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DEFINITION - DOMAINE
« Face au dilemme: ‘‘juger ou comprendre?’’
Bloch était sans hésiter pour la deuxième proposition »
(Ginzburg, 1991)
INTRODUCTION
Face à la survenue d’un événement nous sommes toujours amenés à en premier lieu
comprendre et ensuite à juger afin de prendre une décision.
Virgile (un poète italien, 70-19 av. J.C.), en rendant hommage à Lucrèce (un autre poète
italien, 98-55 av. J.C.), écrivait « Heureux celui qui peut connaître les causes des choses ».
Aristote (384-322 av. J.C.) écrivait dans son essai « Secondes Analytiques »:
« Nous pensons seulement que nous connaissons la cause de cette chose ».
La survenue d’un événement peut être éludé selon une approche dite « théorique », un
scénario étant proposé sous la forme d’un « modèle »: une proposition de mécanismes.
Ensuite est estimé, dans la réalité, le degré de véracité de ce « modèle ». Cette approche est
utilisée par les Sciences dites Sociales.
Par contre, pour les Sciences Biomédicales, l’approche est dite « empirique ».
De l’observation des faits tels qu’ils apparaissent il est proposé un « modèle ».
Cette approche est dite inductive.
Comprendre un événement c’est initier une recherche causale. Celle-ci a pour but de mettre
en évidence dans le temps la relation de cause à effet. Quel est en premier lieu l’effet et en
second lieu la cause? « L’effet ne précède jamais la cause » (Davis, 1985).
- une formulation des hypothèses: sur la base des résultats obtenus faire une proposition
qui expliquerai le comment de la survenue et propagation du phénomène. C’est une
proposition d’une relation de cause à effet.
Ainsi l’hypothèse est formulée selon une approche dite inductive. C’est à dire observer
(décrire) le phénomène, ensuite proposer une relation causale. A l’inverse l’approche
déductive proposera la relation causale pour ensuite la valider par la réalisation d’une
étude (en tenant compte des éventuels biais).
Buffon disait (Naturaliste français du 18me siècle, auteur d’un traité en 22 volumes sur les
sciences naturelles): « la seule et vraie science est la connaissance des faits, l’esprit ne peut
y suppléer ». La relation causale sera mise en évidence à partir des études dites
descriptives.
Cette démarche fait appel à certains outils et méthodes d’autres sciences en particulier la
Mathématique. Il est fait recours à l’analyse statistique dans la recherche causale:
probabilité et force de la liaison entre effet et cause.
C’est ce que se propose de faire l’Epidémiologie en tant que Science de la Santé. C’est une
science dont les principales caractéristiques (PAOLO VINEIS) sont:
- Le raisonnement probabiliste.
L’ Epidémiologie est passée de l’étude des épidémies (maladies transmissibles), aux maladies
non transmissibles (pathologies chroniques) et enfin aux états intermédiaires entre l’état de
santé et la maladie (Rumeau-Rouquette).
K.F. MAXEY (1951) Branche de la médecine, qui étudie les relations entre les
divers facteurs qui déterminent l’ampleur et la
propagation dans la collectivité humaine d’une
maladie infectieuse ou d’un état physiologique
défini ...
Etudes
normatives
Etudes étiologiques
Epidémiologie clinique
(aide au diagnostic, évaluation des
succès thérapeutiques et de la qualité
de la pratique)
Contribuer aux choix des meilleures méthodes de diagnostic, donc de mieux définir
les maladies et contribuer à leur classification.
Identifier l’ampleur des maladies et/ou de la santé dans une population définie;
identifier les groupes d’intérêt particulier (à risque élevé) et donc
définir l’assise des programmes de santé (traitements ou intervention
communautaire).
- des différentes sources d’information existantes. Ces sources sont toutes basées sur le
principe d’enregistrement des événements ayant un rapport (direct ou indirect) avec
la santé tels que ceux dits démographiques (certificats de naissance et de décès,
recensement de la population), les maladies à déclaration obligatoire, les certificats
de santé, les registres de suivi d’une catégorie de population (la Protection
Maternelle et Infantile, Hygiène Scolaire et Médecine du Travail, etc.), les
statistiques hospitalières, les dossiers des services médicaux et des cabinets des
praticiens, les assurances (telle que la C.N.A.S), etc.
Cette observation se fait le plus souvent sur la base d’un sondage (constitution d’un
échantillon). L’observation dite générale (exhaustive) est difficile à réaliser (onéreuse,
nécessitant de grands moyens). L’observation selon le principe du « Registre » est un
exemple d’observation continue (longitudinale) et exhaustive d’un phénomène de santé
dans une population bien définie.
- tabulaire: tableaux,
Une relation est dite causale si au moins ces arguments sont réunis:
- Séquence dans le temps: la cause précède l’effet.
- Elimination des tiers facteurs susceptible de créer l’association.
- Cohérence avec les connaissances actuelles: la causalité doit être plausible du point de
vue biologique.
- Force de l’association statistique, prouvée par les tests d’hypothèses (tests
statistiques).
- Existence d’une relation « dose - effet »: le risque doit augmenter avec le niveau
d’exposition au facteur suspecté.
- Constance de l’association et reproductibilité: la même relation doit se retrouver dans
différentes populations et différentes conditions.
La mise en évidence de cette relation de causalité se fait à travers des études d’observation à
visée étiologique: transversale, longitudinale (de cohorte, cas-témoins).
Il est particulièrement mesuré l’intensité (la force) de la liaison entre deux variables (l’une
étant le facteur suspecté et l’autre étant l’effet observé).
EPIDEMIOLOGIE EVALUATIVE
Elle a pour objectif d’évaluer les interventions (quelles soient de types curatives ou
préventives: conduite à tenir, schémas thérapeutiques, programme de santé)
Elle permet d’apprécier l’impact des interventions: vérifie si les objectifs (tant quantitatifs
que qualitatifs) ont été atteints.
La maladie n’est pas seulement un fait biologique mais aussi un fait social.
Les causes de la maladie sont aussi à chercher au delà de l’individu: la position sociale de
l’individu est déterminante sur la perception de la maladie.
Les faits socio-économiques et culturels influent sur le fonctionnement de l’institution de la
santé.
La reconnaissance sociale de la maladie à une histoire (cas de la myopie).
C’est une formulation de la définition de la santé qui est faite, par l’OMS, dans un « souci
d’unification d’ordre philosophique ».
C’est un idéal à atteindre. Mais la mesure de cet idéal pose des problèmes d’ordre pratique: la
quantification des objectifs à atteindre est difficile à réaliser.
Mais cette définition a le mérite de reconnaître, en plus des facteurs endogènes, le rôle des
facteurs de l’environnement.
Cet équilibre est perpétuellement remis en question par la mise en exergue de nouveaux
dysfonctionnements (SIDA, facteurs de risque dus aux progrès) et la découverte de
nouvelles « parades » face à ces dysfonctionnements.
Pour J. Monnier et al.: « La santé est l’équilibre et l’harmonie de toutes les possibilités de la
personne humaine biologiques, psychologiques et sociales ». Plus loin il est rajouté le
principe de l’adaptation de l’homme à son environnement: « une adaptation sans cesse
remise en question de l’homme à un environnement en perpétuel mutation ».
Pour H. Guitton: « l’acte de santé est un acte d’adaptation de l’homme à son milieu et c’est
un acte de régulation de cette adaptation... Compte tenu de des dépenses de santé, cet acte
d’équilibration et de régulation concerne à la fois et en même temps l’économie et la
santé ».
APPROCHE ANGLO-SAXONNE
« Etre en bonne santé » est un jugement de valeur. D’où toute la difficulté de sa mesure. Etre
capable d’exercer une activité (professionnelle, intellectuelle, etc.)? Se sentir bien? Avoir
une capacité d’apprécier la vie?
Elle ne fait pas de distinction entre le concept de « prévention » et celui de « soin ». Ils
peuvent être considérés comme étant synonymes.
Comprend tous les actes destinés à diminuer l’incidence d’une maladie dans une
population, donc à réduire le risque d’apparition de cas nouveaux. (Diminution de
l’incidence)
Comprend tous les actes destinés à diminuer la prévalence d’une maladie dans une
population, donc à réduire la durée d’évolution de la maladie. (Diminution de la
prévalence)
Comprend tous les actes destinés à diminuer la prévalence des incapacités chroniques
ou des récidives d’une maladie dans une population, donc à réduire au maximum les
invalidités fonctionnelles consécutives à la maladie. (Réinsertion, Réhabilitation)
« Elle a pour but de protéger et d’améliorer le bien être des individus par le moyen d’une
action concertée visant à assainir le milieu, lutter contre les fléaux sociaux, enseigner les
règles d’hygiène, organiser les services sanitaires en vue de la prévention, du dépistage,
du traitement et de la réadaptation, mettre en œuvre les mesures propres à assurer à
chaque membre de la collectivité un niveau de vie compatible avec la conservation et la
promotion de la santé. »