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Le développement de 3 à 6 ans
(suite)
___________________________________________________________________ le développement du jeu
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Le jeu permet le développement du langage, la capacité de raisonnement, - les jeux de règle, jeux formels : 7 à 11 ans
l’attention, la mémoire…
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Les jeux constructifs à partir de 1 an Les jeux symboliques, jeux de fiction, jeux de faire-semblant :
18 mois à 6-7 ans
Degré de complexité cognitive supérieur au jeu fonctionnel, car Jeux introduits par l’acquisition de la fonction symbolique aux
utilisation d’objets pour construire ou inventer autre chose : alentours de 18 mois-2 ans
construction, bricolage, matériel de peinture... C’est une forme de
jeu qui occupe une place importante parmi ceux qu’on peut Représentation d’objets ou d’évènements (signifiés) au moyen
observer chez les enfants. d’autres objets ou gestes (signifiants) exécutés par le jeu
Jeux devenant de plus en plus élaborés vers 5 ou 6 ans Pour Piaget, apogée du jeu enfantin
Jeux dans lequel l’enfant invente une situation
imaginaire comme faire semblant d’être quelque
chose ou quelqu’un d’autre, en s’adonnant à des
activités d’abord relativement simples puis de
plus en plus complexes
Évolution des jeux symboliques en fonction de l’âge de l’enfant - l’assimilation d’un objet à un autre (par ex une boite
(Smilansky, 1968) d’allumettes devient une petite voiture) ou l’assimilation du
corps propre à un objet (par ex l’enfant joue à être un animal)
Vers 2 ans : l’enfant s’imite lui-même ou d’autres personnes Vers 3-4 ans : l’enfant représente des scènes réelles de la vie
et assimile un objet à un autre quotidienne et multiplie les combinaisons, c’est-à-dire les mises
Mécanismes précis dans le jeu, qui vont progressivement se en scène organisées qui associent plusieurs personnages, dont la
coordonner et devenir plus complexes : fonction est de transformer la réalité ou encore, plus
simplement, d’inventer des histoires
- projection de schèmes symboliques sur des objets
nouveaux : l’enfant fait s’asseoir sa poupée (préalablement,
il imitait lui-même l’action : ici l’enfant déplace sur un objet
son activité propre) À partir de cet âge, le jeu sert également à mettre à distance des
événements désagréables et des peurs : envoyer sa poupée chez le
- la projection de schèmes d’imitation sur des objets nouveaux : docteur, lui faire des piqûres… jouer à l’enterrement (Film jeux
par ex la poupée lit le journal (l’enfant fait faire aux objets une interdits)
action d’autrui, alors que préalablement il l’imitait lui-même)
Entre 4 et 7 ans : le jeu symbolique devient collectif, jeux de rôles ; Activités de fiction pour adultes : cinéma, théâtre, jeux de
les enfants expérimentent plusieurs rôles (cow-boy, indien, rôles…
gendarme, voleur, parent, médecin ..) et organisent des jeux collectifs
basés sur la complémentarité
Les jeux de rôles à l’école
Manifestation d’un souci de vraisemblance, de ressemblance avec la
réalité, imitation des adultes ou de personnages de cinéma
Serge Tisseron : http://www.dailymotion.com/video/xdxa48_faire-
des-jeux-de-role-des-l-ecole_webcam (6’14)
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Les jeux de règles : 7 à 11 ans
Ils débutent entre 4 et 7 ans, mais sont surtout présents entre 7 Ils se jouent à plusieurs (au moins à deux) et contribuent au
et 11 ans (affaiblissement du jeu enfantin et passage progressif développement de la moralité infantile.
au jeu adulte).
Le jeu de règles intensifie la socialisation et nécessite de concevoir des Ex du jeu de billes codifié :
relations d’égalité et de réciprocité avec les autres partenaires.
l’enfant joue avec les billes d’abord de façon sensori-motrice (à
La décentration est nécessaire car mise en relation de plusieurs aspects éviter car risque).
obligatoires : compréhension et respect de la règle commune, des
stratégies de jeu, du tour de rôle… Plus tard, lorsqu’il en prend conscience, la règle est d’abord
perçue par l’enfant comme individuelle : chacun suit ses propres
règles.
Ils n’ont pas besoin de règles communes pour jouer ensemble et y
prendre du plaisir.
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Les fonctions du jeu - sur le plan social : lieu privilégié d’exploration des rôles
qu’éventuellement l’enfant sera amené à jouer plus tard ;
Jeux : occasion de progresser dans tous les domaines du
apprentissage de l’ajustement de ses interactions aux demandes des
développement (moteur, cognitif, affectif et social)
autres ou à résister à celles-ci
- sur le plan physique : les jeux impliquent des déplacements, des
gestes, des mouvements (moments privilégiés de consolidation et - sur le plan affectif : le jeu permet de résoudre des conflits
de développement des schèmes d’action physique) émotionnels, de faire face à l’anxiété et à la peur, d’exprimer les
- sur le plan cognitif : effort de l’enfant pour comprendre les affects …
choses et leur donner un sens, le jeu stimule le raisonnement, la
créativité
Évolution du dessin
le dessin Attrait de la majorité des enfants pour l’acte de dessiner qui
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débute vers 18 mois (en même temps que le jeu symbolique et
pour peu que le matériel nécessaire soit mis à disposition).
- Évolution du dessin
- un dessin à thème : le dessin du bonhomme
Langage adressé aux autres ou besoin spontané qui cherche à se
satisfaire ; permet d’exprimer ce que les enfants ne peuvent pas
formuler verbalement ou par l’écriture.
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Le dessin comme témoin de l’évolution de l’enfant au niveau
Intérêt de son étude
Apport d’informations sur l'organisation mentale de l'enfant et son - psychomoteur : la qualité de son graphisme dépend en partie de ses
évolution possibilités psychomotrices
Le dessin de l'enfant rend compte de l'évolution de la pensée - intellectuel : ex du dessin du bonhomme et de l’égocentrisme intellectuel
par la juxtaposition d’éléments qu’il a du mal à coordonner
symbolique - représenter par un signifiant présent un signifié
absent - (de ce qu'il a dans la tête, comment il perçoit et comprend - affectif : expression de son imaginaire, de ses émotions et de son vécu
le monde). intérieur, de ses problèmes du moment
- du schéma corporel - jeu fonctionnel : gribouillage ; action répétée pour le seul plaisir de faire ;
Évolution du dessin
Les débuts de l’expression graphique :
Accord général sur les grandes lignes, les grandes étapes (selon P. le gribouillage de 1 an ½ à 3 ans
Osterrieth)
- le gribouillage de 1 an 1/2 à 3 ans Production des 1ers tracés vers le début de la 2ème année
Dominance de l’impulsivité motrice sur la fonction représentative,
Luquet : réalisme fortuit vers 2/3 ans répond à un besoin fonctionnel
- le schématisme de 3 à 9 ans
Tracés par simples activités motrices, en l’absence de contrôle visuel
Luquet : réalisme manqué vers 3/5 ans (tracés lancés, de balayage - va et vient continu du geste - , puis
réalisme intellectuel vers 5/8ans griffonnages circulaires)
- le réalisme conventionnel de 9 à 13 ans Pas d’action motrice figurative. Uniquement le plaisir du mouvement
Luquet : réalisme visuel à partir de 9 ans pour le mouvement
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À 16 mois : tracés issus de mouvements perpendiculaires au plan de
la feuille, rotation de l’épaule
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A 30 mois : imitation d’un trait vertical et horizontal, cercles
Frénésie de l’enfant de 3 ans : 20 dessins en 20 minutes !! (voire
rendus de plus en plus précis par les mouvements de rotation du
même 24 « dessins » en 10 minutes, Osterrieth)
poignet
Au cours de la 3ème année : découverte par l’enfant de la relation entre A ce niveau, s’amorce un tournant décisif vers 3 ans : le
son mouvement et la trace produite, intérêt pour cette trace qu’il va graphisme va prendre une valeur de signe, les tracés vont
interpréter après coup « j’ai fait … » représenter quelque chose
Vers 3 ans : mouvements circulaires dans les 2 sens avec les 2 mains
Contrôle des courbes, des spirales
L’âge d’or du dessin enfantin Pour Luquet, deux démarches graphiques successives à cette étape :
Perfectionnement du contrôle moteur, qui permet la réalisation des le réalisme intellectuel, vers 5/8 ans
premiers bonhommes reconnaissables, qui vont être à la source de
toutes les figurations ultérieures L’enfant dessine ce qu’il sait de l’objet et non ce qu’il voit et
son dessin contient tous les éléments réels de l’objet même
s’ils sont invisibles.
- la transparence
3 procédés sont utilisés à cette période du réalisme intellectuel :
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- le rabattement - la multiplication des points de vue
L’étape du schématisme
(réduction de la représentation figurée des objets à quelques détails sommaires)
Diversification du répertoire graphique de l’enfant, constitution
d’un répertoire de structures graphiques : les schémas pour
Osterrieth, les idéogrammes pour Lurçat
Entre 3 et 7 ans, constitution d’un vocabulaire de structures graphiques qui
ont une valeur représentative et qu’on appelle des types, des schémas
(schémas du chapeau, de la tête…) L’enfant ne cherche pas la copie exacte
de l’objet :
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Vers 4 ans : plaisir à représenter de façon répétée les objets de sa
vie quotidienne (bonhommes, maisons, fleurs)
Apparition de scènes rudimentaires : la juxtaposition des
graphismes n’est plus aléatoire. Mise en relation d’objets et de
personnages (auto dans le garage ou sur la route, maman dans la
maison, dans le jardin, chien dans la niche)
Vers 5 ans :
Les dessins racontent de véritables scènes : réalisation de scénarios
dans lesquels les personnages jouent un rôle. Dessins d’événements
familiaux (le repas, les jeux à l’extérieur) ou vus à la télévision
(dessins animés).
mon chien
Les cheminées des maisons sont perpendiculaires à l’oblique du toit et Ensuite représentation du mouvement et de l’action, qui amène à 2
non à la ligne de base de la maison : courant jusqu’à 7 ou 8 ans, car nouveautés :
difficulté avec la représentation de l’espace ; idem pour arbre sur la
montagne, niveau d’eau dans la bouteille penchée… - une altération des schémas habituels : non respect des proportions,
des membres des personnages,déformations partielles, localisées à
un segment du corps (l’allongement démesuré du bras du
personnage censé cueillir un fruit ou ramasser un ballon pour
figurer l’action),
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- l’apparition du profil, pas correct d’emblée (ex : personnage de Apogée du schématisme entre 7 et 9 ans : diversification des
face avec les pieds de profil, la tête de profil sur un buste de face). scènes et des paysages, témoignant de l’accroissement des
expériences et des connaissances de l’enfant, aussi bien en ce qui
concerne les objets et les personnes que les relations
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Après 12 ans : apparition de critères esthétiques ou d’un style Un dessin à thème : Le dessin du bonhomme
personnel (caricatures, graffitis …)
À l’adolescence : soit abandon de l’activité graphique (en Un des 1ers dessins signifiants de l’enfant
apparence car plus d’exposition spontanée des productions) Passe par des stades caractéristiques selon l’âge
soit qualité de leurs productions
Évolution du dessin du bonhomme, liée à l’évolution de la
représentation de soi de l’enfant et à ses progrès cognitifs
Ensuite apparition des bras représentés par des lignes horizontales de Vers 5 ans : apparition du bonhomme type (2 cercles, un pour la tête, un
chaque côté du cercle sans différenciation tête / tronc pour le tronc, où sont implantés bras et jambes)
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Vers 6 ans : le bonhomme est complet et articulé, il est parfois Vers 6 ans : début des indications de dynamisme, par ex
habillé, double contour des membres apparition des mouvements des bras ou des jambes, orientation des
pieds dans la même direction (souvent à droite pour un droitier),
puis apparition du profil vers 6 ans 1/2
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le développement affectif et social
de 3 à 6 ans
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Compréhension et régulation des émotions
Auto-évaluation
Vers 3 ans, l’enfant croit qu’il peut tout réussir (gagner une L’enfant qui comprend ses propres émotions est capable de
course, compter sans se tromper…) mieux les contrôler et d’être plus sensible à ce que les autres
ressentent
Vers 4 ans, se rend compte de l’évaluation des autres (critique) et
les prend en compte, donc début de la déception en cas d’échec, et
de la honte en cas de bêtise
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Les étapes du développement de l’identité de genre
Les différences en matière de jeux et de préférences apparaissent
tôt et traduisent des idées bien arrêtées sur la féminité ou la
masculinité.
Exemple :
4 phases successives :
« Jérémy eut naïvement l’idée de porter des barettes à l’école maternelle. Un - la conscience du genre, de l’existence des 2 sexes de 18 à 24
autre petit garçon souligna plusieurs fois dans la journée que Jérémy devait mois : permet à l’enfant de comprendre que le monde animal et
être une fille puisque « seules les filles portent des barettes ». Après avoir
humain se partage en 2 catégories, le genre masculin et le genre
répété que le port de barettes n’avait pas d’importance et qu’il suffisait pour
être un garçon d’avoir un pénis et des testicules, Jérémy finit, à bout féminin
d’arguments, par baisser ses culottes. La chose n’impressionna d’ailleurs pas
son camarade qui rétorqua simplement que « tout le monde avait un pénis, - l’identification du genre, de 2 à 3 ans : amène l’enfant à
mais que seules les filles portaient des barettes ».
comprendre qu’il appartient lui aussi à l’un des deux genres et
Sandra Bem (1989) à différencier le genre des personnes qui l’entourent, mais en
s’appuyant essentiellement sur des critères extérieurs tels que
leurs vêtements, longueur des cheveux, barettes !
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Au moment de quitter l’école maternelle pour l’école élémentaire,
l’enfant a perfectionné bon nombre de compétences mises en place
à la période précédente :
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