause de la dysgénèse peut siéger aux diverses étapes précédant la nais-
sance.
2.1 Dysgénèse précoce liée à Détermination endozygotique. Il peut s'agir d'anomalie de la fécondation ou des
des facteurs anormaux pré- gamètes.
sents dans l'oeuf • Transmission d'un gamète normal (héréditaire)
• Accident dans la formation d'un gamète (surtout l'ovule de vie beaucoup plus lon-
gue) ou mutation
On distingue les gènes pathologiques et les anomalies plus globales des chromoso-
mes (exemples : aberrations chromosomiques : étude de la caryotype)
2.2b Au contraire, l'arrêt d'une régression normale d'un groupe cellulaire laisse
persister un vestige (cf. plus loin).
2.3 Les agents tératogènes 2.3a Agents mécaniques : exiguité utérine par exemple
sont nombreux :
2.3b Agents physiques et chimiques :
• Température anormale (surtout si l'oeuf est "libre" : incidents de couvaison)
• Radiations ionisantes (trois premiers mois)
• Toxiques : alcool, éther, Co
• Médicaments "cytostatiques" utilisés dans le traitement des cancers. Une étude
expérimentale anormale de tératologie est nécessaire pour tous les médicaments.
Etiologie 113
2.3d Maladies infectieuses : viroses (rubéole) - toxoplasmose
3- Vestiges
3.1 Définition : Persistance chez l'enfant ou l'adulte de structures n'ayant une existence normale
que chez le foetus ou l'embryon. Dus à un défaut de régression : c'est un anachro-
nisme. Très souvent latents cliniquement.
3.2 Les deux variétés de ves- 3.2a Reliquats embryonnaires : latents, sans incidence pathologique
tiges :
3.2b Vestiges transformés
Diverses modalités pathologiques peuvent les révéler cliniquement :
• Formation d'un kyste : par sécrétion des cellules bordantes du vestige (tractus thy-
réoglosse).
• Inflammation : l'infection des restes paradentaires de Malassez : kystes radiculo-
dentaires.
• Cancérisation : d'autant plus fréquente et redoutable qu'elle porte sur des forma-
tions demeurées à un stade évolutif plus précoce (tumeurs des blastèmes).
exemples : tumeur rénale de WILMS du jeune enfant.
4.1 Définition Localisation anormale du tissu ou d'organe de structure normale (mal position, ecto-
pie).
A différencier
• des organes surnuméraires
• des ptoses acquises par insuffisance de fixation
• des interprétations des épithéliums
• des greffes tissulaires (hétérotopies acquises)
La topographie abérrante peut altérer progressivement la structure et la fonction tis-
sulaires (anomalie de la spermatogénèse des testicules ectopiques).
Vestiges 114
4.2 Mécanismes de formation • Blocage de la migration cellulaire (testicule ectopique)
• Division d'un organe en formation = étranglement, décrochage, entraînement
• Hétéroplasie : différenciation anormale d'un organe en cours de développement
5.2 Caractères généraux Souvent volumineux, visibles, réalisant par eux-mêmes une "tumeur macroscopi-
que" (non proliférante), ils peuvent donner naissance à des cancers (hamartoblasto-
mes).
Les tissus sont toujours adultes et différenciés (différents avec les vestiges).
Caractère héréditaire fréquent avec révélation tardive.
Intéressant souvent les dérivés ectodermiques et du mésoderme (ectomésen-
chyme).
6- Les tératomes
6.1 Définition Tissu de localisation et de structure anormales. Malformation presque toujours volu-
mineuse, composée de tissus multiples, étrangers à la région qui les environne et ne
provenant pas d'elle.
Ils peuvent conserver des caractères foetaux ou embryonnaires : ils sont donc à la
fois hamartome, choristome et parfois vestige.
Ils peuvent évoluer sur un mode cancéreux après une phase latente ou d'emblée
(tératocarcinome). Il faut alors les différencier des mésenchymomes : tumeur des tis-
sus mésenchymateux où une différenciation aberrante est apparue.
6.2b Localisation
6.3 Constitution microscopi- Très souvent grande hétérogénéité tissulaire (tératomes complexes).
que Parfois, quelques composants disparaissent (tératomes simplifiés).
La maturation tissulaire est parfois plus ou moins avancée : tératome immature et
tératome mature "adulte" (ou tératome coétan). Parfois, tératome mixte mature et
immature.
Etude analytique des tissus rencontrés (souvent associés) :
- Formations blastuléennes : boutons embryonnaires
6.5 Interprétation des térato- 6.5a Les tératomes congénitaux : c'est un "jumeau inorganisé" :
mes
soit individu régressé et inclus dans l'hôte
soit ébauche soustraite dès le début de la vie embryonnaire à l'inducteur primaire,
sur un oeuf unique : c'est une anomalie de la ligne primitive de l'embryon (WILLIS).
7.1 Dysembryoplasies volu- Elles constituent par elles-mêmes une "tumeur" au sens purement macroscopique
mineuses du terme, une formation anormale dans l'organisme, sans qu'il s'agisse d'une "proli-
fération cellulaire autonome", sens qui doit être réservé actuellement au terme
tumeur.
Par exemple, l'hamartochondrome pulmonaire, le kyste pleuropéricardique.
7.2 Proliférations néoplasi- ce sont les vraies tumeurs dysembryoplasiques que nous allons passer en revue.
ques (tumeur vraie) dévelop-
pées à partir d'une 7.2a Cancérisation des vestiges
dysembryoplasie
D'autant plus fréquentes et redoutables qu'elles dérivent d'une formation demeurée
à un stade évolutif plus précoce. L'âge du vestige détermine aussi la morphologie du
cancer qui en dérive : un vestige très précoce donnera un cancer très polymorphe ;
un vestige tardif donnera un cancer proche de celui qu'aurait formé le tissu normal
adulte qui en dérive.
1- Caractéristiques du cancer
1.2 In vitro : Les cellules cancéreuses peuvent être cultivées in vitro, ce qui permet d'étudier leur
structure et leurs propriétés.
Certaines cellules normales peuvent par ailleurs être "transformées" in vitro : elles
acquièrent des caractéristiques des cellules cancéreuses.
Les tests permettant de démontrer le caractère tumoral de cellules consistent en
une inoculation à un animal compatible, qui développe un cancer :
.animal syngénique (même espèce et même type d'histo-compatibilité)
.animal immunodéficient: souris "nude", sans thymus (sans immunité cellu-
laire).
La transformation cellulaire peut être obtenue :
.essentiellement après infection par des virus oncogènes (retrovirus à ARN,
certains virus oncogènes à ADN)
.par transfection dans des cellules cibles, d'ADN ou de chromosomes prove-
nant de virus oncogènes, de cellules transformées ou de cancers.
2.1 Anomalies morphologi- Augmentation du rapport nucléo cytoplasmique, pléomorphisme cellulaire (caracté-
ques ristiques utilisées pour le diagnostic en cytopathologie)
2.2 Anomalies chromosomi- Aneuploïdie , réarrangements chromosomiques. Certaines cellules ont une grande
ques instabilité chromosomique, d'autres sont stables.
2.4b Concéquences
3.1 Introduction Les connaissances actuelles proviennent : des études expérimentales (chez l'ani-
mal et cultures cellulaires) ainsi que des études cliniques et épidémiologiques :
- Incidence du cancer, variations géographiques
- Rôle du mode de vie, de l'exposition à des agents carcinogènes,
Il apparait ainsi que le cancer est dû à des facteurs chimiques, physiques, biolo-
giques et génétiques souvent associés entrainant des modifications du
génome cellulaire.
Ces facteurs peuvent être divisés en :
• Facteurs intrinsèques : ce sont les facteurs génétiques, liés à l'âge, physiologiques
(état immunitaire ou hormonal).
• Facteurs extrinsèques (de l'environnement). Ces différents facteurs extrinsèques
et intrinsèques ont de nombreuses interactions.
ex: cancer de la peau : rôle : de l'exposition au soleil
de facteurs génétiques: pigmentation cutanée.
3.2 Facteurs intrinsèques de La croissance d'un cancer dépend du pouvoir de prolifération des cellules tumorales,
la carcinogénèse : mais aussi de la capacité de défense de l'hôte.
3.3 Facteurs extrinsèques de Trois groupes principaux : virus, substances chimiques, radiations ionisantes
la carcinogenèse L'étiologie virale de nombreux cancers animaux est connue depuis longtemps :
virus du sarcome du poulet : Rous 1910
virus du cancer du sein de la souris : Bittner 1930
virus de la leucémie de la souris : Gross 1951....
Chez l'homme, on connait l'implication de virus dans l'apparition de certains can-
cers, les mécanismes exacts de la carcinogenèse n'étant que rarement clairement
élucidés. Les altérations génétiques des cellules cancéreuses peuvent être secon-
daires à l’incorporartion (intégration) du génome viral dans le génome cellu-
laire. Mais cette intégration n'est pas démontrée pour tous les virus oncogènes. On
trouve des virus oncogènes :
• Parmi différents groupes de virus à ADN
• Parmi les virus à ARN, seuls les rétrovirus sont oncogènes: au cours de leur cycle
de vie dans la cellule-hôte, un ADN est copié à partir de leur ARN, grâce à une
reverse transcriptase virale.
3.3a1 Adénovirus :
Il en existe plus de 40 sérotypes humains. Certains sont capables de transformer
des cellules humaines en culture (Ad12, en particulier).
Il y a intégration d'une partie seulement du génome, comportant toujours les gènes
précoces E1A et E1B. Leur rôle n'est démontré dans aucun cancer humain.
3.3c1 Généralités
3.3d1 Epidémiologie :
Cancers des mains des radiologues
Leucémies après traitement par rayons X, pour des rhumatismes (délai de 5 à 30
ans).
Sarcome du foie après radiographies avec du thorotrast
Leucémies et cancers chez les survivants après les explosions nucléaires de Naga-
saki et Hiroshima.
Cancers du poumon chez les mineurs, dans les mines d'uranium.
3.4b1 Initiation :
L'agent carcinogène initial entraine des lésions génétiques cellulaires irréversi-
bles, mais insuffisantes pour entainer la transformation. Les cellules sont cependant
devenues plus sensibles à la survenue d'autres altérations. Il est probable que de
nombreuses cellules "initiées" présentes dans l'organisme restent stables et n'évo-
luent pas vers les stades ultérieurs de la carcinogenèse.
3.4b2 Promotion :
Stade réversible, qui ne comporte pas de modifications de structure du génome
caractérisé par une expression anormale de gènes, due à l'interaction :
. des altérations génétiques survenues pendant le stade d'initiation et
. de facteurs d'environnement, appelés "agents promoteurs".
C'est à ce stade qu'interviennent les facteurs de type âge, alimentation, état hormo-
nal et immunitaire. Les agents promoteurs agissent souvent au niveau de molécules
ayant une fonction de récepteur. Les complexes "promoteur-récepteur" se lient à
l'ADN et modifient l'expression de gènes de voisinage, dans les cellules initiées.
Ex: hormones stéroides (oestrogènes et androgènes)→ agents promoteurs des cancers du foie et du
sein. Interactions avec des récepteurs spécifiques (oestrogéniques et androgéniques).
Dans certains systèmes expérimentaux (dose élevée de carcinogène), le stade de
promotion n'existe pas.
Au stade de promotion, des mesures de prévention du cancer sont possibles.
3.4b3 Progression :
Stade irreversible, au cours duquel le cancer devient apparent. Il Comporte des
altérations génétiques majeures, avec des anomalies du caryotype, qui évoluent
constamment en raison d'une instabilité chromosomique. Les cellules tumorales
ont perdu le contrôle de la conservation de la structure de leur génome au cours des
divisions cellulaires.
Ces anomalies croissantes vont de pair avec l'acquisition des différentes caracté-
ristiques du cancer :
• Dédifférenciation
• Invasion
• Capacité de donner des métastases
3.5 Les cibles moléculaires Les gènes touchés par les altérations génétiques observées pendant les différents
de la cancérogenèse stades de la carcinogenèse sont de 3 types :
. Proto-oncogènes et oncogènes cellulaires
. Gènes suppresseurs de tumeurs ou anti-prolifératifs
. Gènes contrôlant la mort cellulaire programmée (apoptose).
Dans les cellules normales, l'action conjuguée de ces 3 types de gènes maintient
"l'homéostasie", en contrôlant la division, la différenciation, la mort cellulaire et
la réparation de l'ADN.
C'est l'accumulation d'anomalies génétiques successives qui aboutit au cancer :
le plus souvent, il s’agit anomalies acquises, localisées au niveau des cellules
somatiques. Parfois, anomalies transmises par les cellules germinales (muta-
tions de gènes de susceptibilité) dans certains cancers familiaux. Au delà d'un cer-
tain seuil, la prolifération cellulaire échappe à tout contrôle.
3.5a1 Définitions
• Proto-oncogènes : oncogènes ayant un équivalent dans le génome d'un virus (ex: c-
myc, c-src, c-erbA...)
• Oncogènes cellulaires : oncogènes n'ayant pas d'équivalent chez les virus.
3.5a2 Mécanisme
3.2 Valeur de la morphologie La morphologie ne permet qu'une estimation du risque évolutif d'une tumeur don-
dans l'évaluation pronostique née (bénigne ou maligne), sans pouvoir prédire avec certitude son évolution.
d'une tumeur Elle ne tient pas compte des stades moléculaires de la carcinogenèse actuelle-
ment connus.
Ex : dans la séquence polype adénomateux-adénocarcinome du colon, il y a accumulation d'anomalies
génétiques successives : 2 à 4 pour les adénomes, au moins 5 pour les carcinomes
activation d'oncogène: Ki-ras
inactivation de gènes anti-prolifératifs: APC, MCC, DCC, p53
parfois, anomalies des systèmes de réparation de l'ADN (dans certains cancers familiaux )
L'ordre d'apparition de ces anomalies est variable ↔ l'histoire naturelle d'un can-
cer est variable.
Deux lésions de même histologie peuvent être liées à des mécanismes en partie dif-
férents avec une évolution ultérieure variable.
La morphologie (associée à la clinique) reste la méthode la plus rapide et la plus fia-
ble pour reconnaître un cancer ou une lésion précancéreuse et préciser son stade
évolutif. Mais l'étude conjointe d'autres paramètres (génétiques, moléculaires,
immunologiques) permettra : d'améliorer l'estimation du pronostic (stade de la pro-
gression tumorale) et de dépister les sujets à risque (détection des états et lésions
précancéreux).
4- Etats précancéreux
Lésions non tumorales associées à une augmentation du risque de cancer.
Leur détection permet des mesures de prévention (exérèse) ou de surveillance
régulière.
En particulier dans les états précancéreux à transmission héréditaire :
ex :Neurofibromatose de Von Reckinghausen : neurofibromes (tumeurs nerveuses bénignes) multiples.
transformation cancéreuse assez rare. Par transmission d'un gène anti-prolifératif muté NF-1.
Polypose adénomateuse colique : par mutation germinale du gène anti-prolifératif APC, entraînant
une hyperprolifération épithéliale colique dès l'enfance. Suivie de l'apparition d'autres anomalies généti-
ques → adénomes, puis adénocarcinome
Syndrome de néoplasies endocrines multiples
Xeroderma pigmentosum (cf biologie de la cellule cancéreuse)
Mais aussi dans certains états précancéreux acquis : souvent d'origine inflammatoire
→ régénération
5.1 Mécanismes cellulaires 5.1a Les cellules cancéreuses doivent franchir plusieurs étapes :
des métastases • Effraction de vaisseaux sanguins et lymphatiques
• Survie et circulation dans le sang ou la lymphe
• Implantation et croissance dans un tissu.
5.2d Macroscopie
• Souvent nodulaires
• Unique ou multiples (poumon: aspect radiologique de "lâcher de ballons")
• De taille très variable
• Souvent nécrotiques et hémorragiques.
• Rarement infiltrantes.
5.2e Histologie
La métastase peut être :
• Identique à la tumeur primitive
• Moins bien différenciée
• Mieux différenciée.
Quand la métastase est révélatrice, l'histologie permet d'orienter la recherche de
la tumeur primitive. Si la morphologie est peu caractéristique (tumeur indifférenciée),
l'immunohistochimie permet de rechercher des marqueurs épithéliaux, conjonctifs,
leucocytaires, des marqueurs tumoraux ...
TABLEAU 1.
1.2 Répartition en fonction de La proportion de chaque type de tumeur varie avec l’âge :
l’âge
Lymphome
Tumeurs du
SNC
Sarcome
Tératome
Tumeurs du SNC
Tumeur de Wilms
Rhabdomyosarcome
Neuroblastome
Ewings
Ostéosarcome
Tumeurs germinales
2.1 Colorations spéciales Les colorations spéciales permettent de différencier plus précisément qu’avec la
coloration par l’HES certaines structures histologiques telles que le tissus fibreux, la
kératine ou les mucosécrétions.
Elles sont encore beaucoup utilisées aussi bien dans les tumeurs épithéliales que
non épithéliales. Ainsi la trame conjonctive mise en évidence par le trichrome de
Masson entoure les lobules d’un carcinome alors qu’elle isole chaque cellule d’un
sarcome. Le type de sécrétion peut être préciser par le PAS diastase (digestion) qui
différencie la mucosécrétion (pas de changement après digestion) du glycogène
(disparition de la coloration en rouge après digestion enzymatique par l’amylase).
2.2 L'immunohistochimie Elle a actuellement un rôle capital, dans le diagnostic des tumeurs indifférenciées.
Elle est réalisée sur coupes en paraffine ou en congélation . Elle utilise des anticorps
monoclonaux dirigés soit contre des antigènes cellulaires donnant des indices sur sa
différenciation, soit contre des marqueurs tumoraux.
• Les antigènes de différenciation tissulaire : bien qu'il n'existe pas d'anticorps
vraiment spécifique d'un tissu, l'immunohistochimie a souvent un rôle diagnosti-
que important pour les tumeurs indifférenciées.
Exemples :
TABLEAU 2.
4- Extension tumorale
Notion très importante pour apprécier la curabilité d'un cancer.
Avec les critères classiques : degré d'infiltration (T), envahissement lymphatique,
nerveux, métastases ganglionnaires (N) et viscérales.(M)
Notions de grade et stade tumoral : Pour établir un pronostic et surtout pour pouvoir
comparer, dans des essais thérapeutiques, des séries de patients identiques, il
existe des systèmes d'appréciation :
• du grade tumoral (caractères histologiques)
• du stade tumoral (degré d'extension)
4.1 Grade tumoral Il est basé sur la différenciation cellulaire, l'intensité des anomalies cytonucléaires, le
nombre et l'aspect des mitoses. Ex: grade I à IV . Les systèmes de classification
sont multiples, selon les tumeurs souvent peu fiables : mauvaise reproductibilité.
Variations des aspects dans une même tumeur. Ceci pose le problème de la repré-
sentativité du fragment de tumeur adressé lorsqu’il s’agit d’une biopsie. Il faudra
dans ce cas corréler systématiquement les données du grading histologique aux
données cliniques et radiologiques.
1- Carcinomes
Cancers épithéliaux, autrefois appelés en France épithéliomas. Développés à partir:
des épithéliums de revêtement (épiderme et muqueuses) et des organes pleins
(parenchymes). Ce sont les tumeurs de l’adulte les plus fréquentes.
Ces épithéliums étant de 2 types:
épidermoide
glandulaire.
Carcinomes 145
Ces signes de différenciation et de maturation épidermoïde sont plus ou moins mar-
qués. Il existe :
• des formes peu différenciées, dont l'origine épidermoïde est difficile à reconnaître,
• des formes différenciées, mais immatures, sans kératinisation.
. Evolution : extension locale.
envahissement lymphatique et métastases ganglionnaires.
les métastases viscérales sont exceptionnelles.
Carcinomes 146
- Carcinomes indifférenciés :Peuvent exister dans toutes les localisations et poser des prob-
lèmes de classement histologique (avec un lymphome malin ...) nécessitant parfois une étude
immunohistochimique (cf principes de la classification histopathologique des tumeurs).
Certains carcinomes, en particulier épidermoïdes sont de type métaplasique : ils
sont d'un type histologique différent de celui de l'épithélium au niveau duquel
ils ont pris naissance. Le plus fréquent est le carcinome bronchique, qui est habi-
tuellement épidermoïde, alors que la muqueuse bronchique normale est glandulaire.
. Evolution des carcinomes des muqueuses : Ils peuvent tous avoir une dissémina-
tion métastatique (ganglions régionaux et à distance, métastases viscérales).
2- Sarcomes
Tumeurs conjonctives malignes, constituées de cellules ressemblant :
Sarcomes 147
• soit aux fibroblastes du tissu conjonctif commun
• soit aux cellules des tissus conjonctifs différenciés.
Beaucoup plus rares que les carcinomes. (environ 10 à 15% des tumeurs de
l’adulte).
Réputés comme étant de diagnostic histologique difficile, en raison de : la diffi-
culté de déterminer le tissu d'origine par l'histologie, dans certains cas et de la
difficulté d'établir un pronostic dans d'autres cas.
Ainsi, la dernière classification internationale (tumeurs des tissus mous, OMS
2002) est basée sur le type de tissu reproduit par la tumeur et non pas l'histogenèse
(parfois impossible à préciser).
Le grading histologique est considéré comme l'élément le plus important pour le
pronostic: volume tumoral, nombre de mitoses, nécrose ...
De très nombreux types tumoraux sont distingués dans la classification internatio-
nale. Nous ne citerons que les tumeurs les plus courantes.
2.1 caractères généraux des Ce sont des umeurs d'évolution classiquement rapide, entrainant des phénomè-
sarcomes : nes de compression.
. Macroscopie : tumeurs souvent dures, blanchâtres, infiltrantes ou polycycliques,
faites de plages nécrotiques et hémorragiques
Histologie : stroma peu abondant, constitué seulement par des vaisseaux ou des
fentes vasculaires, bordées par des cellules tumorales
. Evolution : généralement rapide avec :
importante extension locale
hémorragies, ulcérations.
métastases précoces, par voie sanguine.
2.3 Sarcomes fibrohistiocytai- L'origine cellulaire exacte de ces tumeurs fréquentes reste imprécise et n'est pro-
res bablement pas histiocytaire.
. Siège : ubiquitaire : tissus mous et os
. Histologie : très variable et polymorphe. Association de cellules fusiformes, de
cellules arrondies d'aspect histiocytaire + cellules géantes fréquentes.
. Evolution : variable, corrélée au grading histologique et à la taille de la tumeur.
Rq : il existe aussi des tumeurs fibrohistiocytaires à malignité intermédiaire :
dermatofibrome de Darier et Ferrand, d'évolution lente, avec récidives locales, sans
métastases.
Sarcomes 148
2.4 Liposarcomes Sarcomes du tissu adipeux :
. Siège : ubiquitaires surtout, membres, rétropéritoine, derme.
. Macroscopie : volumineuses tumeurs jaunâtres ou blanchâtres
. Histologie : très variable, allant de tumeurs ressemblant à un lipome bénin (lipo-
sarcome bien différencié), mais de siège profond jusqu'à des tumeurs ressemblant à
des fibrosarcomes, mais comportant une différenciation lipoblastique parfois difficile
à identifier.
. Evolution : durée variable. Récidives locales, métastases.
2.5 Rhadomyosarcomes : Sarcomes des muscles striés : il en existe 2 types très différents :
Sarcomes 149
chez le sujet âgé, sur une lésion préexistante (maladie de Paget)
. Siège : métaphyse des os longs (fémur, tibia, humérus). Tumeur envahissant les
tissus mous voisins.
. Histologie : prolifération de cellules fusiformes avec une différenciation osseuse
(ostéogenèse anarchique) variable.
. Evolution : rapide.
. Extension locale. Métastases pulmonaires
Bonne sensibilité à la chimiothérapie.
2.8b Chondrosarcome :
Tumeur de l'adulte
Se développe d'emblée ou sur un chondrome préexistant
. Siège : métaphyse des os longs, bassin, rachis, côtes.
. Histologie : tissu cartilagineux, plus ou moins bien différencié. Le diagnostic de
malignité peut être difficile.
. Evolution : métastases plus tardives que celles de l'ostéosarcome.
3.1 Tumeurs bénignes rares: Mésothéliome bénin de la sphère génitale : trompe utérine, cordon spermatique
Tumeur fibreuse solitaire de la plèvre et du péritoine
3.2 Tumeurs malignes Souvent liées à une exposition professionnelle à l'amiante (asbestose) : mésothé-
liomes malins.
. Macroscopie : souvent, épaisssissement pleural important. Il existe une forme
multikystique
. Histologie : variable
Mésothéliome épithélioïde : aspect morphologique de type épithélial, parfois
difficile à différencier d'une métastase d'un adénocarcinome (contexte clinique,
immunohistochimie)
Mésothéliome sarcomatoïde : (aspect pseudo-sarcomateux).
. Evolution : très mauvais pronostic, bien que les métastases soient rares.
4.1d Myélodysplasies
Etats préleucémiques, par anomalies des cellules souches.
Transformation en leucémie aigüe.
4.2 Proliférations tumorales Leur classement précis est réalisé sur des critères :
lymphoides B et T • cliniques
• morphologiques
• immunologiques : phénotype cellulaire stade de différenciation
marqueurs de clonalité
marqueurs d'activation
• cytogénétiques : anomalie chromosomiques spécifiques
• moléculaires : génotype cellulaire marqueur génotypique
critères de clonalité
• prolifération cellulaire
4.2c Myélome
Tumeur plasmocytaire
Localisations: os, moelle osseuse
Pic monoclonal sérique Ig A, IgG
5.1c2 Neurofibromes :
La prolifération de cellules de Schwann est associée à une prolifération fibroblasti-
que.
Ces 2 types de tumeurs nerveuses peuvent s'observer dans la neurofibromatose
de Recklinghausen, maladie familiale.
. Les schwannosarcomes sont rares.
5.1d1 Neuroblastomes
5.3 Tumeurs neuroendocrines Elles sont à distinguer des tumeurs épithéliales car en général elles sont de meilleur
pronostic. Elles sont encore appelées adénomes, carcinomes, carcinoïdes, para-
gangliomes.
. Origine : ce sont des tumeurs développées à partir de cellules ayant des caracté-
ristiques morpho-fonctionnelles communes. Ces cellules sont capables de capter et
de Décarboxyler les Précurseurs des Amines biogènes (système APUD). Elles peu-
vent secréter des neuro-transmetteurs, des peptides ou encore des hormones.
Les cellules contiennent dans leur cytoplasme des granulations denses, à l’étude
ultrastructurale. Ces grains de neuro-sécrétion contiennent, outre leur sécrétion pro-
pre, une protéine considérée comme une pro-hormone, la chromogranine, que l’on
peut marquer par immunomarquage.
. Siège : ces tumeurs se développent à partir de cellules situées dans les glandes
endocrines, dans les îlots endocrines ou encore sont disséminées dans les muqueu-
ses (système endocrinien diffus bronchique et digestif) ou encore de cellules situées
dans le système nerveux périphérique autonome (paraganglions) et dans la
médullo-surrénale.
. Macroscopiquement : ce sont des tumeurs blanchâtres, lobulées relativement
bien limitées.
. Histologiquement : ces tumeurs ont comme caractéristiques architecturales de
présenter des lobules, des travées comme les carcinomes mais avec un réseau vas-
culaire abondant, endocrinoïde autour desquels les cellules tumorales orientent leur
prolongement. Les cellules tumorales sont rondes ou piriformes. Les anomalies
cytonucléaires sont rarement importantes. Les cellules sont immunomarquées avec
l’anti-chromogranine.
. Evolution :
Il s’agit de tumeurs de pronostic bénin (paragangliomes) parfois incertain (carci-
noïde). Le diagnostic se fait sur des critères d’envahissement des tissus de voisi-
nage et/ou des métastases.
6- Tumeurs placentaires
Le placenta normal est constitué de villosités (comportant de nombreux vaisseaux)
recouvertes de trophoblastes.
Il existe une tumeur maligne du trophoblaste: le chorio-carcinome.
Se développe après un accouchement, un avortement ou plus souvent une môle
(anomalie placentaire)
Tumeur maligne très agressive, hémorragique, infiltrant la paroi utérine ; sécrétion
de gonadotrophines (leur dosage sanguin est utile pour le diagnostic et la sur-
veillance des malades, après traitement, pour dépister les récidives)
Métastases fréquentes, par voie sanguine vers les poumons.
L'évolution, autrefois très grave, a été transformée par la chimiothérapie, même au
stade des métastases.
NB : il existe des choriocarcinomes dans d'autres localisations :
. organes génitaux: surtout testicule
. médiastin
il s'agit de formes immatures de tératomes (cf tumeurs dysembryoplasiques).
7- Tumeurs dysembryoplasiques
Groupe complexe de tumeurs liées à une anomalie du développement embryon-
naire.
De nombreuses théories pathogéniques et classifications ont été proposées.
Schématiquement, on peut opposer :
• des lésions bénignes, de type malformatif, sans caractère néoplasique mais pou-
vant éventuellement donner naissance secondairement à une tumeur bénigne ou
maligne
• des tumeurs (néoplasies) bénignes ou malignes : ce sont en particulier des
tumeurs de l'enfant.
Parmi les tumeurs, on peut distinguer : es tumeurs dysembryoplasiques mali-
gnes constituées de cellules immatures (de type embryonnaire) et des tumeurs
dysembryoplasiques bénignes, constituées de cellules matures (de type adulte)
7.1b Hétérotopies :
Lésions bénignes constituées par des tissus adultes normaux, en situation anormale
dans l'organisme
ex: pancréas aberrant : au niveau de la paroi gastrique ou dans un diverticule de
Meckel
7.1c Hamartomes :
lésions bénignes constituées de cellules normalement présentes dans l'organe,
mais ayant échappé à l'organisation tissulaire
ex: hamartochondrome pulmonaire: tumeur bénigne, constituée par des amas de
cellules épithéliales bronchiques, de cartilage (éléments normaux de la paroi bron-
chique disposés de façon anarchique).
7.2b Tératomes :
tumeurs bénignes ou malignes constituées de tissus anormaux en situation anor-
male.
Siège : 2 types :
sur la ligne médiane, de l'hypophyse jusqu'au coccyx
dans les gonades : testicule et ovaire.
8- Conclusion
Il faut se souvenir que chez l’adulte les tumeurs épithéliales sont les tumeurs les
plus fréquentes. Les tumeurs conjonctives (sarcomes) et les tumeurs hémolymphati-
ques se rencontrent souvent chez l’enfant. On a tendance à regrouper en “tumeur de
tissus mous” les tumeurs conjonctives (exceptées les tumeurs des os et hémolym-
phatiques) et les autres tumeurs non épithéliales (exceptées les tumeurs du SNC).
Conclusion 158
Lexique
1- A
• Abcès : lésion inflammatoire constituée par un foyer circonscrit de nécrose tissulaire
suppurée.
• Abcès froid : au sens strict, abcès dont l'évolution n'est pas accompagnée des
signes cliniques de l'inflammation aiguë.
En pratique, ne s'emploie que pour désigner l'abcès froid tuberculeux : accumula-
tion de caséum ramolli provenant d'une nécrose locale ayant migré à partir d'un
foyer situé à distance.
• Adaptation cellulaire : transformations morphologiques observables dans une cel-
lule qui modifient ses propriétés fonctionnelles en réponse à un stimulus pathogène
ou physiologique.
• Adénome : tumeur bénigne constituée par la prolifération d'un épithélium glandu-
laire, qu'il s'agisse d'un épithélium de revêtement ou de l'épithélium d'une glande
exocrine ou endocrine.
• Adénocarcinome (synonyme : carcinome glandulaire) : tumeur maligne dont la
structure reproduit de façon plus ou moins fidèle et reconnaissable celle d'un épithé-
lium glandulaire, qu'il s'agisse d'un épithélium de revêtement ou de l'épithélium d'une
glande exocrine ou endocrine.
• Adénofibrome : tumeur bénigne comportant à la fois une prolifération d'un épithé-
lium glandulaire et une prolifération de tissu conjonctif ; on l'observe dans le sein et
l'ovaire.
• Agénésie : absence complète d'un organe, liée à l'absence d'apparition de son
ébauche embryonnaire.
• Amyloïde : terme qualifiant diverses substances de nature protéique ou glyco-pro-
téique et de composition chimique complexe et variable. Ces substances ont en
commun :
.un aspect éosinophile homogène sur les colorations de routine,
.un aspect micro-fibrillaire en microscopie électronique,
.une structure moléculaire de type bêta.
• Amyloïdose ou amylose : terme générique regroupant les états pathologiques
variés et disparates, au cours desquels se dépose, dans les tissus, une des substan-
ces amyloïdes (cf. supra). Le dépôt peut être localisé ou généralisé.
• Anatomie Pathologique : partie de la Médecine qui étudie les lésions (cf. ce terme)
qui sont la cause ou la conséquence des maladies.
• L'Anatomie Pathologique comporte l'étude de toutes les lésions morphologiquement
observables :
.à 'oeil nu, c'est l'Anatomie Pathologique au sens strict
.avec différentes techniques microscopiques, c'est l'Anatomie Pathologique
microscopique ou ultrastructurale, encore appelée Histologie et Cytologie
Pathologiques.
• Angiome : Tumeur bénigne constituée par la prolifération de divers types de vais-
seaux. La plupart des angiomes sont des hamartomes (cf. ce terme) et non des
tumeurs vraies.
• Angiomatose (corrélat : phacomatose) : maladie généralement héréditaire consti-
tuée par la présence d'angiomes multiples ou d'angiomes volumineux systématisés
à un territoire précis de l'organisme.
A 159
• Angiosarcome : terme qualifiant les différentes variétés de sarcomes constitués par
la prolifération de structures vasculaires sanguines et lymphatiques plus ou moins
reconnaissables.
• Anoxie (corrélat : hypoxie) : terme non morphologique désignant l'absence transi-
toire ou définitive d'apport d'oxygène au niveau d'une cellule, d'un tissu ou de l'orga-
nisme entier. Les lésions qui découlent de l'anoxie sont les lésions anoxiques.
• Aplasie :
.absence d'un organe provoquée par l'absence de développement de son ébau-
che embryonnaire (exemple : aplasie surrénalienne)
.par extension : arrêt transitoire ou définitif de la multiplication cellulaire dans un
tissu qui devrait normalement se renouveler en permanence (Exemple : aplasie
médullaire sanguine).
• Apoplexie : passage brutal dans les milieux extra-cellulaires des éléments cellulai-
res et du liquide intra-vasculaire.
• Athérome : présence, au sein de l'intima des vaisseaux, d'une plage de nécrose
particulière (bouillie athéromateuse) riche en lipides. C'est une des lésions de l'athé-
rosclérose (cf. infra).
• Athérosclérose : définition de l'OMS (1954) "Association variable de remaniements
de l'intima des grosses et moyennes artères, consistant en une accumulation seg-
mentaire de lipides, de glucides complexes, de sang et de produits sanguins, de
tissu fibreux et de dépôts calcaires, le tout accompagné de modifications de la
média".
• Atrésie : variété d'aplasie consistant en l'absence de développement de la lumière
d'un organe creux avec, éventuellement, absence de certains segments de cet
organe.
• Atrophie cellulaire : diminution réversible de la masse d'une cellule, habituellement
liée à une diminution de son activité. Elle se traduit morphologiquement par une
réduction de taille de la cellule et, éventuellement, par la disparition de constituants
normaux de celle-ci (vacuoles lipidiques, myofibrilles, etc...).
• Atrophie tissulaire : diminution de la masse d'un tissu liée à l'atrophie des cellules
qui le composent. En principe, le nombre de ces cellules reste normal et l'état est
réversible.
• Autopsie (synonyme : nécropsie) : examen anatomo-pathologique pratiqué sur un
cadavre ou une partie de cadavre dans le but de préciser les lésions responsables
des symptômes cliniques observés, d'établir les causes médiates ou immédiates de
la mort, de juger des effets des traitements appliqués. L'autopsie ainsi définie peut
être pratiquée par un clinicien ou un anatomo-pathologiste.
L'autopsie médico-légale, effectuée par un médecin commis par l'autorité judiciaire,
ne peut être pratiquée qu'à la requête de celle-ci. Elle a pour but d'établir les causes
et les circonstances des décès suspects.
L'exploitation statistique des résultats d'autopsies bien faites fournit des renseigne-
ments épidémiologiques irremplaçables.
A 160
2- B
• Biopsie : terme désignant l'examen anatomo-pathologique pratiqué sur un prélève-
ment ou une pièce opératoire provenant d'un être vivant.
Par extension et en pratique, le terme désigne un petit fragment tissulaire prélevé à
des fins diagnostiques.
• Biopsie exérèse : prélèvement de la totalité d'une lésion dans le double but d'en
faire le diagnostic anatomo-pathologique et d'en assurer la cure radicale.
• Bourgeon charnu : lésion constituée par la prolifération d'un tissu conjonctif jeune
et riche en vaisseaux qui constitue habituellement un des stades de la réparation
d'une perte de substance tissulaire.
B 161
3- C
• Caillot (corrélat : thrombus) : produit de la coagulation du sang, in vitro, in vivo ou
après la mort.
• Cancer (synonyme : tumeur maligne) : prolifération indéfinie d'une lignée cellulaire
dont l'évolution spontanée est la mort de l'individu porteur, habituellement liée à
l'extension de la tumeur à tout l'organisme.
• Cancer anaplasique : cancer dont l'aspect histologique ne rappelle aucun tissu nor-
mal de l'organisme, au moins avec les méthodes histologiques conventionnelles.
• Cancer bien différencié : cancer reproduisant un tissu d'aspect histologique proche
de celui d'un tissu normal de l'organisme. La tumeur est habituellement née de ce
tissu.
• Cancer peu différencié : cancer reproduisant un tissu dont l'image histologique,
sans être proche de celle d'un tissu normal, comporte certaines particularités qui
permettent une classification histologique au moins approximative.
• Cancer in situ : cancer à un stade initial de son développement restant limité au
tissu qui lui a donné naissance. En pratique, cette particularité n'est appréciable
qu'au niveau des épithéliums de revêtement.
.Le terme de cancer intra-épithélial désigne les cancers in situ des revêtements
épithéliaux.
.Le terme de cancer non invasif, impliqué dans la définition, est synonyme de
cancer in situ.
.Le terme de cancer stade O est un autre synonyme.
• Cancer invasif : cancer à un stade de développement tel qu'il dépasse les limites
normales du tissu qui lui a donné naissance pour envahir et détruire les tissus voi-
sins.
• Carcinome : cancer développé à partir d'une lignée cellulaire épithéliale. Le terme
d'épithélioma est strictement synonyme de carcinome.
.Carcinome épidermoïde : carcinome reproduisant de façon plus ou moins éla-
borée, la structure d'un épithélium malpighien et naissant habituellement, mais
non toujours, dans un épithélium de ce type.
.Carcinome épidermoïde, malpighien et pavimenteux stratifié (rarement
employé) sont strictement synonymes.
.Carcinome spino-cellulaire désigne le carcinome épidermoïde de la peau.
.Carcinome glandulaire : (cf. adénocarcinome).
.Carcinome in situ (synonyme de cancer intra-épithélial) : cf. cancer in situ.
• Carcinome invasif : carcinome ayant les caractères d'un cancer invasif (cf. ce
terme).
• Caryolyse (corrélats : caryorrhexis et pycnose) : variété de lésions nucléaires irré-
versibles témoignant de la mort cellulaire. Elles constituent en la dissolution des élé-
ments du noyau qui devient peu colorable puis invisible.
• Caryorrhesis (corrélats : caryolyse et pycnose) : autre variété de destruction
nucléaire consistant en la fragmentation du noyau.
• Caséum (synonyme : nécrose caséeuse) : variété de nécrose tissulaire observée
dans la tuberculose et ainsi nommée en raison de son aspect macroscopique rappe-
lant celui du fromage blanc. L'aspect microscopique est également caractéristique.
• Caverne tuberculeuse : cavité au sein d'un viscère, résultant de l'évacuation au
moins partielle, à travers un conduit naturel, d'une masse de nécrose caséeuse
ramollie.
• Cellules épithélioïdes : macrophage ayant pris un aspect particulier rappelant celui
des cellules épithéliales. Cette transformation se produit au cours de certaines réac-
tions immunitaires ou inflammatoires.
C 162
La cellule épithélioïde constitue l'élément de base de la réaction tuberculoïde décrite
initialement dans la tuberculose.
• Cellule géante (synonyme : plasmodes, polycaryocytes ) : cellule volumineuse et
contenant plusieurs noyaux. Elle peut résulter d'anomalies de la division cellulaire ou
de fusion de cellules. En pratique, les cellules géantes non tumorales proviennent de
la confluence d'éléments histiocytaires ayant ou non subi une transformation épithé-
lioïde.
• Chondrome : tumeur bénigne reproduisant la structure du tissu cartilagineux adulte
et habituellement développée au niveau du squelette.
• Chondromatose :
.Maladie constitutionnelle rare, caractérisée par des chondromes intra-osseux
multiples.
.Présence dans une articulation de nodules cartilagineux résultant d'une modifi-
cation dystrophique de la synoviale.
• Chondrosarcome : sarcome à point de départ habituellement squelettique reprodui-
sant un tissu cartilagineux plus ou moins reconnaissable, parfois si différencié que le
diagnostic histologique de malignité en est aléatoire.
• Choriocarcinome (synonyme : chorioépithéliome) : tumeur maligne reproduisant
le tissu trophoblastique avec ces deux constituants cytotrophoblastique et syncytio-
trophoblastique, et sécrétant des gonadotrophines.
C'est soit la conséquence d'une maladie trophoblastique, soit la conséquence de la
prolifération anarchique d'une cellule germinale gonadique ou extra-gonadique, il
s'agit alors d'une variété de dysembryome (cf. ce terme).
• Coagulation intra-vasculaire disséminée : syndrome morphologique caractérisé
par la présence, dans le lit vasculaire microcirculatoire, de multiples thrombi fibrino-
plaquettaires. Il est habituellement associé à un syndrome biologique de coagulopa-
thie de consommation.
• Condylome : tumeur bénigne pédiculée de la peau et des muqueuses malpighien-
nes associant une prolifération de l'épiderme et du derme sous-jacent. Les plus fré-
quents des condylomes sont les végétations vénériennes ou crêtes de coq qui sont
d'origine virale.
• Congestion : augmentation de la quantité de sang contenue dans un organe ou un
territoire de l'organisme avec dilatation des vaisseaux de ces régions.
• Congestion active : congestion résultant d'une vasodilatation active.
• Congestion passive : congestion résultant de la dilatation veineuse par obstacle à
la circulation de retour. La congestion passive s'accompagne d'un ralentissement du
courant sanguin appelé stase : ce terme, qui n'a pas en soit de signification morpho-
logique, est souvent employé comme synonyme de congestion passive.
C 163
4- D
• Dédifférenciation cellulaire : disparition dans une population cellulaire de certains
des caractères morphologiques propres à la souche dont elle dérive.
• Détersion : ensemble des mécanismes aboutissant à l'élimination des éléments
étrangers exogènes ou endogènes et des structures cellulaires et tissulaires, nécro-
sés, présents dans un foyer inflammatoire.
• Diapédèse leucocytaire : passage actif de leucocytes à travers les parois vasculai-
res, précédant leur migration vers un foyer inflammatoire.
• Différenciation cellulaire : acquisition par une cellule ou une population cellulaire
de caractères morphologiques originaux habituellement en rapport avec une spécia-
lisation fonctionnelle. La mise en évidence morphologique de la différenciation n'est
pas toujours possible par les techniques de routine et peut nécessiter des investiga-
tions spéciales.
• Différenciation tissulaire : acquisition par un tissu de caractères morphologiques
originaux, cytologiques et architecturaux en rapport avec une spécialisation fonction-
nelle.
• Différenciation d'une tumeur : caractères morphologiques ou fonctionnels d'un
tissu tumoral qui font qu'il est plus ou moins proche d'un tissu normal de référence.
La classification des tumeurs se fait en fonction de leur différenciation. La différen-
ciation du tissu tumoral n'est pas nécessairement celle du tissu qui a donné nais-
sance à la tumeur.
• Dysembryome : terme générique regroupant toutes les tumeurs, gonadiques ou
extra-gonadiques, constituées de tissu dont l'aspect rappelle les différents stades du
développement embryonnaire jusqu'au stade adulte dans certains cas. On considère
habituellement que les dysembryomes résultent de la prolifération d'une cellule ger-
minale.
• Dysembryoplasie : (LETULLE, 1911) : malformation résultant d'une anomalie du
développement survenant au cours de l'embryogenèse.
• Dyslipidose héréditaire : ensemble d'affections constitutionnelles rares consistant
en diverses anomalies du métabolisme des lipides, habituellement liées à une ano-
malie enzymatique, et se traduisant morphologiquement par des surcharges de
topographie variée (cf. surcharge cellulaire).
• Dysplasie : au sens étymologique, ce terme désigne toutes les lésions résultant
d'une anomalie du développement d'un tissu, d'un organe ou d'une partie de l'orga-
nisme. En pratique, le terme est utilisé dans le langage médical dans deux accep-
tions différentes :
.maladie constitutionnelle rare à caractère malformatif plus ou moins manifeste.
Exemple : dysplasie du squelette, phacomatose (cf. ce terme)
.lésions acquises consistant en une anomalie de maturation d'un tissu à renou-
vellement rapide. Dans ce sens, dysplasie est souvent considérée, à plus ou
moins juste titre, comme synonyme de lésion pré-néoplasique. Exemples : dys-
plasie de la moelle osseuse, dysplasie des épithéliums de revêtement
• Dysraphie : persistance anormale de hiatus normalement présent chez l'embryon et
qui aurait dû se combler au cours du développement embryonnaire.
• Dystrophie : au sens étymologique, altération d'un tissu, d'un organe, d'une partie
de l'organisme ou de l'organisme entier, liée à un trouble nutritionnel. L'origine de ce
trouble est très variable : vasculaire, hormonal, nerveux, métabolique, etc... Les
anatomo-pathologistes appliquent volontiers le terme de dystrophie à toute lésion
qui n'est manifestement ni malformative, ni tumorale, ni inflammatoire.
D 164
5- E
• Embol : corps figuré, endogène ou exogène, migrant dans la circulation.
• Embolie : arrêt d'un embol dans un vaisseau trop petit pour lui livrer passage.
L'adjectif qui qualifie l'embolie précise soit la nature de l'embol (embolie graisseuse),
soit le point d'arrêt de l'embol (embolie pulmonaire).
• Embryopathie : maladie atteignant le produit de conception au cours de l'embryoge-
nèse, c'est-à-dire au cours des trois premiers mois de la vie intra-utérine. Elle a pour
conséquence soit la mort in utero, soit une malformation congénitale.
• Ensemble lésionnel : (cf. lésionnel)
• Epithélioïde : (cf. cellule épithélioïde)
• Epithélioma : (cf. carcinome)
• Exsudat : terme général désignant l'ensemble des éléments visibles qui ont traversé
la paroi vasculaire au cours du processus inflammatoire et s'accumulent dans le
tissu interstitiel (oedème) ou dans une cavité (épanchement). La composition de cet
exsudat peut varier en fonction du stade et de l'étiologie de l'inflammation : exsudat
séreux, exsudat fibrineux, exsudat fibrino-leucocytaire.
• Extemporanée : (biopsie) : examen histologique ou cytologique faisant appel à des
techniques particulières qui permettent de fournir un résultat en quelques minutes.
On le pratique habituellement en cours d'intervention chirurgicale pour établir un dia-
gnostic et décider d'un type d'intervention ou pour vérifier qu'une exérèse est passée
en zone saine. Les résultats sont plus aléatoires que ceux d'un examen ordinaire et
doivent toujours être vérifiés par les techniques conventionnelles.
E 165
6- F
• Fibrinoïde : (altération) (synonymes : dégénérescence, nécrose, tuméfaction) :
présence, au sein d'un tissu par ailleurs nécrosé ou non, de dépôts possédant sur
les colorations usuelles l'aspect de fibrine. Ces dépôts sont de nature protéique et
d'origine sanguine ; ils peuvent contenir des complexes immuns et induire une réac-
tion inflammatoire.
• Fibrome : tumeur bénigne conjonctive, constituée d'une prolifération de fibroblastes
qui élaborent une quantité variable d'éléments fibrillaires.
Les "fibromes" utérins ne répondent pas à cette définition car ce sont des léïomyo-
mes (cf. ce terme).
• Fibromatose : groupe hétérogène d'affections caractérisées par des proliférations
fibroblastiques ou myofibroblastiques, parfois systématisées à une région anatomi-
que. Certaines fibromatoses ont une croissance locale agressive (tumeur des-
moïde), mais par définition, elles ne donnent jamais de métastase.
• Fibrosarcome (synonyme : sarcome fibroblastique) : sarcome constitué par une
prolifération de fibroblastes élaborant une quantité variable de matériel fibrillaire.
• Fibrose : (cf. sclérose).
• Foetopathie : maladie atteignant le produit de conception après le 3ème mois de
grossesse, elle peut avoir pour conséquence une malformation congénitale.
• Follicule tuberculeux : lésion histologique constituée par un groupement nodulaire
de cellules épithélioïdes, de cellules géantes et de lymphocytes et décrite initiale-
ment au cours de la tuberculose.
.Le terme de follicule tuberculoïde est appliqué aux lésions analogues dont
l'étiologie n'est pas la tuberculose.
.Le terme de réaction folliculaire désigne les granulomes inflammatoires com-
portant les cellules caractéristiques du follicule tuberculeux mais sans groupe-
ment nodulaire.
F 166
7- G
• Gangrène (corrélats : infarctus, inflammation gangreneuse) : terme désignant
certaines variétés de nécrose tissulaire. En pratique, désigne deux affections diffé-
rentes :
.nécrose ischémique d'un segment de membre, c'est alors l'équivalent d'un
infarctus (cf. ce terme)
.nécrose tissulaire au cours de certaines affections à germes anaérobies, exem-
ple : gangrène pulmonaire.
• Glioblastome : tumeur maligne du système nerveux central constituée d'une prolifé-
ration plus ou moins immature et polymorphe de cellules gliales.
• Gliome : terme générique regroupant toutes les tumeurs du système nerveux cen-
tral, constituées d'une prolifération de cellules gliales.
• Glycogénoses héréditaires : ensemble d'affections constitutionnelles rares consis-
tant en diverses anomalies du métabolisme du glycogène, liées à une anomalie
enzymatique et se traduisant morphologiquement par des surcharges de topogra-
phies variées.
• Granulomateuse (inflammation) : (cf. inflammation granulomateuse).
• Granulome inflammatoire : utilisé tel quel ou sous forme simplifiée de granulome,
le terme désigne une production cellulaire habituellement polymorphe au sein d'un
tissu conjonctif jeune et richement vascularisé, observé dans le foyer inflammatoire
au décours de la phase exsudative. Le terme de granulome peut être assorti d'un
adjectif qui précisera :
.soit la cause de la lésion (Exemple : granulome à corps étranger)
.soit la population cellulaire prédominante (Exemple : granulome plasmocytaire,
granulome histiocytaire, granulome épithélioïde
NOTE IMPORTANTE : les auteurs de langue anglaise utilisent le terme de granu-
lome au sens restrictif de granulome épithélioïde (cf. inflammation granulomateuse).
G 167
8- H
• Hamartome : prolifération tissulaire considérée cliniquement comme une tumeur qui
n'est pas, en fait, une tumeur vraie mais une malformation pseudo-tumorale. Elle a
été définie en 1904 par Albrecht comme "un mélange anormal des cellules normale-
ment présentes dans l'organe où elles se développent".
Naevus est synonyme d'hamartome cutané.
• Hématosarcome : sarcome constitué par la prolifération d'éléments d'une des diffé-
rentes lignées hématopoïétiques.
• Hémosidérose : accumulation tissulaire, localisée ou généralisée, de fer d'origine
sanguine, essentiellement sous forme de pigment hémosidérinique.
• Hétérotopie : anomalie congénitale de la situation d'un organe ou d'un tissu.
• Histiocytofibrome : tumeur bénigne conjonctive habituellement cutanée, constituée
d'une prolifération myofibroblastique et d'éléments dont la nature histiocytaire parait
attestée par leur aspect, leurs possibilités d'accumuler des graisses ou de l'hémosi-
dérine et par leur disposition en empilements (Storiform Pattern).
• Histiocytofibrosarcome : variété de sarcomes constitués d'une prolifération de cel-
lules d'aspect fibroblastique et d'aspect histiocytaire.
• Histopronostic (d'une tumeur) : tentative d'évaluation du pronostic d'une tumeur
maligne fondée sur l'étude de son aspect histologique. Ce n'est qu'un des éléments
du pronostic des tumeurs.
• Hyalin, hyaline : adjectifs ayant une signification à la fois macroscopique et micros-
copique et désignant des substances disparates, ayant un aspect vitreux, homogène
et éosinophile sur les colorations de routine.
Le terme s'applique à certaines scléroses comportant peu d'éléments fibrillaires :
sclérose hyaline, ou à certaines substances qui peuvent se déposer :
.soit dans les vaisseaux (hyaline vasculaire),
.soit dans les cellules (hyaline cellulaire) : exemple : corps de Mallory des
hépatocytes.
• Hyperplasie : augmentation de la masse d'un organe ou d'une portion d'organe due
à une augmentation anormale du nombre des cellules qui le composent.
C'est habituellement le témoin d'une hyperactivité fonctionnelle.
• Hypertrophie cellulaire : augmentation réversible de la masse des cellules en rap-
port avec une augmentation de la taille et du nombre des éléments différenciés ou
non qui la constituent. Cette hypertrophie va habituellement de pair avec une aug-
mentation des stimuli et des propriétés fonctionnelles de la cellule.
• Hypertrophie tissulaire : augmentation de la masse d'un tissu ou d'un organe liée à
l'hypertrophie des cellules qui le composent. En principe, cet état est réversible et le
nombre de cellules reste normal, ce qui différencie l'hypertrophie de l'hyperplasie.
• Hypoxie (cf. anoxie) : c'est la diminution de l'apport d'oxygène au niveau des tissus.
H 168
9- I - J
• Infarcissement hémorragique : c'est un foyer de nécrose ischémique tissulaire,
consécutif à l'obstruction de la veine de drainage correspondante.
• Infarctus (corrélats : ramollissement, gangrène) : foyer circonscrit de nécrose
ischémique en rapport avec l'interruption complète et brutale de la circulation arté-
rielle dans un viscère à circulation terminale.
• Infection : terme n'ayant aucune correspondance morphologique précise et dési-
gnant l'envahissement de l'organisme par un germe pathogène ou non.
• Infiltrat inflammatoire : terme désignant l'ensemble des éléments cellulaires figu-
rés, visibles dans un foyer inflammatoire à différents stades de son évolution.
• Inflammation (synonyme : réaction inflammatoire) : ensemble des phénomènes
réactionnels se produisant au sein du tissu conjonctif, en un point irrité par un agent
pathogène.
• Inflammation gangrèneuse : variété d'inflammation aiguë au cours de laquelle
apparaissent d'importantes lésions de nécrose tissulaire liées à des occlusions vas-
culaires ou à la présence de certains germes pathogènes particuliers (cf. gangrène
2).
• Inflammation granulomateuse (cf. granulome) : variété d'inflammation où prédomi-
nent les phénomènes de mobilisation et de prolifération cellulaire. Le terme est le
plus souvent employé dans un sens restrictif : inflammation où les éléments cellulai-
res présents sont de nature lymphoïde et histiocytaire et réalisent des groupements
lésionnels tuberculoïdes (cf. granulome).
• Inflammation spécifique : variété d'inflammation réalisant une image histologique
qui permet à l'anatomo-pathologiste de suspecter ou d'affirmer une étiologie particu-
lière ou un groupe d'étiologies.
• Inflammation suppurée (synonyme : inflammation purulente) : terme regroupant
toutes les variétés d'inflammations où l'on observe la présence de pus dans le foyer
inflammatoire (corrélats : abcès, phlegmon, pus).
• Ischémie : terme physiopathologique désignant la diminution (ischémie relative ou
incomplète) ou l'arrêt (ischémie complète) de l'apport sanguin artériel dans un terri-
toire donné de l'organisme.
• Ischémique : adjectif qualifiant les lésions provoquées par l'ischémie.
I-J 169
10- K - L
• Kyste : terme générique désignant toutes les cavités anormales dont la paroi com-
porte un revêtement épithélial. Cette définition anatomo-pathologique est précise et
restrictive. Le terme, en fait, est souvent employé abusivement pour désigner des
cavités anormales sans revêtement épithélial qui sont des pseudo-kystes.
• Léïomyome : tumeur bénigne constituée par la prolifération de cellules musculaires
lisses. Le plus fréquent des léïomyomes est le léïomyome utérin, souvent appelé
myome ou, à tort, fibrome (cf. ce terme).
• Léïomyosarcome : tumeur maligne sarcomateuse constituée par la prolifération de
cellules musculaires lisses.
• Lésion : terme désignant toute altération morphologique décelable par un quelcon-
que moyen d'observation et qui constitue la cause ou la conséquence d'un proces-
sus morbide.
• Lésion élémentaire : catégorie de lésion que l'on peut décrire en faisant l'analyse
d'une image pathologique. L'aspect de ces lésions dépend à la fois de l'organe où on
les observe et de leur étiologie.
• Lésionnel (ensemble) : c'est le résultat de l'association et de l'évolution de différen-
tes lésions élémentaires réalisant une image histologique qui permet habituellement
le diagnostic.
• Lésionnel (processus) : terme voisin du précédent désignant plus précisément
l'évolution et l'enchaînement des différentes lésions élémentaires au cours d'un pro-
cessus pathologique.
• Lésion précancéreuse (synonyme : lésion pré-néoplasique) : lésion de nature
variable dont on sait, par expérience, que si elle persiste suffisamment longtemps,
elle aboutira dans un fort pourcentage de cas à l'apparition d'un cancer.
• Leucémie (synonyme : leucose) : prolifération tumorale maligne diffuse des élé-
ments d'une des lignées hématopoïétiques dans la moelle osseuse, avec ou sans
passage d'éléments tumoraux dans le sang, avec ou sans autre localisation.
• Linite : terme de macroscopie désignant une variété particulière d'adénocarcinome
infiltrant du tube digestif et, particulièrement, de l'estomac.
• Lipome : tumeur bénigne formée par une prolifération de tissu adipeux.
• Liposarcome : sarcome formé de la prolifération de cellules adipeuses à différents
degrés de différenciation et plus ou moins reconnaissables.
• Lymphome malin : terme critiquable mais consacré par l'usage désignant les sarco-
mes des lignées lymphoïdes et histiocytaires ou supposées telles, à différents
degrés de leur maturation. On distingue parmi les lymphomes :
.la maladie de Hodgkin
.les autres lymphomes, dits lymphomes non hodgkiniens.
• Lymphoprolifératif (syndrome) : terme critiquable regroupant toutes les affections
caractérisées par une prolifération maligne de cellules appartenant à la lignée lym-
phoïde, se trouvant à des stades de différenciation morphologique et de spécialisa-
tion fonctionnelle variables.
K-L 170
11- M
• Maladie : altération organique ou fonctionnelle considérée dans son évolution et
comme une entité définissable. L'étude des maladies est la pathologie.
• Médiateurs chimiques de l'inflammation : substances de nature variable dont la
libération locale va déclencher le processus inflammatoire ou l'une des phases de
son déroulement.
• Mélanome : terme générique désignant l'ensemble des tumeurs pigmentées ou non,
constituées d'une prolifération de cellules mélaniques.
On distingue :
.les mélanomes bénins ou naevus naevo-cellulaires
.et les mélanomes malins ou naevus naevo-carcinomes.
De plus en plus, le terme de mélanome tend à être employé pour désigner unique-
ment les mélanomes malins.
• Méningiome : tumeur très habituellement bénigne constituée d'une prolifération de
cellules méningées (méningoblastes).
• Mésothéliome : tumeur due à une prolifération de cellules mésothéliales habituelle-
ment développée dans une cavité séreuse coelomique. Le terme de mésothéliome
désigne actuellement une tumeur maligne souvent observée dans un contexte
d'asbestose. Il existe des mésothéliomes bénins mais ils sont absolument exception-
nels.
• Métaplasie : anomalie tissulaire acquise résultant de la transformation d'un tissu en
un autre tissu de morphologie et de fonction différentes.
• Métaplasique : adjectif qualifiant :
.les tissus ayant subi une métaplasie
.les tumeurs différenciées dans lesquelles le tissu tumoral reproduit un tissu
d'aspect différent de celui dans lequel la tumeur parait avoir pris naissance.
• Métastase cancéreuse (synonyme : tumeur secondaire) : localisation cancéreuse
secondaire, située à distance d'un premier foyer connu, méconnu ou déjà traité et
résultant de la migration de cellules tumorales à partir de ce premier foyer.
• Myéloprolifératif (syndrome) : ensemble des maladies caractérisées par une proli-
fération primitive d'allure néoplasique d'une ou de plusieurs des lignées hématopoïé-
tiques de la moelle.
• Myxoïde : adjectif qualifiant les tissus conjonctifs tumoraux ou non tumoraux, riches
en mucosubstances et qui ont macroscopiquement un aspect gélatineux.
• Myxome : variété rare de tumeur conjonctive bénigne, d'aspect myxoïde, constituée
par la prolifération de tissu conjonctif primordial.
M 171
12- N - O
• Naevus : malformation cutanée ayant cliniquement l'aspect d'une tumeur. C'est une
variété d'hamartome. Naevus est souvent employé au sens restrictif de naevus pig-
mentaire ou naevo-cellulaire (cf. mélanome bénin).
• Nécropsie : (cf. autopsie)
• Nécrose (cellulaire ou tissulaire) : terme employé en morphologie pour désigner
les différentes variétés de modifications macroscopiques ou histologiques qui résul-
tent de la mort d'une cellule ou d'un tissu.
• Nécrose caséeuse : (cf. caséum)
• Nécrose fibrinoïde : (cf. fibrinoïde)
• Neurofibrome : tumeur bénigne constituée d'une prolifération de cellules fusiformes
de nature schwannienne ou fibroblastique, associée à des neurites.
Ces tumeurs, qui peuvent être isolées, sont caractéristiques de la neurofibromatose
de Von Recklinghausen (cf. phacomatose).
• Nosologique : ayant trait à la nosologie : étude des caractères distinctifs, permet-
tant de définir les maladies.
• Oedème tissulaire : augmentation visible macroscopiquement et histologiquement
de la quantité de liquide présent dans les espaces interstitiels d'un tissu.
• Oedème inflammatoire : variété d'oedème (cf. ce terme) tissulaire en rapport avec
une sortie anormale de plasma hors des vaisseaux sanguins, au cours des stades
initiaux du processus inflammatoire.
• Organisation (d'un foyer inflammatoire, d'un thrombus) : pour les anatomo-patholo-
gistes, ce terme désigne très précisément les différentes étapes de la colonisation
d'un réseau de fibrine provenant d'un exsudat inflammatoire ou d'un thrombus par un
tissu conjonctif néoformé.
• Ostéochondrome (synonyme : exostose ostéogénique) : variété de tumeur béni-
gne du squelette, unique ou multiple (maladie exostosante) implantée à la surface
de l'os. Elle comporte une coiffe cartilagineuse superficielle donnant naissance à un
tissu osseux en continuité avec celui de l'os sous-jacent.
• Ostéome : tumeur bénigne constituée de tissu osseux bien différencié cortical ou
spongieux. A l'exception des ostéomes du massif facial, la plupart des ostéomes ne
sont pas des tumeurs vraies mais des foyers d'ossification métaplasique réaction-
nelle.
• Ostéosarcome (synonyme : sarcome ostéogène) : variété de sarcomes dont les
éléments cellulaires élaborent directement de l'os tumoral sans que cette production
soit nécessairement exclusive. Ils sont habituellement développés aux dépens du
squelette.
N-O 172
13- P
• Papillome : tumeur bénigne épithéliale développée au niveau d'un épithélium de
revêtement malpighien et comportant entre autres lésions élémentaires, une accen-
tuation des papilles conjonctives (d'où son nom). Son origine virale est habituelle ;
les verrues sont des papillomes cutanés viraux.
• Péristatique : adjectif qualifiant les facteurs du milieu ambiant responsables de
l'apparition de caractères ou de lésions non héréditaires chez un individu.
• Phacomatose : terme générique recouvrant un certain nombre d'entités souvent
hérédo-familiales, caractérisées par la présence d'anomalies congénitales du déve-
loppement. Ces anomalies sont plus ou moins diffuses, intéressant principalement
mais non exclusivement les formations d'origine ectodermiques (peau, système ner-
veux, rétine), ainsi que les éléments vasculaires de ces formations.
Les lésions des phacomatoses possèdent un potentiel prolifératif plus ou moins
accusé.
Les 4 phacomatoses classiques sont :
.la neurofibromatose de Van Recklinghausen
.la sclérose tubéreuse de Bourneville
.l'angiomatose encéphalo-trigéminée de Sturge-Weber
.l'angiomatose rétino-cérébelleuse de Von Hippel-Lindau.
• Phagocytes : cellules ayant les capacités (mobilité, équipement enzymatique) de
réaliser une phagocytose (cf. ce terme). Les phagocytes sont les polynucléaires et
les éléments du système des phagocytes mononucléés. Ils interviennent notamment
dans la réaction inflammatoire.
• Phagocytose : ensemble des étapes par lesquelles un phagocyte enveloppe dans
une vacuole hydrolytique intra-cytoplasmique, une structure figée (micro-organisme,
corps étranger, autre cellule).
• Phlegmon (corrélats : pus, abcès, inflammation suppurée) : variété d'inflamma-
tion suppurée beaucoup plus rare que l'abcès, caractérisée par la diffusion du pus
sans tendance à la collection.
• Plasmode (synonyme de cellule géante plurinucléée) :
• Pseudo-tumeur inflammatoire : ensemble disparate réunissant les formations
d'allure tumorale macroscopique ou microscopique et qui sont la conséquence d'un
processus inflammatoire.
• Polyadénome : terme formé par la contraction de polype (cf. ce terme) et d'adé-
nome (cf. ce terme) et désignant une tumeur bénigne d'un épithélium glandulaire de
revêtement constituée d'une prolifération de tubes glandulaires plus ou moins diffé-
renciés.
• Polyadénome villeux (corrélats : tumeur villeuse) : polyadénome (cf. ce terme)
dont la surface est hérissée de villosités sur toute ou sur une partie de son étendue).
• Polype : terme de macroscopie ou d'endoscopie désignant toute formation en saillie,
plus ou moins pédiculée à la surface d'une muqueuse. Ce terme ne préjuge pas de
la nature histologique de la lésion.
• Polypose : état pathologique caractérisé par la présence de polypes (cf. ce terme)
multiples. Il existe des polyposes des fosses nasales et des polyposes digesti-
ves. Certaines de ces dernières sont familiales et constituent des états précancé-
reux (cf. ce terme).
• Ponction biopsie : prélèvement biopsique réalisé par ponction à l'aiguille ou au tro-
cart (drill-biopsie) ramenant des fragments tissulaires sous forme de carottes de
taille et de diamètre variables.
• Processus lésionnel : (cf. lésionnel).
P 173
• Pus : produit de nécrose tissulaire caractérisée par la présence d'un grand nombre
de polynucléaires altérés.
• Pycnose (corrélats : caryorrexis, caryolyse) : variété de lésion nucléaire irréversi-
ble témoignant de la mort cellulaire ; elle se caractérise par la rétraction extrême du
noyau qui devient hyper-colorable.
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14- R
• Radiosensibilité cellulaire : degré de sensibilité d'une population cellulaire normale
ou tumorale aux radiations ionisantes. Elle varie d'un type cellulaire à l'autre et, pour
un même type, en fonction de la phase du cycle cellulaire dans lequel se trouve la
cellule au moment de l'irradiation.
• Radiosensibilité tissulaire : degré de sensibilité d'un tissu aux radiations ionisan-
tes. Celle-ci varie d'un tissu à l'autre et pour un même tissu d'un moment à l'autre en
fonction de l'activité tissulaire.
La radiosensibilité d'un tissu dépend d'une part de la radiosensibilité des populations
cellulaires qui la constituent et, d'autre part, de celle des structures interstitielles.
• Ramollissement : (cf. infarctus) : terme utilisé pour désigner les infarctus du sys-
tème nerveux central.
• Réaction inflammatoire : (cf. inflammatoire)
• Récidive tumorale : réapparition d'une tumeur dans un délai variable après un trai-
tement supposé radical.
• Régénération tissulaire : ensemble des étapes aboutissant à la reconstitution plus
ou moins achevée d'un tissu ou d'un organe après une destruction partielle.
• Rejet de greffe : ensemble des réactions (locales ou générales), développées par
un hôte à l'égard d'un greffon et pouvant aboutir à sa destruction complète en
l'absence de thérapeutique appropriée.
• Rhabdomyosarcome : sarcome constitué par une prolifération de cellules muscu-
laires striées plus ou moins différenciées et reconnaissables.
R 175
15- S
• Sarcome : terme générique regroupant l'ensemble des tumeurs malignes d'origine
conjonctive.
• Schwannome (synonyme : neurinome) : tumeur bénigne constituée d'une proliféra-
tion de cellules de Schwann.
• Sclérose (synonyme : fibrose) : étymologiquement : terme macroscopique sous-
entendant la dureté, appliquée à une lésion de fibrose, c'est-à-dire à une lésion
caractérisée par l'augmentation d'un ou de plusieurs des constituants fibrillaires du
tissu conjonctif.
En pratique, les deux termes de fibrose et de sclérose sont utilisés indifféremment.
• Sénescence : au sens morphologique, désigne toutes les modifications non patho-
logiques que l'on observe au cours du vieillissement.
• Souffrance cellulaire : altération morphologique de la cellule témoignant d'un trou-
ble de son fonctionnement et qui peut soit régresser, soit aboutir à la mort cellulaire.
• Spécifique (corrélats : réaction inflammatoire, inflammation spécifique) : adjectif
qualifiant une image histologique caractéristique d'une cause ou d'un groupe de cau-
ses définies.
• Squirrhe : terme macroscopique désignant certaines variétés de tumeurs malignes
épithéliales particulières par leur dureté et leur caractère rétractile. Cet aspect est lié
à l'existence d'une stroma réaction fibreuse importante.
• Stase : ralentissement du courant circulatoire (cf. congestion passive).
• Stéatose : variété de surcharge (cf. ce terme) : il s'agit de l'accumulation anormale
de triglycérides sous forme figurée à l'intérieur des cellules fonctionnelles d'un
organe.
• Stroma : contingent conjonctif présent dans une tumeur mais n'étant pas lui-même
de nature tumorale. C'est à la fois la charpente et le tissu nourricier de la tumeur. Il
possède les propriétés réactionnelles du tissu conjonctif.
• Sujets à hauts risques (corrélats : lésions pré-néoplasiques) : sujet prédisposé à
la survenue d'une lésion, d'un syndrome lésionnel ou d'une maladie avec une fré-
quence nettement supérieure à celle de la population générale.
Les facteurs de prédisposition sont soit génétiques, soit péristatiques (cf. ce
terme)
• Suppuration : (cf. inflammation suppurée)
• Surcharge cellulaire ou tissulaire : présence, dans une cellule ou un tissu, d'une
quantité anormale d'une substance normalement présente dans cette cellule ou ce
tissu ; l'augmentation quantitative a pour résultat l'apparition de la substance sous
une forme figurée.
La surcharge résulte habituellement d'une inadéquation entre les apports ou les syn-
thèses et les capacités de dégradation ou de transport de la cellule.
• Maladie de surcharge : maladie générale comportant une surcharge cellulaire ou
tissulaire et dont les lésions sont liées directement ou indirectement à cette sur-
charge.
S 176
16- T
• Tératome : variété de tumeur habituellement située dans les gonades, composée de
tissus multiples plus ou moins différenciés et dérivant de l'un ou plusieurs des trois
feuillets normaux de l'embryon.
• Thésaurismose (cf. surcharge) : terme pratiquement synonyme de maladie de sur-
charge mais englobant, en outre, les accumulations cellulaires ou tissulaires de
substances exogènes non résorbables.
• Thrombose : coagulation du sang in vivo dans une cavité vasculaire ou le coeur. Le
produit de la coagulation survenue dans ces conditions s'appelle un thrombus.
• Thrombus : terme désignant les différentes variétés de caillots (cf. ce terme) cons-
tituées au cours d'un processus de thrombose (cf. supra).
• Tissu de granulation : terme appliqué initialement aux proliférations conjonctives
bourgeonnantes apparaissant au cours de la réparation des plaies.
Par extension, il se dit de tous tissus conjonctifs jeunes, riches en vaisseaux et en
cellules, représentant le début d'une organisation conjonctive.
• Tissu de granulation n'est pas synonyme de granulome (cf. ce terme).
• Tumeur : processus lésionnel défini comme une masse tissulaire en excès consti-
tuée par une prolifération tissulaire ou cellulaire anormale caractérisée par son auto-
nomie et, au moins en théorie, une croissance indéfinie.
• Tumeur bénigne : tumeur dont l'évolution spontanée strictement locale n'aboutit pas
à la mort du sujet qui en est porteur, hormis le cas de complications mécaniques ou
métaboliques.
• Tumeur de blastème (corrélats : vestige embryonnaire, tumeur embryonnaire) :
tumeur maligne survenant, le plus souvent, dans l'enfance et constituée par la proli-
fération de cellules immatures à partir de vestiges de l'ébauche embryonnaire d'un
organe ou d'un tissu (blastème) anormalement persistants après la naissance.
Ces tumeurs sont habituellement désignées par le suffixe "blastome", exemples :
néphroblastome, sympathoblastome).
• Tumeur embryonnaire : terme générique réunissant des tumeurs disparates ayant
en commun d'être formées par la prolifération d'un ou de plusieurs tissus dont
l'aspect rappelle celui de tissus embryonnaires. Les tumeurs embryonnaires com-
portent des dysembryomes ou tératomes (cf. ces termes) et les tumeurs de blastè-
mes (cf. ce terme).
• Tumeur maligne : (cf. cancer)
• Tumeur à malignité atténuée : terme appliqué à certaines variétés anatomo-clini-
ques de tumeurs malignes caractérisées par une évolution spontanée lente, des
métastases inconstantes ou tardives. Ceci explique qu'elles aient un haut pourcen-
tage de guérison après traitement radical.
• Tumeur à malignité locale : terme appliqué à certaines variétés anatomo-cliniques
de processus tumoraux, caractérisés par une évolution locale qui est celle d'un can-
cer (infiltration et destruction des petites structures englobées dans la tumeur, diffi-
cultés d'une exérèse radicale). Ces tumeurs sont disparates et classées selon les
cas soit dans les tumeurs bénignes, soit dans les tumeurs malignes. Elles peuvent
être mortelles. Elles ne donnent jamais de métastase.
• Tumeur à malignité potentielle : tumeur bénigne pouvant être considérée comme
un état prénéoplasique (cf. ce terme).
• Tumeur villeuse (corrélats : polyadénome villeux) : terme désignant une variété
de tumeur des muqueuses digestives, caractérisées par un aspect macroscopique
chevelu et une image histologique faite de franges très fines, revêtues d'un épithé-
lium cylindrique.
T 177
17- V - W - X - Y - Z
• Vestige embryonnaire (synonyme : reliquat embryonnaire) : structure tissulaire
persistant après la naissance alors qu'elle aurait normalement dû disparaître au
cours de l'embryogenèse.
• Vieillissement : (cf. sénescence)
• Xanthome : tumeur bénigne unique ou multiple, caractérisée macroscopiquement
par sa couleur jaune et histologiquement par la présence d'histiocytes spumeux
chargés de graisse de nature variable.
V-W-X-Y-Z 178
AUTEURS ET CONTRIBUTIONS
6- Athérome et athérosclérose
Pr. M. Rochet (1995-1999 )
Dr L. Chalabreysse, Pr F. Thivolet-Bejui (2007)
22- Lexique