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Sujet : La liberté de penser est -elle un idéal inaccessible ?

Analyse du sujet

· Éléments de définition

® Liberté = selon le sens commun, est pleinement libre celui qui a la


possibilité de réaliser sans aucun obstacle que ce soit, tous ses désirs. Il
s'agit donc d'un pouvoir absolu de la liberté capable de se déterminer
infiniment (cf. Descartes, Lettre à Mesland, 6 février 1645)

Lorsque le terme s'entend comme liberté spécifiquement humaine, ce


terme reçoit habituellement des déterminations morales, psychologiques et
politiques. La liberté morale serait donc le pouvoir idéalement défini de ne
pas subir la contrainte des passions, des inclinations, ou de toute
détermination qui ferait de l'homme un simple objet ou un esclave et non
un sujet responsable de lui-même et de ses actes.

® Idéal inaccessible = il semble a priori que l'un n'aille pas sans l'autre. En
effet, comme pour la perfection, l'idéal correspond bien plutôt à un élan de
la volonté qui tend à atteindre la finalité visée. L'idéal désigne, en tant
qu'adjectif, ce qui n'existe que dans la pensée (du grec idea « forme,
idée »). Mais c'est aussi ce qui réalise l'accomplissement parfait d'un type.
Synonyme de parfait. (Ex. de société idéale).

Comme substantif, il s'agit d'un modèle parfait, servant de but et de norme


en tout domaine (ex. de l'idéal moral).

Pour Kant, un idéal est un être dont l'expérience ne fournit aucun exemple,
mais qui satisfait au concept d'une perfection donnée et sert de fondement
à certaines actions (en cela, l'idéal est toujours, dans les faits,
inaccessible). Ainsi, si la vertu est une idée, le sage est un idéal. L'Idée
donne la règle de l'action, l'idéal fournit un type, un modèle.

· Angle d'analyse

® La question semble, à première vue, très curieuse : en effet, elle semble


partir du présupposé que la liberté de penser en tant que telle est peut-être
totalement inaccessible. Pourtant, on remarque que la liberté de penser est
revendiquée comme un droit, que ce soit au sein d'une communauté
(famille, entreprise, etc.), ou à l'intérieur d'un Etat. Tous les totalitarismes
impliquent la volonté du pouvoir de contrôler les esprits, de nier la liberté
individuelle jusqu'à sa racine la plus profonde, la liberté de penser. En dépit
de l'enjeu politique manifeste qu'elle représente, la notion de liberté de
penser n'est pas si aisée à comprendre, dès lors qu'on cherche à la
distinguer de la liberté d'expression. On sait parfaitement comment l'Etat
peut contrôler les différents moyens d'expression (les médias). Mais
comme expliquer l'idée d'un contrôle exercé sur cette activité intérieure et
muette de chacun qu'est la pensée ?

® On se rend donc compte qu'à bien des égards, la liberté de penser, en


tant que telle, semble entraver par des éléments extérieurs forts qui
peuvent l'empêcher de s'épanouir complètement (gouvernement,
environnement social, etc.)

® Nous allons donc être amener à côtoyer de près la notion de liberté


d'expression qui semble davantage compromise par ces éléments
extérieurs. On peut, en effet, difficilement penser l'une sans l'autre. Que
vaudrait une liberté de penser qui ne pourrait pas s'exprimer dans les
mots?

® C'est ici la notion de liberté de penser qui est ici mise à la question.
Consiste-elle, en effet, en un pouvoir penser tout ou n'importe quoi ? Et si
c'est le cas, est-ce possible ? Et peut-on parler d'un idéal ?

® La liberté de penser, revendiquée comme un droit, risque d'être


considérée comme un mythe, une illusion de la raison. Mais, plus
profondément, dans une telle perspective, c'est la liberté au sens le plus
large du terme qui est alors remise en question. Car si même dans la
pensée, siège de mon for intérieur, je ne suis pas libre, alors comment
pourrais-je l'être dans des actes eux-mêmes conditionnés à plus fortes
raisons.

® Parallèlement, l'idéal peut être considéré comme un moteur. C'est parce


qu'on se fixe une finalité parfaite, qu'on s'applique à vouloir la réaliser. Le
problème se concentre alors dans le « inaccessible » : on assimile ici la
liberté de penser à une perfection auquel l'esprit prétend sans cesse mais à
laquelle il ne répond jamais pleinement.

® La question porte moins sur le fait de déterminer si l'idéal de la liberté de penser a déjà
été pleinement atteint dans les faits que si elle est susceptible d'être réalisée. Et donc, en
creux, on se demande à quelles conditions on pourrait y parvenir ?

Problématique

Le problème de l'effectivité de la liberté de penser (de sa réalisation effective dans les faits)
se pose à deux niveaux : cet « idéal » peut-être inaccessible à cause d'une impossibilité
interne à la liberté de penser elle-même ou bien à cause de faits extérieurs (qui entravent
l'exercice libre de la pensée, j'entends par là notamment le problème de la liberté
d'expression).

La liberté de penser n'est-elle qu'un mythe ? Mythe entretenu afin de nous faire croire que
nous sommes capables d'autonomie dans nos raisonnements. Ou bien au contraire, la liberté
de penser ne trouve-t-elle pas son expression la plus profonde dans le fait de se donner à soi
sa propre règle ? La liberté de penser se situe-t-elle dans le résultat (le raisonnement abouti)
ou dans la démarche, démarche de réflexion active qui tend à remettre en cause préjugés et
opinion ?

Plan

I- Liberté de penser : le mythe d'une réalisation idéale.

· On ne peut pas faire comme si, dans les faits, la pensée n'était pas
contrainte, du moins comme si elle ne rencontrait aucun obstacle. En effet,
même non apparents, les obstacles sont nombreux : on naît toujours dans un
certain contexte, dans une certaine culture. Si l'on ne doit pas penser par
procuration (à travers le raisonnement des autres), on ne peut pour autant pas
faire comme si personne n'avait jamais pensé avant nous, comme si nous
n'appartenions pas à une culture donnée dans laquelle des canons de penser
sont fixés, au moins vaguement.

· Pensons au langage : chaque langue est une vision du monde, la structure


d'une langue propre ne permet pas de tout penser, le langage structure notre
pensée (Hegel = pas de pensée sans langage, je pense dans et par les mots.)
Mais donc si la langue est déjà une limitation de la pensée, parce qu'elle agit
comme un cadre, alors on voit difficilement comment la liberté pourrait être
autre chose qu'un idéal inaccessible.

· De la même manière, on n'a pas besoin de faire directement appelle à


l'exemple du despotisme et de la dictature pour qu'on comprenne à quel point
la liberté de penser est contrainte dans les faits. En effet, on ne peut manquer
une dimension importante : la constitution de la personnalité de chacun. Celle-
ci implique l'apprentissage du langage, des codes sociaux, etc. Avant de
pouvoir se poser la question de notre libre pensée, l'éducation a provoqué une
intériorisation de la culture du milieu (personnel, professionnel, etc.) dans
lequel on vit. L'idée de liberté de penser est dès lors à placer du côté de l'idéal.

· L'idéal est ici défini comme quelque chose vers lequel on aspire sans jamais
être capable d'y parvenir. L'idéal contient l'idée de perfection. Or dans les faits,
il semble évident, a priori, qu'une telle perfection de la liberté de penser
(comme de toute liberté d'ailleurs) soit intenable.

II- La liberté de penser : réalisation d'un idéal atteignable moralement

· Cependant, faire de cet idéal une idée irréalisable c'est du même coup
encourager à la passivité intellectuelle, décourager les esprits critiques dont la
quête de l'autonomie totale semble vaine.

· On voit en réalité, qu'il faut redéfinir la liberté de penser : celle-ci n'est non
pas le pouvoir de penser ce qu'on veut, quand on le veut. Cela bien au
contraire s'appelle le caprice : car en effet, si la liberté de penser revient à la
possibilité de penser n'importe quoi dans n'importe quel ordre, elle s'oppose à
l'idée de se fixer des règles universelles et rationnelles de pensée. Ces
dernières sont pourtant au coeur de toute définition d'une liberté de penser, au
sens d'une autonomie de la pensée.

· La « Première Méditation » de Descartes, ainsi que le début du Discours de


la méthode ou des Principes, montrent comment toute affirmation de sa
pensée en première personne commence par une mise en doute radicale de
tout ce qui été reçu passivement des autres. Parce que nous avons été enfants
avant d'avoir été des adultes dotés d'une raison indépendante, toute tentative
de juger par soi-même se confronte à du « déjà jugé », à du « déjà pensé ».
Dès lors, la contrainte qui semble s'exercer, a priori sur le pouvoir de la
pensée, n'est en aucun cas une fatalité. Il suffit de se fixer une méthode de
penser en vue de se défaire de ses préjugés.

· La critique du préjugé a ainsi une signification profonde. Dans le préjugé, je


crois penser et juger, alors que les autres jugent et pensent à travers moi.
Affirmer sa liberté c'est donc se ré-approprier sa pensée.

· On peut ainsi faire référence à la définition kantienne de la liberté de


penser ® Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ? On pense d'abord qu'elle
s'oppose à la contrainte civile, puis qu'elle s'oppose à la contrainte exercée par
la conscience. Or en réalité « En troisième lieu, la liberté de penser signifie que
la raisonne se soumette à aucune autre loi que celle qu'elle se donne à elle-
même. Et son contraire est la maxime d'un usage sans loi de la raison » ® si
absence de loi « la liberté de penser y trouve sa perte » « et puisque ce n'est
nullement la faute d'un malheur quelconque, mais d'un véritable orgueil, la
liberté de penser est perdue par étourderie au sens propre de ce terme. »

III- La liberté de penser : un idéal à cultiver

· L'idéal est donc non pas inaccessible mais sans arrêt à atteindre. On ne
peut pas dire que la liberté de penser soit un pouvoir, en son véritable sens,
acquis une fois pour toutes. Bien au contraire. Elle est activité de la pensée sur
elle-même et ce de façon permanente. Elle est donc remise en question
incessante.

· C'est en ce sens qu'elle est un idéal, en ce sens qu'elle demande un


véritable effort du sujet pensée, et relève à proprement parler de la volonté.
Mais l'objet, difficilement atteignable, que la volonté s'est fixé en exerçant sur
la pensée une critique rigoureuse et permanente, repose sur un idéal (tout
aussi difficilement réalisable) plus large : celui de la liberté. Car en effet,
comme agir, à proprement parler, librement, si je ne fais que reprendre (sans
aucun travail de réflexion) ce qui m'ait donné tel quel, ce qui est de l'ordre de
la simple passion (qui vient du latin subir, justement !).

· Si on ne peut pas nier que cet idéal de la liberté de penser pure est difficile
à effectuer en réalité, on ne doit pas pour autant (en droit) le considérer
comme inaccessible, car cela reviendrait à rejeter sa proprement liberté, en un
sens plus général.

· Comprendre le sens de la liberté de penser passe ainsi par une réflexion


sur la définition de la liberté. Il apparaît que la liberté de penser ne se définit
pas tant par opposition avec une contrainte extérieure, que par une autonomie
de pensée. Il ne s'agit pas de s'exclure de la communauté, mais de penser par
soi-même. Et penser par soi-même c'est savoir être autonome, c'est-à-dire se
donner à soi-même sa propre règle.

· On doit donc faire la distinction entre possibilité technique (pouvoir effectif)


et possibilité morale. On ne peut pas en droit dire que l'idéal d'une pensée
totalement libre est inaccessible même si dans les faits elle est difficilement
atteignable. Difficile ne veut pas inaccessible. Dans ce cas, l'idéal doit rester
une force motrice.

· On comprend par là que la liberté ne consiste en rien en l'absence totale


d'obstacle. Bien au contraire, l'idéal de la liberté de penser ne peut que se
penser qu'en termes d'obstacles qui seront à dépasser par l'activité réflexive
de la pensée sur elle-même.

Conclusion

® Redéfinition de la liberté de penser qui ne consiste pas en une absence totale d'obstacle à
la pensée capricieuse.

® Bien au contraire, et c'est là que se situe la difficulté comprise dans le terme d'idéal,
penser librement consiste en une autonomie de la pensée active et réflexive sur elle-même
et sur les contraintes extérieures.

® La liberté de penser, en tant qu'idéal, réside donc bien moins dans le résultat,
l'aboutissement du raisonnement, que dans la volonté d'autonomie, volonté active.

® Cet idéal est donc non pas inaccessible (car il serait vécu comme une fatalité de
l'incapacité à faire l'épreuve de sa liberté) mais est à cultiver car il est l'horizon auquel doit
sans cesse prétendre la pensée au risque de nier toute possibilité morale d'une quelconque
liberté.

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