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I, La rivière, un milieu en vie...

Trop souvent, nous regardons les cours d'eau comme s'ils étaient de simples fossés par
lesquels s'écoule l'eau de pluie.
Ils sont pourtant source de vie. En effet, le milieu aquatique formé par la rivière et ses abords
est attrayant pour de nombreuses espèces ; y compris pour l'homme.
1. Des systèmes dynamique et biologique uniques.
1.1. Un élément intégré dans un ensemble : le bassin hydrographique.
Les cours d'eau, les lacs et étangs, les zones riveraines et les terres humides font partie
intégrante d'un bassin hydrographique. Celui - ci est un système dynamique où s'intègrent
géographie, débits d'eau et communautés biologiques, qui changent avec les cycles
saisonniers.
Les composantes d'un bassin hydrographique changent constamment au cours des processus
écologiques naturels, comme la colonisation du sol par la végétation, l'érosion et le
déplacement du lit des cours d'eau.
Malheureusement, l'empiétement des activités humaines modifie la fonction des bassins
hydrographiques de manière souvent néfaste à l'équilibre naturel. Les changements provoqués
par l'homme sont souvent rapides et parfois irréversibles.
1.2. Un milieu indispensable à la biodiversité.
Tous les êtres vivants ont besoin d'eau pour assurer leurs fonctions vitales.
De plus, pour un grand nombre d'entre eux, l'eau constitue aussi une part importante, sinon la
totalité, de leur habitat.
Certaines espèces vivent dans l'eau durant une étape de leur développement (amphibiens et
certains insectes terrestres) tandis que d'autres utilisent l'eau tout au long de leur vie pour
répondre à certains besoins.
Par exemple, les milieux aquatiques sont importants :
□ Pour les oiseaux sauvages tels que les canards et les oies.
□ Pour les oiseaux aquatiques vivant en colonies et les oiseaux de rivage qui s'y nourrissent,
s'y reproduisent et y trouvent un abri contre les prédateurs.
a Pour des espèces généralement terrestres, comme les rapaces, les renards ou autres car les
cours d'eau sont pour eux d'importantes aires d'alimentation.
Finalement, une eau de qualité appropriée est l'un des éléments essentiels à la biodiversité,
c'est à dire à la multiplicité des formes de vie qui existent sur cette planète.
2. Les cours d'eau en Wallonie.
2.1. Les eaux de surface.
Il tombe annuellement, en moyenne, 25 milliards de m3 d'eau sur la Belgique. Cela se répartit
comme suit :
* 1,3 milliards de m3 s'évaporent,
* 9 milliards de nr s'écoulent dans les eaux de surface,
* 3 milliards de m s'infiltrent dans le sous - sol et alimentent les nappes aquifères.
Les cours d'eau, canaux et les plans d'eau couvrent 0,7 % du territoire wallon.
Quatre bassins versants se partagent les 12 000 rivières wallonnes qui ont été recensées ; la
moitié seulement portant un nom.
Ces cours d'eau appartiennent aux bassins versants de quatre fleuves dont la superficie en
Wallonie est la suivante :

NOM DU BASSIN SUPERFICIE (en km2) POURCENTAGE DU


TERRITOIRE WALLON

Bassin de l'Escaut 3 768 22,35


Bassin de la Meuse 12 236 72,6
Bassin du Rhin 773 4,6
Bassin de la Seine 78 0,45

Les principaux plans d'eau sont des lacs de barrage. Néanmoins, il existe 4 800 étangs dont la
superficie totale est évaluée à 2 520 hectares. De plus, les zones marécageuses se comptent
aussi par milliers. Les zones les plus étendues sont les Hautes - Fagnes, les marais de la Haute
- Semois et les marais d'Harchies - Hensies - Pommeroeul.

2.2. Qualité de l'eau.


La qualité des eaux de surface est très logiquement le reflet de l'intensité des activités
humaines. Les rivières de bonne qualité sont les rivières du sud du Sillon Sambre - et - Meuse
dont le bassin versant est majoritairement boisé.
Ainsi, plus on va vers l'aval, plus les cours d'eau traversent des régions habitées,
industrialisées et d'agriculture intense, plus la qualité se dégrade.
Les cours d'eau les plus dégradés sont situés au nord du Sillon Sambre et Meuse ; ce sont la
Senne, la Sambre, la Haine, l'Espierre et l'Escaut.
Les causes les plus fréquentes de non - conformité aux normes de qualité de base sont les
Hydrocarbures aromatiques polycycliques, les pesticides organochlorés (lindane), la DBO5 et
l'azote ammoniacal. Le non - respect des normes piscicoles est le plus souvent lié à la DBO5,
au phosphore total, à l'azote ammoniacal et aux nitrites.
3. Gestion des cours d'eau.
La manière d'envisager la problématique de l'eau a évolué : après une prise en compte des
problèmes au coup par coup, la nécessité d'envisager les problèmes de manière plus globale
est devenue indispensable. Ainsi, la gestion des eaux de surface est désormais envisagée par
bassin hydrographique.
3.1. Les catégories et gestionnaires.
L'arrêté du 28 / 12 / 1967 fixe les catégorie de cours d'eau et les travaux qui y sont exécutés.
Ainsi, les cours d'eau en Wallonie sont classés en catégories et le gestionnaire est alors
fonction de celle - ci.
La première distinction se fait entre les voies navigables et les cours d'eau non navigables. Les
premières sont gérées par le Ministère de l'Equipement et des Transports.
L'Arrêté Royal du 05 / 08 / 1970 concerne le règlement général des cours d'eau non
navigables. Il est présenté en annexe 1.

Ils sont classés en trois catégories plus une non classée :


S lere catégorie : parties des cours d'eau non navigables, en aval du point où leur bassin
hydrographique atteint au moins 5000 hectares ; ils sont gérés par la Région Wallonne,
S 2eme catégorie : parties des cours d'eau non navigables qui ne sont classées ni en première ni
en troisième catégorie ; ils sont gérés par les Provinces,
S 3cn'° catégorie : parties des cours d'eau non navigables, en aval de leur origine (point où leur
bassin hydrographique atteint au moins 100 hectares), tant qu'ils n'ont pas atteint la limite de
la commune où est située cette origine ; ils sont gérés par les communes,
•S Les non classés : depuis la source jusqu'au point où le bassin versant atteint 100 hectares ;
ils sont gérés par les propriétaires riverains.
3.2. Protection de l'eau : les plans de gestion.
Matière régionalisée en 1980, l'eau est l'objet de toutes les attentions de la Région Wallonne.
En effet, elle s'occupe de la mise en valeur des cours d'eau wallons (1 683 kilomètres de
rivières), de leur entretien, de la consolidation des berges, de la lutte contre les inondations et
de l'épuration des eaux.
Le programme d'action pour la qualité des eaux en Région Wallonne doit couvrir tous les
aspects du cycle de l'eau en s'inspirant des recommandations européennes relatives à la
politique communautaire dans le domaine de l'eau ; ceci notamment en ce qui concerne la
gestion intégrée des bassins hydrographiques.
Pour chaque bassin et sous - bassin, le programme (en cours d'élaboration) établit un plan de
gestion qui comprend un état descriptif et des actions à envisager. Ces actions visent à :
♦ Améliorer la qualité des eaux de surface : réalisation d'ouvrages d'épuration, poursuite des
travaux d'égouttage1 et réduction des pollutions ponctuelles d'origine industrielle ou agricole.
♦ Maintenir ou améliorer la qualité des eaux souterraines : mesures générales et particulières
de protection des captages et des nappes phréatiques.
!
Systèmes des égouts.

♦ Utiliser rationnellement les ressources en eau disponibles afin de maintenir leur


disponibilité pour les générations futures.
♦ Assurer la gestion écologique ou la restauration des cours d'eau.
♦ Développer une gestion intégrée et concertée : information, sensibilisation et association
des différents acteurs concernés par l'élaboration de ces plans de gestion.
Responsable de la qualité de ses eaux, la Région wallonne ne percevait aucune rentrée
financière jusqu'au décret de 1995 qui instaure le principe du Pollueur payeur.
-> L'homme s'est souvent installé au bord des rivières. Il a utilisé l'eau pour de nombreux
besoins tels que se déplacer, s'alimenter, irriguer...
Ainsi, au cours des siècles, les cours d'eau ont été aménagés, déviés, voués à la production
d'électricité. Ces aménagements ont modifié leur régime d'écoulement et leur biodiversité.
Ils ont aussi perturbé leurs berges, bouleversant ainsi de nombreuses espèces animales et
végétales.

II . Les zones riveraines des cours d'eau : des milieux à


préserver.
La berge est la portion de terrain qui limite tout cours d'eau.
Elle est subdivisée en deux parties : le pied de talus, qui est la zone soumise à l'action quasi
permanente du courant et qui est située sous le niveau moyen des eaux et le talus proprement
dit, qui n'est qu'occasionnellement en contact avec le courant et qui est situé au - dessus du
niveau moyen des eaux.
1. Le façonnement des berges.
Le façonnement des berges par le cours d'eau est régi par deux actions antagonistes mais
complémentaires : la première est l'érosion plus ou moins intense des berges concaves ; la
seconde est une accumulation plus ou moins importante d'alluvions contre les berges
convexes.
Il s'agit du phénomène d'érosion latérale auquel est lié le développement des méandres. Dans
une courbe, on observe le creusement de la berge concave et l'alluvionnement de la berge
convexe.
La ligne de vitesse maximale reste à une certaine distance de la rive convexe et est proche de
la
rive concave à l'entrée de la courbe.

[image]

Source : rapport "Aménagement écologique des berges des cours d'eau : techniques de stabilisation".
2. Des corridors complexes et fragiles.
La berge, c'est surtout la zone de transition entre le milieu aquatique et le milieu terrestre. De
par cette situation, elle possède une grande valeur écologique. En effet, la constitution d'une
lisière augmente la gamme des micro - habitats favorisant de ce fait la diversité et la densité
des espèces végétales et animales.
2.1. Végétation des berges.
La végétation des berges et des rives est soumise à des conditions de vie très contrastées. Elle
doit s'adapter à des changements brusques, résister aux inondations, recoloniser des zones
d'érosion...
En cas d'inondations, les plantes courent le risque d'être emportées, déchaussées ou ensevelies
sous les alluvions. Elles doivent donc présenter une grande capacité de régénération (comme
pour les saules).
Par contre, aux basses eaux prolongées, les talus sont affectés par un fort dessèchement
superficiel. Ainsi, les végétaux de ces milieux possèdent de longues racines allant puiser l'eau
jusqu'à la nappe souterraine.
Les facteurs physiques locaux exercent une influence visible sur la répartition des plantes.
Ainsi, il s'établit une zonation végétale en fonction de la fréquence et de la durée des
submersions :
■ La zone inondable : on y trouve des végétaux supportant une alternance d'immersion et
d'assèchement (forêt alluviale et prairie humide ou ripisylve).
B
La zone de balancement des eaux : des végétaux semi - aquatiques (roseaux, massettes,
iris... ) s'y installent.
■ La zone littorale : les végétaux aquatiques immergés (cératophylles, élodées... ) ou
flottants (lentilles d'eau, nénuphars... ) y prédominent.
Cette zonation de la végétation depuis le milieu aquatique jusqu'au milieu terrestre dépend
principalement de la forme, de la pente et du substrat du talus de la berge. Mais, elle dépend
aussi de la profondeur des eaux, de leur richesse en éléments nutritifs, de la vitesse du courant
et de l'éclairement.

Cette végétation et plus particulièrement les espèces arborescentes ou arbustives jouent de


nombreux rôles non négligeables vis - à - vis du milieu aquatique et par rapport aux zones
terrestres adjacentes. Ainsi, la ripisylve2, transition entre le milieu aquatique et le milieu
terrestre, est une zone particulièrement riche du point de vue biologique, grâce à sa
diversification procurée par l'effet lisière.
Actuellement, peu de rivières possèdent encore une ripisylve.
Le défrichement des terrains en bordure de rivière, l'aménagement artificiel des berges, la
progression des terres agricoles ont réduit ou détruit la ripisylve.
Elle ne peut donc plus répondre à ses fonctions naturelles et essentielles qui sont de :
* Fixer et stabiliser les berges des cours d'eau,
* Participer à l'équilibre biologique de la rivière.
2.2. Faune riveraine.
L'effet de lisière, la densité et la diversité de la végétation au niveau espèces et au niveau
strates, la présence de l'eau, la variété des microclimats font que ce milieu riverain comporte
aussi un grand nombre d'espèces animales qui y trouvent un habitat de qualité et une
nourriture abondante.
Ainsi, pour les populations piscicoles, la végétation riveraine joue un rôle d'abri lors de
conditions défavorables (crues) ou pour se protéger de prédateurs. C'est aussi un lieu de ponte
pour certains poissons tels que les brochets.
De nombreuses espèces d'oiseaux sont également liées au milieu riverain. Des espèces telles
que le martin pêcheur ou l'hirondelle de rivage aiment ce milieu parce qu'elles nichent dans
les berges hautes en terre.
D'autres espèces occupent cet endroit car elles préfèrent les berges riches en végétation
(canards, poules d'eau, foulques) ou les plages de gravier (bergeronnette des ruisseaux). Enfin,
différents mammifères fréquentent les berges des cours d'eau : le campagnol aquatique, le
ragondin, le rat musqué...
*' Formation végétale ligneuse et herbacée.

3- Rôle et intérêt écologique du milieu riverain.


3.1. Les multiples fonctions des berges naturelles.
-> Au niveau du bassin versant.
- Rôle de régulation du microclimat : en freinant l'évapotranspiration, en maintenant
l'humidité et en favorisant les pluies. La présence d'arbres réduit les écarts de température
défavorables aux cultures et aux élevages.
- Effets de régulation et d'assainissement des eaux, donnant aux pluies le temps de s'infiltrer
dans le sol (pompage végétal) et limitant les risques de crues dans les cours d'eau.
-> Au niveau de la vallée.
- Effet brise - vent freinant l'érosion éolienne et protégeant les cultures.
- Effet de haie et de protection du bétail contre le vent, le froid et le soleil.
- Rôle de protection du sol contre l'érosion.
- Rôle paysager, pôle attractif pour le tourisme et les loisirs. a Lieu de passage pour les
oiseaux.
-> Au niveau du cours d'eau.
- Apports exogènes de nourriture pour la faune aquatique.
- Rôle d'ombrage : diminution des différences d'amplitude thermique et réduction du
développement de la végétation aquatique.
- Protection contre l'érosion.
- Rôle paysager, augmentation de la diversité.
- Accueil pour un grand nombre d'insectes adultes à stade larvaire aquatique.
- Rôle des racines d'arbres et de plantes herbacées comme support de ponte et caches pour la
faune aquatique et les poissons en particulier.

3.2. Intérêt paysager du milieu riverain.


Outre son important rôle biologique, le milieu riverain est un élément essentiel et
particulièrement sensible de notre paysage. Il remplit deux rôles qui ne sont pas
nécessairement compatibles :
c La berge est un élément du paysage particulièrement sensible car il s'agit d'un milieu
de transition entre l'eau et la rive. Ce lien ne peut être brutal, il doit être progressif. o La
berge est également un support de découverte par lequel les promeneurs découvrent de façon
privilégiée les multiples facettes du paysage de la rivière.
Dans les différentes méthodes d'évaluation du paysage, les cours d'eau sont associés à des
valeurs de qualité souvent très élevées : l'attrait touristique et récréatif de ces milieux le
prouve à suffisance. Or, ce sont les berges qui identifient la rivière dans le paysage.
Le paysage est un élément qui est surtout perçu de façon visuelle. La rivière est donc un
élément du cadre de vie des habitants, des riverains et un élément de valeur touristique
essentiel. Le cours d'eau est un lieu privilégié pour les loisirs.
Un cours d'eau est bien intégré au paysage lorsqu'il est, en surface et sous l'eau, en état de
relation et d'échange équilibré avec lui.
-> Ces milieux sensibles subissent de nombreuses agressions générées par la force des
cours d'eau, par le milieu naturel en général et par l'activité humaine. L'érosion naturelle,
l'un de ces éléments, modèle les cours d'eau ; son action se répercute alors sur le milieu
riverain et sur la vie qui en dépend.

1. Dégradation des berges.


1.1. Définition.
D'une manière générale, l'érosion est le phénomène d'usure du lit et des berges. Elle résulte de
la friction occasionnée par l'écoulement de l'eau et des matériaux qu'elle transporte.
A mesure que le débit augmente en un point donné, la force d'érosion du cours d'eau
augmente aussi. L'instabilité des cours d'eau dépend, en fait, beaucoup plus des variations de
débits que des débits eux - mêmes.
1.2. Stabilité des berges.
On peut définir quatre types de berges en fonction de leur stabilité :
- les berges stables ou peu dégradées : elles sont bien végétalisées, elles évoluent peu et ne
libèrent pratiquement pas de matériaux.
- les berges moyennement dégradées : elles évoluent lentement en libérant de faibles quantités
de matériaux ; ceci étant dû soit à la faiblesse des potentialités érosives du courant, soit aux
potentialités défensives de la berge.
- les berges très dégradées : elles libèrent de façon locale des quantités importantes
d'alluvions.
- les berges sapées : elles libèrent des grosses quantitér de matériaux sur une grande longueur
; il n'y a souvent pas de végétation pour freiner le phénomène.

2. Les mécanismes de dégradation.


Les berges s'érodent sous l'action de l'homme, des animaux et de l'eau. De ces trois causes, la
dernière est la plus importante mais, la plus difficile à maîtriser.
2.1. L'action de l'eau.
L'action de l'eau sur la berge est fonction de la vitesse moyenne dépendant du courant naturel
de la rivière ainsi que du courant de retour provoqué par le passage des bateaux. Elle dépend
aussi de l'agitation de l'eau au contact de la berge ainsi que d'éventuelles sous - pressions.
Elle peut être mécanique ou chimiques. On distingue différents mécanismes de dégradation :
> L'érosion proprement dite : c'est l'attaque du courant sur la berge concave ; c'est aussi un
phénomène lent qui tend à façonner le profil de la berge.
> Le ravinement : il façonne les parois par une érosion superficielle suite au ruissellement.
> L'affouillement : il est conséquent au travail de sape du courant qui emporte les particules
du sol du pied de talus ; ceci donne naissance à des surplombs qui finissent par s'effondrer.
> Le glissement de talus : lors d'une crue, on assiste à une diminution de la résistance
interne de la berge et à une augmentation du poids volumique ; la berge peut alors se décoller
et glisser.
2.2. Les êtres vivants.
Il faut souligner que le terme "érosion" englobe une série de processus naturels qui ne sont
pas toujours néfastes pour le milieu aquatique. Seulement, ces phénomènes ne doivent pas
être amplifiés par des interventions humaines.
Les animaux comme le rat musqué creusent leur terrier au sein des berges et peuvent être
responsables de dégradations.
Par une mauvaise gestion des plantations riveraines, l'homme peut déstabiliser les berges des
cours d'eau.
Quant au bétail, il peut lors de son approvisionnement en eau dans le cours d'eau engendrer un
piétinement excessif des berges. Ce comportement va alors accélérer leur effondrement.
3.1. Des conséquences dramatiques de la degradation des berges.
Les troupeaux peuvent accéder librement aux cours d'eau afin de s'y approvisionner en eau de
manière illimitée. Ce libre accès du bétail aux rivières est une des causes de la dégradation des
cours d'eau et de leurs berges.
Ce phénomène perturbe la vie du cours d'eau et son cours naturel.
Ainsi, comme l'érosion des sols, l'érosion engendrée par le bétail peut provoquer de graves
perturbations sur le milieu naturel.
Non seulement les terres partent dans la rivière mais, les qualités chimiques, sanitaires,
bactériologiques, physiques, piscicoles et écologiques se dégradent.
Lorsque ces dégâts surviennent, la végétation riveraine n'est plus capable de capter les
sédiments et les éléments nutritifs contenus dans les eaux qui s'écoulent. On assiste donc à
une diminution de la qualité de l'eau et à une augmentation de l'érosion.
- Déstabilisation des berges entraînant une augmentation considérable de l'érosion naturelle.
- Comblement du lit par apport de matériaux ou à d'autres endroits, élargissement du lit avec
étalement de la lame d'eau.
Les berges s'érodent et la sédimentation qui en résulte détériore l'habitat aquatique des
invertébrés et des poissons en période de frai. En effet, les sédiments libérés par le bétail vont
recouvrir les frayères des poissons empêchant un bon développement des alevins.
- Colmatage des gravières par mise en suspension des sédiments.
- Accélération de l'eutrophisation.

- Pollution de l'eau sous forme de coliformes fécales et de sédiments et dégradation de l'eau


potable pour les usagers qui se situent en aval : ces zones humides peuvent sembler de bons
endroits pour laisser les animaux brouter et s'abreuver.
Toutefois, le compactage et l'affaissement causés par les sabots entraînent le sol dans les
cours d'eau ; emmenant avec lui particules de sol et excréments. - Disparition de la
végétation aquatique par arrachage au passage du bétail : la disparition de
la végétation riveraine se traduit par une diminution de l'ombre et une élévation de la
température du cours d'eau. Donc, cela provoque la limitation de la photosynthèse à cause
de la turbidité anormale de l'eau. - Apparition de problèmes sanitaires : l'eau peut transmettre
des parasites ou des maladies d'origine aquatique si elle est de mauvaise qualité.
Ainsi, ce phénomène nuit à de nombreuses espèces de poissons et favorise encore davantage
la croissance de macrophytes aquatiques et d'algues indésirables. Ceci entraîne une
diminution du nombre de caches et de la quantité de nourriture disponible pour les alevins qui
fuient alors vers des secteurs moins perturbés.
2eme partie . CARACTÉRISTIQUES DU BASSIN VERSANT DE LA TROUILLE

I . L'ENVIRONNEMENT NATUREL DU BASSIN DE LA


TROUILLE.
Le bassin versant de la Trouille se localise en Wallonie, dans la province du Hainaut. Ainsi, il
se situe au Nord - Ouest de la Wallonie, dans le bassin versant de l'Escaut. Sa localisation est
présentée à la page 27 grâce à la carte n°l.
L Le milieu physique.
1.1. Localisation géographique.
D'une longueur de 28,7 km, la Trouille prend sa source à Grand - Reng et coule d'Est en
Ouest.
Son bassin hydrographique s'étend sur 173 km et comprend les communes de Quévy,
Erquelinnes, Estinnes, Frameries et Mons. Le nombre d'habitants est d'environ 61 800.
La situation du bassin versant est présentée à la page 28 grâce à la carte n° 2.
Néanmoins, tout le territoire d'une commune n'est pas forcément compris dans le bassin
versant de la Trouille. Le tableau 1 nous montre que certaines communes n'ont qu'une partie
de leur territoire inclus dans ce bassin versant.
Tableau 1 : pourcentage de la superficie de chaque commune comprise dans le bassin versant.

COMMUNE SUPERFICIE TOTALE (km2) SUPERFICIE INCLUSE POURCENTAGE


(km2)

Quévy 65,16 65,16 100


Erquelinnes 44,23 8,70 19,7
Estinnes 72,73 26,36 36,2
Frameries 25,95 14,46 55,7
Mons 146,56 58,36 39,8

superficie TOTALE DU BASSIN VERSANT (km ) 2 173,025


Le bassin hydrographique de la Trouille peut se diviser en trois sous - bassins : les sous
-bassins du By, de la Wampe et de la Trouille.

Le By, la Wampe et leurs affluents forment les principaux réseaux hydrographiques


secondaires drainant la partie Sud - Ouest du bassin versant.
D'importants travaux d'aménagements hydrauliques ont modifié, à l'aval de l'agglomération
montoise, les cours naturels du By, de la Wampe et de la Trouille.
Ainsi, la Trouille, qui au siècle dernier serpentait encore les quartiers de Mons, est maintenant
canalisée et contourne la ville par l'Ouest avant de se jeter dans la Haine à Jemappes.
1.2. Climat et géomorphologie.
Le climat de ce bassin versant est un climat tempéré et humide de type maritime de transition.
La température moyenne annuelle est de 9,4 °C. Pour le mois de janvier, la moyenne est de
3°C et pour le mois de juillet, elle est de 16,7 °C. La pluviosité moyenne annuelle est de 794
mm.
Le bassin versant se situe essentiellement sur un plateau limono - crayeux dont l'altitude varie
de 50 à 90 mètres. La région forme une cuvette en pentes douces, creusée par les larges
vallées des affluents de la Trouille (la Wampe, le By et le ruisseau des Rogneaux). Ces
dernières ont été creusées suite à l'érosion des terrains les plus tendres, la craie.
La Trouille traverse le plateau du Sud vers le Nord - Ouest. Vers le Nord, le relief s'abaisse
légèrement en direction de la vallée de la Haine. Vers le Sud, le plateau est assez ondulé.
1.3. Hydrologie et aquifère.
Le bassin versant de la Trouille est un sous - bassin de la Haine dans lequel on reconnaît
essentiellement une nappe aquifère importante, soit l'aquifère des "craies du bassin de Mons"
et quelques nappes mineures qui sont peu ou pas sollicitées.
Le réseau hydrographique du bassin de la Trouille est alimenté par le ruissellement,
l'écoulement hypodermique et par le débordement des nappes aquifères.
Les matériaux secondaires, contenant la nappe des craies, s'organisent en une structure
synclinale orientée Ouest - Est dont l'axe passe approximativement par Mons. Ils reposent en
discordance sur le socle primaire plissé et sont recouverts par les matériaux meubles du
Tertiaire. Le Quaternaire s'identifie principalement aux alluvions des vallées.

La nappe des craies est essentiellement une nappe de fissure dont les caractéristiques varient
avec la nature lithologique et le degré de fracturation des horizons concernés. Au niveau du
bassin versant de la Trouille, son extension est limitée en profondeur et vers le Sud par la
présence des dièves, matériaux marneux recouvrant le socle primaire.
Libre au Sud de Nouvelles, elle devient captive sous les argiles plus ou moins sableuses du
Tertiaire. Quelques nappes peuvent exister dans les horizons sableux du Tertiaire,
principalement dans les sables du Landénien marin et continental et, momentanément dans les
sables du sommet de LYprésien. Ces nappes se limitent à la partie axiale de la vallée. Sur la
bordure Sud, les matériaux schisto - gréseux contiennent également quelques nappes locales
peu puissantes.
2. La richesse du milieu naturel.
L'occupation du sol montre une grande diversité de milieux. La rivière et ses abords
présentent un grand intérêt biologique. L'imbrication de milieux boisés (bois, saulaies,
peupleraies avec différentes strates... ), agricoles (prairies plus ou moins améliorées, sèches et
humides, cultures, alignements d'arbres, haies...), de zones humides (rivières, marécages...)
induit une richesse faunistique assez exceptionnelle.
2.1. Une flore caractéristique des cours d'eau.
> La végétation des rives.
Dans la traversée de Givry (milieu ouvert urbain), les plantes des eaux douces et de leurs
berges sont largement dominantes. On y trouve surtout celles caractéristiques
d'atterrissements
d'eaux douces mésotrophes ou eutrophes telles que :
♦ le Lycope d'Europe (Lycopus europaeus),
♦ les Glycéries aquatique et flottante (Glyceria maxima et
Gtycena fluitanss),
♦ la Baldingère {Phalaris arundinacea)...
En milieu ouvert agricole, les plantes des eaux douces et de leurs berges sont de nouveau les
plus nombreuses.

On y trouve plus spécialement celles des saulaies riveraines de milieu


eutrophe comme le Houblon (Humulus lupulus), la Morelle douce- amère
(Solanum chdcamara)...
En plus de celles ci, les berges sont aussi fortement envahies par la Grande Ortie {Urtica
dioica).
En milieu plus fermé par la végétation boisée, ce sont toujours les plantes des eaux douces et
de leurs berges qui dominent avec la Glycérie aquatique et la Sagittaire {Sagittaria
sagittifolia).
Toutefois, les plantes des coupes et lisières forestières sont bien représentées par le Sureau
noir (Sambiiciis nigra), l'Aulne glutineux {Alnus glutinosa)...
On notera sur P ensemble des berges de la Trouille une forte présence de la Grande Ortie,
plante nitrophile caractéristique d'une végétation banalisée et rudéralisée. De plus, la présence
de la rare Scrofulaire ailée {Scrophularia umbrosa), au lieu - dit "Le Caufour" est à signaler.
> La végétation aquatique.
Très présente sur le bassin versant, cette végétation se compose le plus souvent des Glycéries
aquatiques et flottantes mais aussi :
♦ du Myriophylle en épi {Myriophyllum spicatum),
♦ de la Sagittaire,
♦ des Potamots crépu et à feuilles pectinées {Potamogeton crispus et Potamogeton
pectinatus), *** du Rubanier simple {Sparganium emersum).
2.2. Un patrimoine faunistique remarquable.
> L'ichtyofaune.
La Trouille renferme une communauté piscicole des milieux lotiques parmi les plus
diversifiées du bassin wallon de l'Escaut. En effet, même si la faune piscicole a été fort
malmenée par les diverses pollutions et par les rempoissonnements pour la pêche, elle reste
très intéressante.

En 1980, elle y abritait une des dernières populations naturelle de la Truite de rivière (Salmo
truita).
Aujourd'hui, il semble que quelques spécimens subsistent malgré une dégradation du milieu.
Le Chevaine (Leuciscus cephalus), fréquent jusqu'en 1960, est devenu assez rare. Mais, il
resterait encore quelques exemplaires dans la Trouille.
Les espèces les plus communes présentes sur le bassin versant sont : le Gardon {Rutilus
ruiiius) , la Perche {Perça fluvialilis), l'Epinoche (Gasterosteus aculeatus) et le Goujon
(Gobio gobio).
r- L'avifaune.
La diversité des milieux rencontrés (agricoles, boisés, zones humides...) induit une richesse
spécifique en oiseaux assez remarquable.
Parmi les espèces liées au bocage, aux haies et aux milieux boisés, la Chouette chevêche
(Alhene noctua) constitue une espèce fragile, bien qu'une dizaine de couples nichent dans les
vieux saules qui bordent la rivière.
Parmi les espèces liées aux milieux aquatiques et humides, le Martin -pêcheur (Alcedo
atthis), espèce très vulnérable faisant partie de l'annexe l de la Directive CEE/79/409, trouve
dans les rives naturelles de la Trouille les possibilités de nidification (sol meuble).
Malheureusement, ces rives naturelles ont largement disparu ailleurs suite aux aménagements
des berges ; notamment à cause du bétonnage.
Cette population est la seule connue au Sud de Mons comme pour la Bergeronnette des
ruisseaux (Motacila cinered) dont 2 à 3 couples sont régulièrement aperçus entre Givry et
Hyon.
Jusqu'en 1989, à Harmignies, une petite colonie d'Hirondelles de rivage (Riparia riparia) a
niché dans le bassin de la Trouille.
Quant au Busard des roseaux (Circus aeruginosus), il est observé irrégulièrement en
migration.
Quant au Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), il niche dans les marais de Spiennes,
en bordure de la
Trouille. Mais, la population est en nette diminution.
- Les batraciens (Verhaegen, 1996).
La Trouille constitue, pour ce groupe, une zone de grande qualité biologique. Les espèces
rencontrées sont : la Grenouille verte (Ranci esculenta), la Grenouille rousse {Rana
temporaria), le Crapaud commun (Bufo bufo), le Triton vulgaire ( Triturus vulgaris), et le
Triton alpestre (Triturus ctlpestris).

> Les invertébrés (Verhaegen, 1996).

La Cétoine dorée (Ceionia aurata), le Carabe granulé (Carabus granulatus),


le Dytique bordé (Dysticus marginalis), l'Aromie musquée (Aromia moschata)
et le Machaon (Papiliomachaon) sont des espèces rares dans la région. Ainsi,
elles indiquent l'importance de la vallée de la Trouille pour le développement
d'une entomofaune diversifiée.
Le Caloptéryx vierge {Caloptéryx virgo), Odonate rare en Basse et Moyenne Belgique, est
encore présent en petit nombre.
Pour la première fois depuis 1995, une vingtaine de Caloptéryx éclatant
(Caloptéryx splendens) ont été observés à quelques endroits de la Trouille.
La réapparition de cette libellule est très intéressante car l'observation de ces deux
espèces montre une certaine diversité de la rivière. En effet, le Caloptéryx vierge vit
plutôt dans les eaux vives et claires (faciès lotique) tandis que le Caloptéryx éclatant préfère
les
eaux faiblement courantes voire stagnantes (faciès lentique).
l'Agrion élégant (Ishnura elegans), le Leste vert (Lestes viridis) et
l'Agrion jouvencelle (Coenagrion pue/la) ont aussi été observés en
bordure de la rivière.
-> En fonction de leurs exigences écologiques, les Odonates colonisent une grande diversité de milieux aquatiques.
Cependant, ces insectes sont assez exigeants quant au choix du biotope et sont généralement associés aux plantes aquatiques
et sub -aquatiques Ainsi, tout changement de biotope entraînera donc un changement dans la population des Odonates. De ces
diverses particularités, il ressort que les Odonates présentent un grand intérêt, que ce soit sur le plan écologique ou
patrimonial. Ils constituent surtout un groupe d'insectes original pour aborder la protection des zones humides.

Les activités humaines ont un rôle important à jouer dans un bassin versant.
Malheureusement, elles génèrent assez souvent des conséquences néfastes pour
l'environnement. Ainsi, le bassin versant de la Trouille est une zone où le milieu agricole
est très important. Il subit alors les différentes interventions de l'homme.

[manque1page]

Vers le Sud - Est, la grande culture et l'élevage prédominent ; les fonds de vallées et les
versants sont caractérisés par des pâturages.
Vers le Sud Ouest, la région présente un caractère agricole se partageant entre la grande
culture et l'élevage. Dans toute la région, les exploitations agricoles sont en majorité de
grande
superficie.
Au centre, les dépôts crayeux recouverts d'une épaisseur variable de limons sont voués à la
grande culture de céréales et de betteraves essentiellement.
Les communes de Mons et de Saint Symphorien comprennent un nombre élevé de potagers.
Entre Harmignies et Vellereille - le - sec, la couche limoneuse est absente et le paysage est de
type ouvert. A Harmignies, de profondes carrières de craie entaillent le paysage. Les villages
sont généralement entourés de vergers.
Le long des ruisseaux, dans la vallée des affluents de la Trouille, les prairies remplacent les
champs. Elles sont alors entourées de quelques rangées d'arbres et de haies de saules,
peupliers, aulnes.
Le Sud - Ouest de la région possède de ce fait un paysage plus fermé que le reste du plateau et
présente alors un caractère bocager.
Aux alentours de Mons et entre Hyon et Mesvin, se présentent beaucoup de grandes prairies
marécageuses.
Les prairies pâturées sont localisées en bordure des villages et le long des ruisseaux affluents
de la Trouille ainsi que le long de celle - ci. Elles sont abondantes au Sud de la région, là où le
sol est le plus humide (Haulchin).
Le long de la vallée de la Trouille, quelques zones plus humides sont largement boisées en
peupliers. Néanmoins, il y a peu de bois dans le bassin versant.
Quelques bosquets sont dispersés sur le plateau ; ils sont du type chênaie - charmaie
neutrophile. Ils sont souvent composés d'espèces variées (frêne, hêtre, érable, pin sylvestre,
mélèze, épicéa... ) et replantées en peupliers.
L'empreinte de l'homme se traduit par le développement d'une agriculture intensive tournée
vers les grandes cultures.

1.2. L'industrie.
Ces activités sont peu nombreuses dans le bassin versant. Voici quelques industries présentes
sur la zone concernée :
* A Harmignies, il existe la S.A. Crayères Cimenteries et Fours à Chaux et la CBR
(Cimenteries et Briqueteries Réunies). Ce sont des industries d'extraction de la craie.
* La S.A. Sodecom est située à Quévy - le - Grand. Cette société, installée sur le site d'une
ancienne sucrerie, fabriquait des engrais et des aliments pour le bétail. Elle est spécialisée
actuellement dans la fabrication du compost.
* A Frameries, il existe un parc industriel.
Dans le Nord - Ouest, à Frameries et Ciply, quelques terrils font part de l'existence du houiller
dans le sous - sol.
1.3. L'habitat.
La population du bassin versant, nous l'avons évoqué, s'élève à 61 800 habitants.
Toutefois, ce chiffre ne concerne que les communes dont le bourg est situé dans le bassin
versant.
En fait, si on tient compte de la population totale des communes, en 1991, environ 116 000
habitants étaient recensés. La ville la plus importante est Mons, avec une agglomération qui
regroupe environ 100 000 habitants (en 1991, il y avait 91726 habitants).
La région, essentiellement agricole, présente un habitat de type rural regroupé en gros villages
agglomérés, souvent situés à proximité des cours d'eau.
Peu de changements importants ont été observés mis à part l'extension des zones résidentielles
composées de nouvelles constructions comme, par exemple, à Hyon.
Mais, ce phénomène reste assez limité dans l'ensemble.
En ce qui concerne l'assainissement des collectivités, on dénombre seulement deux stations
d'épuration en fonction. Malheureusement, encore trop de riverains laisse leurs eaux usées
s'écouler dans les rivières proches ce qui engendre une pollution de l'eau.
III . UNE DIVERSITE BIOLOGIQUE MENACEE: LES
PROBLEMES RENCONTRES SUR LE BASSIN
VERSANT
Le bassin versant de la Trouille rencontre de nombreux problèmes liés aux activités humaines.
Ainsi, des phénomènes à l'origine naturels sont amplifiés par les activités humaines présentes
sur le bassin versant ou des aménagements.
1. Des problèmes d'origine anthropique.
1.1. Les problèmes rencontrés.
* Problème d'envasement : la zone concernée présente des problèmes d'envasement. C'est
un phénomène qui est très important à certains endroits. En effet, la couche de vase peut y
atteindre 1 mètre de hauteur et il est même possible de voir s'y développer des atterrissements
(amas de terre, de sables, de graviers, de galets apportés par les eaux).
* Problème d'inondation : urbanisme anarchique (non - respect de la législation pour le
permis de construire).
* Problème de pollution de l'eau : les cultures en bordure de cours d'eau restent un problème
important dans le bassin versant ainsi que les rejets domestiques qui sont envoyés directement
dans les cours d'eau.
* Problème d'érosion des terres agricoles, des berges et des sols : l'érosion des terres est
importante dans le bassin versant de la Trouille et, à de nombreuses reprises, des coulées de
boues ont causé de gros dégâts aux villages situés en fond de vallons comme à Givry.
* Problème d'érosion des berges des cours d'eau : l'accès du bétail aux cours d'eau provoque
le piétinement et l'effondrement des berges (ce problème sera développé dans la troisième
partie).
1.2. Quelles en sont les causes ?
Des aménagements destructeurs ont contribué à amplifier ces problèmes : les curages, les
rectifications de cours d'eau, la destruction de la végétation rivulaire ou les enrochements ont
provoqué l'augmentation de l'érosion des terres agricoles et l'érosion des berges.

Les opérations de remembrement et les modifications des pratiques culturales ont aussi
participé à ce phénomène. En effet, la disparition des haies et des mécanismes anti - érosifs a
provoqué des crues parfois très graves dans la zone étudiée. Ainsi, de véritables torrents de
boues dévalent les pentes, ne rencontrant aucun obstacle.
Pour la pollution de l'eau, de nombreuses causes sont à mettre en évidence : rejets
domestiques d'eaux usées, déversements sauvages ou accidentels des industries et des
exploitations agricoles, déversements clandestins ou accidentels d'hydrocarbures...
2. Pollution de Peau.
2.1. Données générales.
Les déversements sauvages ou accidentels d'hydrocarbures, de vidange de fosses septiques,
les rejets d'eaux usées domestiques et urbaines constituent les principales sources de pollution
du bassin hydrographique de la Trouille.
Des polluants riches en ions ammonium, nitrates et phosphates sont responsables de
l'eutrophisation des eaux. Ce phénomène a pour conséquence un accroissement excessif de la
biomasse végétale et l'appauvrissement des eaux en oxygène dissous.
I! subsiste néanmoins encore de nombreux petits ruisseaux aux eaux claires qui viennent
diluer les cours d'eau les plus pollués, favorisant ainsi leur auto - épuration. L'état de la
Trouille est l'exemple le plus représentatif de cette situation.
2.2. Qualité de l'eau.
L'examen de l'ensemble des données physico - chimiques relatives aux eaux du bassin de la
Trouille montre que les teneurs en azote et en phosphore sont élevées.
Les analyses faites en 1988 et 1992 indique des teneurs en azote ammoniacal toujours
supérieures à 0,5 mg /1. ; ce qui indique une pollution organique non négligeable.
Quant aux teneurs en azote nitrique, elles sont comprises entre 19 et 26 mg / 1. ;
l'eutrophisation des eaux est évidente.

On peut estimer avec HOUX qu'un excès d'azote de 2,5 kg / ha / an est apporté au bassin
hydrographique de la Trouille (soit une augmentation de 10 % chaque année de la charge en
azote total). Ce constat se traduit par une eutrophisation des eaux de surface et par une
augmentation très sensible de la teneur en nitrates de l'aquifère des craies.
Actuellement, la faculté de récupération de la Trouille est en constante diminution depuis plus
de 5 ans, la diversité des macro - invertébrés aquatiques est en régression et on constate la
dégradation des diverses biocénoses.
L'un des problèmes, ce sont les sources de la Trouille, taries par des captages d'eau. Cela fait
que dans sa partie amont, ce cours d'eau n'est qu'un égout. Ainsi, il faut attendre quelques
kilomètres pour que les premiers affluents apportent de l'eau.
Mais, globalement, le bassin a gardé son pouvoir d'auto - régulation.
Cette situation, sans être catastrophique, reste préoccupante. Toutefois, l'approbation récente
des plans communaux d'égouttage (Mons, Frameries, Estinnes et Erquelinnes), la construction
et la mise en service des stations d'épuration de Frameries et Spiennes et la mise en place d'un
contrat de rivière, contribueront largement à la qualité des eaux de la Trouille et de ces
affluents.
Ainsi, la qualité de l'eau ne pourra que s'améliorer à condition de lutter contre toutes les
sources de pollution ; ceci sur tout le bassin versant de la Trouille.
3. Le problème majeur : l'érosion des sols. 3.1. Le mécanisme de l'érosion.
L'érosion du sol provoque le déplacement de particules d'un endroit à un autre. Dans la
plupart
des cas, l'érosion des terres agricoles est causée par l'eau, le vent ou le travail du sol.
En règle générale, les terres mal gérées et mal protégées sont les plus vulnérables à l'érosion.
Ainsi, les sols érodés peuvent accroître la turbidité de l'eau, endommager la végétation,
recouvrir les frayères des poissons ou porter atteinte aux habitats des oiseaux et de la faune
aquatique.
Les facteurs qui influencent l'ampleur de l'érosion hydrique sont :
- La longueur et la raideur de la pente.
- La texture du sol (sol limoneux, sable fin... ).

- L 'étendue du co uvert végétal.


- L'importance et le moment des grosses averses de pluie. - Le travail mécanique du sol.
- Les mesures de protection du champ.
Le bassin hydrographique de la Trouille, essentiellement agricole, est comme beaucoup
d'espaces touché par le phénomène d'érosion des sols et des terres arables.
3.2. Les solutions envisageables.
De bonnes pratiques de gestion peuvent minimiser l'érosion des sols tout en maintenant les
rendements. Au contraire, de mauvaises pratiques de gestion entraînent inévitablement une
érosion continuelle, une réduction des rendements et, tôt ou tard, la destruction des qualités du
sol qui le rendent cultivables.
Il existe des solutions pour limiter l'impact de ce phénomène naturel, amplifié par les activités
humaines. En effet, on peut citer entre autre :
- la mise en place de zones tampons : en plus de fournir un précieux habitat, des corridors à la
faune et de protéger les milieux humides contre les utilisations des sols environnants, les
zones tampons peuvent également filtrer certains des sols érodés, des pesticides et des engrais
^ établissement de haies, de bandes enherbées ou d'une voie d'eau engazonnée (elle contrôle le
débit d'eau).
- la modification des méthodes culturales : le maintien des champs couverts de cultures ou de
résidus et le fait de cultiver les terres perpendiculairement aux pentes peuvent prévenir L
érosion du sol. De plus, ces excellentes méthodes de conservation du sol permettent de
minimiser les mtrants au niveau de la main d'oeuvre, du carburant et des pesticides.
-> L'érosion est donc un problème très présent dans le bassin versant de la Trouille. Elle
se manifeste de plusieurs façons et elle a différentes causes. L'accès du bétail aux cours
d'eau est une de ces causes.

Lutte contre l’érosion


2. Les bandes riveraines : des initiatives écologiques.
Les abords et les rives des cours d'eau ainsi que les bords des fossés sont des surfaces fragiles
et sensibles à la dégradation et à l'érosion. Il faut les protéger contre des pratiques agricoles
dangereuses et des conditions saisonnières défavorables.
I1 existe alors une autre solution aux clôtures vues ci-dessus : les haies. Seulement, peu
d'agriculteurs veulent en installer à cause de l'entretien qui en découle.

2.1. Les bandes riveraines ou zones tampons.


La zone tampon est une bande de terre située entre des zones cultivées et un habitat naturel,
aménagée pour limiter les effets de l'agriculture sur cet habitat. Ainsi, les bandes riveraines
peuvent être des zones tampons de graminées, des lisières arbustives ou boisées.
La plantation de haies ou de bandes boisées est, en effet, un bon moyen de lutter contre
Lérosion des berges. La haie consiste en un alignement d'arbres que l'on peut assimiler à une
"forêt linéaire". On y trouve différents niveaux de végétation : la strate herbacée, la strate
arbustive et la strate arborescente. Ces multiples étages offrent abri, refuge, nourriture et lieu
de reproduction aux espèces animales.
Ces plantations devront se localiser de préférence en crête de berge ou même idéalement un
peu en retrait. Elles seront constituées d'espèces adaptées au milieu naturel.
2.2. Intérêt.
Pourtant, planter une haie amène de nombreux avantages pour la biodiversité mais aussi pour
ie bétail. En effet, une haie permet aux troupeaux de se protéger du vent et du soleil. De plus,
il existe une subvention accordée à tout agriculteur qui désire planter une haie. Cette
subvention fait partie des mesures agri-envirormementales.
Une lisière arbustive prévient l'érosion des berges et ne nuit aucunement aux récoltes. On croit
souvent que les bandes arbustives et boisées permettent à certaines espèces dites "nuisibles"
de
proliférer, menaçant les cultures avoisinantes.
Or, le maintien d'une lisière arbustive ou boisée près des cours d'eau s'avère bénéfique pour la
faune, sans toutefois nuire aux récoltes.
En effet, comme la faune des bandes riveraines est généralement insectivore, on peut
présumer
qu'elle consomme une bonne quantité des insectes qui pourraient s'avérer "nuisibles".
La végétation ligneuse prévient davantage l'érosion des berges que la strate herbacée. De plus,
elle permet également de filtrer les eaux de ruissellement provenant des terres agricoles et
contenant des fertilisants, des pesticides et des particules sédimentaires. Elle maintient aussi la
qualité des habitats aquatiques en régularisant la température de l'eau et forme un corridor
pour les déplacements de la faune.
Ainsi, les zones tampons peuvent également profiter aux agriculteurs puisqu'elles protègent
les cultures, servent de brise-vent, réduisent l'érosion du sol et abritent le bétail.
III. Un moyen curatif pour protéger les berges : le génie végétal.
Le génie végétal est une science qui fait appel à des connaissances issues d'horizons divers.
Ses fondements puisent dans la connaissance de la physiologie végétale et dans le mode de
croissance et de développement de certaines espèces végétales. Ainsi, il développe des
procédés qui permettent de résoudre des problèmes de protection des sols contre l'érosion.
1 Définition et objectif.
1.1. Comment définir le génie végétal ?
Les techniques issues du génie végétal offre une solution naturelle et vivante pour la
protection des berges : c'est l'exploitation des capacités naturelles du végétal pour éviter des
problèmes d'érosion des sols et des berges. Ainsi, ces techniques permettent de recréer des
berges naturelles techniquement et biologiquement fonctionnelles en utilisant des végétaux
vivants comme matériaux de consolidation.
Et, c'est précisément dans le développement des techniques végétales et de leurs applications
que réside l'essence propre du génie végétal. Toutefois, leur utilisation nécessite une analyse
préalable du processus d'érosion et la prise en compte de nombreux facteurs physico-
chimiques, hydrauliques ou encore biologiques pour garantir leur efficacité.
1.2. Quels sont les buts du génie végétal ?
Les premiers objectifs mis en avant lorsqu'il est question de génie végétal font allusion au
caractère respectueux de ses méthodes pour l'environnement.
Cependant, toute technique végétale doit remplir ses buts principaux :
o Offrir une solution efficace à un problème de protection des sols : érosion,
glissement...
o Engendrer un coût de réalisation raisonnable.
o Considérer le cours d'eau comme un complexe formé d'un lit, de berges et de rives ; le
tout en étroite relation avec le bassin versant et les nappes phréatiques.
o Maintenir une diversité maximale d'habitats.
o Garder une morphologie correcte et typique au cours d'eau.
° Respecter une distribution étagée de la végétation régie par les conditions hydriques et
hydrauliques.
0 intégrer l'ouvrage dans son site.
0 Minimiser l'impact occasionné par l'implantation d'un ouvrage de stabilisation. o Stabilité
croissante par le développement de la plante et de son système racinaire. 0 Techniques dites
"douces" sans intervention systématique d'engins lourds. o Résistance souple aux forces du
courant pour une meilleure dissipation de l'énergie, en
particulier en cas de crue.
2. Stabilisation des berges.
Pour limiter l'érosion et stabiliser les berges des cours d'eau, il existe de nombreuses
techniques végétales.
2.1, Les différentes techniques.
A titre d'exemple, on peut citer les techniques suivantes :
- Le clayonnage ou tressage : c'est une protection du pied de berge réalisée avec des
branches de saules vivants entrelacées autour de pieux. Cette technique est souvent combinée
à d'autres telles que l'ensemencement, les boutures (ou pieux vivants), les plantations, les lits
de branches...
- Le fascinage : c'est une protection du pied de berge réalisée avec des branches de saules
vivants assemblés en fagots et fixés par des pieux. Comme le tressage, il est souvent
accompagné par des techniques complémentaires.
- Les lits de plançons : c'est une protection de l'ensemble de la berge par couverture du sol
avec des branchages de saules vivants.
- Le peigne : c'est une protection de l'ensemble de la berge par accumulation de végétaux
grossiers au pied de berge. Cette technique est simple et peut être utilisée en toute saison, en
cas d'urgence.
- Le bouturage : cela consiste à reproduire une plante à partir d'un segment de branche.
C"est un procédé économique et simple qui permet d'obtenir rapidement la végétalisation des
berges du cours d'eau.

- Le tunage : c'est une technique qui consiste à utiliser des pieux derrière lesquels sont
placés horizontalement des troncs et/ou des rondins, complétés par des branches de
saule.
Des exemples de techniques végétales sont présentés dans l'annexe 8.
2.2. Choix des essences.
D'une manière générale, les différents types de végétation vont jouer un rôle essentiel en
réduisant l'érosion et donc en diminuant la quantité de sédiments entraînés dans l'eau. On peut
distinguer trois grands types de plantations : les berges plantées d'arbres, les berges à
roselières
et les berges enherbées.
Les essences ligneuses les plus indiquées pour les berges et les rives des cours d'eau sont les
suivantes : l'Aulne glutineux {Alnus glutinosa), le Bouleau verruqueux {Betula pendula), le
Cerisier à grappes (Prunus padus), le Cornouiller sanguin (Cornus sanguined), le Coudrier ou
Noisetier (Corylus avellana), l'Erable sycomore (Acer pseudoplatanus), le frêne (Fraxinus
exœlsior), le Prunellier (Prunus spinosa), le Saule blanc (Salix alba), le Saule fragile (Salix
fragilis), le Saule à 3 etamines (Salix triandra), le Saule des vanniers (Salix viminalis), le
Saule à oreillettes (Salix aurita), le Saule pourpre (Salix purpurea), le Sorbier des oiseleurs
(Sorbus aucupana), le Sureau noir (Sambucus nigra) et le Viorne obier (Vibumum opulus).
Pour les berges à roselières, les espèces les plus aptes sont le Phragmite (Phragmites
australis), la Baldingère (Phalaris arundinacea), la Massette à larges feuilles (Typha
lafifblia), le Rubanier rameux (Sparganium erectum), l'Iris jaune (Iris pseudacorus), le Jonc
des chaisiers (Scirpus lacus(ris), la Laiche des marais (Carex acutiformis) et la Glycérie
aquatique (Glyceria
maxund).
Quant aux espèces herbacées, le choix se portera sur des espèces à croissance faible afin de
réduire les travaux d'entretien. Les espèces recommandées sont : la Fétuque capillaire
(Festuca filiformis), la Fétuque ovine (Festuca ovina), l'Agrostis commun (Agrostis
capillaris), la Fétuque rouge (Festuca rubra), le Pâturin des prés (Poa pratensis) et le Ray-
grass commun (Lolium perenne).

=> Remarque : alors qu'il ne présentait aucun problème phytosanitaire majeur jusqu'au début
des années 90, l'Aulne est aujourd'hui victime d'un dépérissement important dans toute la
Wallonie.
Découverte en 1993, la maladie appelée "Phytophthora Alni" est un champignon qui est
associé aux milieux humides. Dans les zones indemnes, il est conseillé d'éviter l'aulne dans
tout ce qui est aménagement des berges. Dans les zones malades, il faut favoriser le recépage
et
évacuer les arbres abattus.
Des précisions sur cette maladie en pleine évolution sont présentées en annexe 9.
3. Avantages et inconvénients des techniques végétales.
La stabilisation des berges par des techniques végétales contribue doublement à l'amélioration
de la qualité écologique du milieu aquatique et à la conservation de la structure des berges.
Les techniques végétales apportent les avantages suivants : elles piègent les nutriments,
réduisent l'érosion latérale et l'apport de sédiments, constituent un écran contre le
réchauffement des eaux, régulent le cycle hydrologique et filtrent la pollution.
Toutefois, ces techniques nécessitent la présence d'une main d'œuvre spécialisée et le maintien
de soins constants ; notamment en terme d'entretien. En effet, ce type d'aménagements a
besoin d'être surveiller constamment afin d'éviter qu'une légère dégradation n'endommage
l'ensemble de la structure.
Ainsi, l'application de ces techniques demande la réalisation d'un cahier des charges
spécifiques et la formation du personnel serait indispensable.

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