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ment, ce qui anime el ce qui ta ralentit. L'imagination, ou, ce qui revient déji au méme, une cosmologie unilaire et géné- ralisante définit le « noyau » Te plus opposé au progrés. | \ 5 nM . SL GASTON BACHELAD, PRILOLOPHE DE L'mMAGINATION 33 ‘ Science est Société, Phénoménotechnique, Vérification ou expé- . rience, imagination est Cosmologie, Passé, Solitude. : On passe sans difficultés de cetle premitre étape & la seconde : l'analyse exhaustive de la_matérialité Jimaginaice (By : M, Gaston Bachelard, philosophe de Vimagination M,_Bachelard ne combat plus Vantithése. Elle n'est pas un « néant », sans quoi elle n’aurait pas pu étre « une force » ou 4 ‘une Energie qui en immobilise une autre ou en ralentit la vie- . torieuse croissance. Il s'agit d’explorer cet Univers que I'hise 5. ; one toire des Sciences désignait : apres Verreur qui relache la ten- “0” Tl n'est pas vain d’abord de rappeler le cfiemin parcouru sin oogantiattoe x va pganisatrice du vrai, Ya vérité anthropologique de celte rreur tentaculaire et per Frangois Dacoower par M. Bachelard, philosophe de Y'imagination @ mattre des a permanente. Oa gline deTalchiiie ave © ~*" songes, dans le but de mieux saisir la signification o8 la place, fons Imagi sssentielle, de son récent ouvrage, La poétique de - ayphes ne ‘aux substantis des autres. Ce n'est donc pas un basard ai lés premitres matibres, "Eau, Ta Terre, le Feu et V'Air deviennent les titres mémes des ouvrages de sa psycho- logie de "imagination des matitres ou des substances. Si cette dernitre correspond & Ta nécessaire fonction de V'irréel, comme l’a noté souvent M. Bachelard, dans ses moments polémiques, i n'empéche que cette puissance est Ia puissance méme des fi ‘vue aussi de mieux approcher le foyer de la Tare DELLA conscience imageante. P32 x28 Veségtee Ia_plue facile discerne trols moments dant tt oR courbe ou sur la trajectoire de son évolution : Te premier, qui : ‘quire _la_voie aux_problémes imaginatife dans Tceuvre de rationaliste, se définit par les themes que défend a fornation’A ) “de J'esprit scientifique. Chez ce philosophe qui a tant-récusé> « les. données immédiates », la connaissance conceptuelle, plusi que toute aulre, se conquiert : on accdde difficilement & la: rationalité. Par conséquent, elle s'oppose, elle se heurte & des! résistances. La preuve est donc fournie de véritables « com-: plexes intellectuels », ou de fixations dont la pédagogie et: V'épistémologie doivent reconnaltre In vitalité et dont elles: doivent prendre conscience. L’histoire des sciences * en regoit ‘une indiscutable importance : elle est l'histoire d'une guéri- son, diane laorieue t implacable crlsmnce, Te passage vers Ja cohérence, mais elle révéle en méme temps les barrages ou les convictions valorisées que I n'a pas pu vainct ment mais qu'elle n'a cessé d'inguiéler. Finalement, cette toire d'une science, telle qu'elle n’aurait pas di étre, elle ‘écrit sur un double registre, elle résulte d'un double mouve- * Liectualité de I'Hlistoire des Sciences, Les Contérences du Palais la Découverle, Conférence du 20 octobre 1951. choses, soit qu'elle les crée, les fouille, les travaille, soit qu’elle les anime de ses songes. Imoginer, c'est agir : elle est I'action qui matérialise les convictions, elle est ce qui habite les choses, les valorise ou les condense. Loin d’éire une forme, elle est ne force, ‘plus qu'une force, elle est l'énergie qui tonalise tre tout entier, Mais, pour nous en tenir & des généralités, reconnaissons que le dessein classificatoire ou descriptif de iteur nuisait & sa dialectique : son travail de sériation et d’ordonnance I'amenait & recourir & des archétypes premiers, a des themes prévalents. Par ! méme, les symboles se natura- lisaient : ils transcrivaient une réalité premiére, dont ils deve- naient comme l'arborescence ou la floraison. Ce dessein de les enraciner, comme celui de les grouper, semblait, ¢& et 14, favo- riser une psychologie fonctionnaliste de I"imagination que la définition méme de « fonction de lirréel » ne suffisait pas & écarter. «La maison, le ventre, la caverne, par exemple, portent la méme grande marque du retour & la mére. Dans Ey FRANCOIS DACGGNET : cette perspective, l'inconscient eoinmande, I'inconscient dirige. ‘Les valeurs oniriques se font de plus en plus stables, de plus ‘en plus régulitres *... » €) “Dans ses deux derniers ouvrages, le philosophe des pottes se laisse gogner pat une interprétation moins restrictive. L'ima- gination n'est plus ce qui empéche la science, Vimagination n'est plus Te fruit de Varbre naturel dee désirs, elle devient autonome, libérée de ses attaches passionnelles ou de ses fon- dements obscurs. Enfin, Vimage est création, augmentation, ‘et Ia phénoménologie de la conscience imageante lui_restitue sa pléailude, son Mumination, son Emergence on! rgence ontologiqué méme lemps que l'image s’autonomise, il semble que le pl sophe abandonne certains documents et change Te segistre de ‘ses recherclies, de « ses variations ».,Alors que La Hormation de UBsprit scienlifique se référait Ades textes médicdux_ou expérimentaux ('électricité, le mognétiome, ele.), les livres sur la matérialité révée demandaient aux podtes, aux critiques, voire encore aux alchimistes leurs secours ou leurs cautions, Dans ses nouveaux engagements, M. Bachelard effleure ou aborde d'autres univers : d’abord, le langage, celui du fol- Klore, et ce n'est pas un hasard s'il en vient & méditer sur le genre des mots, & réver sur leurs résonances masculines ou féminines. Le simple mot favorise I'élan imaginaire, en rbgle générale, il est V'algebre de la réverie. Rien de plus anti-natu* rel, rien de plus suggestif et surtout rien de plus opératoire. Les peintres aussi, plus que les musiciens, sont évoqués dans La pottique de Uespace, comme dans La poétique de la réverie. Bref, on peut discerner un élargissement du champ des images. ‘Quoi qu'il en soit, la_méthode phénoménologique, et cor- ment In constante opposition & Végard de la psychan jecorde avec cette pleine reconnaissance de Ia vertu im: L'Image a conquis sa liberté, elle est devenue ori nelle, elle arréte Te phi iigsophe, Tequel doit autant contempler Vimage augmentative qu'il cherche & Vactiver. Lun et Vautre s'exaltent, ifs se révelllent (Ia réverie n’est pas le reve du som- ‘meil) ou plutdt l'un séveille & l'autre qui l’érherveille, Autotal, cette philosophie de l'imagination est en perpéluel progrés sur elle-méme. Lorsqu’on sail ta répulsion que toute continuité 9 ba terre et lee réveries du repos, avant-propos, p. 6. M. GASTON BACUELARD, PMILOSOPHE DE L'IMAGINATION 35 souléve chez ce philosophe, comme I'a rappelé et souligné M. Canguilhem *, il faut écarter le mot. La chose aussi. L’ima- gination n'a cessé d'abandonner ses bandelettes, celles de la négation qui I'évingait, celles de la classification qui la rédui- sait, celles de la naturalisation qui l'exy it, et les Etopes de,cette philosophie de la Conscience poétique sont celles d'une promotion poli, qui rend Vimage & elle-méme et & sa pro- juctivité. - Pour demeurer encore dans les généralités, il nous faut répondre & la questinn qui tente lee commentateurs : Ia philo- sophie de cette conscience poétique serait-elle double, puisque, pote avec les pottes, le philosophe devient savant avec les savants? La poétique de la réverie, le dernier ouvrage, mul- tiplie Jes mises en garde : « Ce n'est pas moi, écrit M. Bache- lard, qui tenterai d'affaiblir par des transactions confusion- nelles la nelle polarité de I'intellect et de imagination... Quand le concept a pris son essentielle activité... Quelle mol- lesse — quelle féminité! — il y aurait A se secvir d'images... Cp n'est pes moi non plus, qui, disant mon amour fidéle pour lea images, les étudierai & grand renfort de concepls *, » Ne faut-il pas parler alors d’une sorte d's mnie philosophique? ; Bien que le philosophe se soit prémuni contre toutes les déformations et qu'il ait clairement orienté I'exégese, il reste possible, nous sembl |, de iter cette intention si résolu- ment dualiste, Personne ne peut contesier le principe de base {| et concepts appartiennent & deux mondes scones | * tials, Qeie mondey tellement” oppon mondes tellement opposés qu’ils sont l'un pour > Yautre isomorphes. Leur antinomie radicale les rend complé- aulant Tun que Vautre A la réalilé perveplive et se difinisent par sa_négation, de Ji, en commun un cerlain irréalisme ou surréaliome. La science eat réalisante autant que déréalisanie = lie construit un monde nouveau qui ne peut éire imis en rela- * sommage & Gaslon Bachelor, Sur ane épatemolage cone taire, p. 4. . ae vie et pttque de ta rverle, pp. 4648.

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