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Conjoncture
Taux
Change
Editorial 2
Etats-Unis 8 Espagne 39
Réchauffement du climat des affaires La reprise se fait toujours attendre
Japon 14 Royaume-Uni 44
Sortie progressive de la déflation Une reprise tant attendue
Editorial
Les finances publiques dans les pays avancés : quelle stratégie de sortie ?
La croissance de la dette publique, enregistrée dans les dernières années, est sans précédent en temps de paix (tableau 1).
Dans aucun des principaux pays de l’OCDE, les dettes publiques ne s’inscrivent aujourd’hui sur un sentier soutenable1
(graphique 1). Cela tranche avec les périodes passées dans lesquelles les pays émergents apparaissaient, de ce point de
vue, comme plus risqués (graphique 2). La plupart des pays avancés auront un ratio de dette publique dépassant les 90% au
milieu de la décennie.
0
-4 -3 -2 -1 0 1 Italie 2 3 4 90 Pays en développement
-2
Belgique
Allemagne 80
-4 Portugal
70
-6 Grèce
Espagne France 60
-8 Japon
US 50
-10 40
Irlande
Roy-Uni
dt : ratio dette y* : croissance potentielle 30
r* : taux d'intérêt réel moyen sur les 10 années -12
précédant la crise dt x (r* - y*) 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09e10p
1 Pour stabiliser le ratio de dette publique (dette/Pib nominal), il faut dégager un solde primaire égal au produit du ratio de dette par l’écart entre taux
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Editorial Avril-Mai 2010
De 2007 à 2014, selon le FMI (2010), le ratio de dette de ces pays devrait augmenter en moyenne de plus de 30 points de
PIB pour approcher en moyenne 110 % du PIB. Sur cette augmentation, 3 points seraient imputables au soutien au système
financier (tableau 2), 4 points à la charge de l’endettement accrue, 10 points au jeu des stabilisateurs automatiques,
3,5 points au stimulus budgétaire et 9 points à des pertes de recettes liées à la baisse des prix d’actifs. Le creusement des
déficits est largement structurel, le ratio du déficit corrigé des variations cycliques est de 4,4% en zone euro (sur un déficit
total de 6,7 points), de 9,8 points au Royaume-Uni (pour un total de 13,3 points) et de 8,8 points aux Etats-Unis (pour un total
de 10,7 points). Or, ce déficit structurel a montré dans le passé une forte tendance à la persistance.
Tableau 2. : Coût budgétaire du soutien au secteur financier (% du PIB) (hors Banques centrales)
Dépenses
accompagnant le
Injections de capital Achat d’actif Garanties
lancement des
mesures
Pays avancés 3,2 4,4 22,9 5,8
Etats-Unis 4,6 2,3 31,4 7,5
Royayme-Uni 3,9 13,8 51,1 18,9
Allemagne 3,8 0,4 118,0 3,7
France 1,4 1,3 16,4 1,6
Italie 0,8 0,8
Espagne 0,0 4,6 18,3 4,6
Belgique 4,8 26,4 4,8
Irlande 5,4 0,0 26,1 5,4
Grèce 2,1 3,3 6,2 5,4
Pays-Bas 3,4 2,8 33,9 6,2
Source : FMI
Pour l’heure, les capacités de production excédentaires limitent le risque d’effet d’éviction de la dette publique sur
l’investissement privé. Pour autant, la situation des finances publiques invite à afficher des dispositifs de redressement
crédible. Si les stimuli budgétaires apparaissent de nature à alimenter la demande des ménages financièrement contraints
(dans leur cas, le schéma classique du multiplicateur budgétaire joue à plein), il peut entraîner chez les autres (la majorité)
l’apparition d’un comportement ricardien, c'est-à-dire une hausse de l’épargne destinée à faire face à une charge accrue de
prélèvements futurs. Si l’effet d’éviction traditionnel ne pèse pas, la situation budgétaire, contrairement à ce que l’on observait
avant la crise, joue désormais sur l’appréciation des risques et peut gonfler les primes de risque (graphique 3), débouchant in
fine sur un alourdissement de la charge de la dette rendant plus difficile encore l’ajustement.
Zone euro: rendement des titres d'Etat à 10ans
(écart avec le Bund allemand en points de base)
400 France
350 Italie
300
Espagne
250
Grèce
200
Irlande
150
100 Portugal
50
0
-50
99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
Graphique 3 Source : Thomson Reuters
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Editorial Avril-Mai 2010
Cette situation pourrait mettre un terme à l’évolution observée jusqu’à présent, caractérisée par une hausse de l’endettement
sans répercussion sur la charge des intérêts de la dette du fait de la baisse des taux, un « free lunch » en quelque sorte
(graphiques 4,5).
Un niveau de dette élevé augmente la probabilité qu’un éventuel choc sur les taux ou la croissance ne débouche sur une
dynamique de la dette insoutenable avec des ratios de dette plus élevés et un creusement de l’écart entre taux réel apparent
et taux de croissance. Cette configuration rend l’ajustement encore plus difficile et, en tout cas, lourd de menaces (effet boule
de neige de la dette). De ce point de vue, les données récentes invitent clairement à réagir. De plus, conséquence directe de
la crise (hausse du coût du capital et du chômage structurel et recul du taux d’activité (Furceri et al, 2009)), le niveau du PIB
potentiel dans la zone OCDE est inférieur d’environ 3,5 points au niveau qui aurait été observé sans la crise (graphique 6).
Dynamique de la dette: écart entre taux d'intérêt réel*
et taux de croissance
5
4 2005-2007 2010-2011
3
2
1
0
-1
-2
* taux des obligations d'Etat corrigé de l'inflation
-3
Etats-Unis Roy-Uni Zone euro "Périphérie" Zone
** Portugal, Irlande, Grèce, Espagne euro**
De surcroît, la hausse de la charge de la dette conduit, sauf à une augmentation des prélèvements, à devoir sacrifier
certaines prestations publiques. La hausse des prélèvements est, pour sa part, fréquemment synonyme de distorsions
fiscales préjudiciables à la croissance.
Ensuite, la dette élimine la capacité à mettre en place de nouvelles mesures de soutien si le besoin s’en manifestait.
Enfin, ainsi que le suggèrent les recherches menées par C. Reinhart et K. Rogoff (2010), un niveau élevé de dette (au-delà de
90% de PIB) s’accompagnerait d’une modération du taux de croissance potentielle.
Au-delà de considérations purement budgétaires, la détérioration des finances publiques est un défi potentiel pour les
banques centrales. Tout d’abord, le niveau de la dette peut entraîner un dérapage non seulement des anticipations
inflationnistes, mais aussi des incertitudes quant au succès des mesures de consolidation rendant plus complexe la conduite
de la politique monétaire (quel taux approprié ?). Ensuite, le poids de la charge de la dette peut amener à des pressions en
faveur de la monétisation, jetant des doutes sur l’indépendance des banques centrales, sans compter le fait que les banques,
qui ont augmenté la part des titres de dette publique dans leurs bilans (graphiques 7 et 8), se trouvent ainsi exposées à des
risques de taux accrus.
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Editorial Avril-Mai 2010
Etats-Unis: croissance des créances bancaires Zone euro: croissance des créances bancaires
(glissement annuel, %) (glissement annuel, %)
30 30 Ménages: crédits hypothécaires
Crédits aux entreprises
20 20 Ménages: crédits à la non financières
consommation
10 10
0 0
Selon le FMI, un excédent structurel primaire de 8 points de PIB de 2011 à 2020 (passage de -4,3% à +3,6% du PIB) serait
nécessaire pour ramener le ratio de dette à 60 points de PIB en 2030, avec toutefois des différences marquées entre pays :
un cinquième des pays avancés devraient faire un ajustement de plus de 10 points et les deux tiers de moins de 5 points,
l’ajustement serait réduit de moitié pour un objectif de stabilisation du ratio de dette au niveau de 2012 (tableau 3). Le FMI
estime que, sur 10 ans, et dans l’hypothèse d’une croissance de 2%, la fin des mesures de stimulation pourrait contribuer à
1,5 point de PIB, s’y ajouterait le gel des dépenses publiques hors santé, ce qui implique des priorités et une recherche
d’efficacité, la stabilisation, en proportion du PIB des dépenses liées au vieillissement, apporterait une contribution de 3 à
4 points de PIB et les prélèvements une contribution de l’ordre de 3 points.
Tableau 3 : Solde primaire nécessaire pour stabiliser le ratio d’endettement au niveau 2007
Sur 10 ans Sur 20 ans Solde primaire 2010
Etats-Unis 4,3 2,4 -8,8
Royaume-Uni 5,8 3,5 -9,4
Allemagne 3,5 2,4 -3,7
France 4,3 2,8 -6,4
Italie 3,4 2,5 -2,5
Espagne 2,9 1,3 -5,3
Japon 6,4 4,5 -7,0
Source : FMI
A plus court terme, comme l’ont suggéré plusieurs recherches récentes (Corsetti et al (2009, 2010), Erceg et al (2010),
Wieland (2009)), l’affichage d’une politique crédible de consolidation budgétaire, portant essentiellement sur la dépense, peut
être de nature à renforcer l’efficacité de mesures de soutien en place, à la fois par le jeu du comportement des ménages (effet
Barro-Ricardo) mais aussi via les taux d’intérêt.
La perspective d’un retour à la soutenabilité de la dette repousse les craintes d’inflation et donc les anticipations de
relèvement des taux d’intérêt, ce qui permet de contenir la hausse des taux longs.
L’exit budgétaire est un exercice difficile. Le changement de solde primaire nécessaire pour assurer un niveau d’endettement
similaire à celui observé avant la crise (ce qui éviterait de transférer les conséquences de la crise sur les générations futures)
est de forte ampleur, mais il n’est pas sans précédent. Le « recours à l’inflation » dont rêvent certains ne paraît pas la
solution, comme le confirment les projections du FMI (tableau 4)2. L’examen des expériences de consolidation budgétaire
réussies montre que, sur une dizaine de pays, une baisse considérable du ratio d’endettement a pu être accomplie et ce
principalement par le jeu du solde primaire, la contribution de la croissance a été de ce point de vue négligeable (sauf
Espagne et Irlande) (tableau 4). On remarque ainsi que les consolidations sont menées dans la durée… un ou deux ans
2 Sans oublier le fait, d’une part, que l’inflation ne se décrète pas et, d’autre part, que les seules craintes inflationnistes sont de nature à provoquer
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Editorial Avril-Mai 2010
n’ont pas suffi (tableau 5). Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas poursuivre les réformes destinées à soutenir la croissance.
Il reste qu’il y a trop d’incertitudes en la matière pour que l’on puisse fortement compter sur cet élément. Le plus gros de la
hausse des dettes publiques projetées dans les prochaines décennies est lié au vieillissement, l’enjeu des réformes en
matière de santé et de pensions est crucial (sans réforme, le coût associé serait de 4 à 5 points de PIB d’ici à 2030). Les
réformes dans ce domaine revêtent d’autant plus d’importance que leurs effets montent en puissance avec le temps et que
leur coût initial est limité3 .
Enfin, les chances de succès en la matière ne sont pas indépendantes du contexte institutionnel (S. Guichard et al, 2007).
Retenons de ce point de vue quelques enseignements de recherches récentes :
- l’efficacité plus marquée de règles simples à mettre en œuvre (dépenses publiques versus déficit) comme l’ont
montré, par exemple, l’échec du Gramm Rudmann Hollings Act de 1985 et, a contrario, le succès du Budget
Enforcement Act qui lui a succédé ;
- l’efficacité accrue des automatismes, en comparaison des pratiques discrétionnaires par exemple en matière de
sanction pour les déficits excessifs dans la zone euro ;
- l’intérêt des dispositifs anti-cycliques (rainy days funds…).
Philippe d’Arvisenet
philippe.darvisenet@bnpparibas.com
3 De ce point de vue, la modification de l’âge de départ en retraite a des effets substantiels à la fois directs (augmentation des recettes, réductions
des dépenses) et indirects sur la croissance potentielle (population en âge de travailler et taux d’activité).
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Editorial Avril-Mai 2010
REFERENCES
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Etats-Unis Avril-Mai 2010
Etats-Unis
La reprise tend à se diffuser au secteur des services, même si l’industrie conserve un rôle moteur
dans le redressement actuel de l’activité. En revanche, le secteur immobilier reste à la traîne. Des
créations d’emplois significatives ont été observées dans le secteur privé en mars, soulignant
l’évolution favorable du marché du travail. La modération des salaires contribue, avec la déprime
du marché immobilier locatif et le niveau élevé des gains de productivité, au fléchissement de
l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation). Dans ce contexte, le taux des Fed funds ne
devrait pas être modifié avant 2011.
55
50
45
40
35
30
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
Source : ISM
Le secteur non Par ailleurs, le secteur non manufacturier semble aussi bénéficier de perspectives plus porteuses.
manufacturier Alors que les signaux relatifs à ce large pan de l’économie étaient encore mitigés il y a quelques
rattrape son retard. mois, les enquêtes conduites par l’ISM en février et mars suggèrent un net renforcement de
l’activité. L’indice synthétique NMI a atteint en mars son niveau le plus favorable depuis 2006 (55,4,
après 53,0 en février et 50,5 en janvier), porté par des jugements particulièrement positifs au sujet
de l’activité et des carnets de commandes. Le détail sectoriel est également encourageant : seuls
deux secteurs, sur les seize considérés, ont indiqué une activité en baisse.
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Etats-Unis Avril-Mai 2010
L’immobilier reste à Dans ce panorama, le secteur immobilier apparaît en retrait. Les dépenses des entreprises en
la traîne. bâtiments diminuent à un rythme rapide (-18,1% t/t en rythme annualisé au quatrième trimestre
2009). Etant donné leur retard sur le cycle, il ne faut pas attendre d’embellie prochainement. Sur le
marché résidentiel, où la correction des excès passés est plus avancée, l’embellie constatée dans
le courant de 2009 (hausse des ventes, redressement de certains indices de prix) ne s’est pas
poursuivie au-delà de l’automne, malgré la prolongation du crédit d’impôt accordé en cas
d’accession à la propriété. Les ventes de logements ont fortement diminué depuis novembre, sur le
segment des logements anciens (-23%) comme sur celui des logements neufs (-15%), entraînant
une remontée des stocks. Les transactions sur les logements neufs ont même atteint un nouveau
plancher historique en février. Dans ce contexte, un redressement significatif des prix immobiliers
semble exclu à court terme.
6.0 2.5
5.5
2.0
5.0
4.5 1.5
4.0 1.0
3.5
0.5
3.0
2.5 0.0
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
Source : NAR
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Etats-Unis Avril-Mai 2010
4
67.0
5
66.5
6
66.0
7
65.5 8
Taux d'activité (%, e.g.)
9
65.0 Taux de chômage (%, e.d., inversée)
10
64.5
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
Source : BLS
La hausse des Au cours des derniers mois, les ménages ont, malgré la faible progression de leur revenu
effectifs pourrait disponible (+0,7% 3m/3m en rythme annualisé en février), accru leurs dépenses de façon
conditionner celle significative (+3,1% 3m/3m en rythme annualisé), ce qui a entraîné un recul du taux d'épargne.
de la Cependant, le bas niveau de ce dernier (3,1% en février) indique une marge à la baisse limitée. Au
consommation. contraire, la perte de richesse passée et le creusement du déficit fédéral (à 9,9% du PIB en 2009 et
proche de 11% en 2010) pourraient inciter les ménages à épargner davantage. Dans ce contexte,
la reprise sur le marché du travail pourrait conditionner en bonne partie la poursuite du
redressement des dépenses des ménages, alors que la plupart des autres déterminants de la
consommation exercent une influence plutôt modératrice (désendettement des ménages, effet plus
limité des allègements fiscaux, confiance déprimée, perte de richesse au cours des dernières
années en dépit de l’amélioration constatée depuis un an).
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Etats-Unis Avril-Mai 2010
4%
3%
2%
1%
-1%
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
Source : BLS
La Réserve fédérale L’inflation totale devrait également se modérer dans le courant de l’année, tout en restant
insiste sur la sensiblement plus élevée que l’inflation sous-jacente (2,0% en moyenne en 2010 environ). Dans le
modération de contexte actuel, le seul risque haussier sérieux semble résider dans l’évolution des prix des
l’inflation. matières premières, de plus en plus dépendants de la demande en provenance des pays
émergents. Le compte rendu de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la
Réserve fédérale (FOMC), qui s’est tenue en mars, a insisté sur la décélération des prix et indiqué
que l’inflation sous-jacente avait été généralement plus basse qu’anticipé sur la période récente.
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Etats-Unis Avril-Mai 2010
Un contexte Après s’être apprécié de façon sensible entre novembre et février, le dollar a fait une pause en
favorable au dollar. mars (-0,4% par rapport à un panier de devises). Le contexte actuel reste cependant propice à un
renforcement supplémentaire du billet vert, tout du moins face aux devises des autres principaux
pays industrialisés. En premier lieu, l’économie américaine affiche une reprise plus forte et
davantage axée sur la demande intérieure que la zone euro (et le Japon). Dans ce contexte, et
sachant que la décélération de l’inflation est aussi prononcée dans la zone euro qu’aux Etats-Unis,
la Réserve fédérale devrait durcir sa politique monétaire avant la BCE. Ceci devrait favoriser un
accroissement de l’écart entre les rendements des titres d’Etat américain et allemand, bénéfique au
dollar, dans les prochains trimestres. Par ailleurs, les turbulences récentes liées à l’état des
finances publiques en Grèce (voire dans d’autres pays de la zone euro) pèsent directement sur
l’euro et pourraient jouer en faveur du maintien d’une politique monétaire très accommodante au
sein de la zone euro (la consolidation budgétaire mise en œuvre dans plusieurs pays étant
susceptible d’avoir un effet récessif).
Jean-Marc Lucas
jean-marc.lucas@bnpparibas.com
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Etats-Unis Avril-Mai 2010
Activité et épargne
Production industrielle (taux annuel) 1,5 -2,2 -9,7 4,1 4,3
Taux d’épargne 1,7 2,6 4,3 4,6 4,7
Commerce extérieur
Balance commerciale (milliards USD) -701 -696 -379 -450 -470
Balance courante (milliards USD) -727 -706 -420 -490 -520
Balance courante (en % du PIB) -5,2 -4,9 -2,9 -3,3 -3,4
Source : BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions BNP Paribas * A la fin du T4 2009
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Japon Avril-Mai 2010
Japon
La situation économique s’est nettement améliorée au cours des derniers mois. Au quatrième
trimestre 2009, le PIB a progressé de 0,9%, un redressement qui s’est poursuivi quoique à un
rythme plus modéré au premier trimestre, comme en témoignent les enquêtes auprès des chefs
d’entreprise et les données publiées récemment. Les politiques monétaires et budgétaires
devraient rester très accommodantes. Pour le moment, les exportations sont le principal moteur de
la reprise. L’investissement va probablement augmenter dans les prochains trimestres, tandis que
les dépenses de consommation devraient rester atones. Il faut s’attendre à une dépréciation du yen
une fois que les taux d’intérêt mondiaux auront augmenté.
10
0
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
-5
-20
-25
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Japon Avril-Mai 2010
L’industrie Le redémarrage de la production est en grande partie dû au rebond du secteur manufacturier. Les
manufacturière a politiques monétaires et budgétaires très accommodantes introduites au Japon et à l’étranger,
bénéficié de après la faillite de Lehman Brother en septembre 2008, ont donné un coup de pouce à la demande
politiques finale et contribué au redressement des stocks. Au quatrième trimestre, la production
accommodantes qui manufacturière a progressé de 4,6% par rapport au trimestre précédent. L’activité s’est contractée
ont dopé la en février, mais la tendance sous-jacente est restée très robuste : de décembre à février, la
demande. production a augmenté de 5% par rapport aux trois mois précédents, restant, toutefois, inférieure
de 17% au niveau atteint au sommet du cycle (février 2008).
L’activité s’est Depuis quelques mois, la reprise semble s’étendre à d’autres secteurs. En janvier, l’indice tertiaire
également a fait un bond inattendu, progressant de près de 3% par rapport au trimestre précédent. Le
redressée dans le commerce de gros et de détail, qui représente 26% de l’indice, a bondi de 5,2% après deux mois
secteur tertiaire de repli. Cette amélioration tient en partie aux mesures d’encouragement à l’achat de produits et
essentiellement voitures propres. Les ventes d’appareils ménagers et d’automobiles ont augmenté, respectivement,
dans le commerce de 8,5% et de 4,2%. De plus, la tendance sous-jacente est restée particulièrement robuste. Au
de gros et de détail. cours de la période allant de novembre-janvier, les ventes de ces produits ont gagné,
respectivement, 12,5% et 26,7% (taux annualisé) par rapport aux trois mois précédents. L’indice
tertiaire est, néanmoins, resté juste en dessous du niveau atteint en 2005.
Le marché du travail Le marché du travail affiche lui aussi une amélioration. En février, le taux de chômage a reculé à
a connu une 4,9%, alors qu’il était encore de 5,7% en juillet dernier. Le rapport entre l’offre d’emplois et les
embellie, la chômeurs s’est amélioré, passant à 0,47. Cette évolution tient qu’en partie aux nombreux départs à
modération salariale la retraite. La modération salariale et la diminution des heures supplémentaires ont limité le nombre
ayant limité les de pertes d’emplois. En 2009, les salaires ont diminué de presque 6% (de 4,2% en valeur réelle).
pertes d’emplois. La baisse des salaires semble actuellement se modérer. En février, le salaire fixe avait reculé de
0,3% en glissement annuel (-0,5% en janvier).
1 5
0
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 4
-1
3
-2
2
-3 Salaire mensuel (%, g.a., mm6m)
Salaire mensuel réel (%, g.a., mm6m)
-4 1
Taux de chômage (e.d.)
-5 0
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Japon Avril-Mai 2010
Les prix à la La modération salariale a certes permis de sauver de nombreux emplois, mais elle a aussi entraîné
consommation ont une baisse du revenu. D’après une enquête récente, le revenu des ménages actifs a été amputé
continué à baisser. de 0,8% entre septembre-novembre et décembre-février 2010. Les dépenses de consommation
ont, néanmoins, été assez soutenues ces derniers mois, à la faveur de la tendance à la baisse du
coût de la vie. En février, les prix à la consommation ont reculé de 1,1% et de 1,2%, hors produits
frais – mesure privilégiée de la Banque du Japon. Une évolution imputable à plusieurs facteurs.
Les prix de l’énergie ont poursuivi leur repli quoique à un rythme moins soutenu (-0,3% en février
contre -1,0% le mois précédent). Les prix de l’électricité et du gaz ont, en effet, fortement chuté (-
9,4% et -6,1%, respectivement) tandis que l’essence a augmenté – le coût du transport privé est en
hausse de 4%. La politique du gouvernement a également contribué à la baisse des prix. Ceux des
biens de consommation durables étaient en repli de 10,6% par rapport à l’année précédente, en
partie sous l’effet des mesures de soutien aux produits respectueux de l’environnement. Les prix
d’autres appareils ménagers en dehors des « produits verts » ont également suivi une tendance à
la baisse, qui ne peut être attribuée qu’en partie à la fermeté du yen. La baisse des prix, hors
énergie et alimentation, tient principalement à l’importance des capacités excédentaires.
15
10
0
85 90 95 00 05
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Japon Avril-Mai 2010
Les comptes Au cours des prochains trimestres, les recettes fiscales devraient augmenter à la faveur de la
publics devraient reprise, tandis que les mesures de relance de l’économie seront moins « indispensables ».
connaître une Cependant, la mise en œuvre de nouveaux programmes de dépenses, qui ne sont pas totalement
sérieuse financés, ne manquera pas de creuser encore plus le déficit. Le déficit public devrait atteindre
détérioration. Mais 9,6% du PIB au cours de l’exercice budgétaire 2011. Certains redoutent pour le Japon un scénario
le déficit est à la grecque. De fait, la dette du secteur public représente près de 200% du PIB, même si, en
presque entièrement termes nets, elle est plus proche de 100%. Il existe, néanmoins, des différences notables avec la
financé par Grèce. Le Japon affiche un important excédent des comptes courants (2,8% du PIB en 2009),
l’épargne intérieure. tandis que le déficit public est presque entièrement financé au plan national. Le rendement de
l’obligation d’Etat de référence à 10 ans (JGB) est actuellement de 1,4% contre 3,25% pour le Bund
allemand ou 3,63% pour les Treasuries. Cependant, ces conditions favorables ne sont pas
appelées à durer.
La BoJ a doublé le Dans le cadre de la lutte contre la déflation, la Banque du Japon (BoJ) poursuit une politique
montant de son monétaire ultra-accommodante. Lors de la réunion du Conseil de politique monétaire de mars, il a
mécanisme de prêt été décidé de maintenir le taux au jour le jour à 0,1%. Le Conseil a, par ailleurs, décidé de multiplier
à 3 mois, le portant par deux le montant alloué dans le cadre de la facilité de prêt à trois mois, le portant de JPY
à JPY 20 000 mds. 10 000 milliards à JPY 20 000 milliards. L’objectif déclaré de la Banque est d’encourager ainsi une
D’autres mesures baisse des taux d’intérêt à court terme. Cette décision pourrait également affaiblir le yen. Dans sa
pourraient suivre. conférence de presse, qui a fait suite à cette réunion, Masaaki Shirakawa, gouverneur de la BoJ, a
indiqué que des mesures de détente supplémentaires pouvaient être envisagées. Les demandes
d’augmentation des achats de JGB par la BoJ se multiplient. Dans le contexte actuel, le marché
pourrait considérer qu’il s’agit là d’une monétisation de la dette publique. La Banque ne devrait,
selon nous, adopter une telle mesure que dans le cadre d’un plan d’assainissement budgétaire.
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Japon Avril-Mai 2010
5
120
4
110
3
2
100
Ecart taux à 3 mois Etats-Unis vs. Japon
1 USD/JPY (e.d.)
90
0
05 06 07 08 09 10
-1 80
Source : Reuters
Craignant des Les dépenses de consommation vont probablement rester moroses, malgré l’amélioration
hausses d’impôts, progressive des conditions du marché du travail et les mesures de soutien accordées par le
les ménages gouvernement en faveur du revenu disponible. Les ménages devraient rester très prudents et
hésitent à accroître hésiter à accroître leurs dépenses. Ils voudront tout d’abord reconstituer leur épargne financière,
les dépenses de mise à rude épreuve par la crise. De plus, devant l’ampleur de la dette publique, ils pourraient
consommation. craindre des hausses d’impôts destinées à ramener cette dernière à des proportions plus gérables.
Réduction de La croissance économique devrait être d’environ 2% en 2010 et 2011, bien au-dessus du taux de
l’output gap mais croissance potentielle du Japon, estimé à 0,8%. Conséquence, les excédents de capacités vont
orientation des prix progressivement disparaître. Quoi qu’il en soit, les prix vont probablement poursuivre leur tendance
à la baisse. à la baisse au moins jusqu’en 2012. En particulier, les autorités monétaires auront beaucoup de
mal à faire reculer les anticipations déflationnistes après une aussi longue période de chute des
prix.
Le yen devrait se L’année dernière, le yen a affiché une fermeté relative, en raison notamment de la position
déprécier une fois extérieure nette du Japon, largement investie en obligations libellées en devises étrangères.
que les taux Profitant de taux d’intérêt bas au niveau international, les gérants de portefeuilles japonais ont
d’intérêt mondiaux couvert ces avoirs obligataires contre le risque de change, créant ainsi une demande pour la
auront augmenté. devise nippone qui s’est dès lors appréciée. Par ailleurs, le faible niveau des taux d’intérêt
mondiaux a rendu les opérations de portage (carry trade) moins intéressantes. Avec la hausse des
taux d’intérêt mondiaux, le yen devrait de nouveau marquer le pas. Vers la fin de 2011, le yen
pourrait augmenter jusqu’à 118 vis-à-vis du dollar.
Raymond van der Putten
raymond.vanderputten@bnpparibas.com
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Japon Avril-Mai 2010
Activité et épargne
Production industrielle (taux annuel) -3,4 -22,4 16,4 5,4 3,4
Taux d’épargne (%) 2,3 0,8 0,4 0,3 0,2
Commerce extérieur
Balance commerciale (trillions JPY) 4,0 4,1 9,3 8,6 6,7
Balance courante (trillions JPY) 16,4 13,3 17,3 17,6 17,1
Balance courante (en % du PIB) 3,2 2,8 3,7 3,7 3,6
Source : BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions BNP Paribas * A la fin de T4 2009
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Zone euro Avril-Mai 2010
Zone euro
Un rebond est attendu dans la zone euro au premier semestre de cette année, grâce
principalement à une reprise significative de l’activité manufacturière (en Allemagne, notamment).
Soutenues par un environnement extérieur plus favorable, les exportations nettes devraient
contribuer à la croissance au cours des prochains mois. La demande intérieure, en revanche,
devrait rester atone, freinée par la détérioration du marché de l’emploi et le resserrement des
politiques budgétaires nationales. Les tensions inflationnistes restant modérées, la BCE devrait
laisser le taux refi inchangé jusqu’au second semestre 2011.
Le moteur manufacturier
Une production manufacturière robuste
Le fort rebond du Le rebond persistant du secteur industriel soutient l’activité dans la zone euro. Les indicateurs de
secteur manufacturier conjoncture industriels et manufacturiers se sont fortement redressés au cours des derniers mois,
devrait soutenir la revenant à leur niveau antérieur à la crise financière. Le rebond de l’indice PMI de la production
croissance du PIB au manufacturière a été particulièrement spectaculaire, culminant en mars à son niveau le plus élevé
S1 2010. depuis juin 2006. En outre, le ratio des nouvelles commandes sur les stocks, indicateur fiable de la
dynamique sous-jacente du secteur, milite pour la poursuite de la reprise. Les entreprises estiment
même que le niveau des stocks est insuffisant (enquête de la Commission européenne), ce qui
plaide également pour de nouvelles augmentations de la production. Les chefs d’entreprise du
secteur manufacturier estiment que les perspectives de la demande extérieure sont plutôt
favorables. Les commandes d’exportation ont bondi, reflétant les besoins importants des pays
émergents, d’Asie en particulier, et l’effet positif de la baisse de l’euro. Selon Eurostat, la
production industrielle a augmenté de 0,9 % m/m en février, après la forte hausse déjà enregistrée
en janvier (1,6 % m/m). Même dans l’hypothèse d’un accroissement relativement modéré en mars,
la production industrielle devrait croître de façon marquée au T1. L’acquis de croissance atteint
déjà plus de 3 % t/t, par rapport à 2 % t/t au T4 2009. Compte tenu de la corrélation étroite entre la
production industrielle et le PIB, celui-ci devrait s’inscrire en nette amélioration par rapport au
T4 2009 où il avait stagné.
Les enquêtes révèlent la bonne tenue de la Elles montrent que les entreprises jugent leurs
production manufacturière au T1 2010 stocks insuffisants, laissant présager de
nouvelles hausses d’activité
10 20 0 ,0
P ro d u c tio n (P M I m a n u f a c tu rie r)
59 2 ,5
5 10
54 5 ,0
0 0 7 ,5
49
1 0 ,0
-5 -1 0
44 1 2 ,5
P r o d u c tio n in d u s tr ie lle -1 0 -2 0
39 1 5 ,0
(g .a . % m m 3 m , e .d .)
-1 5 -3 0 1 7 ,5
34
S to c ks d e p ro d u its fin is 2 0 ,0
29 -2 0 -4 0 P ro d u ctio n o b se rvé e
2 2 ,5
24 -2 5 -5 0 2 5 ,0
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
20 economic-research.bnpparibas.com
Zone euro Avril-Mai 2010
L’Allemagne devrait L’expérience montre que la reprise dans la zone euro est généralement tirée par le redressement
surperformer ses pairs. des exportations. Les secteurs les plus cycliques, comme l’industrie manufacturière, et les pays les
plus tournés vers l’exportation, comme l’Allemagne, sont les premiers à bénéficier du regain de la
demande mondiale. L’Allemagne, où le poids du secteur manufacturier (mesuré en valeur ajoutée)
est plus important que dans les trois grandes autres économies de la région, devrait surperformer
ses pairs au premier semestre de cette année.
L’emploi se contracte Dans un deuxième stade de la reprise, le redressement de l’activité devrait inciter les entreprises à
toujours, mais moins réembaucher, ce qui devrait soutenir les dépenses des ménages et tirer la consommation privée.
vite. Pourtant, le cycle actuel pourrait être plus compliqué. Les enquêtes montrent que, malgré le fort
rebond de la production industrielle, l’emploi s’est encore contracté en mars, bien qu’à un rythme
beaucoup plus modéré qu’au cours des mois précédents. Cela pourrait indiquer que les entreprises
ne sont pas suffisamment confiantes pour embaucher. En outre, même si elle se redresse
rapidement, la production reste inférieure d’environ 16 % à son niveau d’avant la crise, tandis que
l’emploi a chuté de 8 % « seulement ». Les excédents de capacité restant extrêmement élevés et
les perspectives de la demande intérieure atones, les entreprises n’ont pas besoin d’accroître leurs
investissements. Cela freinera probablement leurs décisions d’embauche. En février, le chômage a
atteint 10 %, son niveau le plus élevé depuis août 1998, et il devrait continuer d’augmenter au
cours des prochains mois.
Problème intérieur : La détérioration continue de la situation du marché de l’emploi va freiner la demande intérieure. La
persistance de la confiance des ménages, qui s’était fortement redressée aux deuxième et troisième trimestres 2009,
détérioration du stagne depuis. Les consommateurs doutent encore de la vigueur et de la pérennité de la reprise
marché de l'emploi et… économique. Ces interrogations, associées à la hausse du chômage, incitent les ménages à
réduire leurs dépenses. Les dernières statistiques disponibles montrent que le taux d’épargne a
atteint 15,5 % au T3 2009, en hausse de 1,7 point sur un an.
… resserrement Enfin et surtout, les politiques de consolidation budgétaire déjà mises en œuvre dans plusieurs
budgétaire dans pays de la zone euro vont également peser sur la demande intérieure. Les marchés de capitaux
plusieurs pays. ont commencé à s'interroger sur la dynamique de la dette de plusieurs pays, comme le Portugal,
l’Espagne et, plus particulièrement, la Grèce.
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Zone euro Avril-Mai 2010
Le casse-tête grec
Le 11 avril, les États membres de la zone euro se sont mis d’accord sur les conditions du soutien financier accordé à la
Grèce, conformément au mécanisme de secours prévu par l’Eurogroupe lors de sa réunion des 24 et 25 mars. La Grèce
pourra bénéficier de prêts bilatéraux coordonnés des États membres de la zone euro, qui contribueront en fonction de leur
poids dans le capital de la BCE. Outre ces arrangements, une part « substantielle » mais minoritaire des fonds proviendra du
FMI, dont la contribution devrait représenter un tiers du total. Le dispositif s’étendra sur trois ans. La première année, les
membres de la zone euro pourront apporter jusqu’à EUR 30 mds, et le FMI EUR 15 mds (un tiers du total). Le montant total
du dispositif pourrait donc avoisiner EUR 45 mds, soit environ 20 % du PIB de la Grèce. Ce montant est conforme aux autres
dispositifs récents de soutien mais plus élevé qu’initialement anticipé pour la Grèce. Afin d’inciter la Grèce à revenir vers les
marchés financiers, les prêts seront accordés à des taux d’intérêt « non bonifiés ». Le taux d’intérêt devrait avoisiner 5 %1,
un niveau inférieur à celui que la Grèce aurait dû acquitter sur les marchés financiers (le rendement des emprunts d’État
grecs à 3 ans dépassait encore 7 % le vendredi 9 avril) mais qui se situe 360 pb au-dessus du rendement du Bund à 3 ans.
L’explicitation des conditions du dispositif devrait contribuer à favoriser le retour au calme sur les marchés financiers. À ce
stade, la Grèce n’a pas encore demandé l’activation du programme et, dans le cadre du scénario le plus optimiste d’une
poursuite de l’amélioration des conditions, elle pourrait ne pas être amenée à le faire. Depuis le début de l'année, l'État grec
est parvenu à lever EUR 18 mds sur les marchés financiers, sur un total programmé de EUR 53 mds en 2010. Toutefois, la
Grèce doit faire face à des taux d'intérêt relativement élevés sur ses nouvelles emissions. En outre, les marchés restent
nerveux et pourraient facilement reperdre confiance. Le 9 avril, Fitch a abaissé de deux crans la notation de la dette grecque
à BBB-, soit le seuil en deçà duquel il n’est recommandé d’investir dans des actifs qu’à des fins spéculatives.
La BCE a consenti une aide supplémentaire implicite à la Grèce. Elle a décidé de prolonger au-delà de 2010 l'allègement
des garanties exigées dans le cadre de ses opérations de refinancement. Depuis octobre 2008, la BCE accepte en garantie
des actifs jusqu'aux notations BBB-. Au début de l'année prochaine, la BCE était censée renouer avec la règle en vigueur
avant la crise exigeant une notation A- auprès d'au moins une des trois grandes agences de notation. Dans la mesure où de
nouveaux abaissements de la notation de la dette grecque sont probables, le risque augmentait de ce qu'à partir de janvier la
BCE ne puisse plus accepter les actifs grecs en garantie de ses opérations de refinancement.2
La croissance du PIB Dans l’ensemble, le PIB de la zone euro devrait rebondir au premier semestre de cette année,
devrait atteindre 1 % grâce principalement à la bonne tenue du secteur manufacturier. Du côté de la demande, le
cette année. commerce extérieur devrait soutenir l’activité. Les exportations devraient augmenter à un rythme
relativement soutenu. Les importations devraient aussi s’inscrire en hausse au cours des prochains
trimestres, bien qu’à un taux inférieur à celui des exportations, reflétant la faiblesse de la demande
intérieure. Le PIB devrait croître d’à peine 1 % cette année, après une contraction de 4 % en 2009.
1 La déclaration annonçant le soutien des États membres de la zone euro à la Grèce précise que le taux des prêts sera le suivant : pour les prêts à
taux fixe, le taux des swaps majoré d’une prime de 300 pb (plus 50 pb de commission). Pour les prêts à taux variable, le taux appliqué sera indexé
sur l’Euribor à 3 mois (majoré d’une prime identique).
2 La BCE a également substitué à l’ancien dispositif de décote uniforme de 5 % un système de décote progressive (haircut) pour les actifs notés
entre BBB+ et BBB-. Toutefois, ce système n’est pas applicable aux instruments de dette publique. C’est-à-dire que, même si les trois agences
abaissent la notation de la Grèce à BBB, la décote appliquée à la dette souveraine grecque restera de 5 % ( la notation de Moody’s est encore A2,
celle de Standard & Poor’s BBB+ et Fitch vient d’abaisser sa notation sur la dette souveraine de la Grèce à BBB-).
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Zone euro Avril-Mai 2010
long terme (ORLT), comme c’était le cas avant la crise, tandis que les OPR continueront d’être
réalisées à taux fixe, avec adjudication complète, au moins jusqu’à la mi-octobre 2010. Bien que la
BCE ait affirmé qu’elle fournirait de la liquidité pour éviter des divergences significatives entre le
taux minimum offert dans le cadre de l’ORLT à 3 mois et le taux de l’OPR, il est probable que le
premier sera supérieur au second, incitant les contreparties à privilégier les liquidités à plus court
terme.
La liquidité devrait être La liquidité devrait, toutefois, rester abondante au cours des prochains mois et supérieure aux
abondante au moins besoins au moins jusqu’en juillet, lorsque la première des trois ORLT à un an arrivera à échéance.
jusqu’en juillet. Par conséquent, les taux du marché ne devraient pas au moins d’ici-là être soumis à des tensions
significatives. L’Eonia restera probablement proche du taux d’intérêt sur la facilité de dépôt
(0,25%), alors qu’il fluctue « normalement » autour du taux refi.
3 L’indice des conditions monétaires et financières est établi à partir de la moyenne pondérée des taux de change effectifs réels (en glissement
annuel), des cours des actions (en glissement annuel), de la croissance de la masse monétaire, du rendement réel des obligations d’État à court et
à long terme, du rendement réel des obligations d’entreprise et de la prime de risque des swaps. Les pondérations appliquées sont inversement
proportionnelles à la volatilité de chacun des composants. L’indice est normalisé pour faire coïncider la médiane à zéro et l’écart-type à 1.
23 economic-research.bnpparibas.com
Zone euro Avril-Mai 2010
-2 ,5
Jan-97 Jan-99 Jan-01 Jan-03 Jan-05 Jan-07 Jan-09
99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
L'affaiblissement de L’affaiblissement anticipé de l’euro devrait également contribuer à la détente des conditions
l'euro devrait se monétaires et financières. En dépit des avancées européennes (voir encadré), la dégradation des
poursuivre. finances publiques dans la zone euro va continuer de peser sur la monnaie unique. En outre, les
perspectives d’activité à moyen et long terme de la zone euro restent moroses et la croissance du
PIB devrait s’afficher bien en retrait de ce qui est attendu aux Etats-Unis. Par conséquent, le
resserrement monétaire de la Réserve Fédérale précédera celui de la BCE et cette année comme
l’année prochaine, la hausse des rendements longs américains sera plus marquée que celle de
leurs homologues européens. Dans ces conditions, la parité EUR/USD devrait approcher 1,25 d’ici
à la fin de l’année et pourrait même passer sous ce seuil au cours du premier semestre 2011.
Clémente De Lucia
clemente.delucia@bnpparibas.com
24 economic-research.bnpparibas.com
Zone euro Avril-Mai 2010
Activité
Production industrielle (taux annuel) 3,7 -1,7 -15,0 5,5 1,6
Commerce extérieur
Balance commerciale (milliards EUR) 12 -55 22 40 20
Balance courante (milliards EUR) 11 -143 -57 -25 -35
Balance courante (% du PIB) 0,1 -1,5 -0,6 -0,3 -0,4
Source : BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions BNP Paribas (2) Commerce intra-communautaire inclus * A la fin du
T4 2009
Solde des administrations publiques (milliards EUR) 53 -182 -565 -618 -533
Solde des administrations publiques (% du PIB) -0,6 -2,0 -6,3 -6,8 -5,8
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Allemagne Avril-Mai 2010
Allemagne
La dégradation du marché du travail et la remontée de l’inflation pèseront vraisemblablement sur la
consommation des ménages en 2010. Toutefois, l’économie devrait profiter de la reprise des
échanges commerciaux grâce, notamment, à la compétitivité des entreprises. Ainsi l’activité, qui a
marqué une pause au dernier trimestre 2009, devrait croître à un rythme plus soutenu en 2010.
PIB
20
15
10
-5
-25
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
Source : Bundesbank
Le moral des chefs Les chefs d’entreprise ont une meilleure perception de leur situation présente. Les indices ZEW et
d’entreprise est au IFO relatifs à la situation courante restent en deçà de leur moyenne de long terme mais demeurent
beau fixe. orientés à la hausse, respectivement depuis le printemps et l’été 2009. Par ailleurs, les résultats
des enquêtes d’opinion IFO et PMI annoncent la poursuite de la reprise au cours des prochains
trimestres. En effet, l’indice IFO des anticipations des chefs d’entreprise, proche des points hauts
atteints au cours des cycles précédents, continue de progresser (à 101,9 en mars), tandis que le
PMI composite s’est établi à 58,7 en mars, nettement au-dessus du seuil de 50, qui signale une
26 | economic-research.bnpparibas.com
Allemagne Avril-Mai 2010
progression de l’activité. Seul l’indice des anticipations ZEW, qui reste nettement supérieur à sa
moyenne de long terme (27,2), a enregistré sa sixième baisse consécutive en mars (à 44,5). En
effet, si la poursuite anticipée de l’essor des exportations soutient le moral des industriels, l’atonie
de la consommation privée et ses effets sur le commerce de détail suscitent quelques inquiétudes.
L’économie devrait L’acquis de croissance de la production industrielle au premier trimestre est de seulement -0,3% t/t
profiter de la reprise de en février (après +0,9% t/t au T4 2009). Les mauvaises conditions climatiques ont perturbé l’activité
l’activité industrielle. dans le secteur de la construction durant l’hiver. En outre, la faiblesse des dépenses
d’investissement des entreprises et de consommation des ménages continue de peser sur la
production de biens d’équipement (acquis de croissance de -0,5% t/t après +1,1% t/t au T4 2009)
et de consommation (+0,1% t/t après +1% t/t au T4 2009). Ainsi, l’acquis de croissance de la
production manufacturière au premier trimestre est de seulement 0,2% t/t. L’amélioration des
conditions climatiques devrait stimuler temporairement l’activité dans le secteur de la construction à
partir du deuxième trimestre et avoir un effet positif sur la croissance. Par ailleurs, l’évolution des
carnets de commandes manufacturières, dont l’acquis de croissance est de 4,6% t/t au premier
trimestre (après +0,9% t/t au T4 2009), annonce la poursuite de la croissance de la production
manufacturière au cours des prochains mois. Toutefois, la production industrielle, en repli de plus
de 15% en 2009, se maintiendra à un niveau en deçà de celui antérieur à la crise. La demande de
biens de consommation devrait, en effet, rester faible (acquis de croissance de -1,6% t/t après
+3,9% t/t au T4 2009). En outre, l’activité manufacturière devrait pâtir de l’atonie de la croissance
de la zone euro.
27 | economic-research.bnpparibas.com
Allemagne Avril-Mai 2010
0 80
-5
-20 60
99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
Les excédents de En recul de près de 1,5% t/t au dernier trimestre 2009 (environ -20% en 2009), l’investissement des
capacités de entreprises peine à renouer avec la croissance. Le taux d’utilisation des capacités de production se
production maintient, en effet, à ses plus bas niveaux historiques malgré une légère amélioration à la fin de
continueront de 2009. Il s’établissait à 74% à la fin de l’année 2009 après être passé de 88% au début de 2008, un
pénaliser point haut, à 71% au deuxième trimestre 2009. L’amélioration des conditions de financement offre
l’investissement des davantage de marges de manœuvre, mais l’investissement des entreprises devrait rester faible et
entreprises. être davantage consacré au renouvellement des capacités de production.
Les ménages vont probablement continuer de réduire leurs dépenses de
consommation
La dégradation du La consommation des ménages a fortement diminué au dernier semestre 2009 en raison
pouvoir d’achat des principalement de la suppression de la prime à la casse à la fin de l’été et de la baisse du revenu
ménages pèsera sur la disponible réel au dernier trimestre (-0,1% g.a. au T4 2009, +0,9% et +0,3% respectivement en
consommation. 2008 et 2009). La diminution de l’impôt sur le revenu (-3,4% g.a. au S2 2009) et la hausse des
prestations sociales (+9,6% g.a. au S2 2009) n’ont, en effet, pas suffi à pallier le redressement de
l’inflation et le recul des rémunérations (-0,7% g.a. au S2 2009). Le revenu disponible réel ne
devrait guère varier en 2010 malgré la diminution de la charge fiscale des ménages. La
détérioration du marché du travail ainsi que l’augmentation du taux d’inflation devraient, en effet,
continuer de peser sur la rémunération et le pouvoir d’achat des ménages en 2010. Le
ralentissement du taux de croissance des crédits à la consommation depuis l’automne 2009
(+3,1% g.a. en février, +4,8% g.a. en septembre 2009, un point haut cyclique) coïncide, par
ailleurs, avec les résultats de l’enquête GfK, selon laquelle les ménages continuaient, en mars, à
envisager de réaliser des achats importants dans une plus faible proportion qu’au cours des mois
précédents (indice à 23,4 en mars après 36,5 en septembre 2009, un point haut). Le repli des
ventes de détail en janvier (-0,5% m/m) et février (-0,4% m/m), même s’il a probablement été
amplifié par les mauvaises conditions climatiques du début d’année, ainsi que la baisse du nombre
d’immatriculations de voitures neuves (+7,5% m/m en février après -16% m/m en janvier)
annoncent une baisse de la consommation.
Le taux de chômage Le taux de chômage, qui s’est établi à 8 % en mars, en baisse de 0,1 point par rapport au mois
devrait croître précédent, n’a augmenté que de 0,4 point depuis novembre 2008, un point bas (à 7,6%), grâce
légèrement. principalement à la réduction du nombre d’heures travaillées par employé (-3,3% entre T2 2008 et
T4 2009). Le nombre de chômeurs, orienté à la baisse depuis juillet 2009, se situe désormais à un
niveau proche de celui de février 2009, malgré une quasi-stabilité de l’emploi depuis l’automne
dernier (-0,3% g.a. en février). L’emploi évolue, toutefois, de façon contrastée selon les secteurs
d’activité. Il avait augmenté de 0,6% dans le secteur des services (environ 70% de l’emploi total) en
2009, tandis qu’il diminuait de 2,7% dans l’industrie (hors construction). Or, la destruction d’emplois
28 | economic-research.bnpparibas.com
Allemagne Avril-Mai 2010
dans ce secteur a, probablement, incité certains actifs à se retirer du marché du travail, limitant
d’autant la progression du taux de chômage. Le recours au travail partiel continuera de freiner la
hausse du taux de chômage en 2010. De même, les accords salariaux conclus dans certains
secteurs d’activité permettront de limiter les destructions d’emploi grâce à une modération salariale.
Toutefois, la persistance de capacités de production excédentaires pénalisera l’emploi au cours
des prochains trimestres.
L’inflation continuera à L’inflation a atteint en mars son niveau le plus élevé depuis décembre 2008 (+1,2%, après +0,6%
se redresser en 2010 en février). Les prix ont continué d’augmenter dans le secteur alimentaire, principalement les
mais restera faible. produits frais, et surtout dans celui de l’énergie. Les effets de base liés aux prix de l’énergie
soutiendront la hausse des prix en 2010 comme en 2009, et l’inflation totale devrait s’établir autour
de 1,8% à la fin de 2010. Ils vont, toutefois, commencer à s’estomper. Ceux-ci avaient, en effet,
commencé à augmenter dès le début de 2009. Parallèlement, les excédents de capacités de
production et la modération salariale devraient continuer d’exercer des pressions à la baisse sur
l’inflation sous-jacente qui, en repli depuis le début de 2008, s’était établie à 0,7% en février et
devrait avoisiner 0,5% en fin d’année.
Emploi et PIB
6
-2
-4 Emploi (g.a., %)
PIB (g.a., %)
-6
-8
1995T1 1997T1 1999T1 2001T1 2003T1 2005T1 2007T1 2009T1
Source : Bundesbank
Le déficit public va Le déficit général des finances publiques (soldes budgétaires cumulés des administrations
continuer de se creuser centrales, locales et de sécurité sociale) s’est établi autour de 3,3% du PIB en 2009 (0% en 2008)
en 2010. et continuera à se creuser en 2010 (5,5% du PIB selon nos prévisions). Les stabilisateurs
automatiques ainsi que les mesures de soutien à l’activité adoptées dans le cadre des plans de
relance de novembre 2008 et de janvier 2009 continueront de peser sur les finances publiques en
2010. Le gouvernement souhaite, en effet, réduire la part des recettes fiscales dès 2010 (de 42,5%
du PIB en 2010 à 42% en 2013). Il s’est, néanmoins, engagé à adopter des mesures de
consolidation budgétaire dès 2011 afin de ramener son déficit en deçà de 3% du PIB en 2013 et
envisage, par conséquent, de réduire son déficit structurel (c’est-à-dire le solde budgétaire corrigé
des fluctuations conjoncturelles) d’au moins 0,5% en moyenne par an à partir de 2011.
Catherine Stephan
catherine.stephan@bnpparibas.com
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Allemagne Avril-Mai 2010
Activité et épargne
Production industrielle (taux annuel) 5,9 0,0 -15,8 4,4 2,0
Taux d’épargne (%) 10,7 11,3 11,3 11,5 11,5
Commerce extérieur
Balance commerciale (milliards EUR) 196,5 176,6 135,0 162,0 167,0
Balance courante (milliards EUR) 185,1 167,0 119,1 146,8 151,7
Balance courante (en % du PIB) 7,6 6,6 5 5,9 6
Sources : Bundesbank, BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions BNP Paribas * A la fin de T4 2009
30 | economic-research.bnpparibas.com
France Avril-Mai 2010
France
La reprise de l'activité va se poursuivre mais sans réelle accélération. De moins en moins
soutenues par les politiques budgétaires, l'activité industrielle et les exportations vont se redresser
plus lentement et ne retrouveront pas en 2010, loin s'en faut, leurs niveaux d'avant la crise. L'année
sera marquée par la stabilisation de l'investissement des entreprises et de l'emploi, tandis que le
retour de l'inflation autour de 1,5% et le maintien du chômage à un niveau élevé limiteront la
progression du pouvoir d'achat. C'est dans ce contexte que le gouvernement va devoir faire les
arbitrages nécessaires pour construire le projet de loi de finances pour 2011.
1,5
1,0 60
0,5
0,0 50
-0,5
-1,0 40
PIB, % t/t PMI composite
-1,5
-2,0 30
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Le redressement de Après un repli en décembre, la production manufacturière a recommencé à progresser aux mois de
l'activité industrielle janvier (+0,6% m/m) et de février (+0,4% m/m). Le même mouvement semble à l'œuvre du côté du
se poursuit… commerce extérieur. Après avoir subi une baisse exceptionnelle des exportations du secteur
aéronautique cet hiver, les exportations de biens manufacturés ont repris leur redressement en
début d'année (+3,7% t/t acquis en février après -1,3% t/t en valeur au T4).
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France Avril-Mai 2010
… et devrait se Les données d'enquêtes confortent globalement cette analyse. Surtout, et même si cela n'est
diversifier. encore que faiblement perceptible dans les données d'activité, elles suggèrent qu'un rééquilibrage
pourrait intervenir au sein du secteur manufacturier dans les mois à venir. En effet, et alors que les
perspectives se dégradent pour l'industrie automobile, en lien avec la disparition progressive des
effets des mesures de primes à la casse dans plusieurs pays, les carnets de commandes et les
perspectives de production dans les autres secteurs, en particulier de biens intermédiaires et
d'équipement, semblent se redresser plus franchement que par le passé. Une telle prise de relais
serait, notamment, alimentée par la reprise, plus vigoureuse que prévu, du commerce international
ainsi que, s'il perdure, par l'affaiblissement récent de l'euro. Dans l'ensemble, et après avoir été
essentiellement soutenue par les politiques budgétaires l'an dernier, l'activité industrielle pourrait
progressivement bénéficier d'une croissance, peut-être plus modérée, mais plus autonome dans
les mois à venir.
biens intermédiaires
50 50 biens d'équipement
biens de consommation
0 0
automobile
-50 -50
biens intermédiaires
biens d'équipement
biens de consommation
-100 -100
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
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France Avril-Mai 2010
que par de fortes revalorisations de certaines prestations sociales1 qui ne devraient pas être
reconduites cette année. L'évolution du revenu des ménages sera donc davantage tributaire de
celle de la masse salariale, qui devrait retrouver cette année une croissance modeste (après +0,1%
en 2009).
Quasiment nulle en Surtout, l'inflation a retrouvé cette année un niveau qui limitera sensiblement la croissance du
2009, l'inflation pouvoir d'achat. Dans un contexte où la reprise de l'activité s'avère relativement forte dans les
s'établirait autour de zones émergentes, la progression des prix du pétrole, associée à l'affaiblissement de l'euro, va
1,5% cette année. continuer de soutenir la hausse des prix de l'énergie (9,9% g.a. en mars). A l'inverse, le maintien de
fortes surcapacités de production et le ralentissement des salaires (1,9% g.a. au T4) vont continuer
de peser sur l'évolution des prix des produits manufacturés et surtout des services. L'inflation sous-
jacente (1,7% en mars) devrait ainsi poursuivre son ralentissement durant la plus grande partie de
2010. Compte tenu de l'abandon de la taxe carbone (qui devait entrer en vigueur début juillet),
l'inflation totale pourrait finalement se maintenir tout au long de l'année à un niveau proche de celui
atteint en mars (1,6%).
2
70
0
60
-2
50
-4
40
-6
30 -8
20 -10
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
1 Les revalorisations intégraient un rattrapage lié à la forte inflation finalement observée en 2008.
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France Avril-Mai 2010
Activité et épargne
Production industrielle 1,2 -2,4 -11,8 3,9 3,4
Taux d’épargne (%) 15,5 15,3 16,4 16,7 16,8
Commerce extérieur
Balance commerciale (milliards EUR) -40 -54 -42 -51 -63
Balance courante (milliards EUR) -19 -44 -41 -51 -61
Balance courante (% du PIB) -1,0 -2,3 -2,1 -2,6 -3,0
Sources : BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions BNP Paribas * A la fin de T4 2009 ** selon définition Eurostat
France : profils trimestriels
T4-09 T1-10(1) T2-10(1) T3-10(1) T4-10(1) T1-11(1)
PIB, t/t 0,6 0,2 0,4 0,5 0,4 0,5
PIB, g.a. -0,3 1,3 1,4 1,6 1,4 1,8
Consommation privée, g.a. 1,5 1,2 1,2 1,5 0,9 1,6
FBCF, g.a. -6,0 -3,8 -2,7 -1,4 0,4 1,5
Exportations, g.a. -4,6 3,3 3,6 3,2 3,6 3,6
Importations, g.a. -4,9 1,8 6,0 7,7 5,7 6,4
Prix à la consommation, (IPC), g.a. 0,4 1,3 1,6 1,6 1,6 1,3
Taux de chômage* 10,0 10,1 10,3 10,4 10,5 10,5
Sources : BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques t/t : croissance trimestrielle g.a. : glissement annuel (1) Prévisions BNP Paribas
*selon définition harmonisée Eurostat
France : prévisions financières
2007 2008 2009 2010(1) 2011(1)
Variables financières
Solde du budget de l’Etat (2) (milliards EUR) -40 -56 -118 -140 -107
Solde du budget de l’Etat (% du PIB) -2,2 -2,9 -6,1 -7,1 -5,3
Solde des administrations publiques (milliards EUR) -52 -65 145 -160 -132
Solde des administrations publiques (% du PIB) -2,7 -3,3 -7,5 -8,2 -6,5
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Italie Avril-Mai 2010
Italie
Après un recul inattendu au T4 2009, l’économie, en ce début 2010, est à nouveau sur la voie
d’une reprise progressive, tirée principalement par la demande extérieure et la reconstitution des
stocks, tandis que la baisse de l’emploi pèse sur la consommation privée. L’industrie
manufacturière ne redémarre pas de façon homogène, certaines entreprises profitent de la forte
croissance des économies émergentes hors UE et de l’autre, les autres n’y sont pas exposées.
0.8 1.5
105
0.6 1.0
0.8
0.4 0.5
100
0.2 Exportations 0.0
Conso. publique nettes
0.0 -0.5 95
-0.1 0.0 -0.2 Stocks
-0.2 -1.0
Janvier 2010 90
-0.4 -1.5
-0.8 PIB (t/t, éch. gche)
-0.6 -2.0
85
Production industrielle
-0.8 -2.5 (moyenne trimestrielle)
Conso. privée Investissement
-1.0 -3.0 80
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Italie Avril-Mai 2010
L’économie est tirée par les exportations vers les pays hors UE les plus
dynamiques
Les perspectives Au T4 2009, l’investissement a reculé de 1% t/t, enregistrant sa dixième contraction sur les douze
d’investissement derniers trimestres, et de 7,4% en rythme annuel. Au T4 2009, les investissements en
restent moroses. équipements ont baissé de 0,5% et ceux dans la construction de 1,6%. Les perspectives
d’investissement restent mitigées. Compte tenu de l’ampleur persistante des capacités
excédentaires, les nouveaux investissements, qui auraient dû être dopés par les incitations
fiscales introduites en juillet 2009, devraient se limiter au remplacement des installations
obsolètes.
Tiré par les ventes hors Au début 2010, le raffermissement de la demande mondiale a commencé à doper les
UE, le redressement exportations, qui devraient rester le principal moteur de la croissance. L’enquête trimestrielle
des exportations dope menée par l’ISAE auprès des entreprises exportatrices témoigne d’une amélioration de leurs
la confiance des estimations sur les ventes à l’exportation. Les entreprises soulignent également le rôle de plus en
entreprises. plus important joué par les pays hors UE. Sur les deux premiers mois de l’année, les exportations
en dehors de l’UE ont progressé de 3,3% par rapport à la même période en 2009. Les
exportations à destination de la Chine et de l’Inde ont fortement augmenté (+32,7% et +18,2%
respectivement). Quelques signes d’amélioration sont également venus des Etats-Unis, où les
exportations italiennes ont progressé de 0,5% en g.a. en février. L’embellie de la conjoncture
mondiale dope la confiance des entreprises. Entre mars 2009 et mars 2010, l’indice ISAE est
passé d’un plus bas de 61,9 à 84,1, son plus haut niveau depuis près de deux ans. Le PMI
manufacturier s’est redressé en mars, l’indice général passant de 51,6 à 53,7 grâce à la hausse
de la production (de 54,4 à 56,1) et aux nouvelles commandes.
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Italie Avril-Mai 2010
Exportations (janvier 2010 / janvier 2009) Exportations par pays (% des exportations totales,
2009)
14
Chine 38.9 12.6
12 11.6
Afrique du nord 8.4
10
Inde 2.5
8
Monde 1.0 5.9
6 5.3 5.7
4.7 5.1
4.0
Allemagne -0.7 4
2.7
2.0 2.1 2.2 2.3 2.4
Etats-Unis -2.0 2 1.3 1.5
0.7 0.9 0.9
France -2.1 0
Pays-Bas
Moyen Orient
Inde
Japon
Turquie
Grèce
ie du Sud-Est
Russie
Chine
Pologne
rique du Nord
Espagne
Danemark
Suisse
Brésil
R-Uni
Etats-Unis
France
Allemagne
Japon -10.1
-20 -10 0 10 20 30 40 50
Source : Istat Source : Istat
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Italie Avril-Mai 2010
Activité et épargne
Production industrielle (g.a.) 2,1 -3,3 -17,5 5,4 2,5
Taux d’épargne (%) 6,8 8,6 10,7 10,2 10,0
Commerce extérieur
Balance commerciale (milliards EUR) -3,9 -8,1 -6,1 -2,1 -0,1
Balance courante (milliards EUR) -37,7 -53,6 -50,0 -44,0 -36,0
Balance courante (% du PIB) 1,5 -3,4 -3,3 -2,9 -2,3
Sources : BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions BNP Paribas * A la fin du T4 2009
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Espagne Avril-Mai 2010
Espagne
La résorption des principaux déséquilibres – fort endettement des agents privés, hypertrophie du
secteur de la construction, éclatement de la bulle immobilière – continue de pénaliser l’économie
espagnole. Dans ce contexte, la détérioration rapide des finances publiques est devenue un sujet
de préoccupation. Afin d’éviter un alourdissement significatif du coût de la dette, le gouvernement
a présenté un plan d’austérité pour 2010 et 2012. Jugées crédibles par les agences de notation
et favorablement accueillies par les marchés, ces mesures pourraient toutefois peser sur la
demande intérieure, qui peine à se redresser. En 2010, le PIB devrait ainsi se contracter de 0,7%
en moyenne annuelle, après une baisse de 3,6% en 2009.
1,5% 6%
1,0%
4%
0,5%
2%
0,0%
0%
-0,5%
-2%
-1,0% Variations trimestrielles - G
-2,0% -6%
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
Source : INE
39 | economic-research.bnpparibas.com
Espagne Avril-Mai 2010
2010. A titre d’illustration, les nouvelles immatriculations ont progressé de 63,1% entre mars 2009
et mars 2010. Plus généralement, la reprise de la demande mondiale et la moindre contraction de
la demande intérieure pourraient permettre à la production industrielle de se redresser, mais très
progressivement. Au final, la reprise de l’activité pourrait intervenir au deuxième trimestre 2010.
Dans le secteur tertiaire, l’indice de confiance publié par la Commission européenne continue de
s’améliorer. Toutefois, il indique toujours un net repli de l’activité, en lien notamment avec les
difficultés éprouvées dans les secteurs des services immobiliers (promotion, vente, location…), du
tourisme et de la restauration.
40 | economic-research.bnpparibas.com
Espagne Avril-Mai 2010
16
14
12
10
6
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
Source : Eurostat
41 | economic-research.bnpparibas.com
Espagne Avril-Mai 2010
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
-1%
-2%
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
Source : INE
Philippe Sabuco
philippe.sabuco@bnpparibas.com
42 | economic-research.bnpparibas.com
Espagne Avril-Mai 2010
Activité
Production industrielle (taux annuel) 1,9 -7,5 -15,5 0,4 1,5
Commerce extérieur
Balance commerciale (milliards EUR) -99,0 -94,1 -50,2 -51,8 -45,2
Balance courante (milliards EUR) -105,9 -104,4 -53,2 -43,0 -28,3
Balance courante (% du PIB) -10,1 -9,6 -5,1 -4,1 -2,7
Source : BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions BNP Paribas * A la fin du T42009
43 | economic-research.bnpparibas.com
Royaume-Uni Avril-Mai 2010
Royaume-Uni
L’économie a finalement redémarré en fin d’année dernière, essentiellement soutenue par le
ralentissement du déstockage et la reprise de la demande mondiale. Dans l’immédiat, rien ne
permet d’envisager que la croissance du PIB se renforce au-delà de 2% cette année. De nombreux
risques demeurent, au premier rang desquels la politique économique qui sera menée par le
gouvernement issu des élections générales. Dans ces conditions, alors que le pic d’inflation est
déjà derrière nous, la Banque d’Angleterre devrait maintenir son Bank rate inchangé tout au long
de cette année et pourrait annoncer une hausse de ses achats d’actifs avant la fin de l’été.
1.0
0.5
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
PIB t/t
-2.0
PIB hors variation de stocks (t/t)
-2.5
-3.0
T1 2007 T1 2008 T1 2009
Source : ONS
44 | economic-research.bnpparibas.com
Royaume-Uni Avril-Mai 2010
60
5
50
0
40
30
-5
-15 0
92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
Les capacités L’investissement des entreprises a nettement fléchi au quatrième trimestre 2009 (-4,3% t/t, après
excédentaires -0,8% t/t au T3 09), se contractant pour le sixième trimestre consécutif et entraînant une rechute de
limitent les l’investissement total (-2,7% t/t après +2,8% t/t). En 2009, la FBCF a plongé de plus de 19%, sa
perspectives à court plus forte chute depuis la Seconde Guerre mondiale. Par ailleurs, les perspectives demeurent très
terme de rebond de mitigées. Selon le rapport pour mars des agents régionaux de la Banque d’Angleterre, les excès de
l’investissement capacité de production, l’inquiétude des entrepreneurs sur l’ampleur et la qualité de la reprise ainsi
privé. que les difficultés d’accès au crédit sont les trois facteurs les plus souvent cités pour expliquer le
niveau inférieur à la « normale » des programmes d’investissement.
La rigueur hivernale Après s’être nettement redressée au quatrième trimestre (+0,4% t/t), la consommation des
a chassé les ménages s’est essoufflée en début d’année. Les mauvaises conditions météorologiques et la
ménages hors des hausse de la TVA en janvier expliquent le repli des dépenses de consommation. Ainsi, entre
magasins au T1. décembre et février, le total des ventes au détail (y compris celles d’essence) a reculé de 1,4% t/t,
après +0,6% t/t au T4 2009 et +1,8% t/t au T3 2009, alors que les ventes, hors essence, sont
restées quasiment inchangées sur la période, en hausse de seulement 0,1% t/t, après +1,1% t/t au
T4 2009 et +1,8% t/t au T3 2009.Plus généralement, il pourrait s’agir d’un ralentissement en
tendance des dépenses de consommation des ménages, à l’approche des élections générales et
dans l’attente d’un relèvement inévitable de la fiscalité. En outre, les conditions sur le marché du
travail ne s’améliorent que très progressivement.
45 | economic-research.bnpparibas.com
Royaume-Uni Avril-Mai 2010
Dans les services, Paradoxalement, l’enquête CIPS dans les services signale que les chefs d’entreprise font preuve
les entreprises d’un optimisme marqué. Au premier trimestre, l’indice d’activité dans le secteur a légèrement fléchi
gagnent en par rapport au T4 2009, à 56,5 après 56,8, en dépit de la hausse de la TVA en janvier et les
optimisme. mauvaises conditions climatiques qui ont prévalu en début d’année. L’indice se situait en mars au-
dessus de 50, le seuil de stagnation de l’activité, pour le onzième mois consécutif.
Un petit mieux sur le Les conditions du marché du travail se redressent graduellement. En février, les données
marché du travail. nationales du Claimant Count montrent que le nombre de chômeurs a fortement reculé, en baisse
de 32,3K. Le taux de chômage Claimant Count s’est replié de 5% en janvier, où il était établi depuis
septembre 2009, à 4,9%, retrouvant le niveau d’août dernier. Aucun dérapage des salaires (hors
bonus) n’est observable pour l’heure, bien au contraire. Ceux-ci n’ont cessé de décélérer depuis
avril 2008, lorsqu’ils progressaient de 3,9%. Ils n’augmentaient plus que de 1,4% g.a. (en moyenne
mobile sur 3 mois) en janvier, le rythme de progression le plus faible depuis le début de la série en
1997. Par ailleurs, l’enquête CIPS dans le secteur manufacturier montre qu’en dépit de la reprise
dans l’industrie les employeurs hésitent encore à reprendre les embauches. En mars, l’indice
d’emploi est repassé sous 50, s’inscrivant en zone de contraction pour le vingt-troisième mois
consécutif (à l’exception de février 2010). Dans les services (qui emploient plus de 85% de la
population active totale), l’enquête indique une contraction de l’emploi depuis près de deux ans.
Le moindre Après avoir fortement progressé au T4 2009 (+5% t/t), soutenues par la reprise de la demande
dynamisme de la mondiale et la baisse du taux de change effectif du sterling en 20081, les exportations se sont à
zone euro devrait nouveau repliées en début d’année (-4,4% m/m en janvier). Sur l’ensemble de 2010, leur hausse
peser à la baisse sur devrait être limitée par l’essoufflement de la reprise dans la zone euro qui demeure le principal
les exportations. partenaire commercial du Royaume-Uni, représentant 30% des débouchés. Parallèlement, les
importations ont, elles aussi, reculé (-0,9% m/m) après avoir bondi de plus de 5% t/t au dernier
trimestre, principalement en raison de la prime à la casse, compte tenu de la très forte proportion
d’automobiles importées (80% du total des ventes au Royaume-Uni).
50
40
30
20
10
0
-10
-20 Exportations totales (g.a. MM 3M)
-40
93 95 97 99 01 03 05 07 09
Source : ONS
1En février 2010, le taux de change effectif du sterling, calculé par la Banque d’Angleterre, était à son plus bas niveau depuis 1996 et plus de 25%
46 | economic-research.bnpparibas.com
Royaume-Uni Avril-Mai 2010
5.5
4.5
3.5
2.5
juin-07 déc.-07 juin-08 déc.-08 juin-09 déc.-09
Source : Reuters
47 | economic-research.bnpparibas.com
Royaume-Uni Avril-Mai 2010
Le rendement du Le rendement du Gilt à 10 ans s’est replié par rapport aux niveaux qu’il avait atteints en février2. En
Gilt à 10 ans ne l’absence d’une politique budgétaire ambitieuse et étant donné que la Banque d’Angleterre
devrait pas se n’envisage pas à court terme une politique de sortie de crise, ce dernier ne devrait pas se tendre
tendre significativement avant l’année prochaine.
significativement en
2010.
Le sterling restera Depuis mi février, le sterling a continué de se déprécier contre dollar (-5%), en particulier, et dans
sous pression cette une moindre mesure contre euro (-3%). La conjugaison d’une politique monétaire durablement
année. accommodante et des incertitudes relatives à la mise en place rapide d’un processus de
consolidation budgétaire crédible, compte tenu de l’issue incertaine des élections générales,
devrait conduire le sterling à continuer de se déprécier.
Caroline Newhouse-Cohen
caroline.newhouse-cohen@bnpparibas.com
2 A 4,25% en février 2010, il avait retrouvé un plus haut depuis novembre 2008.
48 | economic-research.bnpparibas.com
Royaume-Uni Avril-Mai 2010
Commerce extérieur
Balance commerciale (milliards GBPD) -89,3 -93,4 -81,8 -74,0 -54,0
Balance courante (milliards GBP) -39,5 -25,1 -18, -16,0 -9,0
Balance courante (en % du PIB) -2,8 -1,7 -1,3 -1,1 -0,6
Source : BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions BNP Paribas * A la fin du T4 2009
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Chine Avril-Mai 2010
Chine
La croissance économique s’est établie à 8,7% en 2009, malgré un contexte international
défavorable, et est restée solide depuis le début de 2010. Alors que la reprise de l’année dernière
a été tirée par un important plan d’investissement public, la croissance actuelle s’explique aussi
par une forte progression de l’investissement dans l’immobilier, la robustesse de la
consommation et le rebond des exportations. La Chine doit maintenant faire face aux effets d’une
expansion monétaire excessivement rapide, générée par le programme de relance du
gouvernement. En augmentant massivement leurs portefeuilles de prêts depuis l’an dernier, les
banques se sont exposées à d’importants risques de crédit. L’endettement des collectivités
locales a progressé, l’inflation accélère et des signes de surchauffe apparaissent sur le marché
immobilier. A court terme, la gestion de la politique économique sera délicate : alors que de
nouvelles mesures de resserrement monétaire seront nécessaires pour enrayer la croissance du
crédit, l’inflation et la bulle immobilière, les autorités devraient également rester déterminées à
maintenir un ‘policy mix’ globalement favorable à la croissance, au moins tant que les
perspectives d’exportations demeureront incertaines.
50 | economic-research.bnpparibas.com
Chine Avril-Mai 2010
14 FAI
50 manufacturier
12
40
10 FAI immobilier
8 30
6 FAI des
20
entreprises
4 étatiques
10
2
FAI des
entreprises
0 0 privées
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Le secteur des Le secteur des exportations s’est nettement ressaisi au cours des derniers mois dans un contexte
exportations donne de reprise mondiale. Au T1 2010, les exportations ont grimpé de 28,7% en g.a., bénéficiant d’un
des signes de forte effet de base important puisqu’elles étaient à leur plus bas niveau à la même période en 2009. Le
reprise… cumul sur douze mois des exportations reste, quant à lui, toujours inférieur à son niveau d’avant
crise. L’amélioration de la performance des exportations a eu un fort impact positif sur l’activité
industrielle et la création d’emplois, mais la contribution nette du commerce extérieur à la
croissance chinoise a été négative en 2009 et au début de 2010. En effet, depuis un an, les
importations, soutenues par la hausse de la demande domestique, ont progressé plus
rapidement que les exportations. L’excédent commercial sur douze mois a fortement diminué,
passant de USD 318 mds en mars 2009 à USD 150 mds en mars 2010. La balance commerciale
mensuelle est même exceptionnellement devenue déficitaire en mars 2010.
Balance commerciale
Mds USD Exportations, cumul glissant sur 12 mois (é.g.) %
Importations, cumul glissant sur 12 mois (é.g.)
1400 Exportations mensuelles, GA (é.d.) 90
Importations mensuelles, GA (é.d.)
70
1200
50
1000
30
800
10
600
-10
400 -30
200 -50
2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source : CEIC
… et renforce le La production industrielle s’est fortement redressée en 2009, dopée par l’expansion des besoins
rebond de la en infrastructures et les projets de construction immobilière, l’essor des ventes automobiles et par
production la reprise dans un plus large éventail de secteurs manufacturiers. Les ventes industrielles
industrielle. destinées au marché domestique ont continué à grimper plus rapidement que celles destinées à
l’exportation, mais ces dernières ont commencé à redémarrer au cours des premiers mois de
2010. Cette tendance devrait se poursuivre dans les prochains mois et permettre à la production
industrielle de rejoindre et dépasser sa tendance d’avant-crise.
51 | economic-research.bnpparibas.com
Chine Avril-Mai 2010
Production industrielle
350
250
200
150
100
50
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Politique monétaire
%
20
Taux d'intérêt sur les prêts à un an
18
Coefficient de réserves obligatoires
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2005 2006 2007 2008 2009 2010
… mais la Jusqu’à présent, cependant, le resserrement de la politique monétaire n’a pas permis de freiner
croissance du crédit suffisamment la croissance du crédit, et les conséquences d’une expansion monétaire très rapide
domestique reste sont de plus en plus visibles. Les injections massives de crédits depuis l’année dernière ont
forte. soutenu le redressement de l’économie, mais elles ont aussi alimenté la hausse des prix à la
consommation et la surchauffe du marché immobilier ainsi que nourri des inquiétudes sur la
qualité des actifs du secteur bancaire. L’effet expansionniste de la croissance du crédit
domestique a été renforcé par l’augmentation rapide des réserves de changes, qui découle des
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Chine Avril-Mai 2010
excédents de la balance des paiements conjugués à un taux de change USD/CNY fixe. Les
réserves de changes chinoises se sont accrues de USD 450 mds en 2009 pour atteindre USD
2 400 mds ; leur rythme d’accumulation a ralenti depuis quelques mois.
Accélération de Depuis août 2009, l’IPC est nettement reparti à la hausse pour atteindre +2,7% en g.a. en février
l’inflation. 2010 et 2,4% en mars 2010, sous l’effet de l’augmentation des prix alimentaires (phénomène
mondial, hiver exceptionnellement froid en Chine fin 2009) ainsi que des prix des logements et
‘utilities’. Les prix à la production ont aussi nettement progressé (+5,9% en g.a. en mars 2010).
Signes de Malgré le redressement notable de l’économie et les afflux de liquidités, le marché actions
surchauffe du chinois, dont le rebond avait été significatif au S1 2009, n’a guère donné de signes de surchauffe
marché immobilier. depuis septembre 2009. En revanche, le marché immobilier a enregistré une envolée des
volumes de transactions et des prix au cours des derniers mois. Les ventes immobilières ont
grimpé de 38,2% en g.a. en février 2010, dopées par l’offre abondante de crédits, le
développement des activités des promoteurs et la multiplication des transactions spéculatives (y
compris des achats par des entreprises d’Etat dont les activités sont normalement déconnectées
du secteur immobilier). En conséquence, le prix moyen de l’immobilier a augmenté rapidement au
niveau national (+7,8% en g.a. en décembre 2009 et +11,7% en g.a. en mars 2010). Plusieurs
segments du marché immobilier doivent cependant être différenciés : alors que des phénomènes
de bulle ont nettement émergé dans les plus grandes villes, le développement du reste du
marché immobilier chinois est plus modéré, suivant une tendance ‘structurelle’ de plus long terme
(et accompagné d’une politique publique du logement).
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-2
-4
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La qualité des Les nouveaux crédits accordés depuis le début de 2009 ont été massifs (leur total s’est élevé à
actifs bancaires CNY 9 600 mds en 2009, soit 29% du PIB nominal) et ont davantage répondu aux directives du
source gouvernement qu’à des considérations de rentabilité ou de risque. Dans ce contexte, la
d’inquiétudes. performance moyenne du secteur bancaire s’est dégradée en 2009 après plusieurs années
d’amélioration. La position de liquidité est restée extrêmement confortable, mais la rentabilité et
les ratios de fonds propres se sont détériorés, et la qualité moyenne des nouveaux prêts aurait
nettement baissé. Le ratio moyen de créances douteuses a diminué de 2,5% à la fin de 2008 à
1,6% à la fin de 2009, mais cela n’est en fait pas révélateur de la qualité réelle des actifs des
banques, dans la mesure où les créances douteuses existantes ont été noyées dans le
portefeuille de prêts total en forte expansion et ont aussi pu être refinancées par de nouveaux
crédits. Trois catégories de prêts sont particulièrement préoccupantes : 1/ Les prêts aux secteurs
industriels en situation de surcapacités de production (acier, aluminium, ciment, énergie
éolienne…) : les entreprises de ces secteurs présentent en général de faibles marges et
pourraient avoir du mal à honorer leurs engagements. 2/ Les prêts à l’immobilier : ils représentent
officiellement 25% environ du crédit bancaire total (prêts aux promoteurs immobiliers et crédit
hypothécaire), mais l’exposition totale des banques au marché immobilier est amplifiée par les
importants volumes de prêts récemment accordés aux entreprises d’Etat et utilisés pour des
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Chine Avril-Mai 2010
transactions immobilières. Une correction des prix immobiliers pourrait donc affecter les capacités
de remboursement d’un grand nombre d’emprunteurs. 3/ Les prêts accordés aux projets
d’infrastructure : les emprunteurs sont souvent des “véhicules de financement” créés par les
collectivités locales. A la fin de 2009, ce type de prêts représentait, selon les estimations, de 13%
à 20% du crédit bancaire total. Si les projets d’infrastructure concernés ne génèrent pas un cash-
flow suffisant à l’avenir, et compte tenu de la situation financière souvent précaire de ces
“véhicules de financement”, le futur remboursement des crédits bancaires dépendra en dernier
recours de la santé des finances publiques locales, qui accuse actuellement une nette
détérioration. De plus, comme les terrains détenus par les collectivités locales ont souvent été
apportés en garantie pour ce type de prêts, une correction du marché immobilier et des prix du
foncier pénaliserait d’autant la qualité des actifs des banques.
Les finances publiques sont solides, bien que gênées par la récente
hausse de la dette des collectivités locales
Malgré une certaine Le plan de relance de l’année dernière s’est soldé par une hausse sensible des dépenses de
dégradation, la l’ensemble des administrations publiques (Etat et collectivités locales), tandis que le
performance ralentissement de la croissance du PIB et les réductions fiscales ont pesé sur les recettes totales.
budgétaire reste a Le déficit budgétaire des administrations publiques est passé de 0,4% du PIB en 2008 à 2,2% en
priori solide. 2009. Les finances publiques chinoises ont donc enregistré les mêmes tendances négatives que
la plupart des pays dans le monde, mais la situation financière du gouvernement central n’est pas
préoccupante à court terme. L’Etat a une dette publique modérée (près de 20% du PIB en 2009)
et a facilement accès aux sources de financement. Ses besoins de financement sont
essentiellement couverts par le crédit bancaire et l’émission d’obligations sur le marché
domestique, qui regorge de liquidité.
Finances publiques
% du PIB Dépenses (é.g.) % du PIB
25 2
Recettes (é.g.)
Solde du gouvernement général (é.d.)
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15
-1
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-2
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-3
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Source : CEIC
La situation La performance financière des collectivités locales (provinces et villes) est bien plus inquiétante.
financière des Ces dernières gèrent une bonne part des dépenses (80% des dépenses de l’ensemble des
collectivités locales administrations publiques en 2009, selon le budget officiel) – notamment les retraites, les
est désormais un prestations sociales, l’éducation ou la santé. En revanche, la collecte des recettes fiscales est
sujet de beaucoup plus centralisée et les collectivités locales recueillent moins de la moitié des recettes
préoccupation. de l’ensemble des administrations publiques. Il n’existe pas, par ailleurs, d’accord institutionnel de
transferts de ressources entre provinces (en dehors de ceux du gouvernement central). Les
transactions foncières représentent une source majeure de revenus pour les collectivités locales,
mais apportent des ressources volatiles par nature. Par conséquent, et malgré l’interdiction
officielle qui leur est faite de recourir à la dette, les administrations locales ont contourné les
restrictions légales pour couvrir leurs besoins de financement. Elles ont ainsi emprunté sur le
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Chine Avril-Mai 2010
marché local, de manière indirecte, par le biais des entreprises d’Etat et de leurs “véhicules de
financement”, notamment depuis qu’elles sont devenues l’un des canaux principaux de mise en
œuvre du plan de relance du gouvernement depuis l’année dernière. Les collectivités locales ont
également bénéficié d’émissions d’obligations faites par le gouvernement central en leur nom et,
depuis mars 2009, elles ont été autorisées à emprunter directement sur le marché obligataire
local, mais dans le cadre de limites strictes. Il n’existe pas de chiffres officiels sur la dette totale
“hors budget” des collectivités locales, mais selon les estimations disponibles, elle représenterait
entre 20% et 35% du PIB (l’essentiel étant lié aux emprunts des “véhicules de financement”). A
terme, cette dette pourrait menacer la stabilité du secteur bancaire et/ou peser sur la solvabilité
du gouvernement central. Les liens entre les risques bancaires et la santé financière des
collectivités locales se sont donc accrus depuis l’an dernier et semblent aujourd’hui élevés.
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Chine Avril-Mai 2010
Scénario de A très court terme, les autorités chinoises vont probablement devoir continuer à répondre aux
croissance positif signes de surchauffe monétaire et introduire de nouvelles mesures de resserrement afin de
pour 2010. contrôler la hausse des prix à la consommation et de l’immobilier. L’effet de ces mesures sur la
croissance économique devrait cependant rester modéré. Nous anticipons une croissance du PIB
réel de 10.0% en 2010, avec une inflation de l’IPC se situant en moyenne à 3,5%. La croissance
des prochains mois sera portée par la forte dynamique du premier trimestre 2010.
L’investissement domestique sera soutenu, dans un premier temps, par l’investissement
immobilier et l’achèvement des projets d’infrastructure engagés en 2009. Le marché immobilier
devrait par la suite marquer le pas sous l’effet du resserrement de la politique monétaire ; les
investissements publics sont appelés à diminuer (la croissance des investissements dans de
nouveaux projets a déjà ralenti au cours des deux premiers mois de 2010), tandis que les
investissements du secteur privé devraient bénéficier du redressement des exportations. Un
rebond même modéré de la demande mondiale devrait permettre une contribution de nouveau
positive des échanges extérieurs nets à la croissance chinoise en 2010. Les variations des stocks
devraient aussi être légèrement favorables à la croissance cette année puisque le déstockage
semble être arrivé à son terme. Enfin, alors que les dépenses publiques devraient rester élevées
dans le cadre du plan de relance, la consommation des ménages devrait également demeurer
soutenue par des incitations fiscales et l’amélioration des conditions du marché du travail – même
si la hausse de l’inflation risque de freiner la croissance du revenu réel. Les principaux risques
sur ce scénario de croissance sont une reprise plus faible que prévu des exportations et une
correction plus sévère qu’attendu du marché immobilier. Dans l’ensemble, cependant, la visibilité
sur les perspectives économiques à court terme de la Chine est bien plus forte qu’il y a un an.
Christine Peltier
christine.peltier@bnpparibas.com
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Chine Avril-Mai 2010
Comptes Extérieurs
Balance commerciale (mds de dollars US) 297 198 228 251
Balance du compte courant (% du PIB) 9,9 6,0 5,0 5,0
Réserves de changes (mds de dollars US) 1948 2400 2700 3100
Sources: Banque Mondiale, BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions de BNP Paribas
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Prévisions économiques et
financières Avril-Mai 2010
Taux de change
Niveau au Prévisions (fin de période)
16/04/2010 T2 10 T3 10 T4 10
USD EUR / USD 1,35 1,36 1,32 1,27
USD / JPY 108 95 98 103
GBP / USD 1,54 1,49 1,39 1,31
USD/CHF 1,06 1,05 1,08 1,12
Taux de croissance
2007 2008 2009 2010(1) 2011(1)
Etats-Unis 2,1 0,4 -2,4 2,8 2,7
Japon 2,4 -1,2 -5,2 2,2 2,0
Zone Euro 2,7 0,6 -4,0 1,0 1,2
Allemagne 2,6 1,0 -4,9 1,7 1,7
France 2,3 0,3 -2,2 1,4 2,0
Italie 1,5 -1,0 -5,1 0,6 0,8
Espagne 3,6 0,9 -3,6 -0,7 0,4
Royaume-Uni 2,6 0,7 -4,8 1,9 1,5
Sources : BNP Paribas, Direction des Etudes Economiques (1) Prévisions BNP Paribas
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Avril-Mai 2010
Pays producteurs de pétrole et de gaz -3,0 4,0 4,0 3,0 4,4 4,0 -4,0 -1,9 -1,1 9,3 7,5 8,0
Autres 3,4 7,0 6,6 2,8 1,9 1,7 -4,3 -3,9 -3,4 2,2 4,7 4,0
Amerique latine -2,1 4,0 4,0 -0,5 -0,9 -1,2 -2,9 -2,2 -2,2 6,5 7,3 7,2
Argentine 0,9 3,5 3,0 2,8 2,4 1,5 -0,7 -1,0 -1,5 6,3 9,2 10,5
Brésil -0,2 5,4 4,5 -1,5 -2,7 -3,0 -3,3 -2,5 -2,5 4,9 5,2 5,0
Chili -1,5 4,7 5,1 2,6 -0,5 -0,8 -4,8 -4,0 -1,0 1,5 2,5 3,0
Colombie 0,4 2,6 4,0 -1,8 -2,5 -2,8 -3,3 -4,0 -3,0 4,2 3,5 3,5
Mexique -6,8 3,8 4,5 -0,6 -1,8 -1,5 -2,3 -2,0 -2,0 5,3 4,8 3,8
Pérou 0,9 5,0 4,5 0,2 -0,5 -1,5 -2,0 -1,5 -1,0 2,9 2,0 2,5
Venezuela -3,3 -1,8 -1,0 0,5 8,0 6,5 -5,0 -1,0 -3,0 28,6 38,0 40,0
(*) inflation observée et prévue calée sur les estimations officielles
Asie 5,8 8,3 7,8 5,5 4,5 4,2 -4,0 -3,7 -3,2 0,9 4,3 3,6
Hors Chine et Inde -0,3 5,3 4,8 6,9 4,8 3,7 -3,0 -2,9 -1,8 1,7 3,2 3,4
Chine 8,7 10,0 9,0 6,0 5,0 5,0 -2,2 -2,2 -2,0 -0,7 3,5 3,0
Hong-Kong -2,7 5,2 4,0 10,0 9,0 10,0 -0,5 -0,5 1,0 0,5 2,5 2,0
Inde (*) 7,2 8,0 8,4 -1,5 0,2 0,3 -9,7 -8,5 -8,1 3,6 7,5 5,0
Indonésie 4,5 5,8 6,2 2,0 1,1 0,6 -1,6 -1,6 -1,5 4,8 5,3 5,9
Malaisie -1,7 5,5 5,0 17,0 15,0 13,0 -7,4 -6,2 -4,0 0,6 2,0 3,0
Philippines 0,9 4,0 3,7 5,5 4,0 2,3 -3,9 -3,7 -2,9 3,3 5,6 5,8
Singapour -2,0 6,5 5,2 12,0 15,0 15,0 -3,4 -3,2 2,0 0,3 1,9 2,0
Corée du Sud 0,2 5,0 4,5 5,1 3,0 2,0 -1,7 -1,5 0,0 2,8 3,0 3,0
Taïwan -4,0 5,0 4,0 14,2 7,0 7,0 -4,0 -4,0 -4,0 -0,9 2,0 1,5
Thaïlande -2,3 5,5 5,0 7,7 4,3 0,2 -4,5 -5,8 -4,8 -0,8 3,7 4,1
(*) Années fiscales 2009/10, 10/11, 11/12 (Avril-Mars) - Indice de prix de gros
Europe de l'Est -6,1 3,6 3,3 0,2 -0,2 -1,0 -6,2 -4,1 -2,7 8,3 6,0 6,2
Membres de l'UE (6) -2,6 1,6 2,5 -2,3 -1,7 -2,3 -6,2 -5,6 -5,0 3,4 1,8 1,9
CEI (3) -8,2 4,2 3,5 3,1 2,3 1,4 -6,5 -3,3 -1,3 12,0 7,5 8,5
Rép. Tchèque -4,1 2,6 2,5 -0,7 -1,0 -1,3 -6,9 -5,5 -4,5 1,0 0,0 0,5
Hongrie -6,3 1,0 1,5 1,0 -0,5 -1,0 -4,0 -4,5 -4,0 4,3 3,5 2,8
Pologne 1,7 2,2 2,8 -1,5 -1,8 -2,0 -6,5 -6,2 -5,8 3,5 2,0 2,2
Rep. Slovaque -4,8 2,8 2,5 -5,2 -1,5 -1,7 -6,0 -5,0 -5,5 1,6 1,0 1,5
Bulgarie -4,9 0,0 2,0 -8,5 -4,0 -6,0 -1,0 -1,0 -1,0 2,5 -1,0 0,0
Roumanie -7,1 -0,5 2,5 -4,5 -3,0 -5,0 -8,5 -7,0 -5,5 5,7 3,5 2,7
Russie -7,9 4,5 3,5 3,8 2,6 1,6 -6,0 -3,0 -1,0 11,8 7,0 8,5
Ukraine -15,3 3,5 4,0 0,6 0,1 -0,1 -12,0 -6,4 -3,4 16,0 11,0 9,5
Kazakhstan 1,0 2,4 3,2 -3,0 1,2 0,6 -3,1 -1,4 -1,0 7,3 7,6 7,5
Turquie -5,7 5,5 4,0 -2,3 -4,2 -5,4 -5,5 -3,9 -2,8 6,3 9,0 6,7
Afrique - Moyen Orient 1,4 3,6 4,2 1,5 4,7 5,1 -4,7 -2,8 -2,2 8,5 6,9 6,9
Maghreb - Afrique Sub saharienne 1,8 4,0 4,6 0,1 2,0 2,3 -6,4 -5,7 -4,9 7,4 6,2 6,5
Algérie 2,1 4,6 4,1 0,9 3,8 5,3 -8,1 -6,6 -5,4 5,6 5,3 4,9
Maroc 5,3 3,2 4,5 -4,6 -3,5 -2,8 -2,6 -4,3 -3,7 1,8 2,5 2,8
Tunisie 3,1 4,0 4,3 -2,8 -2,4 -2,7 -3,8 -3,8 -3,8 3,7 3,5 3,0
Nigeria 5,2 5,9 6,6 9,4 15,0 16,0 -5,6 -5,0 -3,0 12,4 9,5 10,5
Afrique du Sud -1,8 2,5 3,5 -4,0 -5,0 -6,0 -7,8 -6,6 -6,6 7,1 6,0 6,0
Moyen Orient 1,2 3,5 4,0 2,3 6,1 6,4 -3,7 -1,1 -0,8 9,1 7,2 7,1
Arabie Saoudite 0,1 3,0 3,7 5,6 13,0 14,0 -3,3 5,0 6,0 4,5 5,0 4,0
Egypte (*) 4,7 5,2 6,1 -2,5 -1,5 -1,0 -7,0 -8,1 -7,6 10,0 12,0 9,5
Iran 0,5 3,0 3,2 1,0 3,5 3,0 -3,0 -2,0 -2,0 16,0 8,5 10,0
Israel 0,7 2,7 2,9 3,2 2,3 2,7 -5,0 -4,5 -4,0 3,6 2,9 2,5
Liban 7,0 6,6 6,0 -11,0 -12,0 -12,0 -9,0 -8,0 -8,0 1,5 4,0 4,0
UAE -2,0 2,5 3,5 3,8 10,0 10,0 3,0 7,0 7,0 -2,0 2,0 3,0
(**) Exercices budgétaires 2008/09, 2009/10, 2010/2011 (juin-juillet) Sources : FMI, IIF, BNP PARIBAS CIB Economic Research - Country Risk
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Taux d’intérêt et de change Avril-Mai 2010
Etats-Unis
Taux d'escompte 2.39/0.50 0.50/0.50 1.30/0.50 0.50/0.50 0.50/0.50 0.50/0.50 0.50/0.50 0.62/0.75 0.50/0.50 0.58/0.75 0.75/0.75
Fonds fédéraux 2.08/0.25 0.25/0.25 1.05/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25
Prime rate 5.09/3.25 3.25/3.25 4.05/3.25 3.25/3.25 3.25/3.25 3.25/3.25 3.25/3.25 3.25/3.25 3.25/3.25 3.25/3.25 3.25/3.25
Bills à 3 mois 1.38/0.13 0.15/0.06 0.29/0.13 0.21/0.21 0.17/0.19 0.16/0.12 0.06/0.06 0.11/0.16 0.06/0.08 0.10/0.12 0.15/0.16
Libor $ à 3 mois 2.93/1.43 0.69/0.25 2.77/1.43 1.24/1.19 0.84/0.60 0.41/0.29 0.27/0.25 0.26/0.29 0.25/0.25 0.25/0.25 0.27/0.29
Notes à 2 ans 2.00/0.77 0.95/1.14 1.22/0.77 0.90/0.80 1.01/1.12 1.01/0.95 0.86/1.14 0.90/1.02 0.91/0.82 0.85/0.82 0.95/1.02
Notes à 10 ans 3.65/2.22 3.25/3.84 3.23/2.22 2.72/2.67 3.30/3.54 3.50/3.31 3.45/3.84 3.70/3.83 3.71/3.58 3.68/3.62 3.72/3.83
Bond à 30 ans 4.27/2.68 4.08/4.64 3.67/2.68 3.46/3.54 4.17/4.34 4.32/4.05 4.34/4.64 4.63/4.71 4.61/4.49 4.62/4.56 4.65/4.71
(*) moyenne et fin de période
Allemagne
Eonia B.C.E 3.86/2.35 0.72/0.41 3.14/2.35 1.39/1.64 0.77/0.40 0.36/0.53 0.36/0.41 0.34/0.40 0.34/0.33 0.34/0.32 0.35/0.40
Taux marginal 4.77/3.00 2.09/1.75 3.88/3.00 2.88/2.50 2.00/1.75 1.75/1.75 1.75/1.75 1.75/1.75 1.75/1.75 1.75/1.75 1.75/1.75
Taux repo 3.90/2.50 1.28/1.00 3.37/2.50 1.99/1.50 1.13/1.00 1.00/1.00 1.00/1.00 1.00/1.00 1.00/1.00 1.00/1.00 1.00/1.00
Taux depôt 3.00/2.00 0.47/0.25 2.79/2.00 1.10/0.50 0.27/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25 0.25/0.25
Euribor à 3 mois 4.64/2.89 1.22/0.70 4.24/2.89 2.01/1.51 1.31/1.10 0.87/0.75 0.72/0.70 0.66/0.63 0.68/0.67 0.66/0.66 0.64/0.63
Bobl à 5 ans 3.99/3.29 2.88/2.65 3.54/3.29 3.05/3.00 3.04/3.14 2.79/2.68 2.65/2.65 2.69/2.60 2.72/2.72 2.74/2.74 2.60/2.60
Bund à 10 ans 4.01/2.94 3.27/3.40 3.54/2.94 3.10/3.00 3.39/3.38 3.33/3.23 3.25/3.40 3.20/3.10 3.29/3.20 3.19/3.11 3.13/3.10
Bund à 30 ans 4.49/3.53 4.02/4.11 4.06/3.53 3.83/3.86 4.19/4.18 4.06/3.93 3.99/4.11 3.95/3.83 4.04/3.92 3.92/3.86 3.90/3.83
(*) moyenne et fin de période
Royaume-Uni
Taux de base 4.67/2.00 0.64/0.50 3.33/2.00 1.09/0.50 0.50/0.50 0.50/0.50 0.50/0.50 0.50/0.50 0.50/0.50 0.50/0.50 0.50/0.50
Interbancaire 3 mois 4.54/1.36 0.61/0.51 2.78/1.36 0.89/0.71 0.61/0.57 0.46/0.45 0.47/0.51 0.53/0.54 0.52/0.52 0.52/0.53 0.53/0.54
Libor £ à 3 mois 5.52/2.77 1.20/0.61 4.64/2.77 2.08/1.65 1.37/1.19 0.80/0.54 0.59/0.61 0.63/0.65 0.61/0.62 0.63/0.64 0.65/0.65
Gilt à 15 ans 4.75/2.90 4.16/4.44 4.55/3.90 4.12/3.90 4.24/4.20 4.14/3.96 4.15/4.44 4.45/4.37 4.40/4.38 4.48/4.48 4.47/4.37
(*) moyenne et fin de période
Japon
Taux d'escompte 0.70/0.30 0.30/0.30 0.56/0.30 0.30/0.30 0.30/0.30 0.30/0.30 0.30/0.30 0.30/0.30 0.30/0.30 0.30/0.30 0.30/0.30
Libor Yen à 3 mois 0.93/0.83 0.47/0.28 0.96/0.83 0.67/0.60 0.53/0.46 0.40/0.35 0.31/0.28 0.25/0.24 0.26/0.26 0.25/0.25 0.25/0.24
Bond à 10 ans 1.49/1.18 1.35/1.30 1.44/1.18 1.28/1.35 1.45/1.36 1.35/1.31 1.32/1.30 1.34/1.40 1.33/1.32 1.34/1.31 1.35/1.40
(*) moyenne et fin de période
France
OAT à 10 ans 4.24/3.41 3.65/3.60 3.90/3.41 3.64/3.62 3.79/3.73 3.63/3.55 3.53/3.60 3.48/3.42 3.52/3.47 3.49/3.42 3.44/3.42
Ecart avec les Bunds 0.22/0.47 0.38/0.21 0.36/0.47 0.53/0.62 0.40/0.35 0.30/0.32 0.28/0.21 0.28/0.33 0.23/0.27 0.30/0.31 0.31/0.33
(*) moyenne et fin de période
EUR/USD 1,471 1,395 1,318 1,303 1,363 1,430 1,478 1,383 1,427 1,369 1,357
EUR/GBP 0,796 0,891 0,839 0,909 0,879 0,872 0,905 0,888 0,883 0,876 0,902
EUR/CHF 1,587 1,510 1,525 1,498 1,514 1,519 1,509 1,463 1,477 1,467 1,448
EUR/DKK 7,456 7,446 7,451 7,451 7,447 7,444 7,442 7,443 7,442 7,444 7,442
EUR/NOK 8,224 8,728 8,933 8,947 8,843 8,740 8,393 8,102 8,182 8,097 8,037
EUR/SEK 9,615 10,619 10,234 10,941 10,781 10,424 10,351 9,946 10,194 9,950 9,728
EUR/JPY 152,5 130,3 126,7 122,0 132,6 133,8 132,7 125,5 130,3 123,5 123,0
USD/CAD 1,067 1,140 1,210 1,244 1,168 1,097 1,056 1,040 1,044 1,056 1,023
AUD/USD 0,852 0,793 0,673 0,665 0,761 0,834 0,909 0,904 0,912 0,887 0,912
GBP/USD 1,852 1,567 1,571 1,436 1,552 1,641 1,633 1,560 1,616 1,562 1,506
USD/JPY 103,4 93,6 96,2 93,7 97,3 93,6 89,8 90,7 91,1 90,2 90,8
(**) moyenne sur la période
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Avril-Mai 2010
ECONOMIES OCDE
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ETATS-UNIS, CANADA
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