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1763-1827
1. Papillon voltige
dans un monde
sans espoir
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.48, nrf, Poésie/Gallimard,
2002)
3. Puisqu'il le faut
entraînons-nous à mourir
à l'ombre des fleurs
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.59, nrf, Poésie/Gallimard,
2002)
5. Foudre et tonnerre !
à chaque éclair
le monde guérit
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.79, nrf, Poésie/Gallimard,
2002)
7. Grimpe en douceur
petit escargot -
tu es sur le Fuji !
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.104, nrf, Poésie/Gallimard,
2002)
9. Le loup !
rien qu'à voir ses crottes
on tremble de froid.
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.185, nrf, Poésie/Gallimard,
2002)
YOSA BUSON
1716-1783
11. Soir de printemps -
de bougie en bougie
la flamme se transmet
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.30, nrf, Poésie/Gallimard, 2002)
12. Le printemps qui s'éloigne
hésite
parmi les derniers cerisiers.
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.31, nrf, Poésie/Gallimard, 2002)
YOSA BUSON
1716-1783
1. Soir de printemps -
de bougie en bougie
la flamme se transmet
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.30, nrf, Poésie/Gallimard,
2002)
7. Pluie de printemps -
celui qui ne peut écrire
comme il devient triste !
(66 Haiku, trad. Joan Titus-Carmel , p.6, Verdier 2004)
8. Loin de la maison
sans entendre un rossignol
toute une journée !
(66 Haiku, trad. Joan Titus-Carmel , p.9, Verdier 2004)
KUHONA KUBOTA
1881-1926
1. Retombé au sol
le cerf-volant
a égaré son âme
MASAOKA SHIKI
1867-1902
1. Au long de la rivière
je n'ai vu aucun pont -
ce jour est sans fin
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.29, nrf, Poésie/Gallimard,
2002)
2. Descendant du cheval
dans le vent d'automne
j'ai demandé le nom du fleuve
KYOSHI TAKAYAMA
1874-1959
1. Seul
je polis mes poèmes
dans le jour qui s'attarde
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.28, nrf, Poésie/Gallimard,
2002)
3. Déjà je l'imagine
tombant sur mon cadavre -
la neige
SEISHI YAMAGUCHI
1901-1994
1. Le fil du cerf-volant -
dans le ciel il se noie
sur le doigt il se voit
(Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.39, nrf, Poésie/Gallimard,
2002)
Un clair de lune,
Poudre d'étoiles.
----------------
Miroirs du soleil.
----------------
Le calme marin.
Souvent en croisant
la cabane abandonnée
je crois voir ton ombre
Mais la porte est barricadée
mais encore un fol espoir
**
Nostalgie de toi
la plus longue lettre est courte
à quand la prochaine ?
Qu’a fait de nous la distance ?
que fera de nous le temps ?
**
Querelle d’amoureux
tu m’imposes ton silence
et ces jours de vide
Le premier pas comme il coûte
si faible ce soir…je cède
**
Retrouvailles-
après des mois d'absence
le froid d'un hall de gare
nos fervents "je t'aime"
accaparent la parole
**
Sur le sol tendre
nos pas légers s'accordent
à tracer la piste
Ce soir oublier dans tes bras
la solitude du chemin inverse
**
Longer le ruisseau
sans autre but qu'être ensemble
coeurs à l'unisson
Un miracle ta présence
je refoule toute plainte
**
Frisson matinal
est-ce une pensée de toi
qui me traverse ?
**
Jalonnée de blanc
la route ce matin-là-
elle menait à toi
*
Les bruits de la nuit
s'immiscent dans les rêves-
Tic-Tac, les vagues
*
Le dernier mot dit
pourquoi faut-il qu'il souffle
tous nos jours heureux ?
*
Le lire dans tes yeux
quand tes lèvres le taisent-
l'incessant départ
*
Matin de fête-
tout autour du feu de joie
l'Absence
Ces petits bateaux dans tes mains
était-ce le partir déjà ?
*
Nos deux lits d'enfants
il n'y a plus que la rouille
qui les fait grincer
De très loin revient une voix
elle grondait, nous sautions
*
Se nourrissent de rien
tiennent dans une malle-
nos souvenirs d'enfance
*
Suivre à la trace
un rêve évaporé-
tomber de bien haut
*
Tous ces matins gris
viendra-t-il un printemps
pour les éclairer?
*
Reflet dans tes yeux
la tristesse du ciel
voile ton regard
*
Longue est la route
si au bout du chemin
il n'y avait toi
*
Jamais ne meurent
nos souvenirs d'enfance-
Belles au bois dormant
Qu'une pensée réveille
qu'une lumière habille
*
Née du silence
ta parole est précieuse-
Premier mot : " Maman "
*
Apporte l'oubli
emporte toute peine
et gomme les bleus
-Nux, Ignatia, Arnica ?
-Non, le temps qui passe
*
Entre ce qui fut
et ce qui ne sera plus
une nuit... blanche
*
Tel un mirage
la neige, au pays du soleil
miroite, fond, fuit
*
Trottoir d'en face-
pliée, rentrée pour toujours
ta chaise, voisin
vingt ans durant, le matin
ta main amie, s'agitait
*
Départs, arrivées
ne serait-elle faite
que de ça la vie ?
*
Oiseau fragile
de la lumière à l'ombre
ta vie a glissé
Cet hiver a eu raison
du plus doux des ramages
*
Vitres embuées-
loin du regard des passants
leurs jeunes amours
*
Pour tous les jours
où l'on ne s'est pas dit: " je t'aime "
La Saint Valentin
*
Patte de velours
le temps d'un repas, le chat-
ronron sonore
*
Champ de guimauves
à l'assaut des feuilles tendres
femmes accroupies
*
Météo grise
après l'arrêt du chauffage-
frissons d'avril
*
Adieux sous la pluie
de toutes parts les escargots
antennes dressées
*
Glissée sous la porte
d'un messager inconnu
une feuille rousse
*
Petit matin
les traces de tes pas...si loin
coupelles de rosée
*
Plus qu'aux arbres
le vent aux jeunes pousses
vient s'accrocher
*
Ses jours sont comptés
le printemps que l'hôte hiver
raccourcit un peu plus
*
Sous le vert tendre
la promesse d'une couleur
mais laquelle bourgeon ?
*
Journée des martyrs
comme gémirait septembre
avril gémit
*
Pluie de pétales
avant l'heure, le vent
dénude les belles
*
Après la tempête
cabane désaffectée
la chaumière d'hier
*
Pluie d'avril
chaque jour un arc-en-ciel
la ville au milieu
*
Miette après miette
il fait le tour du quartier
le pigeon à jeun
*
De tous les goûts
sauf celui de l'enfance
cette brioche
Anniversaire-
la voix que j'ai oubliée
n'a pas oublié
Tiges entrelacées
fleurs et herbes folles-
passe un sécateur
Veille de fête
alignés les bols vides
comment faisait maman ?
Ciel étoilé
dans la nuit solitaire
vapeurs du passé
Foire du livre-
le plus bel ouvrage
au prix d'un sandwich
Flûte de berger
rivière de l'enfance-
un jour d'avant
Velours de pétale
le rouge au blanc se mêle
épines gardiennes
Haikus dédiés à mes amis de Pouzols :
~~~~~~~~~~~
Soif d'amitié ?
suivez les pigeons, ils vous mêneront
à la fontaine
Passe et repasse
la main du jardinier,
jaillit une oasis !
M&M
au hasard des rencontres,
deux cordons bleus
Sous la tonnelle,
au rendez-vous des amis
la table du Chef
Un gôut de framboises
quand tombe le soir à Pouzols-
mes toutes premières
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Fragrances de printemps
deviner entre toutes
la fleur d'oranger
Nuit de veille
un souffle long, un souffle court
son sommeil, si près
Barricade, la pluie ?
foisonnant de couleurs
l'invite du jardin
Mélancolie !
comme le poète, l'âme
ses maux sur la feuille
Empreintes de Stars
fouler le sol de Cannes
et puis mourir
Autobiographie-
noir sur blanc l'enfance pose
pour l'éternité
Rencontre au quotidien
barques de pêcheurs à quai
Ah, si j'étais libre !
Matin d'insomnie
se fait douillet le lit
quand le réveil sonne
Tendances de juin
anis, fuschia et rouge
courent les rues
Rangement tardif
une année de journaux
et des mains noires
Envolée de jasmins
sur les draps de l'enfance
ce geste vespéral
Beau mirage
tes mots tracent le contour
d'un rêve interdit
sous les assauts du soleil
la source miroite, tarit
Reflet de lune
tourmenté par les vagues-
soupirs dans la nuit
comme une litanie ton nom
j'ai cru pouvoir l'oublier
Au rendez-vous des mots
à flot l'encre coûle
pensées croisées
Blanche mouette
dans la froidure des quais
le feu du partir
Présence d'aujourd'hui
éphémère habitude
souffrance de demain
dans la chaleur de l'été
surgit une aube froide
Superstition !
à trop rire le matin
on pleure le soir
Il se balance
lourde à souhait la branche
l'oiseau né d'hier
******
Poèmes de printemps
Printemps
Couleurs de printemps
Et ton sourire…
Chemin
Guide
Enfin le soleil :
La rosée illuminée
Poèmes d’été
Rencontre
Soleil d’incendie !
Cachette
La forêt cache
Fuite !
La branche tremble :
Poèmes d’automne
Vent de la montagne
Le vent se lève,
Un vent de la montagne !
Tu es contre moi.
Feuilles
Je te regarde…
Partie
Le jour s’assombrit
Poèmes d’hiver
Départ prochain
L’étoile rousse
Attriste l’amant.
Ors d’automne
Et larmes d’amants.
Forêt hivernale
Jean-Youri
Au fond du silence
As-tu déjà écouté
La terre qui tourne
Temps de farniente
Dans le jour gris qui s’étale
A perte de vue
Je ne crois en rien
Pourtant tu te poses en moi
Comme une prière
Pronunciamento mi
Encore une fois
Les mots du désir
Le soleil se lève
Rouge comme du bétel
Sur le fleuve indien
Chante la tristesse
Vent tenace de décembre
Saudade d’hiver
Finement voilée
Pieds teintés d’henné orange
Elle baisse les yeux
Au soleil Levant
La bouche trop rouge
De jolies Geishas
Ablution matinale
D’une concubine
La Chine s’éveille
Je suis gadjée
Et j'aime un rom
Un voleur de poules
Au port de Mergellina
Une fille de joie
Chaloupe des hanches
De Los Reyes
Des murs de pierre sèche
Chaleur andalouse
Pour ce regard là
J'ai jeté mon coeur
Dans tous les feux de l'enfer
Djabal-Al-Tariq
Gibraltar lointaine
Un rêve d’Eldorado
O Padre Padro
J’ai goûté l’éternité
Sur ces lèvres là
Vibrer cymbalums
Pour vos fils du vent de l’Est
Danser Gitanos
Diga me amor
Dans le jour levant l’aurore
Que tu m’aimes encore
Batelier de Russie
Ta voix émeraude
Chante la Volga
Des dazibaos
Taggés de freedom
Flottent au vent de Tien An Men
Le ton aigrelet
De la bise glaciale
Fige la fleur nue
Filles du soleil
Suspendues aux arbres
Orangeraies du Maroc
O crooner cubain
Dans la grise Havane
Tu chantes la Liberdad
Un coup de vodka
Réchauffe les mains gelées
D’une Babouchka
Gaiement frivole
Dans la burga bleue des femmes
Le vent libre afghan
Défiant l’hiver
Le thé au beurre de yak
Embaume la yourte
Calmant l’hiver
Un samovar chante
Dans l’isba de la Taïga
Ville mauresque
Odeur de safran orange
L’haleine d’un souk
L’hacienda muette
A l’heure de la sieste
Est ivre de paix
Ecole buissonnière
Rêverie pleine d’outrance
Dans les prés complices
Moulins à prière
En bois séculaire
Qui tournent dans la pénombre
Soudain l'oasis
Dans le désert élégant
Un grain de beauté
A l’encre de Chine
Une main jaune et ridée
Peint le crépuscule
Maisons de torchis
Protégeant à peine
Des rais du soleil broussard
La rizière sèche
Sous un soleil trop ardent
Impiété du jour
Sous un sombrero
Il noie son chagrin d’amour
Tequila solo
De l’amour toujours
La promesse flamboyante
Iconoclaste et rêveuse
Ta voix chaleureuse
Le goût d’anis de tes lèvres
Amour salonique
La musique forte
D’un amour échu
Habille mon cœur de noir
La bouche coquelicot
D’une Geisha triste
Baiser japonais
Projetés en nous
Comme des mirages au loin
Les souvenirs doux
Strates du passé
Couchées sur le cœur
Géologie de la vie
Souvenirs fragiles
Entassés dans la mémoire
Tels des bibelots
La vie étriquée
D’un couple mangeant sa soupe
Silence d’hiver
Dans la solitude
Il y a de grands espaces
Tout blancs et tranquilles
Femme solitaire
Sur un banc de pierre
Ombre grise dans la foule
A perpétuité
Son paysage est strié
De barreaux de fer
Le prisonnier
Se penche pour embrasser
Une fleur dans la cour
Idées enfumées
Un accro aux doigts jaunis
Tire sur sa clope
Vogue le bateau
Serrés au fond de la cale
Des enfants esclaves
Un dernier regard
Jeté sur un coin de terre
Commence l’exil
Se laisser porter
Comme une perle d’eau pure
Sur le fleuve noir
Si le vent m’ignore
Sûr je m’y coule dedans
Je deviens son souffle
Vent atrabilaire
Ta mauvaise humeur
Fait frémir l’aube timide
Odeur de fraîchin
Délivrée dans l’aurore
D’un ciel tropical
Couleur de pavot
mon amour mon rêve rouge
opium de mon coeur
Tu me manques
petite brume
au ras de ma plume
Quand ta liberté
effleure ma peau
je ne suis plus que désir
Paglia a terra
je dormirai contre toi
sous le ciel étoilé
Ma mélancolie
c'est une rose séchée
qui pique mon coeur
On s'y promène
enlacés sans se lasser
jardin des délices
Tu me manques tant
que le monde devant moi
en perd ses couleurs
Sonne le tocsin
dans la ruelle pavée
un dernier passant
Tu ne sauras jamais
combien je t'ai aimé
ni combien le ciel a d'étoiles
Oublier le temps
qui vole les ans
et aimer encore
Topaze dans l'aube
rubis dans le crépuscule
le soleil
Costumes de soie
qui froufroutent près des Doges
temps du carnaval
Amour clandestin
dans la pénombre secrète
d'un hôtel de passe
Bâtons de bambou
soulignant des voix courtoises
musique chinoise
Solstice d'hiver
au pays du matin calme
Hsin Nien et Têt
Un baiser posé
sur chaque pétale offert
chapelet de roses
Pluie en biseau
lacérant le ciel
jour entaillé
Montmartre dessine
dans Paris qui fait la Belle
toute une Epoque
Regard bâillonné
le dos contre le mur froid
il attend sa mort
L'ultime caresse
du soleil crépusculaire
fait rougir le ciel
Le ciel sniffe
sa traînée de poudre blanche
snouff de saison
Féminité dévoilée
dans la vapeur tiède
d'un hammam mauresque
Sur la solitude
le temps immuable
déroule son infini
Il n'ignore plus
l'enfant qui pleure
le monde secret des grands
Succomber au charme
du printemps séducteur
envie d'aimer
Mots thésaurisés
offerts comme un talisman
au bel amant
Au gré des terrasses
caressant de doux minois
le soleil musarde
Un dandy sapé
promène ses nippes
dans le Tout Paris branché
Derrière le paravent
ses vêtements glissent
sur sa peau nacrée
Ce baiser de feu
qui jette nos corps
dans les limbes du plaisir
Mes larmes
se mêlent à la rosée
du matin chagrin
Dans ta solitude
tes larmes ne peuvent pas
fleurir ton désert
Oubli impossible
ta lumière tamisée
darde mon passé
Au coin de ta bouche
ricoche du temps qui passe
les premières rides
Beauté momifiée
figée dans la mort
un papillon épinglée
Te dire oui
après une longue nuit
capitulation
La faucheuse aguicheuse
au bout du chemin
déjà nous fait signe
Ni l'ennui ni le chagrin
ne sauront ternir
l'éclat de la fleur
Marins solitaires
vos mille désirs rêveurs
écument la mer
Tu te roules en boule
tu fais le gros dos
pour tout oublier
Ne jamais jeter
dans les eaux de la tristesse
le bleu de ton coeur
Tu l'aimes et tu la haïs
elle t'attire et te rebute
la vie qui te tient
Laisse-moi prendre
ta vie aux contours de vair
au creux de mon coeur
Au ras de ta vie
tout en toi prend la couleur
de la brume grise
Je serai orfèvre
je taillerai dans tes larmes
des rais de soleil
Dans la jalousie
tu tends un miroir
qui reflète tes envies
Au fur à mesure
que ta vie se rétrécit
ton coeur s'agrandit
Sauras-tu cueillir
les rêves d'amour
que l'on sème sur ta route
Sa bouche usée
d'avoir tant aimé
murmure la solitude
Le pas chaloupé
des jolis coeurs arpentant
les plages d'été
La belle esclave
trimait du matin au soir
en pensant à lui
Cocotte fanée
qui se la joue midinette
oripeau à mecs
Ne reste pas là
à frissonner de la sorte
au bord de ta vie
Bricole-toi un univers
où te te promènes
loin de tes misères
Après le chagrin
tes yeux se dessillent
et le soleil t'éblouit
Goutte de rosée
s'évaporant dans le temps
telle est la passion
Au fond de la solitude
tu ne sais voir que
ton propre reflet
Acide brûlant
tes larmes d'amour
coulent une à une sur ton coeur
Pauvre manouchka
tu le pleures ton amant
qu'ils ont mis en tôle
Impatient d'aimer
vibrant de désir fébrile
il suit sa promise
Dépourvu d'amour
dans le petit matin gris
mon coeur est bien triste
L'Etat amoureux
est un Etat où le coeur
se bat pour aimer
Battant en silence
dans le secret de mon coeur
mes amours
Une alcôve
au goût de guimauve
le romantisme
Eblouissement
d'un printemps éternel
l'amour
Douceur de fleurs
dans chacun de ses gestes
la tendresse
Fleur de papier
brûlant trop vite
l'amour d'un jour
Soleil d'Afrique
gri-gri sur mon coeur
l'amour
Mystère violent
déboutant la raison
l'amour
Un rêve brisé
sur mes joues
larmes
amour impossible
fragmentant mon coeur
en mille et une douleurs
Le poète marche
sur la corde du monde
pour dire ses rêves
Sans toi mon amour
je suis printemps perdu
saison sans fleurs
Pour ce garçon là
mon coeur mandoline
chante
Soleil de minuit
sur nos doutes
l'espérance
L'ultime caresse
de la mère à son enfant
qui s'en va en guerre
Nimbant l'horizon
la lueur d'espoir
d'un peuple à genoux
Tu es jour aveugle
quand la tristesse te couvre
de brumes chagrines
Du Japon fleuri
sur papier nacré
j'écris mon amour
Tu consens toujours
aux égarements fleuris
du sacre amoureux
J'avais perdu
le la de l'existence
tu me l'as redonné
As-tu oublié
que même au Pôle Nord
brille le soleil
Fais-moi suivre
la lisière
de ton coeur
Tu t'agripperas en vain
au mur lisse de la vie
quand tu t'en iras
Si tu peins l'amour
d'un émail trop fin
il s'écaillera
Es-tu si pressé
que tu foules ainsi
ta vie à grandes enjambées
Pastel de la passion
qui adoucit enfin tout
la tendresse
Ce chagrin d'amour
biseau acéré
entaille mon coeur
Ciguë de l'amour
que boit l'infidèle
le mensonge
Scribouillés
sur le blanc de la vie
tes désirs illisibles
Qu'elles se brisent
au bas de la nuit
tes angoisses
La mer se retire
marquant de ses caresses
la plage nue
Soleil caniculaire
tu cingles la terre
de tes rais vaniteux
Tu as beau crier
le ciel est trop haut trop loin
pour t'entendre
Le front brûlant
la terre implore
quelques gouttes d'eau
Quand tu te mires
dans tes eaux aveugles
tu touches le néant
Blême de solitude
l'ivrogne trébuche
sur ses nuits sans lune
Traverser un grain
savoir que ce n'est qu'un grain
et redresse la barre
D'un revers de la main
chasser l'aube maussade
et se rendormir serein
Où que tu tournes
tu butes sur du noir
déprime
Loulous
vos gangs à gogo
colmatent vos solitudes
galope fort
dans ta plaine solitaire
le désir d'aimer
Aube de l'amour
se levant sur la promesse
de jours enfin bleus
L'accordéon geint
dans la rue indifférente
ses larmes d'exil
Tu consens toujours
aux égarements fleuris
du sacre amoureux
Fais-moi suivre
la lisière
de ton coeur
Le ciel était là
absurdement tranquille
face à mon chagrin
Le remords
laboure la terre noire
de la conscience
Fil de soie
tendus entre nous deux
notre amour
Goulée de soleil
qui fait passer
l'âpre de la vie
D'encre noire
de feu rouge
écrire le blanc de l'amour
Il goûte la vie
du bout des lèvres
l'indécis
L'amour comble
les lézardes
de la solitude
Enfoncer le monde
comme on enfonce une porte
révolution
Sans toi
mes aubes
sont muettes
Quand donc se posera
sur mes frimas
la douceur du jour
Songes engloutis
dans l'aube
matin solitaire
Un îlot
dans le bleu du ciel
la tristesse
Ils s'entêtent
les oiseaux du printemps
à croire aux jours heureux
Goût du soleil
nectar des nectars
l'amour
Sésame ouvre-toi
des temps meilleurs
l'espoir
Noeuds de vie
que le temps
défait
Il se pique
à la barbe du temps
ton coeur
Traverser le temps
magie de la pensée
et t'aimer encore
La routine
met l'amour
en jachère
Dans le hamac
du temps
paresser
Fine poussière
sur ta vie
tes regrets
Le jour décline
et plus que jamais
tu sens ta solitude
La jambe haute
les vagues gambent
les rives
Il ignore l'orage
caché dans les nuages
l'optimiste
Brise-glace
de tes eaux figées
ta volonté
Au gué de ta vie
et vogue la galère
passe tes tracas
Gouttes d'acide
perçant ton coeur
tes désillusions
Novembre souffle
ses baisers
cannelle
Ciel azurin
où s'épure
le baratin du monde
Noël luit
sur la bouche
des canons
Le fard de Noël
estompe
les cernes de la Terre
Noël sème
aux quatre vents
ses lucioles de paix.......