50 ans Appel de Strasbourg: bilan et perspectives

Economie et société
Il y a 50 ans onze obédiences se sont retrouvées ici à Strasbourg pour signer ensemble
un appel pour animer le monde maçonnique de réunir ce qui est épars. Parmi ces onze
obédiences se trouvait le Grand Orient d’Autriche, nouvellement fondé.
L’association résultante, le CLIPSAS a une histoire changeante, mais des onze
obédiences européennes signataires sont devenu plus de soixante membres à travers le
monde.
D’un autre côté, 50 ans correspondent également aux longs cycles de la conjoncture,
étudiés par Kondratieff. Selon lui l’innovation forme tous les 50 ans de nouveaux cycles
conjoncturels (1900: électrotechnique, chimie; 1950: pétrochimie, voitures; 2000:
technique de l’information) L’actuelle situation des pays du Maghreb m’a incité à jeter un
coup d’œil sur les grands changements sociétaux à partir de la moitié du 20 e siècle. Dans
des intervalles de 21-22 ans il y eu des entailles sévères. (En 1946 il y eu la génération de
la reconstruction après la seconde guerre mondiale ; en 1968 la génération qui s’opposait
à une saturation croissante ; en 1989 la génération qui provoquait les bouleversements
dans les pays de l’Europe de l’Est ; et 22 ans plus tard en 2011 cette jeune génération qui
essaie de changer la situation dans les pays du Maghreb ; qu’est ce que nous avons à
attendre de l’an 2031 lorsque CLIPSAS fêtera son 70e anniversaire ?)
Bien sûr il faut se poser la question s’il est licite de dériver une loi à partir de ces
changements périodiques.
D’un autre côté il faut dire que de telles constatations sont très utiles pour l’observation et
la planification, également pour nous francs-maçons. C’est notre devoir de reconnaître
les aspérités de la vie, où manquent l’humanisme, la tolérance et les lumières. Cela peut
se passe en petit dans notre entourage ou en gros n’importe où sur le globe et nous nous
devons de rechercher la meilleure solution pour éliminer ces aspérités.
Les évènements du Maghreb nous montrent de façon inhabituelle l’éruption d’une telle
aspérité.
Lors du 50e anniversaire du Grand Orient d’Autriche, le 29 janvier 2011 , je parlais de
l’individualisme dans le pluralisme et je disait : « Lorsque dans des périodes de
remaniement sociétaux, de chaos politique et économique, les identifications de groupe
ne donnent plus d’appui, alors l’insécurité et l’inquiétude se déploient dans la société , ce
sont des périodes de dissociation et de naissance de nouvelles identités. »
En Afrique du Nord nous voyons de nouveaux protagonistes, d’un individualisme
extrême : Ils sont très cultivés, bien d’avantage que leurs parents. ils vivent dans des
familles plus petites, ils ont moins d’enfants, et la plupart sont au chômage. Avant tout et
grâce à l’Internet, ils sont très informé sur le monde extérieur et grâce à Facebook, Twitter
etc ils sont en réseau de communication. Leur but est d’améliorer leur vie, dans le sens
d’un plus de liberté et de démocratie. Mais ils n’ont pas de modèle. Ils agissent dans un
pluralisme d’hommes, de groupes, d’intérêts et devront d’abord chercher le chemin vers
une structure et nouvelle et démocratique.

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Qu’est ce que cela implique pour le processus de transformation ? Les manifestants sont
peu organisés politiquement, ils manquent de meneurs – serait-ce une révolution sans
dirigeants ?
Voilà quelque chose d’aussi nouveau en histoire comme l’est en économie le capitalisme
communiste de la Chine ou l’union de 27 états démocratiques et hétérogènes en Europe.
La maçonnerie tire sa force de sa tradition et c’est grâce à cette tradition qu’elle est
capable d’introduire ses idéaux dans la société. Mais de son côté, elle se trouve devant de
nouvelles formes, comme les changements sociétaux contemporains et se voit obligée à
remettre sa position en question et à chercher de nouvelles possibilités de communication
et d’interaction.
L’interdépendance de l’économie et de la société n’est pas à sous-estimer. Des tensions
fortes entre le régime économique d’un côté et les sentiments, les traditions et les valeurs
des individus de l’autre peuvent mener à ce que la meilleure partie de l’énergie sociétale
ne soit pas investie dans le développement du progrès de l’humanité, mais gaspillé dans
la contestation qui peut se diriger aussi bien contre l’innovatif que contre le traditionnel,
contre les objecteurs de réforme, dans des grèves ou d’autres formes de résistance
interne ou externe.
Le fait d’agir sur des principes éthiques me paraît très important. Max Weber, un économe
du début du 20e siècle disait : « la mentalité de la société détermine à long terme son
régime économique » et j’ajoute : « et elle crée le fondement de la vie pour tous. »
J’arrête là mes exemples actuels qui nous concernent et nous touchent. Les discussions
autour des évènements dans le monde, les informations réciproques sur les évolutions
dans nos propres régions ainsi que les évènements remarquables dans nos obédiences
renforceront le sentiment de commune appartenance au CLIPSAS.
Comme membre fondateur du CLIPSAS, le Grand Orient d’Autriche tient à souligner son
engagement à soutenir de façon dynamique le développement de cette chaîne d’union.
En ce sens le Grand Orient d’Autriche souhait bonne continuation au CLIPSAS et que le
travail au temple de l’humanité prospère.
J’ai dit.

Vienne, le 28 mars 2011

Bernhard M. Neumayr
GM du Grand Orient d’Autriche