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[ Initiatives]

Dossier]

[ EN VENDÉE ]

6 Un contrat de maîtrise
contre les strongles
Grâce à l’analyse période. Aucun traitement ne
des risques, s’avère donc nécessaire. En
fin de saison de pâturage, le
Gilles Bernard deuxième contrôle, qui
a revu à la baisse consiste à analyser le pepsi-
nogène dans le sang d’un
l’emploi échantillon de génisses, vient
des vermifuges. déterminer la stratégie de trai-
La famille Trichet tement. Selon le niveau
obtenu, l’éleveur décide avec
regrette son vétérinaire de traiter ou
que les cahiers de ne pas traiter. Le plus sou-
vent, c’est un vermifuge pour-
des charges on qui est utilisé. « Cette
des labels méthode m’a certainement
ne reconnaissent permis de réaliser des écono-
mies de traitement, mais sur-
pas une telle tout je suis sûr que mainte-
démarche. nant les vermifuges sont
mieux utilisés dans mon éle-
vage. »
J. DANIN

ngagé depuis quatre Même démarche chez René-

E ans dans la démarche


de maîtrise des
strongles digestifs avec
son vétérinaire praticien,
Gilles Bernard, éleveur de
Des traitements qui se sont
avérés beaucoup trop lourds
compte tenu de la conduite
GILLES BERNARD devant
ses génisses. « Auparavant,
on faisait un traitement au
printemps et à l’automne. »
Paul Trichet et sa femme
Catherine, rejoints depuis cet
automne par leur fils Bruno,
qui font partie des pionniers
de la méthode de maîtrise des
bovins allaitants en Vendée, de pâturage sur l’élevage. strongyloses digestives.
est convaincu du bien-fondé « J’ai toujours, avant tout « Nous avons pleinement
de la méthode. « Je voulais pour des raisons de producti- d’hiver, donc aucun traite- confiance en notre vétéri-
passer d’un usage systéma- vité de l’herbe, eu recours au ment. Je remplis un planning naire ; c’est pourquoi nous
tique des vermifuges à un pâturage tournant avec des de pâturage en détaillant les avons tout de suite signé le
usage raisonné et comprendre temps de séjour assez courts dates de passage dans chaque contrat. »
ce que je faisais », témoigne sur les parcelles. Cela limite paddock. Chaque lot de Et l’évolution des pratiques a
l’éleveur. fortement les risques de para- génisses dispose de parcelles été radicale. Les traitements
A la tête d’un troupeau de 70 sitisme, mais on n’en tenait dédiées. » systématiques, au printemps
Charolaises, en système nais- pas compte. » A la deuxième visite, courant et à l’automne, ont disparu,
seur-engraisseur, il a d’emblée juillet, l’éleveur fait le point n’en déplaise aux collègues…
adhéré à la démarche. 3 Des contrôles avec le vétérinaire sur la « On vermifugeait et on n’en
« Lorsque mon vétérinaire conduite du pâturage passée avait pas besoin. Les éleveurs
m’a proposé ce contrat, j’ai sur l’herbe et à venir. A partir du plan- voisins nous ont pris pour des
tout de suite signé, cela cor- et les génisses ning de pâturage, la parcelle fous de ne pas traiter. Il ne
respondait exactement à mes La première visite a lieu lors qui a été la plus utilisée est faut pas avoir peur de se lan-
attentes. » Dès lors, les trai- de la mise à l’herbe. Inven- sélectionnée pour des prélè- cer. Dans cette démarche, les
tements systématiques ont taire du troupeau, définition vements d’herbe en vue contrôles, sur l’herbe en été et
disparu. « Auparavant, on fai- des lots, affectations des par- d’analyser la contamination sur les génisses à l’automne,
sait un traitement au prin- celles d’herbe à chaque lot… en larves de strongles L3. nous rassurent », observent
temps et à l’automne. On a tous ces renseignements sont C’est le premier contrôle les éleveurs.
même utilisé des bolus au collectés par le vétérinaire. prévu par le contrat de maî- La méthode n’a pas nécessité
printemps pendant plusieurs « Ici, la mise à l’herbe a lieu trise. Sur cet élevage, les de contrainte particulière.
années, alors qu’il aurait fallu dès le 10 mars. Il n’y a pas comptages réalisés jusqu’à « Nous avions déjà organisé
les utiliser à l’automne… » de contamination en sortie présent étaient nuls à cette notre pâturage en trois îlots
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42 [ DOSSIER RÉUSSIR SPÉCIAL MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES ] Décembre 2005
[ Initiatives]

destinés à chaque lot de et Carrefour). « Nous déplo-


génisses. » Les éleveurs pra- rons que les cahiers des
tiquent le pâturage tournant charges des labels n’incitent
depuis de nombreuses pas au recours à de telles
années. Le temps de présence méthodes pour une utilisation
n’excède pas huit jours dans raisonnée des antiparasi-
chaque parcelle. Les génisses taires. Dans le contexte actuel,
d’un lot ne pâturent jamais cela ne peut que contribuer à
les parcelles d’un autre lot. améliorer l’image de la
Une conduite à risque faible viande si l’on peut montrer M. Louarn
qui a même permis de réali- aux consommateurs qu’il n’y
ser l’impasse une année sur a plus de vermifuges admi- 3 N’abusez pas
tous les traitements. nistrés inutilement. On essaie
de faire passer cette idée, de l’automédication !
3 Une facture mais le recours aux traite- Un petit coup de fil au véto lèvera le doute que vous
ments systématiques est pouvez avoir tandis que vous vous apprêtez à traiter de
de vermifuges encore encouragé. » votre propre chef un animal dont la maladie ressemble
divisée par deux Les éleveurs pensent avoir à s’y méprendre à une que vous connaissez. Le temps
Avec un troupeau de 80 Cha- divisé leur facture de vermi- perdu compromet parfois la guérison, souvent
rolaises, qui va passer pro- fuges par deux depuis qu’ils il renchérit son coût et allonge inutilement
gressivement à 120, les éle- ont signé le contrat. « Nous le délai d’attente pour la livraison du lait.
veurs produisent des tau- réalisons au maximum un Ne vous aventurez que dans des terrains
rillons semi-finis et environ traitement par an à l’au- bien connus de vous et pour lesquels
25 génisses sont commercia- tomne », observent les éle- votre véto a déjà rédigé des protocoles
lisées sous label (Bœuf fer- veurs. de soins pour votre élevage.
JMN
mier de Vendée, Label rouge JACQUES DANIN

t De l’analyse et des contrôles


Analyser les risques propres à chaque élevage, tout en effectuant
des contrôles à plusieurs niveaux, c’est la démarche développée
J. DANIN

par Jean-Michel Quillet, vétérinaire.

L
a méthode de Jean- analytiques, permettent de JEAN-MICHEL QUILLET,
Michel Quillet s’appuie bâtir une stratégie. vétérinaire en Vendée :
sur les travaux d’Alain Le premier contrôle sur « Dans beaucoup d’élevages,
Chauvin, de l’Ecole nationale l’herbe sert à comptabiliser le il y a surconsommation de
vermifuges, et surtout ils ne
vétérinaire de Nantes. Une nombre de larves L3 de sont pas toujours appliqués
initiative originale, mise au strongles. Le deuxième au bon moment. »
point pour les Pays-de-la- contrôle, à la rentrée à
Loire, qui vise à traiter les ani- l’étable, consiste à effectuer
maux uniquement quand il le des prises de sang sur une l APRÈS LES STRONGLES
faut afin d’assurer protection partie des génisses pour doser
et développement de l’im- le pepsinogène, témoin du
munité. « Globalement, la ges- niveau d’infestation par les Une approche raisonnée
tion du parasitisme est un
domaine où le vétérinaire pra-
strongles.
En fonction du niveau des
de la grande douve
ticien intervient peu. L’éleveur résultats obtenus, on consi- Plus récemment, Jean-Michel en empêchant l’abreuvement
choisit lui-même son traite- dère les animaux immunisés Quillet a développé une dans les trous d’eau, on solu-
ment et traite le plus souvent si les résultats sont bas, ou en méthode de gestion raisonnée tionne les problèmes. » L’iden-
de manière systématique. » situation de pertes écono- de la grande douve. « 75 % des tification des zones humides se
D’où l’idée de proposer un miques pour un niveau inter- élevages sont concernés, dont fait en exploitant les plans
contrat incluant trois visites médiaire. Si le niveau est très la moitié pourraient être assai- d’épandage. Les sérologies indi-
annuelles, au moment de la élevé, on arrive au stade de la nis rapidement. Le problème, viduelles ou de mélange peu-
mise à l’herbe, durant l’été et maladie. De ces résultats, c’est que l’on a une gestion uni- vent donner des indications.
à la rentrée à l’étable. Les ren- dépendra le choix du traite- quement médicamenteuse de la Mais l’information essentielle
seignements collectés sur la ment. Le coût de ce plan est douve, alors que les solutions pour mieux gérer ce parasite est
gestion du pâturage, la consti- de l’ordre de 230 euros par sont dans les champs. On sait le signalement des foies douvés
tution des lots d’animaux, an. Ce prix comprend les ana- qu’en isolant les zones humides, par les abattoirs.
complétés par deux contrôles lyses d’herbe et de sang. J. D.
Décembre 2005 [ DOSSIER RÉUSSIR SPÉCIAL MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES ] 043

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