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n° 162

les efforts
électrodynamiques
sur les jeux de
barres en BT
Jean-Pierre Thierry Christophe Kilindjian

Ingénieur diplômé du CESI Ingénieur diplômé en 1986 de


(Centre d’Etudes Supérieures l’Ecole Supérieure d’Energie et
Industrielles) et du CNAM des Matériaux d’Orléans.
(Conservatoire National des Entré chez Merlin Gerin en 1986,
Arts et Métiers), il travaille il travaille au sein du Service
d’abord dans la Sidérurgie Technique de l’unité Tableaux
(automatisme de laminoirs et Basse Tension.
contrôle de fluides). Responsable des études de
Après quelques années base, il s’est occupé en
consacrées à l’élaboration et à particulier des problèmes
la mise au point de moyens d’échange thermique et de
d’essais de vibrations tenue éléctrodynamique dans
mécaniques, il entre à la les équipements BT.
Telemecanique en 1969.
Successivement, il est
responsable de bureaux
d’études, puis responsable
technique de Projets de
produits nouveaux.
Il a maintenant la
responsabilité du
développement des
canalisations électriques
préfabriquées.

CT 162 édition février 1993


Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.2
les efforts électrodynamiques L’importance prise par le concept de
sûreté industrielle (sécurité des
sur les jeux de barres en BT personnes et des biens, disponibilité
de l’énergie électrique, fiabilité et
maintenabilité des produits) rejaillit
de plus en plus sur la conception des
matériels électriques utilisés dans
l’industrie (process...) ou le tertiaire
(hôpitaux ...). Ainsi leur sûreté de
fonctionnement contribue, souvent
dans une large proportion, à la
sûreté de l’ensemble de l’installation,
sommaire c’est le cas des tableaux
basse tension - BT - et des liaisons
préfabriquées transformateurs-
1. Introduction p. 4 tableaux.
2. Efforts électrodynamiques entre Remarques préliminaires p. 4 Cette recherche de sûreté nécessite
deux conducteurs : origine et calculs des études afin de maîtriser dès la
Origine et méthodes de calcul p. 4
conception le comportement de leurs
Calcul pour deux conducteurs p. 6 constituants compte tenu de leur
filiformes parallèles de longueur environnement et des sollicitations
infinie pouvant apparaître en fonctionnement.
Influence de la forme p. 6 L’une de ces études a déjà fait l’objet
des conducteurs d’un Cahier Technique (comportement
Conducteurs de longueur réduite p. 7 thermique des tableaux BT). La tenue
aux efforts électrodynamiques en est
Conducteurs non rectilignes p. 7 une seconde.
Calcul dans le cas de p. 8 Les concepteurs trouveront dans
configurations complexes le présent Cahier Technique les
3. Efforts électrodynamiques dans Rappel sur l’établissement des p. 9 calculs imposés pour la prise en
un JdB triphasé lors d’un défaut bi courants de court-circuit compte de ces efforts, en particulier
ou triphasé pour la détermination des
Effort maximal sur un p. 9
jeux de barres - JdB - en BT
JdB triphasé
(préfabriqués sous gaine pour la
Les phénomènes de résonance p. 11 distribution d’énergie, et dans les
4. Application à des JdB triphasés BT Cas des JdB dans les p. 12 tableaux).
tableaux BT Mais le calcul seul ne suffit pas : les
Cas des canalisations p. 16 résultats doivent être validés par un
préfabriquées de essai en grandeur réelle, d’où une
type Canalis et Victa Dis rapide présentation des essais
normalisés.
5. Conclusion p. 20
6. Bibliographie p. 20

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.3


1. introduction

Le problème de la tenue aux efforts les conducteurs eux-mêmes et les


électrodynamiques se situe sur les structures qui les supportent pour qu’ils
circuits de puissance BT de résistent à de tels efforts quelles que
l’installation. Elle est fonction soient les protections placées en amont
principalement de l’intensité du et en aval (les normes demandent des
courant de défaut mais aussi de la essais de tenue électrodynamique
forme des conducteurs, de leur d’une durée d’une seconde).
agencement mutuel et de leur mode Le calcul exact des efforts
de fixation. Il peut être résolu par électrodynamiques est souvent
calcul. Mais seule la validation par un complexe compte tenue de la
essai grandeur réelle permet de fournir géométrie des conducteurs et des
un document reconnaissant la structures associées.
conformité aux exigences normatives Cependant, quelques approximations
et/ou du client. permettent d’obtenir, dans la plupart
Les intensités très élevées qui peuvent des cas, des résultats valables à partir
apparaître lors d’un court-circuit entre de formules simples.
les différents conducteurs d’une Après quelques rappels sur le calcul
installation BT (conducteurs massifs du des efforts électrodynamiques dans
type barres, câbles...) engendrent des des géométries simples, la suite du
efforts considérables (plusieurs milliers document aborde le cas des jeux de
de daN par mètre). barres dans les tableaux et les
Leur détermination est donc nécessaire canalisations préfabriquées en
afin de dimensionner mécaniquement exploitant ces formules.

2. efforts électrodynamiques entre deux conducteurs :


origine et calculs

Le problème de la résistance des réagissant l’un sur l’autre. Dans le cas ■ les phénomènes d’effet de peau et de
conducteurs aux sollicitations où leurs valeurs sont identiques ce proximité qui peuvent modifier assez
électrodynamiques n’est pas un sujet produit est remplacé par le terme I2. sensiblement la répartition du courant
nouveau comme en témoigne le ■ les intensités apparaissant dans les dans la section des conducteurs
nombre de publications dont il a fait formules correspondent à la valeur massifs ne sont pas pris en compte.
l’objet. Cependant, pour un concepteur, crête des courants véhiculés dans
il reste toujours d’actualité de par chacun des conducteurs.
l’application de méthodes numériques Or les valeurs efficaces Ieff sont le plus
origine et méthodes de
modernes qui permettent de le souvent utilisées ; dans ce cas Ieff doit calcul
résoudre dans le cas de configurations être multiplié par un coefficient défini La mise en évidence et la
de conducteurs complexes : d'où cette dans le chapitre 3. compréhension, il y a une centaine
nouvelle synthèse objet du présent ■ les efforts sont exprimés en valeur d’années, des influences mutuelles que
chapitre. absolue sans précision de leur direction ce soit entre deux éléments de courant
dépendant du sens des champs et ou entre champ magnétique et courant
courants. électrique (travaux d’Oersted,
remarques préliminaires Le plus souvent ce sont des efforts par d’Ampère...) ont permis de bâtir un
L’application des formules unité de longueur. cadre théorique qui intègre ces
nécessite de respecter les points ■ les conducteurs sont en matériaux phénomènes dynamiques entre
ci-après : amagnétiques et suffisamment conducteurs parcourus par des
■ dans toutes les formules intervient le éloignés de tout élément magnétique courants électriques.
produit des intensités I1.I2 circulant susceptible de modifier la répartition Le sens des efforts électrodynamiques
dans chacun des deux conducteurs du champ magnétique qu’ils créent. est connu (répulsion si les courants

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.4


dans les conducteurs circulent dans placé en ce point et parcouru par un et pour le calcul de l’effort
des directions opposées, attraction courant électrique (éventuellement électrodynamique à la loi de Laplace :
dans le cas contraire) et leurs valeurs différent du premier). → → →
s’obtiennent par application des lois du Elle fait appel (cf. encadré fig. 1) pour (3) d f = i. d l ∧ B .
magnétisme. le calcul du champ soit à la loi de Biot La seconde méthode est basée sur le
Il existe en fait deux grandes méthodes et Savart : calcul de la variation d’énergie
→ →
de calcul des efforts électrodynamiques : → µ0 d l ∧ u potentielle d’un circuit ; elle utilise
La première méthode consiste à (1) d B = .i. ,
4π r2 le théorème de Maxwell
calculer le champ magnétique créé par (cf. encadré fig. 1) :
soit au théorème d’Ampère :
un courant électrique en un point de →
δΦ
l’espace puis d’en déduire l’effort ∫ B. d l = µ0 . I , (4) F x = i .
résultant s’exerçant sur un conducteur c δx .

Loi de Biot et Savart Théorème d’Ampère


Chaque élément de circuit parcouru par un courant i, Déduit de la formule de Biot et Savart, il s’énonce de la

d’une longueur dl , produit en un point M un champ façon suivante :
→ soit I l’intensité qui parcourt un conducteur traversant
d B tel que : une surface quelconque de contour C, la circulation du
→ →
→µ0 d l ∧ u champ magnétique le long de C est donnée par
dB = .i. .
4π r2 l’équation :

Ce champ est : → ∫ B. d l = µ0 . I .
■ perpendiculaire au plan défini par l’élément dl c
contenant le point P, et le point M,
■ orienté vers la gauche d’un observateur placé sur Loi de Laplace
l’élément, le courant circulant de ses pieds vers sa Lorsqu’un circuit parcouru par un courant

d’intensité i
tête, son regard étant dirigé vers le point M (règle du est placé dans un champ magnétique B , chaque

bonhomme d’Ampère), élément dl du circuit est soumis à une force égale à
→ → →
→ → → d f = i. d l ∧ B

■ de module d B avec u vecteur directeur de PM .
Lorsque B a pour origine un circuit électrique, la loi
appliquée à chacun d’eux traduit l’effort qui s’exerce
entre eux :
→ → → → →
d f = i1 . d l ∧ B 2 = i2 . d l ∧ B1.
i

Théorème de Maxwell

Le travail des forces électromagnétiques exercé au
dB cours du déplacement d’un conducteur indéformable
→ parcouru par un courant invariable et placé dans un
dl →
champ magnétique a pour expression :
θ u w = i . Φ où Φ est le flux du champ magnétique balayé
M
P r pendant le déplacement.
Exploitée sous la forme du travail élémentaire, elle
permet d’obtenir facilement les composantes Fx, Fy et

Fz de la résultante F des forces électromagnétiques :
dw = i. dΦ
→ →
= ∫ d f .d l
→ →
= F . d l d' où
δΦ
F x = i.
δx
et de même pour Fy et Fz.

fig. 1 : rappel de lois physiques.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.5


En fonction de la géométrie du système influence de la forme des Le coefficient correcteur qu’il a obtenu,
de conducteurs considéré, et selon la classiquement noté k, peut être
difficulté des calculs, l’une de ces trois conducteurs déterminé par calcul. Cependant
démarches (1)+(3), (2)+(3), (4) est Cette formule de F/ l n’est applicable l’expression de k étant relativement
utilisable. que pour des lignes de courant, or dans complexe sa valeur est le plus souvent
Toutefois les résultats obtenus peuvent le cas de conducteurs massifs cette déterminée sur les courbes en forme
différer légèrement selon la démarche hypothèse n’est pas toujours vérifiée. de S selon la figure 2.
utilisée par le fait que les hypothèses Dans ce cas l’influence de la forme du
L’équation est alors de la forme :
d’établissement de ces lois ne sont pas conducteur peut être déterminée en
les mêmes. considérant la section du conducteur F/ l = 2 . 10-7 . I1 . I2 (k/d)
comme une superposition de lignes de avec :
calcul pour deux
courant qui interagissent entres elles. F/ l en N/m,
Une telle approche a été faite par
conducteurs filiformes Dwight dans le cas d’un conducteur à
I1 et I2 en A,
section rectangulaire. d en m.
parallèles de longueur
infinie
Pour les géométries simples comme
les conducteurs rectilignes filiformes k
l’application des lois de Biot et Savart
et de Laplace conduit à la 1,4
formule classique de l’effort a
électrodynamique entre deux lignes
de courant : 1,3
b b
0,01...0,2 a
F/ l = 2 . 10-7 . I1 . I2/d
1,2
avec : d
F/ l en N/m,
I1 et I2 en A, 1,1
d en m, 0,5 a
b
(Le coefficient 2 x 10-7 résulte du 1
rapport µ0/4 . π). 1
Comme cette formule sert de base tout
0,9
au long de cette étude il est important
de préciser les hypothèses pour
2

lesquelles cette expression est valable. 0,8


■ les conducteurs sont réduits à une
5

ligne de courant et donc leur section


10

réduite à un point. En pratique cette 0,7


15
20

condition est jugée comme acceptable


30

pour des conducteurs de section 0,6


40
50

quelconque si la distance entre ces


60
80

deux conducteurs est beaucoup plus


0
10

grande que la plus grande dimension 0,5 b


transversale des conducteurs a
(par exemple 10 fois).
0,4
■ les conducteurs sont considérés
comme rectilignes et infiniment longs.
En pratique cette condition peut être 0,3
considérée comme satisfaite si leur
longueur est supérieure d’au moins d
0,2
15 à 20 fois leur espacement. 2 3 4 5 6 8 10 20 40 60 80 100 200 300 a
Chaque fois que l’une de ces
hypothèses n’est pas vérifiée, il y a lieu
Fig. 2 : variation de k en fonction des rapports b/a et d/a (abaque de Dwight).
d’appliquer un coefficient correcteur.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.6


Des exemples d’efforts supportés par conducteurs non
deux barres parallèles lors d’un
court-circuit sont donnés dans le
rectilignes
tableau de la figure 3. C’est par exemple le cas des
conducteurs présentant un coude I
La même démarche peut être suivie
(cf. fig. 6). Chaque branche pouvant
pour n’importe quelle forme de
interagir l’une sur l’autre lors du passage
conducteur. Mais elle conduit
d’un courant important.
rapidement à des calculs d
fastidieux. Souvent, dans l’équation Le conducteur b peut pivoter autour
précédente, le terme (k/d) est du point O du conducteur fixe a.
remplacé par 1/D, où D La force F a pour valeur :
représente la distance entre les
conducteurs corrigée de l’influence a b b 2  c1 l c2
de leur forme. F = 2.10 −7 . I 2 . . l  + 1+
b a a2 
Ces coefficients sont également utiles  
dans le cas d’un ensemble de 1− cos α
. fig. 4 : dessin de deux conducteurs de
conducteurs triphasé comprenant sin α longueur inégale.
plusieurs conducteurs par phase ;
ce cas fait l’objet du chapitre 3. Cette formule ne peut être exploitée
que pour des valeurs de a et de b
conducteurs de a
telles que : 1 < < 10 c 2 d2 c2 d2
longueur réduite b C = (1 + ) + 2 − +
l l l 2
l2
■ conducteurs de longueur identique
Lorsque les conducteurs sont de même
longueur l inférieure de 15 à 20 fois C c
leur entraxe d, la force résultante est : l
1 ∞
l  d2 d  d
F = 2.10 −7 . I 2 . 1+ − 0,9 2
D 

l 2
l  0,8 1
0,7 0,5
■ conducteurs de longueur inégale 0,2
(cf. fig. 4)
l 0,6
0
F F
0,5
Dans ce cas l’effort résultant est :
0,4
l
F = 2.10 −7 . I 2 .
D
[C1 + C2] b
0,3
I 0,2 d
avec
2 2 2
0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 l
a
c1 2 d c1 d
C1 = (1 + ) + − +
l l 2
l 2
l 2
fig. 5 : calcul et variation de C en fonction
et des rapports c / l et d / l .
2 2 2 2
 c2  d c2 d caractéristiques efforts
C2 =  1+  + 2 − +
 l  l l 2
l 2
a b d l k I F
Les valeurs de C1 et C2 peuvent se
lire sur l’abaque de la figure 5. mm mm mm m kA daN/m F
Si les conducteurs ne sont pas en b
5 80 100 1 0,91 35 224
vis-à-vis sur toute la longueur, l’un
dépassant l’autre, la formule est 5 80 100 1 0,91 50 1170 I α
applicable avec c1 ou c2 négatif. a
Remarque
Dans le cas où c / l = 0, on retrouve O
l’équation F du paragraphe précédent. fig. 3 : caractéristiques nécessaires au calcul
La valeur de l’expression entre [ ] est des efforts F entre deux conducteurs de
donnée directement par la lecture de la même longueur.
Exemples d’efforts supportés par deux fig. 6 : dessin de deux conducteurs
courbe correspondante sur l’abaque
barres parallèles lors d’un court-circuit. présentant un coude.
de la figure 5.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.7


calcul dans le cas de développée pour des problèmes de une bonne maîtrise des problèmes liés
mécanique a été étendue à de aux techniques de modélisation, elles
configurations complexes nombreux domaines notamment celui permettent rapidement d’évaluer le
Les configurations de JdB considérées de l’électromagnétisme. comportement d’un système ou d’une
jusqu’ici dans cette étude étaient Sommairement, pour définir le domaine de ses parties autrement que par des
essentiellement mono-dimensionnelles de calcul, cette méthode consiste à essais. Ceci est particulièrement
voire bi-dimensionnelles dans le cas de décomposer le système étudié en un appréciable lors des phases de
conducteurs formant un angle. Dans certain nombre d’éléments constitués conception et de mise au point compte
ces cas, les méthodes de calcul des et reliés entre eux par des points tenu du coût d’une campagne d’essais.
efforts électrodynamiques conduisent à appelés nœuds. Les grandeurs qui
des formules relativement simples. nous intéressent (champ magnétique,
Mais, il existe de nombreuses façons contraintes) sont déterminées
d’agencer des conducteurs ou de leur numériquement en chaque nœud en
associer un environnement discrétisant les équations (de Maxwell
«perturbant» pour lesquelles les et de l’élasticité) qu’elles vérifient.
formules précédentes ne sont plus Ainsi la valeur de chaque grandeur
applicables. étudiée n’est pas connue exactement
Ces agencements sont désignés sous en tous les points du système mais
le terme de configurations complexes. seulement au niveau des nœuds. D’où
Trois types de problèmes peuvent alors l’importance d’avoir une bonne
se rencontrer séparément ou non : correspondance entre ces nœuds et le
■ les conducteurs en regard ne sont système réel, et donc d’avoir un bon
pas tous dans un même plan, d’où un maillage. Pratiquement la conduite d’un
problème tridimensionnel ; calcul avec cette méthode comporte les
■ les conducteurs sont à proximité de étapes suivantes :
masses métalliques susceptibles de ■ choix du type d’analyse
modifier la répartition du champ (ex : magnétisme...) ;
magnétique autour d’eux ; ■ choix du type d’éléments pour décrire
■ les conducteurs sont agencés de telle le système ;
manière qu’il peut être nécessaire de ■ définition de la géométrie du système
prendre en compte les phénomènes et du domaine de calcul à l’aide de
d’effet de peau et de proximité. Ces points clés ;
derniers pouvant modifier de façon ■ choix des paramètres de maillage et
importante la répartition du courant maillage du domaine de calcul avec le
dans la section des conducteurs type d’éléments retenus ; à ce stade le
massifs. système étudié n’est qu’un ensemble
Le calcul des efforts électrodynamiques de nœuds ;
■ définition des conditions limites pour
pour les trois types de problèmes cités
précédemment suit la démarche résoudre les équations ;
générale mentionnée dans le ■ exécution du calcul ;
paragraphe «origine et méthode de ■ exploitation des résultats.
calcul» ; à savoir le calcul dans un De nombreux logiciels de calcul
premier temps de la valeur et de la existent sur le marché. Ils diffèrent par
répartition du champ magnétique en les catégories de problèmes qu’ils
chaque point du système, puis des peuvent résoudre, et par la fiabilité des
contraintes dans les conducteurs. Le résultats qu’ils fournissent... Par
problème est donc dissocié en deux, un exemple Merlin Gerin a choisit le
problème magnétique et un mécanique. logiciel ANSYS et Telemecanique a
Les lois physiques de base utilisées choisi Flux 2D car :
sont donc les mêmes mais la difficulté, ■ ils permettent de traiter des
par rapport aux cas simples, réside problèmes très différents (thermique,
dans la conduite des calculs. En effet mécanique, électromagnétisme ...),
l’aspect tridimensionnel impose une ■ ils sont évolutifs, ainsi leurs dernières
approche numérique. versions permettent de coupler
De nombreuses méthodes ont été différents problèmes (magnétique et
développées ces dernières années mécanique ou mécanique et
pour résoudre numériquement des thermique…).
problèmes décrits par des équations Il est vrai que ces méthodes peuvent
différentielles. En particulier la méthode paraître lourdes et demander un
des éléments finis, initialement investissement important. Mais avec

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.8


3. efforts électrodynamiques dans un JdB triphasé
lors d’un défaut bi ou triphasé

La prise en compte des spécificités des efforts électrodynamiques en fonction Expression des courants de court-
JdB triphasés lors de la conception des du temps et des différents paramètres circuit dans le cas d’un défaut
JdB des tableaux BT et des ci-dessus, la valeur maximale de ces triphasé
canalisations préfabriquées, ainsi que efforts et le conducteur le plus sollicité
Dans la suite ne sont traités que les
celles liées à l’établissement et à la mécaniquement.
nature du défaut se fait par l’intégration défauts triphasés symétriques et
Les effets électrodynamiques du biphasés isolés qui présentent
de coefficients dans les formules courant étant proportionnels au carré de
présentées dans le chapitre 2. l’avantage, lorsqu’ils sont en régime
son amplitude maximale une étude des équilibré, de se comporter comme un
Ces spécificités sont : courants de court-circuit s’impose.
■ la disposition des phases les unes
ou deux réseaux monophasés
par rapport aux autres (conducteurs en indépendants.
nappe, en quinconce...), rappel sur l’établissement Soit un défaut apparaissant sur le
■ le déphasage des courants dans des courants de court- schéma monophasé de la figure 8,
chaque phase, l’un par rapport à l’autre, dans lequel R et L.ω sont les éléments
■ le type de court-circuit (biphasé ou
circuit de l’impédance du réseau ; en fixant
triphasé), L’objectif de ce paragraphe est de comme origine des temps l’instant où le
■ les caractéristiques d’établissement rappeler et de préciser : court-circuit se produit, la f.e.m. (e) du
du court-circuit (régime symétrique ou ■ les différents types de court-circuit générateur a pour valeur :
qui peuvent se produire dans un
2 .E. sin(ω . t + α )
asymétrique),
système triphasé, e =
■ la valeur crête de l’intensité,
■ l’aspect alternatif des courants et ■ les notions de régime symétrique et
avec α appelé angle d’enclenchement
donc vibratoire des phénomènes qu’ils asymétrique, (cf. fig. 9), correspondant au décalage
engendrent. ■ la démarche à suivre pour déterminer
dans le temps, entre un zéro de la
Dans la suite de ce paragraphe l’étude l’expression des courants de
f.e.m. et l’instant d’établissement du
ne porte que sur des jeux de barres en court-circuit ainsi que les paramètres
court-circuit.
nappe, où les phases 1,2,3 sont dont ils dépendent.
La loi d’Ohm appliquée au circuit
disposées dans un même plan et avec Les types de court-circuit donne :
le même écartement entre phases. Sur un réseau triphasé, ils sont au
di
L’objectif recherché est de déterminer, nombre de quatre, et sont représentés e = R.i + L .
à partir de l’analyse de l’évolution des sur la figure 7. dt

a) L3 b) L3 R x
L2 L2
L1 L1 A

Zcc
Ik" Ik" Z1

B
c) L3 d) L3 fig. 8 : schéma monophasé équivalent lors
L2 L2 d’un défaut triphasé (cf. CEI 909).
L1 L1

Ik" Ik" Ik" u u = f(t)


Ik"

ωt
α
a) court-circuit triphasé symétrique. c) court-circuit entre phases, avec mise à la
b) court-circuit entre phases, isolé, ou terre.
biphasé. d) court-circuit phase-terre.
fig. 7 : les différents courts-circuits et leurs courants. Le sens des flèches figurant les courants fig. 9 : représentation de α appelé angle
est arbitraire (cf. CEI 909). d’enclenchement.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.9


Si le courant est nul avant effort maximal sur un JdB A noter :
l’établissement du court-circuit, la ■ par rapport à la formule de référence
solution de cette équation est :
triphasé rappelée dans le chapitre 2
Un JdB triphasé comporte
i(t) = 2 . I .[sin(ω . t + α − ϕ) habituellement trois conducteurs F/ l = 2 . 10-7 . I1 . I2/d
−t/τ
+ sin(ϕ − α ).e ] placés côte à côte. Aussi chacun le coefficient correctif supplémentaire
avec : d’eux subit à un instant t un effort qui qui, selon la position du conducteur
L.ω résulte de l’addition algébrique des
ϕ = arctg (angle d' impédance) interactions qu’il a avec les deux
considéré, vaut 0,808 ou 0,866. L’effort
R maximal se produit donc sur le
autres. Ces conducteurs ne peuvent conducteur central.
τ = L avoir que deux situations, extérieure ou
■ en pratique, le coefficient κ permet
R centrale :
■ position extérieure, par exemple la
de tenir compte des caractéristiques du
E
I = circuit (R et L) ; sa valeur est comprise
phase 1 :
R + L2 . ω 2
2
entre 1 et 2 (cf. fig. 10).
F1(t) = F2→1(t) + F3→1(t)
L’ensemble des facteurs représentant Cas d’un court-circuit biphasé
F1(t) = cste . [ i1(t) . i2(t) + i1(t) . i3(t)/2] Dans ce cas i1 = - i2 et en utilisant les
la variation du courant en fonction du
temps se trouve alors réunit par ■ position centrale, par exemple la formules précédentes, il est possible de
l’équation suivante : phase 2 : démontrer que les efforts
électrodynamiques maximaux sont
F2(t) = F1→2(t) - F3→2(t)
κ = [sin(ω . t + α − ϕ ) atteints quand α = 0 (régime
+ sin(ϕ − α ).e − t / τ ]
F2 = cste . [i1(t) . i2(t) - i2(t) . i3(t)] asymétrique) :
Or comme le laisse prévoir le F2max ,2ph
Le terme κ peut être aussi calculé à paragraphe précédent de nombreux
l’aide de la formule approchée définie = 2 . 10-7 . 1 . ( 2 . Ieff,2ph . κ)2 . 1/d
cas sont à envisager pour l’expression
par la CEI 909 :
3.R
des courants selon les valeur de α, ϕ, Remarques
− et de la nature du court-circuit. L’effort maximal ne se manifeste pas
κ = 1,02 + 0, 98.e L.ω
En fait, seule la valeur des efforts en biphasé, comme il est souvent
L’écart par rapport à la valeur exacte maximaux est nécesaire au admis mais en triphasé.
est inférieure à 0,6%. dimensionnement des JdB, et elle En effet
L’analyse de cette fonction permet de correspond au courant le plus élevé F 2 max,3ph 0, 866 . I 2 eff,3ph
définir les régimes, symétrique et qui se produit lorsque α = 0. =
F 2 max,2ph I 2 eff,2ph
asymétrique, d’un défaut Nota :
(cf. Cahier Technique n° 158). Fa—>b = action (force) du (des) or en régime de distribution triphasé
Dans le cas d’un système triphasé le conducteur(s) de la phase a sur le(s)
courant dans chacune des phases est 3
de la forme :
conducteur(s) de la phase b. I eff,2ph = . I eff,3ph
2
Cas d’un court-circuit triphasé
i1(t) = 2 . I eff,3ph .[sin(ω . t + α − ϕ) d’où le rapport
Les effets sur les conducteurs sont de
+ sin(ϕ − α ).e − t / τ ] la forme :
F1 = cste . [i1(t) . i2(t) + i1(t) . i3(t)/2] F 2max,3ph
≈ 1,15 .
qui peut aussi s’écrire : F2 = cste . [i1(t) . i2(t) - i2(t) . i3(t)] F 2max,2ph
i1(t) = 2 . I eff,3ph . κ L’effort maximal sur les conducteurs
au cours du temps est déterminé par
où Ieff,3ph représente l’intensité efficace les valeurs du temps qui annulent les
symétrique dans les trois phases en dérivées de ces expressions par
régime établi. k
rapport au temps :
2,0
Compte tenu de leur déphasage dF1/dt = 0 et dF2/dt = 0.
relatif : D’où après quelques calculs, avec 1,8
■ i2 idem i1 en remplaçant α par Imax,3ph = 2 . Ieff,3ph . κ
α + 2π/3 les deux équations :
1,6
■ i3 idem i1 en remplaçant α par
■ F1max ,3ph = 1,4
α - 2π/3.
En définitif, les efforts 2 . 10- 7 . 0,808 . ( 2 . Ieff,3ph . κ)2 . 1/d
1,2
électrodynamiques dépendent donc : (cas d’un des conducteurs extérieurs
R/X
■ de l’instant initial du court-circuit (par au JdB triphasé) 1,0
l’intermédiaire de la valeur de α) ; ■ F2max ,3ph = 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2
■ des caractéristiques du circuit (par 2 . 10-7 . 0,866 . ( 2 . Ieff,3ph . κ)2 . 1/d
l’intermédiaire de la valeur de ϕ) ; fig. 10 : variation du facteur κ en fonction du
(cas du conducteur central au JdB
■ du déphasage des phases (2π/3).
rapport R/X.
triphasé).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.10


Souvent les organismes de contrôle conducteur supposé avoir un 2
Sk E.J
exigent des essais bi et triphasés avec comportement élastique : ω ok = .
des courants de valeurs identiques. De δy 2 δy δy 4 p
2
M
F(t) = M 2 + λ + E. J
telles conditions d’essais ne
δt δt δx 4 avec
correspondent pas à des avec : Sk = coefficient fonction des modes de
caractéristiques de distribution réelle et fixation, par exemple pour une barre
M = masse du conducteur par unité de
conduisent à des efforts biphasés encastrée à ses extrémités :
longueur,
supérieurs aux efforts triphasés.
J = moment d’inertie de la section Sk = (4 . k - 1) . π/2 ;
perpendiculaire à l’axe du conducteur, k = rang de la fréquence de
les phénomènes de résonance E = module d’élasticité, résonance ;
Les forces apparaissant lors d’un λ = coefficient d’amortissement, p = espacement entre les supports.
court-circuit ne constituent nullement y = écartement d’un point du
un phénomène statique. Il s’agit en conducteur par rapport à sa position En pratique on constate que les
effet de grandeurs vibratoires d’une d’équilibre, ou déflexion, fréquences propres des conducteurs,
fréquence double de celle du réseau, x = distance d’un point du conducteur pour une section donnée, dépendent
ou de ses multiples. Les conducteurs par rapport à un appui fixe, de l’espacement longitudinal des
possédant toujours une certaine t = temps. supports.
élasticité peuvent, alors, se mettre à où F(t) = Fo . sin (2 . ω . t) Le calcul a donc pour but
vibrer. Si la fréquence de vibration d’examiner si le facteur de contrainte,
correspond à une fréquence naturelle avec : résultant de l’espacement choisi pour
de l’ensemble des conducteurs, des Fo = amplitude de l’effort, les supports, est admissible pour la
phénomènes de résonance peuvent ω = la pulsation du réseau (ω = 2 . π . f). fréquence propre du conducteur ou de
apparaître. Dans ce cas les contraintes Les solutions sont de la forme : l’ensemble de conducteurs, d’où un
résultantes dans les conducteurs y = cste . Fk(t) . Gk(x) coefficient R, homogène avec une
peuvent être beaucoup plus où les fonctions Fk(t) et Gk(x) longueur :
importantes que celles créées par les dépendent respectivement du temps et 4
E. J
forces dues à la valeur crête du de la variable espace, mais aussi : R = .10 3
courant. Il convient donc de déterminer ■ des modes de fixation, M. ω 2
le rapport entre les efforts réel et ■ de l’effort électrodynamique lié au Le graphique de la figure 12 indique le
statique subis par le conducteur. régime de court-circuit (symétrique ou facteur de contrainte Vσ à prévoir en
Ce rapport noté classiquement Vσ est asymétrique). fonction du rapport p/R, donc de la
appelé facteur de contrainte. L’étude complète a été réalisée par distance p entre les supports ; cette
En plus des caractéristiques Baltensperger, elle conduit à une distance p devant être choisie pour que
mécaniques des conducteurs il faut
expression des fréquences propres de le rapport soit en dehors de la zone
tenir compte de la façon dont ils sont
résonance du conducteur : hachurée pour le facteur Vσ admis.
fixés dans l’équipement qui les reçoit
(tableau BT, gaine...). Il est donc
nécessaire de raisonner sur
«la structure JdB». F'
- Vσ : facteur de contrainte p =
Il existe deux modes classiques de F
fixation des JdB : l’encastrement et Vσ - p : distance entre supports
l’appui simple. Mais dans la réalité ce 4
E. J
sont des éléments isolants qui 5 - R = .10 3
M. ω 2
supportent les conducteurs, d’où un
mixte de ces deux modes (cf. fig. 11).
Le nombre de paramètres à considérer 4
est important et rend complexe l’étude
complète de ces phénomènes.
Le point de départ d’une telle étude est 3
l’équation générale appliquée à un
zone de résonnance
2

a b c
1

p
fig. 11 : les différents modes de fixation des 1 2,24 2,45 3 3,55 4 5,22 6,12 7 R
JdB, par encastrement (a) par appui simple
(b), et mixte (c). fig. 12 : facteur de contrainte Vσ à prévoir en fonction du rapport p/R.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.11


4. application à des JdB triphasés BT

Dans ce chapitre les auteurs précisent L’aspect pratique d’un tel Les détails de chaque étape
comment les considérations théoriques dimensionnement étant de sont présentés ci-dessous dans
précédentes sont prises en compte déterminer la distance entre les le cas d’un JdB constitué de plusieurs
dans le cas de deux équipements BT supports, donc leur nombre, pour une barres à section rectangulaire par
que sont les tableaux BT et les technologie donnée de JdB et de phase.
canalisations électriques préfabriquées supports. I - données de base pour conduire le
de type Canalis et Victa Dis. calcul
Conduite pratique du calcul
La méthodologie à suivre est résumée ■ dimension et forme d’un conducteur :
cas des JdB dans les sur le diagramme ci-dessous : (par exemple pour une barre son
tableaux BT épaisseur a et sa largeur b en m.
Le JdB triphasé d’un tableau électrique I. Définition des données ■ nombre de conducteurs par
BT est constitué par un ensemble de de base. phase : n.
conducteurs regroupés par phases et ■ valeur efficace du courant de court-
maintenus en place par des supports. circuit : Icc en kA .
Il est caractérisé par : II. Calcul des efforts.
■ nature du défaut : bi ou triphasé.
■ la forme des conducteurs,
■ la disposition des phases les unes ■ distance entraxe de phase : dph
III. Calcul de la distance entre supports en m.
par rapport aux autres,
à partir des contraintes sur le
■ l’agencement des conducteurs dans ■ mode de fixation des conducteurs
conducteur le plus sollicité.
une même phase, dans les supports (encastrement ou
■ le type de support et le mode de appui simple).
fixation des conducteurs (barreaux IV. Calcul de la distance entre supports Cette donnée est prise en compte par
isolants, peignes, tiges isolantes....). à partir des contraintes un coefficient ß :
Les différents éléments qui constituent sur les supports. ß = ß1 pour l’ensemble des
le système de jeu de barres doivent conducteurs d’une phase,
être dimensionnés de telle façon qu’ils ß = ß2 pour un conducteur
V. Détermination de la distance
puissent résister aux efforts appartenant à 1 phase,
maximale entre supports, et vérification
électrodynamiques apparaissant lors ■ limite élastique du conducteur :
du comportement en vibration du JdB.
d’un court-circuit (cf. fig. 13).
Rp0,2 en N/m2
(Rp0,2 = 125 x 106 N/m2 pour
l’aluminium type 1050 et
Rp0,2 = 250 x 106 N/m2 pour le cuivre).
■ caractéristiques des supports :
résistance mécanique Rm (en N/m2) selon
la nature des sollicitations, et section du
support sollicitée Sm (en m2).
II - calcul des efforts
Chaque conducteur d’une phase
subit un effort dû aux actions entre
phases et à celles des autres
conducteurs de la même phase.
L’effort maximal s’exerce sur les
conducteurs les plus externes de la
phase centrale.
Ce conducteur est soumis :
■ d’une part à la force résultant des
deux autres phases :
F1/ l
= cste . 2 . 10-7. k1 . (2,2 . Icc)2 . 1/dph)
fig. 13 : JdB d’un tableau BT Masterbloc, prévu pour supporter les effets d’un courant de (force par unité de longueur du JdB en
court-circuit de 80 kA. (Merlin Gerin).
N/m)

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.12


cste = 1 ou 0,87 selon qu’il s’agit d’un
défaut bi ou triphasé.
ici b = h phase 1 phase 2 phase 3
k1 = coefficient de Dwight qui prend en
compte la forme de l’ensemble des k1 = f(h, l', dph) d' d ph
conducteurs de la phase. k2 = f(a, b, d')
Ce coefficient, paramétré par
b h
les rapports hauteur (h) / largeur
d’une phase (l') et dph / largeur d’une d1 → 2
d1 → 3 a l'
phase, peut être calculé ou lu sur des
abaques. fig. 14 : paramètres pris en compte dans l’établissement de l’équation de la force attractive
Icc = valeur efficace du courant de entre les conducteurs d’un JdB.
court-circuit en kA.
dph = distance entraxe de phases Critère «déformation du JdB» : Ces calculs ne remplacent pas les
en m. essais en grandeur nature, mais restent
La barre la plus contrainte ne doit pas
Le coefficient multiplicateur 2,2 permet se déformer. Cependant, une légère indispensables lors de la conception de
de calculer la valeur crête du courant déformation résiduelle est acceptée nouveaux produits et pour répondre à
de court-circuit. selon un coefficient q défini par la des cas spécifiques.
■ d’autre part à la force attractive norme CEI 865.

,,,
,,,,,
,,,,
(courant dans le même sens) résultant Dans la formule précédente
des autres conducteurs de la phase apparaît d1. Cette distance entre les

,,,
,,,,
considérée (cf. fig. 14), si ceux-ci sont supports peut être déterminée conducteurs
liés mécaniquement : à partir d’un niveau de contrainte encastrés

F2 / l = ∑ F21→i / l (en N/m) maximal au niveau des


i conducteurs à ne pas dépasser telle
Equation de la même forme que la que σ = q.Rp0,2 (par exemple
précédente mais prenant en compte les q = 1,5).
trois paramètres suivants : phases en appui simple
IV - calcul de la distance entre
d1 → i = entraxe du conducteur 1 au supports à partir des contraintes fig. 15 : configuration de JdB pour les
conducteur i en m, sur les supports coefficients ß1 = 0,73 (appui simple) et
n = nombre de conducteurs par Les supports doivent donc résister aux ß2 = 0,5 (encastrement).
phases, contraintes liées à l’effort F1.
k2 = coefficient de Dwight pour le Critère «casse du support» :
conducteur de la phase. R m . Sm
d2 =
III - calcul de la distance entre α . F1/ l
supports à partir des avec
contraintes sur le conducteur
le plus sollicité α = constante dont la valeur dépend du
Le conducteur le plus sollicité doit mode de fixation et du nombre de
supporter la contrainte : supports.
σ = σ1+ σ 2 V - détermination de la distance
maximale entre supports, et
β1.(F1/ l). d12 β 2.(F2 / l). d12 vérification du comportement en
= +
8. Z 8. Z 0 vibration du JdB
F1/ l et F2/ l = forces en N/m, Pour résister aux efforts
électrodynamiques, les supports
d1 = distance entre deux supports doivent être placés à une distance d
en m, égale à la valeur la plus petite de d1 et
Z0 = module résistant d’une barre de d2 :
en m3, d ≤ min (d1,d2).
Z = module résistant d’une phase De plus il faut vérifier que cette
en m3, distance n’entraîne pas de
ß1 = 0,73 (coefficient d’appui simple), phénomènes de résonance.
ß2 = 0,5 (coefficient d’encastrement). Cette démarche de calcul suit les
Ces valeurs sont indicatives pour une recommandations de la norme CEI 865
configuration de JdB donnée : les (1986) qui traite du calcul des effets
barres d’une même phase encastrées, des courants de court-circuit aussi bien
les trois phases étant posées sur les aspects thermiques que
(cf. fig. 15). mécaniques.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.13


Exemple de calcul
I. définition des données de base
■ conducteurs
barres méplates en cuivre
épaisseur a = 5 mm
largeur b = 100 mm
fixation : barres encastrées
■ chaque phase est constituée de
n = 3 barres espacées de 5 mm (d’ = 10 mm)
■ distance entraxe de phase
dph = 95 mm
■ défaut triphasé Icc = 80 kA eff
■ limite élastique du cuivre
Rp0,2 = 250 x 106 N/m2
■ résistance mécanique du support
Rm = 100 x 106 N/m2
■ section du support sollicitée en traction
Sm = 150 x 10-6 m2
II. calculs des efforts
■ entre phases
F1/ l = 2 . 10-7. cste . k1 . (2,2 . Icc) 2 . 1/dph F1/ l =
cste = 0,87 défaut triphasé 2 x 10-7x 0,87 x 0,873 x (2,2 x 80 x 103) 2 x 1/95 x 10-3
k1 : coefficient de Dwight fonction des rapports b/(2n - 1) . a F1/ l = 49 530 N/m = 4 953 daN/m
et dph/(2n - 1) . a
k1 (100/5 . 5, 95/5 . 5) = 0,873
■ entre barres d’une même phase
en particulier sur la barre extérieure de la phase centrale
F2 / l = ∑ F 21,i / l F2/ l =
i 2 x 10-7x (2,2 x 80 x 103/n) 2 x [0,248/10 x 10-3 + 0,419/20 x 10-3]
1 indice de la première barre F2/ l = 31 490 N/m = 3 149 daN/m
i = 2 et 3 indice des deux autres barres de la phase
F2 1, i / l = 2 . 10-7 . k21,i . ( 2,2 . Icc/n ) 2 . 1/d
d1→i : distance entre l’axe barres 1 et i
k2 1, i :coefficient de Dwight fonction des rapports b/a et d1→i /a
k2 1, 2( 100/5, 10/5 ) = 0,248
k2 1, 3( 100/5, 20/5 ) = 0,419
III. calcul de la distance entre supports à partir des
contraintes sur le conducteur le plus sollicité (limite
élastique du conducteur)
σ = β1 . (F1/ l ) . d12/8 . Z + β 2 . (F2/ l ) . d12/8 . Z0
σ = 1,5 . Rp0,2
d12 = 1,5 . Rp0,2 / [β1 . (F1/ l )/8 . Z + β2 . (F2/ l )/8 Z0 ] d12 = 1,5 x 250 x 106 / [ 0,5 x (49 530)/8 x 1,25 x 10-6 +
β1 = β2 = 0,5 0,5 x (31 490)/8 x 4,2 x 10-7]
Z0 = b . a2/6 = 4,2 . 10-7 m3
Z = n . Z0 = 3 . Z0 = 1,25 . 10-6 m3 d1 = 0,229 m = 229 mm
IV. calcul de la distance entre supports à partir des
contraintes sur les supports (limite élastique des
supports)
d2 = Rm . Sm/(F1/ l ) d2 = 100 x 106 x 150 x 10-6/(0,5 x 49 530)
α = 0,5 d2 = 0,604 m = 604 mm
V. détermination de la distance maximale
entre les supports
d = minimum entre d1 et d2 d < 229 mm

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.14


Normes et essais définie par le rapport technique court-circuit, les points suivants
Pour les équipements BT, il existe CEI 1117 (1992). doivent être respectés :
deux catégories d’essais : Une certification complète à la tenue ■ présence d’un régime asymétrique au
■ des essais de mise au point aidant aux courants de court-circuit moins sur une des trois phases ;
à leur conception, nécessite trois essais : ■ présence d’au moins un joint ou
■ des essais de certification. ■ un essai de tenue à un courant de éclisse sur le jeu de barres testé ;
Dans le dernier cas ces essais font court-circuit triphasé ; ■ réalisation d’un court-circuit
partie d’un ensemble d’essais appelés ■ un essai de tenue à un courant de boulonné ;
«essais de type» dont les rapports court-circuit entre le neutre et la phase ■ prise en compte des phénomènes
sont très souvent exigés pour un la plus proche. A noter que si le neutre vibratoires en maintenant le défaut
produit défini comme un a la même section que les autres pendant au moins dix alternances soit
«Ensemble de Série» (E.S.). phases et si la distance entre le neutre 200 ms en 50 Hz ; cette durée est
et la phase la plus proche est souvent portée à 1s pour vérifier en
Cette appellation nécessite donc des
identique à la distance entre phases, même temps la tenue thermique
essais et devient ainsi une garantie
cet essai correspond à un court-circuit (CEI 439-1).
supplémentaire pour les utilisateurs.
biphasé ; Les différentes étapes de ces essais
Mais malgré cette contrainte,
■ un essai de tenue à un court-circuit sont :
les fabricants développent de tels
entre une phase et le conducteur de ■ étalonnage du circuit en
produits qui leur permettent de mettre
protection. court-circuitant les sorties du
en valeur leur savoir faire.
Pour chacun d’eux le constructeur doit transformateur ;
Les essais de type définis par les ■ raccordement du JdB au
normes CEI 439-1 (1992) et 2 (1987) préciser la valeur efficace du courant
de court-circuit et sa durée, transformateur de la plate-forme ;
ou NF 63-421 (1991) sont ■ montage du court-circuit (pièce
respectivement au nombre de généralement 1s (pour vérifier la
contrainte thermique liée au courant spécifique reliant toutes les barres) sur
7 (439-1) et 10 (439-2). le JdB ;
de court-circuit).
En ce qui concerne la tenue aux ■ essai en temps court (environ 10 ms)
courts-circuits, objet de ce document, En ce qui concerne la valeur du courant
pour déterminer l’impédance du JdB ;
ces normes précisent les conditions de court-circuit pour l’essai triphasé il ■ essai de tenue 1 s sur l’ensemble.
d’essai à respecter ainsi que la faut distinguer deux valeurs : la valeur
valeur normalisée du coefficient présumée et la valeur réelle ou
reliant la valeur crête à la valeur traversante.
efficace du courant de court-circuit Leur différence est due, à la prise
(cf. fig. 16). en compte ou non de l’impédance
Dans le cas où le système considéré du JdB, lors de l’étalonnage, en
diffère peu du système de pratique :
référence (E.S.), il est appelé ■ étalonnage réalisé, sous une
«Ensemble Dérivé de Série» (E.D.S.) tension égale à la tension d’emploi, à
et sa qualification peut se faire par l’entrée du tableau ⇒ valeur présumée
calcul à partir d’une structure E.S. de l’Icc ;
■ étalonnage fait, à très basse tension,
Pour la tenue au courant de
court-circuit une méthode à extrémité du JdB au point de
d’extrapolation pour les E.D.S. est court-circuit ⇒ valeur réelle.
Il est clair que pour une même valeur
annoncée de l’intensité du courant de
court-circuit le second cas est
valeur efficace cos ϕ n beaucoup plus contraignant. La
du courant de différence pouvant être selon le circuit
court-ciruit de 20 à 30 %.
(kA)
Dans le cas de l’essai phase-neutre
I≤5 0,7 1,5 la valeur du courant de court-circuit
5 < I ≤ 10 0,5 1,7 correspond à 60 % de celle du
10 < I ≤ 20 0,3 2 courant (présumé ou réel) de l’essai
20 < I ≤ 50 0,25 2,1 triphasé.
50 < I 0,2 2,2 Une tendance actuellement prise par
de nombreux constructeurs (dont
fig. 16 : valeur normalisée du coefficient n Merlin Gerin et Telemecanique) est de
reliant la valeur crête à la valeur efficace du
réaliser ces essais en courant réel.
courant de court-ciruit ; n correspond au
De plus pour que ces essais soient
coefficient 2 . κ défini dans le chapitre 3 représentatifs des effets les plus
(cf. CEI 439-1). défavorables possibles pendant un

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.15


cas des canalisations suivent les lois précédemment conducteurs. Il existe des canalisations
développées et se traduisent par sandwichées jusqu’à cinq
préfabriquées de type une déflexion des conducteurs entre conducteurs / phase.
Canalis et Victa Dis isolateurs, et une mise en vibration de Deux possibilités s’offrent alors aux
La construction des jeux de barres l’ensemble. concepteurs :
triphasés préfabriqués - du type La forme et la section des conducteurs ■ soit laisser regroupés les
Canalis et Victa Dis - destinés au résultent d’un optimum à trouver entre : conducteurs d’une même phase,
transport et à la distribution du courant ■ l’échauffement des conducteurs ; ■ soit intercaler les conducteurs
(cf. fig. 17) se fait selon les règles de ■ la chute de tension admissible ; élémentaires de phases de manière
l’art et en accord avec les normes ■ le coût de réalisation. ordonnée (1-2-3) + (1-2-3) + (1-2-3)
spécifiques dont les principales sont les Avec pour impératifs, en ce qui pour aboutir à la configuration dite
CEI 439-1 et 2 (International) et UL 857 concerne la tenue mécanique, que la sandwichée (cf. fig. 18).
(États-Unis). déflexion des conducteurs reste Ce type de conception est très bien
Conception dans le domaine élastique (pas de adapté à la distribution de courant
Les techniques mises en œuvres déformation permanente après un horizontale.
diffèrent en fonction des plages court-circuit) et ne réduise pas de ■ conception plaquée et non ventilée
d’intensité considérées, plus façon anormale le niveau d’isolement (de 1 000 à 5 000 A)
particulièrement pour les courants (entre phases ou entre phases et terre) Dans cette disposition, les
forts au-delà de 100 A. lors de la période transitoire du conducteurs à section rectangulaire
Actuellement il existe principalement court-circuit pendant laquelle les revêtus d’une gaine isolante
trois conceptions de canalisations : phénomènes électrodynamiques sont maintenus en contact
classique, prennent naissance. tout au long de la canalisation,
■ sandwich, Pratiquement cela s’obtient en ajustant comme dans un câble (cf. fig. 18).
■ plaquée. la portée entre isolateurs. Le serrage des conducteurs permet
■ conception classique (de 100 ■ conception sandwichée et ventilée d’assurer l’échange thermique
à 800 A) (de 1 000 à 5 000 A) nécessaire.
Les conducteurs sont placés dans une Au-delà d’une certaine intensité - Pour une facilité de fabrication,
enveloppe métallique et tenus à 1000 A - et pour rester dans des les conducteurs sont généralement
intervalles réguliers par des isolateurs dimensions et des conditions à épaisseur constante, et seule
en forme de peigne (cf. fig. 18). d’échanges thermiques acceptables leur largeur varie selon l’intensité
Les efforts électrodynamiques, qui se pour la canalisation, le courant d’une nominale des JdB (jusqu’à environ
développent lors des courts-circuits, même phase est réparti sur plusieurs 250 mm). Pour les intensités élevées,

a)
N
L3
L2
L1

b)

N
L3
L2
L1

c) N
L3
L2
L1
fig. 18 : les différentes conceptions de JdB
triphasés préfabriqués : classique (a),
fig. 17 : JdB préfabriqué de distribution électrique 3000 A Canalis (Telemecanique). sandwichée (b), et plaquée (c).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.16


deux voire trois conducteurs par Répartition des efforts ■ section des conducteurs = 90 mm x 6 mm,
phase, mais non sandwichés, sont électrodynamiques ■ matière = aluminium ou cuivre,
nécessaires. Ce paragraphe, à partir d’un exemple ■ entraxe des conducteurs = 18 mm.
Les efforts électrodynamiques (charges simple et concret permet de visualiser Les calculs présentés sous forme
réparties) lors d’un court-circuit sont, et de quantifier les différents efforts d’encadré (cf. fig. 19) chiffrent la sollicitation
dans ces JdB, équilibrés par la réaction subis par les conducteurs. mécanique des conducteurs élémentaires
de la tôlerie de l’enveloppe. La structure étudiée a pour (selon le sens du courant) des phases 1 et
De par son comportement thermique, caractéristiques : 2 dans le cas d’un court-circuit biphasé
ce type de conception est très bien ■ In = 3000 A, phase 1 / phase 2, avec correction de
adapté au transport de courant ■ trois conducteurs / phase, soit l’incidence géométrique suivant l’abaque
horizontal, ou vertical. 1000 A / conducteur, de Dwight.

1 1' 1" 2 2' 2" 3 3' 3"


conception classique

+ + + - - - d

F = f(i2 , cos ϕ ) avec i = I / 3


 1 1 1 1 1 
∑ Fph1 = F . ( . 0, 42) + ( . 0, 62) − ( . 0, 83) − ( . 0, 87) − ( . 0, 92)
 d 2.d 4.d 5.d 6.d 
F
= . 0,19 ⇒ K1 = 0,19
d

 1 1 1 1 1 
∑ Fph1' = F .  ( − . 0, 42) + ( . 0, 42) − ( . 0, 75) − ( . 0, 83) − ( . 0, 87)
 d d 3.d 4.d 5.d 
F
= − . 0, 63 ⇒ K1' = 0, 63
d

 1 1 1 1 1 
∑ Fph1' ' = F .  ( − . 0, 42) − ( . 0, 62) − ( . 0, 62) − ( . 0, 75) − ( . 0, 83)
 d 2.d 2.d 3.d 4.d 
F
= − .1, 49 ⇒ K1' ' = 1, 49
d

1 2 3 1' 2' 3" 1" 2" 3"


conception sandwichée

+ - + - + -
 1 1 1 1 1 
∑ Fph1 = F .  − ( . 0, 42) + ( . 0, 83) − ( . 0, 87) + ( .1) − ( .1)
 d 4.d 5.d 8.d 9.d 
F
= − . 0, 37 ⇒ K1 = 0, 37
d

 1 1 1 1 1 
∑ Fph2 = F .  + ( . 0, 42) − ( . 0, 75) + ( . 0, 83) − ( . 0, 97) + ( .1)
 d 3 . d 4 . d 7 . d 8 . d 
F
= + . 0, 36 ⇒ K2 = 0, 36
d

fig. 19 : sollicitation mécanique des conducteurs élémentaires des phases 1 et 2.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.17


Conclusions partielles : ■ technologie «boulonnée» de la résistance de contact désiré pour
Avec la disposition classique, une Les connections se font à partir de assurer le passage du courant nominal
majoration et une grande dispersion plages boulonnées spéciales prévues sans échauffements anormaux, et la
des efforts appliqués aux conducteurs dès la conception des matériels. tenue aux efforts de frottement lors des
élémentaires sont constatées, alors Les lois précédemment développées dilatations des conducteurs.
que pour la disposition sandwichée, les s’appliquent parfaitement pour le A ce sujet, on peut noter l’intérêt de
efforts restent sensiblement identiques dimensionnement des plages et des lubrifier les contacts élastiques ou
sur chaque conducteur élémentaire. isolateurs. d’utiliser dans le cas de pastilles de
Dans cet exemple, la différence de L’application de cette technologie, a contact rapportées, des mélanges du
sollicitation mécanique est dans un pour limites pratiques : type argent/graphite.
rapport de 1 à 5 en faveur de la Cette technologie est plutôt exploitée
■ 1250 A, en dérivation,
disposition sandwichée. dans les plages de courant suivantes :
■ jusqu’à 6000 A en éclissage.
D’autre part, cette disposition bénéficie ■ de 16 à 400 A en dérivation,
d’un autre avantage sur le plan de la Nota :
■ de 40 à 1000 A en éclissage.
chute de tension : le «sandwichage» Certaines réalisations de coudes
articulés dans un seul plan reprennent ■ tenue aux efforts électrodynamiques
des phases entraîne une diminution de
la résultante de l’induction magnétique, ce principe de la technologie Alors que la technologie «boulonnée»
et par voie de conséquence de la «boulonnée». impose aux différents éléments de la
réactance…, donc de la chute de ■ technologie «à contact» structure concernée les mêmes
tension. Le prélèvement ou la conduction de contraintes d’efforts électrodynamiques
courant se fait à partir de doigts de que pour les JdB en tableaux BT, la
Dérivations et éclissages technologie «à contact» exploite ces
Deux technologies sont généralement contact placés en parallèle.
efforts.
retenues pour prélever le courant au En première approche le courant se
répartit au prorata du nombre de La disposition généralement retenue
niveau des dérivations, ou pour le
contacts en parallèle. Chaque point de pour les doigts de contact ou «linguets»
conduire au niveau des éclissages
est présentée par le dessin de la
d’une ligne préfabriquée de transport et contact est le siège d’un effort
figure 20 sur laquelle il est aisé de
de distribution : la technologie statique F (développé par un ressort
constater que les courants circulant
«boulonnée» ou la technologie extérieur) dont le dimensionnement
dans les linguets opposés sont de
«à contact». résulte d’un compromis entre le niveau
même sens. Les efforts
électrodynamiques (charges réparties)
développés le long des linguets et
coupe BB l k est le coefficient de forme, à lire sur calculés selon les méthodes
A l’abaque de la figure 2, pour un conducteur précédemment décrites vont alors dans
de section globale a x b.
le sens du rapprochement. Ils renforcent
I En écrivant que Fa ≥ Fr pour qu’il y ait
compensation, il résulte que :
ainsi l’effort de contact et s’opposent
d 2 à l’effort de répulsion des contacts
l  3  qui a pour origine la striction
≥  + 1 − 1.
d  n. k  des lignes de courant au voisinage de la
A tâche de contact (cf. fig. 21) : c’est le
Par exemple, pour k = 0,8, le rapport I/d
doit atteindre : principe autocompensateur
coupe AA B
4,6 pour 1 pince (n = 1) (cf. fig. 20).
2,7 " 2 pinces (n = 2)
1,4 " 5" (n = 5)
0,95 " l0 " (n = 10). I
Il apparaît intéressant d’augmenter le
B nombre n de pinces en parallèle mais on est
vite limité par des considérations R 2r
Dans le calcul, on considère les efforts sur technologiques et aussi par les différences
chaque demi-pince, de section transversale de résistance et de réactance entre les
a x b, regroupant l’ensemble des pinces pinces voisines ; celles-ci ne permettent pas Une force F de répulsion s’exerce entre ces
élémentaires. une égale répartition du courant entre elles deux conducteurs :
telle que suppose la valeur calculée de I/d. R
Si n est le nombre de pinces en parallèle, F = 10 −7 .In . I 2
I’effort de répulsion total sur la demi-pince Il faut donc prendre une marge de sécurité r
est : sur la valeur calculée de I/d d’autant plus (In = logarithme népérien, et r rayon de la
Fr = 2 . n . 3 . 10-7 . (I2n)2 grande que le nombre de pinces en parallèle tâche de contact calculé avec la formule de
L'effort d'attraction qui doit le compenser est élevé. En pratique il existe des R. Holm).
est : applications allant jusqu’à 2 x 12 contacts en
 I
2
l  d2 d parallèle qui peuvent supporter des courants fig. 21 : exemple de la striction des lignes de
Fa = 2 .10 −7 .   . k . .  1+ − 
 2 d  l 2
l
de courte durée admissibles de l’ordre courant au voisinage de la tâche de contact
de 50 kA RMS - 1 s. entre deux éléments conducteurs
fig. 20 : principe autocompensateur. cylindriques.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.18


Essais aux efforts
électrodynamiques
source d'essai
Les essais de type, propres aux
canalisations, sont définis par les
normes CEI 439-2 et NF C 63-411.
La différence notable par rapport aux dispositif de raccordement à la source
«tableaux BT» réside dans les
conditions d’essais au court-circuit.
Ces conditions précisent que les
essais doivent être réalisés sur une
ligne installée de longueur maximale
de six mètres comportant au moins
longueur jeu de barres gainé
un joint d’éclissage et un coude
(cf. croquis de la figure 22).

longueur joint d'éclissage (un au minimun)


maximale
imposée
=6m

coude gainé (un au minimun)

dispositif de court-circuit

fig. 22 : croquis d’une ligne de JdB préfabriquée telle que définie par les normes pour les
essais de type.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.19


5. conclusion

Les efforts électrodynamiques élevés D’où l’intérêt pour les installateurs et / fabricants peuvent supporter compte
apparaissant en cas de court-circuit et ou utilisateurs de choisir des tenu de l’infrastructure qu’ils
les dégâts matériels qu’ils peuvent équipements présentant une garantie demandent et de leurs propres coûts.
engendrer justifient l’importance maximale (E.S.), ou constitués A partir des cas types testés, des
apportée à la tenue mécanique des d’éléments standards modifiés, montés modifications de conception sont
jeux de barres. Importance d’autant en usine et testés (E.D.S.). malgré tout possibles ; c’est alors que,
plus grande qu’une non tenue de Dans les deux cas l’importance des dans une certaine mesure, l’approche
ceux-ci nécessite au minimum leur essais est évidente. Mais ces essais calcul et le savoir faire du constructeur
remplacement et donc un arrêt de imposent de lourds investissements. peuvent relayer l’approche
l’installation. Investissements que seuls d’importants expérimentale.

6. bibliographie

Normes Publications diverses ■ Sur l'établissement de formules


■ CEI 439-1 : Ensemble d’appareillage ■ Elektodynamische Beanspruchung permettant de déterminer l'effort
à basse tension. Règles pour les von parallelen Leitern. linéique en cas de court-circuit
ensembles de série et les ensembles ou affectant un jeu de barres triphasé
dérivés de série. Effets électrodynamiques sur des disposé en nappe.
■ CEI 439-2 : Ensemble d’appareillage
lignes parallèles. R. MASCARIN.
à basse tension. Règles particulières P. BALTENSPERGER. Revue générale de l'Electricité
pour les canalisations préfabriquées. Bulletin Schweiz Elektotechn Verein RGE, mars 1959.
(NF C 63-411) n° 25, 1944. ■ Über den Einflu von
■ Les jeux de barres en profilés dans
■ CEI 865 : Calcul des effets des Resonanzerscheinungen auf die
les installations de première et mechanische Kurzschlu festigkeit von
courants de court-circuit.
deuxième catégories. biegesteifen Stromleitern.
■ CEI 909 : Calcul des courants de
R. ROLS. P. SIEBER.
court-circuit dans les réseaux triphasés Article en quatre parties paru dans la
à courant alternatif. AEG Mitteilungen n° 49, 1959.
Revue de l’Aluminium n° 212 - 213 -
■ CEI 909-1 : Rapport technique ■ Mechanical forces on current-carrying
214 - 215, 1954.
Suite de CEI 909. conductors.
■ Transport de fortes intensités en
E.D. CHARLES.
■ CEI 1117 : Rapport technique. courant alternatif BT et MT. - 2e partie - Proceedings IEE, vol. 110, n° 9.
Méthode pour déterminer la tenue aux P. BEIGBEDER. septembre 1963.
courts-circuits des ensembles Bulletin Etudes et Réalisations n° 43,
■ Forces électrodynamiques
d’appareillage dérivés de série (EDS). 1957.
apparaissant dans les postes
■ Calcul des installations de jeux de
Cahiers Techniques Merlin Gerin électriques lors de court-circuit.
barres triphasés en vue de la G. SCHAFFER.
■ Etude thermique des tableaux résistance aux efforts Revue Brown Boveri, 1970.
électriques BT. électrodynamiques.
Cahier Technique n° 145 - R. MASCARIN.
C. KILINDJIAN. Revue générale de l'Electricité
■ Sûreté de fonctionnement et tableaux RGE, août 1957.
électriques BT.
Cahier Technique n° 156 - O. BOUJU.
■ Calcul des courants de court-circuit
Cahier Technique n° 158 -
R. CALVAS, B. DE METZ-NOBLAT,
A. DUCLUZAUX, et G. THOMASSET.

Réal. : ERI Lyon - Photo. : Merlin Gerin - Telemecanique


DTE - 02-93 - 3500 - Imprimeur : Léostic
Cahier Technique Merlin Gerin n° 162 / p.20

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