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niHLIOTlIKQUE
HUITIEME VOEUME
SAINT AUGUSTIN
ET
LE NEO-PLATONISME
LE PUY-EN-VELAY
IMPRIMERIE DE RÉGIS MARCHESSOU
SAINT AUGUSTIN
ET
LE NÉO-PLATONISÎ^IE
l'AK
L. GRANDGEORGE
ÉLÈVE DIPLÔMÉ DE LÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES
PARIS
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
28, RUE BONAPARTE, 28
ÎUE INSTITUTE CF r/FDîAIVAL STUOXS
10 ELMSLEY PLACE
\ TORONTO 15, C^ f^A,
DEC -3 1S3Î
I94t
A MES MAITRES
INTRODUCTION
S8IZ
r
Z SAINT AUGUSTIN ET LE NEO-PLATONISME
plus grand d'entre eux, saint Augustin, des idées déjà expri-
mées par les philosophes grecs, par les néo-platoniciens en
particulier. Il y a là un problème très spécial, mais très inté-
ressant. Se trouve-t-on en présence d'une influence profonde,
d'une pénétration intime des doctrines néo-platoniciennes?
Faut-il admettre au contraire que saint Augustin, tout im-
prégné d'abord de néo-platonisme, s'en est entièrement
détaché au moment de sa conversion?
La question, nous semble-t-il, vaut la peine d'être exa-
minée de près, non pas qu'elle n'ait jamais encore été
soulevée, mais ceux qui s'étaient chargés d'y répondre ne
l'ont pas fait avec une complète impartialité. Leur œuvre est
celle de polémistes, plus soucieux de défendre ou d'attaquer
l'originalité du christianisme que d'exposer la vérité histo-
rique. Aussi ni l'une ni l'autre des deux thèses absolues suc-
cessivement soutenues n'est inattaquable. Ici encore la vérité
se trouve entre les deux extrêmes.
On ne peut affirmer que saint Augustin ne soit qu'un néo-
platonicien on ne peut nier cependant que les doctrines des
;
vier 1893.
2. Et même à ce point de vue, s'ils sont éternels, la connaissance qu'en a
sur sa pciisc'c» une inlliicncc aussi grande, cùl («le dans l:i
platonicic^nnc.
Mais, en se convertissant au christianisme, celui qui devait
être plus tard le grand docteur de l'Kglise ('dait entré dans
une ndigion vieille déjà de près de ([uatre siècles (.'{87). Il
dément les écrits de tous les Pères : les Justin Martyr, les
1. IMinc appelle les esclaves des désespérés. Cf. Duruy, lliatoirc des linnniuis.
8 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
qui, même aux époques de moindre ferveur, n'a guère été entamée par le
scepticisme des lettres, est plus que jamais adonnée aux rites et aux pra-
tiques des divers cultes Non seulement le sentiment religieux est univer-
sellement répandu au sein de la société du ni^ siècle il absorbe en lui toutes
;
Grecs en Asie et en Egypte pour se faire initier à des religions nouvelles. ->
(Amélineau, Le r/nosticisyne.) —
« Déjà les idées orientales s'étaient glissé<>s
n'était pas seulement le dogme chrétien, mais encore l'esprit humain que le
gnoticisme menaçait d'engloutir. (J. Denis, Histoire des théories et des idées
•>
nité supra-sensible.
Ces dilTérences à elles seules ne suffisent cependant pas
à expliquer la lutte qui devait fatalement s'engager entre les
deux doctrines. Toute religion est plus ou moins exclusive
parce qu'elle croit posséder la vérité et être seule à la possé-
der. Aussi la chrétienté ne devait-elle pas voir d'un œil favo-
rable cette tentative de résurrection de la philosophie et cette
opposition naturelle entre les deux doctrines devait néces-
sairement s'aggraver de jour en jour par suite même des
progrès du christianisme.
Le néo-platonisme, malgré son caractère religieux, n'était
1. Il est vrai que les apologètes chrétiens du iic et iii^ siècle rapprochè-
pour croire qu'il n'y eut j)as là une cause très impoilante
dinlluence. — Mais ce ne fut pas la seule.
L'action de la litléiature j)our ne citer que celle-là fut aussi
très considérable et contribua fort à rapprocher le néo-j)la-
^wv xal Tcapav6|i.(i).;, xaToc 8a xàç Tuspl twv TipayaaTwv xal tou ^ko'j
Examine qui tu es et connais ta nature. Sache que ton corps est mortel et
ton âme immortelle; sache qu'il y a en nous deux
vies, l'une propre au corps
et passagère, l'autre essentielle à l'âme et sans limite. Observe-toi toi-même,
c'est-à-dire ne t'attache pas aux choses mortelles comme si elles étaient immor-
telles et ne méprise pas les choses éternelles comme si elles étaient péris-
sables. Dédaigne la chair car elle est périssable. Aie soin de ton âme, car elle
est immortelle. Observe-toi avec la plus grande attention, afin d'accorder à la
chair et à l'âme ce qui convient à chacune d'elles à la chair, de la nourriture
:
et des vêtements; à l'âme, des principes de piété, des mœurs douces, la pra-
tique de la vertu et la répression des passions. »
INTUODICIKIN 49
\. Ainsi pourraient peut-être s'expliquer toutes les tentatives que Ton fit
pour prouver que les philosophes grecs avaient dû connaître les Saintes
Ecritures. Ceux qui ont soutenu cette thèse que Platon (MtoT?,? àxTixii^wv)
avait eu connaissance des livres sacrés et en avait traduit la plupart sont :
dicere ausi sunt omnes Domini nostri J. C. sententias, quas mirari et prœdi-
carc coguntur, de Platonis libris euni didicisse, quoniani longe ante hunianum
adventum Domini Platonem fuisse, negari non potest » De docl. christ., II,
!
naissante du christianisme.
I. Voir la doctrine du I.ogos dans \o IV" ('•vangilc ot dans Justin Martyr. Cf.
Jran Ht'villf, La dnclvine du Lofjos dans le IV^ ÉvatKjile cl dann les œuvres
de l'/iilou, Varia, \mi.
24 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
fut celui qui aime Dieu comme il doit être ainn», nous dirions
presque comme la religion ordonne qu'il soit aimé; le terme
de philosophie devient alors très voisin de l'expression :
1. DeOrfli/iP, H, v, 16.
2. Ue Online, II, xviii, 47.
3. De heata vila, I, i. — Id. : A pliilosophiac portii ad bcatain vil.iiii procc-
ditur {De Civ. Dei, XVIII. 41 .
1. Vlll, IX.
2.Quoniam proposui vobis hodic quid dicant... philosophi miindi hiijus
quorum Dcus sapientiaiii tanquaiii verani stullitiam reprobavit [Sermo CCXL).
3. Debeata vila, I, 1. —
Contra Julian. Pelag., IV, 14, 72.
4. Sermo CXlI, Senno LXVIII, 3 et Sermo CCXIJ, 1.
5. De Civ. Dei, XXII, 22. Ibid., II, 7.
6. Co)Ura Jul. Pelag., V, 15. De Civ. Dei, VIII, 7.
fiiMMiiii; i'Ui:mii:h 27
religion '^
même foi à Terreur et, quand ils se trouvent dire des vérités,
ils sont étrangers à la grâce du Christ qui est la vérité
môme ^ De là vient qu'ils n'ont pas trouvé Dion ''
et ([u'ils
seconde, c'est qu'il a pris aux philosophes tout ce (jui peut lui
1. De ConsensuEv., T, 7, 12,
2. RelracL, 1, 3, 3.
3. Cf. Zeller, Die Phil. der Griechen, 2° éd., IV, 469. C'est ainsi que nous
voyons Plotin citer plusieurs fois Pythagore et les Pythagoriciens, Porphyre
écrire une vie de Pythagore, .lamblique le cite également. D'ailleurs, il s'agis-
sait ici non pas de Pythagore, mais des pseudo ou néo-pythagoriciens. Cette
remarque s'applique aussi à saint Augustin.
CIIAlTIIti: l'Itl'Mll.ll 31
n'ont cependant pas trouvé grâce à ses yeux ; il est vrai que,
de son temps, ces écoles n'avaient pas d'adhérents très émi-
nents : ces sectes se sont tues, dit-il, et leurs cendres ne
sont déjà plus chaudes \ Mais ce n'est pas là la seule raison :
3
34 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
ipsum facla sunt, et sine ipso factum est nihil (juod faclum est ;
tempus pro impiis mortuus est, et Filio tuo unico non peper-
i. Con/"., VII, 9.
2. Conf. VIII, 2.
3. Remarquons que
ce que saint Augustin a cru trouver ou ne pas trouver
dans ces traductions de Victorinus n'est que le prologue du IV'' évangile et
quelques passages de Paul {Philip.^ 11,6, mal traduit en latin, et Rom., VIII, 32).
(iiM'iiiii; nii.Mii.n .'{7
a eus enire les mains. C'est ainsi que, pour les relations de
Tànie avec le Verbe, il reconnaît Taccord do Plolin avec
l'Evangile de saint Jean : « Nous ii avons sur celte question
est aulre chose qu'eux, qui les illumine, les fail biiller de ses
raisons, et, par cette communication d'elle-même, les rend
heureux et parfaits. Plolin, commentant Platon, dit nette-
ment, et à plusieurs reprises, r^ue cette ame mente dont ces
est la lune car c'est du soleil, suivant eux, que la lune lire sa
:
1. riolin Efin., II, 9, 2. Cf. Douillet, Ennéades de l'iolin, I, 262; II, 286.
38 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
afin que tous crussent par lui. Il n'était pas la lumière, mais
il vint pour rendre témoignage à celui qui était la lumière.
plénitude '. »
1. De Civ. Dei, X, 3.
r.UMMTUi: I'Iu:mii:h .*{î)
n'en soit séparé que sous ce rapport qu'il en est distinct '. »
chair, qui seul peut nous élever à ces objets de notre foi où
notre intelligence n'atteint qu'à peine, voilà ce que vous ne
voulez pas reconnaître. » {Cité de Dieu, X, 29.)
Nous avons montré que saint Augustin avait connu Plotin
et Porphyre. Les livres de Plotin dont nous retrouvons des
citations dans ses ouvrages sont les suivants :
l. Cf. Douillet, que nous avons coniplt'lO {op. cit., II, 545-555-561).
42 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
tous les corps. Us ont également compris que tout ce qui est
muable n'est pas le Dieu suprême, et c'est pourquoi ils ont
cherché le Dieu suprême au-dessus de toute âme et de tout
esprit sujet au changement. Us ont compris enfin qu'en tout
être muable, la forme qui le fait ce qu'il est, quels que
soient sa nature et ses modes, ne peut venir que de celui qui
est en vérité, parce qu'il est immuablement. Si donc vous con-
sidérez tour à tour le corps du monde tout entier avec ses
figures, ses qualités, ses mouvements réguliers et ses élé-
ments, qui embrassent dans leur harmonie le ciel, la terre,
>- .!(* (liMnandc à mon leur si, dans cclh^ piiroti' lanl Mnih'c
on s\'*lovt»reiil cos âmes, \v fnneslc amonrdc la Inmièrc pcnl
leur venir de ces organes lerreslres el de ces membres mori-
bonds? Le poMe n'assnre-t-il pas (|if elles onl éU^ délivrées
de loule conlagion charnelle alors (ju'idles veulent retourner
dans les coi'ps ? Il que cette révolution éter-
résulte de là
nelle des âmes, IVit-elle aussi vraie qu'elle est fausse, on ?ir
pourrai f /Hi'^ dire que tou^ Irs (Ir.slrs (lérrf/Irs leur rirnfien/ du
corp.s\, puis(p(py selon les Platoniciens et Imr illuslrc inlcr-
aux deux. Platon veut que cette ànie s'étende, selon des lois
musicales, depuis le centre de la terre jusqu'aux extrémités
du ciel, et que le monde
un grand et heureux animal
soit
dont l'àme parfaitement sage ne doit jamais être séparée de
son corps, sans toutefois que cette masse, composée de tant
d'éléments divers, puisse la retarder ni Tappesantir. Voilà les
(
Ciié de Dieu, XI, àf.)
quant au Saint-Esprit^ il n'en dit rien, ou ce qiiil en dit yi'esl pas clair : car
je n'entends pas quel est cet autre principe qui tient le milieu, suivant lui,
entre les deux autres. Est-il du sentiment do Plotin qui, traitant des trois
hypostases principales, donne à l'âme le troisième rang? Mais alors il ne dirait
r.iiAiMTiii: pur.MiiMi \\)
pas que la troisit'inc hypostase tient le milieu entre les deux autres, c'est-à-
dire entre le P» re et le Fils. En ellet, Plolin place Tàine au-dessous de la
.seconde hypostase, qui est la pensée du Père, tandis que Porphyre, en faisant
de i'àme une substance niit(»yenne, ne la place pas au-dessous des dcu.x
autres, mais entre les deux. Porphyre, sans doute, a parlé comme il a pu, ou
comme il a voulu; car nous disons, nous, que le Saint-Esprit n'est pas seule-
ment lesprit du Père ou l'esprit du Fils, mais l'esprit du Père et du Fils.
Aussi bien, les deux philosophes sont libres dans leurs expressions et, en
parlant des plus hautes matières, ils ne craignent pas d'oflenser les oreilles
pieuses. Mais nous, nous sommes obligés de soumettre nos paroles à une
règle précise de crainte que la licence dans les mots n'engendre l'impiété
dans les choses. Lors donc que nous parlons de Dieu, nous n'ailirmons pas
deux ou trois principes, pas plus que nous n'avons le droit d'allirmer deux ou
trois dieux; et, toutefois, en allirmant tour à tour le Père, le Fils, le Saint-
Esprit, nous disons de chacun qu'il est Dieu. Car nous ne tombons pas dans
l'hérésie des Sabclliens qui soutiennent que le Père est identique au Fils, et
que le Saint-Esprit est identique au Père et au Fils nous disons, nous, que le
;
Père est le Père du Fils, que le Fils est le Fils du Père et que le Saint-Esprit
est l'esprit du Père et du Fils sans être ni le Père ni le Fils. 11 est donc vrai
de dire que le Principe seul purifie l'honime, et non les Principes, comme
l'ont soutenu les Platoniciens. Mais l*orp/a/re^ soumis à ces puissances envieuses
dont il roufjissait sans oser les romhallre ouverlemenl, n'a pas voulu reconnaître
que le Seif/neur est le i'rincipe gui nous purifie par son incarnation. [Cilé de
Dieu, X, 23, 24.
50 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
L'étude que nous venons de faire n'a pas été inutile et les
nous conduit méritent d'être signalés.
résultats auxquels elle
La première conclusion k en tirer, c'est que saint Augustin
avait de l'ensemble de la philosophie ancienne une connais-
sance générale, mais indirecte et incomplète :
la trace du néo-platonisme ».
2. Le seul passage sur lequel on s'appuie pour prétendre que saint Augustin
eut une connaissance des ouvrages de Platon lui-même est le suivant « Sed
:
dr/ÔpfjjTojv ô'.à TÔ xal jîXiTîTcjQa'. èviou; twv t'.xf, xal àëaTavîjTO); èvTUvyavôvTwv
Le Timée d ailleurs était on grande faveur à ce
aÙToî; {Vie de Proclii.s, 38;.
moment, et nous savons de source certaine (juc saint Augustin le connaissait.
2. Quelque éloge que Cicéron donne à IMaton et à Aristote, il les a cepen-
dant mis beaucoup moins à contribution que les Stoïciens, les Épicuriens et
les Académiciens. Hitler, Philos, ancienne, IV, 00,
54 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
Platon nous n'avons pas recherché s'il était vrai que les
;
1. On
avait conscience de ces rapports entre Platon et le christianisme;
nous l'avons déjà vu ; voici encore un texte bien décisif : oùx àXXÔTpta e'axi
xà nXd(Twvo<; ÔÔYjxaTa toû XptaxoO. Justin Martyr. Ed. Paris, p. 51.
CHAIMTUK IMIKMIKU 55
borné pour saisir l'esprit suprême qui l'a fait ce qu'il est; Dieu
se dérobe à nos recherches. Il ne peut ôtre compris par la
pensée humaine et le langage de l'homme ne saurait en rendre
compte, car aucun mot ne peut répondre à son ineiïable
majesté \ C'est là une des idées que saint Augustin développe
avec le plus de complaisance et de bonheur :
tatera. » VI. 5,
3. Contra Adimnntum manicli.
4. Sermo, 117, '6.
60 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
1.De civ. Dei, IX, 16. —Td lUe autem qui fecitcœlum et terrain, nec cœlum
:
est, nec terra; nec quid terrenum potest cogitari, nec quid cœleste, nec quid
corporeum vel spirituale poteris cogitare non hoc est Deus... (Sermo IV, 4.)
;
— Discat primo vix inveniri aliquid quod digne de Deo dici possit. {Contra
adv. leg. etproph.^ L 40.) —
Sic est ineffabilis. Haec enim de illo dicuntur de
quo nihil ab homine vel homine satis digne et satis competenter dicitur. (76.,
I. 41.) — Collatio cum Maximino, 9. —
De div. quaest., II, ii, 3. Verius —
cogitatur Deus (quam dicitur) et verius est quam cogitatur. {De trin., VII, 4,
7.) — Epist., IV, 242. — Sermones, 117, 7 et 341, 8. —
Quantum autem sit dissi-
milis Deus non dixit, quia dici non potest. Intendat charitas vestra Deus :
inelîabilis est. Enarr. in Psalm., 85, 12 Omnia possunt dici de Deo, et nihil
:
digne dicitur de Deo. Nihil latius hac inopia. {hi Joan. Ev. Tr., XIII, 5.) Ego —
vero, cum hoc de Deo dicitur, indignum aliquid dici arbitrarer, si aliquid
dignum inveniretur quod de Deo diceretur. Cum vero verba omnia quibus
humana colloquia conseruntur, illius sempiterna virtus et divinitas mirabi-
liter atque incunctanter excedet, quidquid de illo humaniter dicitur, quod etiam
hominibus aspernabile videatur, ipsa humana adnionetur infirmitas. {De div.
quaest., II, 2.) — Sancta scriptura verbis nostris loquens, etiam perhaec verba
demonstrat et nihil digne de Deo posse dici. Cur enim non etiam verba ista
dicantur de illa majestate, de qua quidquid dictum fuerit, indigne dicitur, quia
omnes opes linguarum omnium ineffabili sublimitate praecedit {Contra Adim.
Man., VIT, 5). — Cfr. De Gènes, ad Litt., 5, 16, 34.
2. Dedoctr. christ., 1, 6, 6. —
De Trin., V, 10, 11.
3. Seryno 117, 5. — De ord., II, 16, 44; 18, 47.
4. In Joajin. Ev. Tract., 106, 4.
r.iivpiTur II 01
substantiam '. »
1. De Tvin., VIII, 2, — Non est Deus corpus, non terra, non coelum. In
Jo.inn. Ev. XXIII. 9. — Id.
Facilius dicinius quid non sit quain (juid sit... Et
quid est? Hoc soium potui dicerc quid non sit. Oiiaeris (\u\(\ .sit.'Qiiod oculus
non vidit, quod auris non audivit, nec in cor homiuis asccndit {Enurr. in
Psalm., 85, 12). —
Quidquid siniilc corporis cogitanti occurrerit, abjice. Non-
dum potes dicere. Hoc est Saltem die, non est hoc. Quando eniui dices, Hoc
:
est Deus Nec cuni videbis quia inellabilo est quod videbis... Senno LUI, 12.
.'
:
2. be Tvin., XV, o, —
Non ergo ille Dei Fiiius cof^ilatio Doi sod Verbuni Dci
dicitur. Cogitatio quippe nostra pcrveniens ad id quod sciuius, atquc inde
formata verbum nostruni veruni est. Et ideo vcrbuui Dei sine cogitatione Dci
débet intelligi, ut forma ipsa simple.x intclligatur, non habens aliquid forma-
bile quod esse eliani posait inforuic. {De Trin., XV. 25.)
3. Ite Trin., XV, 22; VIII, 1; VI, 4, 7, 10; VII, 1, 2, et XV, 13, 22 et 5, 8.
Siniplex et nmltiplex illa substanlia. Ibid., VI, 8. — Cfr. In .luann. Ev. Tract.,
XXIII, y et 20, 4. —
Sermo, 141, 8.
62 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
autem cui non est alia substantia ut sit, et alia potestasut possit,
sed consubstantiale illi estquidquid ejusest, et quidquid est,,
1. De nat. et grat., 37. — Quidquid ibi intelligi potest, substantia est. {De
fide et Symh., 20.) — Quanquam et in ipsis hominibus solet discerni a sapien-
tia scientia, in Deo autem nimirum non sunt haec duo, sed unum. {De div.
Quaest. ad SimpL, De Trin., 6, 6;
II, 23.) Cf. —
6, 8, 9; 8, 1 —
8, 4, 6. ;
— —
Deo autem hoc est esse quod est fortem esse aut justum esse aut sapientem
esse et si quid de illa simplice multiplicitate vel multiplici simplicitate dixerit,
quo substantia ejus signiûcetur. {De Trin., 6, 6.) —
Deus vero multipliciter
qui deus dicitur magnus, bonus, sapiens, beatus, verus et quidquid aliud non
indigne dici videtur sed eadem magnitudo ejus est, quae sapientia, non enim
:
mole magnus est sed virtute et eadem bonitas quae sapientia et magnitudo
:
et eadem veritas quae illa omnia; et non est ibi aliud beatum esse, et aliud
magnum, aut sapientem aut verum aut bonum esse aut omnino ipsum esse.
— Est igitur bonum solum simplex et ob hoc solum incommutabile, quod
est Deus. Ab hoc bono creata sunt omnia bona, sed non simplicia et ob hoc
mutabilia... Propter hoc itaque natura dicitur simplex, cui non sit aliquid
habere quod vel possit amittere, vel aliud sit habere, aliud quod habet.
[De Civ. Dei,XI, 10.) —
On pourrait ici rapprocher saint Augustin et Spinoza :
Voluntas Dei et potentia Deus ipse est. {Conf., VIT, 4.) La puissance de Dieu
est l'essence même de Dieu. {Elh. Pars, I Prop. 34.)
2. In Joan. Ev. Tr., 20, 4. —
De Trin., Vil, 5, 10.
3. De Trin., V, 4. —
De continentia, 18. Id —
Itaque tanto : minus se esse
stabilem sentit, quanto minus hœret Deo qui summa est; et ideo illum summe
ciiMMTiti: II (;.'{
esse, quia niiUa mulabilitate proficit seu déficit. {Ejtist., Il, 118, ID, an. 410.)
— I>e (Jenesi ad lilL, V. .ii. —
De Doct. christ., I, 7. —
Propti-r liane ineoniniu-
tabilitatem et siuiplicitatcin intellexcrunt eum et omnia ista fecisse et ipsuui
a nullo lieri potui.sse. — Cuin igitur in eornni conspectu et corpus et aniuius
magis minusque speciosa esscnt, si autcni oiiini specic carerc pussent, oninino
nalla essent, viderunt esse aliquid ubi prima essct et ineommutabilis (species)
et ideo nec coniparabiiis atque ibi esse rcruiii principiuni reclissiinc eredi-
;
derunt, quod lactuni nonesset, et ex quo facta cuncta essent. [De Civ. D., VIII,
6.) —Tu es, et Dcus es Douiinusque omnium quae creasti ; et apud te reruui
omnium inslabilium stant causa* et rerum omnium mutabilium immutabiles
;
dicatur et sit, non diceret, solus habet, nisi quia vera immortalitas, incommu-
tabilitas est, quam nulla potest habere creatura; quoniam solius est crea-
toris. {De Trin.^ 1, 2.) — Summum bonum quo superius non est, Deus est; ac
per hoc incommutabile bonum est; ideo vere aeternum et immortale. {Denat.
boni contra Manichœos, I.)
4. Enarr. in Psahn., 101, 10. Sermo CCLXI, 4.— Quoniam quod in illis —
futurum est, cum venerit fit statim praeteritum expectatur cum cupiditate,
amittitur cum dolore. In Dei autem natura non erit aliquid quasi nondum sit;
aut fuit quasi non sed est tantum id quod est, et ipsa est aeternitas [Enarr.
sit;
in Psalm., IX, II). Enarr., in Psalm. 101, 12.
Cfr. —
Contra Faustum, XVI,
28. — De trin.., IV, 2. —
Quia genus humanum atque ipsa nostra mortalitas,
nec quo initio coepta sit sciunt, nec quo fine claudatur; quandoquidem alti-
tudinem Dei penetrare non possunt quia cum ipse sit aeternus et sine
:
initio, ab aliquo tamen initio exorsus est tempora, et hominem quem ante
nunquam fecerat, fecit in tempore, non tamen novo et repentino, sed immu-
tabili aeternoque consilio. [De Civ. Dei, XII, 14.) —
Divinitas ejus omne tem-
pus excedit, quia pcr illam universa facta sunt tempora. [De pecc. orig., 32.
— Deus igiturnec coepit esse, nec desinet sed opéra ejus quaedam incipientia
:
certo fine esse desistunt, sicut tempora et temporalia. (Contra adv. leg. et
proph., I, 3). — Praesens quaero, nihil stat quod dixi jam non est; quod
:
dicturus sum nondum est quod feci jam non est, quod facturus sum non-
:
quae manet praeteritum et futurum non invenio, sed solum praesens et hoc
incorruptibiliter quod in creatura non est. [In Joann. Ev. Tract., XXXIX, 10.)
5. Conf., XIII, 37.
(Il MM nu II {]"t
les œuvres de IMolin? Sil n'en est pas ainsi, nous devrons
nier une intluence du néo-platonisme sur saint Augustin; si
instinctivement que le Dieu qui habile on nous est dans tous un et idonti<|ue.
Ne demandez pas aux hf»mnio3 «|iii tiennent ce langage d'expliquer de quollr*
68 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
8aCi[jia TO £V, ^ii ov £(7Tt.v, ïva [jltj xal IvTauBa xaT' àXAov to ev,
(J>
ovo|jia [Jiàv xaT' àX7]8£t.av ouSàv Tipoo-'^xov, elvàp oh ^tl ovojjiào-at,
xoivw; av \Ey^eif\ irpoa-yjxôvTwç £v, où^ (oç aXT^o, eiTa av, ^aXeTcov
reposant dans cette conception qui est le fruit spontané de leur entende-
ment, ils s'attacheront tous à quelque chose d'un et d'identique, et ils refu-
seront de renoncer à cette unité. (Trad. Bouillet 111, 341.)
1. Enn., VI, 9, 5.
7^- Xéyojxev [xév xi Tiepl ocùtoG, où aÙTÔ Xéyojisv oùÔè yvwaiv oùSè voT^aiv è'y(0[jLev
|jL->iV
aÙTOÛ. irtôç ouv >^éyo(X£v Ttspl aùxou, el [x-^, aÙTÔ ej^ojjlsv; f,, et \>Jt\ l)^o[xsv tt^ yvtôaet,
Où Tzoc^izkhic, oùx è'/0[i£v, olXK^ outwç e/o|a.£V, warxs Ttepl aûxoO \xïf Xéystv, aùxô 5è
'Xéyeiv. Kai yàp >vsyo[J.sv ô [xt; èaTiv
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o ôé èaTiv, où X£yo(i£v u>aT£ èx twv uaxepov,
:
ÈTtixciva xal èvspYîias xal ercéxE'.va voj xal vor,T£G);, xal -'ào a-j
Étant tel, il paraît être partout une raison [une essence] qui est unique
1.
toutes les choses qui sont dans un lieu il n'avait aucun besoin d'elles ce ; ;
sont elles, au contraire, qui ont besoin d'être édifiées sur lui. Quand elles sont
édifiées sur lui, il ne cesse pas pour cela d'avoir son fondement en lui-même.
Si ce fondement venait à être ébranlé, aussitôt toutes les autres choses péri-
raient, puisqu'elles auraient perdu la base sur laquelle elles reposaient. (Trad.
Bouillet, III, 353-354.)
(Il M'iriu: Il 71
oGto) oè ji.£tjiEp(<jOx'. Xi^fJit.t'^o^ y Hx: ruiii, n<»ii cril ubi sint, ot idco
TTivTayoj
//
•'' •
nocesso est ut non si ni. Klc;-
niin, quiini portotani siiain nio-
leiii cnrj)iis acMpialilor saninu
modifications passives des corps, en sorte qu'on ne sétonne pas de voir une
modification se répandre dans tout le corps qui a Hé modifié, n'entre rien par
elle-même, faire partie du corps et n'être connue qu'en lui c'est pourquoi elle :
dit qu'il se divise, c'est en ce sens qu'il est présent partout. (Douillet, III,
304-305.) Enn., VI, 4, i.j
72 SAINT AUGUSTIN ET LE NEO-PLATONISME
Kat où5èv 6au|xaat6v, et t6 Travxa- Quum ergo sit corpus aliqua sub-
j(oO Iv TÔ) ôvTi xal èv auTw *
t^Sti yàp stantia quantitas ejus est in magnitu-
yiyveTai t6 iravTaj^ou Iv évi *
^iIxeIç Se tô dine molis ejus, sanitas vero ejus non
ôv èv al(T9T,TÛi 6é[X6voi xal xô TravTaj^oO quantitas, sed qualitas ejus est. Non
èvcei,TtôéjxeOa, xal [xiya vop-îî^ovxei; tô ergo potuit obtinere quantitas cor-
aî<T8TfiTÔv àitopoûfxev, ttwç ev [xsyâXti), xal poris quod potuit qualitas. Nam ita
ToaoÛTw éxeîvTi "fj «pûaiç èxteiveTat •
tô distantibus partibus, quae simul esse
8i èarxc toOto t6 XeyôfAsvov [xéya, [xixpov, non possunt, quoniam sua quaeque
6 5è vofxîî^eTai [xixp6v èxeîvo [xçya, ei yè spatia locorum tenent, minores mi-
8Xov éitl Tiav TÔ Toû {xépouç cpOavst, {Enn., nora etmajores majora, non potuit
\h 4, 2). esse in singulis, quibusque partibus
"H l<p'à)V (Xèv TO §V T(|) [JLTJ TTÔCjav T^ cpû- tota vel tanta; sed amplior est quanti-
aiv aTtoawÇeiv ttjv ouaav èv aÛTÔ) èxeivo) . tas in amplioribus partibus, brevior
èvTaOOa Sûvatxiv aÙToO w TtapecjTi itapet- in brevioribus, et in nulla parte tanta
vai, où p-V oùS' û; èxctvo [xi^ ôT^wç Tia- quanta per totum. Qualitas vero cor-
peîvat, èirel xal tots oûx àTroTéT|X7^Tat poris quae sanitas dicitur, quum
«xtTvo, Tfj; 6uvâ}xswç aÙTOu fjv sSojxsv sanum corpus est totum, tanta est in
Ixeîvo) dcXX' ô Xaôwv totoutov êSuvt.ôt^
•
majoribus quanta in minoribus par-
Xa6eTv TiavTÔç TtapôvTOç ou 6è Trâdai. aï *
tibus non enim quae minus magnae
;
6uva[j.ei<;, aÙT6 aacpcjç irâpsaTi ywpto'TÔv sunt, ideo minus sanac sunt, aut quae
Ôfxwi; ôv y£V(5[i£vov [xèv yàp toO 5s sISoç
•
ampliores ideo saniores,absit ergo ut
dTtéiJTTj àv ToO TE Tiav slvai ev aUTÔ) Ttav- quod potest in corpore qualitas creati
Taj^oO, xaTà <zv[i6z6r\yi.b^ 5è xal àXXou. corporis, non possit in seipsa sub-
{jL'rjScvôî 8è ôv toû ôéXovTOç aÙToO eivai stantia corporis. {Epist., 137, § 13.)
u) (îv aÙTÔ £6éXt\ wç SûvaTat TreXotî^ei où Quum igitur qui ubique est non in
yev6[J.evov èxetvou, dXX' èxeîvou écpi£[xévo'j omnibus habitat, etiam in quibus
aÙToO, 0Ù5' au (JîaXou. {Enn., VI, 4, 3.) habitat non aequaliter habitat... Quo-
2. "ftaTtep ôc tpwvfiç ouaï^ç xaTà tôv modo ergo verum supra diximus quod
(iépa TtoXXax'.t; xal Xdyou év tt; cpiovr; ouç Deus ubique sit totus, quando in aliis
|xèv Ttapôv èSe^aTO xal el é'Tepov Osît,? est amplius, in aliis minus? Sed non
CIIAI.ITKi: Il .*{
èrciv • o'joêv y«? ^'^t T^?^ aÙToù. diiriisiis... So(l sic cst Deus j)or
"0 ô' av tj.t'zoL TOjto f,, toOto t;8t^ CUllCta din'usUS, lit 11011 sit (jlia.
El oûv jxf, 27:orxiv éauxoû iJLT.ôè \izp:- suuius, una niMpic diversa, nec alibi
o6èv jxT.ôè aExaÇïXXov aùx6 u.T,Ç£[jLiav [Xc- majore, alibi minore, sed quum sint
xaSoXv èv roXXoî; aaa eir, 6v oXov ipsa disparia, rouimuni et parili salutc
âixa éauxô) ôv x6 aùx6 ôv -rravxa/oû éaux<ô congaudent. {Episl.^ 137, 20.) s^
aTTf)[j.à Tt, -TTpOTspov f,v TTJç cpuaswç dimidio dimidius, atque ita per
Toù xevou, y.cd exi eaxiv, àXXà xqj y^ totum totus, et in coelo et in
olov èpEiSsaôai ett' auxoo xat àva- terra totus, et nullo conten-
TiauEaôat, iravxayou ovxoç sy.Eivou, tus loco, sed in seipso ubique
Kal ffuviyovxo;^ xy^v xou 6v6[j.axO(; totus ^
1. f:nn., lII,.V?î^ •
ô^io?* w(TT£ xal t6 lîvat. {Enn., III. s«'«lMi, et (tiiHio practcritiiiii ac fnlu-
7.4.) niiii ab eo «luoil srnipcr est pnu-sens
id. : T6 Y^P i^T.OiJ; «ïvai èa-rt t6 où6<- crcftri et cxcurrere ? guis teiicbit cor
ic<îT8 jx^, civil oOô'elvai toûto iXXw; •
hoininis iit slcl, ri vi.i.-.it .|ii(,m.M|(>
6è wjijTto; TOJTO 5è iSiaçoow;
eIvï'. •
staiia (liclct futiua et practeiila tcm-
civai oùx T/ii ojv ixio-jv t6 5XXo xa:
• pora. nec fiituia. iicc practerita
iXXo, aC»5* 5pa Sujtt.sei;, oiS' èÇeX{;£'.; aelcrnilas? {Conf., XI, 11.)
où5è icp8i;e'.; oùôè rapiTevetî oôô' ipa Nec tu tcmpora praccedis, alioquin
O'jte zpô'Ctpov aiTOÛ oÛTe xi 'jJTepov non oninia tcmpora pracccilercs. Sed
Xa^Jelv f/.£i; Ki ouv |J.t,T£ rpoxïpov praccedis omnia practerita, celsitu-
IIT.TÏ OJTtpOV TTêpl IÛTÔ, t6 ô' il'Zl'/ dine seniper pracseiitis aeternitatis
;
iXf/JSTTaTOV TÛtV Ttêpl 2'jTÔ, Xll aÙTcJ, et siiperus oinnia fiitura, quia illa
xa: O'jtw; ûâ oxi Ijt'.v w; o-Jaia t, t6 !^f,v, futiira sunt; et, quuni veneriut, prac-
itaXtv au T.XE t.jiïv toGto ô or, XéyojJLSv o terita crunt. Tu autoni idem ipse es,
«îtiv. [Enu., 111, 7, G.) et anni tui non deficiunt. Aniii tui
TaÛTa O'jv XéyovTî; àpi ve uaoT'jpoûv- nec eunt, nec veiiiuiit isti auteni ;
te; ETEpo;; xal û>î TcOÎ àXXoxpicjv toôî nostri et eunt et veiiiunt, ut omnes
Xôyo'j; zoioJjJLEOa ; xal zôi; ; xiç yip àv veuiant. Anni tui omnes simul stant,
aJvET'.; vévoiTo ti-^,
èf artoti^^O'.;; rw; Ô' quoniam stant nec euntes a vcnian-
;
iv Èça'yaijjLEÔa toÎ; àXXoTpiot; ; ôêî 5pa tibus exduduntur, quia non trans-
xai T.jiïv lAîTEÎva: xoG aiôivo;. (£Vj/j, III, eunt; isti autem nostri omnes erunt,
quum non crunt... {Con/., XI, 13.;
KivT,j:v où/ oîov te O'jte xi?
îJLÈv oijv /ICtcrno crealori adhaerentes et nos
au{i7:ija; XaaSavovxi xivT,(j£i; xa: o'ov aeternitatc alïicianiur, ncccssc est.
jx'.av EX 7:a3(I»v tïoio'jvti oûtet+.v TcTavjxs- {De ver. rel., 10.)
vT.v Èv /pôvtu vip T, xivT.ai; txaTÉpa f, Jubés [Deus] ut approbcs si quis
Xêvojievt,. Enn., Ill, "î, 8.) dicat tempus esse niotum corporis /
Non jubés. Nam corpus nullum nisi
in temporc moveri audio tu dicis. :
Ttapov TÔ Tiàv èyouaav, àXX' où vuv nec futura sunt, sed simt ; et
[jL£v Tooe, ao6iç 8' sTspov, àXX' a[jLa propter aeternitatem in qua
dans la quantité des choses qui sont en mouvement ou en repos, ce qui avait
été soutenu autrefois par Straton :
Kat yàp aL xal Iv aùifi ô tiOsjjlsvoç tp^ Quum itaque aliud sit motus cor-
xivTiast, TÔ 6iaaT7)[xa x'>,v ir\i Tipepitaç poris, aliud quo metimur quamdiu
StacTaaLV ttoT 6T,a£XJt,, àizopoç è'axai. sit, quis non sentiat quid horum
"Oaov yàp xivetxat Tt, toœouxov otv axaiTi potius tempus dicendum sit? Nam,
xal aXXo. Kal eiTroiç otv tôv ypàvo^ etsi varie corpus aliquando movetur,
£xaT$pou TÔV auTÔv slvai, wç aXXov aliquando stat, non solum motum
5t,"X6voti à[xcporv ôvTa, Tt ouv eaTi, xai ejus, sed etiam statum tempore me-
TLva cpûatv è'/^£!. touto tô 8iaaTTi[j.a; timur et dicimus tantum stetit quan-
;
ETTsiiiep TOirixôv où/^ oIovts, sTtel xotl tum motum est, aut duplo vel triplo
stetit, ad id quod motum
'5'
TOUTO yè £"^a)0év eaTiv. {Enn., 3. 7, 4.) est, et
'H ouv xivTrio'iç'?^ toù TravTôç [X£Tpou[X£viri si quid aliud nostra dimensio sive
xaTà ypôvov scTai, xal ô ypôvo; où comprehenderit, sive existimaverit,
[xÉTpov euTai, xi.vfiO'ewç, xaTà tô Tt ecTiv, ut dici solet plus minus. Non est ergo
àXkà xaTà (jufxêsêTixôç wv, àXXo Ti Tipô- tempus corporis motus. [Conf., XI, 24.)
Tspov TtapÉIsi Sfj'Xwatv tou ôirôa'^ 'fj Quum movetur corpus, tempore
xîvTficiç. Kal r\ xivTiçnç 6è XTi^pôstaa f, metior quamdiu moveatur ex quo
[xia £v ToawSs j(pôvco, TroXXaxiç àot8[i.ou- moveri incipit donec desinat. Et si
[JL£VT|, £iç è'vvoiav <5|£i Toij OTiôao; 7Uap£- non vidi ex quo coepit, et persévérât
XtiXu9£v. (Jîwn., III, 7,yr.) moveri ut non videam quum desinit,
non valeo meteri, nisi forte ex quo.
videre incipio donec desinam. Quod
si diu video, tantummodo longum
tempus renuntio, non autem
esse,
quantum sit quia et quantum quum
;
rxpôvTt àe{, 6'xi oùolv aù-roj rxpf.XOev ipsuiii csse scnipcr lial)U('riinl,
0Ù8' xv» Y£*'^»£'C3(t, «5^^3t tojO' è'rEp seiupcrquo habitura sunt. Ma-
èrcî, Toôro xxt xei ovxo;... T( yoLo nent auloni, non laïKpiain in
«v xxt 'jjTEpov xÙTtp Y^'^'^i'^'i o f^^i spatiis l()c<jruni lix.a vcluti cor-
vOv ETcî; [jiT,o* xj jTTEpov £70|x£voj poiM, scd In HaluTa incorpo-
lir, èmv TJOT,. ojte y*? ^^^'^ ^'f'
'^'^ ^'"^li ^i^ intolligibilia praesto
eIc to vûv f.Çst •
èxeTvo y«p ^,v o'jx sunt mentis aspectibus, sicut
àtXXo, xXXx ToO-o. o'jTô (xiXXovTo; ita in locis visibilia vel con-
£7£tOx'. o {AT, VJV Ey£t È^ àvà^xT,; tractabilia corporis sensibus,
o'jte TÔ f,v Ë;£t TEp'. xjxov. t( y^? {l>c Trin.^ XII, 14.)
Itt'.v o t.v aÙTep xxl TTxpîXrjXuOEv; /Etemitas ipsa Dcl substan-
ojx£ TÔ £r:x'. •
zi
Y^p eorai ajxrp ;
tia est, quac uiliil liabct nui(a-
Xî'IrETxi or, èv x(]) eTvxi tojto ôrlp bile : Ibi niliil ost practorituni,
ÈTT'.v eTvxi, o o\)v |jiy]x£ 7,v, |a/,t£ quasi jani non sii, nibil est
£r:x'., xXX' èr:-. ixôvov tojxo ettco; 1 lllui'uni quasi lionduni sit, sed
£/ov TÔ eTvx'. Tfo |jiT, [X£xx6xXX£tv £•- HOU cst ibi nisi est. Non est
TO ïrcTL'. |XT,o' Tj |x£Tao£^Xr,x= vx'. il)i l'uit et erit, quia et quod
èrctv ô xîwv •
Ytvs'at xotvjv y, r.ipl lllil, jani non est, et ({Uod
TÔ 8v èv Ttu £?vx'. ^toT, ôuoj rxTx XX' erit nondum est, sed quidquid
TX-/;pT,H xo'.xTTXTo; TxvTxy f, TO jto o ibi est non nisi est. ( In
pouvons aller plus loin et dire que, pour tous deux. Dieu est
absolument affranchi de toute détermination \ Sa simplicité
est absolue on ne peut parler à son sujet de qualité ou de
;
^iv TcoieT ^ En un mot. Dieu est pour Plotin, ce qu'il est pour
saint Augustin, une pure essence :
yewriXixTi yàp fj xou ivôç cpuaiç ouaa xwv Ttavxwv oOSév sjxiv aùxwv oûxe ouv xt, oûxe
Tioiàv oux£ Ttoaov ouxs voûç ouxe ^''^Z'^l- O'-'^è xivo'J[j.£vov, 0!j5' au éuxax;, oùx ev xôtcw,
oùx èv ypôvt»), (xTv'Xà x6 xa6' auxà [xovO£t5£<;, jjiàXXov Se àveîSsèv irpô siSouç ôv
Tiavxôç Trpô xtvriaewi;, irpô axaaswç. Taûxa yàp tisoI x6 ôv à tzoXKol auxô iroteT.
Cependant, de même
que plus tard saint Augustin ne put
se tenir à celte conception d'un Otrc suprOme absolument
indéterminé, de même Plotin (à un moindre degré, il est
vrai) avait déjà du, dans une certaine mesure, reconnaître en
Dieu (juclque détermination. Lui non plus n'avait pu se
borner à dire ce que Dieu n'est pas, et la méthode négative
l'avait insensihlement amené à introduire dans la nature
divine un minimum de détermination. D'ailleurs, il n'aurait
pu sans cela constituer son système. ne pouvait expliquer Il
1. E7in., VI, 9, 9.
2. De Trinitate, VIII, 3.
CHAPITRE III
La Trinité.
auTOv slpTjxlvat. OTisplyovTa. Kal àtoia TayaGov, xal vouv, xal tou
TravTOç TT^v diuyvîv, ov [Jièv 7i[ji.£~.ç lïaTlpa xaAoùuLSV, TayaOov ovoaà-
ÇovTa •
vouv 8s, ov Tip-slç Tlov xal Aovov Tcooo-ayopsuojJLev *
tyiv
1. Apolog., II, 5.
2. Prép.' év., XI, 20.
3. Thérap., I, 2.
4. Théodoret {éô . Schulz), IV, 750.
niAPiTRi: III
mais les ressemblances qu'ils ont voulu voir entre les deux
doctrines sont, croyons-nous, toutes superlicielles ; en tout
cas, nous nous en tenons à la doctrine chrétienne telle
si
son être. On no peut donc pas dire de lui qu'il agit selon sa
nature, ni que son acte et que sa vie (s^rj) se ramènent à son
essence (ojo-'la). Mais son essence et son acte étant intime-
ment unis et coexistant de toute éternité, il en résulte que
ces deux choses constituent un seul et même principe, qui
dépend de lui-même et ne dépend de nulle autre chose...
Comme en lui la chose qui coexiste et celle avec laquelle elle
1. Saint Cyrille, Contre Julien, VIII, 273. Voir aussi « Usquc ad très enim
:
était ce qu'il est, il faut, lorsqu'on dit qu'il s'est fait lui-
car son être (elvat.) est identique à son acte créateur (t^
TToiriO-et.) et, si je puis m'exprimer ainsi, à sa génération
' '
éternelle (yevvria-st. alôicp) '. »
vie qui s'en l'cliappo pour l'ormor un(» aulrc» liypostaso... Elle
est riiyposlaso (jiii procède de rintel licence et (pumd elle la
conteiîiplo, elle est la raison exacte. L'intelligence rend donc
l'àme plus divine parce qu'elle l'engendre et qu'elle lui
» Puisque nous avons reconnu qu'il y a dans la Sainte Trinité quelque chose
de commun et quelque clic^se <le particulier. Ce qui est commun constitue
l'essence (ou la substance] et l'hypostase (ou la personne) est le caractère
particulier de chacun. » Saint Basile. Lettre 38. Cité par Douillet III, o72.)
90 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
Tov) formé par les idées (lôeat,, £iôri, "ko-^foi) qui sont ses actes,
ses pensées. « Le monde intelligible possède une puissance
universelle qui pénètre tout dans son développement infini
sans épuiser sa force infinie ^, » et sa puissance est pure-
ment Les idées sont les archétypes, les modèles
essence.
des choses, en même temps que la raison d'être du sensible \
De l'Intelligence procède l'Ame du monde (ri ^oyr\ toO
x6o-[Aou) ou âme universelle {r\ 4"^yri oXf] ou toG TravToç) qui en
1. Enn., V, 1, 6, 7.
2. Enn., V, d, 4.
3. Enn., V, 8, 9.
4. Enn.,
VI, 7, 2,
5. Enn.,
IV, 3, 9, 11.
6. C'est sur ce terrain que pouvait se faire Taccord entre la religion vul-
gaire et le néo-platonisme, et c'est à cette théorie, considérablement déve-
loppée d'ailleurs, qu'eurent surtout recours les successeurs de Plotin pour se
riiAriTiir m Di
Cont. JuL, VIII, 270. Bouillet, III, 626 « Ainsi Plotin appelle Intelligence
4. :
le verbe divin que nous nommons aussi la sagesse, sauf que nous n'admet-
tons pas que le Fils soit en rien inférieur à la gloire et à la majesté du Père,
car nous ne disons pas qu'il doive contempler le Père pour arriver à la
perfection, corn me s'il n'était point parfait par lui-même, ainsi que l'admettent
ces philosophes, selon qui l'Intelligence a besoin du premier principe et le
ciiAi'iTiu: m D.'i
plus, comme les Sabelliens, que cette Trinité n'est qu'un nom, que ce bien
est simple, parce qu'il est ce qu'il a, sauf la seule réserve de ce qui appartient
à chaque personne de la Trinité relativement aux autres. » [Cité de Dieu, XI,
10. — Bouillet II, 282.)
94 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
siilionlination.
(JuanI à An|;uslin il a<linil la conccplion orllioiloxc de la
nous montrent bien qu'il n'('lait pas lioslile aux doctrines qui
arb.)
Ces comparaisons sont fréquentes chez lui. On en trouve
qui se rapportent à nos trois facultés mémoire, pensée et :
volonté :
1. Conf., XIII, H.
2. De Trin., IX, 2,4.
3. De Trin., XY, m.
rHAPITHE III 99
La création.
1. Enn ., I, 8, 2.
102 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
kW yÎv oIov TSyÇ^viTTiç, àcp' auTOL» TO uoteTv oùx £^wv, àXX' STiaxTOv,
Enn., 3,2, 2.
2.
3. Enn., 3, 2, 1. C'est d'ailleurs ce que laisse entendre saint Augustin dams
certains passages, De lib. arb., II, 16, 17.
C.H.VPITHE IV 103
par ce qu'elle leur donne, sans môme s'écouler, parce que les
lleuves qu'elle forme, avant de couler chacun de leur côté,
confondent encore en elle leurs eaux, tout en sachant quel
cours ils doivent suivre. Qu'on s'imagine encore la vie qui
circule dans un grand arbre, sans que son principe sorte de
la racine où il a son siège, pour aller se diviser entre les
rameaux en répandant partout une vie multiple, le prin-
:
1. « 11 est donc nécessaire que toutes les choses [inférieures au Premier] exis-
tent toujours dans leur dépendance mutuelle, et qu'elles soient engendrées
parce qu'elles tiennent d'autrui leur existence. Elles n'ont pas été engendrées
à un moment déterminé ; en affirmant qu'elles sont engendrées, il faut dire :
elles étaient engendrées, elles seront engendrées. Elles ne seront pas non
plus détruites, à moins qu'elles ne soient composées d'éléments dans lesquels
elles puissent se dissoudre. Quant à celles qui sont indissolubles, elles ne
périront pas. » (Trad. Bouillet, I, 264-265. Enn., II, 9, 3.)
2. « Les Platoniciens disent qu'il ne s'agit pas d'un commencement de
temps, mais d'un commencement de cause. Il en est, disent-ils, comme d'un
pied qui serait de toute éternité posé sur la poussière l'empreinte existerait ;
toujours au-dessous, et cependant elle est faite par le pied, de sorte que le
pied n'existe pas avant Tempreintc, bien qu'il la produise. » Cité de Dieu, X,
81. (Bouillet, II, 253.)
r.iiAPiiin: iv 105
tout enlier seiilomonl en Ici (»u Ici lieu; il sera donc tout
cntitM' partout '. »
creaturam inferiorem, quae utique non est quod est ille qui
fecit et per quem fecit ^ »
de illo aliquid. Et exclamaverunt voce magna Ipse fecit nos. » {Psalm., 99»
:
3. Conf., X, 6. —
Ihid., XI, 5.)
2. Contra Secund. Manich., III, 8. —
De actis cum Felice, II, 18. Contra —
Fortunat. disp., 13.
3. « Quare deficiunt? Quia mutabilia sunt. Quare mutabilia sunt ? Quia non
summe sunt. Quare non summe sunt? Quia inferiora sunt eo a quo facta sunt.
Quis ea fecit? Qui summe est. Quis hic est? Deus, incommutabilis Trinitas,
quoniam et per summam Sapientiam ea fecit, et summa benignitate conser-
vât. Cur ea fecit? Ut essent. Ipsum enim quantumcumque est, bonum est;
quia summum bonum est summe esse. Unde fecit? Ex nihilo. Quoniam quid-
quid est, quantulacumque specie sit necesse est; ita etsi minimum bonum,
tamen bonum erit, et ex Deo erit. Nam quoniam summa specie summum
bonum est, minima species minimum bonum est... Id ergo est, unde fecit
Deus omnia, quod nuUam speciem habet, nullam formam quod nihil est ;
seu minimae croator est Deus, id est ipsa ïrinitas, Pater et Filius et Spiritus
Sanctus. « {Ue Gènes, ad LUI., 9, 26.) Cf. Contra sermonem Arianum, 4. —
Contra Adim., I, i.
2. Ad Orosium contra Priscill. et Origen., 1,2.
3. Ite div.quaest., 83.
4. Oros. cont. Pri^c. et Orifj., 9.
108 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
ad LUI., 5. 4.
K. De Civ. Dci. Il, 30.
110 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
été fait à la fois, bien que cependant il n'y ait aucune con-
tradiction à admettre que de nouvelles choses puissent être
créées Dieu étant immuable et la science en lui ne devant
;
« Possunt fieri nova quae neque antea facta sint, nec tamen
a rerum ordine aliéna sint ^. »
i
(IIMMTUK V llo
ligible •).
àya6oû, bxi èv àXXo). T6 ouv àXKo èv w suti t6 iyaOôv, ëxepov dtyaôoO ôv, ttoieT t-^iV
2XXct<|tv TouTO yàp oùx dtyaOôv Tjv [Enn., III, 2, 5).
•
m MMiiii: V 17
Enn., 4, 4, 45.
1.
2. 'AvôpwTtwv 5è el<; àXKr{kov^ àBiv-ioLi è'j^oisv [j.âv àv alxiav è'^saiv xou àyaôoO.
xal ctôjjia 8è atjveaTt xal è\ àvjcyxTji; liriÔufxia. {Enn., 2, 3, 4.)
3. Enn., 4, 3, 13. Bouillet, 2, 292.
cil UMTIIK V 1 lî)
'aàX' 6 xôiao; oeTtx'. xaî ojoe ]Iaiic taïuoii causaiu, i(l est
Tr.v Tiç'.v a-j-où xa- o\ iv aoTc]) ^Tto; ad boiia d'oaiida boiiitateni
Iv aj-ro XX' oTw; sxeT, xa-. àvopôjv 1)(M ; liaiic, iimuaiu, caiisam
0*1 av Oî(]> todi 'f'Xot, Tp2(o; tj.£v -:à laiu Juslaiu at(iU() idoiicam,
T.xpx Toj xôa|io'j '^ipov-cs;, eV t'. ix qiiae diliLioiit(M* cniisiderala et
TT,; Ttôv râvTfov cpopa; àva^xaTov pio COi^'itata onillOS COlltrovcr-
a'JToT; Tj;jLoa(vî' • oO yi? t^?'^^ ''-' i^iîis quacTciitiuiu iiiuiidi ()ri;j:i-
Lo mon<lc a bosoin que Diou le ro^mnlo. Dion connaît l'ordrn <ln nioiule,
1.
loshouiDics qui s"y tr(Mivc-nt et la c<Mi(lili<»ii qu'ils y ocrupent. l>os amis de
Diau supportent avec douceur tout ce qui résulte du cours de l'univers quand
122 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
il leur survient un accident qui en est une conséquence nécessaire. [Ils ont
raison] : car il faut envisager ce qui arrive, non par rapport à soi seul, mais
par rapport à l'ensemble. (Bouillet, I, 284.)
riiAl'lllu: V \2:i
XX'. -îTÔppoiOîv o^ij'.v ojx iv-îùOîv £vOj- ibi esse rcrum principium,
|xr,0r'7£":a' oTa à'i' o'îcov ;
ojx apaojT£ reclissimc crodidorunt, quod
-aùta xaT£vor^7£v ojt£ £X£Tva £To£v, factum non cx quo
ossot, et
[Enn., II, IX, !<).) facta cuncta essent. Ita, quod
notum estDei, ipse manifesta-
vit eis, cum
ab eis invisibilia
ejus, per ea quac facta suut
intollccta conspecta sunt. [De
Civ. Dei,yill, 6.)
^"^i T^ H'-^^''
X£XO(Tfjir]xat cpuxoTç x£ iiàai quae tantum vivit neque intel-
xal ^0)0 tç TcavxoSaTCoT*;, xal [J-^Xpi ligit,qualis est pecorum, et
6aXàauy]ç 4^'->X^i'?
-fjX6£ SuvajjLtç • àr^p haec quae intelligit, sicuti est
§£ Trac; xat aI6 r]o, xat oùpavoç a'j|a- hominum, rectissime vita di-
Ttaç,
4''-'X'^''
^M-'^'poc '
àXX' c.x£l i|;'j- citur. Haec autem duo, id est
yjxl à^a^yù Tiàcrac aaxpoK C'^jV 8t8ou- corpus et vita, quae quidem
aai, xal xri cuxàxxtj) oùoavoû y,x\ creaturae deputantur (nam
àvSttp TTsptcoop^, voù [JLt[j.r]a£i X'jxXqj Creatoris ipsius vita dicitur,
çpspojasvri, IjjLcppovw; Tiept xaùtov àsl* et ea summa vita est) istae
O'jâsv
Y^p £^w ÇrjXsT. nâvxa §£ xà èv igitur duae creaturae, corpus
iaot È<pi£xat [Jilv xou aYaBoù, xuYyà- et vita quoniam formabilia
v£i $£ xaxà 0'jva{j.iv xfjv lauxwv sunt, sicuti superius dicta do-
Exaaxa. £^r]pxr^xat y^p '^^^ [J-'-"^ o'^- cuerunt, amissaque omnino
pavoç sxsivou, -Tràua 0£ sjjiri ^''-^/.''iï
forma in nihilum recidunt ;
iTraiTEÎv oil toT; [it, IVot;, ojos ^àp iiitolligoiis, aui minus
({Uod
oxxTJXtjj TÔ I^Xértiv, àXXà otpOaXixrp esse potest quain corpus. Quac
Tojto, oax-TjXcii §£ aXXo •
to eTvat, quautunilihot (leficiaiit et eu
oTjAat, oaxTÛXcjj, xaî tô a-jTOj e/£'.''. teiuhuil ul non sint, lanieu ali-
17.)
1. « Et tibi (Deo ouinino m)ii est nialuiii, non soluni tibi, sod ncc univcrsae
creaturac tuac, quia extra non est aliquid (juod irrunipat et corrumpat ordi-
nem quom posuisti ei. In partibus auteni cjus, quaedaui quibusdani quia non
convcniunt, niala putantur et eadcm ipsa convcniunt aliis et bona sunt, et in
semetipsis bona sunt. Et oinnia haec quac sibinict inviceni non convcniunt,
convcniunt inf'.'riori parti rcrum quam terrain dicinius, iiabcnteni coeluni
suuiu nubilosuni atque ventosuni con^Tuuni sibi. Et absit jam ut dicercni :
non essent ista quia et si scia ista cernerem, desiderarem quideni nieliora,
;
<)stendunt de terra draconcs et onines abyssi, ignis, grando, nix, glacics, spi-
ritus tcmpestatis quae faciunt verbum tuum; montes et omnes colles, ligna
fructifera et omnes cedri, bestiae et omnia pccora, rcptilia et volatilia pen-
nata; reges terrae et omnes populi, principes et omnes judices terrae; juve-
nes et virgincs, seniorcs cum junioribus laudant nomen tuum. Quum vero
cti.im de cctclis te laudant, laudant te, Deus nt^ster, in excelsis omnes angeli
lui. omnes virtutfs tuae, sol et luna, onjnes stcllac et lumen, coeli coeloruiii
et aquae quae super cctelos sunt, laudant numen tuum; non jam desidcrabam
meliora quia onmia cogitabam et meliora quidem superiora (juam inferiora,
;
8cd meliora omnia quam sola superiora judicio saniorc pendcbam. {Cotif.,
Mil, 13.;
126 SAINT AUGUSTIN ET LE NEO-PLATONISME
l.."Eaxi yàp xô iràv xôoe, où/^^ (însizep èxst voûç xal Xôyo;, àXXà [JLsxiyov vou xal
XÔYOu {E?m., m, 2, 2).
ciivi'iTiu: V 127
res personnages inférieurs et toutes parties où ils figurent n<.uillct. II. 4'J-.jO .
130 SAINT AUGUSTIN ET LE NEO-PLATONISME
"H xal To aoixov touto où xaxov Quidquid casu fit temere fit ;
ov xo^i 'TiaOôvxt Trpoç ttjç toù oXou quidquid temere fit non fit
ypi^aiiKOv TcXoxrjv *
^ oùSe aôcxov ex Providentia. Si ergo casu ali-
Twv TrpoaOsv £)^ov X'qv Ôtxaîwatv. Où qua fiunt in mundo, non Pro-
yàp xoL |ji.£v Ssï vojj.(^£tv auvx£xà^6ai, videntia universus mundus
xà hï y.zyjikÔLC^'U.i z\^ xo aùx£^oùfftov. administratur, est ergo aliqua
El yàp xax' alxtai; ^^[^Z's^a.i ùti xat natura atque substantia quae
cpufTtxàç àxoXouOiai; xat xaxà Xô^fo^ ad opus Providentiae non per-
£va xat xà^iv [JLtav, xat xà ajjiixpo- tineat. Omne autem quod est,
x£pa ùzl o"jvx£xà^6at xat auvucpàv6at in quantum est, bonum est.
vo{j.'!C£tv. [Enn.j 4, 3, 16.) Summe enim est illudbonum
eu jus participatione sunt bona
nomenaccepit rursus,
bulatio ;
non exhibetur vel cordis assensus ubi regnet, vel membra velut arma quibus
implicatur quod jubet... Quia concupiscere nolebat et tamen concupiscebat,
sed eidem concupiscentiae nequaquam consentiendo serviebat, adjunxit atque
ait Nunc autem jam non ego operor illud, sed id quod in me habitat pec-
:
catum. » {De nupt. et conc, I, 30.) « Manet etiam sine voluntate, ita ut ea
devient donc une nécessité de faire le mal. » Respondeatur per arbitrii liber-
tatem factum ut esset homo cum peccato, sed jam poenalis vitiositas subse-
cuta ex libertate fecit nccessitatem... Victa enim vitio in quod cecidit volun-
tate... caruit libertate natura. Quia peccavit voluntas, secuta est peccantem
peccatum habendi dura nécessitas. » {De perf. jiist. ho)n., 4.)... « Delinquendoi
i. e. rectitudinem in qua homo factus erat, depravatione mutando, cum supplicio
secutum est, non posse recte agere. » {Op. imp.^ VI, 12.)... « Neque liberum arbi-
trium quidquam nisi ad peccandum valet, si lateat veritatis via... » {De Spir.
et lit., 5.)
La force dela concupiscence s'est manifestée en Adam il n'a pas su lui;
résister et a péché. Dès lors saint Augustin en arrive à soutenir cette théorie
il
fort grave qui n'était pas aussi éloignée qu'il croyait des conceptions des
Manichéens, c'est que, par le péché d'Adam, le mal est devenu la nature de
l'homme « Taie ac tantum fuit Adami peccatum, ut posset in hoc malum
:
tune ipsam mutare naturam, namque ineffabilis apostasiae merito facere cum
stirpe damnandam. » {Op. imp., Ill, 56.) —
u Non vis cum Arabrosio sapcre
m A PITRE V 43*)
L;i racf huinaino ji vU' ainsi tMtrronipuc elle est touibt'o sous lo pouvoir du
;
tliablo : « Oii'<l<l"''l P''i' iHnil j^'cnus liunianuniy nasritur, co^^it esse sub «lia-
bolo tanquani lio siio tVuctice fructuni juro decerpat. conc, 1, "l'A.) » {De nupl. el
Mais saint Augustin n'a pas toujours montre'' un tel pessimisme et nous
trouvons d'autres textes non moins nondireux et non moins probants, qui
soutiennent une théorie tout opposée Si le mal existe dans le monde, si
:
l'homme est vicieux, répond-il à Julien, la nature humaine n'en demeure pas
moins bonne, car le vice ne satlaclie à la substance qui est bonne que comme
un accident. « Natura humana, si malum esset, non esset generanda. » {Op.
imp., III.) On pourrait le comparer à une mauvaise santé ou aune allcction
quelconque. [C. Jul., VI, 18.) Autrement dit, on ne saurait prétendre que le
vice est nécessaire et que la nature humaine est mauvaise Quoniam natura : <<
humana quae nascitur vel de conjugio, vel de adulterio, Dei opus est. Quid si
malum esset, non esset generanda si malum non haberet, non esset rege-
;
le néant n'est pas une substance Dieu ne peut le connaître; le mal n'est donc
;
pas encore, étaient ce seul homme. » (Omnes in illo uno erant et hi omnes
unus ille erant, qui in ipsis nulli adhuc erant.' C'est donc la race tout entière
qui s'est rendue coupable. « Nondum crat nobis singillatim creata et distri-
buta forma, in qua singuli vivercmus, scd jam natura erat seminalis, ex qua
propagaremur, quia scilicet propter peccatum vitiata. {De civ. />., XIII, 14.)
Mais cette opinion même que le péché originel, étant imputable à la race
tout entière, doit être imputé à chaque individu en particulier bien qu'il
n'existât pas encore lorsque la faute a été commise, bien que par conséquent
il ne pût être responsable, est également contredite par d'autres textes.
Nous n'en donnerons que les deux exemples suivants qui semblent aflirmer
au contraire que le péché est transmis à charfue créature comme une « con-
tagion », conséquence de la faute de notre premier père « Jul. Tu vero sub- :
dis «• Sed
: hoc peccatum quod sine voluntate esse non potest, hacret sine
voluntate nascentibus. » Atig. — Ilaeret por contagium, non ])or arbitriuin. »
'<
per quod sub peccato nati sunt, non natura condita qua homines sunt. »
nupt. et conc, II, 55.)
Ce serait donc une faute qui nous serait étrangère. Les conséquences d'une
telle doctrine sont des plus graves. L'homme, lorsque Dieu créa Adam, était
bon, mais il abusa de la liberté qui lui avait été accordée et résista à la volonté
de son Créateur, Dès lors, à cause de la faute d'Adam, les enfants en venant au
monde devaient être pécheurs et encourir la damnation éternelle. « Deus par-
vulos ex massa per primi hominis praevaricationem perdita creavit, habituros
peccatum et damnation! aeternae obnoxios. » {Op. imp., IV; De pecc. oriq.,
31). — (Cf. Ritschl., Expos, doct. Augustini.)
On voit donc que saint Augustin ne reculait pas devant les conséquences
de sa thèse. 11 était difficile d'être à la fois plus hardi et plus neuf. La ques-
tion n'avait jamais été comprise de cette façon en Orient où l'on acquitta
deux fois Pelage et où l'on n'envisageait que le point de vue ecclésiastique de
la nécessité du baptême pour entrer dans l'Église et faire son salul:. Augustin
donna une base théologique à cette exigence si importante pour l'Église puis-
qu'elle lui permettait d'enrégimenter les générations nouvelles. Ce fut une
considération qui influa beaucoup sur l'esprit de saint Augustin et qui le
poussa également à la théorie de la prédestination.
1. Ainsi Gottschalk et ses successeurs, les Jansénistes, ont pu recueillir dans
saint Augustin des textes en faveur de la prédestination.
2. Enn., 111, 2, 10.
ruxTiTur, V I :n
Si ij^niorantia et dinicuHas
xiXXtov îTvat, Et [jLEv zao^ ao-où rpoj- roc(i naluralis est Iiomini,
TiOivTo; Ti si; xô xoîTttov, tjtÔ; iinde incipiat in sapioniiao
«rxio^ la-jxt]) ô |jLr; irot/^Taî •
el ol quietisque beatitudinoni sur-
[XT) Tap auTO'j, a/A îost sçcoUev gorc nuUus liane ex iiiitio na-
irpodsTvat irapà xoù ^ewt^to-j, axoTTo; turali recte arguit. Sed si pro-
ô xô TrXiov àrra'.Ttov xoj ooOivTO^, ficere noluerit, aiit a profectu
(uaTTEO £• xat Èt: tîov àXXiov ÇoWv retrorsum labi voluerit, jure
àraixoT xa'. tojv ojTtov. Œnn., III, mcritoque poenas luct. [De
3,3.) rausica, VI, 11.)
Si dixerit non erat iamen
:
8eT toù ro'.oû Toù èv toT; tjOîjiv luuic iiivciiire poluoro, noime
kxàoTO'j TT.v «'.T'av, t] si:', to ysvojjis- caiisaiu ctiaiu ojus causac f[uao
vov aoTÔ, t] o)vto; oùx a'.Tia-csov
•
iiivoiita fiiorit, qiiacsiturus GS?
toTTEp o'jos ÈTT'. cp'jToiv Y^vidsto;, ot'. Et qius erit qiiaerendi modus,
|jLTj a'.aOâvî-:»'., t) iizl ^okov twv qiiis liiiis pcrcunctaiidi ac (Hs-
aXXtov, ô'ti ijLT, to:; avOpwro'. s'/oj?'.. sereiidi qiuim te ultra radicem
{F)})i., III, 3, 3.) quaorere nihil oportcat? (De
lib. arl)., III, 17.)
Ka-. ojx à-a'.tr.TÉov TrâXtv à-(oi(ioh:i Cum omnluo natura nulla sit
TtâvTa^ ojo' oTi [jL-f, ToôTo o'jvaTov, malum, nomenque hoc non sit
jjLiijL'^îîOa'. Too/s'otoc 7:poa//.î'. -jrâX'.v nlsl privationis boni : sed a
àÇio'jT'.iJLr^oÈvo'.a'iéps'.vTaùTaÈxs'viov, terrcnls usque ad coeleslia, et
TÔ 't y.r/.ôv \xr, vQijii^siv a/Xo -z: a vlsibilibus usquG ad invisi-
f; TÔ ivoeirrspov s'; cppôvr^j'.v /.al billa bona me-
sunt alils alia
IXa—ov à^anôv xa- iz\ t.oo^ to j[j.t- liora ad hoc inaequalia, ut
;
Il
1. n>st pas non plus raisonnable «le demander que tous soient bons,
ni. parce quo c'est impossible, d'aller se plaindre aussitôt dans l'idée que les
choses sensibles doivent Aire semblables aux choses intelli^Mbles. Enfin, il ne
faut pas croire que le mal soit autre chose que ce qui est moins complet par
rapport à la sagesse, moins bon, en suivant toujours une gradation descen-
dante. (Douillet, I, 294.)
140 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
Ojtw; ojo' ô Xô^o; râvTa Oîo-jc Non est vcra ratio, scd in-
eipYâî[£*o •
àXXà-cà {jl£v Oeo-j;, ^à oe vida iufirniitas, quuni aliquid
Sa-iJLOva; ûEUTÉpav ci'jtjiv, eT-ra àvOpto- niolius faciondllUl rilisso COgJ-
r.o-Js xa- ^coa i'^i^f,;, où ç.Oôv(u, tavci'is, jamniliiliiircrius vcUo
iXXà Xô-,'nj Totx'.Xîav vospàv à'yovxt. fiei'l, tauquaiu si pcrspccto
(£'/t;j., 111, :i, il.) coelo nolles terrain l'actam
esse ; omnino. Recte
inique
enim reprehenderes si prae-
termisso coelo, terram factani
vidcres, quoniam dicercs iia
eamlieridebuisse sicutiposses
cogitare coelum. Qiuini ergo
etiam illud ad cujus speciem
vole bas terram perducere ,
. nàvToç 8t) ^loou T;à jaev avco, Tcpo- Nonne in corporibus ani-
awTca xac xscpaXv], xaXXtto •
xà §£ mantium quaedam membra, si
[jisaa xai xàxw, oùx faa •
avôpWTTOç sola attendas, nonpossisatten-
8s, £V fj.£aqj xa». xaTW. [Enn.y 3, dere ? Tamen ea naturae ordo
2, 8.) nec quianecessaria sunt déesse
voluit, nec quia indecora emi-
nere permisit. {De Ord., II, 4.)
l'ait '. Mais nv doil-il jJiis son oxisleiicc à lii bonlc de iJicu
et celle hoiiléne s'esl-ellc pas maiiiresléc à luri^iiio lorsqu'il
lui a couinuiniqué Ti^lrc et en a lait ce cliel-d'œuvre si
{pjieto; tÔ i^ivcOo; • cî
yàp ojtco^ £•; turae eum modura nutu crea-
tÔ Çf,v TrapîXT^XuOôv , (o; jjir, wtor,v ut cedendo
loris acceperint,
11/-
ào'.âoOoiorov Ivî'.vo — rroTa Ta Il
ïijl'.xoÔ- ac succedendo peragant iufi-
L'univers résulte donc d'un plan divin ; tout y est lié, tout
y est subordonné. Chaque être y occupe le rang qu'il mérite,
la place qu'il se choisit, la seule qui lui puisse convenir.
C'est donc l'homme qui est responsable de sa propre infé-
riorité, c'est-à-dire de sa misère.
'0 8s ô Xo^oî ^''» TiàvTtov 6^0 (wv Nec tibi occurrerit perfecta
xat TrapairXïjaitjav oùx av ï-^'v^tzo^ universitas, nisi ubi majora
xai ouTOç ô Tpoiroi; ou (j.£(jnrTO(;, Trdcvxa praesto simt, ut minora non
tov wç xaxà (J.£pO(; exaurov aXXoc. El desint : sic etiam differentias
§£ E^cû sauTOu aXXa sla'/JYaYSv olov animarum cogites, in quibus
4>u^àc;, xal eêiàoraxo Ttapà ttjV aùxwv hoc quoque invenies ut mise-
couaiv i.vap[ji.oaat xto Tcotr][jt.aTt Tzohq, riam, quam doles, ad id quoque
To yeTpov iroXXàç, uwç opGw;; ; àXXà valere cognoscas ut univer-
cpaicov xat xàç t];'jyà(; oTov fJtipï] sitatis perfectioni nec illae
aùxoù sTvat, xat [jn?] yetpo'jç Tiotouvra desint animae quae miserae
£vapjji.6TT£tv, àXXà OTTOU Tipoa^xov fieri debuerunt, quia pecca-
aùxaTi; xaxayojpt^stv , xax' à^t'av. trices esse voluerunt. Tan-
[Enn., m, i 12 ^) tumque abest ut Deus taies
introduit dans le inonde des choses qu'elle ne renfermât pas auparavant dans
son sein, des ânios par exemple, qu'elle les eût forcées dentrer dans l'ordre
du luondc sans tenir compte de leur nature et quelle oùt fait drchoir
beaucoup d'entre elles, elle serait certain<niient blâmable. Aussi faut-il
admettre que les âmes sont des partits de la liaison et que celle-ci les met en
harmonie avec le monde en assignant à chacune d'elles la place qui lui
convient. Ijouillet, II, 'iO.;
10
146 SAINT AUGUSTIN ET LE NÉO-PLATONISME
Kat yàp el xjptoç toù zâU IXiaôat Naturas igitur omiies Deus
r) xàos, aXXà alpiasi auvTSTaxTai oti fecit non solum in virtute
ixri £7r£tff68tov aov xqj TravTt, àXX' atquG justitia j)ermansuras,
rjpt6{ji7]cjat ô xoioaSs. [Enii.j III, sed etiam peccaturas, non ut
3, 3.) peccarent, sed ut essent orna-
turae universum, sive pec-
care, sive non peccare voluis-
sent. [De lih. arlj., III, 11.)
avec ardeur.
Ainsi du néo-platonisme
le rôle est bien déterminé. Ce fut
pour saint Augustin une doctrine transitoire ; ce ne fut ni le
point de départ, ni le point d'arrivée. Son action fut à la fois
négative et positive : négative, car elle contribua à lui faire
abandonner le point de vue manichéen positive, car ce fut ;
lilt' uéglijit'able.
^lais, s'il (Ml l'st ainsi, si \o |)i'()l)I('nio capiljil de la jdiiln-
Imiimih r.riMN 1
^^IW-,—
'il
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'ivT*a