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DEVIE Perrine LE GOAZIOU Anaïs

DIVOL Amanda OLIVON Marion


GILBERT Gwenaëlle PETIT Jessica
LAURENT Sandra

Les antibiotiques dans


l’alimentation animale

Année 2005/2006

1
INTRODUCTION

Dans les élevages, les antibiotiques ont tout d’abord un rôle de médicaments
thérapeutiques mais certains sont également utilisés comme aliments zootechniques.
Dans les années 40-50, l’industrie agro-alimentaire s’est mise à utiliser régulièrement
des antibiotiques dans l’alimentation animale comme facteur de croissance pour
accroître sa productivité.
La réglementation limite déjà le nombre d’antibiotiques utilisables comme
additifs avec une liste positive qui ne présente pas de risques pour l’animal et l’homme
de par leur mode d’action et leur non utilisation en thérapeutique.
Ces antibiotiques utilisés actuellement ne posent aucun problème en terme
toxicologique ou allergique. Le principal problème est celui de leur image à l’heure ou les
maladies nosocomiales se développent liées au développement des résistances aux
antibiotiques.
En effet, même si on admet que ces phénomènes de résistance sont
principalement dus à l’utilisation d’antibiotiques à usage thérapeutiques, le
consommateur, lui, ne fait pas la différence.
Pour remédier à ce problème, la Commission Européenne a décidé d’interdire les
antibiotiques comme facteur de croissance pour le 1er janvier 2006.
Ceci laisse penser que cette interdiction aura des conséquences sur les résultats
économiques pour les éleveurs. C’est pourquoi de nombreux essais sont menés pour
débusquer des produits aux propriétés équivalentes à celles des activateurs de
croissance antibiotiques. Plusieurs molécules potentiellement intéressantes ont été
identifiées mais leurs effets restent néanmoins inférieurs comparés à ceux des
antibiotiques.
Dans une première partie, des généralités ainsi que quelques points de
réglementation seront cités. Ensuite le fonctionnement des antibiotiques sera expliqué
dans une deuxième partie. Puis les conséquences de l’utilisation des antibiotiques sur la
santé animale et humaine seront énoncés et pour terminer des solutions seront trouvés
pour remplacer les antibiotiques en dernière partie.

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I/ Généralités et réglementation

1. Définition rapide des additifs alimentaires antibiotiques :

Les antibiotiques administrés aux animaux d’élevage en tant qu’additifs


alimentaires le sont à faibles doses. Si leurs effets bénéfiques sur la productivité sont
clairement observés, leur mode d’action reste encore mal compris. Leur action se ferait
par l’intermédiaire de la flore intestinale et ruminale. Ainsi, les relations symbiotiques
de la microflore avec l’animal seraient modulées au profit de l’animal avec pour
conséquence, une croissance accélérée grâce à une meilleure assimilation des aliments
(prise de poids de l’ordre de 2 à 5%). Le bénéfice pour l’éleveur est net : une
consommation moindre d’aliment pour une croissance supérieure

2. Utilisation des antibiotiques en élevage :

L’utilisation d’antibiotiques en élevage de rente a deux objectifs.


Les antibiotiques ont tout d’abord une utilisation thérapeutique visant à l’éradication
d’une infection présente (but curatif) ou à la prévention d’une infection possible, à
l’occasion d’un transport, d’une vaccination ou d’un stress (but prophylactique).
L’utilisation des antibiotiques thérapeutiques est sous le contrôle des vétérinaires. La
voie d’administration la plus rapide pour traiter un grand nombre d’animaux, est l’eau de
boisson ou l’incorporation dans l’aliment. Cet aliment de traitement est considéré comme
un médicament. Les principales familles d’antibiotiques sont représentées mais le
nombre de molécules est très restreint si on le compare avec celui des molécules à usage
humain.

A côté de cette utilisation thérapeutique, on trouve une utilisation propre à


l’élevage de rente : l’usage zootechnique c'est-à-dire comme facteurs de croissance sous
forme d’additifs alimentaires. Cette pratique relève d’une observation qui date du début
de l’utilisation des antibiotiques : si de faibles quantités d’antibiotiques étaient
incorporées dans l’aliment pendant la période de croissance des animaux, on obtenait une
amélioration du gain de poids que l’on pouvait estimer entre 2 à 5%. Cet effet
zootechnique était principalement observé dans des élevages avec un niveau d’hygiène
précaire, et tendait à diminuer avec l’amélioration sanitaire de l’élevage.

3. Réglementation :

Dès le début de l’utilisation des antibiotiques en tant qu’additifs, une procédure


d’homologation a été mise en place par arrêté ministériel, après avis de la Commission
Interministérielle et Interprofessionnelle de l’Alimentation Animale (CIIAA) crée en
1960, basée sur le principe d’une liste positive.
Les exigences de base sont les critères de sécurité pour le consommateur ainsi que
l’efficacité zootechnique.

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a) Législation relative aux additifs :

La directive 70/524/CEE est la législation de base relative aux additifs.


Elle définit un additif comme étant une substance, un micro-organisme ou une
préparation autre que les matières premières pour aliment des animaux et pré mélange,
délibérément ajouté aux aliments ou à l’eau. Un additif peut avoir plusieurs fonctions :
répondre aux besoins nutritionnels des animaux ; avoir un effet positif sur les
caractéristiques des aliments pour animaux ou produits d’origine animale, sur la couleur
des poissons et oiseaux d’ornements, sur les conséquences environnementales de la
production animale, sur la production le rendement ou le bien-être des animaux ; avoir un
effet coccidiostatique ou histomonostatique.
Les coccidiostatiques sont des additifs utilisés dans l’alimentation des volailles pour
traiter des infections dues à des micro-organismes.

Cette législation est complétée par le règlement (CE) n°1831/ 2003 du parlement
européen et du Conseil du 22 Septembre 2003 relatif aux additifs destinés à
l’alimentation des animaux.

b) Législation relative aux antibiotiques :

La remise en cause se l’utilisation des antibiotiques en alimentation animale est à


l’origine de plusieurs interdictions depuis 1997 (cf. tableau 1)
Susceptibles d’entraîner des phénomènes de résistance chez l’homme, quatre
antibiotiques sont interdits dans l’alimentation animale depuis le 1er juillet 1999 : la
batracine zinc, le phosphate de tylosine, la spiramycine et la virginiamycine. Deux autres
antibiotiques avaient déjà fait l’objet d’une interdiction, l’avoparcine en 1997 et
l’adarcine en 1998. Deux facteurs de croissance (carbadox et olaquindox) ont subi le
même sort le 1er septembre 1999 et trois coccidiostatiques (aprinocide, dinitolmide et
ipronidazole) le 1er octobre 1999.
A ce jour, la Commission Européenne a décidé l’élimination progressive des 4
additifs antibiotiques encore présents sur le marché de l’Union Européenne pour le 1er
Janvier 2006, à savoir :
- la salomycine-sodium
- le monensine sodium
- l’avilamycine
- le flavophospholipol

Texte officiel Additif Catégorie Décision


Dir. 97/6 de la
Suspension depuis le 1er
Commission du 30 Avoparcine Antibiotiques
avril 1997
janvier 1997
Dir. 97/72 de la Ardacin Antibiotiques Suspension de

4
Commission du 15 l'autorisation provisoire
décembre 1997 depuis le 1er avril 1998
Bacitracine zinc

Phosphate de
Règlement (CE)
tylosine Suspension au 1er juillet
2821/98 du Conseil du Antibiotiques
1999
17 décembre 1998
Spiramycine

Virginiamycine
Règlement (CE) Carbadox
Facteurs de Interdiction au 1er
2788/98 du Conseil du
croissance septembre 1999
22 décembre 1998 Olaquindox
Règlement (CE) Arprinocide Coccidiostatiques Interdiction au 1er
45/1999 de la octobre 1999
Commission du 11 Dinitolmide (DOT)
janvier 1999
Ipronidazole
Règlement du Salomycine Interdiction au 1er
Parlement Européen et sodium janvier 2006
du Conseil
Monensine sodium

Flavophospholipol

Avilamycine
Tableau 1 : Textes officiels et interdictions concernant plusieurs catégories d’additifs en
alimentation animale.

Le comité scientifique directeur de l’Union Européenne a recommandé l’abandon


progressif de l’utilisation d’agents antimicrobiens comme facteurs de croissance tout en
préservant la santé des animaux. Cet engagement s’inscrit dans le cadre de la stratégie
communautaire de lutte contre la menace que représente la résistance aux agents
antimicrobiens pour la santé humaine, pour les animaux et les végétaux adoptée en juin
2001.

De plus, ce nouveau règlement renforce et simplifie les textes législatifs


concernant l’évaluation de la sécurité et les autorisations de mise sur le marché
d’additifs (autres qu’antibiotiques) destinés à l’alimentation des animaux.
En vertu de ce règlement, seuls les additifs qui auront fait l’objet d’une
procédure d’autorisation pourront être mis sur la marché, utilisés ou transformés. Les
autorisations seront accordées pour des espèces animales spécifiques et en prévoyant
un dosage maximal. Elles seront limitées à une durée de dix ans. Les sociétés
commercialisant des additifs autorisés pour l’alimentation des animaux dans le cadre de

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la législation actuelle devront demander une réévaluation et une nouvelle autorisation au
cours des sept prochaines années. Selon les nouvelles règles, les entreprises devront
prouver l’effet positif de l’additif sur l’animal (efficacité) et l’absence de risque pour la
santé humaine, la santé animale et l’environnement (sécurité). Ces évaluations seront
réalisées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA).
Le règlement ne couvre pas seulement les facteurs de croissance antibiotiques mais tous
les types d’additifs.
Des limites maximales de résidus (LMR) seront fixées pour certains additifs
utilisés dans l’alimentation animale si cela s’avère nécessaire. Un système de surveillance
consécutive à la mise sur le marché ainsi que des tests réguliers sur les denrées
alimentaires, déjà pratiqués couramment, garantiront le respect de ces limites.

Pour les coccidiostatiques, qui sont des additifs utilisés dans l’alimentation des
volailles pour éviter les coccidioses, pathologies récurrentes dans ces élevages, des
mesures plus sévères seront adoptées s’ils sont d’origine antibiotique. Un nouveau
dossier de réévaluation sera introduit dans un délai de 4 ans et des LMR seront définies
pour éviter tout risque pour la santé humaine ou animale. Comme c’est déjà le cas
actuellement, les additifs utilisés dans l’alimentation animale doivent porter un
étiquetage clair.

Remarque :
Dans certains pays, notamment aux Etats-Unis, le terme additif antibiotique vise
toutes les utilisations par les aliments, que ce soit à titre curatif, préventif, ou facteur
de croissance, et les mêmes dispositions réglementaires encadrent ces différents types
d’utilisations.

4. Consommation d’antibiotiques :

Selon une étude de la Fédération européenne de la santé animale (FEDESA), les


animaux d'exploitation ont consommé 35% (4 700 tonnes) de l’ensemble des
antibiotiques administrés dans l'UE en 1999 et les humains 65% (8 500 tonnes). Dans le
volume d'antibiotiques administrés aux animaux, 3 900 tonnes (soit 29% du total) l'ont
été pour soigner des animaux malades et 786 tonnes (soit 6% du total) ont servi de
facteurs de croissance dans l'alimentation d'animaux d'exploitation. L'étude estime que
la quantité d'antibiotiques utilisée comme facteurs de croissance a chuté de 50% depuis
1997, année où les animaux en consommaient environ 1 600 tonnes sous forme d'additifs
dans l'alimentation.

En France, la commercialisation des antibiotiques comme facteur de croissance


représente un chiffre d’affaires de 14.5 M€.

La supplémentation des aliments avec un additif facteur de croissance concerne :


- de façon systématique : les porcelets (98%) et les dindons (96%)

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- de façon largement majoritaire : les poulets de chair (68% pour les poulets
standards)
- de façon significative mais minoritaire : les poules pondeuses (20%), les lapins
(17%), et les bovins à l’engraissement (28%) d’après Bories et Louisot, 1998.

Les animaux produits sous labels ou agriculture biologique, les bovins à l’herbage
et les vaches laitières ne reçoivent pas d’antibiotique en tant qu’additif alimentaire.

II- L’utilisation des antibiotiques dans l’alimentation animale

1. Modes d’action des antibiotiques

Les mécanismes d’action des facteurs de croissance antibiotique ne sont pas


encore élucidés complètement. Mais il est certain que leur cible est la flore intestinale.

a) Utilisation en tant que facteur de croissance

Lorsque les animaux naissent, leur flore intestinale se développe. Des micro-
organismes proviennent de la mère et de l’environnement.
Cette flore va se localiser dans les différentes portions du tube digestif en
fonction de l’adéquation entre les besoins des espèces bactériennes et les conditions
locales (par exemple, les conditions d’hygiène ou le stress). Elle comporte à la fois une
flore endogène dominante et sous-dominante fortement impliquée dans les phénomènes
digestifs et une flore d’opportunité composée de bactéries saprophytes pouvant être
pathogènes.
Si cette flore se multiplie exagérément, cela peut provoquer des manifestations
cliniques. Mais à l’inverse, si elles se développent en bas bruit, cela affecte les
performances zootechniques des animaux.

Ainsi les antibiotiques exercent leur action sur la flore endogène et


d’opportunité. Par ce biais, les facteurs de croissance permettent d’amoindrir les effets
négatifs dus aux déséquilibres rencontrés lors de certaines périodes critiques de
l’élevage ou dus à leurs conditions de vie « insalubres ». A faibles doses dans
l’alimentation, ils permettent d’éviter ces déséquilibres en agissant sur les flores
perturbatrices, généralement cataboliques.
Par conséquent, les facteurs de croissance permettent une stimulation de
l’anabolisme de l’animal.

Les doses utilisées (de quelques mg à 50 mg/kg d'aliment) ne sont ni bactéricides


ni bactériostatiques en regard de celles (quelques centaines de mg/kg) mises en oeuvre
dans les aliments médicamenteux, mais elles exercent un effet métabolique chez

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certaines espèces bactériennes qui se traduit par une modification des conditions de
compétition au sein de ces flores complexes.

L’amélioration du rendement du système symbiotique au profit de l'animal résulte


de :
- La réduction des micro-organismes sur les nutriments destinés à l'hôte,
- Une production moindre de substances toxiques (amines),
- Une meilleure absorption intestinale liée à la diminution de l'épaisseur de
la paroi des villosités intestinales.

Les avantages observés au plan nutritionnel et environnemental sont :


- L’amélioration de l'indice de consommation (IC : quantité de matière
sèche consommée pour produire 1kg de poids vif de l'animal) et de la vitesse de
croissance (GMQ : gain moyen quotidien de poids vif) ;
- La réduction de l'excrétion de matières azotées, de phosphore et de
méthane.

Sur le plan quantitatif, il y a des résultats variables en termes d'amélioration de


l'IC et du GMQ, mais en moyenne ils sont tous nettement positifs.

Quelques résultats chez différents animaux :


IC GMQ
porcelet 2 à 10% 0 à 10%
porc charcutier 2 à 5% 0 à 5%
poulet et dinde 2 à 5% 0 à 5%
boeufs à l'engrais 0 à 10% 0 à 10%
Tableau rassemblant les IC et les GMQ pour 4 types d’animaux

Sur le plan qualitatif, aucune étude n'a montré un effet négatif de l'utilisation
des antibiotiques facteurs de croissance sur les caractéristiques nutritionnelles ou
organoleptiques des produits animaux, et dans quelques cas des incidences positives
limitées sur la teneur et la composition des graisses de réserve ont été notées.

L’évaluation des additifs repose sur des critères de qualité, d’innocuité et


d’efficacité. Les antibiotiques répondent à ces différents critères. En effet, il est
primordial qu’ils ne provoquent ni d’allergies, ni de toxicités. Par ailleurs, ils doivent
apporter un avantage, tel qu’augmenter le rendement de production ou la qualité d’un
produit.

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b) Utilisation en tant que coccidistatique

Qu'est-ce que la coccidiose?

La coccidiose est une maladie parasitaire due à des germes unicellulaires


(protozoaires) du nom de coccidies (genre Eimeria le plus souvent).

La coccidiose se manifeste par des troubles digestifs (graves diarrhées), des


lésions hépatiques et la morbidité. Le symptôme premier sera une perte d’appétit et un
amaigrissement. Elle peut ravager grandement les élevages.

Les coccidies vivent et se multiplient dans la muqueuse intestinale des volailles et


du bétail. Il y a deux phases de multiplication : une sexuée et une asexuée. A l'issue du
cycle (dont la durée est variable en fonction de l'espèce de coccidie), il y a rejet dans le
milieu extérieur par les excréments, d'une forme appelée oocyste qui est une forme de
résistance et de dissémination de ce parasite. Les autres animaux s'infestent en
ingérant des aliments souillés par les oocystes.

Exemple des volailles : les fientes contenant des oocystes sont rejetées à l'extérieur
sur le sol du poulailler. Les autres volailles peuvent ingérer ces oocystes en picorant sur
le sol du poulailler.

Il peut y avoir, également, transmission par les mouches qui se posent sur les
déjections, puis sur la nourriture.

Les coccidies sont plutôt spécifiques, c'est à dire qu'il n'y a pas de transmission
de coccidies liées à une espèce vers une autre espèce. Par exemple, C'est vrai entre les
coccidies des mammifères par rapport à celles des oiseaux (et vice et versa). Il n’y a
donc pas de transmissions de coccidies animales à l'homme.

Prévention et traitement

Pour ce qui concerne la prévention, il est très difficile d'éliminer les coccidies.
L'eau de Javel et les autres détergents peuvent diminuer son ampleur mais n'en
permettent pas l'instinction totale. Les rayons UVA UVB, le gel affaiblissent les
coccidies mais ne les détruisent pas. Les oocystes ne peuvent être détruits que par la
chaleur ou des complexes de "soude et de potasse", produit très dangereux d'utilisation.

Le moyen le plus approprié pour éliminer ces parasites est de traiter avec des
antibiotiques les sujets contaminés, de les mettre en quarantaine et d'en faire un suivi
très sérieux. Il est préférable de les isoler et de les traiter séparément.

Les antibiotiques utilisés sont des coccidiostatiques, ils appartiennent à la famille


des Sulfamides. Ils ont la propriété d'arrêter la multiplication des coccidies. Ces
produits ne sont pas utilisables pour toutes les espèces.

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2. Quels antibiotiques pour quel animal ?

Tableau 3 récapitulatif des antibiotiques employés (type de molécule et doses) chez


différentes espèces d’élevage, selon l’âge et le stade physiologique.

Utilisation en tant qu’antibiotique (facteur de croissance)

ADDITIF ESPÈCE ÂGE TENEUR Divers


N° (dénomination ANIMALE maximal mg de substance
commerciale) ou catégorie active/kg d'aliment
d'animaux complet
minimal maximale
E Avilamycine Dindons X 5 10
717
Poulets X 2,5 10
d’engraissement
Porcelets 4 mois 20 40
Porcs 6 mois 10 20
E Flavophospholipol. Poules X 2 5
712 pondeuses.
Dindons. 26 1 20
semaines
Poulets 16 1
20
d'engraissement semaines
Porcelets 3 mois 10 25 Aliments
d'allaitement
seulement.
Porcs. 6 mois 1 20
Veaux. 6 mois 6 16
6 mois 8 16 Aliments
d'allaitement
seulement.
Bovins à X
2 10
l'engrais
E Monensin-sodium. Bovins à X
714 l'engrais 10 40

E Salinomycine Porcelets 4 mois 30 60


716 sodium
Porcs 6 mois 15 30

Utilisation en tant que Coccidiostatiques (catégorie C)

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N° ADDITIF ESPÈCE ÂGE TENEUR Divers
(dénomination ANIMALE maximal mg de substance
commerciale) ou catégorie active/kg
d'animaux d'aliment
complet
minmale maximale
E Monensin- Poulets X Administration
757 sodium d'engraissement interdite 3
100 125 jours au moins
avant
l'abattage
Poulettes 16
destinées à la semaines 100 120
ponte.
Dindons. 16 Administration
semaines interdite 3
90 100 jours au moins
avant
l'abattage
E Salinomycine- Poulets X Administration
766 sodium d'engraissement interdite 5
50 70 jours au moins
avant
l'abattage

III- Risques liés aux antibiotiques

Les élevages intensifs sont de gros consommateurs d'antibiotiques en thérapeutique


et en prophylactique. Mais cette utilisation peut conduire à la sélection de germes
résistants aux antibiotiques, ce qui est un phénomène naturel et inévitable. C’est un
risque inhérent à l’utilisation des antibiotiques chez toutes les espèces, l’homme y
compris. Dès la fin des années 60, les dangers potentiels pour la santé (sélection chez
les animaux de bactéries résistantes qui passeraient chez l'homme, notamment par la
chaîne alimentaire) associés à l'augmentation des résistances dans les élevages
intensifs, sont mis en évidence par rapport du Comité Swan-UK, et dénoncés par l’OMS
(Organisation Mondiale de la Santé), dès 1977. L’utilisation trop systématique
d’antibiotiques en prévention (prophylaxie) dans les élevages a été remise en cause.
Ainsi, depuis le début des années 70, onze antibiotiques ont été retirés de la liste des
additifs autorisés.

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1. Risques pour la santé animale; Risques pour la santé humaine :

La conséquence immédiate de la résistance aux antibiotiques en élevage est


l'échec thérapeutique.
Pour la santé humaine, le risque peut être de deux ordres : risques posés par les résidus
dans la viande de consommation et risques dus à la contamination de l'homme par des
bactéries zoonotiques résistantes à des antibiotiques utilisé chez l'homme.

a) Résidus

Risques/Législation :

Des risques toxiques et allergiques peuvent être encourus par le consommateur


du fait de la persistance de résidus dans les denrées alimentaires. En élevage de rente,
la législation actuelle a conduit depuis le 1er janvier 1997, à la définition des Limites
Maximales de Résidus (LMR), et toute utilisation d'antibiotiques thérapeutiques en
dépend (temps d'utilisation, période d'arrêt de traitement avant l'envoi de l'animal à
l'abattoir). Des antibiotiques pour lesquels aucune LMR n'était acceptable ont été
retirés par décision européenne. C'est le cas du chloramphénicol et des nitro-imidazoles.
En conséquence, le problème des résidus ne doit plus se poser, au terme de la
mise en place de cette législation. L'autorisation d'un nouvel additif dans l'alimentation
animale, dépend de l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA) qui évalue
le dossier introduit par une société, et sur la base des études des résidus, propose des
limites maximales de résidus (LMR) qui seront fixées dans le texte législatif autorisant
l'additif de manière à permettre un contrôle approprié des effets des additifs sur la
santé humaine.
Si l'additif répond aux exigences en matière de sécurité et aux autres critères,
la Commission propose, dans un délai de trois mois à compter de la réception de l'avis de
l'AESA, un projet de règlement qui autorise l'additif pendant dix ans et fixe les limites
maximales de résidus pour la substance active présente dans l'additif. Toutes les
autorisations pourront être renouvelées pour dix ans en introduisant une demande
auprès de l'AESA au moins un an avant la date d'expiration.

Détection dans la viande :

Pour garantir l'innocuité et l'apparence acceptable des produits de viande ainsi


que leur conformité aux normes, les inspections ante- et post-mortem sont complétées à
l'aide d'examens de laboratoire visant à déceler la présence de substances chimiques,
de microorganismes et à vérifier la conformité aux normes de composition.
L'exploitant est responsable des aspects de l'assurance qualité. Et un inspecteur
réalise par la suite un contrôle de la qualité de l'entreprise en vue de déterminer si les
produits de viande sont préparés conformément aux normes prescrites, en vertu de la
Loi sur l'inspection des viandes et de la Loi des aliments et drogues.

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Quant au contrôle des résidus proprement dit, il a pour objectif de déterminer
les niveaux et les types de produits chimiques et de médicaments présents dans les
animaux et les produits de viande.
La surveillance de la présence de résidus d'antibiotiques chez les principales espèces
d'abattage vise à vérifier que les méthodes d'utilisation courantes des antibiotiques ne
laissent pas de résidus dans la viande. On recherche surtout les animaux ayant subi un
traitement thérapeutique dont la période de retrait n'a pas été respectée. Les animaux
qui présentent des marques d'injection ou des conditions chroniques non fébriles (par
exemple, la mammite, l'arthrite, la métrite, etc.) sont considérés comme suspects et
doivent subir des épreuves pour la détection des résidus d'antibiotiques.

Écouvillonnage sur place (EEP) :


Il s’agit d’une technique de prélèvement utilisant des écouvillons stériles, qui seront
incubés en présence de bactéries. L’inhibition de développement autours des
prélèvements au bout de 16 à 24h d’incubation indique la présence d’antibiotiques.
Les abattoirs d'animaux à viande rouge disposent tous du matériel nécessaire pour
effectuer l'épreuve par écouvillonnage sur place (EEP). Le rein est le tissu qui se prête
le mieux à l'épreuve d'écouvillonnage sur les lieux car les produits antibiotiques qui sont
détectés sont hydrosolubles et sont surtout excrétés par les reins. La concentration
d'antibiotiques est beaucoup moins forte dans la viande que dans les reins ou le foie.
S'il n'y a pas de rein disponible, il faut utiliser du tissu musculaire normal, et s’il y a
lieu, de la région qui porte une marque d'injection. Cette épreuve est effectuée
principalement sur les animaux suspects, mais des essais sur les animaux normaux, et en
santé, choisis de façon aléatoire, sont également réalisés.
Les résultats positifs doivent être confirmés par des analyses en laboratoire. Les
carcasses qui réagissent positivement à l'épreuve préliminaire doivent être détenues
jusqu'à ce qu'on reçoive les résultats des analyses de laboratoire. Si les résultats de
l'épreuve se sont avérés positifs, des prélèvements doivent être envoyés à l'état
congelé au laboratoire d'hygiène vétérinaire.
La carcasse et tous les organes en provenant seront condamnés si le tissu musculaire
prélevé de cette carcasse donne un résultat positif. Lorsque les épreuves effectuées
sur le foie ou le rein ou sur ces deux organes donnent des résultats positifs, mais que
les épreuves sur le tissu musculaire s'avèrent négatives, seuls les organes seront
condamnés.

b) Bactéries résistantes

Origine de la résistance :

Il existe deux types de résistances :


• Naturelle ou intrinsèque : La souche n’est naturellement pas sensible à l’action de
l’antibiotique.
• Acquise : résistance chromosomique et résistance par transfert
La résistance chromosomique se développe à la suite d’une mutation spontanée au
niveau d’un locus sur le chromosome microbien qui contrôle la sensibilité à un

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antibiotique donné. Par exemple grâce à une mutation ponctuelle d'un gène qui bloque la
fabrication d'une protéine sur laquelle l'antibiotique agissait. L'antibiotique ne peut
alors plus se lier à sa cible, et la bactérie résiste au traitement. La présence de
l’antibiotique agit comme un mécanisme de sélection pour éliminer les micro-organismes
sensibles et donc promouvoir la croissance de mutants résistants. Ces mutations
spontanées sont transmises verticalement.
Les résistances peuvent aussi se développer à la suite de transfert de matériel
génétique entre bactéries. Les plasmides, les transposons et les intégrons, qui sont de
courtes séquences d’ADN, peuvent être transmis à la fois verticalement et
horizontalement et peuvent coder pour de multiples résistances.
On estime que la plus grande partie des résistances acquises sont transmises via les
plasmides, mais nous ignorons encore le ou les mécanismes intimes relatifs à certains
flux de gènes.
Remarque : depuis plusieurs décennies, les antibiotiques sont utilisés pour la
protection des cultures (à la place des pesticides chimiques). L'apparition des
résistances chez les bactéries pathogènes pour les plantes a été constatée très tôt.
Comme dans le cas des animaux, ce phénomène comporte des risques pour la santé, liés
au développement de gènes de résistance et leur transfert aux bactéries pathogènes
pour l'homme et les animaux.
D'autre part, depuis quelques années, on voit apparaître sur le marché des
plantes génétiquement modifiées. Nombre de ces plantes comportent, inséré dans leur
génome, un gène de résistance aux antibiotiques (appelé marqueur), qui permet de suivre
le bon déroulement de l'opération de transgénèse. Mais ces gènes peuvent migrer des
plantes aux bactéries du tube digestif des animaux ou des hommes. Même si aujourd'hui
les entreprises de biotechnologie assurent qu'elles n'ont plus recours à ces gènes de
résistance, la moitié des plantes transgéniques cultivées, expérimentées, ou en voie
d'autorisation, en contiennent encore.

Mécanismes résistance :

Les mécanismes de résistance sont multiples et variés. On peut citer la synthèse


d'enzymes bactériennes capables de modifier la molécule antibiotique et ainsi de
l'inactiver, la modification /protection de la cible de l'antibiotique, la synthèse
d'enzymes capables de court-circuiter la voie métabolique dans laquelle intervient
l'antibiotique, la diminution de la perméabilité bactérienne ou encore la mise en place
d'un système actif d'efflux de la molécule hors de la bactérie. Les supports génétiques
de ces différents mécanismes peuvent être le chromosome ou des plasmides dont
beaucoup d'entre eux sont transférables entre bactéries. Ces plasmides transférables
jouent un grand rôle dans la diffusion de la résistance.

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Risques de la résistance :

Le dernier bilan de l'Organisation Mondiale de la Santé signale que les bactéries


ont tué 17 millions de personnes en 1995. Aux États-Unis, les maladies infectieuses sont
passées de la cinquième à la troisième place sur la liste des causes de décès depuis
1980, juste derrière les maladies cardio-vasculaires et le cancer. Depuis 20 ans, de
nouvelles maladies bactériennes ont fait leur apparition - notamment, la maladie du
légionnaire, la colite hémorragique causée par la bactérie E. Coli 0157 et la maladie de
Lyme. D'autres maladies connues depuis longtemps mais qu'on croyait sous contrôle,
comme la tuberculose et le choléra, font un retour en force.
Ainsi selon le communiqué de l’OMS, "L'utilisation abusive et erronée des antimicrobiens
chez ces animaux d’élevage contribue à l'apparition de formes résistantes de bactéries
qui provoquent des maladies. Ces bactéries résistantes peuvent être transmises des
animaux d'élevage à l'homme, essentiellement par les aliments destinés à l’homme.
Peuvent alors survenir des infections difficiles à guérir, les bactéries résistantes ne
répondant pas au traitement par les antimicrobiens."
Des évolutions constantes sont observées avec, semble-t-il, une accélération dans
les dernières années. C'est tout d'abord une augmentation de la fréquence de bactéries
résistantes et une augmentation de leur multirésistance. Actuellement, en élevage
intensif, les bactéries isolées à l'occasion d'une pathologie, sont en majorité résistantes
à plusieurs antibiotiques de familles différentes. Ainsi, si une bactérie, par exemple,
résiste à quatre antibiotiques de familles différentes, l'utilisation d'un seul de ces
antibiotiques favorisera la sélection et la diffusion de cette bactérie, mais également
des différents mécanismes de résistance aux autres familles d'antibiotiques. On parle
alors de phénomène de co-sélection.
Aujourd'hui, le développement des multirésistances est inquiétant : la moitié des
infections contractées à l'hôpital ; les infections nosocomiales qui provoquent la mort de
10.000 personnes chaque année, sont causées par des bactéries multirésistantes. Avec
ce phénomène, il est de plus en plus difficile, voire impossible, de soigner une personne
atteinte par des bactéries résistantes à tous ou presque tous les antibiotiques
existants.
C'est par exemple le cas du Staphylocoque doré, résistant à 90% à la pénicilline
(contre moins de 1% en 1941), 57% à la méticilline et qui se désensibilise graduellement
à la vancomycine.
Il existe peu de données précises sur l'effet sélectionnant des additifs
zootechniques. Mais parmi les additifs, une molécule, l'avoparcine, qui avait chez l'animal
une seule utilisation zootechnique, a fait l'objet de nombreuses discussions. Cette
molécule est très proche de la vancomycine utilisée à l'hôpital contre les staphylocoques
multirésistants et apparaît souvent comme l'ultime antibiotique efficace.
Différentes situations sont rencontrées comme aux USA où la fréquence
d'entérocoques résistants à la vancomycine est élevée à l'hôpital (jusqu'à 20 %) mais où
l'avoparcine n'est pas utilisée dans les élevages et en France où la fréquence de
résistance à l'hôpital reste faible (< 2 %) malgré une utilisation zootechnique de
l'avoparcine. En vertu du « principe de précaution », l'avoparcine a été interdite
d'utilisation par décision européenne depuis le 1er avril 1997. Trois molécules de la

15
famille des macrolides-synergistines et la bacitracine, qui avaient également une
utilisation en médecine humaine, ont été interdites d'utilisation à but zootechnique en
1999.
Il ne reste donc dans la législation européenne que quatre molécules qui peuvent être
utilisées comme additifs zootechniques, et dont deux ont une activité antibiotique, les
deux autres sont des anticoccidiens. Leur mode d’action (ionophores) ne permet pas la
mise en place de résistance.

Il existe d’autres cas de diminution de l’efficacité des antibiotiques, par


exemple, l'utilisation des fluoroquinolones dans les élevages de poulet en batterie, dans
le MidWest aux Etats-Unis, a créé une résistance bactérienne à ces antibiotiques chez
l'homme. Or, ce sont ces mêmes antibiotiques qu'on utilise pour traiter la maladie du
charbon (anthrax).

Autre sujet grave pour les experts, l’apparition de salmonelle sous des formes
antibiorésistantes chez des animaux d’élevage d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord,
et qui peut entraîner des diarrhées, des septicémies (présence de germe dans le sang)
et des décès. De la même manière, les infections à Enteroccoci (bactérie très répandue
dans le tube digestif de l’homme et des animaux, et qui peut parfois être responsable
d’infections sévères) posent des problèmes de traitement graves, en particulier chez les
patients immunodéprimés.

Limites :

Le risque dû au transfert de bactéries pathogènes zoonotiques de l'animal à


l'homme existe. Les transferts sont possibles mais il est difficile de les mettre en
évidence, de les quantifier et d'en mesurer les conséquences. De plus, lorsque les mêmes
molécules thérapeutiques sont utilisées chez l'homme et l'animal, il est difficile de faire
la part de la sélection de bactéries et de mécanismes de résistance qui relève d'une
utilisation à l'hôpital, en médecine de ville ou en élevage. D’après les chiffres de la
FEDESA (cf. page 6), il apparaît que l’utilisation massive des antibiotiques en médecine
humaine soit principalement à l’origine du développement de résistances.

2. Réseaux de surveillance en filière animale :

Le meilleur outil pour suivre l'évolution de la résistance aux antibiotiques dans


une filière de production, et à l'échelle d'une région ou d'un pays, est un réseau de
surveillance, avec une structure pérenne, et nationale. Il existait en filière bovine en
France, le réseau Résabo (Afssa-Lyon) qui surveillait depuis plus de vingt ans la
résistance aux anti-infectieux des principales bactéries pathogènes chez les bovins (E.
coli, Salmonelles, Pasteurelles). Ce réseau vient d'être intégré dans une structure unique
et plus large, Resapath, qui doit assurer le suivi de la résistance aux antibiotiques dans
les filières bovine, avicole et porcine (responsables, Afssa-Lyon, Afssa-Ploufragan).
A partir des collections ainsi constituées, et dans le cadre de collaborations, ont
été mis en place à Tours, à l'unité de Pathologie Aviaire et Parasitologie, de nombreux

16
programmes de surveillance et d'identification des mécanismes de résistance présents
ou émergents.
Plusieurs réseaux existent également en milieu hospitalier et en médecine de
ville. Une structure nationale l'ONERBA (Observatoire National de l'Epidémiologie de la
Résistance Bactérienne aux Antibiotiques), qui fédère l'ensemble de ces réseaux, a été
mise en place en décembre 1996. L'Inra et l'Afssa sont représentés dans son conseil
scientifique.
L’objectif principal de l’analyse de risques appliquée à l’antibiorésistance de
bactéries d’origine animale est de fournir aux Pays Membres une méthode transparente,
objective et défendable pour évaluer et gérer les risques sanitaires que constitue pour
l’homme et les animaux le développement de résistances secondaires à l’utilisation des
antibiotiques chez les animaux
Il existe également des réseaux de surveillance et de prévention des infections
nosocomiales, à l'échelle nationale (Comité technique national sur les infections
nosocomiales -CTN), régionale et inter-régionale (centres inter-régionaux de
coordination situés à Paris, Rennes, Bordeaux, Lyon et Strasbourg -C.CLIN) et locale
(Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales -CLIN- dans les hôpitaux publics
et privés).

3. Moyens de lutte contre la résistance bactérienne :

La Commission chargée de trouver des solutions à ces problèmes de résistance


bactérienne propose pour limiter la consommation d'antibiotiques en médecine humaine,
d'agir à quatre niveaux :
• renforcer les systèmes de surveillance de la résistance aux agents
antimicrobiens et de la consommation d'agents antimicrobiens ;
• faire appliquer les mesures de contrôle et de prévention relatives à l'utilisation
prudente des agents anti-microbiens ;
• promouvoir l'éducation et la formation des professionnels de la santé au
problème de la résistance aux agents antimicrobiens ;
• informer le grand public sur l'importance d'une utilisation prudente des agents
antimicrobiens ;

En effet, les usages superflus des antibiotiques dans la chaîne agro-alimentaire


sont d'autant plus graves que les bactéries résistantes se transmettent et se propagent
entre les êtres vivants, et aussi par l'alimentation. En adoptant les amendements du
rapporteur, les députés demandent à la Commission de proposer un cadre législatif
global visant à limiter l'utilisation des agents antimicrobiens au seul usage thérapeutique
dans tous les domaines.
Il ne faut cependant pas perdre de vue que les antibiotiques ont permis de
fournir des aliments d’origine animale plus sûrs et meilleurs marché. Ils sont utilisés
pour soigner les animaux et, le plus souvent, ils sont inclus dans l’alimentation animale en
tant qu’additif uniquement pour favoriser leur croissance. Face à un tel paradoxe, l’OMS
émet 42 nouvelles recommandations "destinées aux pouvoirs publics, aux services

17
vétérinaires et à diverses organisations professionnelles, ainsi qu'à l'industrie et au
milieu universitaire". Parmi ces "principes mondiaux pour la limitation de la résistance
aux antimicrobiens résultant de l'utilisation de ces produits chez les animaux
d'élevage", les principales recommandations sont :
• prescriptions obligatoires pour tous les antimicrobiens utilisées dans le
traitement des maladies des animaux d'élevage,
• arrêt ou élimination rapide de l'emploi des antimicrobiens comme facteurs de
croissance s'ils sont utilisés également en médecine humaine, en l'absence
d'évaluation de leur innocuité pour la santé publique,
• création de systèmes nationaux de suivi de l'utilisation des antimicrobiens chez
les animaux d'élevage,
• évaluation de l'innocuité des antimicrobiens avant la mise sur le marché, eu égard
à une éventuelle résistance vis-à-vis des antimicrobiens à usage humain,
• suivi des résistances pour identifier de nouveaux problèmes de santé et prendre
au plus vite des mesures correctives pour protéger la santé humaine,
• conseils à l'intention des vétérinaires afin de réduire l'utilisation abusive et
erronée des antimicrobiens chez les animaux d'élevage.

L’usage prudent des antibiotiques fait partie intégrante des Bonnes Pratiques
Vétérinaires, il faut choisir le bon antibiotique d’après :
• Un diagnostic précis
L’utilisation des antibiotiques doit faire suite à un examen clinique des animaux par le
praticien prescripteur et lorsque celui-ci juge qu’un traitement antibiotique aura un
effet bénéfique.
Lorsqu’il n’est pas possible de procéder à un examen clinique direct, le diagnostic doit se
baser sur l’expérience acquise, la connaissance du statut épidémiologique de l’élevage et
sur des tests de sensibilité effectués régulièrement.
Les antibiotiques ne devraient être utilisés qu’après confirmation ou lors de forte
suspicion de la présence d’un agent infectieux sensible à l’antibiotique.
Il peut être judicieux de réaliser un antibiogramme (technique de laboratoire visant à
tester la sensibilité d'une souche bactérienne vis à vis d'un ou plusieurs antibiotiques
supposés ou connus). Le principe consiste à placer la culture de bactéries en présence du
ou des antibiotiques et à observer les conséquences sur le développement et la survie de
celle-ci.
• Connaissance des spécialités autorisées par espèce et par indication
Aucun médicament ne peut être mis sur le marché, si sa qualité, sa sécurité et son
efficacité n’ont pas été démontrées.
• Spectre d’activité approprié
Le choix d’un antibiotique devrait prendre en compte la sensibilité démontrée ou
attendue du germe pathogène, tout en visant une activité minimale sur les autres micro-
organismes.
Le risque de voir émerger une population de micro-organismes résistants, tant au niveau
d’un animal pris isolément que de la population entière et le risque de voir cette
résistance transférée à d’autres populations microbiennes doit être prise en compte.

18
• Schéma posologique
L’administration de doses sub-thérapeutiques peuvent conduire à un manque d’efficacité
et, dans certains cas, peut accroître le risque de résistance.
L’agent antimicrobien retenu doit donc être administré dans le respect du schéma
posologique et de la voie d’administration recommandés.
• Durée de traitement
En règle générale, la durée du traitement est celle indiquée par l’étiquetage. Une durée
de traitement trop courte risque de favoriser une recrudescence de la maladie, mais
également de sélectionner des germes peu sensibles.
Par ailleurs, l’administration d’antibiotiques doit être arrêtée dès l’instant où les
défenses de l’animal lui permettent de faire face à l’infection par lui-même.

En résumé les mauvais usages des antibiotiques sont donc :


•mauvais diagnostic
•administration en quantité trop faible d’un antibiotique adapté
•prescription d’un médicament sans efficacité contre le germe pathogène
•traitement d’infection virale sans surinfection bactérienne
•changement trop rapide d’antibiothérapie, en estimant qu’il y a échec thérapeutique
avant d’avoir essayé de corriger les facteurs responsables de l’infection
•conditions d’utilisation de l’étiquetage ou instructions écrites non respectées

Les torts imputés aux additifs sont donc en réalité le résultat de mécanismes complexes
et d’un problème beaucoup plus profond…

IV. Les produits alternatifs: une très grande variété

Les produits dits «alternatifs» appartiennent à des familles très différentes,


même si beaucoup ont une action sur la flore digestive et son équilibre.

1. Plantes aromatiques et odorantes

De nombreux produits d’origine végétale sont déjà utilisés dans l’alimentation


porcine. Il s’agit principalement de plantes ou d’extraits de plantes, d’épices et d’huiles
essentielles dont les principes actifs sont bénéfiques, mais aussi de produits analogues
de synthèse. Le nombre d’études touchant à ces produits est encore très faible et les
résultats obtenus, fort variables. Parmi les résultats retenus dans chaque catégorie de
ces produits, environ la moitié montre un classement positif, mais peu se révèlent
significatifs sur le plan statistique à l’exception des huiles essentielles.
Il apparaît donc difficile de donner une appréciation sur l’efficacité de l’une de ces
catégories de produits.

19
Il s’agit de développer, à partir des plantes, des stimulateurs de croissance aussi
efficaces que les antibiotiques utilisés jusqu’ici en alimentation animale et qui, en même
temps, soient plus tolérables par l’homme et inoffensives pour l’environnement.
Enfin, les huiles essentielles et les extraits de plantes possèdent un pouvoir
antimicrobien tout en activant l’appétit et les sécrétions digestives.
Des herbes aromatiques et médicinales classiques, telles que thym, sauge ou
origan, ont déjà démontré leur efficacité en médecine animale mais les fabricants de
ces produits gardent le silence sur les espèces sélectionnées. La demande ne se limite
pas à trouver des solutions pour les bovins, elle concerne aussi les stimulateurs de
performances en production porcine, en élevage de poules pondeuses et de poulets, en
pisciculture.

2. Les argiles

L’intérêt des argiles comme agent technologique est lié à leurs propriétés
physiques lesquelles permettraient également une action favorable sur le tractus
digestif. Les argiles renforcent l’efficacité alimentaire et l’hygiène digestive. Mais les
industriels ne voient pas en elles une réelle alternative aux additifs antibiotiques en
raison de leur aptitude, démontrée depuis longtemps, à accroître la qualité sanitaire et
organoleptique des aliments pour animaux. Un effet positif, rarement significatif, des
argiles est obtenu dans 10 comparaisons sur 20 et se traduit par une amélioration du
GMQ de 3% en moyenne alors que l’IC est détérioré de 0,3% (Eric Royer, Claudie
Gourmelen, Yannick Rugraff ; 2001).

3. Les oligo-éléments

Deux oligo-éléments, le cuivre et le zinc, ont des effets reconnus sur les
performances de croissance des animaux. Des résultats de l’étude de l’Institut
Technique du Porc (ITP) montre que 23 cas sur 26 où il y avait une supplémentation en
sulfate de cuivre de 90 à 250 mg/kg se sont avérés positifs et la plupart sont
statistiquement significatifs. En moyenne, le GMQ est amélioré de 12,3 % et l’IC de
4,8%.
Avec une supplémentation en oxyde de zinc de l’aliment post-sevrage allant de
2000 à 3000 mg/kg, les résultats sont améliorés dans 11 cas sur 13. En moyenne,
l’amélioration est de 9,3 % pour la vitesse de croissance et de 2,6 % pour l’IC (Eric
Royer, Claudie Gourmelen, Yannick Rugraff ; 2001).
Cependant, une utilisation du zinc à de telles doses est actuellement interdite en
Europe, notamment à cause de problèmes environnementaux que cela poserait.
Quant au cuivre, le risque d’une accumulation future de cet élément dans les sols
à la suite d’épandages répétés de lisiers qui en contiendraient des teneurs élevées

20
conduit les autorités de l’Union européenne à examiner actuellement une diminution de la
teneur maximale autorisée.

4. Les enzymes

L’incorporation d’enzymes dans les aliments vise à renforcer la digestibilité de


certains constituants des matières premières, en particulier les hémicelluloses en
rendant le contenu digestif moins visqueux. Les enzymes permettraient également de
limiter les effets négatifs de certains facteurs anti-nutritionnels, de favoriser une
réduction des diarrhées, et d’utiliser à des taux plus élevés certaines matières
premières. En post-sevrage 15 des 28 résultats retenus dans l’étude de l’ITP sont
positifs; l’amélioration moyenne du GMQ est de 2,8 % et celle de l’IC, de 1,8. Toutefois,
pour l’instant, leur action trop faible sur les performances des animaux ne joue pas en
leur faveur pour succéder aux additifs antibiotiques.

Les substrats: les arabinoxylanes, les béta-glucanes, certaines pectines et les


phytates présents dans les aliments des non ruminants (blé, orge, avoine, riz) sont des
facteurs anti-nutritionnels (polysaccharides visqueux réduisant l’assimilation intestinale
des nutriments, problèmes liés au phosphore et aux cations divalents pour les phytates
(phosphatidylinositides)). (Les phytases dans l’alimentation porcine. Biblliographie 2004)

Les xylanases, béta-glucanases et phytases sont actives à des pH et des


températures rencontrés dans les tractus intestinaux. Nouvelles enzymes utilisées:
enzymes thermostables résistantes aux traitements thermiques des céréales, et actives
aux températures et pH physiologiques.

5. L’exclusion compétitive

Les produits d’exclusion compétitive sont utilisés pour empêcher la colonisation


du tractus intestinal par des bactéries pathogènes telles que Salmonella en créant une
barrière physique. Ces produits contiennent, en général, des microorganismes vivants
non identifiés qui sont isolés du tractus gastro-intestinal d’animaux sains.

6. Les prébiotiques

Les prébiotiques offrent une alternative aux antibiotiques utilisés dans


l’alimentation animale. Cette catégorie de substances regroupe différents
oligosaccharides résistant aux enzymes digestives qui assument une régulation sélective
des processus de fermentation microbiens, et de là contribuent à la stabilisation des
fonctions immunitaires et de la santé intestinale. En effet, ils représentent un substrat

21
favorable à la multiplication intestinale de Bifidobacterium et de lactobacilles, d’où
découle un effet probiotique avec limitation de la flore pathogène et production d’acides
gras volatiles.

D’autres substances, les probiotiques et les acidifiants, sont en lice pour le


remplacement des antibiotiques activateurs de croissance et semblent avoir davantage
de chances d’y parvenir que les argiles, les enzymes et les extraits végétaux. Toutefois,
si la piste des probiotiques et des acides organiques semble prometteuse, leur mode
d’action demeure bien mystérieux et les résultats obtenus trop irréguliers. La poursuite
des essais s’avère donc nécessaire pour pouvoir désigner le successeur aux facteurs de
croissance antibiotiques.

7. Les acides organiques

Les acidifiants (ou acides organiques : formique, acétique, propionique, tartrique,


lactique, citrique, maléique, fumarique, sorbique) ont été longtemps cantonnés à leur rôle
de conservateur des aliments alors qu’ils offrent, en condition d’élevage, des avantages
zootechniques et sanitaires substantiels.

Ils ont différentes actions :

- excellent pouvoir bactéricide


- régulation de la flore digestive
- forte appétence
- stimulation de la digestibilité des protéines (activation enzymatique)

Ainsi, les performances de croissance (GMQ, IC) progressent, surtout pendant la


phase 1er âge, et parallèlement, les troubles digestifs régressent (Association française
de médecine vétérinaire porcine ; 2002).

D'une manière générale, les acides organiques sont de plus en plus considérés
comme des produits de substitution aux facteurs de croissance dans le sens où eux aussi
sont capables d'inhiber une partie de flore intestinale et de préférence la flore
pathogène.

a) Efficacité des acides organiques sur les germes pathogènes

Certains acides organiques (acide formique) ont démontré un effet


bactériostatique c'est-à-dire, capable d'inhiber les pathogènes dans le tube digestif.
D’autres (exemple : l’acide lactique), d'avoir un effet bactéricide : en un mot, ils peuvent
pénétrer la bactérie et la tuer. Ceci confirme (pour l'acide lactique par exemple), tout le
travail fait par la flore de barrière qui notamment chez le porc est une flore
lactobacillaire productrice d'acide lactique. L'acidité proprement dite se trouve
tamponnée dans le duodénum par les sécrétions pancréatiques et biliaires après un

22
premier effet tampon du notamment aux protéines et les produits de leur dégradation
(peptides et acides aminés libres). Reste donc disponible au niveau iléal, l'anion de
l'acide (le corps de l'acide proprement dit) qui va exercer selon sa nature, son pouvoir
inhibiteur sur les bactéries pathogènes jusqu'à ce qu'il soit totalement absorbé, soit par
la muqueuse intestinale, soit par les bactéries dans lesquelles il pénètre.
En définitive, moins un acide organique est absorbable par la muqueuse intestinale, plus
il sera disponible pour inhiber ou tuer les bactéries pathogènes et inversement.

 Mode d'action des acides organiques

PIT et KIRCHGESSEN (1989) ont montré que le mode d'action bactéricide des
acides organiques n'est pas seulement du à un abaissement du pH mais aussi et surtout
par un effet direct de l'anion acide.

Les acides organiques contrairement aux acides inorganiques (ou acides minéraux)
peuvent traverser la paroi cellulaire de la bactérie et plus spécialement les acides gras à
chaîne courte. A l'intérieur de la bactérie ou le pH est neutre l'acide se dissocie en
libérant H + et l'anion RCOO. Pour survivre, la bactérie doit expulser une très grande
dépense d'énergie qui peut aller jusqu'à la mort de la bactérie.

L'anion acide a par ailleurs un effet inhibiteur sur la synthèse de l'ADN et donc
de la réplication qui précède la multiplication bactérienne.

 pH et développement de certaines bactéries digestives

Les principales bactéries digestives pathogènes, Colibacilles entre autres,


supportent mal les milieux acides alors qu'elles prolifèrent en milieu neutre ou
légèrement basique. Les bactéries bénéfiques, comme les lactobacilles, au contraire,
préfèrent un environnement légèrement acide. L'acidification influe directement sur la
croissance des microorganismes, dans le sens ou chaque type de bactérie possède une
plage de pH où son développement est possible avec une valeur optimale, en principe au
milieu de cette plage. Face à cette réalité, on peut artificiellement favoriser telle
souche ou défavoriser telle autre.

Chez les monogastriques : L'estomac des monogastriques est un gros producteur


d'acide chlorhydrique, celui-ci peut permettre de descendre le pH du bol alimentaire à
des valeurs inférieures à 2, permettant aux enzymes protéolytiques d'entrer en action
(pepsine). L'estomac apparaît ainsi comme une partie nettement acide du tube digestif
et maintient cette acidité par son autoproduction. À chaque repas, l'aliment ingéré
remonte le pH de l'estomac et une nouvelle production d'acide chlorhydrique le ramène
rapidement à la normale. En théorie, c'est simple et efficace mais en pratique, c'est
plus compliqué !

Selon les matières premières utilisées, l'aliment neutralise plus ou moins


fortement l'acidité de l'estomac. Il faut alors davantage de production d'acide et donc
de temps pour revenir à l'équilibre. On parle de "pouvoir tampon" fort ou faible de

23
l'aliment. Les matières premières riches en calcium, (notamment carbonate de calcium,
produits laitiers ...) ont un pouvoir tampon élevé, mais sont pourtant indispensables aux
jeunes porcelets. La formulation d'un bon aliment porcelet nécessite donc de concilier
les besoins nutritionnels et la maîtrise de ce pouvoir tampon.

b) Digestibilité de la ration

Au delà des effets déjà évoqués précédemment, on peut espérer des conditions
plus favorables à la digestibilité des protéines, à l'assimilation de certains oligo-
éléments et à la production d'enzymes pancréatiques. Une amélioration des
performances (GMQ + 7%, Conversion alimentaire - 8 %, Perte - 1.2 %) est d'ailleurs
fréquemment observée, que ce soit en élevage commercial ou en station (Ces chiffres
sont le résultat d'essais faits en élevage commercial et station, avec un lot témoin ayant
reçu des antibiotiques comme facteurs de croissance et un lot essai ayant reçu un
aliment blanc et un mélange d'acides organiques dans l'eau de boisson).

c) Appétence

De façon générale, l’acidification d’un aliment le rend plus appétant. Cet effet est
surtout visible pour le porcelet en croissance, mais aussi chez la truie en lactation.

d) Équilibre de la flore digestive

Chez les porcs :


Le tube digestif du porc est riche d'une flore microbienne très développée. Chez
le porc sain, les germes favorables "étouffent" par leur prolifération les espèces
défavorables mais sans les éliminer cependant. Cette harmonie peut parfois être rompue
par un déséquilibre favorisant l'émergence de Colibacilles (diarrhée), (Clostridium, E.coli
(entérotoxémie)) et pouvant déboucher sur de la pathologie. Par conséquent, tous les
moyens disponibles permettant de favoriser cette flore, peuvent aider à une prévention
digestive en élevage.

L'acidification de l'eau de boisson répond tout à fait à cet objectif. Tout


d'abord bien sûr, par le simple abaissement du pH (effet cation) qui va favoriser les
lactobacilles au détriment des colibacilles. Mais de plus et surtout, par l'effet de l'anion
(le corps de l'acide proprement dit) respectif de chaque acide organique qui a la
capacité, pour certains, de pénétrer à l'intérieur des bactéries et ainsi de les épuiser et
de les tuer. Les acides minéraux ou acides inorganiques n'ont pas cette propriété,
puisqu'ils sont tamponnés au niveau du duodénum, donc aucun effet dans le reste du
tube digestif de l'animal et par conséquent aucune action sur les pathogènes au niveau
iléal.

24
Acidification en élevage : aspects pratiques

 Utilisation dans l'eau de boisson : Les objectifs recherchés sont ici


d'améliorer l'hygiène de l'eau de boisson et de sécuriser le comportement digestif des
porcs pendant les périodes à risques, en limitant l'apparition de diarrhées,
d'entérotoxémies et également de baisse d'immunité. Les produits sont utilisés sous
forme liquide. Ils comportent le plus souvent une association de 3 à 4 acides organiques,
afin de cumuler leurs effets spécifiques et complémentaires recherchés: acidifiant,
bactériostatique, bactéricide, fongicide.
 Équilibre digestif et réglementaire : Les acides organiques sont
naturellement très répandus dans la nature, y compris dans le tube digestif de l'homme
et des animaux. Après ingestion par le porc, ils sont complètement métabolisés par
l'organisme. Ils ne laissent donc aucun résidu dans la carcasse ou les déjections. L’emploi
d’acides utilisés seuls ou en association se traduit par une amélioration des
performances du porcelet dans 92 cas sur 116 (influence significative dans 40 % des
comparaisons), avec une hausse moyenne de 5,9 % du GMQ et une réduction de 3,2 % de
l’IC (Eric Royer, Claudie Gourmelen, Yannick Rugraff ; 2001).

8. Les probiotiques

Les micro-organismes vivants, ou les spores de bactéries sporulées susceptibles


de germer dans l'intestin, sont généralement présentés, sous le terme “ probiotiques ”,
comme des produits susceptibles d’être utilisés en alternative aux antibiotiques. Les
probiotiques sont des mélanges de cellules vivantes de 3 à 5 espèces de levures
Saccharomyces cerevisiae et de bactéries de type Bacillus, Enterococcus, Pediococcus
ou productrices d’acide lactique : Lactobacillus acidophilus, Streptococcus faecalis.

Si les probiotiques sont bien placés pour prendre la relève des additifs
antibiotiques, c’est parce que ces préparations microbiennes vivantes ont à la fois des
aptitudes nutritionnelles et antimicrobiennes intéressantes, démontrées en conditions
d’élevage : inhibition de la reproduction des germes pathogènes dans l’appareil digestif,
stimulation des défenses immunitaires et de la sécrétion d’enzymes antimicrobiennes,
régulation de la flore endogène.

Chez les porcs : Ainsi, suite à l’apport de Bacillus clausii à des porcelets, des chercheurs
ont constaté une chute de la concentration intestinale en coliformes (germes
pathogènes) et une augmentation de celle en immunoglobulines (molécules activatrices du
système immunitaire).

Des essais ont prouvé que la levure Saccharomyces cerevisiae sélectionne la flore
cellulolytique, ce qui favorise l’assimilation des fibres alimentaires. Les truies ont
meilleur appétit. Leur production laitière s’accroît et, par conséquent, les poids des
porcelets à la naissance et au sevrage sont plus élevés.

25
D’une façon générale, en matière de productivité, les probiotiques améliorent le
GMQ et l’indice de consommation, homogénéisent les lots de porcelets, limitent les
diarrhées et l’amaigrissement des truies après la mise bas, atténuent les diarrhées en
post-sevrage et la mortalité en engraissement. Il est à noter que de nombreuses
bactéries produisent des bactériocines, substances antibiotiques leur conférant un
avantage compétitif vis-à-vis de la flore intestinale complexe. L'efficacité des
probiotiques doit être examinée au cas par cas selon le micro-organisme et l'animal
hôte.

En aquaculture :

En France, on utilise principalement trois antibiotiques différents : la fluméquine,


l'oxytetracycline et l'acide oxolinique. Le furazolidone est interdit en France depuis
plus de 10 ans, tout comme le chloramphénicol. La majorité des germes rencontrés sont
des bactéries Gram-, comme Yersinia ruckeri ou Aeromonas salmonicida.

Le risque en matière d'antibiotique est évidemment l'apparition d'éventuelles


résistances. Mais l'interaction des antibiotiques, et notamment de l'oxytetracycline,
avec les molécules d'eau tend à inhiber l'action de l'antibiotique. Par ailleurs, la dilution
dans l'environnement est telle que la probabilité d'apparition d'une résistance est très
faible, mais elle existe.

Pour éviter les problèmes de résistance liés aux antibiotiques, il faudrait des
traitements réellement adaptés à chaque espèce. Il existe de grandes différences
physiologiques entre les poissons plats, comme les turbots par exemple, et les
salmonidés. Mais comme il n'y a pas d'étude pour chaque poisson, on utilise le schéma
posologique des espèces pour lesquelles on a réalisé des travaux. En attendant une
connaissance parfaite de chaque poisson, des traitements préventifs comme les vaccins,
immunostimulants et les probiotiques, pourraient contribuer à diminuer l'utilisation des
antibiotiques en pisciculture.

Pour diminuer l'utilisation des antibiotiques en pisciculture, des traitements


préventifs, comme les vaccins, les immunostimulants ou les probiotiques sont envisagés.
Ingérés, ces germes protégent l'organisme des agressions bactériennes. Il existe chez
tous les animaux, une flore microbienne digestive. Elle se constitue dés le plus jeune âge
et est reconnue comme appartenant à l'organisme. Si une bactérie s'introduit dans
l'appareil digestif, elle ne pourra pas s'installer car une compétition s'établit entre les
bactéries pathogènes et endogènes. Cette flore bactérienne peut contrer les facteurs
de virulence des pathogènes (par exemple destruction de leurs toxines) mais aussi
stimuler la réponse immunitaire de l'hôte. L'idée est de se servir de cette compétition
pour protéger les poissons. Le traitement préventif consisterait à fournir aux poissons
des préparations microbiennes qui combinent plusieurs de ces actions. Le problème est
que même si des résultats positifs ont pu être observé durant les expérimentations,
l'existence d'une flore spécifique chez le poisson n'est pas clairement établie. Les
résultats expérimentaux obtenus restent contradictoires. Les immunostimulants sont le

26
plus souvent composés de polysaccharides. Ils activent le système immunitaire des
poissons : les cellules comme les macrophages sont recrutées et phagocytent les
pathogènes. Mais là encore, les démonstrations expérimentales ne concordent pas.
La vaccination est elle en cour d'une querelle d'école. Certains prétendent que
l'élaboration d'un vaccin est problématique car la reconnaissance des réponses
immunitaires spécifiques et non spécifiques est difficile à mettre en évidence chez les
poissons. Conséquences : il y a sur le marché de " vrais " vaccins, comme ceux contre la
Yersiniose et la Vibriose, et d'autres dont l'efficacité reste à prouver. D'autres, comme
Michel Dorson, directeur de l'unité piscicole expérimentale de INRA de Jouy-en-Josas,
sont convaincus du contraire. " Les Japonais et les Américains ont les premiers
développé des vaccins pour les poissons. On peut constater que ces derniers marchent
bien. La limite est de pouvoir pratiquer une vaccination de masse pas trop coûteuse. " En
effet, cette vaccination est plus efficace par injection que par voie orale. Ce qui pose
chez les poissons des problèmes de rentabilité. Pour certains pays ont contourné cet
obstacle. Les Norvégiens ont lancé un vaste programme de vaccination et inventer la
machine à vacciner. Les poissons passent sur des tapis roulant et reçoivent une injection
de façon automatisée. . Résultat : les pisciculteurs norvégiens ont diminué leur
consommation d'antibiotiques (www.journalisme-scientifique.com - crédits - contact).

Les remplaçants les plus probables des antibiotiques facteurs de croissance -


probiotiques, acidifiants – ont un prix quatre à cinq fois supérieur à ces derniers.

Tableau : comparaison des prix des substances alternatives aux antibiotiques

Source :http://ja.web-agri.fr/moteur/585/36.asp

*Le prix des probiotiques reste élevé car leur incorporation à l’aliment nécessite des
technologies coûteuses (micro encapsulation ou aspersion). Leur introduction lors de la
granulation des aliments est en effet impossible puisqu’ils sont sensibles aux températures et
aux pressions pratiquées.

9. Modèle suédois et danois

Les effets d’un retrait généralisé des AFC (Antibiotique facteur de Croissance)
du marché sont connus grâce à l’expérience suédoise, mais aussi grâce au retrait mis en
place récemment par la filière danoise.
En Suède, où l’interdiction a pris effet en 1986, les études n’indiquent pas de
baisse des performances de reproduction et d’engraissement après le retrait des AFC
(même si en réalité il lui a fallu 10 ans avant de retrouver son niveau de productivité). En

27
post-sevrage, selon les résultats techniques moyens de 220 élevages, l’âge à 25 kg se
serait accru de 5 à 6 jours et le taux de pertes, de 1 à 2 % au cours de la période 1986-
1987 par rapport à 1985.
Cependant, on y a aussi constaté un doublement du nombre d’animaux atteints de
diarrhées et du nombre de traitements vétérinaires, et une progression de l’usage
thérapeutique (à raison de 160 mg/kg) d’olaquindox, d’où des tonnages utilisés en 1986-
1987 finalement identiques à ceux de 1985, malgré la suppression de l’usage comme
additifs!
L’adoption au Danemark des aliments sans facteurs de croissance en
engraissement s’est faite volontairement à partir de 1998, et ce, sans difficultés pour
65 % des troupeaux. Selon un chercheur danois, la période suivant le retrait des AFC se
caractérise par un changement de flore intestinale et par un plus grand nombre de cas
de diarrhées. Mais au bout d’un mois, la flore est stabilisée et les problèmes diminuent.
Cependant, 10 % des élevages auraient rencontré des problèmes durables et importants,
nécessitant des efforts particuliers afin de limiter les pertes financières entraînées
par des performances dégradées et, en bout de ligne, une mortalité plus grande.
Les statistiques de performances des troupeaux danois montrent que la vitesse
de croissance a continué de progresser en 1998 et 1999, alors que l’IC s’était dégradé
en 1998, avant de retrouver en 1999 son niveau de 1997. Le taux de pertes en
engraissement atteignait 3,58 % en 1999 contre 3,24 % en 1997.

En post-sevrage, la suppression progressive des facteurs de croissance n’a pas


été sans problème. Le GMQ de post-sevrage était en recul à 407 g en 1999 contre 427 g
en 1998; le taux de pertes progressait à 3,6 % en 1999, contre 2,9 % l’année
précédente.
Un tel retrait généralisé des AFC n’est pas intervenu en France ni ailleurs en
Europe, où quatre molécules antibiotiques restent autorisées. Les élevages, qu’ils
connaissent ou non des difficultés d’ordre sanitaire, ont donc toujours la possibilité d’y
recourir. Pour d’autres qui s’engagent dans un retrait de ces produits dans le cadre d’une
démarche «qualité», les conséquences apparaissent avant tout économiques (Eric Royer,
Claudie Gourmelen, Yannick Rugraff ; 2001).

28
CONCLUSION
Les antibiotiques sont des substances depuis longtemps utilisées à des fins
thérapeutiques ou comme facteur de croissance dans les élevages. Leur utilisation
nécessite une étude rigoureuse de la toxicité ainsi qu’une homologation et un suivit par
de nombreux organismes de contrôle et de surveillance (comme l’ONERBA ou la CIIAA).
En effet, l’utilisation des antibiotiques pour augmenter les performances zootechniques
_ils permettent entre autre d’améliorer l’indice de consommation et la vitesse de
croissance de l’animal_ représente une menace potentielle pour le consommateur. Les
principaux risques encourus sont une accumulation de résidus toxiques et allergènes
dans la viande et l’apparition de souches de micro-organismes pathogènes résistants
aux antibiotiques. A termes les antibiotiques seront donc remplacés par des produits
alternatifs comme les plantes arômatiques et odorantes, l’argile, des enzymes, des
probiotiques… Ces substances, combinées entre elles, remplaceront les antibiotiques
sans engendrer de nouvelles menaces. Toutefois, l’exemple de certains pays européens
comme le Danemark et la Suède nous montre que le choix d’une viande plus saine n’est
pas anodins puisque ces pays n’ont toujours pas retrouvé leur productuvité plus de dix
ans après la suppression des antibiotiques.

29
BIBLIOGRAPHIE :

revmedvet.envt.fr/RevMedVet/2000/RMV151_99_104.pdf

http://www.tours.inra.fr/urbase/internet/resultats/antibioresistance/antibio.htm

DIRECTIVE DU CONSEIL du 23 novembre 1970 concernant les additifs dans


l'alimentation des animaux (70/524/CEE)

RÈGLEMENT (CE) No 1831/2003 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL


du 22 septembre 2003 relatif aux additifs destinés à l'alimentation des animaux

http://www.cuniculture.info/Docs/Magazine/Magazine2005/mag32-019b.htm#7

Association française de médecine vétérinaire porcine (2002). Le mode d’action des


acidifiants et leur intérêt en engraissement

http://www.agrireseau.qc.ca/porc/Documents/André%20broes_FINAL.pdf

http://www.ingenieursdelagro.org/evenement/bioresistance.htm

Eric Royer, Claudie Gourmelen, Yannick Rugraff (2001). Bannissement des facteurs de
croissance antibiotiques en Europe

http://ja.web-agri.fr/moteur/585/36.asp

Bories Georges et Louisot Pierre (1998). Rapport concernant l’utilisation d’antibiotiques


comme facteurs de croissance en alimentation animale, Paris : commission
interministérielle et interprofessionnelle de l’alimentation animale, Conseil supérieur
d’hygiène publique de France, 3-21

http://www.who.int/infectious-disease-report/idr99-french/pages/ch12init.html

http://www.snf.ch/fr/com/prr/prr_cur_jun30.asp

http://juliette.nfrance.com/~ju15296/gvpfr/code/codeall.html

http://www.novethic.fr/novethic/site/dossier/index.jsp?id=69472

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