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LES AUXILIAIRES
la définition de Henri Bonnard :
On appelle auxiliaires les « verbes qui constituent, avec un verbe à une forme impersonnelle
(infinitif, gérondif, participe) un ensemble dont le signifié grammatical est lié à leur
association. »
Avec laisser : le sujet peut ne pas empêcher qu’un autre fasse l’action. On rencontre le terme
« voix causative ».
!!! Pour tous les variantes du construction faire +
infinitife vaut le regle que le verbe à l’infinitif doît venir
immédiatement après le verbe faire ! (od njega može biti
razdvojen samo nekim naglašenim oblikom)
> LAISSER
Prononciation : lê-sé
v. a.
Ce verbe, qui, comme on peut le voir à l'étymologie, vient de laxare, et signifie proprement
lâcher, a deux significations principales qui dérivent de cette étymologie : par l'une, il veut
dire se séparer de ; par l'autre, ne pas ôter, conserver, garder en tenant comme en laisse.
LAISSER
12. (Suivi d'un inf.).
Permettre de; ne pas empêcher de:
Laisser passer une ambulance. Je ne la laisserai pas partir seule. Je les ai laissés sortir. Laisse-
le choisir. LITT.
Laisser à qqn à penser (si, ce que, etc.), ne pas expliquer à qqn qqch que l'on juge
suffisamment clair, explicite: Je te laisse à penser si je veux y retourner; (sans compl.) donner
à réfléchir: Cela laisse à penser.
Laisser faire, laisser dire, ne pas se soucier de ce que font, de ce que disent les autres.
FAM. Laisser tomber, abandonner: Je n'en peux plus, je laisse tomber (= j'arrête).
LITT. Ne pas laisser de (+ inf.), ne pas manquer de: Ces propos ne laissent pas de me
surprendre (= me surprennent énormément).
v.pr. se laisser
1. (Suivi d'un inf.). Être, volontairement ou non, l'objet d'une action: Elle s'est laissée aller à
un mouvement d'impatience. Nous nous sommes laissé faire (= nous n'avons pas opposé de
résistance).
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2. FAM. Être agréable à, en parlant de choses: Petit vin qui se laisse boire.
Cette tarte se laisse manger. Se laisser aller ou se laisser vivre, se relâcher, s'abandonner à
ses penchants. Se laisser dire que..., entendre dire, mais sans y croire beaucoup, que: Je me
suis laissé dire que vous alliez déménager.
4. Le participe passé présente des difficultés quand il est suivi d'un infinitif.
Cette femme que j'ai laissée peindre, veut dire : à qui j'ai laissé le loisir de peindre ;
cette femme que j'ai laissé peindre, veut dire : que j'ai permis que l'on peignît.
En un mot, quand le pronom est régime du verbe laisser, il détermine l'accord
du participe ; si au contraire il est régime de l'infinitif qui suit, le participe reste
invariable.
Dans le premier cas, on dira : Cette femme que l'on a laissée faire ;
et dans le second: Les maux que l'on a laissé faire ;
Malheureuse, tu t'es laissé charmer.
5. Quand l'infinitif est un verbe actif employé avec un régime direct, alors, par cela
même que cet infinitif a son régime après lui, celui qui précède le participe laissé
appartient à ce participe, et le force à prendre l'accord :
Nous les eussions laissés passer tranquillement leur hiver à Paris ;
Je les ai laissés chasser un chevreuil ; Je les ai laissés courir les spectacles.
6. Si le verbe à l'infinitif est neutre, alors on suit la règle ordinaire des participes :
7. Quand le verbe qui suit est transitif direct et a un complément, on met souvent le
pronom complément de laissé au cas attributif, au lieu du cas objectif :
Je lui ai laissé croire qu'il me servait ; c'est-à-dire j'ai laissé croire à lui.
Dans cette construction laissé reste toujours invariable.
Ici, comme avec le verbe faire, si le verbe qui suit laisser peut recevoir un régime
marqué par à, la phrase sera nécessairement amphibologique.
Ainsi : Je lui ai laissé enlever ses livres, signifie également qu'on a permis qu'il enlevât ses
livres, et qu'on a permis qu'on lui enlevât ses livres.
Il est facile d'éviter l'équivoque en reprenant la forme : je l'ai laissé : Je l'ai laissé enlever
ses livres.
REMARQUE
Lorsque laisser est suivi de l'infinitif, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet
qui le précède si ce dernier est aussi sujet de l'infinitif: elles voulaient aller au cinéma, nous
les avons laissées choisir le film. Dans les autres cas, le participe passé reste invariable: les
murs qu'il a laissé repeindre par son fils. Lorsque se laisser est suivi de l'infinitif, le participe
passé s'accorde avec le pronom si ce dernier est complément d'objet de laissé: elle s'est laissée
mourir. Si le pronom est complément d'objet de l'infinitif, laissé reste invariable: ils se sont
laissé prendre sans résistance. Cependant, ces règles n'étant pas faciles à appliquer, il a été
proposé que laissé reste invariable lorsqu'il est suivi d'un infinitif: nous les avons laissé
choisir le film; elle s'est laissé mourir. (Voir les tolérances grammaticales et orthographiques,
en annexe.)
On peut dire indifféremment: je le laisse lire ce livre ou je lui laisse lire ce livre, même si la
construction avec le, la, les est plus courante.
Lorsque laisser est suivi d'un infinitif à la forme pronominale, le pronom peut être omis: on a
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Accord
Construction
Registre
1. Ne pas laisser de (+ infinitif) = ne pas cesser de, ne pas manquer de. Cette attitude ne
laissera pas de surprendre. « Des fantaisies qui lui passaient à ce sujet par la tête ne
laissaient pas d'être parfois inquiétantes » (J. Gracq). Registre littéraire ou soutenu.
Remarque
La construction ne pas laisser que de (même sens), courante à l'époque classique, est
aujourd'hui presque inusitée : « Ces bruits pourtant, quoique si absurdes, ne laissaient
pas que d'être écoutés » (Racine).
2. Laisser … à (= laisser … le): « Faites votre devoir, et laissez faire aux Dieux »
(Corneille). « J'avance cette opinion ; mais parce qu'elle est nouvelle, je la laisse
mûrir au temps » (Pascal). Construction courante à l'époque classique, presque
inusitée aujourd'hui, sauf par archaïsme volontaire.
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Les actants sont les termes connexes au prédicat par opposition aux
termes annexes que sont les circonstants.
Ces actants ont une double face en assumant
- une fonction syntaxique (sujet, objet...) et
- un rôle sémantique (agent, patient, bénéficiaire, causateur...).
5. Verbes ambitransitifs
Ce sont des verbes qui ont deux rections possibles : l’une avec un
objet, l’autre sans objet.
Contrairement aux verbes accessoirement transitifs cités plus haut, ces
verbes ont deux diathèses différentes.
1. Dans leur forme transitive,
- l’objet assume le rôle de patient du procès et
- le sujet celui de l’agent ou du causateur.
2. Dans leur forme intransitive,
- le patient devient sujet et on a un équivalent de voix passive.
Le même terme sera objet dans la construction transitive et sujet dans la
construction intransitive.
Lazard les dénomme “verbes réversibles”. On peut en trouver beaucoup
d’exemples en français comme en 7 et 8 :
(7) Elle a brûlé la viande.
La viande a brûlé.
(8) Le vent casse la branche.
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La branche casse.
La branche se casse.
On trouve des verbes de ce type dans beaucoup de langues à travers le
monde.
Dans leur forme transitive, l’objet assume le rôle de patient du
procès et le sujet celui de l’agent ou du causateur et on a un équivalent
de voix causative, morphologiquement marquée comme la voix active.
Pour les trois actants qui suivent le verbe, je parle de trois objets
pour deux raisons.
La première, c’est que ces trois termes sont marqués de façon
identique, sans adpositions (ni préposition ni postposition).
La seconde est que chacun peut être pronominalisé à sa place (sans
déplacement) par un anaphorique de forme objet. On peut s’en apercevoir
en topicalisant l’un ou l’autre de ces objets :
******
Il existe des formes plus complexes que celle de la voix active transitive, notamment la
voix factitive (ou causative), et diverses transformations sont possibles, des passages d'une
voix à l'autre et des combinaisons de voix (voir Tableau, en fin de chapitre).
Règle La voix causative dispose de trois auxiliaires selon la part, plus ou moins directe,
que le sujet prend à l'action:
faire suppose une intervention directe;
laisser, c'est ne pas empêcher (absence d'intervention);
voir, n'est ni agir ni laisser faire, mais être témoin sans plus.
et le s verbes de perception\
Et Ces trois auxiliaires ont été délexicalisés. Faire n'implique donc pas une action
véritable ; ni voir, une vision.
La voix causative (appelée aussi factitive puisqu'elle fait que qqch. arrive)
- est-elle limitée à certains verbes?
- S'applique-t-elle à une locution verbale? Même celles qui commencent par faire?
Ex.: Il fait beau. Le vent a tourné. C'est pour cela. C'est ce qui "fait faire beau"
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Elle se combine avec n'importe quelle autre voire avec plus d'une autre, et elle se laisse
même réduire à une voix active.
C'est une voix qui complexifie et se simplifie avec une facilité déconcertante.
Les limites ne sont pas d'ordre syntaxique ou structural mais dans la clarté, ou l'élégance.
Mais Si l'infinitif a déjà un objet direct, son sujet sera construit dans le groupe verbal
causatif comme un objet indirect.
Ex.: Il les fait manger à la cuisine / Il leur fait manger des macaronis.
Résumé Avec faire, le sujet de l'infinitif qui suit sera objet; mais s'il y a déjà un objet
direct, il sera objet indirect.
On peut se demander d'où vient cet objet indirect. D'un point de vue structural, il constitue
une variante de l'objet, un troisième actant qui supplée au second si celui-ci est
indisponible.
Si me et te dans le SV peuvent être objet direct ou indirect selon le verbe (je te vois, je te
parle), il n'en va pas de même de le (Je le vois, je lui parle).
En outre, lui dans cette position désigne aussi bien une femme. (Je lui parle = Je parle à elle
ou à lui). Pourtant, comme noyau, lui ne vise qu'un homme. C'est que elle serait équivoque
dans un syntagme (je elle parle*). Et si l'on ajoute à, on crée un nouveau syntagme.
Il y a place au maximum pour quatre actants : sujet, objet, objet avec à, objet avec de.
Un cinquième actant, l'agent avec par, ancien sujet dans une voix passive, est envisageable du
fait qu'il peut se réduire à un objet avec de ou à.
Une telle hausse du coût de la vie laisse augurer / fait augurer une crise économique. 62
1) augure 2) laisse augurer 3)
Rép. laisse augurer Ou fait augurer (par les éditorialites)
Mais Devant une telle hausse, on augure une crise économique.
Et La récente hausse du coût de la vie inaugure peut-être une crise.
Règle Augurer a normalement pour sujet un nom de personne.
Et Si l'on ajoute, comme sujet, le signe annonciateur, on recourt à la voix causative.
Expl. Laisser, auxiliaire de la voix causative, ajoute un sujet (le premier sujet subsiste). Å Nous
augurons une crise, on peut donc ajouter une telle hausse : cela donne Une telle hausse nous
laisse augurer une crise. On peut alors faire l'ellipse de nous (un actant reste implicite).
Si on veut garder le sujet, ce sera à titre d'agent. (Une telle hausse laisse augurer une crise
par les éditorialistes.) Ce par est réductible. (...aux spécialistes...)
Le comité estima que la lutte était un mal nécessaire, préférable à l'annexion ___ îles
Seychelles.
1) par les 2) des 3) aux 4) (Selon le sens)
Rép. Selon le sens. Avec par, les îles opèrent cette annexion.
Avec de, ce sont elles qui sont annexées.
Avec aux, elles en bénéficient.
Mais ...l'attaque des îles (il faut savoir si elles sont l'agresseur ou l'agressé).
Règle Au passif, par introduit l'agent de l'action. Il peut se réduire (de) s'il n'y a pas
d'équivoque possible.
Et Comparer : Je me réjouis de ta réussite et Je suis réjouie par ta réussite.
De est trop général pour suffire en toute occasion mais il y a des cas où il est plus élégant que
par.
Ici, vous faites seulement vous faites seulement une chose, monter sur le banc et en 64
descendre du banc, déclara à ce moment la prof de gym.
Des transformations.
2. Si l'objet direct vise le même référent que le sujet, il suffit d'un pronom réfléchi :
C'est une voix pronominale réfléchie, formellement, mais en réalité ce n'est pas une voix
différente de la voix active, puisqu'il y a un sujet et un objet direct. Ce tour avec pronom
réfléchi devient cependant une voix distincte quand il sert là où le réfléchi n'est pas objet
direct, ni indirect, et prend un rôle plus vague, plus général, qui est de rendre le sujet un peu
objet, ou l'objet un peu cause de l'action. Trois tours se présentent alors: le pronominal
d'intérêt personnel (se souvenir, s'extasier, se rire); le passif réduit (les pommes se vendent
cher = sont vendues); l'impersonnel (il se dit tant de choses).
l'oublier en quelque sorte et voir chaise comme sujet de reculer (= elle fait que la chaise
recule). On aboutit alors à un Elle recule où elle désigne la chaise.
Trouvez-vous un peu curieuse cette dernière transformation?
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Dans la chaise recule, elle est sujet, alors qu'elle était objet dans il recule la chaise. Comment
est-ce possible sans mettre le verbe au passif : avec le même verbe pris dans le même sens?!
Cette anomalie permettra de rendre compte de ce qui est le plus difficile à saisir dans
l'actanciation : les verbes "symétriques".
Il y a donc des transformations passives-actives, où l'objet direct devient sujet mais sans que
le verbe soit mis à la voix passive. Cela n'est possible qu'avec un petit nombre de verbes (dits
symétriques). Je casse la branche = La branche est cassée (par moi) = la branche casse.
Curieuse transformation, qui semble abolir une frontière essentielle dans le système des voix,
et qui en présente une application limite.
On peut dire qu'elle boucle la boucle des transformations en les ramenant au point de départ.
En effet, la transformation passive-active peut recevoir une cause qui serait l'ancien sujet (je
fais casser la branche), voix causative qui permet de remonter à la voix transitive initiale (je
casse la branche). Exercez-vous à transformer de même les dossiers descendent, et ma
voiture stationne.
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Les dossiers descendent = les déménageurs font descendre les dossiers = les
déménageurs descendent les dossiers. Ou : Ma voiture stationne = Je fais stationner ma
voiture = je stationne ma voiture.
Faut-il considérer le système des actants comme relativement souple, la distance entre le sujet
et l'objet cessant d'être infranchissable, du fait de ces passerelles dont la présence, à la longue,
s'efface?
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Prenons le cas du verbe transitif employé intransitivement. Ce verbe reste transitif car
l'auxiliaire est avoir. Or employer être est possible mais on arrive à une voix passive.
Comparer: les dossiers ont descendu / sont descendus. Ceci n'est pas sans intérêt. On peut y
voir la valeur spécifique de la réduction passive-active. Elle a l'air de revenir à une voix
intransitive, simplement, mais sa valeur est intermédiaire entre une voix active et une voix
passive. C'est une voix «moyenne», en somme. Elle est bien connue des hellénistes. Comme
la voix pronominale, elle attribue à son objet une part de responsabilité (plus exactement de
consentement). On croit ou feint de croire que la branche veut bien casser, les dossiers
descendre, la voiture stationner et la chaise reculer...
Mais la voix pronominale ne fait-elle pas à peu près la même chose, en confondant plus ou
moins le sujet et l'objet? Dira-t-on que les dossiers se descendent, la voiture se stationne, la
branche se casse, la chaise se recule?
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La voix pronominale ne serait pas exactement équivalente. Elle est plus naturelle avec ça
comme sujet, ce qui la rapproche de l'impersonnel. Une branche, ça se casse. Une voiture, ça
se stationne. Des dossiers, ça se descend. Ce démonstratif commute avec cela. Il n'est pas à la
voix non marquée.
Dans la plupart des verbes passifs-actifs (ou "symétriques"), la forme transitive semble initiale
et la forme intransitive, transformée (parfois peu usitée encore, ou en émergence). La chaleur
coagule l'albumine donne l'albumine coagule (à la chaleur). Marie cuit des pieds de porc
donne les pieds de porc cuisent. Elle colle un timbre donne le timbre colle bien. Le juge pèse
ses mots. Ses mots pèsent. Il plaide la sincérité et sa sincérité plaide pour lui. Les deux
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critères qui permettent d'identifier le phénomène - possibilité de réintroduire le sujet avec une
voix causative réduite; existence d'une voix passive et d'une voix pronominale - ne
s'appliquent pas toujours pleinement. Cela dénote un domaine en pleine évolution.
Comment fait-on pour repérer un verbe "passif-actif"?
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On essaie les différentes voies (voix). Prenons par exemple le verbe contraster. Il est
intransitif (les couleurs contrastent). Il est difficilement transitif. Le peintre contraste les
couleurs n'est possible que comme réduction de le peintre fait contraster les couleurs. Mais
cette voix causative est combinée avec une voix active intransitive car on chercherait
vainement un sujet effacé. Pourtant, la voix passive existe! Les couleurs sont contrastées.
Comme toujours, dans le cas des voix passives, on doit s'interroger sur le point de savoir si
c'est une voix active transformée ou si ce ne serait pas une voix qualifiante, simplement (les
deux sens de il est distrait). Y a-t-il un agent? Ou bien les couleurs ont-elles simplement la
qualité d'être contrastées? En ce cas, ce serait une voix qualifiante. Chose sûre : la réduction
de voix passive à voix pronominale ne se ferait pas.
On peut penser que les «vrais» verbes passifs-actifs sont ceux qui passent par toutes les voix,
présentant ainsi le cycle complet des transformations. La grammaticalisation des voix
disponibles est poussée alors aussi loin qu'elle peut l'être. Quand la banche casse, elle se
casse, elle est cassée, je l'ai cassée, la colère me l'a fait casser, ma colère la casse, il se casse
de la branche, et il se fait casser de la branche... Ça casse! (Cocasses, toutes ces
transformations!)
Quelle serait alors la forme la plus réduite, celle qui donne le moins d'actants? Existe-t-il un
terme neutre, non marqué, dans le système des voix? Une actanciation qui ne préciserait
aucun actant?
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La voix impersonnelle (il y a) pourrait passer pour une réduction si le sujet disparaissait
effectivement, ce qui n'est pas le cas. Il reste des oranges équivaut à des oranges restent et on
parle donc de «sujet apparent» (il) et de «sujet réel» (des oranges). Certes, ce il est
grammaticalisé et ne sert qu'à remplir le rôle actanciel de sujet, sans désigner quoi que ce soit.
Il annonce cependant le sujet réel qui suit. (Il faut du courage. Il y a des épreuves. Il est
honteux de céder.) C'est ce qui le distingue de c'est. Mais n'avez-vous jamais : c'est honteux
de céder?
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Ce serait très courant mais peu soigné. En principe, il faudrait une virgule avant le sujet réel.
C'est honteux, de mentir. De cette façon, les règles sont suivies car c' vise quelque chose dans
le contexte. Mais cette virgule ne s'entend plus et ne s'écrit pas davantage, notamment en
français québécois, où le il est impersonnel semble avoir abandonné toutes ses prérogatives au
profit de c'est. (On entend même souvent C'est beau pour Il fait beau).
Dans la construction impersonnelle, il n'y a place que pour un seul actant ; les autres, s'il y en
avait, seraient supprimés (Il a été décidé que...) La définition de la voix impersonnelle est
donc double: le sujet est grammaticalisé et il n'y a pas plus d'un actant dans le contexte. Il peut
même n'y en avoir aucun (Il pleut). À quoi peut-on reconnaître que il est employé
impersonnellement?
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Pour que le il soit une marque de l'impersonnel, il faut et suffit que le contexte ne lui laisse
pas de possibilités d'actualisation. Comparer: Il reste Jacques / Il reste, Jacques.
Que le sujet puisse être refoulé en position d'objet sans perdre sa valeur de sujet ne doit pas
tellement nous étonner car cela se présente aussi à la voix causative. Normalement, à la voix
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causative, il y a certes trois actants mais si le verbe est symétrique, Je fais tourner la roue =
je fais que la roue se laisse tourner! La roue est alors sujet et non plus objet de tourner
(comme ce serait le cas dans Je fais tourner la roue par un écureuil). De même: Ils
regardaient rôtir les marrons.
Conclusion? Il y a tant de façons de construire le verbe que celle qui est neutre et universelle
est tout simplement la fonction verbale comme telle, qui doit se manifester dans tout acte de
parole, et qui peut prendre même la forme d'un groupe du nom ou d'un qualifiant, voire de oui
/ non. Mais ceci nous écarte tellement des constructions verbales qu'il faut ajouter que, pourle
verbe, la voix minimale est celle des constructions passives-actives, qui permettent de si
nombreuses transformations. Le schéma théorique des cases marquées entourant un élément
zéro est dépassé par la multiplicité des possibilités pour le verbe, et par les échanges
constants. Les voix sont un organe et pas seulement un système : le verbe est la cellule
maîtresse de l'acte de langage.
Table de transformations.
0 (voix neutre) Ça dort dur. Hier, ça exécrait; aujourd'hui, ça adore.
Q (voix qualifiante) Elle semble endormie. Elle est adorable.
P (voix passive) Elle est adorée. Elle est endormie par la musique.
A (voix active intransitive) Elle adore. Elle endort.
T (voix active transitive) Elle l'adore. Elle l'endort.
R (voix réfléchie) Ils s'adorent. Ils s'endorment.
F (voix factitive) Son bonheur de vivre la fait adorer, la laisse s'endormir, la laisse dormir.
A (voix active intransitive et, parfois, construction symétrique) Elle dort (se laisse endormir).
I (construction impersonnelle) Il dort des milliers de livres sur ces étagères.
C (combinaison avec voix factitive). Elle se laisse adorer (endormir).
--- Les vrais intransitifs ne connaissent que le factitif et l'impersonnel (Il vient du monde. Le
beau temps fait venir les baigneurs.
Les voix implicites.
Partons d'un exemple. Un enfant, ça ne se lave pas tout seul! Deux sens possibles : ça désigne
l'enfant comme sujet (voix active avec se réfléchi ; "il se lave lui-même" et il a besoin d'aide
pour y arriver) ou comme objet ("un enfant, qqch. qui ne se laisse pas laver sans aide"). Ce second
sens est attesté dans des phrases comme ça ne se dit pas, ça ne se fait pas, ça ne se refuse pas, ça ne
se commande pas.
Mais comment passer de l'un à l'autre de ces deux tours? Ça ne désigne-t-il pas nécessairement
l'enfant? Lequel des deux commute avec cela?
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Ça désigne bien l'enfant mais le problème est du côté de l'actanciation du verbe. En réalité, il y a toute
une série de transformations implicites dans le passage de l'un à l'autre de ces deux sens. Partons de
l'évidence. Se laver comme transitif avec réfléchi a un sujet qui fait l'action dont il est l'objet (Les
enfants sont déjà grands : ils se lavent eux-mêmes). La réduction avec ça donne : des grands garçons,
ça se lave tout seul.
Mais sautons à l'impersonnel, avec un pronominal : dans cette buanderie, il se lave surtout des bleus
de mécanicien. On a le même verbe mais comme pur pronominal (se n'a pas de fonction) et la voix est
impersonnelle. Donc un sujet réel est construit comme objet, et de fait ce sont les bleus, ce qui se
justifie si le pronominal est de sens passif (il équivaut à des bleus sont lavés) ce qui est exactement le
cas. À quoi servent ces réductions sinon à éliminer le sujet? Et de fait, on ne dit pas qui les lave.
On a donc, à côté du ça qui commute avec cela (cela ne vous concerne pas), un ça qui a perdu sa
valeur démonstrative, qui remplace le il impersonnel, et qui n'a pour toute valeur que de souligner
l'existence du procès, de la valeur de verbe de ce qui le suit (et qui est un verbe, comment ça va?, ou
presque : ça boume?)
Si la voix impersonnelle est implicite dans l'absence de mention du sujet, le détour par la voix
causative est éclairant aussi. Pour ajouter une cause, prenons des bleus (leur saleté est une cause
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possible de lavage). Les bleus se font laver. La voix causative peut toujours se réduire à une voix
active. Les bleus se lavent. Pour arriver à ça, il ne reste qu'à le mettre à la place du sujet. Ça se lave
(les bleus). De même, un enfant, ça se lave, mais ça ne va pas tout seul, donc ça ne se lave pas tout
seul. (Les deux sens sont compossibles.)
La boucle est parfaite, mais on peut voir que ça n'a pas été tout seul, c'est le cas de le dire, puisqu'il a
fallu passer par la présence implicite (paradigmatique) de tout le système des voix : passive,
pronominale, impersonnelle, causative, active, et réduite à ça. Mais ces implications ne font que
confirmer le statut de voix minimale pour le verbe précédé de ça.
s'aperçoit de loin.
Voix causative réduite, en Un verbe d'action et son Occulter sujet et Il se sectionne des fils. Il s'assassine
gardant la voix pronominale objet. Une cause super-sujet. Garder des enfants.
et la voix impersonnelle. occultée. Il impersonnel. l'action se faisant.
Réduction symétrique. Verbe d'action, transitif. Action dont l'objet est La branche casse (se laisse casser).
Objet devenant super- seul mentionné, un L'écu défonce. Les pommes de terre
sujet. peu comme cause. rissolent. Ça me chante.
VOIX IMPERSONNELLE COMBINÉE
Voix impersonnelle Une qualité. Il sans Idée, à placer Il est vrai que... Il est (semble, paraît) possible
avec voix qualifiante. référent; sujet comme thème. (nécessaire, impossible) que... Il fait bon dormir
réintroduit avec de. ici. Il ferait beau de voir ça. Il est honteux de
mentir. Il est interdit de stationner.
Voix impersonnelle Il sans référent; Action menée, à Il arrive des amis. Il reste des biscuits. Il déferle
avec voix intransitive. objet devenant sujet placer comme des vagues. «Il m'en souvient». «Il y va de notre
"réel"). thème. honneur». Il en va ainsi. Il nous arrive d'en baver.
Mieux vaut en rire. Il manque du sel. Il suffit d'y
penser.
Voix impersonnelle Un verbe d'action et Occulter le sujet et Il est poussé des cris. Il est coupé du bois à la
avec voix passive . son objet. présenter le verbe scie. Il est pris sur le fait des récidivistes. Il a été
comme une idée. trouvé un portefeuille. Il a été décidé que...
Voix impersonnelle Un verbe d'action et État actif et Il se passe qqch. Il s'est produit qqch. Il s'écoule
avec voix pronominale. un actant placement du du temps. Il se peut que ça coince. Il s'en est fallu
étroitement lié à lui. prédicat sur l'objet. de peu. Comment se fait-il que ce soit eux? Il se
vend des pommes. Il se tient des séances en
soirée.
Voix impersonnelle Il sans référent. Se Action limitée au Il se fait tard.
avec voix pronominale sans fonction. Pas passage du temps.
et voix intransitive. d'actant.
Prenons éternuer, gesticuler, grelotter. Ce sont des actions qui n'ont d'objet que leur sujet : le corps.
Quelque chose peut être craché, ce qui rend le verbe transitif mais cette transitivité, normale, est
effaçable (on crache normalement un crachat, ce qui va de soi et rend l'emploi intransitif facile).
Pourrait-on éternuer qqch.? Moins facilement. On éternue, action qui se limite à un sujet. C'est un
intransitif pur. L'employer transitivement serait une licence, imaginable seulement dans un contexte
littéraire ou comique : "Pour me quoi?!! éternua-t-il." On n'accepterait pas facilement "Quelle
humidité! grelotta-t-il", ou "Hors d'ici! gesticula-t-il"... Ceci pour dire que le contexte peut peser sur
les constructions du verbe au point de les arracher à leurs habitudes.
Pensez-vous que tous les verbes puissent prendre toutes les constructions?
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Il y a pour chaque verbe des tours plus naturels que d'autres mais des regroupements sont à envisager.
La principale frontière entre les classes de verbes à constituer se situe entre les intransitifs et les autres.
Seuls les transitifs acceptent des transformations qui supposent sujet et objet distincts (voix passive
par exemple). Mais la transitivité peut surgir au sens figuré. Plus elle est exceptionnelle, plus rares et
plus bizarres seront certaines transformations.
Quelques verbes normalement intransitifs. Aboyer (mais des ordres peuvent être aboyés), agir, capituler,
cheminer (mais un colis est acheminé), courir (mais le cent mètres est couru), crépiter, déambuler, débouler,
éternuer, gesticuler, grelotter, jongler, marcher, mentir (mais il est transitif indirect ce qui donne : on s'est menti
l'un à l'autre), parler (transitif indirect aussi), régner, rire, sévir, sourire, traînasser, voyager.
Les objets des verbes impersonnels sont en fait des sujets et on peut donc joindre à cette liste : il pleut
(les coups pleuvent), il tonne (le canon tonne), il grêle (les injures grêlent sur eux), etc. Ne devrait-on
pas faire une classe pour les verbes impersonnels, classe qui, démunie d'actants, serait plus simple
encore que celle des verbes intransitifs?
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On pourrait le faire mais pratiquement tous les verbes peuvent se construire impersonnellement (il est
perçu une taxe sur le savon par les brigadiers). Ceux qui ne peuvent paraître que sous la forme
impersonnelle sont en très petit nombre : il ne s'agit que d'archaïsmes ou de grammaticalisations (il y
a, il fait, il faut, il importe, il s'agit de).
En revanche, dès qu'un verbe est transitif, pratiquement toutes les transformations deviennent
possibles. Rares sont les transitifs qui ne peuvent pas s'employer intransitivement (battre : on bat le
grain, on se bat, on est battu, mais le coeur bat). Voyons de plus près les verbes de mouvement, qui
hésitent entre les auxiliaires être et avoir. C'est une questions de transitivité, justement, puisque ce
sont seulement les intransitifs qui peuvent former leur passé composé avec être (forcément, puisque
s'ils avaient un objet, être servirait à former la voix passive).
Intransitifs de déplacement. Aller (à un lieu), arriver (à un lieu), décéder (mais il a décédé, pour souligner
l'action), descendre (mais on descend un colis), échoir à qqn (comme action mais un délai est échu), entrer (mais
on entre des données), mourir (le transitif correspondant est tuer), naître, partir, sortir (mais on sort l'armoire, on la
fait sortir), tomber (mais on tombe la veste pour se battre), venir.
La série des verbes progressifs en -ir tirés de qualificatifs est aussi intransitive : grossir, maigrir,
jaunir, pâlir, pourrir, rajeunir, vieillir. On dit les citrouilles grossissent. Mais ont dit aussi le soleil
les fait grossir. Et il les grossit. Ces verbes deviennent donc transitifs, mais par le détour d'une voix
factitive qui est réduite ensuite. Cette voix active est une transformation. Ce sont des verbes
intransitifs au départ.
Les limites sont-elles nettes, ou bien les verbes peuvent-ils passer progressivement d'une catégorie à
une autre?
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Prenons le cas du verbe stationner. Il passe pour transitif puisque toute le monde stationne son
véhicule. Toutefois, originellement, c'était le convoi ou le véhicule qui stationnaient. Stationner était
naguère intransitif et les puristes ont corrigé son emploi transitif comme une faute, mais en vain. C'est
par la même voie que les verbes progressifs en -ir tirés de qualificatifs sont devenus transitifs. Mais
cet emploi est devenu si naturel qu'il a cessé d'être entendu comme une transformation. C'est l'occasion
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de constater que la fluctuation de l'usage modifie même les structures, qui fluctuent plus rarement du
fait qu'elles sont des synthèses de l'ensemble des usages.
Les neuf dixièmes des verbes sont transitifs mais pour peu que leur objet soit implicite ou quelconque,
ils peuvent être employé intransitivement (on mange, on boit, on lit). Il y a des sous-classes
intéressantes. Quelques transitifs ne sont pas passivables (comporter, coûter, valoir, pouvoir). Il y a
des transitifs indirects (parvenir à, résister à, songer à (mais en québécois, une réalisation bien pensée
est "songée"), changer de, douter de...) Ils s'emploient aussi comme intransitifs, et certains doivent
être considérés à l'inverse, comme des intransitifs qui deviennent transitifs indirects (parvenir à, partir
de), ou qui exigent une préposition spécifique (languir après); de nombreux pronominaux acceptent
voire exigent un complément avec à ou de (se confronter à, se résigner à, se préoccuper de, se rire de).
La diversité des contextes rend certains transitifs aussi bien directs que indirects ou même intransitifs
(applaudir à, attendre de, commander à, croire à ou en, discuter de, penser à, méditer sur, demander à...
de...)
La classe des verbes symétriques est aussi fort riche : accoucher, augmenter, baigner, brûler, casser,
changer, chauffer, couler, cuire, diminuer, divorcer, durcir, fléchir, fondre, guérir, mollir, plier,
remuer, rompre, rouler, sécher, tourner... Pour ces verbes, comme on l'a vu plus haut pour les verbes
en -ir tirés de qualificatifs, qui sont aussi des symétriques, l'évolution vers la transitivité passe par une
voix factitive réduite. Mais tous n'ont pas la voix pronominale et cela permettrait de créer d'autres
sous-classes.
Applications.
Exercice 1 Fabriquer, sur un verbe pris au hasard, des exemples concrets vraisemblables, en essayant
successivement chaque type de construction théoriquement possible. Si l'on part d'un verbe «passif-
actif» (appelé aussi symétrique), il y a des chances d'arriver à faire une série presque complète. Voici,
comme exemple, ce que donnerait le verbe traîner. Voix qualifiante: Sa voix est traînante (ou Il est
traînard). Voix active intransitive : Il traîne. Voix passive : Il est traîné de force (ou les colis sont
traînés par des chiens). Voix pronominale : Elles se traînent parmi les débris de verre. Regardez ces
fuyards qui se traînent l'un l'autre. Voix active transitive : Ils les leur traînent enchaînés (les soldats, les
esclaves, aux princes) ou Il traîne son chien à sa maîtresse. Voix impersonnelle avec voix active
intransitive : Il traîne des papiers par terre (ou Il traîne des chaussettes dans tous les coins). Voix
impersonnelle avec voix pronominale : Tous les jours, il se traîne dans la boue des innocents. L'hiver
n'arrive pas, il se traîne une chaleur insupportable.
Voix causative + active intransitive : Laisse-les traîner. Voix causative + voix pronominale : Elle se
laisse traîner jusqu'au jardin pour faire croire à un évanouissement. Trois voix combinées :
impersonnelle, causative et pronominale : Il se fait traîner des carrosses par de superbes chevaux.
Réduction de voix causative : Le vieux traîne ses savates sur le parquet. Réduction symétrique : Mon
chien traîne de la patte (venant de: sa patte fait traîner mon chien). Des papiers traînent (venant de: On
laisse des papiers traîner).
Autre ex. Ce vieux tacot est poussif. Les maïs avaient poussé. Il a été poussé par une force irrésistible.
Il cherche à se pousser dans le monde. Elle pousse la porte. Il pousse dans cette forêt des milliers de
plantes inconnues.
Impers.+ pron. : Il se pousse beaucoup de pousse-pousse à Pékin. Impers. + passive : Il est poussé des
hurlements. Caus.+ qualif. : Tu le vois devenir poussif. Caus.+ intrans.: Il fait pousser des choux.
Caus.+ pron.: Il se laisse pousser la barbe. Caus. + trans.: Il lui laisse pousser ses rebuts dans son
assiette. Impers.+ caus.+ pron.: Il se fait pousser beaucoup de joueurs dans la bande. Réd. passive-
active : Ma fleur pousse (à cause des rayons du soleil).
À essayer: admettre, déposer, embraser, embrasser, froisser...
Exercice 2. Placer dans le tableau : Tu es passé par là. Ça se passe comment? Son portefeuille est
passé dans les mains des voleurs. Je passe (au bridge). Il est passé par ici. Il passe le ballon. Il s'en
passe, des choses. - Il dessine bien. Ces fruits sont dessinés. Elle les a fait dessiner. Il ne se dessine
plus de pareilles merveilles. - Change-toi. Ça te change. Il faut que ça change. Elle a beaucoup
changé. Sa voix est toute changée. Le filtre a été changé. As-tu fait changer l'huile? As-tu changé
l'huile? Les moeurs se changent progressivement. Il est changé de la monnaie tous les jours. Il se
change beaucoup de devises ici. Le temps change. Tu le vois changer de visage. Il se fait changer
quantité de pneus à l'arrivée de l'hiver. - le repas est mangeable. Il se fait manger la laine sur le dos.
Les crevettes se mangent avec du beurre à l'ail. Il se mange du chien en Chine. Il a été mangé un pain.
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Elle le fait manger avant. La faim la lui fait manger brûlée, sa toast. - Elle écrit. Le livre est écrit en
grec. Le discours est écrit par sa compagne. Ce crayon écrit bien. Cette histoire s'écrit bien. Il s'écrit
toutes sortes de livres. Ces tours rendent le texte plus écrit. La situation fait s'écrire toutes sortes de
commentaires. - Tu le feras battre en retraite. Tu le feras battre à mort. Il en bat, des coeurs. - Les
tournois ultérieurs verront les joueurs bruxellois mieux préparés.
Exercice 3. Faire une phrase contenant le verbe jaser à la voix non marquée; jointoyer à la voix
qualifiante; zigzaguer à la voix impersonnelle; zapper à la voix intransitive; zézayer à la voix passive;
jucher à la voix pronominale; jouxter à la voix active; jeter à la voix causative; et ainsi de suite, pour
les autres cases, avec les verbes : juxtaposer, jaunir, jouer, mijoter, réjouir, jargonner, zigouiller,
juguler, joncher, jaillir, jalonner, zieuter, justifier.
Corrigé : Ça jase là-dedans. Les murs doivent être jointoyés. Avec le verglas, il zigzague des
véhicules. Ils zappaient. On a mal compris parce que les réponses étaient zézayées. Elle se juche sur le
tabouret. Le pré jouxte la rivière. Je vous laisse jeter un coup d'oeil. Il juxtapose les deux colonnes de
blindés. La papier se jaunit (il est jauni par la lumière). C'est une salle où il se joue du théâtre d'avant-
garde. La popote mijote. Il est réjouissant de penser que toutes les fourchettes seront remplacées par
des baguettes. Il jargonne des interprètes. Il se zigouille bien des chienchiens héritiers présomptifs à
leur mémère. Il sera jugulé des réactions sans hésitation. Nous avons vu la cour jonchée de débris. On
fait circuler un courant sur l'axe du microlaser, ce qui fait jaillir un rayon. L'histoire se fait jalonner par
les crises. Ma douce se fait zieuter sur la grand-place. Il se fait justifier des frais de voyage plutôt
exorbitants.
Exercice 4. Placer les se fait des phrases suivantes dans le tableau. Il se fait un shampooing. Il se fait
passer pour un agent du FBI. Il se fait insulter publiquement. En entendant traiter ses amis de
monstres, l'enfant se fait une image de l'autre dévalorisée. Il se fait souvent un changement de
pratique avec l'expérience. Il se fait justice. Il se fait tard. Il se fait qu'il est déjà minuit. Il se fait un
minimum de quatre camemberts à la demi-heure. Il se fait en certains points une concentration locale
de chaleur qui provoque l'éruption volcanique.
Corrigé : Voix active transitive avec objet indirect. Voix causative avec voix pronominale (se est objet
sujet). Idem avec se objet objet. Voix active transitive avec objet indirect. Voix impersonnelle avec
voix pronominale. Voix intransitive (locution) avec objet indirect réfléchi. Voix impersonnelle avec
voix intransitive (locution) et voix pronominale. Voix impersonnelle avec voix pronominale. Voix
impersonnelle avec voix passive réduite à une voix pronominale. Voix impersonnelle avec voix
pronominale.