FLTR 1510: littérature européennes.

P.A. Deproost.

Héritages antiques grec et latin.

(Diaporama = charpente du cours !)

1. Ils constituent les fondations du patrimoine littéraire européen, mais il y a

d’autres fondation (celtiques, hispaniques,…) qui viennent se greffer sur
les héritages grec et latin qui constituent le socle des littérature
européennes. Une série de valeur nous viennent des Grecs et des Latins
(ex : démocratie, référence directe à la Grèce). Tous les genres littéraires
(roman, théâtre, poésie) nous vient de là et il faut en être conscient.
2. Ces 2 héritages auraient pu ne pas s’imposer car l’histoire des littératures
anciennes ressemble souvent à celle d’un gigantesque naufrage. Nous
avons perdu près de 80% de ce que les Grecs et Latins ont écrits, il y a des
trous immense dans cette littérature, il y a une multitude de textes et de
d’auteurs dont nous ne connaissons rien du tout. Ils auraient pu ne pas
s’imposer pour des raison internes. La Grèce n’a jamais su instaurer chez
elle une véritable stabilité politique. C’est une histoire de villes/cités qui
ont passé leur temps à se battre, ce qui ne favorise pas la transmission
culturelle. C’est grâce à l’émerveillement de Rome devant la culture
grecque qu’on pu la transmettre et la garder. Au départ le Latin n’est
qu’un dialecte parmi tant d’autres (comme le Wallon ) et on ne pouvait
pas parler de culture mondiale. La chance du Latin, c’est que c’était le
dialecte de Rome, le dialecte d’un projet mondial, d’expansion, qui a
écrasé les autres et fut porteur d’une véritable culture.
La chances des littératures antiques a été d’être à la confluence des 2
grands projets universalistes : ********

S’il n’y avait pas eu Rome, l’héritage grec ne nous se serait probablement
pas parvenu. ***
Le christianisme romain a été le relais qui a permis au cultures antiques
nous parvenir.
Ces grands projets ont permis au littérature anciennes de se transmettre
malgré tous les aléas de l’histoire.
 La Grèce à été sauvée par Rome, Rome a été sauvée par le
Christianisme.
 L’Europe est née dans la conjonction de ces 3 éléments : Rome, Grèce,
Christianisme.

L’héritage grec.
– La Grèce a inventé tous les genres littéraires. Il y avait déjà de la poésie ou
de la philosophie mais cela avait un but fonctionnel, c’était pour parler aux
Dieux, pour induire des comportements… On ne faisait pas de la poésie
pour faire de la poésie, on en faisait pour des buts purement fonctionnels.
 En Grèce pour la première fois tous les genres littéraires deviennent
considérés pour eux-mêmes.
– L a littérature grecque a reconnu une valeur littéraire à la diversité de ses
dialectes. On écrit pas une épopée dans le même dialecte que l’histoire, on
n’écrit pas de la poésie lyrique chorale dans le même dialecte que de la
poésie lyrique monodique. A Rome il n’y a qu’un dialecte : le Latin. En
Grèce il y a plusieurs dialecte qui caractérise un genre.

L’épopée.

La question homérique.

Dans la littérature grecque, les genres sont apparus les uns après els autres. Il
y a moyen d’établir une chronologie dans les littérature littéraire.

A Rome on a toujours fait en même temps de la poésie, de l’histoire, etc.

tandis qu’en Grèce, chaque genre est apparu chronologiquement.

Premier genre littéraire en Grèce : Homère ( ! on peut se demander s’il a

vraiment exister, la tradition nous dit qu’il est né en Asie Mineure, au 8è s., la
tradition nous dit qu’il était aveugle, ce qui nous incite à être prudent. La
cécité est une caractéristique de l’inspiration/ grands poètes, devins, toujours
aveugles car puisent en eux-mêmes).

Iliade et Odyssée, leur s sujets et atmosphères sont très différents (Iliade : des
héros se battent / Odyssée : un héros se bat contre des personnage qui
n’appartiennent pas à l’humanité), beaucoup de contradictions. Comment les
mettre sont le même patronage ? Ces 2 œuvres présentent aussi des points
communs (Ulysse apparait dans les 2, dans l’Odyssée, on continue de parler
des grands héros de la guerre de Troie de l’Iliade, il y a un lien étroit entre ces
2 épopées). Par ailleurs le texte de ces 2 épopée est linguistiquement et
stylistiquement très proche.

 On peut dire que ces 2 épopées, contrairement à des épopées savantes

(ex :Enéide), constituent une sorte de mise par écrit, de rationalisation
littéraire de toute une série de légendes, de contes, d’histoires qui
circulaient. Ces récits ont été mis ensemble, ont été rationnalisées et
mis par écrits. L’auteur de cela pourrait être Homère.
Homère rassemble toute une série de légende et en fait une œuvre
littéraire, il est un rhapsode (de rhapto = coudre ensemble). Homère a-
t-il existé en tant que tel ? Difficile à dire. La tradition le veut…

A. L’Iliade.

On dit souvent que c’est une épopée consacrée à la guerre de Troie. Ce n’est pas
tout à faire exacte, elle est consacrée à un épisode de la guerre de Troie, à un
évènement qui a pour origine la colère d’Achille (cf. Texte). L’Iliade raconte donc
la colère d’Achille. Achille avait une captive et celle-ci lui a été ravie par le chef
des Grecs, Agamemnon, qui la trouvait pas mal. Achille décide de ne plus se
battre (il râle), il quitte le combat et cela provoque des défaites du côté grec car il
était un très bon soldat. Achille décide d’envoyer son ami Patrocle au combat à
sa place mais il se fait tuer au combat par un héros troyen, Hector. Achille décide
alors de venger la mort de Patrocle et reprend le combat. Les Grecs
recommencent à vaincre jusqu’à la mise à mort d’Hector par Achille. Achille et
Priam (père d’Hector) se retrouvent et pleurent Patrocle et Hector et ils
échangent les corps. Iliade vient du nom grec de la ville de Troie (Ilion).

B. L’Odyssée.

Plus une épopée guerrière, elle raconte le retour (de + ou – 10 ans) d’Ulysse dans
sa patrie (île d’Ithaque, ouest de la Grèce) ponctué de toute une série de
péripéties. Ulysse jouait un rôle dans l’Iliade. Il est le héros de l’Odyssée (qui
porte son nom). Il retrouve sa femme, son lit, et … son chien (le seul à le
reconnaitre). ************************************************************

L’odyssée est une épopée initiatique (un personnage doit traverser des obstacles
pour grandir).

Il erre sur les mers (dangereux car c’était interdit aux hommes) et il rencontre
des êtres + ou – monstrueux qui sont des obstacles mais le perfectionnent dans
son développement humain.

Calypso*****

Lors de ces 2 rencontres, Ulysse est amené à raconter son histoire. C’est donc
grâce à cela que nous connaissons sont histoire. C’est après le grand récit qu’il
fera dans le royaume des Phéaciens qu’il retrouve sa patrie, sa femme Pénélope
et son fils.

L’Iliade et l’Odyssée manifeste un certain sens de l’humanité. Elles donnent

certains éléments qui permettent de dégager une certaines typologie sur la
manière dont les anciens concevaient l’homme. Ces 2 épopée nous apprennent
quelque chose sur le rapport entre les hommes et les dieux. Dans ces 2 épopées,
les hommes et les dieux interagissent. Tout ce qui se passe dans ces épopées s’y
passe parce que les dieux l’ont voulu, l’ont organisé (sorte de déterminisme
divins). Ca ne veut pas dire que les hommes ne sont pas libres (ex : Ulysse avait
le choix de rester ou partir de l’île de Calypso qui lui promettait l’immortalité, il
choisit de partir). Les dieux sont aussi sous la coupe d’une force qui les dépasse,
qu’on appelle le destin (force contre laquelle les dieux ne peuvent rien faire,
image la plus significative = la balance / on met sur chaque plateau les Troyen et
les Grec et la balance du destin décide qui va périr et qui va vaincre). Un sens de
l’humanité qui se traduit par un amour irrépressible de la vie humaine. Les héros
grecs sont des hommes qui veulent vivre comme des hommes (Ulysse préfère
quitter Calypso pour vivre une vie d’homme mortel et pour aime une femme
mortelle // Achille sait qu’il va mourir très tôt mais plutôt que de se lamenter, il
profite au maximum de cette vie et de développer la vertu attachée au héros
dans l’Antiquité = la gloire). On constate aussi une évolution dans les valeurs de
l’héroïsme. L’héroïsme dans les 2 épopées n’est pas le même. Dans l’Iliade, ce
sont des combats qui opposent 2 individus, le héros acquiert sa valeur, sa gloire
par la force des armes. Dans l’Odyssée, c’est l’épopée d’un héros qui rentre chez
lui, une épopée de l’errance, une épopée où le héros acquiert sa gloire, sa valeur
non par la force des armes mais par la force des rames (^^) car il peine lors de
son retour, il galère. Ulysse obtient sa valeur par la volonté de dépasser les
épreuves qui se posent devant lui. Il est parti dans un certain état et revient
transformé par la vie, par ses épreuves, il retrouve ce dont il s’et détourné pour
un temps. L’odyssée défend des valeurs courtoises (éléments d’initiation, de
perfectionnement,…). Le héros de l’Odyssée est un héros « aux mille tours »,
malin, capable d’instaurer un dialogue entre les hommes, de penser, réfléchir…
Achille est un héros qui tue.

Le Théâtre

Le théâtre n’est pour nous qu’un divertissement, il n’est pas important, en Grèce
c’est tout à fait différent. En Grèce le théâtre est un évènement lié à tous les
moments de la vie en société, il est très important.

A. La tragédie
La tragédie met en scène des personnages qui se posent la question de la
mort. Les Grecs ont été angoissés par l’imminence de la mort. L’homme a
peur de la peur. C’est le seul évènement dont l’homme soit sûr mais
personne ne s’explique ce que c’est. Pourquoi mourir ? Qu’est-ce que la
mort ? Que nous arrive-t-il après ? Nous n’avons pas d’explication
rationnelle. La tragédie est une façon de conjurer cette crainte de la mort
en mettant en scène des personnages appartenant à la mythologie et qui
ont connu des conflits, des peurs des révoltes et ont connus la mort. C’est
une mise en scène de cette situation que les hommes rencontrent tôt ou
tard. Grâce à cette mise en scène, l’homme peut essayer de rationnaliser
ses peurs. Il voit représentées sur la scène des choses qui peuvent
déterminer chez lui des comportements, il voit des références mises en
scènes, pas simplement théoriques. Cette question est liée à la religion et
le théâtre est relié à une célébration religieuse. Tragédie fait référence à
Dionysos (dieu du vin, de la fertilité, de toutes les démesures) car tragédie
vient de trogos = bouc = animal de Dionysos et de odè = poésie.
La tragédie est une célébration civique, une activité qui se passe à
l’intérieur même des structures de la cité, le chef de la cité (archonte)
organise les tragédie, tout le monde est prié d’y assister. L’archonte
commandait un grand concours de tragédies. Au terme de ce concours, un
poète était sacré vainqueur et recevait un certain nombre de
récompenses. Ces pièces étaient habituellement liées à des cycles
familiaux ou dynastiques (ex : Antigone) dont se revendiquaient les
différentes cités pour se glorifier. C’est une manière de montrer les vertus
qui fondent la cité et de provoquer le questionnement sur la mort chez les
habitants. On estime à 1200 le nombre des tragédies composées au 4-5è
s. pendant la période classique. Il ne nous reste pas grand-chose (7 pièce
sur 100 de Sophocle, 17 d’Euripide, 7 pièces sur 80 d’Eschyle).
Eschyle (2è moitié du 6è s ACN, né vers 625, mort vers 450 ACN) est le
plus ancien dramaturge, il a écrit *****. Considéré comme l’inventeur de la
 tragédie et peut-être du théâtre car il est le premier à avoir introduit sur
scène un 2ème acteur (hors on ne parle pas de théâtre s’il n’y a qu’un seul
acteur). Avant il y avait un « dialogue » entre l’acteur et le chœur, pour la
première fois avec Eschyle, un vrai dialogue nait entre 2 personnages. Il
est aussi un poète théologique. Il reste très proche de la théologie, dans
toutes ses pièces, il traite du rapport de l’homme avec la divinité. Il est
théologien et non philosophe, c’est ce qui donne un grand lyrisme à ses
pièces. µIl est poète et non rationaliste, cartésien. Il se révolte contre les
injustices, contre le « totalitarisme » de la divinité, contre la condition
humaine. Il n’admet pas l’hérédité du crime (l’homme qui a tué doit être
tué). Pièce de Prométhée enchainé (un aigle vient le visiter et manger son
foie). Prométhée a volé le feu et la divinité l’a puni, il est devenu le
symbole de la révolte humaine.
Sophocle (né vers 496 et mort vers 405, 5è s.), 2ème des grand tragiques
athéniens, on en a conservé 7 pièces sur plus d’une centaine qu’il a
composées. Les sujets sont assez proches de ceux d’Eschyle, mais la
manière de les traiter est différente. D4abord au niveau de la dramaturgie
=> il introduit un 3ème acteur ce qui rend la pièce plus complexe. Sophocle
fait descendre la tragédie du ciel sur la terre. Sophocle est beaucoup
moins théologien qu’Eschyle, il ne renie pas le monde des Dieux, ni leur
droit de regard sur les hommes. Ce qui fait l’action tragique chez Sophocle
c’est la propre volonté des hommes et la manière dont ils réagissent par
rapport à ce que les Dieux leur imposent. L’homme reste le protagoniste
du drame, c’est l’homme qui réagit. C’est donc le résultat d’un
comportement et non d’une fatalité(ex : Œdipe qui devait tuer son père et
épouser sa mère, imposé par la divinité, pour Sophocle, le problème
d’Œdipe est sa curiosité, le malheur d’Œdipe est le fait qu’il ait essayé de
comprendre la raison de son malheur et découvrir l’horreur de sa situation,
c’est dans son comportement d’homme qu’il crée son malheur, il est
coupable d’avoir chercher et découvert son malheur, c’est son orgueil à
essayer de découvrir). Conflit de valeurs (ex : Antigone veut donner une
sépulture à son frère alors qu’elle ne peut pas car Créon ne veut pas),
Sophocle ne prend pas parti, il présente les 2 : respect des valeurs civiques
ou religieuses.

B. La comédie