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Le taux de change d’une monnaie est le prix d’une monnaie relativement à une autre
monnaie. On le note généralement E. Il y a deux façons de l’exprimer : au certain, le taux de
change est égal au prix d’une unité de monnaie domestique dans la monnaie étrangère (on le
note Ec) ; inversement, à l’incertain, le taux de change est égal au prix d’une unité de
monnaie étrangère dans la monnaie domestique (on le note EI). On a ainsi :
Ec = 1/ EI
Exemple : au certain, l’euro vaut 1,40 dollars. A l’incertain, il vaut 1/1,40 = 0,71 euro/dollar.
L’offre et la demande internationales d’un bien (ou service) quelconque i dépendent du prix
relatifs de ce dernier. Soient Pi le prix du bien i dans l’économie domestique et Pi* le prix du
même bien i dans l’économie étrangère. Pour pouvoir comparer ces deux prix, il faut les
exprimer dans la même monnaie à l’aide du taux de change. Ainsi, à l’incertain, on a :
Qi = (EI x Pi*)/Pi
Si Qi > 1, cela signifie que le même bien i coûte plus cher à l’étranger que dans le pays
domestique et que la compétitivité de l’industrie i domestique est plus forte que l’industrie i
étrangère.
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MACROECONOMIE MONETAIRE M1 2007 – PI/TD3
Si Qi < 1, inversement, cela signifie que le même bien i coûte moins cher à l’étranger que
dans le pays domestique et que la compétitivité de l’industrie i domestique est moins forte que
l’industrie i étrangère.
Si Qi = 1, on dit que la loi du prix unique est vérifiée : deux biens i produits par deux pays
différents coûtent, une fois exprimés dans la même monnaie, le même prix.
Dès lors, on a :
EI = (Pi/Pi*).
Empiriquement, la loi du prix unique ne fonctionne pas. Exemples : le BigMac index de The
Economist, l’Ipod Touch.
La théorie de la parité de pouvoir d’achat (PPA) affirme que le taux de change nominal
entre deux monnaies est déterminé par l’équilibre du marché des biens et services. Selon cette
théorie popularisée par l’économiste suédois Gustave Cassel au XXe siècle, le taux de change
entre deux monnaies serait égal au rapport des niveaux des prix entre les deux pays. Ainsi on
a:
EI =PE/PUS.
Où,
PE = indice des prix européens.
PUS = indice des prix américain.
L’énoncé de la PPA ressemble à la loi du prix unique. Cependant, la loi du prix unique
s’applique à des biens considérés individuellement tandis que la PPA s’applique à des
indices composites reflétant le niveau général des prix. Si la loi du prix unique tient pour
chaque bien qui compose l’indice général des prix et que ce panier de bien est identique
dans les deux pays, alors la PPA est validée.
Même si la loi du prix unique n’est pas valide, la PPA doit être au moins approchée.
La théorie de la PPA ne se vérifie pas à CT, et marche peu à long terme. En particulier, on
constate deux choses qui contredisent la PPA :
1) les prix dans les pays industrialisés sont plus élevé que les prix dans les pays en voie
de développement ;
2) Par ailleurs on constate que les PED qui sont en rattrapage économique voient leurs
prix augmenter par rapport au reste du monde.
Deux économistes proposent en 1964 une explication de ces phénomènes en distinguant dans
chaque type de pays (PI/PED), un secteur exposé à la concurrence internationale et un secteur
abrité. Dans le secteur exposé à la concurrence, les prix sont identiques entre PI et PED car si
la productivité est plus faible dans les PED, les salaires sont aussi plus faibles et compensent
la faiblesse de la productivité. Dans le secteur protégé en revanche, les prix sont moins élevés
dans les PED que dans les PI car les salaires sont plus faibles dans les PED que dans les PI et
la productivité est identique. Ainsi, au niveau agrégé, si les prix sont plus élevés dans les PI,
cela est dû au fait qu’ils comprennent les prix du secteur protégé qui sont plus faibles dans les
PED.
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Par ailleurs, les PED en rattrapage économique voient leur productivité augmenter dans le
secteur exposé, donc leur niveau de salaires augmenter dans ce secteur et dans le secteur
protégé. Toutefois, comme la productivité dans le secteur protégé n’augmente pas (elle est
déjà semblable à celle des PI), les prix augmentent par rapport à ceux des PI.
En d’autres termes, un pays qui est en rattrapage économique a un taux de change qui
s’apprécie et connaît de l’inflation. Exemple des contraintes de l’Union Européenne :
Irlande/Pologne.
Si la théorie de la PPA ne se vérifie pas, il existe une version dynamique de cette théorie, dite
PPA relative, selon laquelle : le changement en pourcentage du taux de change entre deux
monnaies sur une période quelconque est = à la différence entre les changements en
pourcentage dans les niveaux des prix nationaux. Formellement :
Démonstration.
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II- EXERCICES:
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On peut décomposer les biens en deux secteurs: celui des biens échangeables au niveau
mondial (indice T), et celui des biens non échangeables (indice N). Le taux de change réel est
EP*
noté Q .
P
P * 1b
b
P* PT* N
1- écrire la loi du prix unique restreinte pour le secteur T. Exprimez le taux de change réel en
PT PT*
fonction du rapport des prix relatifs des secteurs, *
et
PN PN*
2- Le salaire est le même pour les deux secteurs. Par ailleurs, le prix dans chaque secteur est
fixé par un taux de marge identique sur le coût salarial:
w w
PN 1 m et PT 1 m , avec y N et yT la productivité dans chaque secteur.
yN yT
yT
Montrez que cela induit une relation entre le prix relatif et . Exprimez Q en fonction
yN
des différentiels de productivité par rapport à l'extérieur sur les deux secteurs.
3- Comment peut-on expliquer, dans ce cadre, la relation croissante entre le taux de change
réel et le niveau de PIB par tête?
1- Expliquer pourquoi il n'est pas toujours pertinent de calculer un taux de change PPA sur un
panier comprenant l'ensemble des biens de consommation d'un pays.
2- Dans quel cas un pays peut-il rester compétitif tout en ayant une inflation plus forte que
celle de son partenaire? (s'appuyer sur la théorie de Balassa-Samuelson).
Dans ce cas, la détermination du taux de change de PPA sur l'ensemble des biens est-elle
pertinente?
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