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Vipassana Paris - Zen - Meditation - Dharma - Bouddhisme 21/07/07 22:31

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Textes choisis

Le bouddhisme libéré des croyances (extrait du chapître 3) - par Stephen Batchelor

Comment revenir à l'expérience originelle du bouddhisme tel que la vivait le Bouddha ? "L'expérience
du Bouddha a été si bouleversante et si inattendue que dans un premier temps il a a pensé que s'il
venait à parler, personne ne le comprendrait." Stephen Batchelor, dans ce petit livre simple et
éclairant, retrouve la signification entière de l'éveil du Bouddha qu'il veut débarrasser des
interprétations traditionnelles. En libérant le bouddhisme des croyances et des enseignements
institutionnels, on découvre un Bouddha plus homme d'action et de compassion que mystique. Son
éveil est un accès bouleversant à la vérité et à la dignité de l'existence. Il n'est pas réservé à quelques
initiés mais il concerne aujourd'hui encore tous ceux qui veulent changer leur vie, éprouver une plus
grande compassion et atteindre la tranquillité et la liberté. (Quatrième de couverture de "Le bouddhisme
libéré des croyances" paru chez Bayard en avril 2004).

On raconte que Siddharta Gautama fut gardé enfermé dans l'enceinte du palais par son père, le roi
Suddhodana, jusqu'à près de vingt-quatre ans. Suddhodana ne voulait pas que l'agitation qui régnait à
l'extérieur des murs du palais détournât son fils de son devoir. L'enfermement rendait le jeune homme agité
et il rêvait de sortir. Suddhodana organisa donc des visites de la ville et de la campagne, en s'assurant que
tout était parfaitement en ordre et que rien de traumatisant ne serait offert à la vue du jeune homme. Malgré
ces précautions, Siddharta rencontra par hasard une personne défigurée par la maladie, une autre diminuée
par l'âge, un cadavre, et finalement un moine itinérant. L'idée de retrouver le confort de sa maison le mit
mal à l'aise. Une nuit, il prit la fuite. Pendant six ans, il voyagea dans tout le pays, étudiant, méditant, se
livrant à des pratiques ascétiques de mortification. Les réponses conventionnelles épuisées, il s'assit au pied
d'un arbre. Sept jours plus tard, il eut une expérience d'éveil par laquelle il comprit la nature de l'angoisse, il
renonça à ses origines, il réalisa sa cessation, et il donna naissance à un nouveau chemin de vie.

Aujourd'hui encore, nous sommes confrontés au dilemme du prince Siddharta. Nous aussi, nous nous
emmurons dans les " palais" d'un monde familier et sécurisant. Nous aussi, nous sentons bien que la vie ne
consiste pas simplement à céder aux envies et à éviter les peurs. Nous aussi, nous ressentons l'angoisse plus
intensément dès que nous rompons avec nos habitudes et que nous nous voyons suspendus entre naissance
et mort - notre naissance et notre mort. Nous découvrons que nous avons été jetés, apparemment sans
l'avoir voulu, dans un monde dont nous ne sommes pas les auteurs. Mais en accédant à la conscience, nous
réalisons que la seule certitude dans la vie est que celle-ci prendra fin. Nous n'aimons pas cette idée et nous
cherchons à l'oublier.

Chacun participe à l'oubli d'autrui. Les parents cherchent à préparer leur progéniture à la vie. Les
institutions sociales et politiques sont là pour profiter aux vivants et non aux morts. Les religions offrent
largement une consolation: après tout, il y a peut-être une chance pour que nous ne mourions pas vraiment
?
D'une manière ou d'une autre, nous réussissons à éviter les questions que l'existence soulève, en
considérant la naissance et la mort comme des phénomènes physiques situés dans le temps et dans l'espace:
l'halètement du premier souffle et l'expiration du dernier. Ils sont considérés alors comme des faits isolés,
problématiques mais néanmoins gérables, tenus à distance du ici et maintenant, nous laissant libres de
poursuivre notre journée.

La vie devient un exercice de gestion des détails. Nous cherchons à agencer les détails de notre monde de
façon à nous sentir en sécurité, entourés de ce que nous aimons et protégés de ce que nous n'aimons pas.
Une fois notre vie matérielle plus ou moins en ordre, nous pouvons porter notre attention sur la gestion
psychique de nos névroses, et, si nous n'y arrivons pas, les pires anxiétés peuvent être neutralisées par une
utilisation judicieuse de médicaments.

Cette approche fonctionne plutôt bien, jusqu'à ce que l'ingérable fasse à nouveau irruption sous la forme de
la maladie, de la vieillesse, du chagrin, de la douleur, de la peine ou du désespoir. Même si nous menons nos
vies avec habileté, et même si nous renvoyons une image convaincante de bien-être, nous nous retrouvons
toujours au milieu de ce que nous détestons et éloignés de ce que nous aimons. Nous n'avons toujours pas ce
que nous voulons et nous avons une fois encore ce que nous ne voulons pas.

C'est vrai, nous faisons l'expérience de la joie, du succès, de l'amour, du bonheur, mais au final nous
sommes à nouveau sujet à l'angoisse.

Nous le savons peut-être, mais le comprenons-nous? Nous le voyons et nous en sommes même étonnés,
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mais l'habitude nous pousse à oublier cela, à le masquer, et à nous réfugier dans le leurre d'un monde
attrayant. Car si nous le comprenions, même pour un seul instant, cela pourrait tout changer.

Essayez cet exercice. Trouvez un endroit calme et confortable. Le coin d'une chambre ou d'un bureau fera
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jambes croisées. Assurez-vous que votre dos ne s'appuie sur rien et qu'il est droit sans être tendu. Inclinez
votre tête en direction du sol, de sorte que votre regard se pose naturellement à environ un mètre devant
vous.

Fermez les yeux. Posez vos mains sur vos cuisses ou sur vos genoux. Vérifiez qu'il n' y a pas de point de
tension dans le corps: les épaules, le cou, le pourtour des yeux. Détendez-les. Prenez conscience du contact
corporel avec le sol. Assurez-vous que vous êtes bien sur vos appuis et en équilibre. Observez la subtile
polyphonie de sons autour de vous, faites attention à la moindre sensation dans le corps, soyez conscients de
votre humeur du moment. Ne jugez pas et ne cherchez pas à changer les choses: acceptez-les pour ce
qu'elles sont.

Prenez trois longues, lentes et profondes inspirations. Ne vous représentez pas le souffle comme une chose
invisible qui entre et qui sort de vos narines. Observez les sensations physiques propres à la respiration
(même les plus triviales, comme le contact furtif de la peau avec le tee-shirt), puis, laissez la respiration
retrouver son propre rythme, sans interférer avec elle ou chercher à la contrôler. Simplement, suivez-la et
laissez l'esprit s'habituer à l'onde du souffle, tel un petit bateau à l'ancre, qui se lève et se baisse doucement
au gré de la houle. Faites ceci pendant dix minutes.

Cet exercice n'est peut-être pas aussi évident qu'il y paraît. Même si vous êtes fermement résolus à être
présents et concentrés, il est difficile d'empêcher l'esprit de s'évader dans les souvenirs, les projets ou les
fantasmes. Plusieurs minutes peuvent s'écouler avant que vous ne vous rendiez compte de votre distraction.

En temps normal, nous n'avons pas conscience de l'étendue de notre distraction, pour la bonne et simple
raison que la distraction est un état d'inconscience. Ce genre d'exercice peut nous forcer à reconnaître que,
la plupart du temps, nous ne sommes pas réceptifs à ce qui se passe ici et maintenant. Nous sommes en
train de revivre une version corrigée du passé, de prévoir un futur incertain, de nous complaire à être
ailleurs. Ou encore de fonctionner en pilote automatique, sans être conscients le moins du monde.

Et, à la place d'une personne cohérente et linéaire, nous découvrons un soi constellé d'interstices et
d'ambiguïtés. Qui "je suis" semble être cohérent seulement en raison du monologue que nous n'avons de
cesse de répéter, de modifier, de censurer et d'embellir dans nos têtes.

Le moment présent est suspendu entre le passé et le futur, tout comme la vie est suspendue entre la
naissance et la mort. Nous répondons aux deux de façon analogue: tout comme nous fuyons le terrifiant
face-à-face avec la naissance et la mort pour nous réfugier dans la sécurité d'un monde contrôlable, nous
fuyons l'immédiateté du présent pour un monde fantasmatique. La fuite est un moyen de résister à la
confrontation au changement et à l'angoisse que celui-ci implique. Quelque chose en nous exige un soi
statique - une image figée, imperméable à l'angoisse - qui survivra intact à la mort ou sera annihilé sans
douleur.

Cette dérobade devant la stricte immédiateté de la vie est aussi profondément ancrée en nous qu'elle est
implacable. Même si nous désirons ardemment être conscients et alertes dans le moment présent, l'esprit
nous plonge dans de vaines et pénibles élucubrations sur le passé et le futur. Ce désir d'être autrement,
d'être ailleurs, pénètre le corps, les sentiments, les perceptions, la volonté - la conscience elle-même.

Si vous continuez à observer votre respiration, vous allez peut-être constater que, au bout d'un certain
temps, votre esprit se calme. Vous faites l'expérience de périodes de concentration plus longues, avant
qu'une pensée distrayante ne vous emporte. Vous vous souvenez avec plus de facilité de revenir au présent
Vous êtes détendus et vous découvrez une émouvant tranquillité. C'est un calme équilibré, à partir duquel
vous pouvez vous engager dans le monde avec sollicitude et bienveillance.

La vie entière est en perpétuelle transformation émergeant, se modifiant et disparaissant. La relative


constance de l'attention calme et centrée est simplement un ajustement continu au flux de ce qui est
observé. Nous ne pouvons compter sur rien pour nous offrir de la sécurité. Dès que nous saisissons quelque
chose, ce quelque chose a disparu. L'angoisse naît du désir que la vie soit autrement que ce qu'elle est. C'e le
symptôme de la fuite devant la naissance et la mort devant l'immédiateté du présent. C'est l'impression
étouffante de malaise qui hante l'attachement au " moi " et au " mien ".

Ce serait peut-être mieux si la vie ne changeait pas si on pouvait compter sur elle pour garantir le bonheur
durable, mais dans la mesure où ce n'est pas le cas, une compréhension calme et claire de ce qui est vrai - le
fait qu'aucune condition ne soit permanente ou fiable - permet d'affaiblir l'emprise sous laquelle le désir
nous tient. Le désir peut disparaître quand on s'éveille à l'absurdité des suppositions qui lui sont sous-
jacentes. Sans être étouffé ou nié, le désir peut être l'objet d'un renoncement, comme un enfant renonce aux
châteaux de sable, non pas en réprimant le désir de les faire, mais en se détournant d'une démarche qui ne
présente plus aucun intérêt.

Quand l'esprit agité est apaisé, nous apercevons ce qui se produit sous nos yeux. C'est à la fois ordinaire et
mystérieux.

En un sens, ce monde nous est déjà connu dans de rares moments, dans la nature, en compagnie d'une
personne aimée ou devant une œuvre d'art. Néanmoins, il apparaît aussi subrepticement: lorsque l'on se
promène dans une rue animée, que l'on regarde une feuille de papier posée sur le bureau, que l'on façonne
une poterie sur un tour. Cette impression du monde disparaît aussi brusquement qu'elle est apparue. C'est
quelque chose que l'on ne peut ni maîtriser ni contrôler. Lorsque nous cessons de fuir la naissance et la
mort, l'emprise de l'angoisse se fait moins pressante et l'existence se révèle elle-même être une question.
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Quand Siddharta croisa sur son chemin une personne défigurée par la maladie, une autre diminuée par
l'âge, un cadavre, et finalement un moine itinérant, il ne fut pas seulement frappé par la tragédie de
l'angoisse, il fut aussi plongé dans une interrogation. Cependant, les questions qu'il se posait n'étaient pas de
celles qui permettaient de prendre du recul ou auxquelles il pouvait réfléchir et apporter une réponse
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n'était pas autre chose que la question elle-même. En cet instant, la conscience humaine bascule: e1le
devient elle-même question.

Une telle question est un mystère, non un problème. Elle ne peut être "résolue" par des techniques
méditatives, en se référant à un texte ou en se soumettant à la volonté d'un maître. Ces stratégies n'ont pour
conséquence que de remplacer la question par des croyances en une réponse.

Plus une question de ce type devient claire, plus elle devient déconcertante. La compréhension qui en
découle n'apporte pas d'élément consolateur quant la nature de la vie. Ce questionnement sonde toujours
plus avant ce qui est encore inconnu.

Extrait du chapître 3 de "Le bouddhisme libéré des croyances"

Stephen Batchelor

Né à Dundee, en Ecosse, en 1953, Stephen Batchelor n'a que 19 ans lorsqu'en 1972 il
arrive à Dharamsala, lieu de résidence du Dalaï-Lama, en Inde, pour y étudier le
bouddhisme à la Tibetan Library of Works and Archives, auprès de Geshe
Ngawang Dhargyey. C'est l'année suivante qu'il rencontrera S.N. Goenka au cours
d'une retraite de dix jours à Bodh Gaya qui laissera une forte impression dans son
esprit. Ordonné moine en 1974, il poursuit ses études bouddhiques à l'Institut
Tibétain de Rikkon, en Suisse, sous la direction du Vénérable Geshe Rapten. En
1977 il continue ses études au monastère nouvellement ouvert de Tharpa Choeling
(aujourd'hui Rapten Choeling), toujours sous la direction de Geshé Rapten. En 1979
il se rend à Hamburg pour travailler comme traducteur au Tibetisches Institut
auprès de Geshé Thubten Ngawang.

En 1981 il se rend en Corée pour étudier auprès de Maître Kusan Sunim, un maître
zen renommé. Il y restera jusqu'à la mort du maître en 1984. A cette date il se rend
en pélerinage au Japon, en Chine et au Tibet.

En 1985, il rend ses vœux et épouse Martine à Hong Kong avant d'intégrer la
communauté bouddhiste Sharpham, dans le Devon, en Angleterre. Son activité se
déploie alors dans plusieurs directions : il est aumônier des prisons, co-fondateur du
Sharpham College for Buddhist Studies and Contemporary inquiry, en même temps
qu'il dirige des retraites au centre vipassana de Gaia House et un peu partout dans
le monde. C'est dans le cadre de ses activités à Gaia House que son style
d'enseignement prend une tournure délibérément "occidentale", tirant son
inspiration des trois grandes traditions bouddhistes présentes en Occident :
bouddhisme tibétain, bouddhisme zen et Theravada / Vipassana.

En août 2000, il s'établit en Aquitaine avec sa femme Martine. Il se consacre


maintenant à l'écriture et à la photographie, tout en continuant à diriger des
retraites de méditation et à enseigner le bouddhisme dans le monde entier.

Stephen est un traducteur (du Tibétain) et un écrivain renommé pour ses ouvrages
sur le bouddhisme. Il a plus de dix d'ouvrages à son actif. Il est aussi "contributing
editor" au magazine américain Tricycle. Son livre "Le bouddhisme libéré des
croyances" est un best-seller qui a suscité de vives controverses Outre-Atlantique.

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