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La mutation s’est produite quelque part durant le XVème siècle, et a été constatée bien après.
Les premiers à s’en rendre compte sont les français.
Passage d’une conception patrimoniale (conception centrée sur la propriété de l’espace) à une
idée de souveraineté.
Sur les frontières et leur histoire, l’évolution a été grande. Donc la mutation intellectuelle va
avoir de grandes conséquences.
§ 1 : Le domaine réservé
L’égalité souveraine des Etats figure dans la charte de l’ONU, qui parle aussi de
« compétences nationales ».
A- Définition
Idée très ancienne formalisée par l’institut de droit international (crée dans les années 70’).
Le domaine réservé est défini comme le domaine des activités étatiques où la compétence
de l'État n’est pas liée par le droit international : résolution d’Aix-en-Provence en 1954.
Ces activités ne sont pas radicalement extérieures au droit international car :
- la notion de domaine réservé est une notion de droit international
- certaines règles du droit international vont s’appliquer à ces activités
Dans la charte de l’ONU : « aucune disposition de la présente charte n’autorise l’ONU à
soumettre les États aux règles de la présente charte… »
Le droit international est donc fondé sur la charte.
B- Le contenu
Observations :
- L’étendu de ce domaine dépend du droit international, c’est donc à un moment, les règles
établissant le domaine réservé de chaque Etat
- il n’existe pas de domaine réservé par nature. Ce n’est pas parce qu’il y a une catégorie
particulière que c’est un domaine réservé.
Dans les années 20’, lors de l’établissement de la CPI, on a dit qu’il était impossible que les
particuliers y aient accès car le contentieux des particuliers relèvent du droit interne et ne
concerne pas le droit international. Ce qui était faux car à la 1ère cour, la cour centraméricaine,
les particuliers et les États pouvaient saisir la cour pour condamner un État La seule
restriction : les nationaux ne devaient pas mettre en cause leur État de nationalité devant
la cour. Et car l’essentiel des affaires a concerné des particuliers.
Ce qui fait le domaine réservé c’est la décision des États, qui établissent par une règle
commune que telle activité dépend de telles conditions.
- Le domaine réservé va évoluer selon les époques
La CPI le reconnait vite en 1923 : la notion est essentiellement relative et dépend de
l’évolution des rapports internationaux.
Le domaine réservé évolue donc dans le temps, et surtout dans le sens restrictif (de moins en
moins de domaines réservés).
C- Les mécanismes de protections
Protection essentielle : la non intervention
La CIJ, affaire du détroit de Corfou, 9.04.1949 : le respect du domaine territorial est la non
intervention (= non ingérence).
Donc aucun État ou aucune organisation internationale ne peut s’immiscer dans une activité
relevant de la compétence nationale ou du domaine réservé d’un État.
• Les Etats européens ont admis qu’une décision du Pape pouvait procéder à la
répartition de territoire entre 2 Etats chrétiens. Donc admission d’un titre de
possession d’un territoire. Egalement des possibilités d’achat. Donc différents types de
titres
• Titres dépendent des époques, par exemple, la conquête militaire d’un territoire n’est
pas suffisante pour annexer ce territoire
• Les titres sont également de nature diverse : simple fait (conquête), traité
• Question demeure importante car les cas de possessions contestées sont très
nombreux. Il n’est plus envisageable que se pose la question de l’attribution d’un
nouveau territoire, car il n’y a plus de territoire à découvrir. Reste les problèmes de
contestations.
Section 3 : La frontière
§ 3 : La coopération transfrontalière
On sait déjà que le droit international ne reconnait pas la notion de frontière
zone, car c’est une ligne. Même si la frontière n’est pas une zone, il existe des
zones transfrontalières. Donc les Etats doivent traiter des problèmes spécifiques.
Situation de « voisinage » (terme du droit international). « Spécifiquement
utilisé dans le langage juridique pour qualifier des situations de proximité qui à
peine d’engendrer des frictions continuelles appelle une collaboration continue
entre les Etats transfrontaliers », sentence arbitrale de 1986. Donc notion pas
seulement géographique mais aussi juridique.
Il y a d’abord des principes coutumiers : le droit international du voisinage.
Puis il y a des organisations conventionnelles de cette coopération.
Le tribunal arbitral : surtout pour les problèmes de pêches entre la France et le
Canada du fait de St Pierre et Miquelon, le tribunal dit donc que ce que le
voisinage impose à ces 2 Etats c’est « mesure et modération dans leurs
activités et coopération dans le règlement des contestations » et le tribunal
ajoute une attention particulière à cette affirmation. Ce principe impose donc de
ne pas abuser du droit de souveraineté par les Etats. Au fond théorie de
l’abus de droit, comme en droit privé.
L’un des exemples classiques : l’utilisation de l’eau.
Mais il y a des situations plus spécifiques organisées conventionnellement. 2
exemples :
- n’a plus cour aujourd’hui : dans la région genevoise, interpénétration entre les
zones françaises et suisses car jusqu’en 1814, Genève n’était pas la suisse,
c’était une enclave autonome sur le territoire français. En 1815 rattachement de
Genève à la suisse contre cession de territoires mais antérieurement enclave
indépendante, Genève était économiquement totalement intégrée à la Savoie
donc le Congrès de Vienne a accepté l’idée de la zone franche, donc Genève
n’était pas séparée de sa zone économique. Conséquence : 2 lignes de
séparations, la frontière et la 2ème la ligne de séparation douanière.
- accord international entre le Luxembourg, l’Allemagne, la France et la Suisse
en janvier 1996 sur la coopération transfrontalière : les collectivités territoriales
pourront, dans les limites de leur compétence, conclure avec les collectivités
territoriales ou organismes locaux d’un ou plusieurs autre Etats transfrontaliers
des coopérations en vue de coordonner leurs décisions, gérer les équipements
publics, et gérer les services publics. D’autres accords du même type, par
exemple en 2002, entre le royaume de Belgique, le gouvernement wallon, le
gouvernement flamand, et la France. A partir de ces accords il va y avoir de
nombreuses actions menées en coopération. Par exemple, l’aéroport à proximité
de Mulhouse.
Dans d’autres régions il n’y a pas d’accord de coopération mais possibilité de
coopération des collectivités territoriales, comme avec l’Italie.
Quelle est la nature de ces conventions de coopérations ? Ce ne sont pas des
actes nationaux car ils impliquent des collectivités de différents pays. En plus les
Etats notifient souvent dedans que ce ne sont pas des conventions de droit
international : l’Etat ne peut pas mettre en question du droit international.