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Le retable Portinari (1476-79, huile sur bois, 253 x 586 cm ,Gallerie des Offices,
Florence) de Hugo Van der Goes
w http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/g/goes/portinar/index.html
- L’intérieur de la Mort de Saint Ambroise vers 1430 par Masolino da Panicale (celui
qui a travaillé avec Masaccio à la Chapelle Brancacci) à la Chapelle Sainte Catherine à
l’église San Clemente de Rome.
Malheureusement je n’ai pas trouvé de meilleure image :
http://tinyurl.com/yrfz5b
ou : http://www.cartantica.it/content/Api/affresco.jpg
- et celui du Portrait des époux Arnolfini huile sur bois de chêne,1434, 82 x 60 cm,
National Gallery, London
http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/e/eyck_van/jan/15arnolf/index.html
Masolino respecte grosso modo les règles de la perspective, au sens voir à travers
« la fenêtre albertienne » en suivant la pyramide ou le cône visuels dont le sommet est
l’œil et la base l’objet observé, la surface picturale étant considérée comme un plan qui
coupe cette pyramide ou ce cône.
Dans cette « optique » les lignes parallèles convergent sur des points de fuite situés sur
la ligne d’horizon du tableau. Ainsi tous les objets diminuent de taille en proportion
directe de leur distance par rapport à l’œil. L’espace est considéré comme continu (au
sens où pour l’œil il n’y a aucune différence entre la matière et le vide qui l’entoure) et
infini car les trois coordonnées déterminant tout point sont parallèles à celles qui
déterminent tout autre point. Le point de fuite est la projection d’un point où se
rejoignent les parallèles. Cette conception suppose de bien comprendre le caractère
tridimensionnel de l’espace ce que les Grecs ou le Romains ignoraient d’où leur
incapacité de pratiquer la construction « correcte ».
Autre comparaison :
Vierge du Chanoine Van der Paele de Jan van Eyck, 1436, huile sur bois, 122 x 157
cm
Groeninge Museum, Bruges
http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/e/eyck_van/jan/21paele/index.html
et
le Retable Brera de Piero della Francesca (celui où l’on voit la Vierge en majesté
entourée de saints avec le duc d’Urbino Federico da Montelfetro agenouillé au premier
plan)
1472-74, huile sur bois, 248 x 170 cm, Pinacoteca di Brera, Milan
http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/p/piero/francesc/altar/
Il s’agit du premier exemple d’une Madone peinte dans une église avec le personnage
du donateur peint à échelle normale. L’armure du duc rappelle celle de Saint Georges
du panneau de Van Eyck, le jeu des couleurs est également proche comme d’ailleurs la
composition dans ses grandes lignes.
Cependant, l’esprit des deux œuvres n’est pas le même. Si la basilique élancée et sans
ouverture de Piero donne un sentiment de solennité, de finitude, la petite église basse et
circulaire de Van Eyck ouverte sur l’extérieur donne à la fois un sentiment d’intimité et
de l’illimité.
Le duc est placé de profil et en dehors de la « sainte conversation » (=Vierge à l’Enfant
entourée de saints et de personnages de l’Eglise), le chanoine est de ¾ entre la Vierge
et son saint patron, est intégré dans la scène comme d’ailleurs le spectateur (à cause
des colonnades qui se poursuivent fictivement vers lui contrairement au transept de
Piero).
Cette intimité est accentuée par la multitude de détails qui attirent le regard. C’est une
conception nominaliste du monde qui caractérise la peinture nordique (= nous ne
pouvons appréhender le réel qu’à travers ce que les sens et l’expérience nous
permettent) contrairement à la vision néo-platonicienne qui affirme avec Marsile Ficin
« la vérité d’une chose créée consiste essentiellement dans le fait qu’elle correspond
totalement à son Idée ».
Si l’art moderne était le principe commun au Nord comme en Italie, les Italiens
exploitaient les nouvelles possibilités offertes par le caractère sculptural de la peinture
flamande en les combinant avec leur idéal de la Beauté antique , alors que les
Flamands restaient très éloigné de ces préoccupations sur l’héritage de l’Antiquité.
Il faudra attendre la fin du XVe pour que, grâce à des peintres allemands comme Dürer,
les peintres des anciens Pays-Bas s’intéressent à la Renaissance italienne.