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Chapitre I : Le territoire

La mutation s’est produite quelque part durant le XVème siècle, et a été constatée bien après.
Les premiers à s’en rendre compte sont les français.
Passage d’une conception patrimoniale (conception centrée sur la propriété de l’espace) à une
idée de souveraineté.
Sur les frontières et leur histoire, l’évolution a été grande. Donc la mutation intellectuelle va
avoir de grandes conséquences.

Section 1 : La souveraineté territoriale

Cf le texte sur la sentence de Max HUBER posant un problème de souveraineté concernant


une île.
Un lien est établi entre la souveraineté et l’espace où elle a été établie. Également un lien
entre l’Etat et la souveraineté.
Mais le terme souveraineté est ambigu car polysémique : dico :
- puissance suprême de gouverner, de commander et de décider : sens valable surtout en droit
interne (donc pas vraiment d’intérêt dans ce cours)
- caractère de l’état voulant dire qu’il n’est soumis à aucun autre pouvoir de même nature :
passage à l’ordre international
Ex : la république décide une chose par une loi, elle le décide librement et cette loi n’est pas
soumise à une autorité supérieure (sauf traité)
- l’aptitude légale de l’Etat pleine et entière qui lui permet d’exercer toutes les aptitudes
juridiques conférées par le droit international
- exercice du pouvoir pour l’Etat de décider de limiter ses pouvoirs
Pas de contradiction dans les différentes définitions même si elles n’ont pas le même sens.
Dégagement de 2 idées :
- la souveraineté implique l’existence d’un domaine réservé

– conséquence : il n’existe qu’un seul Etat souverain sur l’espace concerné

§ 1 : Le domaine réservé
L’égalité souveraine des Etats figure dans la charte de l’ONU, qui parle aussi de
« compétences nationales ».
A- Définition
Idée très ancienne formalisée par l’institut de droit international (crée dans les années 70’).
Le domaine réservé est défini comme le domaine des activités étatiques où la compétence
de l'État n’est pas liée par le droit international : résolution d’Aix-en-Provence en 1954.
Ces activités ne sont pas radicalement extérieures au droit international car :
- la notion de domaine réservé est une notion de droit international
- certaines règles du droit international vont s’appliquer à ces activités
Dans la charte de l’ONU : « aucune disposition de la présente charte n’autorise l’ONU à
soumettre les États aux règles de la présente charte… »
Le droit international est donc fondé sur la charte.
B- Le contenu
Observations :
- L’étendu de ce domaine dépend du droit international, c’est donc à un moment, les règles
établissant le domaine réservé de chaque Etat
- il n’existe pas de domaine réservé par nature. Ce n’est pas parce qu’il y a une catégorie
particulière que c’est un domaine réservé.
Dans les années 20’, lors de l’établissement de la CPI, on a dit qu’il était impossible que les
particuliers y aient accès car le contentieux des particuliers relèvent du droit interne et ne
concerne pas le droit international. Ce qui était faux car à la 1ère cour, la cour centraméricaine,
les particuliers et les États pouvaient saisir la cour pour condamner un État La seule
restriction : les nationaux ne devaient pas mettre en cause leur État de nationalité devant
la cour. Et car l’essentiel des affaires a concerné des particuliers.
Ce qui fait le domaine réservé c’est la décision des États, qui établissent par une règle
commune que telle activité dépend de telles conditions.
- Le domaine réservé va évoluer selon les époques
La CPI le reconnait vite en 1923 : la notion est essentiellement relative et dépend de
l’évolution des rapports internationaux.
Le domaine réservé évolue donc dans le temps, et surtout dans le sens restrictif (de moins en
moins de domaines réservés).
C- Les mécanismes de protections
Protection essentielle : la non intervention
La CIJ, affaire du détroit de Corfou, 9.04.1949 : le respect du domaine territorial est la non
intervention (= non ingérence).
Donc aucun État ou aucune organisation internationale ne peut s’immiscer dans une activité
relevant de la compétence nationale ou du domaine réservé d’un État.

Comme dans la déclaration de l’AG des NU (1981) d’inadmissibilité de


l’intervention et l’ingérence dans la compétence des États : l’AG décrit quelles
sont les obligations des États selon le principe de non intervention, car ce n’est
pas seulement une abstention mais également, par exemple, le devoir de ne pas
utiliser son territoire de façon à compromettre la souveraineté d’un autre État. Il
impose aussi de ne pas favoriser des mouvements de rébellions ou de sécession
sur un autre territoire.
Dans des résolutions des NU, notamment en 1990 et 1991 : application du droit
d’ingérence. Référence à l’idée de souveraineté et condamne le massacre de sa
propre population.
L’ingérence est un oxymore : c’est la méconnaissance d’une obligation.

§ 2 : La compétence territoriale exclusive


(mardi 13 janvier 2009)

Compétence : pouvoir juridique conféré ou reconnu par le droit international à un État de


soumettre a des personnes physiques ou morale des biens ou des activités à son ordre
juridique.
Compétence s’analyse sous 2 aspects :
A- La compétence territoriale
Max HUBERT : développement d’un mode particulier d’organisation de l’espace s’organisant
autour de l’idée d’exclusivité. Un pouvoir exclusif car souverain. Cette caractéristique
appartient à plusieurs États donc à plusieurs territoires. Deux prétentions à exercer le pouvoir :
l’empereur, pouvoir séculier a la prétention universelle, et le pape qui a la même prétention.
Donc dès la 2ème moitié du XVème ces prétentions s’effondrent.
Donc dès ce fondement d’organisation politique et des relations internationales.
2 caractéristiques
- Compétence exclusive :
La souveraineté territoriale appartient toujours à un seul Etat. Donc seule une autorité a
le pouvoir pour fixer des règles : compétence normative ou fonctionnelle.
Chaque Etat est maitre d’une compétence exclusive, et tous les Etats la possèdent. La CIJ,
dans l’affaire du Lotus, 5.09.1927, série A n°10 : jugement d’un différend entre la France et la
Turquie sur le jugement d’un tribunal turc contre un français, un navire turc avait abordé un
navire civil français qui avait fait relâche dans un port turc, l’officier avait alors été arrêté et
condamné. Différend pour savoir si l’autorité turque pouvait traduire en justice cet officier >
la limitation principale qu’impose le droit international sur un État est celle d’exclure
cette puissance sur tout autre État, le respect de la souveraineté de l’un conditionne le
respect de la souveraineté de l’autre.
Cependant 2 atténuations :
° visant les conséquences sur un territoire d’une action illégale entreprise
Exemple : des officiers français se sont rebellés au début des années 60’ quand la
France a voulu mettre fin au conflit algérien. L’un d’eux s’est réfugié en Allemagne. Le
colonel a été retrouvé ligoté dans le coffre d’une voiture devant un commissariat. Une fois en
France, il a été jugé. Poursuite légale contre la France possible du fait de l’enlèvement ? La
poursuite est légale car l’enlèvement n’a pas été reproché à des agents du gouvernement
français.
Affaire Barbie, 1984, sur une expulsion irrégulière jugée par la cour de cassation, où
l’individu réfugié a été expulsé et renvoyé en France ou il a été directement arrêté. La cour
déclare qu’aucune personne du gouvernement français n’est allée le chercher donc c’est légal.
° la première atténuation semble obsolète mais ce n’est pas le cas, car un certain
nombre de faits internationaux aboutissent à partager la compétence territoriale entre 2 Etats.
Surtout pour les Empires coloniaux, donc on pouvait penser que les instruments juridiques de
ce partage étaient devenus obsolètes. Mas il reste l’occupation d’un territoire, ce qui dure
aujourd’hui.
1. Les traités permettant le partage
Selon 4 hypothèses :
- Les capitulations : actes unilatéraux ou traités (le 1er par l’Empire Ottoman) par lesquels des
pouvoirs sont consentis à des individus sujets d’un prince étranger, des privilèges (par
exemple ne pas être jugé par les tribunaux ottomans). Elles ont peu à peu changer de nature,
d’un acte international gracieux elles sont devenues une obligation. Au fur et à mesure que la
puissance chrétienne a augmenté. Le système s’étend à d’autres États, comme le Maroc. Donc
sur un territoire donné, la capitulation fait que l'État territorial n’exerce pas une compétence
territoriale exclusive, puisqu’il la partage avec un autre État.
- la cession à bail : plus d’exemples en extrême orient : l'État territorial transfert sur une zone
donnée pour une période donnée l’exercice de sa compétence territoriale à un autre État, en
contre partie généralement d’un loyer (cf Tintin et le Lotus bleu). L'État cédant transfert
l’exercice de la souveraineté, et non la souveraineté en elle-même, pour une durée limitée.
- le protectorat : relation, généralement établie par un traité, par laquelle un État protecteur
va accepter de garantir à un autre État, l'État protégé, contre certains dangers, et en échange, il
exerce ses droits en matière de relations internationales. La plupart des protectorats ont
dérivé, les États protégés ont été amenés à céder aussi une bonne part de leurs compétences
territoriales (par exemple le Laos en Indochine).
Les arrêts de la CIJ donnent des exemples.
- Le mandat et la tutelle : 2 institutions prévues dans la SDN et la charte des NU > la
situation est la même, après la 2nde GM, ils concernent les territoires des ex ennemis.
Donc un certain nombre d’actes juridiques permettant le partage de l’exercice de la
compétence territoriale
- L’occupation peut résulter soit de :
° l’accord de l’Etat occupé
° un conflit armé, le plus souvent le cas. Même si depuis 1945 le recours à la force est
interdit mais cela n’exclut pas les conflits armés en vertu de la légitime défense.
Exemple : après 2001, intervention en Afghanistan, l’ONU reconnait la légitime
défense, donc au regard des règles sur l’emploi de la force, il n’y avait pas de difficultés
particulières
L’occupation peut être conforme au droit international actuel, mais elle doit se conformer
aussi au droit de Genève, le droit international humanitaire, surtout la convention du 12.08.89.
Par exemple, la puissance occupante ne peut pas changer la loi pénale.

2. La compétence générale ou complète


L'État peut exercer tout ce qu’il veut dans le cadre du respect du droit
international.
Dans le cadre fixé par le droit international, l'État peut exercer tous les pouvoirs
susceptibles d’être exercés.
Par exemple pour les nationalisations :
– Début des années 70’ le gouvernement chilien a nationalisé des mines de
cuivre, donc la nationalisation visait à exproprier des entreprises
américaines dans des conditions que les sociétés n’ont pas accepté. Une
loi internationale : un propriétaire dépossédé doit percevoir une juste
indemnité. Les sociétés américaines trouvaient ne pas avoir été assez
indemnisées. Donc si le pouvoir de nationaliser appartient à l'État, il doit
le faire dans le cadre des règles du droit international.
– 1981, nationalisation française industrielle et bancaire, pour éviter toute
difficulté internationale, la France a indemnisé généreusement, mais cela
lui a valu des problèmes.
B- la compétence extra territoriale
La compétence d’un État est territoriale mais elle peut aussi être personnelle (visant chaque
individu, comme pour l’état civil). Les personnes et les objets se déplacent, donc parfois la loi
française est amenée à s’appliquer en dehors du territoire français : en pleine mer, un autre
territoire soumis à une compétence souveraine. Dans ce cas, une certaine opposition entre la
loi du territoire et la loi personnelle. Question ne se pose qu’en cas de conflit de la loi.
Considérations principales :
- de manière générale le droit international public, n’interdit pas la concurrence entre une loi
territoriale et une loi extra territoriale. Peu de décisions, sauf dans l’affaire du Lotus. La cour
a donc affirmé (p 19) que le droit international a une grande liberté > il n’est pas interdit à un
État de donner un effet extra territorial à ses lois sauf dans certains cas précis. Donc il arrive
que des États utilisent cette liberté, pour donner des effets extra territoriaux et donner des
sanctions, comme par exemple :
° la communauté européenne sanctionne des sociétés ayant leur siège à l’extérieure de
l’UE pour non respect des règles communautaires. Ce qui vise une pratique générale.
° les lois américaines visant des entreprises qui pourraient commercer avec Cuba ou
l’Iran : ses lois permettent d’effectuer des sanctions à des sociétés non américaines.
- selon le droit international, la compétence de principe est la compétence territoriale et la
compétence extra territoriale est l’exception, affaire relative au droit des ressortissants des EU
au Maroc 08.52, France contre EU, CIJ : le Maroc était dans le cadre d’un protectorat, donc
les relations internationales étaient exercées par un général français, puis à la fin du XIXème
des traités internationaux ont été signés sur le Maroc et ils consentaient des privilèges à
certains ressortissants et les litiges pouvaient être réglés par des tribunaux autres que
marocains. Et un acte du général marocain, qui prévoyait d’obliger en cas de commerce entre
le Maroc et un pays étranger, les commerçants à provisionner une somme équivalent à la
transaction. Donc les EU ont soutenu devant la CIJ qu’il y avait un problème, et la loi
marocaine ne pouvait pas s’appliquer en vertu des traités et actes internationaux sans
l’assentiment des EU. La cour va donc distinguer 3 premiers cas :
° les lois marocaines sont contraires aux droits des traités > pas de conformité au droit
international, la compétence territoriale s’efface devant la compétence personnelle
° pour l’application de la législation marocaine il faut faire appel aux tribunaux
consulaires > idem que précédemment
Dans ces 2 cas il y a une règle conventionnelle préalable limitant la compétence.
° application à des ressortissants américains une loi marocaine qui n’est pas contraire
au droit conventionnel des EU et ne supposent pas l’intervention des tribunaux consulaires >
la compétence territoriale marocaine l’emporte alors.
Les exceptions ne sont donc pas généralisables. Et donc priorité de la compétence territoriale
sur la compétence personnelle selon le droit international.
(Sur Israël et Palestine : 3 volumes de HILLBERG)

Section 2 : Le titre territorial

Identification du fondement juridique du droit dont dispose chaque Etat d’exercer sa


souveraineté sur son Etat : les titres juridiques.
Obs préliminaires :

• Les Etats européens ont admis qu’une décision du Pape pouvait procéder à la
répartition de territoire entre 2 Etats chrétiens. Donc admission d’un titre de
possession d’un territoire. Egalement des possibilités d’achat. Donc différents types de
titres

• Titres dépendent des époques, par exemple, la conquête militaire d’un territoire n’est
pas suffisante pour annexer ce territoire
• Les titres sont également de nature diverse : simple fait (conquête), traité

• Les conséquences des titres obsolètes durent encore aujourd’hui, règlement de


différends en fonction de l’étude de titres historiques
Exemple, CIJ, 23.05.2008 : différend entre Singapour et Malaisie concernant certaines
îles. La cour s’est intéressée à l’histoire des îles et a constaté que le titre originaire
était un sultanat de JOHOR, et le problème venait de la colonisation par les Pays bas et
le R-U. Donc intérêt du traité de 1824 ou le R-U et les pays bas se partageaient le
territoire

• Question demeure importante car les cas de possessions contestées sont très
nombreux. Il n’est plus envisageable que se pose la question de l’attribution d’un
nouveau territoire, car il n’y a plus de territoire à découvrir. Reste les problèmes de
contestations.

§ 1 : Les titres permettant l’acquisition d’un territoire non étatique


A- La théorie dite de la terra nullius
Terra nullius : territoire sur lequel aucun Etat n’exerce sa souveraineté et qui donc dans le
droit antérieur aux NU était susceptible de faire l’objet d’une prise de possession par un Etat.
Donc pendant longtemps un instrument du colonialisme. Développement d’une vision
extrémiste que la CIJ a réduite.
1. La vision traditionnelle
VON MARTITZ, juriste allemand, auteur qui participe à la création de l’institut du droit
international (1973), et il a été amené à produire un rapport sur la question de l’attribution de
territoire. Celui-ci devait aboutir à une déclaration adoptée à Losanne en 1988. Rédaction du
rapport en 1886/1888 après le congrès de Berlin en 1885 sur le bassin du fleuve Congo et
décide de l’attribution de territoires qui sont les derniers à ne pas relever d’un territoire. Donc
lors du rapport, cette répartition est d’actualité.
« Est considéré comme terra nullius toute région qui ne se trouve pas effectivement sous la
souveraineté ou le protectorat d’un des États qui forme la communauté du droit des gens, peu
importe que cette région soit ou non habitée. »
Obs :
- Pour Von Martitz et une partie de la doctrine de son époque, une terra nullius n’est pas
seulement une terre non habitée
- territoire nécessairement extra européen, car la communauté du droit des gens car distinction
des populations en général quelque soit la religion, le territoire et elles avaient un certain
nombre de droits, puis la communauté du droit des gens, les États acceptant un certain nombre
de règles et d’obligations (« nations civilisées »). Donc ça ne pouvait pas être un territoire
dépendant de la communauté du droit des gens, ni un territoire européen, ni un territoire
colonial, c’était donc un territoire à coloniser.
- l’institut de droit international a trouvé la thèse excessive donc le projet n’a pas été adopté à
la session de Lausanne. Donc simple projet. A priori plus l’expression que le fond qui a été
censurée.
Donc la terra nullius est un territoire qui n’est pas dans la dépendance d’un territoire
européen ou américain.

La CIJ a été amenée à revenir sur cette vision.


2. La vision de la CIJ
- avis consultatif du 16.10.1975 sur le Sahara occidental : un territoire habité ne
peut pas être considéré comme une terra nullius. Affaire sur le sort du « Sahara
espagnol », pris par l’Espagne en 1884. L’Espagne se retirant du Sahara dans les
années 70’, la cour est amenée à formuler un avis. Il s’agit de savoir si les
prétentions sont fondées. L’un des arguments est de savoir si la théorie de la
terra nullius s’applique : un territoire habité, quelque soit le mode d’organisation
sociale ou politique, ne peut pas être une terra nullius.
- 17.11.1953, affaire relative au Minquier et Ecrehous , 2 archipels près des
côtes françaises près de l’île jersey. Ces 2 archipels étaient sous la suzeraineté du
duc de Normandie, le roi d’Angleterre. Vers 1204 commence la crise après la
confiscation du duché de Normandie par le roi de France. Intérêt de l’arrêt :
° ouvre la théorie des droits intertemporels : si un acte juridique demeure valide
dans le système qui lui succède
Ce n’est pas parce que les archipels sont inhabités qu’il y a terra nullius. Il ne
s’exerce aucune autorité politique.
La cour a modifié l’approche de l’institut de droit international.
B- La règle de l’occupation effective
Exercice sur tout ou partie du territoire de la souveraineté. L’exercice effectif est
considéré comme un titre juridique suffisant pour prouver l’appropriation du
territoire.
Règle ancienne : dans le traité du droit des gens, l’auteur parle de l’occupation,
qui est pour lui le titre juridique principal permettant l’exercice de la
souveraineté pour le monarque.
Cette occupation effective va permettre de décider d’un certain nombre
d’affaires, de la possession du territoire. Une occupation ponctuelle ne suffit pas.
CPJI, 5.04.1933, sur le statut juridique du Groenland orientale : le Groenland
n’est pas habité sur toute sa surface. Recolonisation vers 1730, qui se fait à
travers différents points d’accès qui vont devenir des points d’occupation. Vers
la fin du XIXème, un différend nait entre le Danemark et la Norvège sur la
possession du Groenland. L’occupation est partielle. Situation connue et admise
par le droit international
Max HUBERT, « l’intermittence et la discontinuité est envisageable selon les
circonstances. »
La cour va donc contrôler les caractéristiques d’exercice de la souveraineté du
gouvernement danois.
Constats de la cour : l’exercice de la souveraineté au sud est constant.
L’exercice de la souveraineté ne suffit pas, il faut aussi des actes et
l’intention de se comporter en souverain.
En l’espèce la cour analyse les traités conclus par le Danemark qu’ils
s’appliquent ou non au Groenland. La cour observe qu’aucun Etat n’a protesté
contre le fait que le Danemark pouvait décider de l’application des traités sur le
Groenland. Il y avait donc intention de se comporter en souverain, d’où le rejet
des prétentions norvégiennes.
Dans cette situation (territoire peu peuplé) l’Etat ne peut pas affirmer sa volonté
d’exercer sa souveraineté aussi fortement que sur son territoire.
Occupation constante effective et traduit la volonté de l’Etat de se conduire en
souverain.
C- La contigüité géographique
Aussi une notion de fait. Aussi « continuité géographique » ou « l’adjacence ».
Proximité d’un espace par rapport à un autre, et désigne aussi la possibilité
d’assimiler un territoire proche à un autre territoire dont le statut convient.
Ne peut jouer que dans des cas limités pour le terrestre. Mais grand rôle dans le
droit de la mer.
Obs :
- il y a une unanimité de la doctrine sur le territoire terrestre : la règle de la
contiguïté joue seulement lorsqu’une île se retrouverait entourée par les eaux
territoriales d’un Etat
Importance relative, donc 2 autres cas
- Le Sahara occidental : il est clair que les liens des tribus habitant sur le
territoire du Sahara occidental était distendus, donc le Maroc avait utilisé des
arguments : le Maroc est divisé en 2 territoires dont l’un suppose un
rattachement symbolique et l’autre un véritable rattachement ; la contiguïté
géographique car prolongation du territoire marocain.
Cour : l’argumentation sur la contiguïté géographique est « assez contestable ».
Ici la cour affirme au fond que l’argumentation du Maroc est contestable. 2
conclusions :
° titre de la contiguïté géographique ne joue pas dans l’affaire du Sahara
occidentale
° ce titre de contiguïté surgit pour l’Arctique et l’Antarctique. Une théorie
a été lancée : la contiguïté géographique pourrait isoler un certain nombre de
secteurs. Détermination d’un secteur en prenant les 2 points extrêmes.
L’antarctique est quant à lui un continent, et est inhabité sauf par des bases
scientifiques. Pas vraiment de revendication territoriale sauf dès le XXème. Un
Etat revendique la possession d’une partie du territoire au nom de la continuité
géographique : l’Argentine.
Traité de Washington : l’Antarctique est soumis à un régime provisoire.
(mardi 20 janvier 2009)
§ 2 : les titres permanents du territoire étatique
Il peut y avoir échange de territoire. Souvent un mécanisme de cession simple
ou complexe (l’échange).
Commission franco italienne : cession : un État déjà existant retire sa
compétence territoriale d’un territoire sur lequel il l’a exercée tandis qu’un
autre état, cessionnaire, état déjà existant ou nouveau étend sa compétence
spatiale sur le territoire ou elle était déjà exercée par l’Etat cédant.
La cession de territoire est donc un phénomène juridique et matériel
s’expliquant par un élément matériel. Si la république retire sa compétence,
exercée avant, sur un territoire c’est pour des raisons, 2 ordres :
- conquêtes d’un territoire
- convention internationale
A– Cession de territoire après conquête ou « dedellatio »
Terme latin indiquant qu’un Etat en a absorbé un autre.
La conquête : phénomène suivant un conflit armé, et à la suite de la défaite la
souveraineté sur un territoire passe de l’Etat vaincu à l’Etat vainqueur. Lorsque
l’Etat vaincu se retire d’une partie de son territoire qu’il cède à l’état vainqueur.
Et il y a dedellatio quand la totalité du territoire de l’Etat vainqueur passe sous la
souveraineté de l’Etat vaincu et disparait, comme par exemple l’Etat de Tranval
absorbé par le R-U, ou en 1783 la disparition de la Pologne partagée entre la
Prusse, l’Autriche et le Russie.
Ces 2 phénomènes ne sont plus vraiment possibles dans le droit international
contemporain. Avec la charte des NU il est interdit de résoudre les problèmes
par la force ou la menace. A la suite de l’agression de l’Irak par le Koweït en
1990, aurait pu aboutir à une séparation entre les provinces à majorité sunnite et
chiites, et que l’une d’entre elles se rattachent à un autre État. Il n’est pas
possible que l'État vainqueur absorbe l'État vaincu.
Résolution 2 625 adoptée le 4.10.70 : le principe n° 1 prévoit que nulle
acquisition territoriale obtenue par la force ne sera reconnue comme légal.
Par conséquent, la convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités, prévoit
qu’est nulle la conclusion de tout traité avec l’emploi de la menace ou de la
force.
Exception : les évènements imposés à la fin de la 2nde GM. Les changements
s’opèrent après l’adoption de la charte des NU, même si elle insère la catégorie
des États ex ennemis. (l’ONU était formée par la coalition des alliés) Donc
bizarre d’avoir accepté les changements territoriaux imposés aux pays de l’est.
Mais les changements ont été acceptés par les pays concernés.
Dans certains différends territoriaux, des actes conclus après des conflits armés
sont encore aujourd’hui en cause.
B- Cession après accord des États concernés
On pense souvent que la charte des NU, et surtout les textes découlant de la
charte, interdisent les changements territoriaux, donc la cession de territoire.
Vision qui s’appuie sur le fait qu’une grande partie des conflits internationaux
antérieurs ont été causés par le fait que les Etats avaient « faim de territoire ».
Donc si les conflits sont du fait de la volonté d’expansion donc supprimer les
causes d’expansion c’est supprimer les conflits armées.
Or aujourd’hui c’est supprimer l’extension territoriale s’il y a recours à la force.
Les relations entre 2 Etats ne sont pas des relations fixées. Il y a une gestion des
zones frontalières qui peut imposer des modifications du territoire. Par exemple
le CERN (centre européen de recherche nucléaire) est implanté à l’ouest de
Genève dans une zone contigüe. Récemment le CERN a constaté que ses
employés sortant de son enceinte créaient des embouteillages, donc volonté de
créer une autre sortie, donc il a fallu créer un rond point sur le territoire français.
La suisse a donc proposé à la France de lui céder cette partie contre une autre
parti de son territoire de même superficie.
Donc 2 hypothèses de cessions :
- Cession impliquant un territoire assez vaste avec une population
- Cession d’une parcelle de territoire
1. Les cessions de territoires
Extrêmement fréquentes.
En 1803 la France à céder la Louisiane aux E-U.
En 1867, le tsar Alexandre 2 a vendu l’Alaska aux E-U.
Des échanges de territoires étaient aussi possibles :
- 1875 entre la Russie et le japon : échange d’archipels
Aujourd’hui pratique possible à 2 conditions :
- accords des parties concernées
- accord des populations concernées
Donc rencontre entre 2 principes du droit international : principe du droit des
peuples à disposer d’eux même. Dans une résolution 2 625 il est prévu que le
principe de l’autodétermination peut prendre plusieurs formes. Il peut y avoir
création d’un Etat nouveau.
Cette notion des peuples à disposer d’eux même pose une 2ème condition : la
validation de la cession du territoire par les peuples concernés.
C- La cession de parcelle de territoires
Cessions aujourd’hui nombreuses pour de raisons d’aménagement des régions
frontalières. Comme l’exemple franco suisse. Ou encore franco andorran, le
passage étant considéré comme difficile l’Andorre souhaitait réaménager les
constructions routières ce qui supposait un viaduc. L’Andorre voulait prendre
tous les frais à sa charge, mais construction sur le territoire français. Donc traité
en 2000 pour un échange de territoire. Les Etats ont accepté le principe de
l’échange de territoire. Pour permettre la réalisation Andorre a acheté une ville
et l’a cédée à l’Etat français. La particularité de ces opérations : si elles
concernent une fraction de la population la règle du consentement des
populations joue.

Section 3 : La frontière

Limite du territoire d’un État ou ligne déterminant ou commence et ou fissent


les territoires de 2 Etats.
Rq : la notion de frontière est liée à un mode d’organisation politique, donc il y a
frontière lorsqu’il y a État.
Il n’y a pas de limites précises au déplacement de populations nomades.
Au départ, zones séparant des pouvoirs. Cette conception de la frontière espace a
laissé des traces, surtout au niveau littéraire, comme dans l’affaire du lac
Lanoux, qui est sur le territoire français mais intéresse le territoire espagnol.
L’Espagne s’était opposée à un projet français de barrage. Pour l’Espagne,
compte tenu de ce qui existe dan la région, avec le régime dit des compascuité
(vieille institution du droit français permettant de faire paitre les troupeaux en
commun), c’est pourquoi la France la doit retenir le consentement espagnol. Et
en application du traité de Bayonne de 1866, constitution d’un tribunal arbitral
qui dit : que les limites de la compascuité ne peuvent pas être étendues. Donc on
ne peut pas déduire de cette communauté spécifique une communauté générale.
Le tribunal arbitral rejette donc l’idée de frontière zone, car une définition plus
précise peut être donnée de la frontière.
Ligne formée par la succession des points extrêmes du domaine de validité
spatiale des normes de l’ordre juridique d’un Etat. Intérêt : le tribunal lie la
souveraineté par l’exercice de la compétence normative et la frontière.
Obs : unité de la frontière : pour certains auteurs, entre la frontière terrestre et
maritime il y a des différences telles que ce sont 2 réalités ne relevant pas de la
même catégorie.
Définition précédente : au delà de cette ligne il peut y avoir un autre État ou rien
du tout.
Donc si les règles de fonds sont différentes, la fonction de la frontière terrestre et
maritime.
Mais dans cette section exclusivement la délimitation terrestre.
§ 1 : L’établissement de la frontière
Cet établissement de la frontière terrestre se fait par une suite d’opérations
successives ne coïncidant pas entre elles au niveau temporel. Il y a donc au
minimum 2 opérations : la délimitation pour fixer la frontière et la démarcation
étant la mise en œuvre de la délimitation.
A- La délimitation
1. Définition
Opération juridique consistant à fixer le tracé de la frontière car elle se fonde
sur un certain nombre de titres juridiques. Cette opération peut être complexe
comme dans une affaire opposant le Cameroun et le Nigeria jugée en 2002 par la
CIJ. La cour va énumérer un certain nombre d’accords internationaux.
Fixation de la frontière de façon abstraite.
2. Les règles de fond applicables
Obs :
- Peu de règles de fond
° article 2 de la charte de l’ONU : la fixation d’une frontière ne peut pas être
imposée à un État sauf au chapitre 7 dans le cadre de la sécurité collective qui
autorise aux NU l’emploie de la force et l’imposition de certaines décisions.
Comme en Irak et au Koweït ; Résolution de 1991, le conseil de sécurité exige
que l’Irak et le Koweït respectent les frontières.
° la règle d’uti possidetis juris : vient du droit romain de la propriété. Vient de la
situation de l’Amérique latine, quand elle était sous la double souveraineté du
Portugal et de l’Espagne. Problème pour les colonies espagnoles qui se
soulèvent et arrachent leur indépendance à l’Espagne mais seulement ce n’est
pas un Etat qui se crée mais plusieurs Etats. Donc comment ces Etats vont
s’installer et quelles seront leurs limites ? Donc pour éviter des conflits ces
colonies ont décidé d’ériger en frontières internationales des frontières
administratives imposées par l’Espagne au moment de la colonisation. Ce
pouvait aussi être une limite de 2 diocèses, donc une limite religieuse. C’est l’uti
possidetis de 1810. Avantages :
_ suppression de différend de 2 Etats nouvellement indépendants
_ permettait de considérer que même dans les régions inexplorées
l’application de cette règle faisait qu’il n’y avait plus de terra nullius
_ les Etats nouvellement indépendants succédaient à l’Espagne pour la
totalité des territoires et pas seulement pour les frontières. Sentence du
4.03.1922, sur la frontière colombo vénézuélienne.
Cette règle est née dans un contexte bien précis, donc question de savoir si c’est
une règle régionale ou de droit international.
Si la règle est régionale elle ne vaut qu’en Amérique latine, mais si c’est une
règle de droit international elle vaut au delà de l’Amérique latine.
Question avec les empires coloniaux en Afrique. Une commission a dit que cette
règle s’imposait aussi à l’Afrique, donc les anciennes limites coloniales
s’imposent aux nouveaux Etats successeurs. Ceci visait à éviter tout conflit entre
Etat nouvellement établis.
Burkina-Faso V. mali : sur la frontière de ces Etats. C’est une règle générale
applicable essentiellement dans le cadre de la décolonisation.
Sauf qu’il y a un nouveau problème avec la dislocation d’Etats européens. Dans
ces cas, les frontières internationales ont été établies à partir des anciennes
limites administratives ou des Etats fédérés.
La commission d’arbitrage pour la conférence pour la paix en ex Yougoslavie a
admis que cette règle valait aussi pour l’Europe. Donc ce principe permet de
fixer une frontière quasi automatiquement à partir d’une ancienne limite
administrative. Mais cette règle n’est que complémentaire et peut être écartée
par les Etats.
_ l’accord des Etats qui sont libres de fixer la frontière comme ils
l’entendent
La cour intervient entre la Lybie le et Tchad en 1994 : rien n’empêche les parties
de déterminer une ligne comme frontière quelque soit son statut antérieur.
[ sur la notion de frontière naturelle :
Notion géopolitique qui a surtout servi à justifier des ambitions impérialistes.
C’est une coïncidence entre une ligne de division de la souveraineté et un
élément du point de vue géographique.
Thalweg : ligne médiane du chemin de navigation principal.]
3. Les règles de preuve
Exemple dans les différends entre Etats issus de la décolonisation, les titres
étudiés sont ceux passés entre colonisateurs. Et pour les zones d’influence, qui
ne sont pas des territoires avec des limites précises, les différends naissent.
Aujourd’hui, une part substantielle des travaux de la CIJ tourne autour des
questions de la preuve du titre de délimitation. Surtout lorsque les Etats
concernés renvoient à une carte. Les tribunaux internationaux manient ces
documents avec beaucoup de prudence (ancienneté et exactitude, et leur statut
est en cause). Dans l’affaire Burkina-Faso contre mali, la CIJ dit que les cartes
ne sont que de simples indications plus ou moins précises selon les cas, mais ne
confèrent pas un titre juridique. Donc la carte n’est pas un titre territorial
suffisant. Mais la carte peut constituer un titre juridique lorsqu’elle a été
intégrée dans une convention internationale.
4. La responsabilité d’établissement de la frontière
Principe : ce sont les états concernés qui établissent leurs frontières
communes par voie de traité international. Il y a donc une multitude de traités
internationaux établissant des frontières. Récemment la Russie et l’Ukraine, le
28 janvier 2003, ont conclu un accord sur leur frontière commune.
Cas particulier : quand la frontière ne concerne pas seulement 2 Etats mais aussi
d’autres Etats, par exemple la frontière entre l’Allemagne et la Pologne à la suite
de changements du à la 2nde GM, car la frontière de l’Allemagne de l’est qui
n’avait jamais été acceptée par l’ouest et les autres pays alliés. Cette frontière
n’a été acceptée qu’en 1990 suite à 2 accords.
Mais des difficultés peuvent naitre : la délimitation peut entrainer des différends
internationaux. Dans le respect de l’article 2 § 3 de la charte, d’autres
procédures que la négociation directe : confier la délimitation à un organe
international qu’il soit politique ou juridictionnel.
Exemple : frontière terrestre maritime entre le Nigéria et le Cameroun en 2002 :
CIJ saisi par voie de requête unilatérale du Cameroun, qui expliquait que le
différend au nord du Cameroun portait sur un problème de souveraineté
territoriale en principale et accessoirement sur un problème de délimitation.
Différend du aux ressources pétrolières de la zone. La décision de la cour
s’impose alors aux Etats.
Certains organes plus politiques, comme par exemple un accord de paix entre la
république fédéral d’Ethiopie et le gouvernement d’Érythrée. Une commission
de 5 membres qui avaient une fonction prévue dans une convention qui faisait
référence aux traités coloniaux.
B- La démarcation de la frontière
Opération matérielle : consiste à reporter sur des documents et sur le terrain le
résultat de la délimitation.
Certains auteurs font la différence entre la démarcation et l’abornement.
Obs : - la démarcation pose beaucoup moins de problème juridique que la
délimitation
- on peut se passer d’une délimitation alors que c’est le cas pour la
démarcation
Etapes de la démarcation de manière concrète. Comment une frontière est elle
démarquée ?
L’opération ne sera pas la même selon les différentes frontières. 2 exemples de
procédé :
- frontière France / Espagne dans les Pyrénées : démarcation par une conférence
du 11.07.1968 : les 2 Etats installeront à leurs frais des signaux pour matérialiser
la frontière, des bornes et des croix (selon des mesures précises avec une
numérotation précise)
- convention entre la France et la suisse du 18.01.2002 : décision de la procédure
de démarcation, confiée à des délégués permanents à l’abornement. Une fois les
plans et les cartes établis, ces délégués devront établir un PV confirmant
l’exécution de la convention.
Hypothèse de contradiction relative entre la délimitation et la démarcation : plus
le temps passe et plus elles s’éloignent, et plus il est difficile de se fonder sur la
première opération. Elles peuvent donc présenter quelques variations voire
même contradictions. La solution logique : faire prévaloir la délimitation car
c’est une opération juridique. Mais la solution adoptée semble être l’inverse.
Solution affirmée dans une sentence arbitrale dans l’affaire de Taba, entre Israël
et Egypte en 1988 : il faut conclure que la ligne issue de la démarcation
devrait prévaloir sur l’accord de délimitation en cas de contradiction.
Explication de cette sentence peut être du fait d’un différend jugé par la CIJ,
l’affaire du Preah Vihear, avec l’opposition du Cambodge et de la Thaïlande. La
ligne était la ligne de partage des eaux qui a ensuite été reportée sur une carte
acceptée par les 2 Etats en 1908. Puis la Thaïlande a contesté. La cour énonce
les conditions d’erreur viciant un traité et observe que la carte de 1908 a été
acceptée par les 2 gouvernements, et cette carte est une interprétation de la
convention de 1904, il n’y a donc pas opposition entre la disposition du traité et
la carte, il y a une interprétation de cette disposition par une carte ultérieure.
L’interprétation est peut être erronée mais elle ne doit pas être remise en cause.
Donc si la ligne issue de la démarcation l’emporte sur celle de délimitation
c’est car c’est une interprétation de la délimitation. Et à ce titre les Etats
peuvent s’écarter de la décision originelle.
§ 2 : Les principaux caractères de la frontière
A- Intangibilité et inviolabilité
En 1970, traité entre l’Allemagne et l’URSS, l’Allemagne contestait
l’Allemagne de l’est et la ligne odernasse.
Inviolabilité veut dire que les 2 signataires s’accordent pour ne pas remettre en
cause cette ligne mais le terme d’inviolabilité au sens banal désigne le caractère
infranchissable de la frontière. Les 2 Etats désignent en fait alors l’intangibilité.
Le respect des frontières est fondamental. Un Etat ne peut pas par la force
remettre en cause une frontière ni adopter un comportement menant des
opérations au delà de la frontière. Résolution 2 625 de 1970 explique le lien
entre l’interdiction de l’emploi de la force et l’inviolabilité. Parce qu’on est en
présence d’un système de sécurité collective, l’inviolabilité n’est pas une
caractéristique de la frontière mais aussi de toutes les lignes provisoires genre
lignes de démarcation, lignes d’armistice. Leur violation est impossible.
L’inviolabilité s’applique à toutes les lignes de délimitation qu’elles soient
définitives ou provisoires.
Mais l’intangibilité désigne l’interdiction de remettre en cause le titre
juridique qui a permis la délimitation de la frontière. Ce qui ne veut pas dire
que les Etats n’ont pas le droit de remettre en avant une revendication. Ils ne
peuvent simplement pas imposer une modification.
Les frontières internationales ne sont pas immuables.
B- La stabilité de la frontière
Une frontière comporte une stabilité, plutôt qu’un caractère durable.
La question des frontières est clé dans le droit international de la paix
contemporaine. Si elles sont susceptibles d’être modifiées fréquemment, cela
ouvre la voie à des différends internationaux. L’idéal est donc de régler de façon
définitive le problème des frontières.
Temple de phrea vea : lorsque 2 pays définissent une frontière, l’un des
principaux objectifs est d’arrêter une solution stable et définitive.
La frontière peut être opposée aux autres lignes de démarcation, souvent définies
à l’issue d’un conflit et leur but est de fixer les positions des ex belligérants. Par
exemple les frontières de l’Allemagne après 1945, qui résultaient des actes de
capitulation. Constitution progressive des lignes de démarcations séparant les
lignes de démarcation. Ces lignes seront durables. Donc entre 1945 et 1990 pas
de lignes définitives mais durables, car les autres Etats n’ont donné leur accord
qu’en 1990.
9.047.2004, sur les conséquences de l’édification d’un mur en Palestine : ce mur
se situe soit sur le territoire israélien tel qu’avant 1969, soit au delà sur les
territoires occupés. La Cour a distingué les 2 situations. Israël a le devoir de
défendre sa population et la mise en place d’un mur y contribue, il n’y a rien à
dire. Mais sur le territoire n’appartenant pas a Israël avant 1969, si le mur est
temporaire et ne constitue pas une annexion.
Une frontière n’est pas immuable, elle peut changer.
Hypothèse moins fréquente : la modification de la frontière suite à un évènement
naturel. La frontière se déplace-t-elle avec l’élément naturel ? Exemple, CJI,
1992, le différend terrestre et maritime : les Etats ont 2 solutions :
° ils s’accordent au préalable sur la suite à donner au phénomène naturel.
La frontière demeure fixée la ou le traité l’avait fixée ou inversement. Mais le
problème vient de l’absence de l’accord préalable
° pas d’accord : il y a quelques règles de droit international différentes
selon le phénomène
Ex : en cas d’avulsion (modification du cour d’un fleuve) en principe la frontière
n’est pas modifiée mais dans le cas d’apparition de terres nouvelles, la frontière
est modifiée.

§ 3 : La coopération transfrontalière
On sait déjà que le droit international ne reconnait pas la notion de frontière
zone, car c’est une ligne. Même si la frontière n’est pas une zone, il existe des
zones transfrontalières. Donc les Etats doivent traiter des problèmes spécifiques.
Situation de « voisinage » (terme du droit international). « Spécifiquement
utilisé dans le langage juridique pour qualifier des situations de proximité qui à
peine d’engendrer des frictions continuelles appelle une collaboration continue
entre les Etats transfrontaliers », sentence arbitrale de 1986. Donc notion pas
seulement géographique mais aussi juridique.
Il y a d’abord des principes coutumiers : le droit international du voisinage.
Puis il y a des organisations conventionnelles de cette coopération.
Le tribunal arbitral : surtout pour les problèmes de pêches entre la France et le
Canada du fait de St Pierre et Miquelon, le tribunal dit donc que ce que le
voisinage impose à ces 2 Etats c’est « mesure et modération dans leurs
activités et coopération dans le règlement des contestations » et le tribunal
ajoute une attention particulière à cette affirmation. Ce principe impose donc de
ne pas abuser du droit de souveraineté par les Etats. Au fond théorie de
l’abus de droit, comme en droit privé.
L’un des exemples classiques : l’utilisation de l’eau.
Mais il y a des situations plus spécifiques organisées conventionnellement. 2
exemples :
- n’a plus cour aujourd’hui : dans la région genevoise, interpénétration entre les
zones françaises et suisses car jusqu’en 1814, Genève n’était pas la suisse,
c’était une enclave autonome sur le territoire français. En 1815 rattachement de
Genève à la suisse contre cession de territoires mais antérieurement enclave
indépendante, Genève était économiquement totalement intégrée à la Savoie
donc le Congrès de Vienne a accepté l’idée de la zone franche, donc Genève
n’était pas séparée de sa zone économique. Conséquence : 2 lignes de
séparations, la frontière et la 2ème la ligne de séparation douanière.
- accord international entre le Luxembourg, l’Allemagne, la France et la Suisse
en janvier 1996 sur la coopération transfrontalière : les collectivités territoriales
pourront, dans les limites de leur compétence, conclure avec les collectivités
territoriales ou organismes locaux d’un ou plusieurs autre Etats transfrontaliers
des coopérations en vue de coordonner leurs décisions, gérer les équipements
publics, et gérer les services publics. D’autres accords du même type, par
exemple en 2002, entre le royaume de Belgique, le gouvernement wallon, le
gouvernement flamand, et la France. A partir de ces accords il va y avoir de
nombreuses actions menées en coopération. Par exemple, l’aéroport à proximité
de Mulhouse.
Dans d’autres régions il n’y a pas d’accord de coopération mais possibilité de
coopération des collectivités territoriales, comme avec l’Italie.
Quelle est la nature de ces conventions de coopérations ? Ce ne sont pas des
actes nationaux car ils impliquent des collectivités de différents pays. En plus les
Etats notifient souvent dedans que ce ne sont pas des conventions de droit
international : l’Etat ne peut pas mettre en question du droit international.

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