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Dossier TRiPALiUM
Dossier
Recrutement,
engagement, probation
1. Jurisprudence sociale
2. Articles code
3. Documents utiles
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Dossier de jurisprudence sociale TRiPALiUM
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Reproduction interdite ©TRiPLiUM 2007
Articles du code
Recrutement Engagement
Recrutement
Obligation de fidélité
• Cass. Soc. 11/06/2003 02-42818
• Cass. Soc. 10/05/2001 99-40584
• Cass.soc., 17 janvier 2006 N°04-41814
• Cass.soc., 05 avril 2005 N° 02-46628
Discrimination
• Cass.soc., 11/06/02 N°01-85.560
• Cass.soc., 18 janvier 2006 N°03-45422
• Cass.soc., 26 octobre 2005 N° 03-46728
• Cass.soc., 5 juillet 2005 N° 03-44281
• Cass.soc., 15 mars 2005 N°02-43.560, 02-43.616
• Cass.crim., 09 novembre 2004 N° 04-81397
•
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Dossier de jurisprudence sociale TRiPALiUM
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Reproduction interdite ©TRiPLiUM 2007
• Cass.soc. 18/05/1999 no 97-40.650
• Cass. Soc. 12/03/2002 99-44222
Stagiaires - bénévolat - subordination
• Cass. Crim. 03/12/2002 02-81453
• Cass. Soc. 29/01/2002 99-42697
• Cass.soc., 15 mars 2006 N° 05-42.946
• Cass.soc., 22 mars 2006 N° 05-42233
• Cass.soc., 31 mai 2005N° 03-30741
• Cass.soc., 13 avril 2005 N° 03-42583
Probation – essai professionnel - essai
• Cass. Soc. 04/01/2000 97-41154
• Cass.soc., 15 mars 2006 N° 04-44544
• Cass.soc., 29 juin 2005 N° 02-45.701
• Cass. Soc. 10/03/2004 01-44750
• Cass. Soc. 17/12/2003 01-42368
• Cass.soc., 30 mars 2005 N° 02-46.103
• Cass.soc., 11 mai 2005 N° 03-40.650, 03-40.651
• Cass.soc., 26 octobre 2005 N° 03-44.585
• Cass.soc., 26 octobre 2005 N° 03-44.751
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Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
11/06/2003 02-42818
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 11 juin 2003 Cassation
N° de pourvoi : 02-42818
Inédit titré
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu que Mme X... a été engagée en 1982 en qualité d'agent thermal
par l'établissement thermal de Balaruc les Bains ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
l'arrêt cassé ;
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Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
10/05/2001 99-40584
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 10 mai 2001 Cassation.
N° de pourvoi : 99-40584
Publié au bulletin
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu que Mme Harter a été engagée par la société Madex, aux droits de
laquelle se trouve la société Métropolight à compter du 1er septembre
1992 ; qu'elle a effectué un stage de formation dans la société Poirson du
12 octobre 1995 au 14 juin 1996 dans le cadre d'un congé individuel de
formation ; qu'elle a été licenciée par lettre du 27 juin 1996 au motif
essentiel qu'elle avait accompli son stage de formation chez l'un des
concurrents directs de l'employeur et que, ce faisant, elle avait violé son
obligation de loyauté ;
Attendu que pour décider que le licenciement de Mme Harter était sans
cause réelle et sérieuse et pour condamner l'employeur à lui verser diverses
sommes, la cour d'appel, après avoir relevé que l'employeur se bornait à
exciper de la présence du mari de la salariée dans la société Poirson ainsi
que de l'identité des produits, qui est effective, commercialisés par les deux
sociétés, a décidé qu'en l'absence de preuve d'un préjudice commercial subi
par l'employeur et en raison du fait que le stage s'était déroulé dans le
cadre d'un congé de formation de brève durée pendant lequel la salariée
Le fait pour un s'était bornée à étudier des zones de chalandises, la salariée n'avait pas
salarié d’effectuer manqué à ses obligations de loyauté, d'exclusivité et de non-concurrence ;
une formation au
Page 6
sein d’une société Attendu cependant que le fait pour un salarié d'effectuer une formation au
concurrente de sein d'une société concurrente de son employeur constitue un manquement
son employeur à l'obligation de loyauté auquel le salarié est tenu envers son employeur,
constitue un même pendant les périodes de suspension de son contrat de travail et
manquement à caractérise une faute ;
l’obligation de
loyauté auquel le
Qu'en statuant comme elle l'a fait, la cour d'appel, qui n'a pas tiré les
salarié est tenu conséquences de ses propres constatations, a violé les textes susvisés ;
envers son
employeur, même
pendant les PAR CES MOTIFS :
périodes de
suspension de son
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 25
contrat de travail
novembre 1998, entre les parties, par la cour d'appel de Nancy ; remet, en
et caractérise une
conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant
faute.
ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Dijon.
--------------------------------------------------------------------------------
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Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Un ingénieur
disposant d’une
clause de non
concurrence sans
contrepartie
financière
démissionne.
L’employeur se
plaint d’actes de
concurrence
déloyale et est
débouté par la
cour d’appel au
motif que la
clause de non
concurrence était
nulle.
Cassant et
annulant l’arrêt
de la cour d’appel
de Metz, la cour Cour de Cassation
de cassation Chambre sociale
rappelle la Audience publique du 17 janvier 2006 Cassation
différence qui N° de pourvoi : 04-41814
existe entre Inédit
l’obligation de non Président : M. CHAGNY conseiller
concurrence et la REPUBLIQUE FRANCAISE
clause de non AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
concurrence. Si la LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
clause de non Sur le premier moyen :
concurrence Vu l'article 1134 du Code civil ;
concerne le futur, Attendu que M. X..., engagé le 21 janvier 1991 en qualité de technicien par
la société Diceep et promu le 1er janvier 1996 ingénieur assimilé, par
l’obligation de non
avenant à son contrat de travail comportant une clause de non-concurrence
concurrence
lui interdisant pendant une période de deux ans suivant son départ de
concerne la
travailler directement ou indirectement pour le compte de l'un des
relation
commettants de son employeur, a notifié à ce dernier sa démission le 19
contractuelle septembre 1998 à effet du 18 décembre suivant ; que l'employeur a saisi la
présente. juridiction prud'homale pour obtenir la condamnation de son ancien salarié
Or, l’employeur se à lui payer une somme à titre de dommages-intérêts en réparation du
plaignait de préjudice commercial et moral consécutif à ses actes de concurrence
concurrence déloyale ;
déloyale, il fallait Attendu que, pour débouter l'employeur de sa demande, l'arrêt attaqué
donc vérifier si les Page 8
actes qui avaient énonce qu'une clause de non-concurrence n'est licite qu'aux conditions
été commis cumulatives d'être indispensable à la protection des intérêts légitimes de
l’avaient été alors l'entreprise, limitée dans le temps et dans l'espace, définie en fonction des
que le salarié spécificités de l'emploi du salarié et de comporter l'obligation pour
était engagé ou l'employeur de verser une contrepartie financière ; qu'au regard de ce
après. dernier élément, la clause en litige a exclusivement énoncé qu'en
Si les actes dont contrepartie de l'obligation de non-concurrence du salarié, "Diceep prendrait
se plaignait en charge le financement de l'ensemble des frais de déplacement et séjours
l’employeur avait nécessaires pour la formation spécifique auprès des sociétés avec lesquelles
été commis elle était liée par contrat de distribution ou d'intégration, Diceep prenant
pendant également en charge le financement des plate-formes et matériels divers
l’execution du nécessaires" ; qu'aucune contrepartie financière n'a été attachée à la
période, fixée à deux années, d'interdiction de concurrence et que la clause
contrat, ce
en litige apparaît dès lors à l'évidence comme entachée de nullité ;
dernier était
Qu'en statuant ainsi, alors que l'obligation de loyauté à laquelle se trouve
fondé à demander
soumis le salarié pendant la durée d'exécution de son contrat de travail est
réparation du
distincte de la clause de non-concurrence et que l'employeur invoquait à
préjudice l'encontre du salarié des faits de concurrence déloyale, la cour d'appel, qui
nonobstant la n'a pas recherché si ces actes de concurrence déloyale imputés au salarié
nullité de la n'étaient pas antérieurs à la rupture du contrat de travail, n'a pas donné de
clause de non base légale à sa décision ;
concurrence : « PAR CES MOTIFS, et sans qu'il soit nécessaire de statuer sur les autres
Qu'en statuant moyens du pourvoi :
ainsi, alors que CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 19 janvier
l'obligation de 2004, entre les parties, par la cour d'appel de Metz ;
loyauté à laquelle remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se
se trouve soumis trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la
le salarié pendant cour d'appel de Nancy ;
la durée Condamne M. X... aux dépens ;
d'exécution de Dit n'y avoir lieu à application de l'article 700 du nouveau Code de
son contrat de procédure civile ;
travail est Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
distincte de la présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
clause de non- l'arrêt cassé ;
concurrence et Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
que l'employeur par le président en son audience publique du dix-sept janvier deux mille six.
invoquait à --------------------------------------------------------------------------------
l'encontre du Décision attaquée : cour d'appel de Metz (chambre sociale) 2004-01-19
salarié des faits
de concurrence
déloyale, la cour
d'appel, qui n'a
pas recherché si
ces actes de
concurrence
déloyale imputés
au salarié
n'étaient pas
antérieurs à la
rupture du contrat
de travail, n'a pas
donné de base
légale à sa
décision » ( cass.
soc., 17 janvier
2006, N°04-
41814 )
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Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 5 avril 2005 Rejet
La directrice
régionale des N° de pourvoi : 02-46628
laboratoires SVR Inédit
soutient devant
témoins, au cours Président : M. BOURET conseiller
d'un recrutement,
que l'ensemble REPUBLIQUE FRANCAISE
des visiteurs
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
médicaux
n'aspiraient qu'à LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
quitter
l'entreprise ... Il Sur le moyen unique :
s'agit d'un test
des candidats, Attendu que Mme X..., engagée le 24 septembre 1979 par la société
affirme la Laboratoires SVR en qualité de visiteur médical, a été licenciée le 4
directrice, le but décembre 1997 pour faute lourde ;
étant de
Attendu que la salariée fait grief à l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 9
provoques leurs
septembre 2002) d'avoir jugé son licenciement fondé sur une faute lourde,
réactions et de les
alors, selon le moyen :
informer de la
situation de 1 / que la faute lourde étant la faute grave commise par le salarié avec
l'entreprise ... intention de nuire à son employeur, la cour d'appel ne pouvait retenir la
Que nenni, pour faute lourde de Mme X... par simple affirmation que son manquement ne
la cour de pouvait s'expliquer "que par l'intention de nuire" sans relever aucun
cassation, il s'agit élément de fait révélant une telle "intention" ;
purement et
simplement d'un 2 / que la cour d'appel ne pouvait décider que Mme X... avait commis une
dénigrement faute lourde privative des indemnités de rupture en se fondant quasi
constitutif d'une exclusivement sur une attestation de M. Y... tout en s'abstenant de
faute lourde : " répondre aux conclusions de Mme X... qui faisait valoir que ce témoin était
Mais attendu que de mauvaise foi et qu'il participait à un piège qui lui était tendu ;
la cour d'appel,
3 / que la cour d'appel aurait dû rechercher, comme cela lui était demandé
qui a retenu que
dans les conclusions de Mme X..., de ce chef également délaissées, si, à
la salariée, qui
raison de la mission qui lui était confiée pour le recrutement de visiteurs
exerçait les médicaux, il n'était pas du devoir de Mme X..., pour tester les candidats, de
fonctions de provoquer leurs réactions et surtout de les informer de la situation de
directrice l'entreprise, ce qui ne constituait pas un dénigrement de celle-ci, mais ce
régionale, avait qui était nécessaire pour évaluer leur détermination ;
tenu, en présence
de candidats au 4 / que Mme X... avait soutenu, dans des conclusions de Page
ce chef10
encore
recrutement, des délaissées, que la gravité du dénigrement qui lui était reproché et qui aurait
propos dénigrant constitué un obstacle au processus de recrutement de visiteurs médicaux
le laboratoire, dont elle était chargée était démentie, non seulement par le fait, reconnu
consistant à par la cour, qu'un candidat avait été en définitive embauché, mais même
soutenir que que c'était à elle qu'avait été confiée la responsabilité de la formation de ce
l'ensemble des nouveau visiteur médical, circonstance exclusive d'un dénigrement de
visiteurs l'entreprise dont elle était à tort accusée ;
médicaux
Mais attendu que la cour d'appel, qui a retenu que la salariée, qui exerçait
n'aspiraient qu'à
les fonctions de directrice régionale, avait tenu, en présence de candidats
quitter
au recrutement, des propos dénigrant le laboratoire, consistant à soutenir
l'entreprise, a
que l'ensemble des visiteurs médicaux n'aspiraient qu'à quitter l'entreprise,
caractérisé, sans
a caractérisé, sans encourir les griefs du moyen, son intention de nuire à
encourir les griefs l'employeur et à l'entreprise ; que le moyen n'est pas fondé ;
du moyen, son
intention de nuire PAR CES MOTIFS :
à l'employeur et à
l'entreprise ; que REJETTE le pourvoi ;
le moyen n'est
pas fondé ;" Condamne Mme X... aux dépens ;
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Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
11/06/02 N°01-85.560
M. COTTE président,
REPUBLIQUEFRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
Page 16
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
A la suite de la
conclusion d’un
avenant à la
convention
d'entreprise du 15
octobre 1969
applicable dans
les sociétés du
groupe Carrefour,
il est prévu que le
personnel
embauché dans
les magasins qui
viendraient à
s'ouvrir après le
11 juillet 1985 Cour de Cassation
bénéficieraient de Chambre sociale
conditions de Audience publique du 18 janvier 2006 Cassation sans renvoi
rémunération N° de pourvoi : 03-45422
différentes. Publié au bulletin
53 salariés du Président : M. TEXIER conseiller
magasin de REPUBLIQUE FRANCAISE
Lormont AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
invoquent alors Sur le moyen unique :
une inégalité de Vu l'article L. 132-19 du Code du travail ;
traitement par Attendu qu'une différence de traitement entre les salariés d'une même
rapport à leurs entreprise ne constitue pas en elle-même une discrimination illicite au sens
collègues de l'article L. 122-45 du Code du travail ; que par ailleurs un accord
exerçant les d'entreprise peut prévoir qu'au sein de certains de ses établissements,
mêmes fonctions compte tenu de leurs caractéristiques, des modalités de rémunération
au sein du spécifiques seront déterminées par voie d'accords d'établissement ;
magasin de Attendu que le 11 juillet 1985 a été conclu un accord national d'entreprise,
Mérignac. valant avenant à la convention d'entreprise du 15 octobre 1969 applicable
Il n’y a pas de dans les sociétés du groupe Carrefour, qui prévoit que pour le personnel
discrimination embauché dans les magasins qui viendraient à s'ouvrir après le 11 juillet
illicite pour la 1985, les dispositions du statut collectif relatives à la rémunération seraient
cour de cassation inapplicables ; que l'article 5 de cet accord prévoit que la rémunération, qui
qui réforme l’arrêt est fonction des performances économiques du magasin, fait l'objet d'une
de la cour d’appel négociation annuelle dans chaque magasin ; que le 25 janvier 1999, Mme
X... et 52 salariés du magasin Sogara de Lormont, invoquant une inégalité
de Bordeaux et
de traitement par rapport à leurs collègues exerçant les mêmes fonctions au
affirme qu’un
sein du magasin de Mérignac, ont saisi la juridiction prud'homale de
accord
demandes de rappel de salaires ;
d'entreprise peut Page 17
prévoir qu'au sein Attendu que pour accueillir la demande des salariés la cour d'appel énonce
de certains de ses que l'accord national d'entreprise du 11 juillet 1985 a eu pour effet de créer
établissements, entre les salariés de la même entreprise une discrimination illicite en
compte tenu de matière de salaire ;
leurs Qu'en statuant ainsi la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
caractéristiques, Et attendu qu'en vertu de l'article 627, alinéa 2, du nouveau Code de
des modalités de procédure civile, la Cour de cassation est en mesure, en cassant sans
rémunération renvoi, de mettre fin au litige par application de la règle de droit
spécifiques appropriée ;
déterminées par PAR CES MOTIFS :
voie d'accords CASSE ET ANNULE, en toutes leurs dispositions, les arrêts rendus le 16
d'établissement : décembre 2002 et le 2 juin 2003, entre les parties, par la cour d'appel de
Bordeaux ;
« Attendu qu'une
Dit n'y avoir lieu à renvoi ;
différence de
Déboute les salariés de toutes leurs demandes ;
traitement entre
Condamne les salariés aux dépens devant la Cour de Cassation et les juges
les salariés d'une
du fond ;
même entreprise Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette les demandes
ne constitue pas des salariés ;
en elle-même une Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
discrimination présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite des
illicite au sens de arrêts cassés ;
l'article L. 122-45 Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
du Code du par le président en son audience publique du dix-huit janvier deux mille six.
travail ; que par --------------------------------------------------------------------------------
ailleurs un accord Décision attaquée : cour d'appel de Bordeaux (chambre sociale section A)
d'entreprise peut 2002-12-16
prévoir qu'au sein
de certains de ses
établissements,
compte tenu de
leurs
caractéristiques,
des modalités de
rémunération
spécifiques seront
déterminées par
voie d'accords
d'établissement
» ( Cass.soc., 18
janvier 2006, N°
03-45422 )
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Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 26 octobre 2005 Cassation partielle
N° de pourvoi : 03-46728
Inédit
Président : M. BOURET conseiller
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
Attendu que M. X... a été engagé par la société Bull à compter du 1er
janvier 1989 en qualité d'ingénieur commercial ; qu'il est devenu
responsable des grands comptes, secteur social en 1997, et "account
manager" en 1998 ; qu'il a été élu en 1999 membre du comité
d'entreprise ; qu'il a été affecté dans le cadre d'une réorganisation effectuée
en janvier 2000 à la division ISD ; que contestant cette affectation il a saisi
la juridiction prud'homale ;
Sur le premier moyen :
Vu les articles 1134 du Code civil et L. 436-1 du Code du travail ;
Attendu que pour débouter M. X... de sa demande de réintégration dans ses
fonctions, la cour d'appel retient que l'employeur peut changer les
conditions de travail d'un salarié dans le respect des droits reconnus à tout
salarié et plus particulièrement ceux qu'il tient de fonctions au comité
d'entreprise ; que le contrat de travail de l'intéressé n'a pas été modifié ;
Attendu cependant qu'aucune modification de son contrat de travail et
aucun changement de ses conditions de travail ne peut être imposé à un
salarié protégé et qu'il appartient à l'employeur, en cas de refus, d'engager
la procédure de licenciement ;
Qu'en statuant comme elle l'a fait, alors que le salarié n'avait pas accepté
sa nouvelle affectation et qu'il appartenait dès lors à l'employeur soit de
demander l'autorisation de le licencier, soit de le maintenir dans ses
Un ingénieur fonctions antérieures, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
commercial Bull Et sur le quatrième moyen :
devient Vu les articles 1134 du Code civil et L. 436-1 du Code du travail ;
responsable des Attendu que pour débouter le salarié de sa demande de rappel de salaires,
grands comptes, la cour d’appel retient que le mode de rémunération retenu
puis "account contractuellement n'a pas été modifié; que l'intéressé a perçu des
manager. Elu commissions, et que s'il estime ce commissionnement insuffisant, il ne peut
membre du fonder sa revendication sur la base des sommes reçues par un autre salarié
comité de l'entreprise, alors que celui-ci ne se trouve pas dans la même situation
puisqu'il a accepté le poste et les objectifs proposés ;
d'entreprise, il est
Qu'en statuant ainsi, sans rechercher ainsi qu'elle y était invitée si les
affecté dans le
commissions versées étaient égales à celles que le salarié aurait perçues si
cadre d'une
son affectation n'avait pas été modifiée, la cour d appel n'a pas donné de
réorganisation à
base légale à sa décision ; Page 19
une nouvelle
division, ce qu’il Et sur le cinquième moyen :
refuse, tout en Vu l'article 455 du nouveau Code de procédure civile ;
demandant sa Attendu que pour débouter le salarié de sa demande tendant à voir
réintégration dans constater l'existence d'une discrimination, et de ses demandes
ses fonctions. Un subséquentes, la cour d'appel relève d'une part que l'employeur était, après
de ses collègues le refus de l'inspecteur du travail d'autoriser le licenciement, en droit de
ayant accepté le proposer au salarié une modification de son contrat de travail, comme ce
poste et les dernier était en droit de la refuser, d'autre part que l'intéressé ne peut
objectifs proposés soutenir avoir été écarté de toute formation ; que les brimades dont il fait
état ne sont étayées par aucun élément objectif ;
voit sa
Qu'en statuant ainsi, sans répondre aux conclusions du salarié qui faisait
rémunération
valoir qu'il existait, dans la mise en oeuvre de la réorganisation, une
augmenter.
différence de traitement entre lui-même et les autres salariés exerçant
Pour la cour
antérieurement les fonctions d'"account manager", la cour d'appel n'a pas
d'appel, satisfait aux exigences du texte susvisé ;
l'employeur est PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les deuxième et
dans son droit. Le troisième moyens :
contrat de travail CASSE ET ANNULE, sauf en ce qu'il a accordé au salarié une somme de 20
n’a pas été 000 francs à titre de dommages-intérêts, l'arrêt rendu le 4 septembre 2003,
modifié et entre les parties, par la cour d'appel de Dijon ;
l’employeur peut remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où
changer les elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie
conditions de devant la cour d'appel de Besançon ;
travail d'un Condamne la société Bull aux dépens ;
salarié dans le Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, condamne la
respect des droits condamne à payer à M. X... la somme de 1 500 euros ;
reconnus à tout Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
salarié et plus présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
particulièrement l'arrêt partiellement cassé ;
ceux qu'il tient de Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
ses fonctions au par le président en son audience publique du vingt-six octobre deux mille
comité cinq.
d'entreprise. --------------------------------------------------------------------------------
Reprenant cette Décision attaquée : cour d'appel de Dijon (chambre sociale) 2003-09-04
affaire, la cour de
cassation fait
œuvre de
pédagogie en
rappelant : Cour de Cassation
1. Qu’une Chambre sociale
modification de Audience publique du 26 octobre 2005 Rejet
son contrat de N° de pourvoi : 03-47482
travail et un Inédit
changement de Président : M. BOURET conseiller
REPUBLIQUE FRANCAISE
ses conditions de
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
travail ne peut
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
être imposé à un
Attendu que Mme X... a été engagée comme gérante non salariée par la
salarié protégé. Il
société Chocolaterie du Puyricard, en 1970, selon un contrat régi par les
appartient à
articles L. 782-1 et suivants du Code du travail ; qu'à la suite de différends
l'employeur, en sur le taux de rémunération, fixé initialement dans son contrat de travail à
cas de refus, 12,5 % du chiffre d'affaire mais plusieurs fois modifié, et sur le paiement
d'engager la des congés payés, elle a été licenciée pour faute lourde le 6 février 1998 ;
procédure de Sur le premier moyen :
licenciement ; Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 8 septembre
2. Que la 2003) d'avoir condamné la société à payer à Mme X... des sommes à titre
rémunération du de rappel de salaire, d'indemnité de rupture et de dommages intérêts pour
salarié ayant licenciement sans cause réelle et sérieuse, alors, selon le moyen :
refusé doit être 1 / que le fait pour un gérant non salarié de procéder à desPage 20
prélèvements
égale à celle qu’il non autorisés sur les recettes d'un magasin, quel qu'en soit le motif,
perçues si son caractérise une faute grave rendant impossible la poursuite du contrat de
affectation n'avait travail pendant la durée du préavis ; que la cour d'appel, qui a relevé que
pas été modifiée. l'attitude consistant à prélever sur les recettes une somme à valoir sur le
3. Que remboursement des congés payés qu'elle estimait lui être dus était
l’employeur qui effectivement anormale, sans en déduire l'existence d'une faute grave de
n’a pas engagé la nature à justifier le licenciement de la gérante non salariée, a violé les
procédure de articles L. 122-6 et L. 122-8 du Code du travail ;
licenciement et 2 / que l'objet du contrat de gérance non salariée d'une succursale de
qui pratique une maison d'alimentation de détail se trouve nécessairement modifié en cas
rémunération d'extension de la gérance initiale ; qu'en l'absence de conclusion d'un
différenciée suite nouveau contrat de gérance à la date d'acceptation de l'extension de la
au refus exprimé gérance d'origine, les relations entre les parties sont nécessairement régies
par le salarié par les dispositions légales applicables, ou par tout usage ou accord oral mis
pratique une en uvre par les parties, la modification de l'objet du contrat initial rendant
ses dispositions inapplicables ; que la cour d'appel, qui a affirmé que les
discrimination : «
relations entre les parties étaient restées sous l'empire de la convention
Qu'en statuant
initiale en dépit de l'extension de la gérance, a violé les articles 1126, et
ainsi, sans
1134 du Code civil, ensemble les articles L. 121-1 et L. 782-1 du Code du
répondre aux
travail ;
conclusions du 3 / qu'en toute hypothèse, la lettre de licenciement, qui fixe les limites du
salarié qui faisait litige, doit faire l'objet d'un examen intégral par les juges du fond ; que la
valoir qu'il lettre de licenciement notifiée à Mme X... lui faisait notamment grief d'avoir
existait, dans la procédé à un prélèvement supplémentaire de 1,19 % du chiffre d'affaires
mise en oeuvre TTC et d'avoir refusé de revenir aux taux contractuel de 11,9 %, invoquant
de la à son encontre une désobéissance caractérisée avec intention de nuire
réorganisation, gravement à l'entreprise et un vol ;
une différence de que la cour d'appel, qui n'a pas examiné les griefs de l'employeur tels qu'ils
traitement entre étaient énoncés dans la lettre de licenciement, a violé l'article L. 122-14-2
lui-même et les du Code du travail ;
autres salariés 4 / que la lettre de licenciement ne faisait pas mention du prélèvement sur
exerçant les recettes d'une somme à valoir sur le remboursement des congés payés
antérieurement que l'employeur pouvait devoir à sa gérante mais d'un prélèvement
les fonctions sauvage de 1,19 % du chiffre d'affaires quand lui avait été intimé l'ordre de
d'"account revenir au taux convenu de 11,9 % ; qu'en retenant un grief relatif au
manager", la cour prélèvement sur les recettes d'une somme à valoir sur le remboursement
d'appel n'a pas de congés payés, la cour d'appel a dénaturé les termes de la lettre de
satisfait aux licenciement et violé les articles L. 121-1 du Code du travail et 1134 du
exigences du Code civil ;
texte susvisé ; Mais attendu qu'appréciant souverainement les éléments de fait et de
» (Cass.soc., 26 preuve, la cour d'appel qui s'en est tenue aux termes de la lettre de
octobre 2005, N° licenciement, a estimé que les fautes alléguées n'étaient pas établies ;
03-46728) que le moyen n'est pas fondé ;
Et sur le second moyen :
Attendu qu'il est encore fait grief à l'arrêt d'avoir condamné la société à
payer à Mme X... une somme à titre de rappel de congés payés, alors selon
le moyen, que l'article L. 782-7 du Code du travail prévoit que par
dérogation aux dispositions générales sur les congés payés, l'octroi d'un
repos effectif peut, en cas d'accord entre les parties, être remplacé par le
versement d'une indemnité d'un montant égal au 1/12 des rémunérations
perçues pendant la période de référence ; que la société Chocolaterie
Puyricard avait fait valoir dans ses écritures que cette modalité avait été
choisie par les parties ; que la cour d'appel, qui n'a pas recherché si les
modalités de rémunération de la gérante incluaient le versement dune
indemnité de congés payés, a privé sa décision de base légale au regard de
l'article L. 782-7 du Code du travail ;
Mais attendu que la cour d'appel après avoir constaté que le contrat initial
de l'intéressée prévoyait une rémunération de 12,5 % du chiffre d'affaire
plus les congés payés, a relevé que la société n'établissait Page 21 de
pas l'accord
cette dernière à la modification des conditions de sa rémunération ; qu'en
l'absence de l'accord prévu à l'alinéa 2 de l'article L. 782-7 du Code du
travail, les congés payés étaient dus ; que le moyen n'est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le troisième moyen
du pourvoi qui ne serait pas de nature à permettre l'admission du pourvoi :
REJETTE le pourvoi ;
Condamne la société Chocolaterie de Puyricard aux dépens ;
Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette la demande ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
par le président en son audience publique du vingt-six octobre deux mille
cinq.
--------------------------------------------------------------------------------
Décision attaquée : cour d'appel d'Aix-en-Provence (chambre sociale) 2003-
09-08
Page 22
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Le principe "à
travail égal salaire
égal" n'en finit
pas de susciter
des contentieux.
Ainsi, se fondant
sur ce principe ,
une femme cadre
à la Caisse Cour de Cassation
régionale de Chambre sociale
Provence Audience publique du 5 juillet 2005 Rejet
d'assurance-
maladie des N° de pourvoi : 03-44281
professions Publié au bulletin
indépendantes se Président : M. SARGOS
plaint d'être
moins payée que REPUBLIQUE FRANCAISE
ses collègues de AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
même LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
qualification
effectuant un Sur le moyen unique, pris dans ses deux premières branches :
travail équivalent
à Paris. Attendu, selon l'arrêt confirmatif (Aix-en-Provence, 18 mars 2003), que
Discrimination Mme X..., cadre à la Caisse régionale de Provence d'assurance-maladie des
professions indépendantes, faisant état d'une différence de salaire à son
pense t-elle,
préjudice au regard des rémunérations perçues à travail égal au sien en
encore eut-il fallu
région parisienne, a attrait son employeur en paiement d'une somme
s'appuyer selon la
devant la formation des référés d'un conseil de prud'hommes ;
cour de cassation
sur l'article L 122- Attendu que la salariée fait grief à l'arrêt d'avoir rejeté sa demande, pour
45 ... et la lecture des motifs pris de la violation des articles 4 du nouveau Code de procédure
de cet article ne civile, L.122-45 du Code du travail et 18 de la Convention collective des
fixe pas comme caisses d'assurance maladie et maternité des travailleurs non salariés non
cas de agricoles ;
discrimination le
lieu de travail ! : " Mais attendu que la cour d'appel, qui n'a pas modifié les termes du litige et
Mais attendu que qui était saisie du seul point de savoir si le principe "à travail égal, salaire
la cour d'appel, égal" avait été méconnu par l'employeur, n'avait pas à se prononcer sur
qui n'a pas une discrimination en raison de l'un des cas énumérés par l'article L. 122-45
modifié les du Code du travail ; que le moyen n'est pas fondé ;
termes du litige et PAR CES MOTIFS et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la troisième branche
qui était saisie du du moyen, qui ne serait pas de nature à permettre l'admission du pourvoi :
seul point de
REJETTE le pourvoi ;
savoir si le Page 23
principe "à travail
égal, salaire égal" Condamne Mme X... aux dépens ;
avait été Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette la demande de
méconnu par la Caisse maladie régionale de Provence ;
l'employeur, Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
n'avait pas à se par le président en son audience publique du cinq juillet deux mille cinq.
prononcer sur une Décision attaquée : cour d'appel d'Aix-en-Provence (17ème chambre) 2003-
03-18
discrimination en
raison de l'un des
cas énumérés par
l'article L. 122-45
du Code du
travail ; que le
moyen n'est pas
fondé "
Page 24
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Cass.soc.,
02-43.560, 02-43.616
Arrêt n° 734 du 15 mars 2005
Cour de cassation - Chambre sociale
Rejet
02-43.560
Demandeur(s) à la cassation : M. Patrick X...
Défendeur(s) à la cassation : société Renault SA
02-43.616
Demandeur(s) à la cassation : société Renault SA
Défendeur(s) à la cassation : M. Patrick X...
--------------------------------------------------------------------------------
Président : M. Sargos
Rapporteur : Mme Andrich, conseiller référendaire
Avocat général : M. Allix
Avocat(s) : la SCP Delaporte, Briard et Trichet, la SCP Vier, Barthélemy et
Matuchansky
Page 28
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.crim.,
09 novembre
N° 04-81397
2004
Cour de Cassation
Chambre criminelle
Audience publique du 9 novembre 2004 Cassation
N° de pourvoi : 04-81397
Publié au bulletin
Président : M. COTTE
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE CRIMINELLE, en son audience publique
tenue au Palais de Justice à PARIS, le neuf novembre deux mille quatre, a
rendu l'arrêt suivant :
Sur le rapport de Mme le conseiller GUIRIMAND, les observations de la
société civile professionnelle MASSE-DESSEN et THOUVENIN, la société
civile professionnelle GATINEAU, avocats en la Cour, et les conclusions de
M. l'avocat général FRECHEDE
Statuant sur les pourvois formés par :
- X... Fédéral,
- Y... Robert,
- Z... Jean-Claude,
- A... Gérard,
- B... Jean-Claude,
- C... Christian,
- D... Alain,
- E... Serge,
- l'Union DEPARTEMENTALE DES SYNDICATS CONFEDERES DU LOT - CGT,
parties civiles,
contre l'arrêt de cour d'appel d'AGEN, chambre correctionnelle, en date du
15 janvier 2004, qui les a déboutés de leurs demandes après relaxe de
Roland F... et de Robert G... du chef de discrimination syndicale ;
Joignant les pourvois en raison de la connexité ;
Vu les mémoires produits, en demande et en défense ;
Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles L. 412-2
et L. 481-3 du Code du travail, 593 du Code de procédure pénale, défaut de
motifs, manque de base légale ;
"en ce que l'arrêt infirmatif attaqué a dit non établi le délit de discrimination
syndicale poursuivi, débouté en conséquence les salariés, représentants du
personnel et délégués syndicaux, de leurs demandes en réparation du
préjudice qu'ils avaient subi de ce chef ;
"aux motifs qu'il est au cas précis reproché aux prévenus d'avoir, entre le
mois de juin 1997 et celui de mai 2000, décidé le ralentissement ou l'arrêt
des évolutions de carrière et de salaire des parties civiles, sans tenir compte
des critères objectifs constitués notamment par les évaluations
professionnelles positives réalisées par leur chef de service ; qu'il29
Page découle
de la combinaison des articles 388 et 551 du Code de procédure pénale que
le tribunal correctionnel saisi par voie de citation ne peut connaître que des
seuls faits ainsi énoncés et à l'égard desquels seuls il est régulièrement
saisi ; que le premier juge ne pouvait dès lors se livrer à un examen de
l'ensemble des faits invoqués par les parties civiles s'agissant de la partie
d'entre eux commis avant le mois de juin 1997, début de la période de
commission des faits incriminés, ni davantage s'intéresser à ceux
postérieurs au mois de mai 2000, qui fixe le terme de cette même période ;
qu'en effet, la nature de l'infraction reprochée n'est pas de celles des
infractions continues qui nécessitent, pour être ainsi qualifiées, la réitération
A la suite d'un constante de la volonté délictuelle de l'auteur après la commission d'un acte
contrôle effectué initial, alors que l'acte matériel de discrimination, tel que le texte
au sein de la incriminateur le précise, se caractérise par une prise de décision qui
société Ratier- consomme instantanément l'infraction, peu important à cet égard que
Figeac entre le 7 plusieurs de ces décisions puissent être prises à l'intérieur de la période
septembre 1999 concernée, dès lors qu'elles apparaissent distinctes les unes des autres et
et le 9 mai 2000, signifieraient, dans cette hypothèse, autant d'infractions constituées par
un inspecteur du autant d'éléments matériels et moraux ; qu'il est établi au cas précis que
travail constate les évolutions de salaire et de classification se font en général une fois l'an,
que des sont appliquées en janvier et après négociation du volume global des
représentants du augmentations de salaire entre la direction et les partenaires sociaux, après
répercussion dans les différents départements, et que, depuis l'année 1998,
personnel affiliés
est institué un entretien annuel destiné à faire le bilan de l'activité,
au syndicat CGT
l'évaluation des besoins de formation et l'examen des possibilités
subissent une
d'évolution, concourant ainsi à cette prise de décision ; que les seuls faits
évolution de
discriminatoires dénoncés par les parties civiles pouvant caractériser
carrière l'infraction sont constitués de décisions entraînant un ralentissement ou un
défavorable par arrêt de l'évolution de carrière et de salaire dont il convient de rechercher
rapport à celle l'existence à l'intérieur de la période retenue en conséquence de ce qui
des autres précède ;
salariés recrutés à qu'il est ainsi à relever que Christian C..., embauché le 7 juillet 1969 en
la même période qualité de tourneur OS2, a atteint la position TA1 en 1990 et que s'il n'a
dans la même effectivement connu aucun changement de position entre le mois de juin
catégorie 1997 et celui de mai 2000, il a bénéficié d'une augmentation de
professionnelle . rémunération se situant dans la moyenne de celles du panel de
Robert G... et comparaison établi par l'inspecteur du travail et repris par les prévenus
Robert F..., pour les besoins de cette démonstration ;
respectivement qu'il fait ainsi alternativement partie de ceux de ses collègues ayant
président et bénéficié ou non d'une promotion annuelle supérieure à la moyenne alors
directeur des que, sur l'ensemble de la période, près de 54 % des 38 personnes retenues
ressources ont connu une promotion inférieure ou égale à la sienne ; que Robert Y...,
humaines de la embauché le 4 avril 1966 en qualité de tourneur OS2, a atteint en 1997 le
société, sont niveau TA 255 et bénéficié en conséquence, à l'intérieur de la période
condamnés par la considérée, d'un changement de position indiciaire ; que le constat est
cour d'appel du ensuite le même que précédemment alors que, sur l'ensemble de la
du délit de période, 59 % des 11 personnes retenues à titre de comparaison ont connu
discrimination une promotion inférieure ou égale à la sienne ; que Gérard A..., embauché
syndicale . le 22 septembre 1969 en qualité de tourneur OS2, a atteint le niveau TA1
Pour sa défense, en 1994 ; que le constat est le même que pour Christian C..., alors que sur
devant la cour l'ensemble de la période, plus de 66 % des personnes retenues ont connu
d'appel qui retient une promotion inférieure ou égale à la sienne ;
que Jean-Claude B..., embauché le 8 septembre 1975 en qualité de
l'argumentation,
tourneur OS2, a atteint le 1er janvier 1993 le niveau 3, échelon 3,
l'employeur fait
coefficient 240, catégorie TA1 ; que, si l'on constate l'absence de promotion
valoir que les
en 1997 et 1999, on relève une situation identique chez certains des 16
salariés concernés
salariés formant le panel de comparaison ; que ces décisions défavorables
ont bénéficié
peuvent toutefois s'expliquer par deux appréciations désavantageuses lors
d'une promotion des entretiens ayant immédiatement précédé les décisions critiquées sans
se situant dans la Page
qu'il soit établi que l'appartenance syndicale ait pu s'ajouter 30
au motif
moyenne du retenu ; que toutefois, sur l'ensemble de la période, 42 % des personnes
tableau de retenues ont connu une promotion inférieure ou égale à la sienne ; que
comparaison de Serge E..., embauché une première fois le 8 mars 1967 en qualité
l'inspecteur du d'ajusteur ragréeur OS2 pour une durée déterminée de dix mois, l'a été à
travail. nouveau le 1er avril 1969 en qualité d'opérateur matériaux composites P1A
Censurant la cour et a atteint le niveau TA2 le 1er janvier 1993 ; que le constat étant le
d'appel, la cour même que pour Christian C... sur l'ensemble de la période, près de 74 %
de cassation des 38 personnes retenues ont ainsi connu une promotion inférieure ou
estime que c'est à égale à, la sienne ; qu'Alain D..., embauché le 4 octobre 1965 en qualité de
tort que la cour tourneur OS2, a atteint TA1 en 1988 et TA2 le 1er janvier 1999 ; que les
d'appel relaxe les mêmes éléments conduisent à constater que, sur l'ensemble de la période,
salariés c'est un salarié sur deux parmi les dix concernés qui ont connu une
évolution inférieure ou égale à la sienne ; que Claude Z..., embauché le 10
concernés, en
mai 1966, en qualité de tourneur OS2, a respectivement atteint les niveaux
effet, elle aurait
TA1 le 1er janvier 1990, TA2 en 1994 et TA3 en 1998 et bénéficié en
du procéder à une
conséquence, à l'intérieur de la période considérée, d'un changement de
étude
position indiciaire ; que, le constat demeurant le même, c'est ici plus de 58
comparative des
% de ses collègues composant le panel constitué de 40 salariés qui ont
salaires des connu une promotion inférieure ou égale à la sienne ; que Fédéral X...,
représentants du embauché le 10 mai 1966, en qualité de tourneur OS1, a atteint en 1995 le
personnel et des niveau TA 255 ; que les mêmes éléments conduisent à constater que, sur
autres salariés de l'ensemble de la période, près de 54 % des 40 personnes retenues ont
l'entreprise : " connu une promotion inférieure ou égale à la sienne ; qu'au résultat de
Mais attendu l'ensemble, il ne peut être tiré des éléments d'appréciation ainsi soumis que
qu'en statuant les décisions prises annuellement concernant l'un ou l'autre des
ainsi, sans syndicalistes concernés ait mis celui-ci dans une situation différente de celle
procéder à une des autres salariés, regroupés dans le cadre de l'analyse faite par
étude l'inspection du travail pour permettre une nécessaire comparaison, ni retenu
comparative des davantage une discrimination alors que la totalité d'entre eux ont connu une
salaires et évolution égale ou plus favorable que ceux composant le panel de référence
coefficients des et que, parmi eux, deux salariés ont connu à l'intérieur de la période
représentants du retenue un changement de position indiciaire ; qu'il convient, les faits
personnel et des reprochés n'étant pas établis, infirmant en conséquence la décision
autres salariés de entreprise, de relaxer Robert G... et Roland F... des fins de la poursuite et
l'entreprise, à de rejeter les demandes formées par les parties civiles ;
diplôme "alors que la cour d'appel, qui a omis ainsi d'analyser l'ensemble des faits
équivalent et invoqués par les parties civiles et n'a pas recherché, notamment dans les
même groupes de référence de même qualification à l'embauche et même
ancienneté, la ancienneté, si les salariés n'avaient pas subi dans l'évolution de leur
cour d'appel n'a carrière professionnelle jusqu'au mois de mai 2000 une discrimination
pas donné de présentant un lien avec leurs mandats et leur activité syndicale, n'a pas
base légale à sa donné de base légale à sa décision ;
décision " "alors, surtout, qu'en statuant ainsi sur la seule promotion dont avaient
bénéficié les parties civiles intéressées entre le mois de juin 1997 et celui de
mai 2000, sans comparer les salaires et les coefficients des intéressés aux
salaires moyens et aux coefficients moyens des salariés du groupe de
référence, et donc la situation dans laquelle l'employeur les avait placés et
maintenus au cours de cette période, l'inspecteur du travail ayant constaté
que leurs salaires et coefficients étaient inférieurs aux salaires moyens et
aux coefficients moyens de ce groupe de référence, ce dont se prévalaient
les parties civiles intéressées et ce qui avait été déclaré établi par le
tribunal, la cour d'appel n'a pas, derechef, légalement justifié sa décision" ;
Vu l'article 593 du Code de procédure pénale ;
Attendu que tout jugement ou arrêt doit contenir les motifs propres à
justifier la décision
que l'insuffisance ou la contradiction de motifs équivaut à leur absence ;
Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué et des pièces de procédure qu'à la
suite d'un contrôle effectué au sein de la société Ratier-Figeac entre le 7
septembre 1999 et le 9 mai 2000, un inspecteur du travail Page 31 que
a constaté
des représentants du personnel affiliés au syndicat CGT subissaient une
évolution de carrière défavorable par rapport à celle des autres salariés
recrutés à la même période dans la même catégorie professionnelle ;
Attendu que, pour infirmer le jugement qui avait dit Robert G... et Robert
F..., respectivement président et directeur des ressources humaines de la
société, coupables du délit de discrimination syndicale et alloué des
réparations aux parties civiles, l'arrêt retient qu'au cours de la période visée
à la prévention, de juin 1997 à mai 2000, les salariés concernés ont
bénéficié d'une promotion se situant dans la moyenne du tableau de
comparaison de l'inspecteur du travail ;
Mais attendu qu'en statuant ainsi, sans procéder à une étude comparative
des salaires et coefficients des représentants du personnel et des autres
salariés de l'entreprise, à diplôme équivalent et même ancienneté, la cour
d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;
D'où il suit que la cassation est encourue ;
Par ces motifs,
CASSE et ANNULE, en ses dispositions civiles, l'arrêt de la cour d'appel
d'Agen, en date du 15 janvier 2004, toutes autres dispositions étant
expréssement maintenues, et pour qu'il soit à nouveau jugé, conformément
à la loi, dans les limites de la cassation prononcée ;
RENVOIE la cause et les parties devant la cour d'appel de Bordeaux, à ce
désignée par délibération spéciale prise en chambre du conseil ;
ORDONNE l'impression du présent arrêt, sa transcription sur les registres du
greffe de la cour d'appel d'Agen, sa mention en marge ou à la suite de
l'arrêt partiellement annulé ;DIT n'y avoir lieu à application de l'article 618-
1 du Code de procédure pénale ;
Ainsi jugé et prononcé par la Cour de Cassation, chambre criminelle, en son
audience publique, les jour, mois et an que dessus ;
Etaient présents aux débats et au délibéré, dans la formation prévue à
l'article L.131-6, alinéa 4, du Code de l'organisation judiciaire : M. Cotte
président, Mme Guirimand conseiller rapporteur, M. Joly conseiller de la
chambre ;
Greffier de chambre : Mme Krawiec ;
En foi de quoi le présent arrêt a été signé par le président, le rapporteur et
le greffier de chambre ;
--------------------------------------------------------------------------------
Décision attaquée : cour d'appel d'AGEN, chambre correctionnelle 2004-01-
15
Page 32
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
99-43.334 à 99-43.336
Arrêt n° 2725 du 10 juillet 2002
Cour de cassation - Chambre sociale
Cassation sans renvoi
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--------------------------------------------------------------------------------
Président : M. Sargos
Rapporteur : Mme Quenson, conseiller
Avocat général : M. Kehrig
Avocat(s) : la SCP Thomas-Raquin et Benabent, la SCP Masse-Dessen,
Georges et Thouvenin
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Page 34
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 13 juillet 2004 Rejet
N° de pourvoi : 02-43913
Inédit
REPUBLIQUE FRANCAISE
REJETTE le pourvoi ;
Page 37
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
05/06/2001 98-45798
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 5 juin 2001 Rejet
N° de pourvoi : 98-45798
Inédit titré
REPUBLIQUE FRANCAISE
Sur le pourvoi formé par Mme Lydie Payet , demeurant 73, chemin Joseph
Fontaine, 97429 Petite Ile,
en cassation d'un arrêt rendu le 9 juin 1998 par la cour d'appel de Saint-
Denis-de-la-Réunion (chambre sociale), au profit de la société Bibaa Plein
Sud, société à responsabilité limitée, dont le siège est 43, rue Marius et Ary
Leblond, 97410 Saint-Pierre,
défenderesse à la cassation ;
Mais attendu que la cour d'appel qui d'une part, a constaté que la clause
était limitée dans le temps et dans l'espace et qu'elle n'interdisait pas à la
salariée d'exercer une activité conforme à sa qualificationPage 39
professionnelle et,
d'autre part, fait ressortir que la clause était nécessaire à la protection des
intérêts légitimes de l'employeur, a légalement justifié sa décision ; que le
moyen n'est pas fondé ;
REJETTE le pourvoi ;
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Page 40
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
17/10/2000 98-42018
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 17 octobre 2000 Cassation.
N° de pourvoi : 98-42018
Publié au bulletin
Président : M. Gélineau-Larrivet .
Rapporteur : M. Poisot.
Avocat général : M. de Caigny.
Avocats : la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez, la SCP Gatineau.
REPUBLIQUE FRANCAISE
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Page 42
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
14 décembre
N°04-40561
2005
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 14 décembre 2005 Cassation partielle
N° de pourvoi : 04-40561
Publié au bulletin
Président : Mme MAZARS conseiller
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Constatant que sa LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
clause de non Attendu que, par arrêt du 26 septembre 1994, rectifié par un second arrêt
concurrence ne du 20 février 1995, la cour d'appel d'Aix-en-Provence a constaté que M. X...
comporte pas avait violé la clause de non-concurrence de son contrat de travail et, avant-
d’indemnité de dire droit sur l'évaluation du préjudice subi par son ancien employeur, la
non concurrence, société MOI Travail temporaire, aux droits de laquelle se trouve la société
un chef d'agence Adia, a ordonné une expertise ; que la cour d'appel a, en outre, condamné
de la société la société, sous astreinte, à délivrer à M. X... un certificat de travail rectifié ;
Interwork travail Sur le premier moyen, pris d'un défaut de base légale :
temporaire, Attendu que M. X... fait grief à l'arrêt d'avoir fixé à une certaine somme
détourne des l'évaluation du préjudice résultant de la violation de la clause de non-
clients ainsi que concurrence sans avoir tenu compte du fait qu'en l'absence de contrepartie
des travailleurs financière, la clause de non-concurrence déclarée licite par arrêt du 26
intérimaires au septembre 1994 eût été déclarée nulle selon la jurisprudence actuelle
profit de son (chambre sociale, 10 juillet 2002, bull. n° 239) ;
nouvel employeur Mais attendu que la nullité de la clause de non-concurrence ne fait pas
en invoquant la obstacle à l'action en responsabilité engagée par l'employeur contre son
nullité de sa ancien salarié dès lors qu'il démontre que ce dernier s'est livré à des actes
clause. de concurrence déloyale illicite ;
A tort, la cour de Et attendu qu'ayant constaté que M. X..., engagé comme chef d'agence de
cassation estime la société Interwork travail temporaire, avait détourné des clients ainsi que
des travailleurs intérimaires au profit de son nouvel employeur, la cour
que la nullité
d'appel a souverainement évalué le préjudice résultant pour la société Adia
d’une clause de
des actes de concurrence déloyale de son ancien salarié ;
non concurrence
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
ne donne pas
Mais sur le second moyen :
droit à
Vu l'article 1315 du Code civil ;
concurrence Attendu que pour débouter le salarié de sa demande reconventionnelle en
déloyale ! « Mais paiement d'une certaine somme au titre de la liquidation de l'astreinte
attendu que la prononcée par l'arrêt du 26 septembre 1994, l'arrêt attaqué énonce "que la
nullité de la société Adia venant aux droits de la société MOI travail temporaire affirme
clause de non- avoir exécuté l'arrêt, qu'il appartient à celui qui demande la liquidation de
concurrence ne l'astreinte de prouver que l'obligation à la charge de son adversaire n'a pas
fait pas obstacle à été exécutée ou ne l'a été que tardivement, que, faute pour M. X... de
l'action en rapporter cette preuve, sa demande doit être rejetée" ; Page 43
responsabilité Qu'en statuant ainsi, alors qu'il incombait à la société Adia d'apporter la
engagée par preuve qu'elle avait exécuté l'obligation de remettre un certificat de travail
l'employeur rectifié au salarié, la cour d'appel, qui a inversé la charge de la preuve, a
contre son ancien violé le texte susvisé ;
salarié dès lors PAR CES MOTIFS :
qu'il démontre CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a rejeté la demande au titre
que ce dernier de la liquidation de l'astreinte, l'arrêt rendu le 29 octobre 2003, entre les
s'est livré à des parties, par la cour d'appel d'Aix-en-Provence ;
actes de remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où
concurrence elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie
déloyale illicite ; devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence autrement composée ;
» ( Cass.soc., N° Laisse à chaque partie la charge de ses dépens ;
Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette les demandes ;
04-40561, 14
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
décembre 2005 ).
présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
l'arrêt partiellement cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
par le président en son audience publique du quatorze décembre deux mille
cinq.
--------------------------------------------------------------------------------
Décision attaquée : cour d'appel d'Aix-en-Provence (9e chambre B) 2003-
10-29
Page 44
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
13 septembre
N° 02-46795
2005
L'article 30 de la
convention
collective de la
distribution et du
commerce de Cour de Cassation
gros des papiers Chambre sociale
cartons prévoit la Audience publique du 13 septembre 2005 Cassation partielle
possibilité de
N° de pourvoi : 02-46795
renoncer à la Publié au bulletin
clause de non-
concurrence Président : M. SARGOS
prévue au contrat
de travail dans un REPUBLIQUE FRANCAISE
délai de 8 jours. AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Renonçant (par
notification) trop LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
tard à la clause, Donne acte à la société Inapa France, anciennement dénommée Mafipa,
l’entreprise en venant aux droits de la société Papeteries de Navarre, de ce qu'elle reprend
l'instance ;
demande le
Attendu que M. X..., embauché par la société Papeteries de Navarre le 18
respect alors que
août 1997 en qualité de cadre, a été licencié pour motif économique par
le salarié a
une lettre du 7 janvier 1999 ; que la société a renoncé à la clause de non-
retrouvé un
concurrence prévue au contrat de travail, au-delà du délai de huit jours
emploi chez un
après la réception de la lettre de licenciement, prévu par l'article 30 de la
concurrent …Bien convention collective de la distribution et du commerce de gros des papiers
entendu le salarié cartons ;
réclame le Sur le second moyen :
paiement de Vu l'article 1134 du Code civil ;
l’intégralité de Attendu que pour condamner l'employeur au paiement de l'intégralité de
l’indemnité de l'indemnité compensatrice de la clause de non concurrence prévue dans le
non concurrence … contrat de travail, l'arrêt retient que la renonciation de l'employeur à son
Réduisant les bénéfice, notifiée au salarié après l'expiration du délai prévu par la
prétentions du convention collective, était inopérante, mais ne saurait faire revivre la dite
salarié clause, si bien qu'on ne saurait reprocher au salarié d'avoir accepté un
(confirmées par la emploi chez un concurrent ;
cour d’appel ), la Attendu cependant que si la dispense tardive de l'obligation de non-
cour de cassation concurrence ne décharge pas l'employeur de son obligation d'en verser au
affirme que si le salarié la contrepartie pécuniaire, celle-ci ne lui est due que pour la période
salarié a bien pendant laquelle il a respecté ladite clause ;
droit au paiement D'où il suit qu'en statuant comme elle l'a fait la cour d'appel a violé le texte
de l’indemnité, le susvisé ;
paiement ne peut PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le premier moyen qui
être intégral : « ne serait pas de nature à permettre l'admission du pourvoi Page
: 45
Attendu CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a condamné la société
cependant que si Papeteries de Navarre au paiement de la somme de 12 500,56 euros (81
la dispense 991,20 francs) au titre de contrepartie pécuniaire de la clause de non-
tardive de concurrence, l'arrêt rendu le 26 septembre 2002, entre les parties, par la
l'obligation de cour d'appel de Paris ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les
non-concurrence parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait
ne décharge pas droit, les renvoie devant la cour d'appel de Versailles ;
l'employeur de
Rejette pour le surplus ;
son obligation
d'en verser au Laisse à chaque partie la charge de ses dépens ;
salarié la
contrepartie Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
pécuniaire, celle- présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
ci ne lui est due l'arrêt partiellement cassé ;
que pour la
période pendant Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
laquelle il a par le président en son audience publique du treize septembre deux mille
respecté ladite cinq.
clause ; D'où il --------------------------------------------------------------------------------
suit qu'en
Décision attaquée : cour d'appel de Paris (21e chambre B) 2002-09-26
statuant comme
elle l'a fait la cour
d'appel a violé le
texte susvisé »
Page 46
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Cass.soc.,
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 8 juin 2005 Cassation partielle sans renvoi
N° de pourvoi : 03-43321
Publié au bulletin
Président : M. SARGOS
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu que, selon l'arrêt attaqué, que M. X... a été embauché par la
société Mavit Sival le 2 mai 1989 en qualité de VRP multicartes ; que le 2
novembre 1994, un avenant a été conclu entre les parties fixant la
rémunération et les modalités de celle-ci ; qu'une clause de non-
concurrence a été acceptée par le salarié ; que le 19 décembre 1996 un
autre avenant a été signé par le salarié concernant le taux des
commissions ; que le 26 janvier 1998, M. X... a pris acte de la rupture de
son contrat en raison de fautes imputées à l'employeur et que le 10 mars
1998, l'employeur l'a licencié pour fautes graves ;
Attendu que le salarié fait grief à l'arrêt attaqué d'avoir dit que son
licenciement par la société Imprimerie Mavit Sival était justifié pour faute
grave et de l'avoir débouté, en conséquence, de ses demandes d'indemnité
de préavis, de congés payés sur préavis, d'indemnité spéciale de rupture,
Un VRP de dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, de
multicartes commission sur retour d'échantillonnage et de contre partie pécuniaire de la
embauché avec clause de non-concurrence alors, selon le moyen :
deux avenants
dont l'un fixe la 1 / que le seul fait pour l'employeur de ne pas verser la rémunération
rémunération et convenue au salarié rend la rupture du contrat de travail imputable à
l'autre une clause l'employeur et autorise ce dernier à quitter l'entreprise sans préavis quand
de non bien même le non paiement de la rémunération ne caractériserait pas une
concurrence volonté délibérée de l'employeur, correspondrait à des versements qui
prend acte de la auraient dû s'étaler sur cinq ans et qu'une expertise ait été rendue
rupture - le 26 nécessaire pour chiffrer de façon certaine le montant de ce rappel de
janvier -qu'il rémunération ; qu'en l'espèce, la cour d'appel a constaté que la société à
impute à son responsabilité limitée Imprimerie Mavit Sival était redevable de la somme
employeur qui le de 8 843,61 euros à titre de rappel de commissions sur cinq années au
licencie le 10 moment de la rupture du contrat de travail de M. X..., soit plus de 57 000
mars. francs ; que compte tenu de l'importance de ce rappel de commissions, M.
Or, l'Accord X... était donc fondé à prendre acte de la rupture de son contrat de travail
national et à quitter l'entreprise sans préavis ; qu'en décidant le contraire du
interprofessionnel seul fait que ce rappel de commissions, dont le non paiement n'aurait pas
des VRP du 3 caractérisé une volonté délibérée de l'employeur, aurait prétendument
octobre 1975 nécessité une interprétation des clauses contractuelles, n'aurait représenté
prévoit qu'en cas qu'une "moyenne" de 147 euros par mois sur cinq années et qu'une
de rupture expertise avait été également rendue nécessaire pour faire apparaître de
l'employeur façon certaine le solde de commissions restant dû à M. X..., la cour d'appel
dispose de 15 a violé les articles L. 122-14-3, L. 122-14-4, L. 143-2 et L. 751-1 et
jours suivant la suivants du Code du travail ;
notification par
l'une ou l'autre 2 / que l'absence de réclamation ou de mise en demeure par le
des parties de la représentant à son employeur au sujet d'un rappel de commissions ou de la
rupture pour mauvaise exécution de livraisons par ce dernier n'est pas de nature à priver
dispenser le de tout caractère fautif le défaut de versement par l'employeur de la
salarié d'exécuter rémunération contractuellement due au représentant et les retards de
de la clause de livraison vis-à-vis de celui-ci ; qu'en retenant que l'absence de mise en
non concurrence. demeure de la société à responsabilité limitée Imprimerie Mavit Sival et
L'employeur l'absence de réclamation formulée par M. X... au sujet du paiement du
dispense donc rappel de commissions qui lui était dû et de la mauvaise exécution des
dans les quinze livraisons étaient de nature à priver de tout caractère fautif le défaut de
jours le salarié de versement à l'exposant de cet important rappel de commissions et les
retards de commandes et ne permettaient pas à M. X... de prendre acte de
sa clause de non
la rupture de son contrat de travail et de quitter l'entreprise sans préavis, la
concurrence.
cour d'appel a derechef violé les articles 122-14-3, L. 122-14-4, L. 143-2 et
Pour débouter le
L. 751-1 et suivants du Code du travail ;
salarié de sa
demande en 3 / que la rupture du contrat de travail est imputable à l'employeur lorsque
paiement de la celui-ci place le représentant dans l'impossibilité de continuer utilement sa
contrepartie prospection, notamment en raison de la mauvaise exécution des
pécuniaire de la commandes passées et en accumulant les retards de livraison ; qu'en
clause de non Page
l'espèce, M. X... avait versé aux débats plusieurs lettres de 48de la
clients
concurrence société Imprimerie Mavit Sival, dont les dernières en date des 30 octobre
contractuelle, la 1997, 5 novembre et 31 décembre 1997 ainsi qu'une lettre du 12 janvier
cour d'appel 1998 émanant de la société Bioprim, soit moins de deux mois avant la
énonce que le rupture du contrat de travail du représentant intervenue le 26 janvier 1998,
salarié qui a été faisant état de livraisons incomplètes et de retards de livraisons et
libéré de cette demandant à celui-ci, notamment en ce qui concerne la société Bioprim, de
clause dans les 15 ne plus faire appel à cette imprimerie ;
jours suivant la
qu'en retenant, pour dire que la mauvaise exécution des commandes et le
lettre de
retard des commandes imputés à la société Imprimerie Mavit Sival ne
licenciement,
pouvaient autoriser M. X... à prendre acte de la rupture de son contrat de
conformément
travail, que les retards de commandes n'étaient pas significatifs et étaient
aux modalités
antérieurs de deux ans à cette rupture sans même s'expliquer sur ces
conventionnelles lettres et, en particulier, sur la lettre précitée de la société Bioprim,
applicables entre antérieure de quelques semaines seulement à cette rupture, dénonçant une
les parties, soit mauvaise exécution de la commande passée et du retard à exécuter cette
par lettre commande, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard de
recommandée l'article 1315 du Code civil et des articles L. 122-14-3, L. 122-14-4 et L.
avec accusé de 751-1 et suivants du Code du travail ;
réception
présentée et 4 / que la rupture du contrat de travail d'un représentant est imputable à
notifiée le 16 l'employeur et autorise ce dernier à prendre acte de cette rupture sans
mars 1998, est préavis lorsque l'employeur envoie un intermédiaire prospecter sur le
mal fondé à secteur exclusif qui lui a été concédé ; qu'en l'espèce, dans ses conclusions
réclamer une d'appel (p. 10, paragraphe c), M. X... avait fait valoir que la société
quelconque Imprimerie Mavit Sival avait elle-même reconnu avoir demandé à un de ses
contrepartie collègues de travail de prendre son relais pour décrocher des marchés, ce
financière ; que ce dernier aurait fait à des marges supérieures à celles de l'exposant ;
Censurant la qu'à l'appui du moyen tiré de la concurrence de son employeur, M. X...
position de la cour avait versé aux débats la lettre de son employeur en date du 3 février 1998
d'appel, la cour emportant reconnaissance de ces faits ainsi que le rapport d'expertise
de cassation judiciaire confirmant (p. 7) que deux autres VRP travaillaient sur son
estime que le secteur ; qu'en affirmant que la société Imprimerie Mavit Sival ne
démontrait pas la visite de prospects de M. X... par d'autres commerciaux
point de départ
de la société sans s'expliquer ni sur la lettre de l'employeur du 3 février
du délai de 15
1998 qui reconnaissait elle-même l'existence de cette visite ni sur les
jours doit être la
constatations de l'expert sur ce point, la cour d'appel a derechef privé sa
date de réception
décision de base légale au regard de l'article 1315 du Code civil et des
par l'employeur articles L. 122-14-3, L. 122-14-4 et L. 751-1 et suivants du Code du travail ;
de la lettre de
prise d'acte ( 26 Mais attendu que lorsque le salarié prend acte de la rupture de son contrat
janvier ) et non la de travail en raison de faits qu'il reproche à son employeur, cette rupture
date de produit les effets soit d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse si les
notification du faits invoqués la justifiaient, soit, dans le cas contraire, d'une démission ; et
licenciement ( 10 le contrat étant rompu par la prise d'acte du salarié, l'initiative prise ensuite
mars ) : " Qu'en par l'employeur de le licencier est non avenue ;
statuant ainsi
alors que le point Et attendu que la cour d'appel appréciant souverainement la réalité et la
de départ du délai gravité des manquements que le salarié imputait à l'employeur a estimé par
de quinze jours motifs propres et adoptés qu'ils n'étaient pas fondés ; que par ce seul motif,
prévu par l'article d'où il résulte que la rupture par le salarié a produit les effets d'une
susvisé était la démission, elle a légalement justifié sa décision ;
date de réception
Qu'ainsi le moyen, inopérant en ce qu'il conteste le licenciement pour faute
par l'employeur grave qui est non avenu, et infondé en ce qui concerne les effets de la prise
de la lettre de d'acte, ne peut être accueilli ;
prise d'acte de la
rupture par le Sur le quatrième moyen :
salarié, la cour
d'appel a violé le Page
Attendu que le salarié fait grief à l'arrêt de l'avoir débouté de sa 49
demande
texte susvisé ;" tendant à la condamnation de la société Imprimerie Mavit Sival à lui payer
des commissions sur retour d'échantillonnage ;
Mais attendu que le moyen dénonce une omission de statuer qui ne peut
être réparée que selon les dispositions de l'article 463 du nouveau Code de
procédure civile ;
Qu'en statuant ainsi alors que le point de départ du délai de quinze jours
prévu par l'article susvisé était la date de réception par l'employeur de la
lettre de prise d'acte de la rupture par le salarié, la cour d'appel a violé le
texte susvisé ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
l'arrêt partiellement cassé ;
Page 50
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Cour de Cassation
Chambre criminelle
Audience publique du 24 mai 2005 Rejet
N° de pourvoi : 04-86813
Publié au bulletin
Président : M. COTTE
REPUBLIQUE FRANCAISE
Page 53
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Selon l'article L
324-10 du code
du travail , est
réputé travail
dissimulé par
dissimulation
d'emploi salarié le
fait, pour tout
employeur, de "se
soustraire
intentionnellement
à
l'accomplissement
de l'une des
formalités prévues
aux
articles L. 143-3
( bulletin de paie )
et L. 320
(DUE ). La
mention sur le
bulletin de paie
d'un nombre
d'heures de travail
inférieur à celui
réellement
effectué constitue,
si cette mention
ne résulte pas
d'une convention
ou d'un accord
conclu en
application du Cour de Cassation
chapitre II du Chambre sociale
titre Ier du livre II Audience publique du 10 mai 2006 Cassation partielle
du présent code, N° de pourvoi : 04-42608
une dissimulation Publié au bulletin
d'emploi salarié." Président : M. SARGOS
Or, selon l'article REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
L 324-11 du code
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
du travail " Le
Attendu que M. X..., engagé par la société Jura Tour le 3 juin 1996, en
salarié auquel un
qualité de chauffeur, a été licencié le 11 mars 1997 ; qu'il a saisi la
employeur a eu Page 54
recours en juridiction prud'homale le 15 avril 2002 d'une demande tendant,
violation des notamment, à l'allocation d'une indemnité forfaitaire pour travail dissimulé ;
dispositions de Sur le second moyen :
l'article L. 324-10 Attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer sur ce moyen qui ne serait pas de
a droit en cas de nature à permettre l'admission du pourvoi ;
rupture de la Mais sur le premier moyen :
relation de travail Vu les articles L. 143-14 et L. 324-11-1 du Code du travail ;
à une indemnité Attendu que, pour débouter M. X... de sa demande tendant à l'attribution
forfaitaire égale à d'une indemnité forfaitaire pour travail dissimulé, la cour d'appel a retenu
six mois de que les heures supplémentaires réclamées et les journées travaillées non
salaire, à moins déclarées étant atteintes par la prescription, cette demande ne pouvait dès
que l'application lors aboutir ;
Attendu, cependant, que la prescription quinquennale de sa demande de
d'autres règles
rappel de salaire n'interdit pas au salarié de solliciter l'indemnité forfaitaire
légales ou de
pour travail dissimulé, laquelle se prescrit par trente ans et court à compter
stipulations
de la rupture ; qu'il appartenait dès lors à la cour d'appel de vérifier si les
conventionnelles
conditions de son attribution étaient réunies ;
ne conduise à une Qu'en statuant comme elle l'a fait la cour d'appel a violé les textes
solution plus susvisés ;
favorable." PAR CES MOTIFS :
Quelle est la CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a débouté M. X... de sa
nature de cette demande en paiement de l'indemnité pour travail dissimulé, l'arrêt rendu le
indemnité de six 27 janvier 2004, entre les parties, par la cour d'appel de Besançon ; remet,
mois ? salaire ou en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où elles se
non ? trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la
Si c'est du salaire, cour d'appel de Dijon ;
la prescription est Condamne la société Jura Tour aux dépens ;
quinquennale. Si Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
ce sont des présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
dommages et l'arrêt partiellement cassé ;
intérêts, la Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
prescription est par le président en son audience publique du dix mai deux mille six.
trentenaire. --------------------------------------------------------------------------------
La réponse de la Décision attaquée : cour d'appel de Besançon (chambre sociale) 2004-01-27
cour de cassation --------------------------------------------------------------------------------
est claire : 30
ans ! "Attendu,
cependant, que la
prescription
quinquennale de
sa demande de
rappel de salaire
n'interdit pas au
salarié de solliciter
l'indemnité
forfaitaire pour
travail dissimulé,
laquelle se
prescrit par trente
ans et court à
compter de la
rupture ; qu'il
appartenait dès
lors à la cour
d'appel de vérifier
si les conditions
de son attribution
étaient réunies ; Page 55
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
04-42.190
Arrêt n° 147 du 12 janvier 2006
Cour de cassation - Chambre sociale
Cassation partielle sans renvoi
--------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------
Sommaire :
Est dès lors légalement justifié l’arrêt qui ordonne le cumul de l’indemnité
forfaitaire avec :
--------------------------------------------------------------------------------
Président : M. Sargos
Rapporteur : Mme Andrich, conseiller référendaire
Avocat général :M. Maynial
Avocat(s) : Me Ricard, la SCP Masse-Dessen et Thouvenin
Page 58
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
16 décembre
N°03-30390
2005
Confecsport se
voit notifier un
redressement par
Cour de Cassation
l’Urssaf pour avoir
Chambre sociale
bénéficié
Audience publique du 16 décembre 2005 Cassation partielle
indûment de N° de pourvoi : 03-30390
réductions Publié au bulletin
versées dans le Président : M. SARGOS
cadre du plan REPUBLIQUE FRANCAISE
textile sur la base AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
de déclarations LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
inexactes. La cour Attendu que l'URSSAF de la Loire a procédé à un redressement de
d'appel retient cotisations à l'encontre de la société Confecsport ; que cette société a
que les contesté plusieurs chefs de ce redressement ;
déclarations Sur le premier moyen :
inexactes sont Attendu que la société fait grief à l'arrêt infirmatif attaqué de l'avoir
une cause déboutée de son recours relatif à l'application aux travailleurs à domicile, de
d'exclusion du l'abattement sur les cotisations patronales afférentes aux salariés à temps
bénéfice de la partiel, alors, selon le moyen, qu'aucun texte n'exclut les travailleurs à
réduction. domicile percevant un salaire à la tâche des dispositions légales relatives au
A tort, travail à temps partiel ni celles instituant, en particulier, un abattement sur
l’employeur peut les cotisations patronales afférentes aux salariés engagés à temps partiel ;
faire des erreurs qu'en affirmant que la rémunération à la tâche des travailleurs à domicile
pour la cour de employés par cette société exclut que celle-ci puisse prétendre à cet
cassation. Dans la abattement en ce qui les concerne, la cour d'appel a violé les articles L. 212-
mesure où les 4-2, L. 322-12 et L. 721-1 du Code du travail ;
erreurs ne Mais attendu que si l'emploi d'un travailleur à domicile n'est pas
constituent que incompatible avec un emploi à temps partiel, la cour d'appel, qui,
des omissions et appréciant les éléments qui lui étaient soumis, a constaté que l'employeur
qu’il n’y a pas eu n'apportait pas la preuve, par la production des contrats de travail et des
fiches de paie, que les travailleurs étaient rémunérés à temps partiel, a
de condamnation
légalement justifié sa décision ;
pénale pour
Mais sur le second moyen :
travail dissimulé,
Vu l'article 7 du décret du 27 juin 1996 ;
l’employeur ne
Attendu que l'exclusion de la réduction de cotisations instituée par l'article
peut être exclu du
99 de la loi du 12 avril 1996 dans le cadre du plan textile, nécessite que soit
bénéfice des constatée, une omission ayant pour but d'obtenir indûment le bénéfice de la
réductions : « réduction que ce texte prévoit, ou une condamnation pénale pour travail
Qu'en statuant dissimulé ; qu'à défaut, l'omission de déclaration donne lieu à un
ainsi, sans redressement sur les sommes omises, mais ne peut pas faire perdre le
constater, en principe du droit à réduction ;
l'absence de Attendu que pour rejeter le recours de la société Confecsport, la cour
condamnation d'appel a retenu que les déclarations inexactes étaient une Page
cause59
pénale pour d'exclusion du bénéfice de la réduction ;
travail dissimulé, Qu'en statuant ainsi, sans constater, en l'absence de condamnation pénale
une omission pour travail dissimulé, une omission ayant eu pour but d'obtenir indûment
ayant eu pour but le bénéfice de la réduction de cotisations, et alors que la société avait
d'obtenir soutenu que l'omission constituait une simple erreur ne pouvant pas
indûment le entraîner cette exclusion, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
bénéfice de la PAR CES MOTIFS :
réduction de CASSE ET ANNULE, en ce qu'il a rejeté le recours de la société Confecsport
cotisations, et contre le redressement pour "fausse déclaration tendant à obtenir indûment
alors que la le bénéfice de la réduction prévue par l'article 99 de la loi du 12 avril 1996",
société avait l'arrêt rendu le 8 avril 2003, entre les parties, par la cour d'appel de Lyon ;
soutenu que remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où
l'omission elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie
constituait une devant la cour d'appel de Grenoble ;
simple erreur ne Condamne l'URSSAF de Saint-Etienne aux dépens ;
pouvant pas Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
entraîner cette présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
l'arrêt partiellement cassé ;
exclusion, la cour
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
d'appel a violé le
par le président en son audience publique du seize décembre deux mille
texte susvisé
cinq.
» ( Cass.soc., 16
décembre 2005, N
°03-30390 )
Page 60
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
23/01/2003 00-22164
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 23 janvier 2003 Cassation sans renvoi.
N° de pourvoi : 00-22164
Publié au bulletin
Président : M. Sargos .
Rapporteur : M. Thavaud.
Avocat général : M. Legoux.
Avocats : la SCP Rouvière et Boutet, la SCP Parmentier et Didier.
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu qu'en vertu du premier de ces textes, toute personne qui ne s'est
pas assurée, lors de la conclusion d'un contrat dont l'objet porte sur une
obligation d'un montant au moins égal à 3 000 euros (20 000 francs) en
vue de l'exécution d'un travail, de la fourniture d'une prestation de services
ou de l'accomplissement d'un acte de commerce, que son cocontractant
s'acquitte de ses obligations au regard de l'article L. 324-10, ou de l'une
d'entre elles seulement, dans le cas d'un contrat conclu par un particulier
pour son usage personnel, celui de son conjoint ou de ses ascendants ou
descendants, sera tenue solidairement avec celui qui exerce un travail
dissimulé au paiement des impôts, taxes et cotisations obligatoires ainsi
que des pénalités et majorations dus par celui-ci au Trésor ou aux
organismes de protection sociale ;
Toute personne
qui ne s’est pas
assurée, lors de la
conclusion d’un Page 61
contrat dont Attendu qu'en 1998, M. X..., vétérinaire, a fait exécuter des travaux de
l’objet porte sur peinture dans sa clinique par un artisan dont deux ouvriers n'avaient pas
un montant au été déclarés aux organismes sociaux ; que, par mise en demeure du 14
mois égal à 3.000 avril 1999, l'URSSAF lui a réclamé le montant des cotisations sociales dues
euro en vue de sur leurs rémunérations ;
l’exécution d’un
travail, de la
Attendu que pour accueillir le recours de M. X..., le jugement attaqué
fourniture d’une retient essentiellement qu'exerçant sa profession à titre libéral, celui-ci doit
prestation de être considéré comme un particulier, de sorte que s'étant fait remettre par
services ou de son cocontractant, avant le début des travaux, un devis indiquant que ce
l’accomplissement professionnel était inscrit au registre des métiers, il est présumé avoir
d’un acte de procédé aux vérifications prescrites par la loi ;
commerce, que
son cocontractant
s’acquitte de ses Qu'en statuant ainsi, alors qu'il résultait de ses propres constatations que
obligations au M. X... avait contracté pour son usage professionnel et non pour son usage
regard de l’article personnel, celui de son conjoint ou de ses ascendants ou descendants, de
L. 324-10, ou de sorte qu'il lui appartenait de vérifier que son cocontractant avait satisfait à
l’une d’entre elles l'ensemble de ses obligations au regard de l'article L. 324-10 du Code du
seulement, dans travail, le tribunal des affaires de sécurité sociale a violé les textes susvisés ;
le cas d’un
contrat conclu par Et attendu qu'il y a lieu de faire application de l'article 627, alinéa 1, du
un particulier nouveau Code de procédure civile, la cassation n'impliquant pas qu'il soit à
pour son usage nouveau statué au fond ;
personnel, celui
de son conjoint
ou de ses PAR CES MOTIFS :
ascendants ou
descendants, est CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, le jugement rendu le 14
tenue septembre 2000, entre les parties, par le tribunal des affaires de sécurité
solidairement sociale d'Annecy ;
avec celui qui
exerce un travail
dissimulé au DIT n'y avoir lieu à renvoi ;
paiement des
impôts, taxes et
DEBOUTE M. X... de son recours ;
cotisations
obligatoires ainsi
que des pénalités Le condamne aux dépens ;
et majorations
dus par celui-ci au
Trésor ou aux Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette la demande de
M. X... ;
organismes de
protection sociale.
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite du
jugement cassé ;
Page 62
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Celui qui fait exécuter des travaux dans ses locaux professionnels n'est pas
un particulier ayant contracté pour son usage personnel au sens de l'article
L. 324-14 du Code du travail..
Page 63
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
15/10/2002 00-45082
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 15 octobre 2002 Cassation partielle.
N° de pourvoi : 00-45082
Publié au bulletin
Président : M. Sargos .
Rapporteur : M. Soury.
Avocat général : M. Bruntz.
Avocat : M. Pradon.
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu que Mme X... a été engagée le 17 mai 1998 par la société Nostalgia
Café en qualité d'employée "toutes mains", dans le cadre d'un contrat à
durée déterminée saisonnier ; que, par lettre du 6 août 1998, la salariée a
démissionné de son emploi en reprochant à son employeur de ne pas
respecter son obligation contractuelle de paiement des heures
supplémentaires ; qu'elle a saisi la juridiction prud'homale pour obtenir
paiement de dommages et intérêts au titre de la rupture anticipée de son
contrat à durée déterminée ainsi que des rappels de rémunération et une
indemnité en application de l'article L. 324-11-1 du Code du travail ;
Travail dissimulé :
l’indemnité Attendu, selon ce texte, que le salarié auquel un employeur a eu recours en
forfaitaire est due violation des dispositions de l'article L. 324-10 a droit, en cas de rupture de
la relation de travail, à une indemnité forfaitaire égale à six mois de salaire,
en cas de non-
à moins que l'application d'autres règles légales ou conventionnelles ne
paiement
conduisent à une solution plus favorable ; qu'il en résulte que l'indemnité
volontaire des
forfaitaire instituée par ce texte ne se cumule pas avec les autres
heures
indemnités auxquelles le salarié pourrait prétendre au titre de la rupture de
supplémentaires.
son contrat de travail, seule l'indemnisation la plus favorable devant lui être
Lorsqu’un accordée ;
employeur a
volontairement
dissimulé une
partie du temps
Attendu que pour condamner l'employeur à payer à la salariée des
de travail d’un
dommages et intérêts en application de l'article L. 122-3.8 du Code du
salarié en ne lui
travail, après avoir alloué à cette dernière l'indemnité forfaitaire prévue par
payant pas les HS
l'article L. 324-10 du Code du travail, l'arrêt énonce qu'en présence d'un
dues, ce dernier
manquement de l'employeur à son obligation de paiement du salaire, la
est en droit démission de la salariée n'est pas réelle et la rupture du contrat à durée
d’obtenir déterminée ouvre droit à son profit à des dommages et intérêts d'un
l’indemnité montant au moins égal aux rémunérations qu'elle aurait perçues jusqu'au
forfaitaire de 6 terme de son contrat ;
mois prévue à
l’article L. 324-11-
1, même si Qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
l’employeur n’a
pas été déclaré
PAR CES MOTIFS :
coupable du délit
de travail
dissimulé ; CASSE ET ANNULE, mais seulement en sa disposition allouant à Mme X...
cependant cette des dommages et intérêts en application de l'article L. 122-3.8 du Code du
indemnité ne se travail, l'arrêt rendu le 8 juin 2000, entre les parties, par la cour d'appel de
cumule pas avec Rennes ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans
les autres l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les
indemnités renvoie devant la cour d'appel d'Angers ;
auxquelles le
salarié pourrait Page 65
prétendre au titre Laisse à chaque partie la charge respective de ses dépens ;
de la rupture de
son contrat de
Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette la demande de
travail, seule la société Nostalgia Café ;
l’indemnisation la
plus favorable
devant lui être Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
accordée. présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
l'arrêt partiellement cassé ;
--------------------------------------------------------------------------------
1°
2°
2°
2°
2°
Page 67
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
16/02/1999 96-45565
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 16 février 1999 Cassation.
N° de pourvoi : 96-45565
Publié au bulletin
Président : M. Gélineau-Larrivet .
Rapporteur : M. Merlin.
Avocat général : M. Martin.
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu que la cour d'appel, pour déclarer nul le contrat de travail et rejeter
Contenu du CV : en conséquence les demandes de la salariée retient que cette dernière a fait
l'omission ou figurer dans son curriculum vitae la mention " 1993 assistance de
l'inexactitude responsable de formation, Renault (Rueil-Malmaison) ", alors qu'en réalité il
n’est pas dol. s'agissait d'un stage de formation de 4 mois à la direction des études de
Renault dans le service formation linguistique ; qu'elle ajoute que
Faire état sur son
manifestement la relation salariale ne se serait jamais nouée s'il était
CV de fonctions
apparu qu'au lieu de bénéficier d'une expérience professionnelle d'une
exercées pendant
année au sein d'une société importante à un poste d'assistante de
un an alors qu’il
responsable de formation, l'intéressée n'avait eu en fait qu'une expérience
s’agit en réalité
professionnelle de 4 mois au titre d'un stage en formation ; qu'elle en
d’un stage de 4 conclut que le consentement de l'employeur a été vicié par la manoeuvre
mois n’est pas dolosive de la salariée ; Page 68
constitutif d’une
manœuvre Qu'en statuant ainsi, alors que la mention litigieuse, si elle était imprécise
frauduleuse. et susceptible d'une interprétation erronée, n'était pas constitutive d'une
manoeuvre frauduleuse, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS, sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres branches du
moyen :
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Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 31 janvier 2006 Rejet
N° de pourvoi : 05-42130
Publié au bulletin
Président : M. SARGOS
REPUBLIQUE FRANCAISE
Page 70
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
02/02/1999 95-45331
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 2 février 1999 Cassation partielle.
N° de pourvoi : 95-45331
Publié au bulletin
Président : M. Gélineau-Larrivet .
Rapporteur : M. Waquet.
Avocat général : M. Lyon-Caen.
Avocats : la SCP Gatineau, Mme Baraduc-Bénabent.
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu que M. Duffas a, le 26 août 1991, été engagé par la société SOGEA
en qualité de directeur de l'immobilier ; que la prise de fonctions était fixée
au 2 décembre 1991, date avancée ensuite au 15 novembre 1991 ; que,
cependant, par lettre du 11 octobre 1991, la société SOGEA l'a avisé qu'il
n'était pas donné suite au contrat ; que l'intéressé a alors saisi la juridiction
prud'homale pour demander le paiement des indemnités de rupture et une
indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse ;
Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait constaté qu'un courrier annexé à la
lettre d'engagement reconnaissait à M. Duffas une ancienneté dans le
groupe de 27 années lui donnant droit à l'ensemble des avantages définis
dans la Convention collective nationale des ingénieurs, assimilés et cadres
des entreprises publics, la cour d'appel, qui n'a pas tiré les conséquences
légales de ses propres constatations, a violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le second moyen du
pourvoi de M. Duffas :
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Page 73
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
04/12/2001 99-43324
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 4 décembre 2001 Rejet.
N° de pourvoi : 99-43324
Publié au bulletin
Président : M. Sargos .
Rapporteur : Mme Nicolétis.
Avocat général : M. Kehrig.
REPUBLIQUE FRANCAISE
La circonstance
que le contrat de 3° que le contrat n'ayant jamais existé, les articles L. 122-4 et suivants du
travail a été code du travail ne peuvent s'appliquer ; la prise de fonction n'ayant jamais
rompu par eu lieu, le salarié ne saurait revendiquer une indemnité compensatrice de
l’employeur avant préavis, ni les congés payés incidents ; au demeurant, la cour d'appel ne
tout précise point, du fait d'une estimation globale, la part allouée au titre des
commencement dommages-intérêts et celle au titre de l'indemnité de préavis, et dès lors,
d’exécution ne justifie point les 35 000 francs octroyés ;
n’exclut pas que
la salariée puisse 4° qu'enfin, si l'article L. 122-14-5 du Code du travail était applicable, il
prétendre au induirait la mise en oeuvre du régime du licenciement et donc la protection
paiement d’une du respect de la procédure, or, en la matière, il n'existe aucun droit à
indemnité de indemnité correspondant, il résulte que c'est en violation de la loi que le
préavis, qui juge a accordé des indemnités de préavis ;
contrairement à
ce que soutient le
moyen n’a pas
fait l’objet d’une Mais attendu d'abord que la cour d'appel, qui a constaté que la lettre datée
évaluation globale. du 3 avril 1994 contenant la confirmation de la proposition d'emploi faite à
la salariée et précisant le lieu de travail ainsi que la rémunération,
constituait la confirmation écrite d'un engagement verbal n'appelant pas de
confirmation de la part de Mme Bourachot, a ainsi fait ressortir qu'un
contrat de travail avait été formé entre les parties ;
REJETTE le pourvoi.
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Page 76
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.
18/05/1999 no 97-40.650
Les effets de la
promesse
d'embauche ne COUR DE CASSATION, chambre sociale
concernent pas Bull. civ. V, no 218
seulement sa 18 mai 1999
rupture mais Cassation partielle.
aussi le contrat de Sur le moyen unique, pris en sa première branche :
travail qui en Vu les articles 1134 et 1273 du Code civil, L. 121-1 du Code du travail ;
serait la Attendu que M. Ricarte, employé depuis le 1er août 1970 par la société
conséquence. Si Davum et différentes sociétés du Groupe Davum, a été engagé, à compter
l'employeur du 1er février 1989, en qualité de directeur de succursale par la société
rédige un contrat Longométal, absorbée, le 1er janvier 1993 par la société Nozal ; qu'il a été
de travail suite à licencié, le 24 novembre 1994, pour motif économique ; qu'en se fondant
la promesse sur la Convention collective nationale des ingénieurs et cadres de la
d'embauche et métallurgie et en se prévalant d'un engagement de la société Longométal
qu'il omet de de reprendre en totalité son ancienneté dans le Groupe Davum, il a saisi la
reprendre certains juridiction prud'homale en réclamant un complément d'indemnité
des éléments de conventionnelle de licenciement, des dommages-intérêts la remise de la
la promesse reste médaille d'honneur du travail et le paiement de la gratification
accompagnant cette remise ;
tenu par cette
Attendu que pour rejeter la demande du salarié en paiement d'un
dernière . " Qu'en
complément à l'indemnité conventionnelle de licenciement, la cour d'appel
statuant ainsi,
énonce que la lettre d'engagement signée par les parties ne comporte
alors que
aucune clause relative à la reprise de l'ancienneté du salarié acquise
l'employeur ayant antérieurement dans d'autre entreprises ; que cette convention fait la seule
pris loi des parties, en sorte que le moyen tiré de l'existence d'une promesse
l'engagement, unilatérale d'embauche, qui serait constituée par deux écrits des 23 et 24
dans sa lettre du décembre 1988, est dépourvu de portée et de pertinence ;
24 décembre Qu'en statuant ainsi, alors que l'employeur ayant pris l'engagement, dans
1988, de sa lettre du 24 décembre 1988, de reprendre l'ancienneté du salarié au
reprendre service de la société Davum, le seul défaut d'énonciation de cet
l'ancienneté du engagement dans le contrat de travail ne pouvait le remettre en cause, la
salarié au service cour d'appel a violé les textes susvisés ;
de la société Par ces motifs :
Davum, le seul sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres branches du moyen :
défaut CASSE ET ANNULE
d'énonciation de mais seulement en ses dispositions rejetant la demande du salarié en
cet engagement paiement d'un complément à l'indemnité conventionnelle de licenciement,
dans le contrat de l'arrêt rendu le 16 décembre 1996 entre les parties, par la cour d'appel de
travail ne pouvait Limoges ; remet en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans
le remettre en l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et pour être fait droit les
cause, la cour renvoie devant la cour d'appel de Poitiers.
d'appel a violé les
textes susvisés ;" Page 77
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
12/03/2002 99-44222
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 12 mars 2002 Rejet.
N° de pourvoi : 99-44222
Publié au bulletin
Président : M. Sargos .
Rapporteur : M. Le Roux-Cocheril.
Avocat général : M. Lyon-Caen.
Avocats : la SCP Piwnica et Molinié, la SCP Thomas-Raquin et Benabent.
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt d'avoir alloué à la salariée outre des
dommages-intérêts une somme en réparation du préjudice moral et d'avoir
décidé que l'AGS était tenue de garantir des dommages-intérêts pour
préjudice moral, alors, selon les moyens :
2° que la garantie de l'AGS ne couvre pas les créances qui, résultant d'une
Dès lors qu’un action en responsabilité contre l'employeur, ne sont pas dues en exécution
contrat de travail du contrat de travail ; qu'en décidant que l'AGS était tenue de garantir des
à durée dommages-intérêts pour préjudice moral, la cour d'appel a violé les
déterminée a été dispositions de l'article L. 143-11-1 du Code du travail ;
conclu, sa rupture
à l’initiative de
l’employeur, en Mais attendu que les dispositions du deuxième alinéa de l'article L. 122-3-8
dehors des cas du Code du travail fixent seulement le minimum des dommages-intérêts
mentionnés à que doit percevoir le salarié dont le contrat à durée déterminée a été rompu
l’article L. 122-38, de façon illicite et que l'attribution d'une indemnisation complémentaire, fût-
ouvre droit pour ce au titre d'un préjudice moral, relève de l'appréciation souveraine des
le salarié à des juges du fond ; qu'enfin, dans la limite du plafond, l'AGS est tenue de
dommages garantir l'intégralité des dommages-intérêts alloués au salarié en raison de
la rupture illicite de son contrat survenue avant l'ouverture de la procédure
intérêts d’un
collective ; que les moyens ne sont pas fondés ;
montant au moins
égal aux
rémunérations Par ces motifs :
qu’il aurait
perçues jusqu’au
terme du contrat, REJETTE le pourvoi.
peu important
que l’exécution du
contrat ait ou non
commencé. --------------------------------------------------------------------------------
Page 79
Publication : Bulletin 2002 V N° 86 p. 95
1°
2°
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2°
2°
3°
3°
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Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Crim.
03/12/2002 02-81453
Cour de Cassation
Chambre criminelle
Audience publique du 3 décembre 2002 Action publique éteinte et rejet
N° de pourvoi : 02-81453
Publié au bulletin
Président : M. Cotte
Rapporteur : M. Ponsot.
Avocat général : M. Frechede.
Avocat : la SCP de Chaisemartin et Courjon.
REPUBLIQUE FRANCAISE
- X... Francis,
Vu le mémoire produit ;
En cet état ;
"aux motifs qu'il convient de rappeler que les élèves hôteliers sont tenus
d'effectuer un stage, pour lequel ils sont notés, et qui font partie intégrante
de leurs études ; qu'il en résulte que leur rapport de stage doit
nécessairement mettre en valeur les aspects positifs de leur séjour dans
Page 83
l'entreprise, qu'à supposer même que le stage ait pu leur permettre
d'acquérir des connaissances professionnelles, il ne s'en déduit pas
nécessairement que le prévenu a respecté les dispositions du Code du
Travail, qu'il suffit de relever qu'Antoine Grappin s'est constitué partie civile
en première instance ; qu'il est de jurisprudence constante qu'il appartient
au juge répressif de rechercher par l'analyse des éléments de la cause, la
véritable nature des conventions passées entre les parties et de leur
restituer, le cas échéant, leur véritable qualification ; qu'en l'espèce, il
résulte des constatations effectuées que les stagiaires ont été placés à
l'égard du prévenu dans un état de subordination juridique et de totale
dépendance ; qu'en effet, ils devaient impérativement rester à la réception
de l'hôtel, puisqu'étant les seuls présents, et ce dans les plages horaires
fixées par l'employeur dans des plannings communs au personnel salarié, et
pour des durées de travail, supérieures à celles autorisées par les
conventions de stage ; que les "stagiaires" ne bénéficiaient d'aucune
indépendance dans l'organisation de leur travail, dans la mesure où ils ne
pouvaient quitter leur poste de travail tenu de fait par eux en l'absence de
titulaire ou faute de personnel en nombre suffisant ; qu'il n'est pas sans
intérêt de relever que le 19 août 1998, suite à la visite des inspecteurs du
travail le prévenu a dû procéder à l'embauche
d'un veilleur de nuit, démontrant ainsi que les stagiaires occupaient bien un
poste de travail ; qu'il en résulte que les stagiaires ont été affectés à des
tâches normales dans l'entreprise, en étant intégrés dans les services
organisés, que les tâches exécutées par eux n'étaient pas spécifiques mais
similaires à celles confiées aux salariés ; qu'ils ont de fait exercé une
activité professionnelle productive pour l'entreprise, sans recevoir de
formation distincte ; que, s'agissant dès lors d'un véritable contrat de
travail, leur salaire ne pouvait être inférieur au minimum légal ;
"alors, d'une part, que le délit prévu par l'article 225-13 du Code pénal qui
sanctionne une hypothèse où les conditions de travail sont "contraires à la
dignité de la personne" n'est constitué qu'en cas d'abus d'une situation de
dépendance ou de vulnérabilité d'une personne pour obtenir des services
non rétribués ou en échange d'une rémunération sans rapport avec le
travail accompli ;
Que les juges ajoutent que le prévenu a abusé de cette situation en les
affectant à la réception de l'hôtel, de 23 heures à 7 heures, 7 jours sur 7,
pour une durée de travail hebdomadaire comprise entre 56 et 63 heures et
pour une rémunération fixée à 1760 francs pour 190 heures ;
"en ce que l'arrêt attaqué a déclaré Francis X... coupable du délit d'obstacle
aux fonctions d'inspecteur du travail ;
"aux motifs que le prévenu n'a pas communiqué aux inspecteurs du travail
les plannings précédant les contrôles, les mettant ainsi dans l'impossibilité
de connaître le temps de travail sur une plus longue période, qu'il a déclaré
au cours de l'enquête que ces documents avaient été jetés ; qu'il convient
toutefois de relever que l'entreprise pratiquant une compensation de la
durée de travail sur plusieurs semaines en suspendant les jours de repos
hebdomadaire, l'employeur doit nécessairement avoir à sa disposition des
documents permettant de connaître le temps de travail effectué par chaque
salarié sur plusieurs semaines ; que de même ces documents sont
indispensables pour établir les fiches de paye du mois et calculer les heures
supplémentaires effectuées ;
qu'il est assez surprenant que le prévenu ait gardé des tableaux sans utilité,
puisque permettant seulement de connaître les personnes présentes dans
l'entreprise et celles en repos, mais ait détruit les seuls documents
permettant de connaître le temps de travail et par la même de calculer les
salaires, que le prévenu avait nécessairement en sa possession les
plannings précédant le contrôle et correspondant à une période pour
lesquels les salaires n'avaient pas encore été calculés ; qu'il en résulte que
le prévenu a volontairement refusé de présenter aux inspecteurs du travail
des documents leur permettant de contrôler le temps de travail, et ce
d'autant que les seuls documents remis parce qu'affichés le jour du
contrôle, ont démontré des dépassements systématiques de la durée
autorisée de travail, qu'il s'agit bien d'un acte positif et non de la simple non
présentation de document comme relevé par le premier juge, qu'il convient,
réformant le jugement déféré, de déclarer le prévenu coupable du délit
d'obstacles à contrôle ;
Attendu que, pour déclarer Francis X... coupable du délit d'obstacle aux
fonctions d'inspecteur du travail, l'arrêt prononce par les motifs repris au
moyen ; Page 86
Attendu qu'en l'état de ces motifs, qui caractérisent la volonté du prévenu
de refuser à l'inspecteur du travail les renseignements qui lui auraient
permis d'exercer son contrôle sur la durée effective du travail des salariés,
et l'obstacle ainsi apporté à l'accomplissement des devoirs de ce
fonctionnaire, la cour d'appel a justifié sa décision sans encourir les griefs
allégués ;
"aux motifs que les infractions commises sont d'une gravité certaine,
s'agissant de l'exploitation de jeunes stagiaires dans une optique de profits,
qu'il apparaît dès lors équitable de condamner le prévenu pour les délits à 4
mois d'emprisonnement et 50 000 francs d'amende et d'ordonner l'affichage
de la décision aux frais du condamné aux portes de l'établissement pendant
deux mois ;
Attendu que, pour condamner Francis X..., déclaré coupable des faits
reprochés, à une peine d'emprisonnement sans sursis, l'arrêt attaqué
prononce par les motifs repris au moyen ;
Page 87
II - REJETTE le pourvoi pour le surplus ;
--------------------------------------------------------------------------------
(1).
Page 88
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
29/01/2002 99-42697
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 29 janvier 2002 Rejet.
N° de pourvoi : 99-42697
Publié au bulletin
REPUBLIQUE FRANCAISE
REJETTE le pourvoi.
Page 90
--------------------------------------------------------------------------------
Dès lors que la cour d'appel, devant laquelle les demandeurs liés à la Croix-
Rouge française par un contrat de bénévolat n'ont jamais prétendu être
sociétaires de l'association, a relevé que les intéressés effectuaient non
seulement un travail d'accompagnement des voyageurs sous les ordres et
selon les directives de l'association, qui avait le pouvoir d'en contrôler
l'exécution et de sanctionner les manquements éventuels, mais encore
qu'ils percevaient une somme forfaitaire dépassant le montant des frais
réellement exposés, elle a exactement décidé que les intéressés étaient
liés à la Croix-Rouge française par un contrat de travail.
Page 91
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
COMMUNIQUE
(Source : Service
de documentation
et d’études de la
Cour de cassation)
L’application des
lois du 13 juin
1998 , dite “loi
Aubry 1” et du 19
janvier 2000 ,
dite “loi Aubry II”,
n’est pas sans
soulever un
certain nombre de
difficultés
génératrices d’un
contentieux
conséquent
devant la
chambre sociale.
Celle-ci a donc
décidé d’organiser
une audience
thématique sur
certaines de ces
difficultés liées en
particulier aux
dispositions des
articles 28-I et 30-
II de la seconde
de ces lois .
Quatre arrêts ont
été rendus qui
peuvent faire
l’objet des
observations
suivantes :
Sur l’application
de l’article 30 II
de la loi du 19
Page 92
raisons de celui-
ci, la chambre a
décidé que la
lettre de
licenciement d’un
salarié ayant
refusé la
modification de
son contrat de
travail proposée
en application
d’un accord de
réduction du
temps de travail,
devait faire
référence à cet
accord (n° 04-
40.504), faute de
quoi le
licenciement était
dépourvu de
cause réelle et
sérieuse.
Elle a donc
approuvé la cour
d’appel qui a jugé
le licenciement
sans cause réelle
et sérieuse, bien
qu’ayant écarté à
tort l’application
de l’article 30-II
de la loi du 19
janvier 2000, dès
lors qu’elle avait
constaté que la
lettre de
licenciement du
salarié ne
comportait
aucune référence
à l’accord de
réduction du
temps de travail.
- La chambre
s’est enfin tenue
à une
interprétation
stricte de l’article
30-II en refusant
de faire
application de cet 05-42.946
article dans Arrêt n° 550 du 15 mars 2006
l’hypothèse où la Cour de cassation - Chambre sociale
modification du Rejet
contrat de travail
du salarié ne Demandeur(s) à la cassation : société Sopafom SA Page 93
résultait pas d’un Défendeur(s) à la cassation : M. Goeffroy X...
accord collectif de Sommaire :
réduction du
temps de travail, Selon l’article 30-II de la loi du 19 janvier 2000, dite “loi Aubry II”,
mais d’une lorsqu’un ou plusieurs salariés refusent une modification de leur contrat de
décision travail en application d’un accord de réduction de la durée du travail, leur
unilatérale de licenciement est un licenciement individuel ne reposant pas sur un motif
économique et est soumis aux dispositions des articles L.122-4 à L.122-17
l’employeur, peu
du code du travail. Ces dispositions sont applicables à tout licenciement
important que
résultant d’un accord de réduction du temps de travail , que celui-ci ait été
cette décision ait
conclu en application de la loi du 13 juin 1998 ou de la loi du 19 janvier
été prise en
2000, à condition que les stipulations de l’accord soient conformes aux
application de
dispositions de cette dernière (arrêt n° 1, pourvoi n° 03-48.027). La lettre
dispositions de licenciement doit comporter l’indication de cet accord à défaut de quoi
légales comme le celui-ci est sans cause réelle et sérieuse (arrêt n° 2, pourvoi n° 04-40.504)
soutenait le et le bien-fondé du licenciement doit être apprécié au regard des
pourvoi (n° 05- dispositions de cet accord (arrêt n° 3, pourvoi n° 04-41.935). En revanche,
42.946). le licenciement prononcé en raison du refus par un salarié de la modification
En effet, il résulte de sa rémunération proposée, non en application d’un accord collectif mais
tant du texte de par suite d’une mise en oeuvre unilatérale dans l’entreprise de la réduction
la loi que des du temps de travail à 35 heures, constitue un licenciement pour motif
débats économique (arrêt n° 4, pourvoi n° 05-42.946).
parlementaires
que le législateur Sur le moyen unique, pris en ses deux premières branches :
a souhaité faire
un sort particulier Attendu que M. X..., employé par la société Sopafom, s’est vu proposer le
aux ruptures du 29 novembre 1999 la modification de son contrat de travail consistant en
contrat de travail une réduction de sa rémunération proportionnelle à la réduction de la durée
du travail à 35 heures, décidée unilatéralement par l’employeur ; qu’ayant
survenant en
refusé, il a été licencié le 13 janvier 2000 au motif de son refus de la
application d’un
modification de son salaire suite à la réduction de l’horaire légal ;
accord collectif de
Attendu que la société fait grief à l’arrêt attaqué (Metz, 23 mars 2005),
réduction du
statuant sur renvoi après cassation (Soc. 24 mars 2004, pourvoi n° W 02-
temps de travail. 45.130), d’avoir décidé que le licenciement s’analysait en un licenciement
Il n’y avait donc pour motif économique , alors selon le moyen :
pas lieu d’étendre
ce régime à des 1°) que d’une part, la loi ayant imposé à l’employeur la réduction de la
ruptures durée du travail effectif à 35 heures par semaine sans lui imposer le
intervenant dans maintien de la rémunération antérieure , le licenciement du salarié pour
un autre refus d’acceptation de la réduction proportionnelle de sa rémunération était
contexte. La causé par la loi , de sorte que viole les articles L. 212-1 bis et L. 212-3 dans
chambre a donc leur rédaction alors applicable, ainsi que L. 321-1 du Code du travail , l’arrêt
rejeté le pourvoi attaqué qui retient que le licenciement litigieux aurait eu un motif
qui tendait à économique ;
traiter de manière
similaire les 2°) que d’autre part, le licenciement du salarié prononcé en l’absence
licenciements d’accord de réduction du temps de travail parce qu’il refuse une réduction
consécutifs au de sa rémunération proportionnelle à la réduction de sa durée de travail
refus d’une effectif pour la ramener à la durée légale, a nécessairement la même nature
de licenciement individuel ne reposant pas sur un motif économique que le
modification du
licenciement prononcé pour la même cause dans le cadre d’un accord de
contrat de travail
réduction du temps de travail qu’il s’ensuit que viole les articles L. 122-14 à
qu’ils résultent
L. 122-17 et L. 321-1 du Code du travail, ainsi que L. 212-3, alinéa 2, du
d’une décision
même Code, dans sa rédaction alors applicable, l’arrêt attaqué qui
unilatérale de considère que le licenciement du salarié , prononcé en raison de son refus
l’employeur ou de toute diminution de sa rémunération proportionnelle à la réduction de sa
d’un accord durée de travail effectif pour la ramener à la durée légale, constitue un
collectif de licenciement pour motif économique, pour la raison inopérante que la
réduction du réduction du temps de travail de l’intéressé et son licenciement consécutif
temps de travail. étaient intervenus en l’absence de tout accord de réductionPage 94 de
du temps
Elle a ainsi travail ;
approuvé la cour
d’appel, s’agissant Mais attendu que le licenciement prononcé en raison du refus par un salarié
d’une baisse de de la modification de sa rémunération proposée, non en application d’un
rémunération accord collectif, mais par suite d’une mise en oeuvre unilatérale dans
proportionnelle à l’entreprise de la réduction du temps de travail à 35 heures, constitue un
la réduction du licenciement pour motif économique ; que le moyen n’est pas fondé ;
temps de travail,
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur la troisième branche
qui s’est située
du moyen qui ne serait pas de nature à permettre l’admission du pourvoi :
sur le terrain du
licenciement REJETTE le pourvoi ;
économique. Président : M. Sargos
Rapporteur : Mme Leprieur, conseiller référendaire
Avocat général : M. Duplat
Sur l’application
Avocat(s) : la SCP Choucroy, Gadiou et Chevallier, Me balat
de l’article 28-I de
la loi du 19
janvier 2000
La chambre a eu
à statuer dans
une quatrième
affaire (n° 03-
48.027) sur la
qualification du
licenciement
consécutif à une
modification du
contrat de travail
intervenue en
application d’un
accord de
Page 95
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 22 mars 2006 Rejet
N° de pourvoi : 05-42233
Publié au bulletin
Président : M. SARGOS
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
Attendu que, selon deux contrats successifs, la société Esso a confié à la
société X..., constituée à cet effet, l'exploitation d'une station-service ; que
la société Esso a procédé à la rupture anticipée de la relation contractuelle ;
que M. et Mme X..., cogérants de la société X..., ont saisi la juridiction
prud'homale sur le fondement de l'article L. 781-1 du Code du travail ; que
la société Esso a conclu à l'irrecevabilité de la demande des époux X... en
soutenant que les dispositions de l'article L. 781-1 étaient inapplicables aux
personnes morales et aux gérants des personnes morales et en faisant
valoir que la société X... ayant préalablement saisi la juridiction
commerciale, les gérants ne pouvaient cumuler le bénéfice des dispositions
du droit commercial et du droit du travail ;
Sur les premier et troisième moyens, réunis :
Attendu que la société Esso fait grief à l'arrêt attaqué (Bordeaux, 1er mars
2005) d'avoir "déclaré recevable en l'état la demande des époux X..." et
d'avoir déclaré la juridiction prud'homale compétente alors, selon le premier
moyen :
1 / qu'en affirmant que la société locataire-gérante serait une société de
façade laissant place à un rapport direct entre la personne physique de ses
gérants et la société Esso dans le cadre de l'article L. 781-1 du Code du
travail, la cour d'appel a tranché le fond du litige et n'a nullement statué sur
la question préalable de l'irrecevabilité de la demande du fait de l'instance
antérieurement introduite devant la juridiction commerciale par les mêmes
personnes agissant en qualité de gérants de cette société, de sorte qu'en
statuant comme elle l'a fait, sans aucunement se prononcer sur la
connexité, la cour d'appel a violé l'article 101 du nouveau Code de
procédure civile ;
2 / qu'il résulte des termes mêmes de l'arrêt attaqué que la juridiction
prud'homale a été saisie postérieurement à la juridiction commerciale des
conséquences de la résiliation du contrat de location-gérance et que
méconnaît son office le juge prud'homal qui, faute de pouvoir dessaisir la
juridiction commerciale, laisse se créer les conditions d'une contrariété de
décisions et d'un cumul d'indemnisations, de sorte qu'en statuant comme
elle l'a fait, la cour d'appel a également violé les articles 12 et 100 du
nouveau Code de procédure civile ;
3 / que de toute façon prive sa décision de toute base légale Pageau regard
96 des
articles 1134 du Code civil et L. 781-1 du Code du travail, l'arrêt attaqué qui
estime que la saisine par la société X... de la juridiction commerciale ne
caractériserait pas par elle-même une renonciation de ses gérants à exercer
les droits qu'ils tiennent de l'article L. 781-1 du Code du travail, sans
s'expliquer sur les conclusions de la société Esso qui faisaient valoir que la
Les gérants d'une résiliation du contrat de la société X... avait été négociée dans les
SARL locataire- conditions prévues par l'accord interprofessionnel, que la saisine du tribunal
gérante d'une de commerce était intervenue postérieurement à cette résiliation à un
station service moment où les gérants étaient entièrement maîtres de leurs droits, et que,
Esso demandent dans ces conditions, ils étaient irrecevables à faire abstraction de la
personne morale de la société pour saisir ultérieurement la juridiction
leur
prud'homale dans le cadre d'un prétendu contentieux personnel ;
requalification en
et, selon le troisième moyen, que les gérants d'une SARL locataire-gérante
salariés sur la
d'une station service ne peuvent cumuler dans leurs rapports avec la
base de l’article L.
société pétrolière propriétaire du fonds de commerce le bénéfice de la
781-1-2 du Code qualité de commerçante de la personne morale et le bénéfice des
du travail car ils dispositions de l'article L. 781-1-2 du Code du travail à titre individuel ; que
estiment que leur viole le principe du non cumul et l'article 1134 du Code civil l'arrêt attaqué
société n’est qui admet que les époux X... puissent tout à la fois saisir la juridiction
qu’une société de commerciale en leur qualité de gérants de la SARL X... et la juridiction
façade. prud'homale à titre personnel pour tenter d'obtenir deux fois la réparation
Pour Esso, du même préjudice ;
l'existence d'une Mais attendu que la répartition des compétences entre le tribunal de
société de façade commerce et le conseil de prud'hommes, en cas de différends entre les
impliquant une locataires-gérants et les sociétés propriétaires du fonds, ne pouvait priver
fraude ou une M. et Mme X... du droit de saisir le conseil de prud'hommes en invoquant le
tromperie et la bénéfice des dispositions de l'article L. 781-1 du Code du travail; qu'il
SARL X... ayant appartenait aux juges du fond, saisis de demandes formées en application
été constituée et de la législation sociale, d'une part, d'apprécier si les gérants avaient,
gérée par les comme ils le prétendaient, exercé leur activité professionnelle pour le
époux X..., ces compte de la société pétrolière dans les conditions fixées par l'article L. 781-
derniers ne 1, 2, et, d'autre part, si, comme le soutenait la société Esso, les gérants
peuvent invoquer avaient valablement renoncé à se prévaloir du statut de salarié ;
leur propre faute Et attendu que la cour d'appel a examiné si les conditions cumulatives
(nemo auditur prévues par l'article L. 781-1, 2, étaient ou non réunies puis, répondant aux
propriam conclusions, a estimé que les époux X... n'avaient pas manifesté une
turpitudinem volonté claire et non équivoque de renoncer aux droits qu'ils tiennent à titre
allegans ) pour individuel du texte susvisé ;
alléguer une D'où il suit que les moyens ne sont pas fondés ;
tromperie d’Esso. Sur le deuxième moyen :
Attendu que la société Esso fait grief à l'arrêt d'avoir déclaré la juridiction
Cette
prud'homale compétente, alors, selon le deuxième moyen :
argumentation ne
1 / que le bénéfice des dispositions de l'article L. 781-1 du Code du travail
convainc pas la
ne s'applique pas à une personne morale, ni aux gérants de cette personne
chambre sociale
morale ; qu'il s'ensuit que viole le texte susvisé l'arrêt attaqué qui déclare
pour laquelle il
ce texte applicable aux époux X..., gérants de la SARL X... ;
s’agit bien d’une 2 / que l'existence d'une société de façade implique une fraude ou une
société de tromperie à l'endroit de tiers ; que ni le fait que la SARL X... ait pu être
façade : «Et constituée exclusivement pour exploiter en location-gérance la station-
attendu service d'Esso, ni le fait que le contrat de location-gérance ait été conclu en
qu'analysant les fonction de la personne des époux X..., gérants de la SARL, ni le fait que les
contrats et gérants n'auraient bénéficié d'aucune autonomie dans l'organisation de leur
appréciant les activité et la détermination de leur politique commerciale, n'étaient à eux
conditions de fait seuls de nature à démontrer que la SARL X... n'aurait été qu'une société de
dans lesquelles la façade ; que pour l'avoir admis sans constater l'existence d'une quelconque
station-service fraude ou tromperie à l'égard de tiers, l'arrêt attaqué a violé l'article 2268
était exploitée, les du Code civil et le principe selon lequel "la fraude ne se présume pas" ;
juges du fond, 3 / que subisidiairement, l'existence d'une société de façade impliquant une
restituant aux fraude ou une tromperie et la SARL X... ayant été constituée Page 97 par
et gérée
faits et aux actes les époux X..., viole le principe nemo auditur propriam turpitudinem
litigieux leur allegans l'arrêt attaqué qui admet ces derniers à faire valoir que cette
exacte société n'aurait constitué qu'une société de façade ;
qualification, ont Mais attendu que, selon le premier alinéa de l'article L. 781-1 du Code du
retenu que si la travail, les dispositions de ce Code, qui visent les apprentis, ouvriers,
société X..., dont employés, travailleurs, sont applicables aux personnes dont la profession
les époux X... consiste essentiellement, soit à vendre des marchandises ou denrées de
étaient cogérants, toute nature, des titres, des volumes, publications, billets de toute sorte qui
était la signataire leur sont fournis exclusivement ou presque exclusivement par une seule
des contrats de entreprise industrielle ou commerciale, soit à recueillir les commandes ou à
location-gérance recevoir des objets à traiter, manutentionner ou transporter, pour le compte
et de mandat, les d'une seule entreprise industrielle ou commerciale, lorsque ces personnes
exercent leur profession dans un local fourni ou agréé par cette entreprise
clauses desdits
et aux conditions et prix imposés par la dite entreprise ;
contrats
Et attendu qu'analysant les contrats et appréciant les conditions de fait dans
révélaient
lesquelles la station-service était exploitée, les juges du fond, restituant aux
l'instauration d'un
faits et aux actes litigieux leur exacte qualification, ont retenu que si la
lien direct entre la
société X..., dont les époux X... étaient cogérants, était la signataire des
société Esso et les contrats de location-gérance et de mandat, les clauses desdits contrats
époux X..., la révélaient l'instauration d'un lien direct entre la société Esso et les époux
société X... X..., la société X... n'étant qu'une "société de façade" ;
n'étant qu'une D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
"société de façade Sur le quatrième moyen :
» ( Cass.soc., 22 Attendu que la société Esso fait encore grief à l'arrêt d'avoir déclaré la
mars 2006, N° 05- juridiction prud'homale compétente, alors, selon le moyen :
42233 ) 1 / que si le mandat imposait, par définition, à la société mandataire la
vente exclusive des carburants Esso, l'exclusivité inscrite au contrat de
location-gérance ne concernait en outre que les lubrifiants utilisés dans la
station-service, ce qui plaçait hors exclusivité plus de mille références de
produits boutique (dont les pneus, batteries, accessoires destinés aux
véhicules et tous produits à usage domestique, les produits alimentaires et
boissons, la restauration rapide), les prestations de lavage, graissage, pose,
réparations courantes, échanges de pièces et d'accessoires, et les lubrifiants
non utilisés dans la station-service ; que, dans la procédure commerciale
engagée par la SARL X..., le tribunal de commerce de Paris ayant constaté
dans son jugement du 25 mars 2004 que l'activité de vente de carburants
n'avait représenté que 55 à 60 % de l'activité de la station-service, viole
l'article L. 781-1-2 du Code du travail l'arrêt attaqué qui, en cet état, retient
l'existence de la condition de fourniture quasi exclusive ;
2 / que la détermination des parts respectives des activités soumises à
exclusivité et des activités non soumises à exclusivité implique une
comparaison des recettes respectives à un taux de fiscalité homogène ;
que, pour avoir repris à son compte la motivation des premiers juges qui
avaient retenu au titre des ventes de carburants des chiffres incluant la taxe
intérieure sur les produits pétroliers, l'arrêt attaqué a violé l'article L. 781-1-
2 du Code du travail ;
3 / que ne justifie pas légalement sa solution au regard de l'article L. 781-1-
2 du Code du travail l'arrêt attaqué qui, procédant par simple affirmation,
retient que si la vente de produits non fournis par Esso était autorisée, cette
vente ne pouvait avoir lieu que dans des conditions marquant "l'emprise" de
cette société sur les conditions d'approvisionnement et de vente, sans
préciser en quoi aurait consisté cette soi-disant "emprise", ni s'expliquer sur
le moyen des conclusions d'Esso soulignant qu'Esso se bornait, pour faciliter
le choix et l'organisation de la locataire-gérante, à lui proposer certains
grossistes (conclusions p. 6) ;
4 / que la condition relative à la quasi-exclusivité de fourniture qui vise la
détermination du rapport entre les activités soumises à exclusivité et les
activités non soumises à exclusivité, est sans relation avec la rentabilité de
ces activités, de sorte que viole l'article L. 781-1-2 du CodePage 98 l'arrêt
du travail
attaqué qui retient que la condition de fourniture quasi exclusive était
remplie au motif inopérant que l'analyse des s comptables produits aux
débats ne permet pas d'établir que les époux X... ont pu retirer de la vente
des produits non pétroliers des bénéfices leur assurant une indépendance
économique réelle par rapport à la société pétrolière ;
Mais attendu qu’appréciant souverainement l'ensemble des éléments de fait
et de preuve qui lui étaient soumis, la cour d'appel, par motifs propres et
adoptés, a déduit de ses constatations que l'activité essentielle des époux
X... avait consisté à vendre des produits fournis exclusivement par la
société Esso ; que le moyen n'est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Condamne la société Esso aux dépens ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
par le président en son audience publique du vingt-deux mars deux mille six.
Décision attaquée : cour d'appel de Bordeaux (chambre sociale, section A)
2005-03-01
Page 99
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
03-30.741
Arrêt n° 884 du 31 mai 2005
Le Conseil général Cour de cassation - Deuxième chambre civile
du Lot verse des Cassation partielle
sommes à des Demandeur(s) à la cassation : Union pour le recouvrement des cotisations
particuliers de sécurité sociale (URSSAF) du Lot
chargés de Défendeur(s) à la cassation : Conseil général du Lot et autres
l'exécution d'un Attendu, selon l'arrêt attaqué, qu’à la suite d’un contrôle concernant la
service de période du 1er novembre 1997 au 30 juin 2000, l’URSSAF a réintégré dans
transport scolaire. l’assiette des cotisations sociales du régime général dues par le Conseil
La cour d'appel général du Lot, notamment les sommes versées à des particuliers chargés
de l’exécution d’un service de transport scolaire ; que ce redressement a
annule le
donné lieu à une mise en demeure du 11 janvier 2001 ;
redressement
pratiqué par Sur le moyen unique, pris en ses deux premières branches :
l'Urssaf au motif
que leurs Attendu que l’URSSAF fait grief à l'arrêt d’avoir accueilli le recours du
obligations conseil général, alors, selon le moyen :
dépendent
d’éléments 1°/ que selon l’article 14 du nouveau Code de procédure civile, nulle partie
extérieurs à la ne peut être jugée sans avoir été entendue ou appelée ; qu’en l’espèce,
collectivité pour annuler la décision de l’URSSAF d’assujettissement au régime général
publique et de sécurité sociale des particuliers assurant le transport scolaire pour le
n’induisent pas, compte du conseil général, l’arrêt attaqué retient l’absence de lien de
par elles-mêmes, subordination entre ces particuliers transporteurs et le conseil général ;
l’existence d’un qu’en statuant ainsi, sans que ces particuliers transporteurs n’aient été
appelés en la cause, la cour d’appel a méconnu les exigences du texte
lien de
précité ;
subordination.
Censurant l'arrêt 2°/ que selon l’article 14 du nouveau Code de procédure civile, nulle partie
de la cour ne peut être jugée sans avoir été entendue ou appelée ; que le juge ne peut
d'appel, la cour se prononcer sur le régime de protection applicable à une personne qu’en
de cassation présence de tous les organismes de protection sociale intéressés à la
constate solution du litige, la cour d’appel a violé le texte précité ensemble l’article
l'existence d'un L.311-2 du Code de la sécurité sociale ;
lien de
subordination du Mais attendu que la cour d’appel, qui n’était pas saisie d’un conflit
fait de l'existence d’affiliation, mais de la contestation d’une décision de redressement de
d'un service de cotisations sociales, n’encourt pas les griefs des deux premières branches
transport organisé du moyen ;
et de la
rémunération sur Mais sur le moyen unique, pris en sa troisième branche :
une base tarifaire Vu les articles L. 242-1 du Code de la sécurité sociale et L.121-1 du Code
imposée: " Qu’en du travail ;
statuant ainsi, par Page 100
des motifs
inopérants, alors Attendu, selon le premier de ces textes, que, pour le calcul des cotisations
qu’il résultait de des assurances sociales, des accidents du travail et des allocations
ses constatations familiales, sont considérées comme rémunérations toutes les sommes
et des documents versées aux travailleurs en contrepartie ou à l’occasion d’un travail accompli
annexés à la dans un lien de subordination ; que le lien de subordination est caractérisé
par l’exécution d’un travail sous l’autorité d’un employeur qui a le pouvoir
procédure de
de donner des ordres et des directives, d’en contrôler l’exécution et de
contrôle, d’une
sanctionner les manquements de son subordonné ; que le travail au sein
part, que les
d’un service organisé peut constituer un indice du lien de subordination
intéressés
lorsque l’employeur détermine unilatéralement les conditions d’exécution du
participaient à un travail ;
service de
transport organisé Attendu que pour annuler le redressement, l’arrêt attaqué retient
dont le conseil essentiellement que les particuliers concernés sont recrutés dans le cadre
général du régime des marchés publics ; qu’inhérentes à ce régime, leurs
déterminait obligations dépendent d’éléments extérieurs à la collectivité publique et
unilatéralement n’induisent pas, par elles-mêmes, l’existence d’un lien de subordination ;
les règles de
fonctionnement, Qu’en statuant ainsi, par des motifs inopérants, alors qu’il résultait de ses
d’autre part, qu’ils constatations et des documents annexés à la procédure de contrôle, d’une
étaient rémunérés part, que les intéressés participaient à un service de transport organisé dont
sur des bases le conseil général déterminait unilatéralement les règles de fonctionnement,
tarifaires d’autre part, qu’ils étaient rémunérés sur des bases tarifaires imposées et
imposées et exposés à des sanctions en cas de défaillance dans l’exécution du transport,
exposés à des ce dont il résultait qu’ils travaillaient dans un lien de subordination, la cour
d’appel a violé les textes susvisés ;
sanctions en cas
de défaillance PAR CES MOTIFS :
dans l’exécution
du transport, ce CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce que pour annuler le
dont il résultait redressement, il a jugé que les particuliers intéressés ne se trouvaient pas
qu’ils travaillaient dans un lien de subordination, l'arrêt rendu le 14 octobre 2003, entre les
dans un lien de parties, par la cour d'appel d'Agen ; remet, en conséquence, quant à ce, la
subordination, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et,
cour d’appel a pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Bordeaux ;
violé les textes Président : M. Dintilhac
susvisés ;" Rapporteur : M. Thavaud, conseiller
Avocat général : M. Barrairon
Avocat(s) : la SCP Gatineau, la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez
Page 101
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
M.X agent
commercial, se
voit confier la
prospection et la
vente
d'installations de
chauffage par la
société Aterno.
Inscrit au RCS de
Fréjus , il exploite
des activités de
commerce de
pneus et
accessoires, de
protection
électronique,
d'automatismes
de portail, de
vidéosurveillance,
de
télésurveillance et
enfin de
chauffage. Il
exploite deux
établissements au Cour de Cassation
moins, dont l'un à Chambre sociale
Dijon spécialisé Audience publique du 13 avril 2005 Rejet
dans les N° de pourvoi : 03-42583
pneumatiques Inédit
auquel il consacre
l'essentiel de son Président : Mme MAZARS conseiller
temps, ne se
consacrant pas REPUBLIQUE FRANCAISE
personnellement AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
à l'activité
chauffage de son LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
entreprise .
Sur le moyen unique :
Pour la société
donneur d'ordre, Attendu que par contrat d'agent commercial du 10 novembre 1996, qualifié
M. X... dirige une par les parties de "contrat de mandataire" selon nouveau contrat du 6
société dont il novembre 1997, la société Aterno a confié à M. X... la prospection et la
maîtrise vente d'installations de chauffage ; qu'à la suite de la rupture des relations
parfaitement contractuelles, M. X... a saisi le conseil de prud'hommesPage 102
de diverses
l'organisation et demandes ;
le
fonctionnement, Attendu que la société Aterno fait grief à l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence,
circonstances 27 février 2003), statuant sur contredit, d'avoir retenu la compétence du
incompatibles conseil de prud'hommes au motif que les parties étaient liées par un contrat
avec la qualité de de travail, alors, selon le moyen :
salarié de la
1 / que l'emploi de personnel salarié pour exécuter la prestation que le
société Aterno
contractant s'engage à fournir est incompatible avec la qualité de salarié ;
qu'il revendique.
que la cour d'appel, qui a constaté que M. X... exerçait effectivement son
Analysant, contrat activité avec une équipe, qu'il rémunérait par rétrocession d'une partie de
de prestation, la ses commissions, aurait dû nécessairement en déduire l'absence de contrat
cour de cassation de travail liant M. X... à la société Aterno ; que la cour d'appel, qui n'a pas
retrouve tous les déduit les conséquences légales de ses constatations, a violé les
éléments de la dispositions de l'article L. 121-1 du Code du travail ;
subordination
permettant une 2 / qu'en déduisant de l'application par les cocontractants de la société
requalification du Aterno de la méthode de vente utilisant le coupon-réponse et l'analyse
contrat " Mais thermique, l'existence d'une directive sur le mode opératoire contraire à la
attendu qu'il liberté de prospection qui caractérise l'activité d'agent commercial, alors
résulte de l'article que la qualité de mandataire de l'agent commercial justifie qu'il reçoive des
L. 121-1 du Code instructions ainsi que l'assistance de son mandant, la cour d'appel, qui n'a
du travail que le pas caractérisé le lien de subordination, a privé sa décision de base légale
lien de au regard de l'article L. 121-1 du Code du travail ;
subordination est
3 / que le lien de subordination caractérisant l'activité salariée résulte pour
caractérisé par
l'agent commercial de son intégration dans un service organisé ; que
l'exécution d'un
l'intégration est établie lorsque l'intéressé ne travaille pas pour son propre
travail sous
compte mais pour celui de la société qui l'emploie dans le cadre d'un service
l'autorité de
organisé et selon des directives générales imposées par elle qui assume les
l'employeur qui a risques et le profit de son entreprise et sous la dépendance de laquelle il se
le pouvoir de trouve placé en fait ;
donner des ordres
et des directives, qu'en décidant que le contrat de mandataire de M. X... devait être requalifié
d'en contrôler en contrat de travail, sans constater son intégration dans un service
l'exécution et de organisé, la cour d'appel n'a pas satisfait aux exigences de l'article L. 121-1
sanctionner les du Code du travail ;
manquements ;
que le travail au 4 / que la société Aterno soutenait dans ses conclusions d'appel que M. X...
sein d'un service était inscrit au RCS de Fréjus et exploitait des activités de commerce de
organisé peut pneus et accessoires, de protection électronique, d'automatismes de portail,
constituer un de vidéosurveillance, de télésurveillance et enfin de chauffage, qu'il
indice du lien de exploitait deux établissements au moins, dont l'un à Dijon spécialisé dans
subordination, les pneumatiques et auquel il consacrait l'essentiel de son temps, ne se
lorsque consacrant pas personnellement à l'activité chauffage de son entreprise ;
qu'il s'en déduisait que M. X... dirigeait une société dont il maîtrisait
l'employeur
parfaitement l'organisation et le fonctionnement, circonstances
détermine
incompatibles avec la qualité de salarié de la société Aterno qu'il
unilatéralement
revendiquait ; qu'en se bornant à affirmer que la forme selon laquelle M.
les conditions
X... exerçait son activité, comme commerçant indépendant, ne faisait pas
d'exécution du
obstacle à la reconnaissance de l'existence d'une relation de travail, la cour
travail ; que la d'appel n'a pas répondu aux conclusions litigieuses et méconnu les
cour d'appel a dispositions de l'article 455 du nouveau Code de procédure civile ;
constaté que M.
X..., qui travaillait 5 / qu'en se bornant à affirmer que les conclusions et la décision de
au service de la l'URSSAF de ne pas remettre en cause la nature des contrats qui liaient la
société Aterno société Aterno à ses commerciaux n'ont d'effet qu'entre cet organisme et la
avec des salariés société Aterno et ne sauraient lier la juridiction prud'homale quant à la
qu'il rémunérait qualification du contrat conclu entre les parties, alors que cette décision
par rétrocession constituait nécessairement un indice supplémentaire pour Page 103 la
maintenir
d'une partie de qualification de contrat d'agence du contrat litigieux, la cour d'appel n'a pas
ses commissions, satisfait aux exigences de l'article 455 du nouveau Code de procédure
dirigeait une civile ;
équipe de vente,
qu'il recevait de Mais attendu qu'il résulte de l'article L. 121-1 du Code du travail que le lien
cette société une de subordination est caractérisé par l'exécution d'un travail sous l'autorité
quantité de l'employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d'en
contrôler l'exécution et de sanctionner les manquements ; que le travail au
importante de
sein d'un service organisé peut constituer un indice du lien de subordination,
coupons-réponse
lorsque l'employeur détermine unilatéralement les conditions d'exécution du
de clients
travail ; que la cour d'appel a constaté que M. X..., qui travaillait au service
potentiels d'un
de la société Aterno avec des salariés qu'il rémunérait par rétrocession
secteur
d'une partie de ses commissions, dirigeait une équipe de vente, qu'il
géographique recevait de cette société une quantité importante de coupons-réponse de
défini qu'il avait clients potentiels d'un secteur géographique défini qu'il avait l'obligation de
l'obligation de visiter pour réaliser une analyse thermique de leur logement, qu'il était
visiter pour destinataire de directives quant au traitement des coupons-réponse, qu'il
réaliser une avait des objectifs à atteindre et figurait dans le classement des vendeurs ;
analyse que son activité était contrôlée et qu'il avait d'ailleurs reçu un avertissement
thermique de leur constituant une menace de sanction ; que, répondant en les rejetant aux
logement, qu'il conclusions invoquées, elle a pu en déduire, sans encourir les griefs du
était destinataire moyen, que l'existence d'un lien de subordination, et, partant, d'un contrat
de directives de travail, était caractérisée et que la juridiction prud'homale était
quant au compétente pour statuer sur le litige ; que le moyen n'est pas fondé ;
traitement des
coupons-réponse, PAR CES MOTIFS :
qu'il avait des
objectifs à REJETTE le pourvoi ;
atteindre et Condamne la société Aterno aux dépens ;
figurait dans le
classement des Dit n'y avoir lieu à application de l'article 700 du nouveau Code de
vendeurs ; que procédure civile ;
son activité était
contrôlée et qu'il Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
avait d'ailleurs par le président en son audience publique du treize avril deux mille cinq.
reçu un
avertissement Décision attaquée : cour d'appel d'Aix-en-Provence (18e chambre sociale)
constituant une 2003-02-27
menace de
sanction ; que,
répondant en les
rejetant aux
conclusions
invoquées, elle a
pu en déduire,
sans encourir les
griefs du moyen,
que l'existence
d'un lien de
subordination, et,
partant, d'un
contrat de travail,
était caractérisée
et que la
juridiction
prud'homale était
compétente pour
statuer sur le Page 104
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
04/01/2000 97-41154
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 4 janvier 2000 Rejet.
N° de pourvoi : 97-41154
Publié au bulletin
Président : M. Gélineau-Larrivet .
Rapporteur : M. Brissier.
Avocat général : M. de Caigny.
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu que Mme Henri a été engagée en qualité de chauffeur par la société
Coulet et fils par un contrat à durée déterminée de retour à l'emploi du 2
mars 1992 au 30 novembre 1992 ; que l'employeur a rompu le 27 octobre
1992 le contrat de travail en invoquant une faute grave de la salariée ; que
cette dernière a saisi le conseil de prud'hommes de diverses demandes ;
Mais attendu que la cour d'appel, qui constate qu'aucun lieu d'exécution
n'était prévu par le contrat de travail et que la nature même de l'emploi
impliquait une certaine disponibilité géographique, a pu décider que le
contrat de travail n'avait subi aucune modification et que l'abandon
prolongé de son poste par la salariée, depuis le 5 août 1992, rendait
impossible son maintien dans l'entreprise pendant la durée du préavis et
constituait une faute grave ; que les moyens ne sont pas fondés ;
--------------------------------------------------------------------------------
1° Une période de travail implique qu'un salarié soit placé dans des
conditions normales d'emploi. Tel n'est pas le cas de prestations
rémunérées consistant pour l'intéressé à conduire un car de l'entreprise
destiné au transport d'élèves, vide de passagers, en présence du chauffeur
habituel, et ceci, pendant quelques heures seulement en 2 mois.
2° Constitue une faute grave l'abandon prolongé de son poste par un salarié
qui invoquait une modification de son contrat de travail, alors que ce
contrat ne prévoyait aucun lieu d'exécution et que la nature même de
l'emploi impliquait une certaine disponibilité géographique.
Page 107
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Engagée comme
réceptionniste par
la société Hôtel
Europe Saint-
Séverin le 14 mai
avec un contrat
de travail
prévoyant une
période d'essai
d'un mois
renouvelable une
fois, pour une
durée
équivalente, Cour de Cassation
après accord des Chambre sociale
parties, Mme X… Audience publique du 15 mars 2006 Cassation
se voit notifier le N° de pourvoi : 04-44544
14 juillet au matin Publié au bulletin
la fin de son essai. Président : M. SARGOS
Faisant droit à la REPUBLIQUE FRANCAISE
demande de la AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
salariée, la LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
chambre sociale Sur le moyen unique :
rappelle le mode Vu l'article 641, alinéa 2 du nouveau Code de procédure civile ;
de calcul de Attendu que Mme X... a été engagée le 14 mai 2001 en qualité de
l’essai, il réceptionniste par la société Hôtel Europe Saint-Séverin, suivant contrat de
commence le jour travail prévoyant une période d'essai d'un mois renouvelable une fois, pour
de la conclusion une durée équivalente, après accord des parties ; que, contestant les
du contrat et finit conditions dans lesquelles l'employeur avait mis fin à la relation de travail,
le dernier jour à la salariée a saisi la juridiction prud'homale de demandes en paiement de
minuit : »dernier diverses indemnités au titre de la rupture de son contrat de travail ;
jour à minuit : « Attendu que pour rejeter les demandes de la salariée, l'arrêt attaqué, après
Qu'en statuant avoir constaté que le 14 juillet au matin, Mme X... avait été avisée
verbalement de la volonté de l'employeur de ne pas poursuivre la relation
ainsi, alors que
de travail, retient qu'il s'ensuit que la rupture a été notifiée à la salariée
les dispositions de
avant la fin de la période d'essai qui expirait le dernier jour, soit le 14 juillet
l'article 641,
à 24 heures ;
alinéa 2, du
Qu'en statuant ainsi, alors que les dispositions de l'article 641, alinéa 2, du
nouveau Code de
nouveau Code de procédure civile, propres à la computation des délais de
procédure civile, procédure, ne s'appliquent pas au calcul de la durée d'une période d'essai,
propres à la laquelle, sauf disposition contraire, commence le jour même de la
computation des conclusions du contrat de travail, de sorte que la période d'essai de un
délais de mois, renouvelée une fois pour une durée équivalente, ayant commencé à
procédure, ne Page 108
s'appliquent pas courir le 14 mai 2001 avait expiré le 13 juillet 2001 à minuit, la cour d'appel
au calcul de la a violé par fausse application le texte susvisé ;
durée d'une PAR CES MOTIFS :
période d'essai, CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 30 mars
laquelle, sauf 2004, entre les parties, par la cour d'appel de Paris ;
disposition remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se
contraire, trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la
commence le jour cour d'appel de Versailles ;
même de la Condamne la société Hôtel Europe Saint-Séverin aux dépens ;
conclusions du Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, condamne la société
contrat de travail, Hôtel Europe Saint-Séverin à payer à Mme X... la somme de 1 500 euros ;
de sorte que la Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le
présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de
période d'essai de
l'arrêt cassé ;
un mois,
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé
renouvelée une
par le président en son audience publique du quinze mars deux mille six.
fois pour une
Décision attaquée : cour d'appel de Paris (18e chambre A) 2004-03-30
durée
équivalente,
ayant commencé
à courir le 14 mai
2001 avait expiré
le 13 juillet 2001
à minuit, la cour
d'appel a violé par
fausse application
le texte susvisé ;
» ( Cass.soc., 15
mars 2006, N°04-
44544 )
Page 109
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
02-45.701
Avec cet arrêt, la Arrêt n° 1572 du 29 juin 2005
cour de cassation Cour de cassation - Chambre sociale
précise enfin de Rejet
façon définitive
qu'une période Demandeur(s) à la cassation : Mme Régine X..., gérante de la société à
d'essai exprimée responsabilité limitée Drieux SARL
Défendeur(s) à la cassation : Mme Sandrine Y..., épouse Z...
en jours l'est
forcément en Sur le moyen unique :
jours calendaires
et non en jours Attendu que la société Drieux reproche à l’arrêt attaqué (Douai, 28 juin
travaillés comme 2002) d’avoir décidé que la période d’essai de 30 jours impartie à sa
le faisait valoir salariée, Mme Y..., devait se décompter en jours calendaires, alors que le
l'employeur : " décompte devait se faire en jours travaillés ;
Mais attendu que
toute période Mais attendu que toute période d’essai exprimée en jours se décompte en
d’essai exprimée jours calendaires ; que le moyen ne peut être accueilli ;
en jours se
PAR CES MOTIFS :
décompte en
jours REJETTE le pourvoi ;
calendaires ; que
le moyen ne peut Président : M. Sargos
être accueilli " Rapporteur : Mme Nicolétis, conseiller référendaire
Avocat général : M. Duplat
Page 110
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
10/03/2004 01-44750
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 10 mars 2004 Rejet.
N° de pourvoi : 01-44750
Publié au bulletin
Président : M. Sargos.
Rapporteur : M. Trédez.
Avocat général : M. Allix.
Avocats : la SCP Peignot et Garreau, la SCP Gatineau.
REPUBLIQUE FRANCAISE
Page 111
Attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer sur ces moyens qui ne seraient pas de
nature à permettre l'admission du pourvoi ;
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt attaqué (Douai, 31 mai 2001) d'avoir
condamné l'association à payer à la salariée une somme à titre de
dommages-intérêts pour non-respect de la procédure disciplinaire, alors,
selon le moyen :
--------------------------------------------------------------------------------
Page 113
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass. Soc.
17/12/2003 01-42368
Cour de Cassation
Chambre sociale
Audience publique du 17 décembre 2003 Rejet
N° de pourvoi : 01-42368
Inédit
REPUBLIQUE FRANCAISE
que, statuant après cassation de l'arrêt rendu le 30 avril 1997 par la cour
d'appel de Douai, la cour d'appel d'Amiens a, par arrêt du 26 février 2001,
dit que M. X... avait droit à l'indemnité de fin de carrière prévue par la
convention collective et, par arrêt du 18 juin 2001, fixé le montant de cette
allocation ;
Page
Attendu que la société Topo Nord reproche à l'arrêt d'avoir 114que M.
décidé
X... avait droit à l'allocation de fin de carrière alors, selon le moyen :
Mais attendu, d'abord, que la cour d'appel a relevé que M. X..., lorsqu'il
avait sollicité son inscription à l'ordre des géomètres-experts en tant que
dirigeant, avait précisé qu'il avait la qualité de directeur technique ;
Et attendu, ensuite, qu'elle a constaté que dans une note dont M. X... avait
été destinataire, le gérant avait indiqué qu'il signait les courriers et l'heure à
laquelle ceux-ci devaient être déposés sur son bureau ; qu'elle a pu déduire
de ces éléments, hors toute dénaturation, que M. X... se trouvait dans un
lien de subordination caractérisant l'existence du contrat de travail ; que le
moyen n'est pas fondé ;
Mais attendu que le recours formé par la société n'étant pas abusif, la
demande sera rejetée ;
Page 115
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le moyen du pourvoi
formé contre l'arrêt du 18 juin 2001 :
--------------------------------------------------------------------------------
Page 116
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Une société
d'intérim, Crit
intérim, fait
signer à une
salariée trois
contrats
successifs
( secrétaire,
commerciale,
responsable
d'agence ) . Le
dernier contrat à
durée
indéterminée 02-46.103
précise qu'il " ne Arrêt n° 757 du 30 mars 2005
Cour de cassation - Chambre sociale
deviendra définitif
Cassation
qu'à l'issue d'une
période probatoire
de deux mois, --------------------------------------------------------------------------------
avec possibilité de
renouveler celle-ci Demandeur(s) à la cassation : Mme Jeanne-Marie X...
pour une période Défendeur(s) à la cassation : société Crit interim SA
unique de même
durée (...) Si
--------------------------------------------------------------------------------
cette période
probatoire ne Sur le moyen unique :
s'avérait pas
satisfaisante, il Vu les articles L. 122-14-7 et L. 122-4 du Code du travail ;
sera mis fin aux
relations Attendu que Mme X... a été engagée le 4 septembre 1994 par contrat à
contractuelles durée indéterminée par la société Crit Intérim ; que les parties ont signé
ayant lié les trois contrats successifs, le premier confiant à la salariée le poste de
parties, sans que secrétaire à l'agence de Toulon, le deuxième un poste de commerciale à la
Mme Salvat ne même agence et, le troisième, la nommant responsable d'agence adjoint à
Hyères, et contenant la clause suivante : "Le présent contrat ne deviendra
puisse prétendre
définitif qu'à l'issue d'une période probatoire de deux mois, avec possibilité
au rétablissement
de renouveler celle-ci pour une période unique de même durée (...) Si cette
de ses fonctions
période probatoire ne s'avérait pas satisfaisante, il sera mis fin aux relations
initiales, ce qui
contractuelles ayant lié les parties, sans que Mme Salvat ne puisse
est expressément
prétendre au rétablissement de ses fonctions initiales, ce qui est
accepté et expressément accepté et constitue une clause essentielle du présent
constitue une contrat" ; que, par lettre du 21 janvier 1999, la société Crit Intérim a notifié
clause essentielle à la salariée la rupture des relations contractuelles avec un préavis de huit
du présent Page 117
contrat" . Son jours, au motif que l'essai n'avait pas été satisfaisant ;
contrat rompu
pendant la Attendu que, pour débouter la salariée de sa demande en paiement d'une
période d'essai, la indemnité de préavis, d'une indemnité de licenciement, d'une indemnité
salariée saisit le pour inobservation de la procédure de licenciement et de dommages-
conseil de intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, l'arrêt attaqué a
Prud'hommes de retenu qu'elle avait quitté sa fonction de commerciale pour celle, différente,
de responsable d'agence adjoint ; que la période d'essai prévue dans le
diverses
cadre de ce nouveau poste était licite ; qu'en signant la clause
demandes.
contractuelle, elle s'était engagée à "courir le risque d'une rupture en
Après avoir
période d'essai à la seule discrétion de la société Crit Intérim, ce qui
confirmé qu'un
constituait une renonciation à bénéficier des règles classiques du
salarié ne peut licenciement" ;
valablement
renoncer, pendant Attendu cependant, d'abord qu'un salarié ne peut valablement renoncer,
la durée du pendant la durée du contrat, par avance, au droit de se prévaloir des règles
contrat, par légales du licenciement ;
avance, au droit
de se prévaloir Attendu, ensuite, que si, en cours de contrat, les parties peuvent convenir,
des règles légales à l'occasion d'un changement d'emploi, d'une période probatoire, la rupture
du licenciement , de celle-ci ne peut concerner le contrat de travail et a pour effet de replacer
la Cour rappelle le salarié dans ses fonctions antérieures ;
que la nouvelle
D'où il suit qu'en statuant comme elle l'a fait, la cour d'appel a violé les
période d'essai
textes susvisés ;
devait être
considérée PAR CES MOTIFS :
comme une
période probatoire CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 4
dont la rupture septembre 2002, entre les parties, par la cour d'appel d'Aix-en-Provence ;
doit avoir pour remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se
effet de replacer trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la
le salarié dans ses cour d'appel de Lyon ;
fonctions
antérieures : "
--------------------------------------------------------------------------------
Attendu, ensuite,
que si, en cours Président : M. Sargos
de contrat, les Rapporteur : Mme Mazars, conseiller
parties peuvent Avocat général : M. Duplat
convenir, à Avocat(s) : la SCP Ancel et Couturier-Heller
l'occasion d'un
changement
d'emploi, d'une
période
probatoire, la
rupture de celle-ci
ne peut concerner
le contrat de
travail et a pour
effet de replacer
le salarié dans ses
fonctions
antérieures "
Page 118
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
03-40.650, 03-40.651
Arrêt n° 997 du 11 mai 2005
Cour de cassation - Chambre sociale
Rejet
Demandeur(s) à la cassation : Epoux X...
Défendeur(s) à la cassation : société P&O Stena Line Limited, venant aux
droits de la Société Stena Line Limited, prise en la personne de son
représentant légal domicilié ès-qualités
-----------------------------------------------------------------------------
Sommaire :
Sur le n° 2 :
La rupture du contrat de travail se situe à la date où l'employeur a
manifesté sa volonté d'y mettre fin, c'est-à-dire au jour de l'envoi de la
Stena sealink line, lettre recommandée avec demande d'avis de réception notifiant la rupture.
devenue P & O
Stena Line Justifie dès lors légalement sa décision la cour d'appel qui, pour dire qu'il a
Limited, avise M. été mis fin à la relation contractuelle au cours de la période d'essai,
X... par lettre du constate, par une appréciation souveraine des faits, que la rupture a été
15 février 1996 et notifiée au salarié au moyen d'une lettre recommandée envoyée avant la
Mme X... le 1er date d'expiration de cette période.
mars 1996, du --------------------------------------------------------------------------------
renouvellement Vu la connexité, joint les pourvois n° 03-40.650 et n° 03-40.651 ;
de leur période
Attendu que par lettres en date respectivement des 2 et 7 novembre 1995,
d’essai pour trois la société Stena sealink line, devenue P & O Stena Line Limited, a proposé à
mois. Elle met fin M. et Mme X... le poste de "senior traffic services assistant", les avisant que
à leurs contrats leur embauche s’effectuerait le 20 novembre 1995 pour le premier, le 4
de travail par décembre 1995 pour la seconde, avec une période d’essai de trois mois ;
lettres qu’un contrat de travail prévoyant une période d’essai renouvelable une
recommandées seule fois a été respectivement conclu par la société avec M. Y... le 20
avec accusé de novembre 1995 et avec Mme Y... le 4 décembre 1995 ; que la société Stena
réception du 17 Sealink line a avisé M. X... par lettre du 15 février 1996 et Mme X... le 1er
mai 1996 à effet mars 1996, du renouvellement de leur période d’essai pour trois mois ;
du 19 mai 1996. qu’elle a ensuite mis fin à leurs contrats de travail par lettres
Or, M.X est en recommandées avec accusé de réception du 17 mai 1996 à effet du 19 mai
congés payés à 1996 ; que les salariés ont saisi la juridiction prud’homale afin d’avoir
cette époque et il paiement de diverses sommes ;
a changé
d'adresse ... Sur les premier et troisième moyens des deux pourvois :
Peu importe !
Attendu qu’il n’y a pas lieu de statuer sur ces moyens, qui ne seraient pas
Pour la cour de
de nature à permettre l’admission des pourvois ;
cassation, ce qui
compte, c'est la Sur le deuxième moyen, commun aux pourvois :
date à laquelle
Page 119
l'employeur a Attendu que M. et Mme X... font grief aux arrêts attaqués (Douai, 29
manifesté son novembre 2002) de les avoir déboutés de leurs demandes d’indemnités
intention de pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, non-respect de la
mettre fin au procédure de licenciement et préjudice complémentaire, alors, selon le
contrat de moyen :
travail : " Mais
attendu que la 1°/ que l’article 11 de la convention collective nationale du personnel
sédentaire des entreprises de navigation libres du 20 février 1951
rupture d'un
instituant, après la période d’essai, une période probatoire non susceptible
contrat de travail
d’être confondue avec un renouvellement de période d’essai, interdit un tel
se situe à la date
renouvellement, ce qui rend nulle la clause contraire du contrat de travail
où l'employeur a
de la salariée ;
manifesté sa
volonté d'y mettre 2°/ que les règles dérogatoires à l’ordre public salarial devant être
fin, c'est-à-dire interprétées restrictivement et que le doute devant profiter au salarié, les
au jour de l'envoi dispositions de la convention collective relatives ne pouvaient être
de la lettre comprises que comme interdisant toute possibilité de renouvellement ;
recommandée
avec demande Mais attendu qu'il résulte des dispositions des articles 11 et 20 de la
d'avis de convention collective nationale du personnel sédentaire des entreprises de
réception notifiant navigation libres du 20 février 1981, étendue par arrêté du 21 mai 1982,
la rupture ;Et qui réservent aux parties une faculté réciproque de résiliation en cours de
attendu que cour stage prévu par l'article 11 que celui-ci constitue une période d'essai
d’appel ayant pendant laquelle les règles régissant le licenciement ne sont pas
constaté, par une applicables ;
appréciation
Et attendu qu’ayant relevé qu’il n’y avait ni contrariété ni désaccord entre
souveraine des
les termes du contrat de travail, dont la clause précisant les conditions de la
faits, que la période d’essai se référait expressément à la convention collective, et les
rupture de la dispositions de cette dernière, la cour d’appel a pu, sans encourir les griefs
période d’essai du moyen, décider que l’employeur était en droit de renouveler la période
avait été notifiée d’essai ;
à l’adresse
communiquée à Et sur le quatrième moyen du pourvoi n° 03-40.650 de M. X... :
l’employeur par le
salarié, au moyen Attendu que M. X... fait grief à l’arrêt d’avoir dit que la rupture du contrat
d’une lettre de travail est bien intervenue le 17 mai 1996 au cours de la période d’essai,
recommandée alors, selon le moyen, qu’il était embauché définitivement depuis plus de six
envoyée le 17 mai mois lorsque l’employeur a décidé de le licencier ; qu’en effet, M. X... avait
1996, soit avant bien fait part à l’employeur de sa nouvelle adresse et se trouvait au surplus
la date en congés payés à cette époque, ce que l’employeur ne pouvait ignorer
d'expiration de la puisqu’il les lui avait accordés ;
période d'essai, a
Mais attendu que la rupture d'un contrat de travail se situe à la date où
légalement l'employeur a manifesté sa volonté d'y mettre fin, c'est-à-dire au jour de
justifié sa l'envoi de la lettre recommandée avec demande d'avis de réception notifiant
décision ; que le la rupture ;
moyen n'est pas
fondé ;" Et attendu que cour d’appel ayant constaté, par une appréciation
souveraine des faits, que la rupture de la période d’essai avait été notifiée à
l’adresse communiquée à l’employeur par le salarié, au moyen d’une lettre
recommandée envoyée le 17 mai 1996, soit avant la date d'expiration de la
période d'essai, a légalement justifié sa décision ; que le moyen n'est pas
fondé ;
Cass.soc.,
Un médecin du
Travail engagé
avec une période
d’essai d’une
durée de trois
mois se voit
notifier la rupture
de l’essai. Pour la
cour d’appel qui
rejette les
demandes
indemnitaires du
salarié les règles
qui régissent la 03-44.585
rupture Arrêt n° 2309 du 26 octobre 2005
unilatérale ne Cour de cassation - Chambre sociale
sont pas Cassation
applicables ________________________________________
pendant la Demandeur(s) à la cassation : Mme Chantal X...
période d’essai. Défendeur(s) à la cassation : Association médicale du travail du Jura
Faux ! pour la ________________________________________
cour de cassation, Sur le premier moyen :
les dispositions Vu les articles L. 122-4, L 122-14-7 du Code du travail, et l’article R. 241-
légales qui 31 du même Code, dans sa rédaction applicable au litige ;
assurent une Attendu que les dispositions légales qui assurent une protection
protection exceptionnelle et exorbitante du droit commun à certains salariés, en raison
exceptionnelle et du mandat ou des fonctions qu’ils exercent dans l’intérêt de l’ensemble des
exorbitante du travailleurs, s’appliquent à la rupture du contrat de travail à l’initiative de
droit commun l’employeur pendant la période d’essai ; qu’il en est ainsi de l’article R. 241-
s’appliquent à la 31 du Code du travail relatif au médecin du Travail ;
rupture du contrat Attendu qu’après avoir engagé Mme X... le 28 octobre 1999 en qualité de
médecin du Travail, l’Association médicale du travail du Jura a mis fin le 24
de travail à
janvier 2000 à la période d’essai d’une durée de trois mois prévue au
l’initiative de
contrat ;
l’employeur
Attendu que pour rejeter la demande de dommages-intérêts formée par la
pendant la
salariée, la cour d’appel retient que, selon l’article L. 122-4, alinéa 2, du
période d’essai :
Code du travail, les règles qui régissent la rupture unilatérale ne sont pas
« Attendu que les applicables pendant la période d’essai ; qu’il en résulte que chacune des
dispositions parties est, en principe, libre de rompre le contrat de travail sans donner de
légales qui motif ; que la rupture n’est pas soumise aux dispositions de l’article R. 241-
assurent une 31 du Code du travail et que la salariée ne peut faire grief à l’employeur de
protection l’absence de consultation des institutions représentatives et autorités visées
exceptionnelle et par ce texte ;
exorbitante du Page 121
droit commun à Qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;
certains salariés, PAR CES MOTIFS :
en raison du CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 6 mai
mandat ou des 2003, entre les parties, par la cour d'appel de Besançon ; remet, en
fonctions qu’ils conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant
exercent dans ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de
l’intérêt de Dijon ;
l’ensemble des ________________________________________
travailleurs, Président : M. Sargos
s’appliquent à la Rapporteur : Mme Farthouat-Danon
rupture du contrat Avocat général : M. Duplat
de travail à Avocat(s) : la SCP Masse-Dessen et Thouvenin, la SCP Delaporte, Briard et
Trichet
l’initiative de
l’employeur
pendant la
période d’essai ;
qu’il en est ainsi
de l’article R. 241-
31 du Code du
travail relatif au
médecin du
Travail ; » ( Cass.
soc., 26 octobre
2005, N° 03-
44.585 )
Page 122
Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
Une salariée
nommée
conseiller du
salarié par arrêté
préfectoral du 30
juin 2000, est
engagée par
l’Association de
parents d’enfants
inadaptés (APEI)
avec une période
d’essai de 6 mois 03-44.751
à laquelle Arrêt n° 2308 du 26 octobre 2005
l’employeur a mis Cour de cassation - Chambre sociale
fin par lettre du Cassation
28 février 2001 . ________________________________________
Salariée protégée Demandeur(s) à la cassation : Mme Laurence X...
comme conseiller Défendeur(s) à la cassation : Association de parents d'enfants inadaptés
du salarié, fallait- APEI
il obtenir ________________________________________
l’autorisation de Sur la fin de non-recevoir soulevée par la défense :
licenciement Attendu que la déclaration de pourvoi a été formée le 7 juillet 2003 par M.
nécessaire pour Y... muni d’un pouvoir spécial régulier qui lui a été donné ainsi qu’à M. Z... ;
tout salarié que le récépissé lui a été adressé le 27 juillet 2003 ; que le mémoire
protégé alors ampliatif, accompagné d’une lettre d’envoi signée de M. Z..., a été déposé,
qu’elle était à le 7 octobre 2003, dans le délai prévu par l’article 989 du nouveau Code de
l’essai ? procédure civile ; que la déchéance n’est donc pas encourue ;
Censurant l’arrêt Sur le moyen unique :
de la cour Vu les articles L. 122-4 , L. 122-14-7, L. 122-14-16, L. 418-12 du Code du
d’appel, la cour travail ;
de cassation Attendu que les dispositions légales qui assurent une protection
estime que la exceptionnelle et exorbitante du droit commun à certains salariés, en raison
du mandat ou des fonctions qu’ils exercent dans l’intérêt de l’ensemble des
protection
travailleurs, s’appliquent à la rupture du contrat de travail à l’initiative de
exceptionnelle et
l’employeur pendant la période d’essai ; qu’il en est ainsi de l’article L. 122-
exorbitante du
14-16 relatif au conseiller du salarié ;
droit commun des
Attendu que Mme X..., nommée conseiller du salarié par arrêté préfectoral
salariés protégés
du 30 juin 2000, a été engagée par l’Association de parents d’enfants
court pendant inadaptés (APEI) le 15 septembre 2000 avec une période d’essai de 6 mois
l’essai : « Attendu à laquelle l’employeur a mis fin par lettre du 28 février 2001 ;
que les Attendu que pour rejeter la demande de la salariée en nullité de la rupture
dispositions de la période d’essai, en l’absence de respect de la procédure d’autorisation
légales qui administrative de licenciement prévue par l’article L. 412-18 du Code du
assurent une Page 123
protection travail, l’arrêt énonce que l’article L. 122-14-16, alinéa 2, du Code du travail
exceptionnelle et vise exclusivement le licenciement du conseiller du salarié, et que, si
exorbitante du l’article L. 412-18 prévoit la nécessité d’une autorisation administrative
droit commun à dans d’autres hypothèses que le licenciement, il ne prévoit pas la rupture
certains salariés, pendant la période d’essai ;
en raison du Qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;
mandat ou des PAR CES MOTIFS :
fonctions qu’ils CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 21 mai
exercent dans 2003, entre les parties, par la cour d'appel de Reims ; remet, en
l’intérêt de conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant
l’ensemble des ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de
travailleurs, Dijon ;
________________________________________
s’appliquent à la
Président : M. Sargos
rupture du contrat
Rapporteur : Mme Morin, conseiller
de travail à
Avocat général : M. Duplat
l’initiative de
Avocat(s) : la SCP Gatineau
l’employeur
pendant la
période d’essai ;
qu’il en est ainsi
de l’article L. 122-
14-16 relatif au
conseiller du
salarié » ( Cass.
soc., 26 octobre
2005, N° 03-
44.751 )
Page 124
Dossier de jurisprudence sociale TRiPALiUM
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Articles du code
Recrutement Engagement
Article L312-2
Les fonctionnaires et agents chargés du contrôle de l'application du droit du travail
sont habilités à constater les manquements aux dispositions de l'article L. 310-2 ainsi
qu'à celles du présent chapitre et des textes pris pour leur application.
Lorsque l'activité de placement est exercée en méconnaissance des dispositions de
l'article L. 310-2 ou de celles du présent chapitre et des textes pris pour son application
ou en cas d'atteinte à l'ordre public, l'autorité administrative peut, après mise en
demeure, ordonner la fermeture de l'organisme en cause pour une durée n'excédant pas
trois mois.
Article L312-3
Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités d'application des articles L. 312-1 et L.
312-2. Il détermine également les conditions d'utilisation des informations nominatives
que les organismes exerçant une activité de placement peuvent demander, détenir,
conserver, diffuser et céder pour les besoins de cette activité.
Article D311-2
La section départementale compétente de l'Agence nationale pour l'emploi est celle de
Paris pour les publications à diffusion nationale et celle du siège de la publication pour
celles à diffusion régionale ou locale.
Toutefois, quand une publication comporte plusieurs éditions couvrant chacune un
secteur géographique différent, la transmission des offres de chaque édition doit être
faite aux sections départementales de l'Agence nationale pour l'emploi dans le ressort
desquelles se trouve situé le secteur de diffusion de cette décision.
Article D311-3
La communication des offres peut être effectuée sous forme d'extraits de publication
regroupant la totalité des offres diffusées dans ladite publication. Ces extraits doivent
être identifiés par l'indication du titre ainsi que du numéro ou de la date de la
publication.
Lorsqu'une même offre d'emploi paraît plusieurs jours de suite ou à des intervalles
n'excédant pas une semaine, elle ne donne lieu qu'à une seule transmission.
Article D311-4
La communication des offres prévues à l'article D. 311-1 ci-dessus aux directions
départementales du travail et de la main-d'oeuvre ne sera faite que sur demande
expresse de celles-ci précisant le numéro ou la date de la publication auxquels ces offres
se rapportent.
Article D311-5
Les entreprises de travail temporaire mentionnées à l'article L. 124-1 peuvent faire
connaître les offres d'emploi correspondant aux missions qu'elles proposent, soit par
voie d'affiche apposée en quelque lieu que ce soit, soit par tout autre moyen de
publicité.
Article D311-6
Sont toutefois dispensées, sur leur demande, de l'accomplissement de ces actes
positifs de recherche d'emploi les personnes âgées de cinquante-cinq ans et plus qui ne
bénéficient pas des allocations mentionnées aux articles L. 351-3 et L. 351-10.
Recrutement
Article L121-1
Le contrat de travail est soumis aux règles du droit commun. Il peut être constaté
dans les formes qu'il convient aux parties contractantes d'adopter.
Le contrat de travail constaté par écrit est rédigé en français. °Dispositions déclarées
non conformes à la Constitution par décision du Conseil constitutionnel nº 94-345 DC du
29 juillet 1994.]
Lorsque l'emploi qui fait l'objet du contrat ne peut être désigné que par un terme
étranger sans correspondant en français, le contrat de travail doit comporter une
explication en français du terme étranger.
Lorsque le salarié est étranger et le contrat constaté par écrit, une traduction du
contrat est rédigée, à la demande du salarié, dans la langue de ce dernier. Les deux
textes font également foi en justice. En cas de discordance entre les deux textes, seul le
texte rédigé dans la langue du salarié étranger peut être invoqué contre ce dernier.
Article L121-2
Le contrat de travail est exempt de timbre et d'enregistrement.
Article L121-3
Est nulle et de nul effet toute clause attributive de juridiction incluse dans un contrat
de travail.
Article L121-4
On ne peut engager ses services qu'à temps ou pour une entreprise déterminée.
Article L121-5
Le contrat de travail est conclu sans détermination de durée. Toutefois, dans les cas et
aux conditions fixées à la section I du chapitre II du présent titre, il peut comporter un
terme fixé avec précision dès sa conclusion ou résultant de la réalisation de l'objet pour
lequel il est conclu.
Article L121-6
Les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi
ou à un salarié ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper
l'emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles.
Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l'emploi proposé
ou avec l'évaluation des aptitudes professionnelles. Le candidat à un emploi ou le salarié
est tenu d'y répondre de bonne foi.
Article L121-6-1
Dans les entreprises de cinquante salariés et plus, les informations mentionnées à
l'article L. 121-6 et communiquées par écrit par le candidat à l'emploi doivent être
examinées dans des conditions préservant son anonymat. Les modalités d'application du
présent article sont déterminées par décret en Conseil d'Etat.
Article L121-7
Le candidat à un emploi est expressément informé, préalablement à leur mise en
oeuvre, des méthodes et techniques d'aide au recrutement utilisées à son égard. Le
salarié est informé de la même manière des méthodes et techniques d'évaluation
professionnelles mises en oeuvre à son égard. Les résultats obtenus doivent rester
confidentiels.
Les méthodes et techniques d'aide au recrutement ou d'évaluation des salariés et des
candidats à un emploi doivent être pertinentes au regard de la finalité poursuivie.
Article L121-8
Aucune information concernant personnellement un salarié ou un candidat à un emploi
ne peut être collectée par un dispositif qui n'a pas été porté préalablement à la
connaissance du salarié ou du candidat à un emploi.
Article L121-9
Nonobstant toute stipulation contractuelle ou conventionnelle contraire, aucune clause
d'exclusivité, à l'exception de celle prévue à l'article L. 751-3, ne peut être opposée par
son employeur au salarié qui crée ou reprend une entreprise, pendant une durée d'un an
à compter soit de son inscription au registre du commerce et des sociétés ou au
répertoire des métiers, soit de sa déclaration de début d'activité professionnelle agricole
ou indépendante.
Lorsqu'un congé pour la création ou la reprise d'entreprise fait l'objet d'une
prolongation dans les conditions prévues à l'article L. 122-32-14, les dispositions du
Article L121-10
Les procédures d'enchères électroniques inversées sont interdites en matière de
fixation du salaire. Tout contrat de travail stipulant un salaire fixé à l'issue d'une
procédure d'enchères électroniques est nul de plein droit.
Discriminations
Article L122-45
Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à
un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être
sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte,
notamment en matière de rémunération, au sens de l'article L. 140-2, de mesures
d'intéressement ou de distribution d'actions, de formation, de reclassement,
d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de
mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses
moeurs, de son orientation sexuelle, de son âge, de sa situation de famille ou de sa
grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-
appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions
politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de
son apparence physique, de son patronyme ou en raison de son état de santé ou de son
handicap.
Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure
discriminatoire visée à l'alinéa précédent en raison de l'exercice normal du droit de
grève.
Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure
discriminatoire pour avoir témoigné des agissements définis aux alinéas précédents ou
pour les avoir relatés.
En cas de litige relatif à l'application des alinéas précédents, le salarié concerné ou le
candidat à un recrutement, à un stage ou à une période de formation en entreprise
présente des éléments de fait laissant supposer l'existence d'une discrimination directe
ou indirecte. Au vu de ces éléments, il incombe à la partie défenderesse de prouver que
sa décision est justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. Le
juge forme sa conviction après avoir ordonné, en cas de besoin, toutes les mesures
d'instruction qu'il estime utiles.
Toute disposition ou tout acte contraire à l'égard d'un salarié est nul de plein droit.
Article L122-45-1
Les organisations syndicales représentatives au plan national, départemental, pour ce
qui concerne les départements d'outre-mer, ou dans l'entreprise peuvent exercer en
justice toutes actions qui naissent de l'article L. 122-45, dans les conditions prévues par
celui-ci, en faveur d'un candidat à un emploi, à un stage ou une période de formation en
entreprise ou d'un salarié de l'entreprise sans avoir à justifier d'un mandat de
l'intéressé, pourvu que celui-ci ait été averti par écrit et ne s'y soit pas opposé dans un
délai de quinze jours à compter de la date à laquelle l'organisation syndicale lui a notifié
son intention. L'intéressé peut toujours intervenir à l'instance engagée par le syndicat.
Les associations régulièrement constituées depuis cinq ans au moins pour la lutte
contre les discriminations peuvent exercer en justice toutes actions qui naissent de
l'article L. 122-45, dans les conditions prévues par celui-ci, en faveur d'un candidat à un
emploi, à un stage ou une période de formation en entreprise ou d'un salarié de
l'entreprise, sous réserve qu'elles justifient d'un accord écrit de l'intéressé. Celui-ci peut
toujours intervenir à l'instance engagée par l'association et y mettre un terme à tout
moment.
Article L122-45-2
Article L122-45-3
Les différences de traitement fondées sur l'âge ne constituent pas une discrimination
lorsqu'elles sont objectivement et raisonnablement justifiées par un objectif légitime,
notamment par des objectifs de politique de l'emploi, et lorsque les moyens de réaliser
cet objectif sont appropriés et nécessaires.
Ces différences peuvent notamment consister en :
- l'interdiction de l'accès à l'emploi ou la mise en place de conditions de travail
spéciales en vue d'assurer la protection des jeunes et des travailleurs âgés ;
- la fixation d'un âge maximum pour le recrutement, fondée sur la formation requise
pour le poste concerné ou la nécessité d'une période d'emploi raisonnable avant la
retraite.
Article L122-45-4
Les différences de traitement fondées sur l'inaptitude constatée par le médecin du
travail dans le cadre du titre IV du livre II en raison de l'état de santé ou du handicap ne
constituent pas une discrimination lorsqu'elles sont objectives, nécessaires et
appropriées.
Les mesures appropriées au bénéfice des personnes handicapées visant à favoriser
l'égalité de traitement prévues à l'article L. 323-9-1 ne constituent pas une
discrimination.
Article L122-45-5
Les associations régulièrement constituées depuis cinq ans au moins, oeuvrant dans le
domaine du handicap, peuvent exercer en justice toutes actions qui naissent des articles
L. 122-45 et L. 122-45-4, dans les conditions prévues par l'article L. 122-45, en faveur
d'un candidat à un emploi, à un stage ou une période de formation en entreprise ou d'un
salarié de l'entreprise, sous réserve qu'elles justifient d'un accord écrit de l'intéressé.
Celui-ci peut toujours intervenir à l'instance engagée par l'association et y mettre un
terme à tout moment.
Article L324-1
Il demeure interdit dans les conditions fixées par les dispositions en vigueur aux
fonctionnaires, agents et ouvriers des services publics de l'Etat, des départements et des
communes offices et établissements publics, aux personnels commissionnés aux
titulaires de la société nationale des chemins de fer français ou des réseaux de chemins
de fer d'intérêt local et autres services concédés, compagnies de navigation aériennes et
maritimes subventionnées, régies municipales et départementales, directes ou
indirectes, ainsi qu'au personnel titulaire des organismes de sécurité sociale, d'occuper
un emploi privé rétribué ou d'effectuer à titre privé, un travail moyennant rémunération.
Demeurent notamment applicables les dispositions du décret modifié du 29 octobre
1936 relatif aux cumuls de retraites et de rémunérations et de fonctions.
Article L324-2
Article L324-3
Nul ne peut recourir aux services d'une personne qui contrevient aux dispositions des
articles L. 324-1 et L. 324-2.
Article L324-4
Sont exclus des interdictions prononcées par les articles L. 324-1 et L. 324-2 :
1. Les travaux d'ordre scientifique, littéraire ou artistique et les concours apportés aux
oeuvres d'intérêt général, notamment d'enseignement, d'éducation ou de bienfaisance ;
2. Les travaux effectués pour son propre compte ou à titre gratuit sous forme d'une
entraide bénévole ;
3. Les travaux ménagers de peu d'importance effectués chez des particuliers pour
leurs besoins personnels ;
4. Les travaux d'extrême urgence dont l'exécution immédiate est nécessaire pour
prévenir des accidents imminents ou organiser des mesures de sauvetage.
CODE PENAL
(Partie Législative)
Article 225-1
Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à
raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de
leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de
leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation sexuelle, de leur
âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou
de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une
religion déterminée.
Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes
morales à raison de l'origine, du sexe, de la situation de famille, de l'apparence
physique, du patronyme, de l'état de santé, du handicap, des caractéristiques
génétiques, des moeurs, de l'orientation sexuelle, de l'âge, des opinions politiques, des
activités syndicales, de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à
une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de
certains membres de ces personnes morales.
Article 225-2
La discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique
ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 Euros d'amende
lorsqu'elle consiste :
1º A refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ;
2º A entraver l'exercice normal d'une activité économique quelconque ;
3º A refuser d'embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne ;
4º A subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service à une condition fondée sur
l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;
5º A subordonner une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de
formation en entreprise à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article
225-1 ;
6º A refuser d'accepter une personne à l'un des stages visés par le 2º de l'article L.
412-8 du code de la sécurité sociale.
Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1º est commis dans un lieu accueillant du
public ou aux fins d'en interdire l'accès, les peines sont portées à cinq ans
d'emprisonnement et à 75 000 Euros d'amende.
Article 225-3-1
Les délits prévus par la présente section sont constitués même s'ils sont commis à
l'encontre d'une ou plusieurs personnes ayant sollicité l'un des biens, actes, services ou
contrats mentionnés à l'article 225-2 dans le but de démontrer l'existence du
comportement discriminatoire, dès lors que la preuve de ce comportement est établie.
Article 225-4
Les personnes morales peuvent être déclarées responsables pénalement, dans les
conditions prévues par l'article 121-2, des infractions définies à l'article 225-2. Les
peines encourues par les personnes morales sont :
1º L'amende, suivant les modalités prévues par l'article 131-38 ;
2º Les peines mentionnées aux 2º, 3º, 4º, 5º, 8º et 9º de l'article 131-39.
L'interdiction mentionnée au 2º de l'article 131-39 porte sur l'activité dans l'exercice
ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise.
Embauche
Article L320
L'embauche d'un salarié ne peut intervenir qu'après déclaration nominative effectuée
par l'employeur auprès des organismes de protection sociale désignés à cet effet dans
les conditions fixées par un décret en Conseil d'Etat.
Cette déclaration, dont la mise en oeuvre sera progressivement étendue à l'ensemble
des départements, est obligatoire à compter du 1er septembre 1993, selon des
modalités prévues par décret en Conseil d'Etat.
Le non-respect de l'obligation de déclaration, constaté par les agents mentionnés à
l'article L. 324-12, entraîne une pénalité dont le montant est égal à trois cents fois le
taux horaire du minimum garanti prévu à l'article L. 141-8. Cette pénalité est recouvrée
par l'organisme de recouvrement des cotisations de sécurité sociale dont relève
l'employeur selon les modalités et dans les conditions fixées pour le défaut de
production de la déclaration prévue à l'article R. 243-14 du code de la sécurité sociale,
ou, le cas échéant, par l'article 1143-2 (1) du code rural.
Un décret en Conseil d'Etat détermine les modalités d'application de l'alinéa qui
précède, lequel entrera en vigueur au plus tard le 1er juillet 1998.
Article L324-12
Les infractions aux interdictions mentionnées à l'article L. 324-9 sont recherchées par
les officiers et agents de police judiciaire, les agents de la direction générale des impôts
Travail dissimulé
Article L324-9
Le travail totalement ou partiellement dissimulé, défini et exercé dans les conditions
prévues par l'article L. 324-10, est interdit ainsi que la publicité, par quelque moyen que
ce soit, tendant à favoriser, en toute connaissance de cause, le travail dissimulé. Il est
également interdit d'avoir recours sciemment, directement ou par personne interposée,
aux services de celui qui exerce un travail dissimulé.
Toutefois, sont exclus des interdictions ci-dessus les travaux d'urgence dont
l'exécution immédiate est nécessaire pour prévenir les accidents imminents ou organiser
les mesures de sauvetage.
Article L324-10
Est réputé travail dissimulé par dissimulation d'activité l'exercice à but lucratif d'une
activité de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services ou
l'accomplissement d'actes de commerce par toute personne physique ou morale qui, se
soustrayant intentionnellement à ses obligations :
Article L324-11
Les activités mentionnées à l'article précédent sont présumées, sauf preuve contraire,
accomplies à titre lucratif lorsque leur réalisation a lieu avec recours à la publicité sous
une forme quelconque en vue de la recherche de la clientèle ou lorsque leur fréquence
ou leur importance est établie ou, s'il s'agit d'activités artisanales, lorsqu'elles sont
effectuées avec un matériel ou un outillage présentant par sa nature ou son importance
un caractère professionnel ou lorsque la facturation est absente ou frauduleuse.
Article L324-11-1
Le salarié auquel un employeur a eu recours en violation des dispositions de l'article L.
324-10 a droit en cas de rupture de la relation de travail à une indemnité forfaitaire
égale à six mois de salaire, à moins que l'application d'autres règles légales ou de
stipulations conventionnelles ne conduise à une solution plus favorable.
Dans des conditions définies par décret, le salarié obtient des agents de contrôle
mentionnés à l'article L. 324-12 les informations relatives à l'accomplissement par son
employeur de la déclaration préalable à l'embauche le concernant. Dans le cas où cette
formalité n'est pas accomplie par l'employeur, ces agents sont habilités à communiquer
au salarié les informations relatives à son inscription sur le registre unique du personnel.
Article L324-11-2
I. - Toute personne qui diffuse ou fait diffuser dans toute publication, sur tout service
télématique ou par voie d'affiche ou de prospectus, une offre de service ou de vente ou
une annonce destinée à faire connaître son activité professionnelle au public est tenue :
1º Lorsqu'elle est soumise au respect des formalités prévues à l'article L. 324-10 :
- de mentionner un numéro d'identification prévu par décret en Conseil d'Etat, ou pour
l'entreprise en cours de création, son nom ou sa dénomination sociale et son adresse
professionnelle ;
- de communiquer au responsable de la publication ou du service télématique son nom
ou sa dénomination sociale et son adresse professionnelle :
2º Lorsqu'elle n'est pas soumise au respect des formalités prévues à l'article L. 324-10
:
- de mentionner son nom et son adresse sur toute annonce faite par voie d'affiche ou
de prospectus ;
- de communiquer son nom et son adresse au responsable de la publication ou du
service télématique.
Le responsable de la publication ou du service télématique tient ces informations à la
disposition des agents de contrôle mentionnés à l'article L. 324-12 pendant un délai de
six mois à compter de la cessation de l'annonce.
II. - Le fait, pour toute personne soumise aux obligations énoncées au I du présent
article, de diffuser ou de faire diffuser, ou de communiquer au responsable de la
publication ou du service télématique des informations mensongères relatives à son
Article L324-11-3
Les chefs d'établissements ou d'entreprises mentionnés à l'article L. 722-3 du code
rural doivent, avant le début de chantiers de coupes ou de débardage excédant un
volume fixé par décret ou de chantiers de boisement, de reboisement ou de travaux
sylvicoles portant sur une surface supérieure à un seuil fixé par décret, adresser au
service de l'inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles du
département dans lequel est prévu le chantier une déclaration écrite comportant le nom,
la dénomination sociale de l'entreprise, son adresse, la situation géographique exacte du
chantier, la date du début et la date de fin prévisible des travaux et le nombre de
salariés qui seront occupés, le cas échéant, sur ce chantier.
Ils doivent également signaler ce chantier par affichage en bordure de coupe sur un
panneau comportant les mentions indiquées ci-dessus ; ces mêmes informations sont
également transmises à la mairie de la ou des communes sur le territoire desquelles est
situé le chantier de coupe.
Article L324-12
Les infractions aux interdictions mentionnées à l'article L. 324-9 sont recherchées par
les officiers et agents de police judiciaire, les agents de la direction générale des impôts
et de la direction générale des douanes, les agents agréés à cet effet et assermentés
des organismes de sécurité sociale et des caisses de mutualité sociale agricole, les
inspecteurs du travail, les contrôleurs du travail et fonctionnaires de contrôle assimilés
au sens de l'article L. 611-10, les inspecteurs et les contrôleurs du travail maritime, les
officiers et les agents assermentés des affaires maritimes, les fonctionnaires des corps
techniques de l'aviation civile commissionnés à cet effet et assermentés ainsi que les
fonctionnaires ou agents de l'Etat chargés du contrôle des transports terrestres placés
sous l'autorité du ministre chargé des transports, et constatées par ces agents au moyen
des procès-verbaux transmis directement au parquet. Ces procès-verbaux font foi
jusqu'à preuve contraire.
Pour la recherche et la constatation de ces infractions, les agents précités disposent
des pouvoirs d'investigation accordés par les textes particuliers qui leur sont applicables.
A l'occasion de la mise en oeuvre de ces pouvoirs, ils peuvent se faire présenter et
obtenir copie immédiate des documents suivants, quels que soient leur forme et leur
support :
a) Les documents justifiant que l'immatriculation, les déclarations et les formalités
mentionnées à l'article L. 324-10 ont été effectuées ainsi que ceux relatifs à
l'autorisation d'exercice de la profession ou à l'agrément lorsqu'une disposition
particulière l'a prévu ;
b) Les documents justifiant que l'entreprise s'est assurée, conformément aux
dispositions des articles L. 324-14 ou L. 324-14-2, que son ou ses cocontractants se
sont acquittés de leurs obligations au regard de l'article L. 324-10 ou, le cas échéant,
des réglementations d'effet équivalent de leur pays d'origine ;
c) Les devis, les bons de commande ou de travaux, les factures et les contrats ou
documents commerciaux relatifs aux prestations exécutées en violation des dispositions
de l'article L. 324-9.
Les agents mentionnés au premier alinéa peuvent, sur demande écrite, obtenir des
services préfectoraux tous renseignements ou tous documents relatifs à l'autorisation
d'exercice ou à l'agrément d'une profession réglementée.
Article L324-13
Les fonctionnaires et agents de contrôle mentionnés à l'article L. 324-12 sont habilités,
lorsque le siège de l'entreprise est domicilié dans des locaux occupés en commun en
application de l'article L. 123-10 du code de commerce réprimant certaines infractions
en matière de registre du commerce et des sociétés, à se faire communiquer par
l'entreprise domiciliataire tous documents détenus dans ses locaux nécessaires à
l'accomplissement de leur mission de lutte contre le travail dissimulé.
Article L324-13-1
Toute personne condamnée pour avoir recouru directement ou par personne
interposée aux services de celui qui exerce un travail dissimulé est tenue solidairement
avec ce dernier :
1º Au paiement des impôts, taxes et cotisations obligatoires ainsi que des pénalités et
majorations dus par celui-ci au Trésor et aux organismes de protection sociale ;
2º Le cas échéant, au remboursement des sommes correspondant au montant des
aides publiques dont il a bénéficié ;
3º Au paiement des rémunérations, indemnités et charges dues par celui-ci à raison
de l'emploi de salariés n'ayant pas fait l'objet de l'une des formalités prévues aux
articles L. 143-3 et L. 320.
Les sommes dont le paiement est exigible en application des alinéas précédents sont
déterminées au prorata de la valeur des travaux réalisés, des services fournis, du bien
vendu et de la rémunération en vigueur dans la profession.
Article L324-14
Toute personne qui ne s'est pas assurée, lors de la conclusion d'un contrat et tous les
six mois, jusqu'à la fin de l'exécution du contrat, dont l'objet porte sur une obligation
d'un montant au moins égal à 3 000 euros en vue de l'exécution d'un travail, de la
fourniture d'une prestation de services ou de l'accomplissement d'un acte de commerce,
que son cocontractant s'acquitte de ses obligations au regard de l'article L. 324-10, ou
de l'une d'entre elles seulement, dans le cas d'un contrat conclu par un particulier pour
son usage personnel, celui de son conjoint ou de ses ascendants ou descendants, sera
tenue solidairement avec celui qui a fait l'objet d'un procès-verbal pour délit de travail
dissimulé :
1º Au paiement des impôts, taxes et cotisations obligatoires ainsi que des pénalités et
majorations dus par celui-ci au Trésor ou aux organismes de protection sociale ;
2º Le cas échéant, au remboursement des sommes correspondant au montant des
aides publiques dont il a bénéficié ;
3º Au paiement des rémunérations, indemnités et charges dues par lui à raison de
l'emploi de salariés n'ayant pas fait l'objet de l'une des formalités prévues aux articles L.
143-3 et L. 320.
Les sommes dont le paiement est exigible en application des alinéas précédents sont
déterminées au prorata de la valeur des travaux réalisés, des services fournis, du bien
vendu et de la rémunération en vigueur dans la profession.
Les modalités selon lesquelles sont effectuées les vérifications imposées dans le
présent article sont précisées par décret.
Article L324-14-1
Le maître de l'ouvrage ou le donneur d'ouvrage, informé par écrit par un agent
mentionné à l'article L. 324-12 ou par un syndicat ou une association professionnels ou
une institution représentative du personnel visés au livre IV, de l'intervention d'un sous-
traitant ou d'un subdélégataire en situation irrégulière au regard des obligations fixées
par l'article L. 324-10, enjoint aussitôt par lettre recommandée avec demande d'avis de
réception à la personne avec laquelle il a contracté de faire cesser sans délai la situation.
A défaut, il est tenu solidairement avec son cocontractant au paiement des impôts,
taxes, cotisations, rémunérations et charges mentionnés aux 1º, 2º et 3º de l'article L.
324-14, dans les conditions fixées au cinquième alinéa de cet article.
Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas au particulier qui contracte pour
son usage personnel, celui de son conjoint, de ses ascendants ou descendants.
Sans préjudice des dispositions de l'article L. 324-14, toute personne morale de droit
public ayant contracté avec une entreprise, informée par écrit par un agent mentionné à
l'article L. 324-12 de la situation irrégulière de cette entreprise au regard des obligations
fixées par l'article L. 324-10, l'enjoint aussitôt par lettre recommandée avec demande
d'avis de réception de faire cesser sans délai cette situation.
L'entreprise mise ainsi en demeure doit, dans un délai de quinze jours, apporter à la
personne publique la preuve qu'elle a mis fin à la situation délictuelle. A défaut, le
contrat peut être résilié sans indemnité, aux frais et risques de l'entrepreneur.
La personne publique informe l'agent auteur du signalement des suites données par
l'entreprise à son injonction.
Article L324-14-2
Lorsque le cocontractant intervenant sur le territoire national est établi ou domicilié à
l'étranger, les obligations dont le respect doit être vérifié sont celles qui résultent de la
réglementation d'effet équivalent de son pays d'origine et celles qui lui sont applicables
au titre de son activité en France.
Article L324-15
Un décret en Conseil d'Etat détermine les conditions d'application des dispositions de
la présente section.
2005
RAPPORT A N N U E L
Page 137
HAUTE
AUTORITÉ
DE LUTTE CONTRE
LES DISCRIMINATIONS
ET POUR L’EGALITÉ
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ISBN : 2-9526389-0-X - Achevé d’imprimer : avril 2006
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité est une autorité
administrative indépendante créée par la loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004.
Elle est compétente pour connaître de toutes les discriminations, directes ou indirectes, prohibées par la loi
ou par un engagement international auquel la France est partie.
Les discriminations prohibées par la loi portent notamment sur « l’origine, le sexe, la situation de famille,
Le collège
La HALDE est composée d’un collège de 11 membres qui décide des suites à donner aux réclamations, peut se
saisir d’office de faits de discrimination et formule les recommandations.
Page 139
1
Présentation
La HALDE instruit les réclamations en utilisant les pouvoirs d’investigation dont elle dispose. C’est ainsi
qu’elle peut demander à toute personne physique ou morale et aux personnes publiques des explications
et la communication d’informations et de documents. Elle peut également procéder à des vérifications sur
place et entendre toute personne dont elle juge l’audition utile.
Lorsque les demandes d’explications, de communications, d’informations ou de documents ne sont pas suivies
RAPP ORT AN N U E L 2005
d’effet, la HALDE peut mettre en demeure les personnes intéressées de lui répondre dans un délai qu’elle fixe.
Lorsque cette mise en demeure n’est pas elle-même suivie d’effet dans le délai fixé, le président de la HALDE peut
saisir le juge des référés aux fins d’ordonner toutes mesures d’instruction que ce dernier juge utiles.
L’instruction des réclamations donne lieu à la constitution de dossiers soumis au collège de la HALDE qui décide
de la suite à leur donner. Il peut, notamment, faire procéder à la résolution amiable des différends par voie de
médiation.
La HALDE aide les victimes de discrimination à constituer leur dossier et les informe sur les procédures adaptées
à leur cas.
À la demande des parties ou d’office, les juridictions civiles, pénales ou administratives peuvent inviter la HALDE
à présenter des observations sur les faits de discriminations dont elles sont saisies.
Enfin, la HALDE informe le procureur de la République des faits constitutifs d’un délit portés à sa connaissance.
Page 140
2
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Lettre du président 4
Le collège 6
Le comité consultatif 8
Organisation administrative 9
Introduction 10
2.1 Le logement
2.2 L’éducation
2.3 Le service public (hors éducation)
2.4 L’accès aux autres biens et services
2.5 Le principe d’égalité et les mesures de solidarité
2.6 L’accès aux fonctions représentatives
Conclusion 65
ANNEXES 66
Page 141
3
Lettre du président
la République, prévue par une directive européenne, fondée par la loi ; sa mission est définie par son titre :
« la lutte contre les discriminations et pour l’égalité ».
Les discriminations sont insupportables d’abord pour ceux qui en sont victimes ; elles atteignent de façon
particulièrement violente des personnes appartenant à des minorités ; elles peuvent, telles les discriminations
fondées sur l’âge ou le sexe, concerner la majorité d’entre nous.
Les discriminations mettent en cause les bases mêmes de notre société fondée sur la cohésion, l’égalité réelle
des chances tout au long de la vie, le respect égal des droits et de la dignité de toutes les personnes en toutes
circonstances, le refus de toutes les exclusions.
Le rayonnement et la prospérité de notre pays, le bonheur de ses habitants reposent sur la réussite d’un
modèle d’intégration républicaine qui assure un respect rigoureux des Droits de l’Homme, s’enrichit de la
diversité des personnes et des cultures, met en œuvre une authentique laïcité.
Il est essentiel que toutes les victimes de discriminations, comme les victimes des autres délits, aient une voie
de recours efficace pour y mettre un terme et obtenir, le cas échéant, réparation. C’est pourquoi la HALDE s’est
fixé comme première tâche le traitement des réclamations dont elle est saisie. Elle a abordé ce sujet avec déter-
mination, avec un souci de rigueur et d’objectivité dans le traitement des dossiers.
Elle a obtenu des résultats réels.
L’essentiel reste à faire car l’immense majorité des discriminations ne donne même pas lieu à réclamation ou
plainte.
Afin de progresser, la HALDE doit accroître sa notoriété, démontrer son efficacité. La loi pour l’égalité des
chances apporte sur ce point des novations essentielles : elle augmente les pouvoirs d’investigation de la
HALDE, lui donne la capacité de proposer des transactions comportant une indemnisation des victimes et,
à défaut d’accord, de citer directement en justice les auteurs de discriminations.
Page 142
4
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
L’objectif est que toutes les victimes de discriminations sachent qu’elles disposent d’une voie de recours
simple, gratuite et efficace.
La HALDE doit aussi débusquer les discriminations sans attendre même d’être saisie. Elle s’est déjà saisie
elle-même de cas dont elle a eu connaissance, elle a engagé des tests de discrimination ; elle développera de
façon active cette action et rendra compte des résultats qu’elle constatera.
Page 143
5
Le collège
Collège de la HALDE
Louis SCHWEITZER
Président
Président du conseil d’administration de Renault
Président du conseil d’administration d’Astra Zeneca
Page 144
6
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Le collège de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité a tenu 22 séances
de délibération durant la période du 6 mars 2005 au 28 février 2006.
Page 145
7
Le comité consultatif
La HALDE crée auprès d’elle un comité consultatif permettant d’associer à ses travaux des personnalités
qualifiées choisies parmi des représentants des associations, des syndicats, des organisations professionnelles et
toutes autres personnes ayant une activité dans le domaine de la lutte contre les discriminations et pour la
promotion de l’égalité.
RAPP ORT AN N U E L 2005
Page 146
8
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Elle dispose de services, placés sous l’autorité de son président, pour lesquels elle peut recruter des agents
contractuels.
Présidence :
Valérie FONTAINE, chef de cabinet du président
Direction générale :
Marc DUBOURDIEU, directeur général
Paul-Bernard DELAROCHE, direction des affaires administratives et financières
Luc FERRAND, direction des affaires juridiques
Alexandra PALT, direction de la promotion de l’égalité
Eric PELISSON, délégation à l’action régionale
Page 147
9
Introduction
La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations classifications « ethno-raciales » qui n’ont pas de
et pour l’Égalité présente, en application de l’article 16 réalité scientifique et ne correspondent pas à notre
de la loi du 30 décembre 2004, son premier rapport culture. Il s’est refusé à hiérarchiser les discrimi-
annuel qui couvre la période qui va de la nomination nations, toutes les discriminations prohibées devant
du collège le 8 mars 2005 au 28 février 2006. être également réprimées.
RAPP ORT AN N U E L 2005
Le collège a considéré que sa première mission était Sur la procédure, le collège a eu le souci constant de
de traiter les réclamations dont il était saisi. Il répon- ne pas procéder à des affirmations qui ne soient pas
dait ainsi à des demandes réelles et il s’assurait que fondées sur des éléments de preuve ; cela l’a conduit à
son action portait sur des sujets concrets. Son souci veiller à ce que l’instruction des dossiers soit rigou-
a été de traiter de façon efficace, dans l’intérêt des reuse et permettre à chaque partie d’exprimer son
victimes, les problèmes qui lui étaient soumis. point de vue ; cela l’a conduit à mettre un accent
Ce rapport est construit à partir des cas que la HALDE particulier sur la technique du test de discrimination1,
a traités dans le domaine de l’emploi comme dans validée par la Cour de cassation, qui est dans nombre
tous les autres domaines, quel que soit le critère de de cas le seul mode de révélation de la discrimination.
discrimination invoqué. Le traitement des réclamations a conduit le collège,
Les délibérations du collège l’ont conduit à définir comme l’y invite la loi, à faire des recommandations
progressivement une jurisprudence portant tant sur de portée générale de nature à corriger ou prévenir
le fond que sur la procédure et le mode de preuve. les discriminations, à prendre des initiatives pour
Sur le fond, le collège a affirmé clairement que le débusquer les discriminations, promouvoir l’égalité,
concept de « race » n’avait pas de réalité, et qu’il ne approfondir la réflexion sur les sujets relevant de sa
convenait pas que la lutte contre des discriminations compétence. Les principales de ces recommanda-
bien réelles liées à l’origine conduise à adopter des tions et initiatives sont citées dans le rapport.
1
Opération qui vise à déceler des comportements discriminatoires en effectuant successivement des démarches analogues au nom
de personnes différentes par l’origine ou l’apparence. L’emploi du mot testing, emprunté à l’anglais est à proscrire. (Commission géné-
rale de terminologie et de néologie.)
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10
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Indicateurs d’activité
Autres * 16,6 %
Apparence physique 1 %
Éducation 5,3 %
Autres 10,5 %
Logement 5,3 %
Page 149
Lois et règlements 7,4 %
11
Indicateurs d’activité
Chaque fois que les conditions d’un délit lui paraissaient réunies, et que cela allait dans le sens de l’intérêt de la
victime, elle a transmis les faits au parquet. Le faible nombre de conciliations et de médiations organisées s’explique
par le fait que cette procédure nécessite l’accord des deux parties.
L’un des constats positifs pour la HALDE à l’issue de cette première année d’activité est le caractère d’«autorité
morale» qui lui est reconnu : une centaine d’affaires s’est réglée de manière transactionnelle du fait même de la
saisine de la HALDE.
Parallèlement, le partenariat noué avec les autorités indépendantes telles que la Commission nationale de déonto-
logie et de sécurité (CNDS), la Commission nationale informatique et liberté (CNIL), le Médiateur de la
République, la Défenseure des enfants, a permis la réorientation d’un nombre significatif de dossiers.
Page 150
12
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Comme la loi le prévoit (art. 11), le collège adresse Règlements amiables : 100
des recommandations aux mis en cause des secteurs Règlements entre les parties après saisine: 100
public et privé. Lorsque l’instruction a caractérisé
Il s’agit des dossiers pour lesquels les parties font
une discrimination susceptible de constituer un délit,
connaître à la HALDE , en cours d’instruction, qu’elles
il transmet le dossier au parquet (art. 12). Le collège
sont parvenues à un accord amiable.
réclamations soit ne relèvent pas de ses attributions soit à délibérations du collège : 178
Page 151
13
1
L’emploi,
le principal
domaine de
discrimination
Page 152
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
1.1 L’origine
La discrimination fondée sur l’origine recouvre des situa- Le 25 septembre 2005, la HALDE adresse un premier courrier
tions très diverses. Elle peut concerner des citoyens origi- à l’organisme recruteur.
naires des départements et territoires d’outre-mer, des Le 27 octobre, ce dernier communique les pièces sollicitées.
Le 25 novembre, la HALDE demande la communication
citoyens français issus de l’immigration, des étrangers, enfin
d’informations complémentaires.
des personnes qui n’appartiennent à aucun des groupes pré- Le 22 décembre, l’organisme fait parvenir les précisions
cédents. demandées.
Dans le domaine de l’emploi, la discrimination fondée sur Le service juridique de la HALDE examine le dossier en détail,
l’origine ou l’appartenance ou la non-appartenance, vraie et étudie tous les documents pertinents :
ou supposée, à une ethnie, une nation ou une « race », • la convention collective
• le règlement intérieur
constitue 39,6 % des saisines. • les éventuelles annonces publiques d’un examen ou d’un
La discrimination se manifeste au stade du recrutement, et concours
dans le déroulement de carrière. • les notes de service précisant le déroulement de l’examen
• la nature et la description des postes à pourvoir
Page 153
15
1.1 L’origine
Nassera est attachée commerciale dans une agence d’intérim. Elle a porté ces faits à la connaissance de l’employeur et
Elle donne satisfaction dans son travail jusqu’au jour où on recommandé les mesures suivantes :
lui demande de procéder à un recrutement discriminatoire. • adresser un courrier à André l’informant des sanctions
Elle s’en émeut et va voir sa direction pour souligner le carac- auxquelles il s’expose du fait de propos racistes et diffama-
tère discriminatoire des consignes qu’on lui a données. Les toires,
rapports s’enveniment, Nassera est victime de harcèlement,
tombe malade. Peu de temps après, elle est licenciée. • organiser une formation des personnels d’encadrement
Elle introduit un recours devant le conseil des prud’hommes, et des ressources humaines sur le harcèlement moral et les
auquel la HALDE présentera ses observations. Dans cette dispositions du code du travail applicables,
affaire, la HALDE n’a pas procédé à une transmission au • mettre en place une politique d’intervention en matière
parquet pour ne pas paralyser le recours civil qui est de harcèlement et d’injures, assortie de sanctions propor-
prioritaire pour Nassera. Il paraît établi que Nassera a été tionnées et suffisantes,
harcelée et sanctionnée parce qu’elle a relaté les mesures
• informer les salariés de cette politique et des sanctions
discriminatoires dont elle a été le témoin.
auxquelles ils s’exposent.
RAPP ORT AN N U E L 2005
Page 154
16
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
La HALDE a été saisie de nombreux cas de discrimination en La HALDE a relevé que les professeurs d’éducation physique
raison d’un handicap ou de l’état de santé. Ces discrimina- n’enseignaient généralement pas la natation et que dans les
tions concernent autant l’embauche que le déroulement de rares cas contraires, il suffisait qu’un collègue le remplace
carrière et même la retraite. ou qu’il soit accompagné d’un assistant. Il s’agit là, au sens
de la loi du 11 février 2005, de « mesures appropriées » qui
Depuis 1987, la loi fait obligation aux entreprises de plus de
ne sont pas disproportionnées, en regard de l’objectif fixé
20 salariés de recruter des travailleurs handicapés à hauteur
par la loi d’intégrer des personnes handicapées dans la fonc-
de 6 % des effectifs. Dans le secteur privé comme dans le
tion publique.
secteur public, malgré un mode de calcul favorable, puisqu’il
prend en compte les commandes passées aux Centres d’aide Le refus opposé à Bernard repose sur les dispositions du
par le travail, l’emploi des travailleurs handicapés reste limité décret 2004-592 du 17 juin 2004 qui prévoit que l’attestation
à 4,3 %. de sauvetage aquatique est un pré-requis à l’inscription au
concours du professorat EPS. La HALDE a demandé au
Le problème des maladies évolutives, qui peuvent amener la
ministère de l’Éducation nationale de modifier le décret
COTOREP à reconnaître le statut de travailleur handicapé aux
s’inscrire au concours externe du professorat d’éducation Jean-Pierre est embauché comme magasinier, préparateur de
physique et sportive. commandes. Deux ans plus tard, il est victime d’un accident
Bernard souffre de handicap auditif modéré, qui l’empêche du travail qui lui abîme le pied. Le médecin du travail
de plonger. La COTOREP lui a reconnu la qualité de travail- lui interdit de manière définitive le port de chaussures de
leur handicapé en catégorie B ; il peut donc aussi avoir accès sécurité, obligatoire pour les magasiniers, sans pour autant le
au recrutement par la voie contractuelle spécifique aux per- déclarer inapte.
sonnes handicapées. Jean-Pierre, qui est prêt à accepter toute mutation au sein
Pour autant, il ne peut, du fait de son handicap, obtenir l’at- du groupe, suit une formation longue en maintenance
testation au sauvetage aquatique considérée comme un pré- électronique.
requis au concours d’EPS, en application des textes. Le seul poste qui lui est proposé à la suite de sa formation
Le ministère signifie à Bernard qu’il ne peut s’inscrire au est un poste de technicien informatique très expérimenté.
concours. Le poste est tellement au-dessus de la qualification de Jean-
Bernard opte alors pour la voie contractuelle spécifique aux Pierre, que la personne en charge du recrutement ne juge pas
personnes handicapées, mais le rectorat lui oppose le même utile de le rencontrer, son profil ne correspondant pas du tout
texte. Bernard saisit une nouvelle fois le ministère ; la réponse au poste proposé. Jean-Pierre est convoqué à un entretien
est sans ambiguïté : préalable en vue de son licenciement.
« L’administration devant vérifier que les enseignants d’EPS Il ressort des documents transmis que l’employeur de Jean-
seront en mesure de porter secours aux élèves placés sous leur Pierre s’est borné à diffuser aux différentes entreprises
responsabilité, cette qualification ne peut faire l’objet d’au- du groupe la demande de reclassement, sans solliciter une
cune dispense. » identification précise des postes vacants.
Page 155
17
1.2 La santé et le handicap
La HALDE estime que le chef d’entreprise n’a proposé En vue de cette modification, elle recommande au ministre :
aucun emploi correspondant aux capacités du salarié et qu’il
• de prendre en compte la spécificité du VIH, une distinc-
n’apporte pas la preuve de l’impossibilité manifeste
tion paraissant devoir être faite entre séropositivité VIH
de reclasser ce salarié.
asymptomatique et entrée dans la maladie sida,
La HALDE a demandé à l’employeur de suspendre la procé-
• de mettre fin à toute distinction entre candidats à l’obten-
dure de licenciement. Il s’est engagé à le faire.
tion de la licence et renouvellement de la licence car elle n’est
pas fondée sur l’aptitude physique, mais uniquement sur
CAS N° 6 I LA SÉROPOSITIVITÉ AU VIH l’expérience professionnelle.
Fabien, séropositif et porteur asymptomatique du VIH, qui La HALDE demande à être tenue informée des suites don-
avait présenté sa candidature pour exercer la profession nées à ses recommandations dans un délai de trois mois à
de personnel navigant commercial dans une compagnie compter de la notification de la présente délibération du
aérienne, a été déclaré inapte. Le conseil médical de l’aéro- 6 février 2006. »
nautique civile a confirmé à trois reprises cette décision sur
le fondement de l’arrêté du 5 juillet 1984 relatif à l’attesta-
tion d’aptitude physique et mentale du personnel navigant
CAS N° 7 I LES ARRÊTS MALADIE
commercial et de son annexe. Dans le domaine de la santé, la HALDE a été saisie des dispo-
Les articles 225-1 et 225-2 du code pénal prohibent la discri- sitions internes d’une entreprise qui posait comme règle
RAPP ORT AN N U E L 2005
mination lorsqu’elle consiste à subordonner une offre d’em- qu’un salarié qui, au cours des 12 derniers mois a été absent
ploi à une condition fondée notamment sur l’état de santé. plus de 20 jours pour arrêt maladie, ou a eu plus de six arrêts
Néanmoins l’article 225-3 admet des dérogations à ce maladie, était exclu de toute possibilité d’augmentation
principe lorsque les discriminations consistent en un refus individuelle.
d’embauche ou un licenciement fondé sur l’inaptitude médi- La Halde a estimé ces dispositions contraires à l’article
calement constatée. L. 122- 45 du code du travail concernant les discriminations
Dans la mesure où le code pénal, comme le code du travail, directes ou indirectes en raison de l’état de santé et a demandé
prévoit des dérogations au principe de non-discrimination à l’entreprise concernée de mettre fin à cette pratique.
fondées sur l’état de santé, la question est de savoir si l’exclu-
sion dont fait l’objet le candidat steward constitue une
différence de traitement fondée sur l’état de santé qui soit Les maladies évolutives appellent des traitements qui peu-
légitime, c’est-à-dire objective, nécessaire et appropriée. vent être parfois lourds, et même invalidants par période.
Soit la maladie, soit le traitement qui y est associé, provoque
des absences plus ou moins longues ou des périodes de
À cet égard, l’exclusion d’accès à la licence par le conseil moindre efficience. Souvent ces maladies évolutives amè-
médical de l’aéronautique civile d’un candidat séropositif nent la Cotorep à reconnaître la situation de travailleur
ne paraît pas nécessaire, compte tenu du fait que ce conseil handicapé.
permet aux pilotes et personnel navigant commercial séro- Certains employeurs pratiquent en réalité un déclassement,
positifs déjà en exercice de poursuivre leur activité, considé- une mise à l’écart, une déresponsabilisation, en affichant
rant que leur état n’entraîne pas de déficiences susceptibles une volonté d’épargner au malade un surcroît de fatigue ; il
de les empêcher d’accomplir leurs tâches ou de provoquer y a dans certains cas harcèlement pur et simple. Les exigen-
une incapacité subite en vol. ces du poste en regard de l’état de santé sont appréciées de
Dans sa délibération, le collège a décidé que : la manière la plus subjective et peuvent servir de base à des
licenciements.
« (…) L’exclusion de Fabien constitue une discrimination
dans l’accès à l’emploi fondé sur l’état de santé. » Parfois l’employeur tient compte de ce qu’il croit savoir de
cette maladie, d’une façon plus ou moins superficielle, pour
« En conséquence, la HALDE recommande au ministre des
prendre une décision pénalisante pour le salarié. Bien sou-
Transports de modifier l’arrêté du 5 juillet 1984 afin de
vent, il prend une décision en fonction d’un risque supposé
définir les normes médicales applicables à la profession de
d’une évolution invalidante qui pourrait intervenir dans
personnel navigant commercial, ainsi que les modalités
l’avenir. La Halde demande un examen attentif de chaque
d’interprétation de ces normes en vue d’éviter toute discri-
situation individuelle, fondé sur l’état de santé actuel de la
mination fondée sur l’inaptitude en raison du VIH qui ne
personne. Si l’on ne peut négliger le risque d’une évolution,
serait pas objective, nécessaire et appropriée.
Page 156
18
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
on ne peut négliger non plus le fait que cette évolution n’est tent le maintien du salarié dans l’emploi ou une mutation
pas certaine et que l’avenir est porteur d’améliorations des dans un autre emploi, après une formation appropriée si
traitements. En tout état de cause, comme pour le handi- nécessaire.Dans la procédure d’embauche,la nécessité d’amé-
cap, l’employeur doit rechercher les solutions qui permet- nagements matériels raisonnables ne peut justifier un refus.
1.3 L’âge
Page 157
19
1.4 Le sexe
1.4 Le sexe
Le principe de stricte égalité entre hommes et femmes est CAS N° 10 I LA DISCRIMINATION EN RAISON DU
affirmé dans de nombreux textes nationaux et internatio- SEXE POUR LES DROITS À RETRAITE
naux. Il a valeur constitutionnelle. Une caisse de retraite et de prévoyance a fixé l’âge d’ouver-
L’égalité hommes-femmes est loin d’être entrée dans les ture des droits à pension à 60 ans, sauf pour les femmes, qui
faits. Pourtant, la HALDE a été peu saisie de discriminations peuvent en bénéficier dès l’âge de 55 ans, lorsqu’elles justifient
fondées sur des inégalités au détriment du sexe féminin. les 25 années de versements de cotisations ou sont mères d’au
moins trois enfants vivants ou décédés par faits de guerre ou
d’au moins un enfant âgé de plus d’un an et atteint d’une
CAS N° 9 I LA DISCRIMINATION EN RAISON
invalidité égale ou supérieure à 80 %. Les hommes qui rem-
DU SEXE DANS L’ACCÈS À L’EMPLOI
plissent l’une ou l’autre de ces conditions ne peuvent en béné-
Christian avait postulé via Internet à un emploi d’assistance
ficier et doivent attendre d’avoir atteint l’âge de 60 ans pour
sanitaire dans les centres de vacances, de loisirs et placements
pouvoir faire valoir leurs droits à pension. Paul a 59 ans. Il a
de vacances. La responsable du recrutement l’a joint par télé-
travaillé sans interruption pendant 43 ans. Il a demandé à
phone, en affirmant « j’ai un seul poste pour le mois d’août
RAPP ORT AN N U E L 2005
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20
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
La HALDE a enregistré relativement peu de saisines concer- nombreux reproches lui sont adressés, bientôt, les propos
nant la discrimination pour appartenance syndicale. deviennent clairement racistes, l’appartenance syndicale sou-
vent évoquée, comme l’état de santé de Mohammed.
Cela est sans doute lié au fait que la discrimination en raison
Le harcèlement se poursuit. Le 9 avril, Mohammed dépose
de l’appartenance syndicale est fortement judiciarisée, avec
une plainte pour harcèlement et injures racistes. Le même
l’appui des organisations syndicales. C’est à l’occasion du
jour son employeur lui envoie une lettre de convocation pour
contentieux syndical qu’a été élaborée la jurisprudence en
un entretien préalable à un licenciement fixé au 15 avril.
matière de preuve de l’inégalité de traitement et de discri-
Une mise à pied conservatoire pendant toute la durée de la
mination.
procédure lui est signifiée. Il est hospitalisé. L’entretien préa-
Il faut toutefois mentionner une affaire qui illustre bien la lable ne peut avoir lieu. Le 20 avril, il reçoit une lettre de
persistance dans certaines entreprises de comportements licenciement pour faute grave. L’inspection du travail, aler-
répréhensibles. tée, se voit interdire l’accès à l’entreprise. L’inspection du tra-
vail prend acte des témoignages concernant un acharnement
I
CAS N° 12 I LA « PRÉFÉRENCE FAMILIALE » PEUT Dans les deux cas, la HALDE adresse une demande d’explica-
ÊTRE UNE DISCRIMINATION tion d’une part à l’établissement bancaire, d’autre part à
Au début de l’été 2005, la HALDE est saisie de réclamations l’administration.
relatives à la préférence accordée dans les secteurs privé et Dans sa réponse, l’établissement bancaire indique que les
public aux enfants des personnels pour les emplois saison- emplois saisonniers, en raison de leur nature particulière, ne
niers d’été. sont pas soumis au processus de recrutement classique. En
Pour caractériser une discrimination prohibée par la loi, la conclusion l’établissement bancaire propose de présenter ses
différence de traitement doit être clairement rattachable à pratiques en la matière à la HALDE « afin d’identifier préci-
l’un au moins des critères visés par la loi. Or celui de la situa- sément ce qui devrait être modifié ».
tion de famille a déjà été retenu par les juridictions en matière La HALDE accepte la proposition qui est faite de lui soumet-
de refus discriminatoire d’embauche fondé sur la qualité de tre les pratiques de recrutement pour les emplois saisonniers,
conjoint d’un salarié, mais également sur celle d’enfant de dans la perspective d’une recommandation générale qui
salarié (Cass. Crim.12 mai 1992 ; Cass. Soc.10 février 1999). pourrait être mise en œuvre pour les prochains recrutements
Une situation analogue est relevée par le même réclamant de ce type.
dans une administration.
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21
1.7 Le cas particulier de la fonction publique
Dans l’autre cas, l’autorité administrative précise qu’elle d’accès aux stages et aux emplois fonctionne au détriment
demande de « veiller à ce que, à l’avenir, la sélection des can- des élèves et étudiants qui ne disposent pas de relations suf-
didats soit bien fondée sur l’appréciation objective des com- fisantes et diversifiées.
pétences au regard des exigences du poste concerné et non pas
Compte tenu de l’importance des stages et emplois saison-
sur des critères prioritaires, contraires au principe d’égalité
niers dans l’insertion professionnelle, le collège considère
des chances ».
que la préférence familiale favorise la reproduction des dis-
La HALDE donne acte de l’engagement pris.
criminations dans l’accès à l’emploi.
Le collège souligne que toute procédure de sélection qui ne
La priorité accordée aux enfants du personnel pour l’accès satisfait pas aux exigences d’objectivité et de transparence
aux emplois saisonniers ou aux stages est une pratique dis- est contraire aux intérêts de l’entreprise ou du service public
criminatoire, même si la coutume est fortement ancrée dans concerné.
certaines entreprises et qu’elle peut apparaître comme un Le collège recommande que soit mis en place un recrute-
avantage social. Le collège de la HALDE, dans une délibéra- ment transparent et objectif pour les stages et les emplois
tion de principe du 28 novembre 2005, note que ce système saisonniers.
RAPP ORT AN N U E L 2005
L’État a adopté de nombreuses dispositions législatives et En outre, les hommes ayant élevé des enfants nés avant l’ins-
réglementaires de lutte contre les discriminations et pour tauration de ces différents congés en sont exclus : création du
l’égalité. Sa pratique, ainsi que celle des autres collectivités congé de paternité en 2002 (loi n° 2001-1246 du 21 décem-
publiques, doit être exemplaire. Tel n’est pas toujours le cas. bre 2001 de financement de la Sécurité sociale pour 2002), du
congé de présence parentale en 2001 (loi n° 2000-1257 du
CAS N° 13 I LES DROITS À RETRAITE 23 décembre 2000 de financement de la Sécurité sociale pour
ET L’ÉGALITÉ DES SEXES 2001). Le congé parental n’a été, quant à lui, ouvert de plein
La HALDE a été saisie par Jean-Luc quant aux conditions de droit aux hommes qu’en 1984 (loi n° 84-16 du 11 janvier
liquidation de sa pension de retraite. 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction
Enseignant et père de trois enfants, il a formé une demande publique de l’État).
de retraite anticipée avec jouissance immédiate. Cette Les articles R. 37 et R. 13 du code des pensions civiles et mili-
demande a été rejetée par le recteur de l’académie au motif taires établissent donc une discrimination indirecte fondée
que l’article L. 24-1 du code des pensions civiles et militaires sur le sexe.
réserve aux seules mères de trois enfants le droit à un départ Or ces avantages accordés aux femmes dans les faits ne visent
anticipé. ni à compenser les désavantages liés au congé de maternité ou
La discrimination résulterait du fait qu’il ne peut bénéficier, à l’éloignement du service après l’accouchement, ni à les aider
pour la date de jouissance de sa pension, des mêmes avan- à mener une vie professionnelle sur un pied d’égalité avec les
tages que les femmes, mères de trois enfants. hommes (mesures d’actions positives). Elles tendent unique-
Le collège de la HALDE a opéré une analyse de l’articulation ment à leur offrir, au moment de leur départ à la retraite,
des textes en vigueur, prenant en compte leur date d’appli- certains avantages en lien avec la période consacrée à l’édu-
cation : cation des enfants.
« Il résulte de ce qui précède que le critère de durée continue Le critère de deux mois continus d’interruption d’activité
de deux mois quant à l’interruption de l’activité est appa- – revenant à favoriser systématiquement les femmes quant à
remment neutre mais est néanmoins susceptible d’entraîner l’octroi de ces avantages – n’apparaît donc pas objectivement
un désavantage pour les hommes, compte tenu de la durée justifié au regard de l’objectif de la mesure qui est de prendre
légale plus élevée des congés de maternité et de leur caractère en compte une période d’inactivité liée à l’éducation de ses
obligatoire (8 semaines au minimum) au regard du congé de enfants.
paternité notamment.
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22
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Le collège de la HALDE invite le président à interroger le invite le président à recommander au ministre de tutelle,
Premier ministre et le ministre de la Fonction publique et de ainsi qu’à la directrice générale de l’établissement public, de
la Réforme de l’État sur les justifications du critère d’inter- modifier les modalités d’organisation des concours pour
ruption d’activité tel qu’il est défini par les articles R. 37 et garantir, de manière effective, la neutralité des conditions
R. 13 du code des pensions civiles et militaires de retraite, cri- d’accès des candidats aux emplois et fonctions publics. Plus
tère apparemment neutre mais qui revient, en réalité, à favo- précisément, il conviendrait de mieux distinguer les diffé-
riser systématiquement les femmes. Dans l’hypothèse où rents types de concours : le concours externe, le concours
aucune justification valide au regard de la loi ou des conven- interne et le concours visant à la résorption des emplois
tions ne viendrait à l’appui de cette mesure, il en demande la précaires, ainsi que les modalités d’organisation qui s’y
suppression ou la modification. » appliquent.
Le collège examinera les modalités d’organisation prévues
pour les concours ouverts en 2006 et les années suivantes.
Le président a écrit en ce sens au ministre de la Fonction
publique.
CAS N° 15 I LES MÉDECINS À DIPLÔME
EXTRACOMMUNAUTAIRE
CAS N° 14 I LA RUPTURE D’ÉGALITÉ
La situation des médecins ayant obtenu un diplôme hors de
Le réclamant estime avoir été victime d’une différence de trai- l’union européenne a fait l’objet de réclamations. Ces méde-
Page 161
la loi du 30 décembre 2004 portant création de la HALDE, nement constitue une discrimination prohibée par l’arti-
23
1.7 Le cas particulier de la fonction publique
cle 19 de la loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004 portant À l’occasion de saisines dont il a eu à connaître, le collège de
création de la Haute Autorité de Lutte contre les Discrimi- la HALDE a demandé à l’État soit de réformer sa pratique
nations et pour l’Égalité, portant transposition de la direc- sur des cas individuels, soit de modifier la réglementation
tive 2000/43 du 29 juin 2000 relative à la mise en œuvre du applicable.
principe de l’égalité de traitement entre les personnes. Celle-
Un courrier a été adressé au ministère de la Fonction publi-
ci interdit en effet l’inégalité de traitement et la discrimina-
que, par le président de la HALDE :
tion fondées sur l’origine dans la fonction publique et dans
l’accès aux professions libérales. « La HALDE a décidé de suivre avec une particulière attention
l’évolution de ces questions au sein des services publics et
Le collège de la HALDE, constatant la discrimination dont
est prêt à apporter son concours dans la préparation des
les réclamants font l’objet, notamment en termes de rému-
projets de textes. Je crois devoir insister, à ce stade, sur
nération, invite le président à demander au ministre de la
certains aspects qui paraissent importants :
Santé et des Solidarités d’informer la HALDE dans un délai
de quatre mois des mesures qu’il entend prendre pour met- • les conditions d’une plus grande diversité parmi les person-
tre fin aux différentes inégalités de traitement dont ces nels admis à servir dans la fonction publique seront renfor-
médecins sont l’objet en tenant compte des responsabilités cées par la mise en œuvre libérale de l’ordonnance du 2 août
réelles qu’ils exercent par des procédures de validation des 2005 relative aux conditions d’âge mais aussi par un examen
compétences effectivement acquises par eux. » volontariste des modifications apportées à la nature des
RAPP ORT AN N U E L 2005
Concernant l’égalité des sexes dans les fonctions d’encadre- En matière de lutte contre d’éventuelles discriminations
ment, la DGAFP partage le constat de la HALDE. Les plans liées à l’origine des candidats, la Direction générale de l’ad-
d’accès des femmes aux emplois et postes d’encadrement ministration et de la fonction publique mène des actions
supérieur ont été renouvelés. d’information, de soutien à des réseaux et des associations
œuvrant pour l’égalité.
Trois circulaires donnent un nouvel élan à ce dispositif, qui
comporte des mesures d’ordre qualitatif pour atteindre les Le collège prend acte de ces dispositions et en suivra atten-
objectifs fixés. tivement la traduction dans les faits.
Concernant l’emploi des travailleurs handicapés, la DGAFP Il convient notamment de s’assurer que les épreuves des
rappelle les dispositions en vigueur et souligne que les concours n’ont pas pour effet d’avantager les candidats qui
actions de sensibilisation ont été entreprises notamment à viennent de terminer leur parcours scolaire ou universitaire.
l’École nationale d’administration ainsi que dans cinq ins- Il faut continuer de vérifier la possibilité de supprimer ou
tituts régionaux d’administration. reculer les limites d’âge même pour certains corps où la loi
autorise leur maintien.
La DGAFP considère que l’obligation faite par la loi du
11 février 2005 aux administrations qui ne respectent pas Enfin, pour ce qui concerne la préférence familiale pour
l’obligation d’emploi de 6 % de contribuer à un fonds ana- l’accès aux emplois saisonniers dans l’administration, des
logue à celui de l’Agefiph constituera une incitation pour circulaires récemment adoptées sont conformes aux recom-
La mission de la HALDE ne se limite pas à l’accompagnement • transparence dans l’ouverture des postes ;
des victimes quelle qu’en soit la portée directe ou indirecte. • évaluation des candidats à travers des grilles d’analyse
La loi du 30 décembre 2004, dans son article 15, confie à la des compétences objectives ;
HALDE une mission préventive. La HALDE identifie et • recours à des méthodes de recrutement fondées sur des
promeut toute bonne pratique en matière d’égalité des mises en situation professionnelle qui privilégient le
chances et de traitement. savoir-faire ;
• suppression de la photo, de toute mention d’origine, de
La lettre aux entreprises (voir texte en annexe page 89)
toute formule manuscrite sur les CV ou les lettres de
Avec l’accord du collège, le président a écrit le 5 décembre motivation ;
2005 à 146 grandes entreprises installées en France. Cette • expérimentation, le cas échéant, du CV anonyme.
lettre aux entreprises rappelle l’importance de la lutte contre
Plus de 80 % des entreprises qui ont répondu à la HALDE ont
les discriminations, leur indique un certain nombre de voies
travaillé sur l’objectivation des procédures de gestion des res-
d’action et leur demande d’informer la HALDE de leur mise
sources humaines comme étant un axe prioritaire dans la
en œuvre.
promotion d’égalité. Des expérimentations sont en cours
Fin février 2006, 108 entreprises ont répondu, dont toutes concernant le CV anonyme, notamment chez Axa et Scor.
celles qui emploient plus de 100 000 salariés, 72 ont désigné L’évaluation qui en sera faite sera transmise à la HALDE.
un correspondant permanent de la HALDE, alors que La politique de la SNCF a tout particulièrement retenu l’at-
38 entreprises n’ont pas réagi. Les réponses sont globales tention car elle s’inscrit dans une stratégie d’ensemble.
ou partielles.
La SNCF a mis en place un comité « diversité recrutement »
Voici les huit voies d’action proposées par la HALDE : et les mesures suivantes ont été adoptées : la photographie n’est
1/ Mettre en place des procédures d’accès aux stages et à plus demandée, et est supprimée dès réception de la candida-
l’emploi qui évitent toute discrimination prohibée : ture lorsqu’elle y est jointe, il y a découplage systématique des
Page 163
25
1.8 Les initiatives en direction des entreprises
données administratives et d’état civil (opéré au niveau de la une convention concernant les zones urbaines sensibles, prio-
direction des ressources humaines), des données sur les com- rité affirmée aussi par Essilor.
pétences examinées par les services demandeurs, on note une
3/ Établir des bilans de gestion des ressources humaines de
transparence et une large diffusion des offres d’emploi en
manière à identifier et corriger les pratiques discrimina-
interne, une diversification des sources de recrutement notam-
toires dans le déroulement des carrières. Une attention
ment en direction des quartiers dits sensibles (voir infra), ainsi
particulière doit être apportée à l’égalité professionnelle
que la diffusion des stages et des emplois d’auxiliaires de
entre les hommes et les femmes, ainsi qu’à l’élimination
vacances sur intranet et Internet. Les recruteurs sont formés
du « plafond de verre » qui freine le déroulement de car-
à ces méthodes. Le collège a noté, par ailleurs, la grande réac-
rières de certaines personnes à raison de leur origine.
tivité de la SNCF lorsque s’est posé le problème des limites
d’âge à l’embauche, dont la HALDE avait été saisie. Air France a mis en place des actions correctives pour équi-
librer les taux de mixité au sein de toute entreprise. Les taux
2/ Offrir aux collèges, lycées et universités des stages dont de promotion et d’accès des femmes aux postes à responsabi-
les responsables de ces établissements, notamment ceux lité sur les seuls critères de compétence et d’expérience tendent
situés dans les zones sensibles, choisiraient sous leur res- à s’équilibrer. Des mesures sont prises pour concilier l’activité
ponsabilité les bénéficiaires. à temps partiel avec l’exercice de postes à responsabilité ; des
règles de bonne conduite ont été mises en place pour les per-
L’accès aux stages est l’antichambre de l’emploi ; l’ouverture
sonnels. De 1993 à 2003, le taux de femmes cadres supérieurs
RAPP ORT AN N U E L 2005
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26
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
avec l’appui d’experts. Essilor a signé dès le 22 avril 2002 une France Telecom prévoit un droit à l’accès et au maintien de
charte de prévention des discriminations à tous les stades de l’emploi ; TF1 a adhéré à l’association Tremplin pour la
la vie en entreprise. Les dispositions pour les retours de congés sensibilisation et l’information ; EDF participe en dehors de
maternité y sont rattachées ainsi que deux accords portant l’entreprise au financement de la formation de personnes
sur la vie syndicale et la mise en œuvre de la charte. handicapées ; M6 précise dans ses courriers « à candidatures
France Telecom a mis en place des « espaces développement » égales, M6 privilégiera les travailleurs handicapés » ; la SNCF
pour faciliter la mobilité du personnel ; par ailleurs, des a mis en place un programme incluant un plan qualitatif de
actions de formation spécifiques s’adressent aux personnels recrutement, un site intranet adapté, des modules de forma-
âgés de plus de 45 ans. Même préoccupation pour les salariés tion des managers, un partenariat handisport et un film,
seniors avec l’accord EDF sur la formation tout au long de la en partenariat avec La Poste, valorisant l’intégration des
vie. Danone mène des expériences pilotes en France et en salariés handicapés. Sodexho pour sa part a mené une
Espagne avec un guide « diagnostic seniors » et le programme enquête sur le handicap.
« évolution » sur la valorisation des acquis de l’expérience L’entreprise SCOR a signé un accord tripartite avec l’Agefiph-
menée en lien avec l’Éducation nationale. Enfin, ASF s’est FFSA-Medef. Surtout, un audit sur l’emploi des personnes
engagé dans un projet « Equal » pour le maintien des salariés handicapées a été mené, avec pour conséquence, l’aménage-
âgés. EADS a signé un accord spécifique sur l’emploi des ment raisonnable des locaux et une politique de sensibilisa-
seniors. tion à tous les niveaux.
recrutement qui ont été formés et l’action de sensibilisation Pour que le test de discrimination puisse être considéré
a culminé dans une journée nationale d’information de comme pertinent, les candidats des deux groupes doivent être
l’ensemble des acteurs du recrutement. objectivement semblables (mêmes diplômes et expériences
Essilor se distingue par un programme particulièrement inté- professionnelles, tenue vestimentaire similaire, garanties
ressant. Depuis la signature de la charte de prévention des financières comparables, etc.) et se présenter dans les mêmes
discriminations le 22 avril 2002, à laquelle sont rattachés circonstances (répondre à la même période à la même offre
deux accords portant sur la vie syndicale de la mise en œuvre d’emploi ou de logement, se présenter au même moment à
de la charte elle-même, complétée par une charte sur les l’entrée de la discothèque, etc.).
intérimaires, Essilor dispose d’un outil de déploiement de sa Cette technique d’administration de la preuve a bénéficié des
politique avec une plaquette de communication pour tous recommandations du Bureau international du travail. Afin
nouveaux embauchés ; la charte est affichée en interne. Les de développer les enquêtes de test de discrimination, le
actions de sensibilisation du management au-delà même des Bureau international du travail a élaboré une méthodologie
DRH concernent tous les cadres. La lutte contre la discrimi- en 1992 (Bovenkerk, A manual for international compara-
nation fait partie des objectifs de l’entretien annuel des cadres tive research on discrimination on the grounds of « race »
dirigeants. Plus de 280 personnes ont été formées de cette and ethnic origin, International Labor Office, Genève). Il
manière. Le groupe Vinci en juin 2005 a consacré sa conven- s’agit de la méthode « Bovenkerk » qui conclut à une situa-
tion annuelle des cadres dirigeants au thème principal de tion de discrimination dès lors qu’un seuil différentiel de
RAPP ORT AN N U E L 2005
l’égalité des chances, le groupe PPR a donné carte blanche à 15 % est atteint. Ce seuil correspond à l’écart différentiel
Yamina Bengigui pour la réalisation du film les Défricheurs entre les taux de refus des candidatures des deux groupes étu-
que le groupe a largement fait connaître. diés (le groupe issu d’une minorité et le groupe référent).
En France, les tests de discrimination ont d’abord été utilisés
7/ Créer des outils de suivi afin d’évaluer l’efficacité des
par les associations de lutte contre le racisme, et notamment
actions engagées. À cet égard, il ne faut pas hésiter à utili-
SOS Racisme. En juin 2002, la Cour de cassation a affirmé
ser la méthode de contrôle, d’autotest de discrimination,
clairement sa position à l’égard du test de discrimination en
déjà pratiquée avec succès par certaines entreprises.
soulignant en premier lieu que, du point de vue de sa receva-
PSA Peugeot Citroën pratique l’autotest de discrimination bilité, le caractère licite ou illicite du moyen de preuve utilisé
de manière rationnalisée. La SNCF a lancé un programme est indifférent car « aucune disposition légale ne permet aux
d’autotest de discrimination. juges répressifs d’écarter les moyens de preuve produits par les
parties au seul motif qu’il auraient été obtenus de façon illi-
cite ou déloyale ». Cass. Crim. 11/06/2002, SOS Racisme,
Le test de discrimination est un mode d’enquête destiné n° W 01-85.560 F-D / pourvoi contre CA Montpellier 5 juin
à établir l’existence d’une pratique discriminatoire. Il est 2001 (2 arrêts) / appel de TGI Montpellier 28 novembre 2000
particulièrement adapté pour identifier les situations de (2 jugements).
discrimination directe.
D’abord utilisé pour dénoncer les discriminations à l’entrée 8/ Assurer avec les partenaires sociaux, dans le cadre d’ac-
de boîtes de nuit ou des débits de boisson à l’égard de la cords spécifiques ou dans celui du comité d’entreprise,un
clientèle supposée être d’origine étrangère, cette méthode est suivi des actions engagées pour éliminer les discrimina-
aujourd’hui un mode de preuve reconnu de la discrimination tions et promouvoir l’égalité des chances.
devant la juridiction pénale dans l’accès aux biens et aux
Une stratégie d’entreprise de lutte contre la discrimination
services (commerce, logement…) mais également en matière
commence par un engagement de principe. Il se décline
d’accès à l’emploi.
ensuite dans un plan d’action. Mais son efficacité dépend
Concrètement, le test de discrimination consiste à constater
de la mise en place d’outils d’évaluation et de suivi non
l’attitude adoptée par un employeur, un propriétaire, un
seulement quantitatifs mais qualitatifs, qui seule peut assu-
commerçant ou le personnel d’un établissement de loisirs
rer la pérennité de la politique décidée et faire apparaître les
lorsqu’il est confronté, d’une part, à un individu ou un groupe
correctifs et compléments nécessaires.
d’individus « de référence » et, d’autre part, à un individu ou
un groupe d’individus susceptibles d’être discriminés en HP a mis en place des indicateurs chiffrés en termes
raison de leur origine réelle ou supposée, de leur âge, de leur d’objectifs de recrutement inscrits dans une démarche glo-
sexe, de leur handicap, etc. bale et systémique. EDF a créé au niveau national et local
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28
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
des commissions de suivi du programme d’égalité des chan- Les intermédiaires de l’emploi
ces qui se réunissent annuellement. La HALDE s’est aussi attachée aux pratiques des intermé-
Air France a adopté une charte de déontologie et présente diaires de l’emploi : ANPE, cabinets de recrutement,
annuellement un rapport sur la diversité et la cohésion diffuseurs d’offres d’emploi sur Internet ou sur support
sociale. Le groupe PPR réalise un diagnostic diversité dans classique, agences d’intérim ont un rôle déterminant à
toutes les enseignes de la distribution. Schneider Electronic a jouer dans l’élimination de la discrimination à l’embauche.
créé un département « diversité et insertion » et mène par
Mandatés par les employeurs, les intermédiaires de l’emploi
ailleurs des actions de recrutement avec l’AFIP. Le groupe
peuvent être chargés d’un recrutement discriminatoire ou
Vinci a créé un comité d’égalité des chances.
être soumis à des pressions indirectes des employeurs.
Le suivi avec les partenaires sociaux peut porter soit sur l’ensem-
Parfois, sans que la demande discriminatoire soit clairement
ble de la politique de promotion de l’égalité (Axa, Essilor), soit
formulée, ils peuvent, par simple conformisme, reproduire
sur les accords spécifiques, accords sur l’égalité hommes-fem-
un schéma d’apparence classique, en réalité discriminatoire.
mes, l’accord sur l’emploi des travailleurs handicapés, etc. Il est
Enfin, la discrimination peut être de leur fait.
à noter qu’ASF a signé un accord sur la non-discrimination
syndicale et qu’une commission de dialogue social assure un La mise en place de procédures non discriminatoires et
suivi particulier du respect du droit syndical dans l’entreprise. de bonnes pratiques dans ces secteurs aura donc un effet
démultiplicateur considérable en termes d’égalité de traite-
Ce compte rendu succinct des réponses parvenues à la HALDE
ment dans l’accès à l’emploi.
Page 167
29
2
Les autres
domaines
Page 168
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
2.1 Le logement
Le logement n’est pas un bien – en cas d’acquisition –, ou un priétaires refuse le changement d’affectation, au motif
service – en cas de location –, comme les autres. Il est le qu’il risque d’entraîner une dévalorisation de l’immeuble.
lieu de la vie privée, protégé en tant que tel. Il conditionne Le collège décide :
l’intégration sociale, la scolarisation. Il est bien souvent la « Dès lors, à supposer même qu’il ne s’agisse pas du motif
condition pour l’obtention ou l’accès à d’autres biens et exclusif, la preuve que le refus par les copropriétaires d’ac-
services ; dans la recherche d’un emploi, le fait de disposer corder l’autorisation (ou l’abstention qui équivalait à un
d’une adresse, voire d’un domicile, est une condition impé- refus) était fondée sur le handicap des enfants qui allaient
rative. Cela est si vrai, qu’en l’absence de domicile, ou au être hébergés, apparaît suffisamment caractérisée pour justi-
moins d’une adresse fixe, les demandeurs d’emploi sont fier la saisine de l’autorité judiciaire.
rayés des listes et donc du bénéfice des ASSEDIC. Conformément à l’article 12 de la loi portant création de la
HALDE et à l’article 40 du code de procédure pénale, la Haute
C’est la raison pour laquelle les inégalités d’accès au loge-
Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité
ment sont si douloureusement vécues.
décide d’informer le procureur de la République des faits
Ces inégalités sont nombreuses. On refuse de louer un loge-
Page 169
31
2.1 Le logement
Le 9 novembre la HALDE a sollicité de ce groupe la commu- teurs de biens dont sont membres les cabinets immobiliers
nication de différents documents, qui sont parvenus le mis en cause en l’espèce, à l’instar de la convention conclue
1er décembre 2005. entre la HALDE et la FNAIM. »
« La HALDE prend acte de la modification des dispositions les
La collecte des documents
plus litigieuses de la note évoquée par la presse, par une note de
référence datée du 7 novembre 2005 et diffusée dans le groupe. Les réclamations que reçoit la HALDE font toucher du doigt
La HALDE prend acte de l’engagement du groupe de proposer les discriminations vécues ou ressenties. Elles appellent une
“aux propriétaires réticents de louer à des personnes réponse individuelle, mais doivent aussi conduire à une
de “couleur” de se porter garant du respect de toutes les réflexion plus générale sur la prévention et la modification
clauses du bail”. des pratiques. Une délibération du collège invite le gouver-
Elle invite le groupe à préciser les mesures qu’il envisage de nement à préciser dans la loi les limites des informations sus-
prendre pour contribuer à la lutte contre de telles discrimi- ceptibles d’être demandées aux locataires par les bailleurs.
nations, étant précisé que l’expression “(...) à des personnes « Les pratiques discriminatoires en matière de logement
de couleur (...)” n’est pas acceptable en l’état. Elle rappelle sont notamment liées à l’inexistence d’une réglementation
que les propriétaires qui ne souhaitent pas louer leurs biens relative aux documents susceptibles d’être demandés aux
notamment pour des raisons liées à l’origine, l’apparence ou candidats locataires, dans la mesure où les bailleurs s’auto-
encore la nationalité sont susceptibles d’être poursuivis risent à exiger des informations relatives à la situation de
2.2 L’éducation
L’éducation est un droit pour les enfants. Il en résulte une de l’ordre et informe l’inspecteur d’académie qu’« avant de
double obligation : l’obligation pour les parents de scolari- procéder à l’inscription [il va] saisir le recteur de cette affaire
ser les jeunes enfants, ou dans certaines conditions, de leur et demander l’arbitrage du service contentieux du rectorat ».
permettre d’accéder à l’enseignement par d’autres moyens ; Il indique vouloir saisir le préfet et le président du conseil
l’obligation pour les pouvoirs publics et notamment pour général.
les maires, qui ont en charge l’enseignement primaire, d’ac- Le 25 juin, Élodie est inscrite dans un autre établissement,
cueillir les enfants résidant dans les écoles de la commune. dans une autre commune, générant des problèmes de trans-
port, de perte de temps, de fatigue pour l’enfant handicapé.
CAS N° 19 I L’ACCUEIL DES ENFANTS Le responsable académique chargé de l’intégration scolaire a
HANDICAPÉS À L’ÉCOLE conseillé à la maman d’Élodie de céder en invoquant « l’im-
Élodie présente une mobilité réduite, son taux d’incapacité est puissance de l’inspection à prendre des sanctions contre le
de 80 %. En mars 2005, sa mère engage les démarches pour principal ».
l’inscrire dans le collège du secteur. Elle rencontre le princi- Dans sa réponse à la HALDE l’inspecteur d’académie indique :
RAPP ORT AN N U E L 2005
pal par intérim du collège. Ils examinent ensemble des « Dès la rentrée, Élodie était scolarisée dans un autre collège
difficultés à surmonter et les aménagements nécessaires et en accord avec la famille qui a trouvé là un accueil plus cha-
raisonnables pour permettre son intégration. leureux. La situation d’Élodie est donc réglée. » Il conclut :
Un nouveau principal est nommé, un nouveau rendez-vous « Le refus d’inscription reste une entorse aux règles de fonc-
est pris : refus de l’inscription d’Élodie, rejet de tous les tionnement de l’éducation nationale (…) Le départ à la
aménagements envisagés. retraite du principal occasionne un classement du dossier au
Début avril, la mère forme un recours hiérarchique auprès sein de l’Éducation nationale. »
de l’inspectrice de l’Éducation nationale.
Le 11 avril, la commission départementale de l’éducation
spéciale accepte la prise en charge intégrale du transport Après avoir vérifié qu’au moment des faits le collège béné-
d’Élodie de son domicile au collège. ficiait d’un avis favorable d’exploitation rendu par la com-
Le 19 mai, l’inspectrice de l’Éducation nationale saisit l’ins- mission départementale de sécurité et d’accessibilité, après
pecteur d’académie du refus d’inscription. Dans le même avoir vérifié que les aménagements requis n’était pas exor-
courrier elle informe de l’avis favorable émis le 15 avril par bitants, la HALDE décide d’informer le procureur de la
la commission de circonscriptions pour l’enseignement pré- République de la totalité des éléments portés à sa connais-
élémentaire et élémentaire qui estime « judicieux de laisser sance. La HALDE va s’assurer qu’une procédure disciplinaire,
Élodie suivre son groupe (...) en demandant une assistante qui ne pourra se conclure que par un retrait de l’honorariat
de vie scolaire (AVS) pour l’aider dans les déplacements dif- s’agissant d’un fonctionnaire retraité, puisse être engagée.
ficiles ». L’inspectrice conclut : « j’insiste pour que cette enfant La HALDE a fait application de l’article 14 de la loi qui la
soit inscrite dans son collège de secteur. » crée : « La HALDE porte à la connaissance des autorités ou
Le 26 mai, l’inspecteur d’académie demande au principal du personnes publiques investies du pouvoir disciplinaire les
collège l’inscription d’Élodie. faits de nature à entraîner des poursuites disciplinaires.
Le 27 mai, le principal répond : « Je persiste dans mon refus La personne mise en cause en est tenue informée. La HALDE
de l’inscrire… Je ne l’inscrirai que lorsque vous m’en donne- est informée des suites données à ces transmissions. »
rez l’ordre écrit. »
Nombre d’enfants handicapés continuent, pourtant, à ne
Le 1er juin, la commission départementale de l’éducation
pas bénéficier d’une prise en charge scolaire.
spéciale accorde à Élodie « une intégration avec auxiliaire de
vie scolaire ». La loi du 11 février 2005 dispose que les enfants handicapés
Le 6 juin l’inspecteur d’académie enjoint au principal du doivent être accueillis dans l’école la plus proche de leur domi-
collège de procéder à l’inscription d’Élodie. cile. La rentrée 2006 verra la pleine application de ces dispo-
Le 6 juin, par retour de courrier, le principal accuse réception sitions et la HALDE veillera à l’absence de discrimination.
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34
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
rejeté sa demande comme étant tardive. Le 30 septembre 2005, la HALDE est saisie par une section
Elle saisit la HALDE, qui demande au doyen de transmettre la locale du Parti communiste français, sur la situation de deux
totalité du dossier. Le recteur précise dans son courrier que enfants, Charlotte et Frédéric, de plus de trois ans dont les
tout candidat doit pouvoir s’inscrire dans l’académie où est demandes d’inscription à l’école maternelle auraient été
située sa résidence. Sa réponse n’est accompagnée d’aucune refusées en raison de leur origine.
des pièces sollicitées et le 4 novembre la HALDE adresse un Le motif invoqué par la mairie est l’occupation irrégulière de
courrier de mise en demeure. Le 15 novembre le président de leurs logements par les familles concernées.
l’université envoie un courrier auquel est joint l’avis défavo- Le 3 octobre, la HALDE obtient des informations complé-
rable de la commission de la première université au motif de mentaires : aucun problème de sureffectif, aucune discussion
« son âge trop élevé pour commencer des études médicales ». sur la validité des dossiers d’inscription, qui comportent
Le 12 décembre, à l’issue d’autres échanges de courrier, le pré- même des justificatifs de domicile.
sident de la première université précise qu’un courrier a été L’annonce de la saisine de la HALDE a accéléré la résolution
adressé à l’UFR de médecine afin que Clémentine puisse être amiable du différend. L’inspection académique a accepté de
inscrite à la prochaine rentrée universitaire. recevoir le collectif de soutien des familles et d’intervenir
Le collège prend acte de cet engagement. auprès de la mairie.
Le collège relève que la décision de rejet de la première uni- Le 17 octobre 2005, Charlotte et Frédéric faisaient leur
versité est constitutive d’une discrimination à raison de l’âge. rentrée.
Le collège constate que la décision de la deuxième université
repose sur une erreur manifeste d’appréciation.
Le collège constate les négligences commises, l’absence de CAS N° 22 I UNE SAISINE DE LA DÉFENSEURE
réponse, l’attitude générale des interlocuteurs de la deuxième DES ENFANTS
université. Il décide de poursuivre l’instruction de la réclama- Le 30 décembre 2003, Joséphine et sa famille arrivent en
tion afin de s’assurer que les dysfonctionnements ne mas- France et sont hébergées au centre d’accueil des demandeurs
quent pas des refus systématiques de candidature étrangère. d’asile géré par l’association France terre d’asile.
Le 11 juillet 2004, Joséphine tente d’inscrire ses deux
jumeaux, Clotaire et Louis, à l’école maternelle ; l’inscription
Dans une société développée, la formation initiale et conti- est refusée. Joséphine entame des démarches auprès du maire
nue joue un rôle sans cesse plus déterminant dans l’accès à de la ville, qui persiste dans son refus.
l’emploi. Le droit à l’enseignement a valeur constitution-
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35
2.3 Le service public (hors éducation)
La scolarisation en maternelle n’est pas une obligation et les inscrits dans le groupe scolaire, plus proche de leur lieu
textes précisent les conditions permettant de refuser l’inscrip- d’habitation, où ont pu être aussi scolarisés les deux autres
tion d’un enfant. enfants de Joséphine, Jeangabin et Michèle.
Le 30 juin 2005, la HALDE adresse un courrier au recteur et
au préfet, leur demandant de bien vouloir porter une atten-
tion particulière à cette situation pour que Clotaire et Louis La HALDE a pris acte du règlement amiable de ces deux
soient inscrits à la rentrée scolaire 2005/2006. affaires.
La réponse de l’inspection académique est imprécise. La HALDE
La HALDE a demandé qu’un module de sensibilisation à la
écrit une nouvelle fois le 29 juillet au recteur de l’académie en
lutte contre les discriminations et pour l’égalité des chan-
lui demandant de préciser toutes les démarches mises en œuvre
ces puisse être expérimenté dans certains IUFM. Les
au regard du principe de non-discrimination pour assurer
actions pédagogiques susceptibles d’être conduites en par-
l’inscription de Clotaire et de Louis à l’école maternelle.
tenariat avec les établissements scolaires doivent pouvoir
Le 5 septembre, l’inspection académique informe la HALDE de
être étendues.
la scolarisation des deux jumeaux Clotaire et Louis. Ils sont
À côté de discriminations directes ou indirectes, intention- Par la suite, le maire informera Mehmet et la HALDE que la
nelles ou non, on relève aussi des situations où les textes et mairie n’interviendra plus dans ce dossier. Le maire admet
règlements sont détournés de leur objet et utilisés comme que l’installation est conforme et reconnaît implicitement
moyen pour discriminer des catégories données de population. ses torts.
La HALDE prend acte de ce règlement amiable et clôt le
CAS N° 23 I UNE ENTRAVE À LA LIBERTÉ dossier.
DU COMMERCE
Les simples mesures d’instruction mises en œuvre par la
Mehmet est gérant d’un établissement de restauration rapide
HALDE ont eu un effet dissuasif sur ce qui semblait bien être
dans une petite ville de la banlieue de l’Ouest parisien.
un comportement discriminatoire. La « peur du gendarme »
Depuis l’ouverture de son restaurant, les contrôles en matière
a des effets bénéfiques. Au-delà du traitement individuel
d’hygiène et de sécurité effectués par la mairie se sont multi-
des dossiers qui doivent trouver leur suite logique devant la
pliés. Ils sont devenus presque quotidiens. Ces tracasseries
justice, la HALDE, par son existence même, favorise une prise
culminent par un courrier menaçant d’engager une procé-
de conscience tant de la société que des institutions.
dure de fermeture administrative du restaurant si le disposi-
tif d’extraction des fumées n’est pas modifié. Il ne serait pas
en conformité avec le règlement sanitaire départemental. CAS N° 24 I LES ROMS ET LES GENS DU VOYAGE
Mehmet assure que son installation est conforme. Il saisit la Ces deux pères de famille sont des Roms. Ils ont acquis de
Halde. longue date un terrain sur lequel sont installées leurs famil-
Le 11 juillet, la Halde demande au maire de surseoir à l’exé- les. Ils envisagent d’apporter des améliorations à leur instal-
cution de cette mesure pour la durée de l’instruction du dos- lation, au fur et à mesure de leurs possibilités.
sier par ses services. La Halde transmet une copie de ce cour- Au cours de la révision du plan d’occupation des sols, leur
rier au préfet. terrain, bien qu’occupé, est noté comme « terrain libre », et
Le 13 juillet, le maire rencontre Mehmet, et l’informe orale- affecté à l’aménagement d’une aire d’accueil pour les gens
ment qu’il abandonne la procédure de fermeture adminis- du voyage en application de la loi Besson, privant de ce fait
trative. les propriétaires de possibilités d’aménagement privatif. Ils
introduisent un recours devant le tribunal administratif et
saisissent la HALDE, au mois de décembre, afin qu’elle puisse
le cas échéant présenter ses conclusions.
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36
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
La HALDE dans sa délibération considère que : Le collège se réserve, toutefois, la possibilité de présenter le cas
« Cette requalification de terrain “libre ” ne tient pas compte échéant des observations devant le tribunal administratif. »
du fait que les réclamants l’ont aménagé et qu’ils y vivent
avec leurs familles. Elle aurait eu pour but de légitimer la
mesure prise par la commune de créer une aire d’accueil des Cette affaire illustre bien la situation des Roms et des gens
gens du voyage sur le terrain en question, sans chercher à en du voyage en France. Population hétérogène, de nationalité
obtenir la maîtrise foncière. française ou étrangère, sédentaires ou nomades, les Roms
Conformément aux articles R. 443-6 et R. 443-4 alinéa 2 du et gens du voyage, par leur mode de vie, constituent un
code de l’urbanisme, “les gens du voyage propriétaires de leur groupe auquel sont appliquées des dispositions particuliè-
terrain sont libres d’y séjourner dès lors que leur caravane res, en vertu de lois spécifiques.
constitue un habitat permanent même s’ils se déplacent
La HALDE s’attache, dans le cadre d’une réflexion engagée
régulièrement vers les lieux d’exercice de leur activité”.
au niveau de l’Union européenne, à ce que ces textes, et
Les parties ayant donné leur accord, le collège de la HALDE
l’application qui en est faite, n’aboutissent pas à des discri-
invite le président à donner mandat à un membre de la fédé-
minations contre ces populations qui ont, à plusieurs repri-
ration nationale des centres de médiation agissant sous
ses et dans nombre de pays, été victimes d’un racisme
l’égide du Conseil national des barreaux, afin de désigner un
odieux.
médiateur et de faire procéder à la médiation dans un délai
Les discriminations en matière de biens et services, parce poursuivi. La HALDE a fixé un délai d’un mois au directeur
qu’elles touchent à la vie quotidienne, méritent d’être de ce magasin pour rendre compte des suites données à cette
décrites pour être mieux combattues. recommandation.
Dans un souci de sécurité, une grande surface procédait à la Un sikh s’est vu refuser l’accès à un établissement privé chargé
vérification des sacs, cartables et cabas, non pas à la sortie d’une mission de service public parce qu’il a refusé d’enlever
pour lutter contre le vol, mais à l’entrée du magasin. Le récla- son turban.
mant a toutefois constaté que cette fouille semblait ne concer- Saisie de cette affaire la HALDE adresse un premier courrier
ner que les personnes d’origine étrangère réelle ou supposée. afin d’obtenir toute information sur les situations dans les-
Le collège a constaté que « les règles des contrôles effectués sur quelles cet établissement peut s’opposer à l’entrée d’une per-
la clientèle à l’entrée de ce magasin laissent possible une sonne dans ses locaux, en lui demandant de préciser si le port
interprétation au cas par cas et sont ainsi source de discri- d’un signe religieux pouvait constituer un motif de refus
mination ». d’accès.
Deux notes internes relatives aux consignes de sécurité et
décrivant les conditions dans lesquelles l’accès aux locaux est
La HALDE a demandé au directeur de ce magasin de préci- contrôlé, particulièrement en période de Plan Vigipirate, sont
ser les consignes internes de sécurité afin que leur mise en jointes au courrier de réponse.
œuvre ne soit pas fondée sur l’appréciation subjective des Ces notes ne font aucune référence au port de signes religieux.
agents d’accueil et ne conduise pas à pratiquer une diffé- En revanche, elles précisent que le port de certains accessoires
rence de traitement entre des clients. La HALDE a indiqué vestimentaires susceptibles de nuire à une bonne identifica-
qu’à cette fin toute mesure de contrôle et de sécurité devait tion (tout accessoire susceptible de masquer totalement ou
être raisonnable et justement proportionnée à l’objectif partiellement le visage) peut conduire à en interdire l’accès.
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37
2.4 L’accès aux autres biens et services
En l’espèce, la mise en œuvre des mesures de sécurité requises Le directeur a maintenu son refus en indiquant appliquer les
par l’application du Plan Vigipirate auxquelles se réfère l’éta- consignes de sécurité édictées, qui stipulent que l’accès de
blissement paraît aléatoire. En effet, ces instructions internes l’agence est autorisé au client handicapé se déplaçant en fau-
sont vagues et laissent possible une interprétation au cas par teuil roulant s’il est : connu, identifié, répertorié. »
cas. En outre, elles fondent l’appréciation de la tenue vesti-
mentaire sur les « soupçons » subjectifs de l’agent d’accueil.
Seule la loi peut imposer le cadre d’une telle restriction de la Il est établi que le réclamant n’a pas bénéficié d’un service
liberté de conscience, à valeur constitutionnelle. équivalent à celui offert aux autres usagers, son accès aux
services bancaires ayant été subordonné à certaines condi-
tions particulières propres aux personnes handicapées en
Ainsi, le fait de refuser le bénéfice d’un droit accordé par la fauteuil roulant.
loi en se fondant sur le critère de l’apparence physique ou de
Le collège observe en l’espèce que les conditions particuliè-
l’appartenance ou de la non-appartenance vraie ou suppo-
res d’accès des personnes handicapées en fauteuil roulant
sée à une ethnie, une nation, une « race » ou une religion
apparaissent disproportionnées et l’infraction de refus de
déterminée constitue une discrimination.
fourniture d’une prestation de service ou, a minima, de
En outre, toute mesure ayant pour effet d’exclure l’accès subordination de la fourniture d’un service à une condition
d’un groupe déterminé en raison de son origine nationale, fondée sur le handicap semble caractérisée.
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38
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
La HALDE a ainsi été amenée à préciser la portée du principe par un engagement international auquel la France est partie.
de laïcité, du principe de neutralité du service public, et les La question est de savoir si cette offre de « soupe au cochon »
conditions légales de leur mise en œuvre. La loi 2004-228 génère une distinction entre les bénéficiaires de cette soupe à
du 15 mars 2004 sur la laïcité ne porte que sur les écoles, raison de l’origine, de l’appartenance ou de la non-apparte-
collège et lycées de l’enseignement public, et ne saurait être nance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une
étendue aux usagers d’autres services. En l’espèce, la « race » ou une religion déterminée au sens de l’article 225-1
Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et alinéa 1 du code pénal.
pour l’Égalité décide d’informer le procureur de la Dans un article publié le 8 janvier 2006 sur le blog du collec-
République de ces faits susceptibles de constituer un délit. tif [en question], [la responsable] justifie la soupe populaire
de la manière suivante : après avoir indiqué qu’il s’agissait
Dans certains cas, il s’agit de racisme pur.
d’« une action sociale et identitaire », elle précise : « Nous
sommes partis du constat que bon nombre des SDF étaient
CAS N° 29 I L’ACCÈS AUX LOISIRS
des Européens et il nous a semblé normal d’aider les nôtres
Laetitia a 20 ans. Elle a invité une vingtaine d’amis pour fêter d’abord. » Elle s’adresse en priorité aux sans-domicile qui
son anniversaire. Les jeunes se retrouvent dans son studio sont, selon le collectif, majoritairement européens et qu’au
avant de se rendre dans une discothèque. Laetitia a réservé surplus « le cochon est un symbole européen, que cela plaise
pour 20 personnes, 20 amis invités à célébrer ses 20 ans dans ou non ».
la discothèque à la mode.
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HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
La première recommandation de la HALDE visant à une pays que la France, différence de traitement fondée unique-
modification du droit a porté sur un épisode douloureux ment sur le critère de la nationalité du demandeur au
de l’histoire. moment du fait générateur du droit à pension.
Dès lors, l’impossibilité pour les personnes victimes de dépor-
CAS N° 33 I L’ÉGALITÉ DE TRAITEMENT tation depuis un autre pays que la France de bénéficier d’une
pension d’invalidité en raison de leur nationalité au moment
La HALDE a été saisie par le président de l’association
des faits, peut être regardée comme ne reposant pas sur un
« Mémoire 2000 » ainsi que par l’ambassadeur itinérant au
critère en rapport avec l’objet des pensions d’invalidité et être
ministère des Affaires étrangères en charge de la dimension
considérée, de ce fait, comme incompatible avec les disposi-
internationale de la Shoah, des spoliations et du devoir de
tions de l’article 14 de la CEDH.
mémoire.
À l’occasion de l’instruction de cette réclamation, il est éga-
Cette réclamation porte sur les conditions d’attribution aux
lement apparu que les étrangers arrêtés en France et dépor-
déportés politiques de la Seconde Guerre mondiale de la pen-
tés, qui n’ont pas acquis ultérieurement la nationalité fran-
sion d’invalidité prévue par le code des pensions militaires
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41
2.5 Le principe d’égalité et les mesures de solidarité
Le ministre des Anciens Combattants a informé la HALDE du tant, ces personnes rencontrent les plus grandes difficul-
déroulement de l’instruction de ce dossier par ses services. tés à effectuer des emprunts à des taux qui ne soient pas
Son courrier du 27 décembre 2005 se conclut ainsi : prohibitifs.
« Le caractère spécifique qui s’attache à la législation relative
Les dispositions qui prohibent la discrimination ne sont
à la déportation au sein du droit français et la jurisprudence
pas applicables aux discriminations fondées sur l’état de
du Conseil d’État, en ce qui concerne l’application de
santé, lorsqu’elles consistent en des opérations ayant pour
l’article 14 de la convention précitée, milite, me semble-t-il
objet la prévention et la couverture du risque décès, des ris-
pour la prise des mesures législatives modifiant l’article
ques portant atteinte à l’intégrité physique de la personne ou
L. 252-5 du code des pensions militaires d’invalidité et des
des risques d’incapacité de travail ou d’invalidité.
victimes de guerre permettant aux déportés de nationalité
étrangère au moment des faits, qui ont acquis la nationa- La convention dite « Belorgey » a été signée le 19 septembre
lité française après la guerre, et déportés depuis un autre 2001 par l’État les organisations professionnelles représen-
pays que la France, de bénéficier, ainsi que leurs ayants tant les établissements de crédit et les assureurs ainsi que par
cause, d’une pension d’invalidité. ces associations représentant les consommateurs ou les
personnes présentant un risque de santé aggravée. Elle
Cette mesure devra être, néanmoins, assortie de conditions
vise à améliorer l’accès à l’emprunt et à l’assurance des
précises d’application.
personnes présentant un risque de santé aggravée.
Ainsi, dans l’hypothèse où une mesure d’indemnisation
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HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
La prise en charge de ces surprimes par un fonds de garan- personnes modestes, la limitation de la durée du prêt à 15 ans
tie pourrait être envisagée. combinée aux surprimes auxquelles elles sont soumises rend,
de fait, le crédit inaccessible.
• Le déficit de connaissance du mécanisme conventionnel
par les agents des établissements de crédit et les assureurs est En conséquence, la durée des prêts pourrait être allongée.
dénoncé par les consommateurs. Il en résulte une mauvaise
Compte tenu de l’exception posée par la loi à l’article 225-
information des candidats au crédit et à l’assurance.
3 1° du code pénal, seule une intervention publique est
En outre, aux termes de cette convention, alors que les éta- susceptible de garantir aux personnes présentant un risque
blissements de crédit se sont engagés à accepter des alterna- de santé aggravé l’accès à l’assurance, ainsi qu’au crédit.
tives à l’assurance de groupe, ils n’informent pas suffisam-
C’est pourquoi, le collège, conformément aux articles 11
ment les emprunteurs potentiels quant à l’existence
et 15 alinéa 4 de la loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004
d’alternatives à l’assurance, ou trouvent des prétextes pour
portant création de la HALDE, ainsi qu’à l’article 9 du décret
les refuser.
n°2005-215 du 4 mars 2005 relatif à la HALDE, invite le
En conséquence, il apparaît utile de faire peser sur les éta- président à demander au gouvernement, en particulier aux
blissements de crédit, débiteurs de l’obligation d’informa- ministres de la Santé et des Solidarités et de l’Économie et
tion au titre des articles L. 311 et suivants ainsi que L. 312 et des Finances, de prendre les mesures utiles à une meilleure
suivants du code de la consommation, une obligation légale application de la convention Belorgey, notamment de
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2.6 L’accès aux fonctions représentatives
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HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
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Recommandations
et jurisprudence
du collège
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HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
La HALDE a voulu développer son action à partir des réclama- deux délibérations du 17 octobre 2005 la mise en place de
tions reçues et de leur traitement. Elle a également tiré des procédures de recrutement objectives et transparentes. Ces
délibérations du collège des recommandations générales ou recommandations ont été rapidement suivies d’effet. Dès le
spécifiques ayant pour effet d’engager des modifications mois d’octobre, la préfecture dont les pratiques ont été
législatives, réglementaires ou procédurales qui dépassent examinées s’est engagée à effectuer des réformes. Puis,
les cas individuels. Et de construire une jurisprudence la décision de la HALDE a eu une répercussion nationale,
détaillée permettant de préciser son mode de délibération le ministère de l’Intérieur ayant repris l’ensemble des
et les critères retenus dans ses débats. recommandations formulées dans une circulaire datée du
9 janvier 2006. L’établissement bancaire a également engagé
L’une des prérogatives reconnues à la HALDE par le législa-
une réforme de ses pratiques en relation avec les services de
teur est le pouvoir de formuler des recommandations
la HALDE, celle-ci est entrée en vigueur le 6 mars 2006.
lorsqu’elle constate l’existence d’une discrimination.
La HALDE a recommandé la modification de l’article 4 du
L’exercice de cette attribution a d’ores et déjà permis
décret n° 2004-896 du 27 août 2004 qui a supprimé pour
d’introduire certaines modifications de textes législatifs
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3.1 Les principales recommandations de la HALDE
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48
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
• délibération n° 2005-60 du 24 octobre 2005 (adoption du • délibération n° 2005-88 du 6 février 2006 (modification
décret visé à l’article 245-3 alinéa 1 du code de l’action des modalités d’organisation d’un concours pour garantir,
sociale et des familles afin d’assurer l’insertion profession- de manière effective, la neutralité des conditions d’accès des
nelle et la socialisation des personnes handicapées) candidats aux emplois et fonctions publics de cette admi-
nistration)
• délibération n° 2005-61 du 14 novembre 2005 (précision
des consignes de sécurité concernant l’accès à un supermar- • délibération n° 2005-90 du 19 décembre 2005 (mise en
ché afin de mettre fin aux différences de traitement à raison place par une association de commerçants d’une charte
de l’origine) d’accueil mettant en œuvre le principe d’égalité et son corol-
laire qui interdit toute discrimination fondée sur un critère
• délibération n° 2005-62 du 14 novembre 2005 (mise en
prohibé)
place par un cabinet de recrutement de critères de sélection
non discriminatoires) • délibération n° 2005-99 du 16 janvier 2006 (adoption du
décret visé à l’article L 24-5° du code des pensions civiles et
• délibération n° 2005-63 du 14 novembre 2005 (la Haute
militaires afin d’assurer dans le cadre de la loi du 11 février
autorité a appelé l’attention du ministre de l’Industrie sur la
2005 le droit à la retraite anticipée des fonctionnaires han-
situation, au sein de La Poste, des personnes ayant fait le
dicapés)
choix du maintien du statut de la fonction publique) ; même
recommandation pour les délibérations n°s 2005-64, 2005- • délibération n° 2005-101 du 23 janvier 2006 (adoption par
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49
3.1 Les principales recommandations de la HALDE
• délibération n° 2006-18 du 6 février 2006 (adoption d’une • délibération n° 2006-23 du 6 février 2006 (rapport spécial
convention entre la Haute autorité et un syndicat d’admi- suite à la délibération n° 2005-17 du 4 juillet 2005)
nistrateurs de biens afin d’inscrire les principes de lutte
• délibération n° 2006-31 du 27 février 2006 (réforme légis-
contre les discriminations dans la charte de déontologie)
lative tendant à l’adoption de règles précises et non discri-
• délibération n° 2006-19 du 6 février 2006 (modification minatoires s’imposant à tous les bailleurs dans la constitu-
des pratiques d’enquête d’un bailleur social en ce qui tion des dossiers des candidats locataires)
concerne l’évaluation de la situation de famille)
• délibération n° 2005-56 du 27 février 2006 (réforme des tex-
• délibération n° 2006-21 du 6 février 2006 (fin de la pra- tes régissant la situation des médecins titulaires d’un diplôme
tique, par une entreprise, de licenciement des salariés en obtenu à l’étranger afin d’assurer une égalité de rémunéra-
arrêt maladie et mise en place en partenariat d’une poli- tion et une reconnaissance de l’expérience acquise dans les
tique visant les salariés en absence longue pour arrêt hôpitaux français) ; même recommandation pour les délibé-
maladie) rations n°s 2005-57, 2005-58, 2005-59, 2006-34, 2006-32.
Le champ de compétence de la HALDE est défini à l’article 1er dans des domaines spécifiquement définis. La liste des cri-
de la loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004 : « La Haute tères de discrimination prohibés par ces textes ne recouvre
autorité est compétente pour connaître de toutes les discri- pas toujours celle fixée par le droit pénal. Les discrimina-
minations directes ou indirectes, prohibées par la loi ou par tions, directes comme indirectes, sont prohibées par le code
un engagement international auquel la France est partie. » du travail en matière d’emploi dans le secteur privé et par la
loi « Le Pors » n° 83-634 du 13 juillet 1983 à l’égard des fonc-
L’article 2 de la directive n° 2000/78/CE du Conseil du
tionnaires. La loi « Mermaz » n° 89-462 du 6 juillet 1989 pro-
27 novembre 2000 précise le concept de discrimination.
hibe les discriminations dans l’accès au logement. Enfin, la
Une discrimination directe se produit lorsqu’une personne
loi n° 2005-102 du 11 février 2005 prévoit un ensemble de
est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne l’est,
dispositions visant à garantir l’égalité des droits et des chan-
ne l’a été ou ne le serait dans une situation comparable, et
ces des personnes handicapées.
cela sur la base d’un motif prohibé. Une discrimination
indirecte se produit lorsqu’une disposition, un critère, une La HALDE est donc compétente pour connaître des réclama-
pratique apparemment neutre est susceptible d’entraîner tions dans l’ensemble de ces domaines selon l’article 1er de
un désavantage particulier pour des personnes, par rapport la loi portant sa création, dès lors que la saisine laisse appa-
à d’autres, à raison d’un motif prohibé, sauf si la différence raître que la différence de traitement repose sur un critère
de traitement est objectivement justifiée par un but légitime prohibé. Ainsi, elle n’a pas à connaitre de toutes les ruptu-
et que les moyens de réaliser cet objectif sont appropriés et res du principe d’égalité, mais uniquement de celles qui sont
nécessaires. discriminatoires (délibération n° 2005-63 du 14 novembre
2005).
Le droit pénal prohibe toutes les pratiques constituant des
discriminations directes, qu’il s’agisse du refus d’un bien ou Par ailleurs, la Halde a été amenée à adopter une position de
d’un service, d’une entrave à l’exercice d’une activité écono- principe en matière de harcèlement (délibération n° 2005-
mique, d’un refus d’embauche, d’une sanction ou d’un 77 du 28 novembre 2005) et d’écrits ou de propos vécus
licenciement reposant sur un critère prohibé ou de la subor- comme discriminatoires afin de déterminer la portée de sa
dination d’une offre d’emploi, d’une formation ou d’un compétence au regard de la définition du principe de non-
stage, de la fourniture d’un bien ou d’un service, à une discrimination (voir page 54).
condition fondée sur un critère prohibé (origine, sexe, situa-
En ce qui concerne les propos et les écrits, la HALDE distin-
tion de famille, apparence physique, patronyme, état de
gue les délits d’injure et de diffamation, au sens de la loi du
santé, handicap, caractéristiques génétiques, mœurs, orien-
27 juillet 1881 sur la presse, qui n’entrent pas dans son
tation sexuelle, âge, opinions politiques, activités syndicales,
champ de compétence, du délit de provocation à la discri-
appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée, à
mination qui en tant que tel est de sa compétence. Si elle est
une ethnie, une nation, « une race »).
saisie de faits qui lui semblent caractériser une injure ou une
Page 188
50
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’EGALITÉ
diffamation, elle en informe le procureur de la République Une application plus générale de ce principe impliquerait
en application de l’article 40 du code de procédure pénale une extension du champ de compétence de la HALDE. Cette
et signale au réclamant qu’elle ne peut donner suite à sa évolution est déjà perceptible en matière de handicap, la loi
demande. En revanche, si elle est saisie de faits qui n° 2005-102 du 11 février 2005 imposant aux employeurs du
lui semblent caractériser une provocation à la discrimina- secteur privé et du secteur public de procéder aux aména-
tion, elle recherche les éléments permettant de l’établir et en gements appropriés afin d’assurer l’accès à l’emploi et le
informe le procureur de la République, après délibération maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés (délibéra-
du collège, en application de l’article 12 de la loi n° 2004- tion n° 2005-34 du 26 septembre 2005 : recommandation de
1486 du 30 décembre 2004 (délibération n° 2005-78 du procéder aux aménagements appropriés).
28 novembre 2005). Dans ce cas, elle demande à être infor-
Par ailleurs, la HALDE ne procède à l’instruction d’une récla-
mée des suites données à sa transmission.
mation que dans la mesure où cette dernière n’a pas fait l’ob-
La HALDE a également eu à interpréter la notion de diffé- jet d’une décision de justice passée en force de chose jugée
rence de traitement. Elle s’est alors référée à l’interprétation (délibérations n° 2005-06 et n° 2005-12 du 6 juin 2005,
en droit français du principe d’égalité, telle qu’elle résulte n° 2005-13 du 20 juin 2005).
de la jurisprudence du Conseil constitutionnel et du Conseil
Ce cadre fixé, la HALDE effectue un travail d’identification du
d’État. Le principe d’égalité implique une obligation de
critère et du champ dans lequel la différence de traitement
traiter de façon identique des personnes se trouvant dans
s’exprime.
« Ni les dispositions de la Constitution, ni celles de la loi Décision de justice - Force de chose jugée - Incompétence
du 29 juillet 1881 relatives à l’immunité des membres du Le réclamant a saisi la HALDE de décisions de justice contre
parlement, ne font obstacle à ce que la HALDE, qui n’est pas lesquelles il n’a pas exercé de pourvoi en cassation. La HALDE
une instance juridictionnelle, puisse connaître de réclama- n’est pas compétente pour connaître du bien-fondé de déci-
tions portant sur des discriminations mettant en cause des sions juridictionnelles ayant force de chose jugée.
Page 189
51
3.2 Les principales délibérations de la HALDE
Le fait de procéder à une parodie de cérémonie de mariage Écrits - Termes injurieux - Information du procureur de la
religieux dans un lieu de culte ne relève pas de la compé- République
tence de la HALDE, dans la mesure où cette pratique ne vise En présence d’un dépliant sur l’homosexualité conçu et dis-
pas à faire obstacle à la pratique de la religion, ni à inciter à tribué par une association religieuse, la HALDE en examine
une différence de traitement à l’égard de cette religion. les termes. Le délit d’injure homophobe semblant caracté-
risé, en application de l’article 40 du code de procédure
pénale, elle en a informé le procureur de la République.
À rapprocher de la délibération de principe n° 2005-78 du
Page 190
52
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
UN EXEMPLE DE DÉLIBÉRATION
Délibération n° 2005-17 du 04 juillet 2005 Les Chambres des métiers ont pour unique vocation de
Le collège : représenter et de défendre les intérêts de leur secteur d’ac-
Vu le décret n° 99-433 du 27 mai 1999 relatif à la com- tivité. À cet égard, les artisans français, communautaires ou
position des Chambres de métiers et à leur élection ; non communautaires, dès lors qu’ils exercent leur activité
Vu le décret n° 2004-896 du 27 août 2004 modifiant le en France, sont placés dans une situation analogue.
décret n° 99-433 du 27 mai 1999 relatif à la composition De surcroît, cette institution ne met en œuvre aucune pré-
des Chambres de métiers et à leur élection ; rogative de puissance publique et ne participe pas à l’exer-
Vu la loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004 portant cice de la souveraineté nationale. Ses missions ne sont
création de la Haute Autorité de Lutte contre les Discrimi- donc pas de nature à justifier une restriction des person-
nations et pour l’Égalité ; nes électrices.
Vu le décret n° 2005-215 du 4 mars 2005 relatif à la Haute À l’inverse, les conseils de prud’hommes participent direc-
Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité ; tement et pleinement à la mise en œuvre de prérogatives
Sur proposition du président, de puissance publique. Pour cette raison, seuls les ressor-
Décide : tissants français y sont éligibles. Or, parce que les conseils
La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et de prud’hommes doivent, au regard de leur mission, être
pour l’Égalité a été saisie par courrier en date du 7 mars représentatifs de l’ensemble des salariés et des
2005 d’une réclamation du Mouvement contre le racisme employeurs, les étrangers, communautaires et non com-
et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) relative au décret munautaires, sont électeurs depuis 1975 en application de
comportent aucune injonction ou incitation directe à tes et du décret n° 2004-751 du 27 juillet 2004 instituant une
commettre une discrimination et ne constituent pas une aide financière aux orphelins dont les parents ont été victi-
inégalité de traitement. Néanmoins, lorsque des faits sem- mes d’actes de barbarie durant la Seconde Guerre mondiale.
blent relever de l’injure ou de la diffamation et qu’un critère Les réclamants allèguent que ce dispositif est discrimina-
de discrimination prohibé est en jeu, la HALDE en informe toire en ce qu’il opère une distinction entre pupilles de la
le procureur de la République en application de l’article 40 Nation. La HALDE relève que la mesure de réparation prévue
du code de procédure pénale. par ce dispositif vise à indemniser le préjudice spécifique
subi, non pas par tous les orphelins de la Seconde Guerre
Harcèlement mondiale, mais par ceux dont les parents sont décédés dans
• Délibération n° 2005-77 du 28 novembre 2005 le cadre d’une politique de collaboration et d’extermina-
tion. Elle en déduit que ces derniers sont placés dans une
Harcèlement sexuel - Inégalité de traitement - Discrimi-
situation différente justifiant la mise en œuvre de mesures
nation à raison du sexe - Compétence - Absence d’inégalité
spécifiques.
de traitement - Absence de discrimination - Incompétence
Harcèlement moral - Infraction non intentionnelle - • Délibération n° 2005-83 du 5 décembre 2005
Existence d’un critère prohibé - Compétence - Amé- Emploi - Embauche - Sexe
nagement de la charge de la preuve - Incompétence Refus d’embauche - Motif prohibé allégué - Sexe - Absence
La directive communautaire 2002/73/CE du 23 septembre de preuve formelle de la discrimination - Doute profitant au
RAPP ORT AN N U E L 2005
2002 énonce que le harcèlement sexuel au sens de ce texte candidat - Rappel à la loi
est considéré comme une discrimination à raison du sexe. La HALDE a été saisie d’une réclamation relative à un refus
Le droit interne prévoit un régime protecteur des salariés d’embauche pour un poste de standardiste opposé à un
du secteur privé comme des fonctionnaires selon lequel le homme. Une femme a été recrutée pour cet emploi. La
harcèlement sexuel n’est plus limité à la notion d’abus d’au- HALDE relève que les profils des deux candidats sont iden-
torité, la définition du code pénal visant toute pression qui tiques et que la candidate embauchée paraît qualifiée. Si le
a pour but d’obtenir des faveurs. La HALDE est donc tou- refus d’embauche d’un(e) candidat(e) en condition de son
jours compétente en matière de harcèlement sexuel, dès lors sexe est prohibé par l’article L 122-45 du code du travail et
qu’il s’exprime dans un cadre professionnel et constitue une que l’activité de standardiste assistant(e) ne fait pas partie
différence de traitement. des emplois pour lesquels le sexe est une condition déter-
Selon les directives communautaires n°s 2000/43/CE du minante, l’instruction n’a pas permis d’apporter la preuve
29 juin 2000 et 2000/78/CE du 27 novembre 2000, le harcè- formelle de la discrimination. La HALDE, soulignant qu’il
lement moral peut constituer une discrimination. La HALDE subsiste un doute sur les conditions de recrutement qui
se déclare compétente lorsque le harcèlement a pour fonde- profite au candidat à l’embauche, rappelle à l’agence de tra-
ment un critère de discrimination prohibé par le droit. vail temporaire et à l’entreprise utilisatrice les termes des
Lorsque le critère de la différence de traitement n’est pas dispositions applicables en matière de discrimination à
manifeste, mais qu’il existe des indices de l’existence de tels l’embauche.
critères fondant le harcèlement, la HALDE doit s’assurer de • Délibération n° 2005-116 du 16 janvier 2006
l’existence de ce critère. La HALDE pourra faire application
de l’aménagement de la charge de la preuve prévu à l’article Emploi - Embauche - Origine
L 122-45 du code du travail. Refus d’embauche - Motif prohibé allégué - Origine -
Absence de preuve formelle de la discrimination - Rappel
INÉGALITÉ DE TRAITEMENT à la loi
La HALDE a été saisie d’une réclamation relative à un refus
• Délibération n° 2005-48 du 17 novembre 2005 d’embauche pour un poste de serveur à un homme à raison,
Orphelins de victimes de la barbarie nazie et d’actes de bar- selon le réclamant, de son origine. Les indices étayant cette
barie de la Seconde Guerre mondiale - Réparation - allégation ne permettent pas d’en apporter la preuve.
Absence de rupture du principe d’égalité - Différence de Néanmoins, la HALDE relève que les différents motifs avan-
traitement justifée cés par l’employeur (notamment une préférence pour un
employé de sexe féminin) et l’ANPE apparaissent contra-
La HALDE a été saisie du décret n° 2000-657 du 13 juillet
dictoires. Elle rappelle à l’employeur les termes des disposi-
2000 instituant une mesure de réparation pour les orphelins
tions applicables en matière de discrimination à l’embauche.
dont les parents ont été victimes de persécutions antisémi-
Page 192
54
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Page 193
55
3.2 Les principales délibérations de la HALDE
raison de leur pratique religieuse, car seul le législateur est Saisie d’un cas de refus d’embauche à un emploi d’assistant
compétent pour restreindre l’exercice d’une liberté publi- sanitaire dans les centres de vacances et de loisirs, opposé à
que. un homme au motif de la prévention des affaires de pédo-
philie, la HALDE recherche si le sexe constitue une condition
À rapprocher de la délibération n° 2005-25 du 19 septembre
déterminante pour cet emploi, ce qui n’est permis ni en
2005
application de l’article R. 123-1 du code du travail, ni de l’ar-
• Délibération n° 2005-33 du 26 septembre 2005 ticle 2 de l’arrêté du 20 février 2003 relatif au suivi sanitaire
Logement - Caution - Origine des mineurs. Il résulte d’un enregistrement sur un répon-
Refus de location d’un logement - Motif - Caution résidant deur téléphonique et de courriers électroniques que le refus
dans un département d’outre-mer - Termes du refus dénués est dénué d’ambiguïté, ce qui caractérise une intention de
d’ambiguïté - Intention de discriminer caractérisée - discriminer. Le délit de discrimination prévu aux articles
Discrimination - Information du procureur de la 225-1 et 225-2 du code pénal semblant caractérisé, la HALDE
République en informe le procureur de la République en application de
Article 2018 du code civil - condition de résidence dans le l’article 12 de la loi portant création de la HALDE. La HALDE
ressort de la Cour d’appel où la caution est donnée - a demandé au ministre de la Jeunesse et des Sports et au
Interrogation du Premier ministre et du garde des Sceaux ministre de la Santé de prendre des mesures afin que les
sur les justifications de la mesure - Absence - Abrogation emplois d’assistant sanitaire dans les centres de vacances et
RAPP ORT AN N U E L 2005
Page 194
56
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
À rapprocher des délibérations n° 2005-51 du 17 octobre À rapprocher des délibérations n° 2005-50 et n° 2005-51 du
2005 et n° 2005-79 du 28 novembre 2005 17 octobre 2005
Emploi saisonnier - Secteur public - Préférence familiale - Emploi - Harcèlement moral - Origine - Harcèlement sala-
Différence de traitement - Critère prohibé - Situation rié/salarié - Moyen - Injures racistes - Harcèlement discri-
de famille - Enfant de salarié - Engagement de réformer minatoire - Indices - Diligences insuffisantes de l’employeur
la pratique - Recommandation d’adoption d’un ensemble de mesures
La HALDE a considéré que le fait pour un service déconcen- La HALDE a été saisie par un salarié d’une entreprise privée
tré d’un ministère de réserver des emplois saisonniers aux d’injures racistes proférées et d’accusations calomnieuses
enfants du personnel peut constituer le délit de discrimina- tenues par un autre salarié de l’entreprise depuis plusieurs
tion au sens des articles 225-1 et 225-2 du code pénal, au années. L’instruction a permis de révéler que l’ensemble de
motif qu’il s’agit d’une différence de traitement à raison d’un ces propos constituent des indices de harcèlement moral
critère prohibé. La HALDE se réfère à l’interprétation du cri- discriminatoire, sans qu’il soit possible d’en apporter la
tère de la situation de famille faite par la Cour d’appel de preuve au sens de l’article 222-33-2 du code pénal. Il ressort
Chambéry (21 mai 1996), selon laquelle la prise en considé- également du dossier que si l’employeur a mené certaines
ration de la qualité d’enfant de salarié en matière d’embau- diligences (enquêtes, sanction disciplinaire - avertissement),
che est discriminatoire. La HALDE souligne qu’en outre ce celles-ci n’ont pas suffi à faire cesser le comportement discri-
critère peut également entraîner des discriminations indi- minatoire. La HALDE a recommandé à l’employeur d’adop-
rectes à raison de l’origine, dans la mesure où ce système de ter un ensemble de mesures concrètes visant à mettre en
recrutement conduit à la reproduction de phénomènes dis- place une politique d’intervention en matière de harcèlement
criminatoires anciens. Suite à l’instruction, le préfet s’est et d’injures (information des sanctions encourues, forma-
engagé à veiller à ce qu’à l’avenir le recrutement des agents tion des personnels encadrant, mise en place de procédures
saisonniers soit fondé uniquement sur des critères objectifs de sanctions). L’employeur a obtempéré.
relatifs à la compétence du candidat. La HALDE donne acte
au préfet de l’engagement pris.
Page 195
57
3.2 Les principales délibérations de la HALDE
• Délibération n° 2005-61 du 14 novembre 2005 1977, Aff. C-147-95), et considère que les garanties versées
sont des rémunérations au sens du droit communautaire.
Biens et services - Origine -Entrée dans un supermarché -
Dès lors, la H ALDE relève que les clauses du contrat
Condition - Dépôt d’un sac de petite taille- Motif - Origine
sont contraires à l’article 141 du traité instituant la
Les consignes de sécurité d’un supermarché ne permettent
Communauté européenne, qui prévoit le principe de l’éga-
pas aux clients d’entrer dans le magasin avec des sacs à dos.
lité de traitement.
Ces consignes sont imprécises et interprétées au cas par cas.
Il a été exigé d’une personne d’origine étrangère de laisser à • Délibération n°2005-87 du 19 décembre 2005
l’entrée un sac de petite taille et de ne se munir que de ses
Emploi - Secteur privé
moyens de paiement. Le client a constaté qu’il était le seul à
État de santé - Absence d’augmentation individuelle - Motif
qui cette exigence avait été imposée, ce qui est confirmé par
- Absences liées à l’état de santé - Différence de traitement -
un témoignage. La HALDE relève que cette mesure constitue
Absence de justification objective
une discrimination indirecte à raison de l’origine, au sens de
l’article 19 de la loi du 30 décembre 2004. Elle demande à la La HALDE relève que le fait pour une entreprise de refuser
direction du supermarché de préciser ses consignes de sécurité. toute augmentation de salaire aux employés dès lors qu’ils
ont été absents plus de vingt jours sur douze mois consécu-
• Délibération n° 2005-76 du 14 novembre 2005
tifs pour arrêt maladie ou qu’ils ont fait l’objet de six arrêts
Emploi - Handicap - Procédure de reclassement infruc- maladie au cours des douze derniers mois semble consti-
RAPP ORT AN N U E L 2005
tueuse - Licenciement - Diligences pour le reclassement tuer une différence de traitement discriminatoire fondée sur
insuffisantes - Demande de suspension du licenciement l’état de santé contraire à l’article L122-45 du code du tra-
Suite à un accident du travail, un salarié magasinier dans un vail. L’état de santé apparaît comme étant le seul motif du
grand groupe de distribution a été reconnu travailleur han- refus dans la mesure où l’employeur ne distingue pas l’état
dicapé. La médecine du travail lui interdit le port de chaus- de santé résultant d’un accident de travail ou d’une maladie
sures de sécurité, ce qui implique un reclassement du salarié. professionnelle, et qu’il admet refuser toute augmentation
Après avoir été affecté à des tâches de saisie informatique, la en cas de dépassement des seuils précités y compris
direction lui propose une formation qui implique qu’il démé- lorsqu’elle était envisagée en raison de bons résultats profes-
nage. Il l’accepte. À l’issue de la formation, la direction du sionnels.
groupe lui propose un seul poste, qui ne correspond pas à ses
• Délibération n° 2005-91 du 19 décembre 2005
qualifications. Estimant ne pas pouvoir procéder à son reclas-
sement,la direction du groupe procède à son licenciement.La Logement - Orientation sexuelle
HALDE considère que le salarié a ainsi fait l’objet d’une mesure Hôtel - Refus de location d’une chambre double - Motif -
discriminatoire. Elle a recommandé la suspension de la pro- Orientation sexuelle - Discrimination
cédure de licenciement. L’employeur a obtempéré. La HALDE considère que le refus par la direction d’un hôtel
• Délibération n°2005-86 du 19 décembre 2005 de louer une chambre avec un lit double à deux hommes en
couple et de leur proposer une chambre avec deux lits sim-
Services - Assurance - Sexe - Convention d’assurance
ples, à raison de leur orientation sexuelle, constitue une
de groupe - Caractère obligatoire - Risque décès - Risque
différence de traitement prohibée par les articles 225-1 et
invalidité - Garanties différentes à raison du sexe -
225-2-1° du code pénal.
Rémunération - Principe de l’égalité de traitement
En application de la convention collective d’une profes- • Délibération n° 2005-98 du 19 décembre 2005
sion libérale, l’établissement d’utilité publique gérant les Fourniture de services - Origine
œuvres sociales de cette profession a passé avec une com- Refus d’entrée en discothèque - Motif - Origine -
pagnie d’assurances une convention d’assurance de groupe Attestation - Discrimination - Information du procureur
couvrant le risque décès et certains risques d’invalidité sans de la République
que les salariés de ces professions n’aient à verser de coti-
La HALDE considère que le refus d’entrer dans une disco-
sation. La HALDE relève qu’en application des clauses du
thèque opposé uniquement aux trois personnes d’origine
contrat, la garantie versée au conjoint survivant, en cas de
étrangère d’un groupe d’une vingtaine de personnes qui
décès du salarié, diffère selon le sexe. Cette différence de
avaient réservé constitue une discrimination à raison de l’ori-
traitement à raison du sexe est reproduite pour la garantie
gine prohibée par le code pénal. La HALDE s’appuie sur les
versée en cas d’invalidité totale et définitive. La HALDE se
témoignages produits pour retenir comme motif du refus l’ori-
réfère à la jurisprudence de la CJCE (notamment : 17 avril
gine, et non pas celui avancé par le directeur de l’établissement.
Page 196
58
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
La HALDE en informe le procureur de la République en appli- donc que la version antérieure est susceptible de constituer
cation de l’article 12 de la loi portant création de la HALDE. des instructions de discriminer.
• Délibération n° 2005-100 du 9 janvier 2006 • Délibération n° 2005-103 du 9 janvier 2005
Biens - Origine Emploi - Embauche - Organisme privé chargé d’une mis-
Plan local d’urbanisme - Création d’une aire d’accueil sion de service public - Origine
pour les gens du voyage sur un terrain privé appartenant Refus d’embauche à l’issue d’un examen d’entrée - Plainte
à des membres de cette communauté - Existence de terrains déposée - Instruction après autorisation - Motif du refus -
communaux libres - Non-respect de la procédure de créa- Doute sur la prise en considération de l’origine -
tion des aires d’accueil - Motif - Origine Obligation pour l’employeur de démontrer que le refus
repose sur un critère objectif - Médiation
Par délibération du conseil municipal une commune a classé
le terrain appartenant aux réclamants en terrain libre à voca- La HALDE a été saisie d’un refus d’embauche opposé par
tion d’équipement dans le cadre de l’adoption d’un plan local une caisse de retraite. La réclamante ayant déposé plainte,
d’urbanisme et a décidé de la création d’une aire d’accueil la HALDE n’a mené l’instruction qu’après avoir sollicité et
pour les gens du voyage sur le terrain privé des réclamants qui recueilli l’accord préalable du procureur de la République.
appartiennent eux-mêmes à cette communauté. Ces derniers La convention collective prévoit que le recrutement s’effec-
ont demandé l’annulation de la délibération devant le tribu- tue par le biais d’un examen d’entrée et d’un entretien
réclamant en l’invitant à solliciter du conseil des prud’hom- et les raisons pour lesquelles celui de la réclamante était jugé
mes qu’elle puisse présenter ses observations à l’audience. insuffisant. L’étude des candidatures retenues a montré que
ce critère flou permettait d’écarter des postulants ne corres-
• Délibération n° 2005-88 du 6 février 2006
pondant pas à la politique de l’entreprise de recruter des
Emplois et fonctions publics - Concours - Critère prohibé personnes jeunes en prévision de départs à la retraite pro-
par la loi - Candidats contractuels candidats non contrac- chains. La HALDE a reconnu une discrimination indirecte.
tuels - Jury - Différence de traitement prohibée Elle a invité les parties à trouver les moyens pour assurer
Le recrutement par concours, dans le cadre duquel seul le une juste réparation. Elle a recommandé à la banque de révi-
mérite est censé départager les candidats, doit garantir ser ses critères de sélection. Elle a recommandé au groupe
qu’aucune différence de traitement à raison de critères non bancaire d’engager une réflexion sur sa gestion prévision-
prévus par la loi n’intervienne entre les candidats. Des nelle des emplois et sur les conditions d’emploi des seniors.
modalités de recrutement qui conduisent à ce que les can- • Délibération n° 2006-24 du 6 février 2006
didats ayant une relation personnelle avec l’administration
Service public - Handicap
organisatrice du concours soient traités de manière plus
Refus de scolarisation d’un enfant handicapé - Établisse-
favorable constitue une différence de traitement entre les
ment de référence - Collège - Motif - Refus des aménage-
candidats à raison de critères non expressément prévus, tant
ments raisonnables - Injonction de procéder à l’inscription
par les textes régissant les concours que par la loi fondamen-
par le supérieur hiérarchique - Nouveau refus - Absence de
RAPP ORT AN N U E L 2005
fourniture de service. Ce faisant, cette distribution ne pou- • Délibération n° 2005-24 du 19 septembre 2005
vait être subordonnée à un critère prohibé par l’article
Refus d’un droit - Pensions d’invalidité - Nationalité
225-1 du code pénal. La HALDE a estimé qu’il existait des
Exclusion du bénéfice de pension d’invalidité - Déportés
éléments laissant supposer que cette offre de service était
de la Seconde Guerre mondiale - Motif - Nationalité -
subordonnée à l’origine des bénéficiaires du service, à leur
Différence de traitement - Critère objectif
appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou sup-
posée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion Il ressort des articles L 197 et suivants du code des pensions
déterminée. Ces faits étant susceptibles de constituer le militaires d’invalidité et des victimes de guerres que le droit
délit de l’article 225-2-4°, la HALDE a décidé d’en informer à la pension d’invalidité est ouvert aux déportés politiques
le procureur de la République, conformément à l’article 12 de la Seconde Guerre mondiale, s’ils avaient la nationalité
de la loi du 30 décembre 2004. française lors des faits de déportation et qu’ils l’ont conser-
vée, quel que soit le pays depuis lequel ils ont été déportés
DISCRIMINATION RÉSULTANT DE RÉGIMES ou, s’ils ont été arrêtés en France et déportés et qu’ils ont
DE DROIT acquis depuis la nationalité française. La HALDE constate
• Délibération n° 2005-17 du 4 juillet 2005 que les personnes de nationalité étrangère au moment des
faits ne bénéficient pas de ce droit à pension alors même
Refus d’un droit - Origine
qu’elles se sont établies en France après leur libération et
Décret n° 2004-896 du 27 août 2004 - Retrait du droit de
qu’elles ont acquis la nationalité française ou qu’elles ont été
Page 199
61
3.2 Les principales délibérations de la HALDE
publique a été modifié, supprimant la discrimination directe du 11 février 2005 afin que l’exigence de l’attestation de sau-
à raison du sexe qui résultait de l’exclusion des hommes du vetage aquatique ne soit plus un obstacle à tout recrutement
régime de bonification accordé aux mères de trois enfants de personnes handicapées. Elle lui recommande également
pour l’éducation de leur enfant et ce, en application de la d’envisager l’aménagement de poste nécessaire, une fois le
directive 86/378/CEE ainsi que de la jurisprudence de la candidat handicapé recruté.
Cour de justice des communautés européennes et du
• Délibération n° 2005-43 du 3 octobre 2005
Conseil d’État. Cependant, le nouveau régime résultant des
lois n° 2003-775 du 21 août 2003 et n° 2004-1485 du Refus d’un droit - Conditions de liquidation de la pension
30 décembre 2004 et du décret n° 2005-449 du 10 mai 2005 de retraite - Sexe
accorde ce droit aux deux sexes, mais impose une nouvelle Régime de retraite - Régime légal - Bonifications d’ancien-
condition : une interruption d’activité de deux mois conti- neté pour l’éducation des enfants réservées aux femmes -
nus pour l’éducation des enfants. Or des régimes accordant Différence de traitement - Sexe - Absence de justification
de plein droit un congé pour l’éducation des enfants aux en lien avec le but poursuivi - Incompatibilité avec l’arti-
pères n’ont été instaurés qu’à partir de 1984 et sont d’une cle 14 de la CEDH - Demande de modification
durée inférieure au congé maternité obligatoire (8 semai- La HALDE a été saisie de la question des bonifications d’an-
nes minimum). Dès lors, ce régime instaure une différence cienneté pour l’éducation des enfants réservées aux femmes
de traitement non justifiée par rapport à l’objectif pour- dans le calcul des trimestres ouvrant droit à la liquidation
RAPP ORT AN N U E L 2005
suivi, l’éducation des enfants. Si le ministère de la Fonction des pensions de retraite dans le régime général de la Sécurité
publique n’apporte pas de justification objective de ce cri- sociale (art. L 351-4 du code de la Sécurité sociale) qui est
tère de distinction, la HALDE en demande la suppression ou un régime légal selon la jurisprudence de la CJCE. La HALDE
la modification (durée réduite). relève que cet article n’est pas contraire à la directive
• Délibération n° 2005-34 du 26 septembre 2005 79/7/CEE applicable aux régimes légaux, car celle-ci permet
aux États membres d’exclure du principe d’égalité de trai-
Emploi - Emploi public - Embauche - Accès au statut - Accès
tement les avantages accordés en matière d’assurance vieil-
au contrat - Handicap
lesse aux personnes qui ont élevé des enfants, l’égalité pou-
Refus d’inscription au concours de professeur d’éducation
vant être instaurée de façon progressive. Cependant, la
physique et sportive (EPS) - Refus d’embauche en tant que
HALDE se réfère aux articles 14 de la CEDH et 1er du premier
professeur d’EPS contractuel - Motif - Absence d’attesta-
protocole additionnel à cette convention, desquels il résulte
tion de sauvetage aquatique - Travailleur handicapé -
que le droit au respect de ses biens doit être assuré à chacun
Handicap auditif - Discrimination indirecte
sans distinction à raison du sexe, notamment, si elle n’est
La HALDE a été saisie d’un refus d’inscription au concours pas fondée sur des critères objectifs en rapport avec le but
de professeur d’éducation physique et sportive (EPS) et d’un poursuivi. Or, le Conseil d’État considère que les pensions
refus d’embauche en tant que professeur d’EPS contractuel, de retraite doivent être regardées comme un bien au sens de
opposés à un travailleur handicapé qualifié (handicap audi- la CEDH. Selon l’article D 351-1-7 du code de la Sécurité
tif modéré). Ces refus sont fondés sur l’article 1er du décret sociale, le but poursuivi par l’instauration de bonifications
du 17 juin 2004 qui impose que les professeurs d’EPS soient d’ancienneté pour le calcul des droits à la retraite est unique-
titulaires de l’attestation de sauvetage aquatique, qu’ils soient ment de conférer des avantages en lien avec la période consa-
fonctionnaires ou contractuels. La HALDE relève que l’exi- crée à l’éducation des enfants. Dès lors, la HALDE considère
gence de cette attestation sans dérogation ni aménagement qu’exclure les hommes ayant élevé leurs enfants de cet avan-
à raison du handicap possible, constitue une discrimination tage n’apparaît pas compatible avec l’article 14 de la CEDH
indirecte contraire à l’article 27 de la loi n° 84-16 du 11 jan- et demande au Premier ministre de prévoir la modification
vier 1984, tel que modifié par la loi n° 2005-102 du 11 février de l’article L 351-4 du code de la Sécurité sociale en l’ab-
2005 qui impose qu’aucun candidat ne peut être écarté d’un sence de communication de justification objective de cette
concours ou d’un emploi dans la fonction publique à raison différence de traitement.
de son handicap, ainsi qu’à l’article 6 sexies de la loi n° 83 du
• Délibération n° 2005-53 du 24 octobre 2005
13 juillet 1983 qui imposait déjà à l’employeur de prendre
toute mesure appropriée pour permettre aux travailleurs Refus d’un droit - Retraite - Pension de réversion - Sexe
handicapés d’accéder à un emploi. La HALDE demande au Régime de retraite des clercs et employés de notaires -
ministre de l’Éducation d’assurer la conformité du Régime professionnel - Droit à pension de réversion des
décret n° 2004-592 du 17 juin 2004 avec la loi n° 2005-102 veufs et veuves de clercs de notaires - Différence de traitement
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62
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
- Sexe - Absence de justification en lien avec le but pour- retraite est un régime professionnel et que par conséquent,
suivi - Demande d’application de la règle la plus favorable en application de l’article 141 du traité instituant la commu-
et de réexamen du dossier du réclamant nauté européenne, de la directive 86/378/CEE et de la juris-
prudence de la Cour de justice des communautés européen-
La HALDE constate une différence de traitement à raison du
nes, le principe de l’égalité de traitement entre hommes et
sexe dans le régime des pensions de réversion des veufs et
femmes est applicable. Toute différence de traitement doit
veuves de clercs et employés de notaires résultant des arti-
donc être fondée sur des critères objectifs et doit être pro-
cles 113 et 117 du décret n° 90-1215 du 20 décembre 1990,
portionnée, ce qui n’est pas le cas en l’espèce. La HALDE
l’article 117 imposant une condition supplémentaire aux
relève que ce dispositif est contraire aux articles 14 de la
veufs pour le bénéfice de la pension de réversion : être atteint
CEDH et 1er du premier protocole additionnel à cette
d’une infirmité ou d’une maladie incurable le rendant défi-
convention. La HALDE rappelle que selon la jurisprudence de
nitivement incapable de travailler. La HALDE relève que,
la CJCE, en l’absence d’adoption de mesures rétablissant
selon la jurisprudence de la Cour de cassation, ce régime de
l’égalité de traitement, la clause la plus favorable doit être
retraite est un régime professionnel et que par conséquent,
appliquée. C’est sur ce fondement que la HALDE demande le
en application de l’article 141 du traité instituant la
réexamen du dossier du réclamant afin que lui soit appliqué
Communauté européenne, de la directive 86/378/CEE et de
l’article 84 du décret de façon asexuée. La HALDE informe les
la jurisprudence de la Cour de justice des communautés
instances de tutelle de la caisse de retraite mise en cause.
européennes, le principe de l’égalité de traitement entre
• Délibération n° 2005-99 du 16 janvier 2006 dépasser le « plafond de verre ». Elle invite donc le Premier
ministre et le ministre de la Recherche à envisager l’applica-
Retraite anticipée - Secteur public - Handicap
tion du principe d’égalité entre hommes et femmes aux ins-
Applicabilité de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 - Droit
tances décisionnelles dans la fonction publique.
à la retraite anticipée des fonctionnaires handicapés -
Absence de décret d’application • Délibération n° 2005-57 du 27 février 2006
L’article 28 II de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 modi- Emploi - Origine
fie l’article L 24-5° du code des pensions civiles et militaires Exercice de la médecine - Médecins ayant obtenu leur
et permet aux fonctionnaires handicapés de bénéficier d’un diplôme hors de l’Union européenne - Différence de sta-
départ à la retraite anticipé lorsqu’ils justifient d’une incapa- tut - Différence de rémunération - Fonctions analogues -
cité permanente au moins égale à 80 % et d’une durée d’as- Discrimination
surance définie par décret. La HALDE souligne que la mise en
La HALDE note les trois conditions cumulatives auxquelles
place de cette mesure est subordonnée à l’adoption d’un
l’exercice de la médecine en France est soumis : avoir la
décret d’application qui n’a pas été adopté et prend acte de
nationalité française ou être ressortissant d’un pays mem-
ce que celui-ci est en cours d’élaboration. Elle appelle l’at-
bre de l’Union européenne, détenir un diplôme français ou
tention du ministre de la fonction publique et celle du minis-
communautaire reconnu comme équivalent, être inscrit au
tre délégué aux Collectivités locales sur la nécessité de pren-
tableau de l’Ordre des médecins. Elle constate néanmoins
dre en considération le principe selon lequel une retraite
RAPP ORT AN N U E L 2005
Page 202
64
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Conclusion
La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et Cette mission, déjà engagée, sera fortement développée,
pour l’Égalité, créée par la loi du 30 décembre 2004, mais la HALDE ne peut réussir qu’avec le concours de
constituée par un décret du 8 mars 2005, a pu agir dès l’ensemble des acteurs de la société française. Elle a
cette date : elle le doit largement au travail remarquable trouvé chez les pouvoirs publics et dans l’adminis-
de la mission de préfiguration et à l’action menée par le tration les appuis nécessaires, fondés sur la conscience
Le choix fait par le collège de privilégier au cours de sa cales ; elle compte sur la mobilisation de toutes les
première année d’activité le traitement des réclamations associations qui luttent pour l’égalité, pour les droits de
a enraciné son action dans le concret. Il a permis l’homme et contre les discriminations de toutes natures.
d’apporter des solutions réelles à de vrais problèmes. Ce Indépendante, la HALDE ne peut ni ne veut être isolée ;
rôle continuera d’être au cœur de l’activité de la HALDE elle souhaite trouver, sur tout le territoire national des
au cours des prochaines années. Les moyens accrus et relais à son action ; elle s’appuie sur les actions engagées
l’expertise croissante de ses services, les instruments par le Conseil de l’Europe et l’Union européenne ; elle
juridiques nouveaux dont dispose la HALDE, doivent bénéficie de l’expérience acquise dans les autres pays par
concourir à rendre ce rôle de plus en plus important les institutions qui ont en charge les missions similaires.
et pertinent. La HALDE a conscience de l’importance de sa mission :
Peu à peu, une jurisprudence et une doctrine s’élaborent contribuer à faire que les principes inscrits dans la devise
à partir de cas concrets, jurisprudence et doctrine qui de la République, dans les déclarations des Droits de
trouvent à s’appliquer de façon plus générale. l’Homme, dans les textes législatifs s’appliquent
La HALDE a une mission plus large : celle de prévenir les concrètement à tous ceux qui vivent dans notre pays ;
Page 203
65
ANNEXES
1. La loi, les décrets d’application 67
2. Les principaux textes de loi cités
dans le rapport 77
3. Note sur l’action territoriale 81
4. Note sur la dimension européenne
et tableau comparatif 85
5. Lettre aux entreprises
et tableaux des réponses 89
6. Tableau d’exécution du budget 92
7. Sondage CSA 92
8. Les Conventions 93
Convention Sciences Po 93
Convention FNAIM 94
Convention Conseil national des barreaux 95
Convention PUBLIC SÉNAT 97
Convention CNIL 98
Page 204
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
1. La loi, les décrets d’application En cas de vacance d’un siège de membre du collège pour
quelque cause que ce soit, il est pourvu à la nomination,
Loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004 dans les conditions prévues au présent article, d’un nouveau
portant création de la Haute Autorité de membre pour la durée du mandat restant à courir. Son man-
Lutte contre les Discriminations et pour dat peut être renouvelé s’il a occupé ces fonctions de rem-
l’Égalité placement pendant moins de deux ans.
L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté, La Haute autorité crée auprès d’elle un comité consultatif
Le Président de la République promulgue la loi dont la permettant d’associer à ses travaux des personnalités quali-
teneur suit : fiées choisies parmi des représentants des associations, des
syndicats, des organisations professionnelles et toutes autres
TITRE Ier personnes ayant une activité dans le domaine de la lutte
contre les discriminations et pour la promotion de l’égalité.
DE LA HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES
Elle dispose de services, placés sous l’autorité de son prési-
DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
dent, pour lesquels elle peut recruter des agents contractuels.
Article 1 Le président représente la Haute autorité et a qualité pour
Il est institué une autorité administrative indépendante agir au nom de celle-ci.
dénommée Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations En cas de partage égal des voix, celle du président de la Haute
Page 205
67
Annexes
Page 206
68
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Les membres et les agents de la Haute autorité ainsi que les Article 14
personnalités qualifiées auxquelles il est fait appel sont La Haute autorité porte à la connaissance des autorités ou
astreints au secret professionnel pour les faits, actes ou ren- personnes publiques investies du pouvoir disciplinaire les
seignements dont ils ont pu avoir connaissance en raison de faits de nature à entraîner des poursuites disciplinaires. La
leurs fonctions, sous réserve des éléments nécessaires à l’éta- personne mise en cause en est tenue informée. La Haute
blissement des avis, des recommandations et des rapports. autorité est informée des suites données à ses transmissions.
Article 11 Article 15
La Haute autorité peut formuler des recommandations ten- La Haute autorité mène des actions de communication et
dant à remédier à tout fait ou à toute pratique qu’elle estime d’information propres à assurer la promotion de l’égalité. Elle
être discriminatoire, ou à en prévenir le renouvellement. favorise la mise en œuvre de programmes de formation.
Les autorités ou personnes intéressées sont tenues, dans un Elle conduit et coordonne des travaux d’études et de recher-
délai fixé par la Haute autorité, de rendre compte à celle-ci ches relevant de sa compétence et suscite et soutient les ini-
de la suite donnée à ces recommandations. La Haute tiatives de tous organismes publics ou privés en ce qui
autorité peut rendre ses recommandations publiques dans concerne l’élaboration et l’adoption d’engagements visant
des conditions fixées par décret en Conseil d’État. à la promotion de l’égalité.
En l’absence de compte rendu des personnes intéressées ou Elle identifie et promeut toute bonne pratique en matière
si elle estime, au vu du compte rendu qui lui est communi- d’égalité des chances et de traitement.
Page 207
69
Annexes
ploi, d’emploi et de travail indépendants ou non salariés, et Futuna, dans les Terres australes et antarctiques françai-
chacun a droit à un traitement égal, quelles que soient son ses, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie.
origine nationale, son appartenance ou non-appartenance
vraie ou supposée à une ethnie ou une race.
Décret n° 2005-215 du 4 mars 2005
Toute personne qui s’estime victime d’une discrimination
relatif à la Haute Autorité de Lutte contre
directe ou indirecte en ces domaines établit devant la juri-
les Discriminations et pour l’Égalité
diction compétente les faits qui permettent d’en présumer
l’existence. Au vu de ces éléments, il incombe à la partie
Le Premier ministre,
défenderesse de prouver que la mesure en cause est justifiée
par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. Sur le rapport du ministre de l’Emploi, du Travail et de la
Le précédent alinéa ne s’applique pas devant les juridictions Cohésion sociale,
pénales. Vu la directive 2000/43 /CE du Conseil du 29 juin 2000
relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de
traitement entre les personnes sans distinction de race ou
TITRE III d’origine ethnique ;
RENFORCEMENT DE LA LUTTE CONTRE LES PRO- Vu la directive 2000/78 /CE du Conseil du 27 novembre
POS DISCRIMINATOIRES À CARACTÈRE SEXISTE OU 2000 portant création d’un cadre général en faveur de
HOMOPHOBE l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail ;
Vu la directive 2002/73 /CE du Parlement européen et du
Conseil du 23 septembre 2002 modifiant la directive
TITRE IV 76/207/CEE relative à la mise en œuvre du principe de
DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES l’égalité de traitement entre hommes et femmes en ce qui
concerne l’accès à l’emploi, à la formation et à la promotion
Article 23
professionnelles, et les conditions de travail ;
Un décret en Conseil d’État détermine les conditions d’ap-
Vu le code de justice administrative, notamment l’article
plication du titre Ier dont les dispositions entreront en
R. 532-1 ;
vigueur à compter du premier jour du deuxième mois sui-
Vu le nouveau code de procédure civile, et notamment l’ar-
vant sa publication.
ticle 145 ;
Il fixe les dispositions temporaires concernant la durée du
Vu la loi du 10 août 1922 relative à l’organisation du contrôle
mandat des membres de la Haute autorité nommés lors de
des dépenses engagées ;
sa création et les conditions transitoires dans lesquelles elle
peut être saisie pendant une période de six mois suivant cette
entrée en vigueur.
Page 208
70
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Vu la loi no 2004-1486 du 30 décembre 2004 portant créa- Dans le cadre des règles générales fixées par le collège, le pré-
tion de la de Lutte contre les Discriminations et pour l’Éga- sident a qualité pour :
lité ; 1° liquider et ordonnancer les recettes et les dépenses du
Vu le décret no 86-83 du 17 janvier 1986 modifié relatif aux budget de la Haute autorité ;
dispositions générales applicables aux agents non titulaires 2° passer au nom de celle-ci tous contrats, conventions et
de l’État, pris pour application de l’article 7 de la loi no 84-16 marchés ;
du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives 3° recruter, gérer le personnel et fixer ses rémunérations.
à la fonction publique de l’État ;
Vu le décret no 86-416 du 12 mars 1986 modifié fixant les Article 2
conditions et modalités de prise en charge par l’État des frais Pour l’exercice des pouvoirs mentionnés ci-dessus, le prési-
de voyage et de changement de résidence à l’étranger ou dent de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations
entre la France et l’étranger des agents civils de l’État et des et pour l’Égalité peut donner délégation de signature au
établissements publics de l’État à caractère administratif ; directeur général.
Vu le décret no 90-437 du 28 mai 1990 fixant les conditions Sur proposition du directeur général, le président peut éga-
et les modalités du règlement des frais occasionnés par les lement déléguer sa signature aux agents qui exercent une
déplacements des personnels civils sur le territoire métropo- fonction de direction, dans les limites de leurs attributions.
litain de la France lorsqu’ils sont à la charge des budgets de
Article 3
Section 2
Section 1
Le collège
Le président de la Haute Autorité de Lutte contre les Discrimi-
nations et pour l’Égalité Article 5
Article 1 Le collège se réunit sur convocation du président de la Haute
Sous réserve des dispositions de l’article 13, le président de autorité ou à la demande de la moitié de ses membres.
la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et L’ordre du jour des réunions est fixé par le président.
pour l’Égalité nomme aux emplois. Il a autorité sur l’ensem- En cas d’absence ou d’empêchement, le président peut
ble des personnels des services et signe tous actes relatifs à confier à l’un des vice-présidents le soin de présider la
l’activité de la Haute autorité. séance. Le collège ne peut valablement délibérer que si sept
Pour l’accomplissement de la mission dévolue à la Haute au moins de ses membres sont présents. Si ce quorum n’est
autorité, le président est habilité, dans les conditions pré- pas atteint, le président peut convoquer à nouveau le col-
vues à l’article 9, à conclure des conventions avec toute per- lège sur le même ordre du jour dans un délai maximum de
sonne publique ou privée, française ou étrangère, et notam- quinze jours ; le collège délibère alors valablement si cinq au
ment avec des organismes ou services qui, dotés de moins de ses membres sont présents.
compétences complémentaires de celles de la Haute
autorité, peuvent lui apporter leur concours.
Page 209
71
Annexes
Article 6 Section 3
Les délibérations du collège sont adoptées à la majorité des Le comité consultatif
voix des membres présents.
Article 10
Article 7 Le comité consultatif créé auprès de la Haute autorité est
Le directeur général assiste aux réunions du collège. Il éta- composé de dix-huit membres désignés par le collège. Le
blit le procès-verbal des séances. mandat de ces membres d’une durée de trois ans est renou-
Le président peut inviter tout agent des services de la Haute velable une fois.
autorité, en fonction de l’ordre de jour, à assister aux réu- Le comité consultatif se prononce sur toute question qui lui
nions du collège. est soumise par le collège. Ce dernier est seul destinataire de
Le collège peut procéder à l’audition de toute personne dont ses avis.
la contribution lui paraît utile.
Article 11
Article 8 Le comité consultatif désigne en son sein un président. Il est
Sous réserve de l’article 4, les membres du collège perçoivent convoqué par ce dernier sur un ordre du jour fixé conjoin-
une indemnité forfaitaire par séance dont le montant est tement avec le président de la Haute autorité. Les modalités
fixé par arrêté conjoint des ministres chargés des Affaires de fonctionnement du comité sont précisées par le règle-
sociales, de la Fonction publique et du Budget. ment intérieur de la Haute autorité.
RAPP ORT AN N U E L 2005
Article 9 Article 12
Le collège délibère sur toutes les questions relatives à l’exer- L’exercice des fonctions de membre du comité consultatif
cice des pouvoirs et des missions de la Haute autorité, et donne lieu au versement d’indemnités forfaitaires par
notamment sur : séance. Le montant de ces indemnités est fixé par arrêté
- les actions en justice ; conjoint des ministres chargés des Affaires sociales, de la
- les observations que la Haute autorité envisage de présen- Fonction publique et du Budget.
ter devant les tribunaux en application de l’article 13 de la
loi du 30 décembre 2004 susvisée ; Chapitre 2
- les vérifications sur place mentionnées à l’article 8 de la Organisation administrative
même loi ;
- le rapport spécial prévu par l’article 11 de la même loi ; Section 1
- les avis et recommandations émis en application des dis- Le directeur général
positions de l’article 15 de la même loi ;
- le rapport annuel prévu par l’article 16 de la même loi ; Article 13
- la désignation des membres du comité consultatif ; Le directeur général est nommé par décret sur proposition
- les conventions conclues avec toute personne publique ou du président de la Haute autorité. Il prépare les délibéra-
privée, française ou étrangère, prévues au deuxième alinéa tions du collège et en assure l’exécution.
de l’article 1er du présent décret. Il rend compte au président et au collège de la mise en œuvre
Le collège délibère en outre sur : de leurs décisions et délibérations ainsi que du fonction-
- les conditions générales de recrutement, d’emploi et de nement des services de la Haute autorité.
rémunération du personnel ;
- le budget annuel et le cas échéant ses modifications en Section 2
cours d’année ainsi que sur le programme d’activités qui lui Organisation et règlement des services
est associé ;
Article 14
- la présentation des résultats de l’exercice ;
La Haute autorité peut disposer de délégués régionaux
- les acquisitions, échanges et aliénations de biens immobi-
qu’elle désigne.
liers ;
Le représentant de l’État dans le département apporte, en
- l’acceptation ou le refus des dons et legs.
tant que de besoin, son concours à l’exercice des missions de
Le collège fixe son règlement intérieur. Il arrête, sur
la Haute autorité.
proposition du président, l’organisation et le règlement des
services.
Page 210
72
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Article 15 Article 19
Le règlement des services de la Haute autorité fixe l’organi- Des régies de recettes et d’avances peuvent être instituées
sation administrative et les modalités de fonctionnement et conformément aux dispositions du décret du 20 juillet 1992
d’intervention de ces services. Il précise notamment les susvisé.
conditions dans lesquelles elle peut adresser aux personnes
privées ou publiques les demandes prévues aux articles 5 et Chapitre 4
6 de la loi du 30 décembre 2004 susvisée. Procédures applicables devant la Haute Autorité de Lutte
Il détermine en outre d’une part les dispositions applicables contre les Discriminations et pour l’Égalité
à l’ensemble du personnel de la Haute autorité et notam-
ment celles relatives à l’organisation du travail, à l’hygiène Section 1
et à la sécurité du travail et d’autre part les règles de gestion Saisine et examen des réclamations
et de représentation des agents de la Haute autorité.
Article 20
Section 3 Toute personne physique ou morale qui saisit la Haute
Dispositions relatives au personnel autorité dans les conditions prévues à l’article 4 de la loi du
30 décembre 2004 susvisée doit faire connaître à celle-ci par
Article 16 écrit, en apportant toutes précisions utiles, les faits qu’elle
Des fonctionnaires, des magistrats ou des militaires peuvent estime constitutifs d’une discrimination, directe ou
Page 211
73
Annexes
diligences qu’il juge utiles, notifie à la Haute autorité la déci- 2° n’avoir pas été l’auteur de faits contraires à l’honneur, à
sion d’habilitation dont la durée ne peut excéder trois ans. la probité et aux bonnes mœurs ayant donné lieu à une
La décision refusant l’habilitation doit être motivée. sanction disciplinaire ou administrative de destitution,
Nul ne peut être habilité s’il a fait l’objet d’une condamna- radiation, révocation, de retrait d’agrément ou d’auto-
tion, incapacité ou déchéance mentionnée au bulletin n° 2 risation ;
du casier judiciaire. 3° posséder, par l’exercice présent ou passé d’une activité, la
L’habilitation peut être retirée en cas de manquement grave qualification requise eu égard à la nature du différend ;
de l’agent à ses devoirs dans l’exercice ou à l’occasion de 4° justifier, selon le cas, d’une formation ou d’une expérience
l’exercice de ses fonctions. adaptée à la pratique de la médiation ;
Lorsque le procureur général envisage le retrait de l’habili- 5° présenter les garanties d’indépendance nécessaires à
tation, il doit convoquer l’intéressé quinze jours au moins l’exercice de cette médiation.
avant la date de l’audition par lettre recommandée avec avis
de réception indiquant les motifs pour lesquels il envisage Section 4
ce retrait. L’agent peut prendre connaissance du dossier rela- Mise en demeure
tif aux faits qui lui sont reprochés. Lors de l’audition, il peut
être assisté par toute personne de son choix. Article 30
La décision du procureur général est notifiée à l’intéressé et La mise en demeure prévue à l’article 9 de la loi du
au président de la Haute autorité par lettre recommandée 30 décembre 2004 susvisée est adressée par lettre recom-
avec avis de réception. Elle peut faire l’objet d’un recours mandée avec demande d’avis de réception. À l’expiration
devant la Cour d’appel. du délai fixé par la mise en demeure et faute d’exécution,
la Haute autorité peut assigner la personne en cause devant
Article 27 la juridiction compétente, conformément aux dispositions
Pour la mise en œuvre des dispositions de l’article 8 de la loi de l’article 145 du nouveau code de procédure civile et aux
du 30 décembre 2004 susvisée, le collège délivre une lettre dispositions de l’article R. 532-1 du code de justice adminis-
de mission aux personnes chargées de procéder aux vérifi- trative.
cations sur place.
Section 5
Section 3 Publicité donnée aux recommandations
Médiation
Article 31
Article 28 Dans les cas mentionnés au deuxième alinéa de l’article 11
En vue de parvenir à une résolution amiable des différends de la loi du 30 décembre 2004 susvisée, où elle envisage de
portés à sa connaissance, la Haute autorité peut, après avoir rendre publiques ses recommandations, la Haute autorité
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74
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
en informe les personnes intéressées au moins quinze jours Décret du 8 mars 2005 portant
à l’avance. Ces recommandations peuvent être rendues nomination des membres de la Haute
publiques par tous moyens. Autorité de Lutte contre les
Discriminations et pour l’Égalité
Chapitre 5 Par décret du Président de la République en date du 8 mars
Dispositions diverses 2005 :
Sont nommés membres du collège de la Haute Autorité de
Article 32
Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité :
Le président, les membres du collège, les membres du comité
Membres désignés par le Président de la République :
consultatif, les personnels de la Haute autorité ainsi que les
M. Louis Schweitzer.
experts qui sont appelés à lui prêter leur concours peuvent
Mme Nicole Notat.
prétendre au remboursement des frais de déplacement qu’ils
Membres désignés par le président du Sénat :
sont susceptibles d’engager à l’occasion des missions exé-
Mme Marie-Thérèse Boisseau.
cutées pour le compte de la Haute autorité dans les condi-
M. Claude-Valentin Marie.
tions prévues par le décret du 12 mars 1986 et le décret du
Membres désignés par le président de l’Assemblée natio-
28 mai 1990 susvisés.
nale :
Article 33 M. Amar Dib.
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75
Annexes
19 août 2005 ;
îles Wallis et Futuna le statut de territoire d’outre-mer ;
Vu la saisine du conseil général de la Martinique en date du
Vu la loi no 85-595 du 11 juin 1985 modifiée relative au sta-
22 août 2005 ;
tut de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon ;
Vu la saisine du conseil général de la Réunion en date du
Vu la loi no 2001-616 du 11 juillet 2001 modifiée relative à
22 août 2005 ;
Mayotte ;
Le Conseil d’État (section sociale) entendu, décrète :
Vu la loi no 2004-1486 du 30 décembre 2004 portant créa-
tion de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations Article 1
et pour l’Égalité ; Le chapitre 6 du décret du 4 mars 2005 susvisé devient le
Vu le décret no 56-935 du 18 septembre 1956 portant orga- chapitre 7. Les articles 34 et 35 du même décret deviennent
nisation administrative des Terres australes et antarctiques les articles 39 et 40.
françaises, modifié par le décret no 2004-438 du 21 mai 2004 ;
Vu le décret no 89-271 du 12 avril 1989 modifié fixant les Article 2
conditions et les modalités de règlement des frais de dépla- Il est inséré, après le chapitre 5 du même décret, un chapi-
cements des personnels civils à l’intérieur des départements tre 6 ainsi rédigé :
d’outre-mer, entre la métropole et ces départements, et pour « Chapitre 6
se rendre d’un département d’outre-mer à un autre ; « Dispositions relatives à l’outre-mer
Vu le décret no 98-844 du 22 septembre 1998 modifié fixant
« Art. 34. - Pour l’application de l’article 32 du présent décret
les conditions et les modalités de règlement des frais occa-
dans les départements d’outre-mer, les mots :“et le décret du
sionnés par les déplacements des personnels civils de l’État
28 mai 1990” sont remplacés par les mots : “le décret du
à l’intérieur d’un territoire d’outre-mer, entre la métropole
12 avril 1989 et le décret du 22 septembre 1998”.
et un territoire d’outre-mer, entre deux territoires d’outre-
mer et entre un territoire d’outre-mer et un département
d’outre-mer, Mayotte ou la collectivité territoriale de Saint-
Pierre-et-Miquelon ;
Vu le décret no 2005-215 du 4 mars 2005 relatif à la Haute
Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité ;
Vu l’avis du conseil général de Mayotte en date du 24 août
2005 ;
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76
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
« Art. 35. - Sous réserve des adaptations prévues au présent 2. Les principaux textes de loi
chapitre, le présent décret est applicable à Mayotte, à Saint-
Pierre-et-Miquelon, dans les îles Wallis et Futuna, en
cités dans le rapport
Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et dans les Terres I - Le code pénal
australes et antarctiques françaises. Article 225-1
« Art. 36. - I. Pour l’application du présent décret à « Constitue une discrimination toute distinction opérée
Mayotte, à Saint-Pierre-et-Miquelon, dans les îles Wallis entre les personnes physiques à raison de leur origine, de
et Futuna, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence phy-
et dans les Terres australes et antarctiques françaises : sique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur han-
dicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs,
« 1° Au second alinéa de l’article 14, les mots : “le représen-
de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions
tant de l’État dans le département” sont remplacés par les
politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance
mots : “le représentant de l’État” ;
ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une
« 2° À l’article 23, les mots : “dix jours” sont remplacés par
ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
les mots : “un mois” ;
« 3° À l’article 24, les mots : “quinze jours” sont remplacés Constitue également une discrimination toute distinction
par les mots : “un mois” ; opérée entre les personnes morales à raison de l’origine, du
« 4° À l’article 32, les mots : “le décret du 28 mai 1990” sont sexe, de la situation de famille, de l’apparence physique, du
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77
Annexes
tionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discrimina- De même, des conditions d’âge peuvent être fixées, d’une
toire, directe ou indirecte, notamment en matière de rému- part, pour le recrutement des fonctionnaires dans les corps,
nération, de formation, de reclassement, d’affectation, de cadres d’emplois ou emplois conduisant à des emplois clas-
qualification, de classification, de promotion profession- sés dans la catégorie active au sens de l’article L. 24 du code
nelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en rai- des pensions civiles et militaires de retraite, d’autre part,
son de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orien- pour la carrière des fonctionnaires lorsqu’elles résultent des
tation sexuelle, de son âge, de sa situation de famille, de ses exigences professionnelles, justifiées par l’expérience ou
caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa l’ancienneté, requises par les missions qu’ils sont destinés à
non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une assurer dans leur corps, cadre d’emplois ou emploi.
nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activi- Des conditions d’âge peuvent être maintenues par décret
tés syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, pour le recrutement par voie de concours dans des corps,
de son apparence physique, de son patronyme ou en raison cadres d’emplois ou emplois, lorsque l’accès à ceux-ci est
de son état de santé ou de son handicap. subordonné à l’accomplissement d’une période de scolarité
Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’ob- préalable d’une durée au moins égale à deux ans.
jet d’une mesure discriminatoire visée à l’alinéa précédent Aucune mesure concernant notamment le recrutement, la
en raison de l’exercice normal du droit de grève. titularisation, la formation, la notation, la discipline, la pro-
Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire motion, l’affectation et la mutation ne peut être prise à
l’objet d’une mesure discriminatoire pour avoir témoigné l’égard d’un fonctionnaire en prenant en considération :
des agissements définis aux alinéas précédents ou pour les 1° Le fait qu’il a subi ou refusé de subir des agissements
avoir relatés. contraires aux principes énoncés au deuxième alinéa du pré-
sent article ;
En cas de litige relatif à l’application des alinéas précédents,
2° Le fait qu’il a formulé un recours auprès d’un supérieur
le salarié concerné ou le candidat à un recrutement, à un
hiérarchique ou engagé une action en justice visant à faire
stage ou à une période de formation en entreprise présente
respecter ces principes ;
des éléments de fait laissant supposer l’existence d’une dis-
3° Ou bien le fait qu’il a témoigné d’agissements contraires
crimination directe ou indirecte. Au vu de ces éléments, il
à ces principes ou qu’il les a relatés.
incombe à la partie défenderesse de prouver que sa décision
est justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute dis- Est passible d’une sanction disciplinaire tout agent ayant
crimination. Le juge forme sa conviction après avoir procédé ou enjoint de procéder aux agissements définis
ordonné, en cas de besoin, toutes les mesures d’instruction ci-dessus.
qu’il estime utiles. Les dispositions du présent article sont applicables aux
Toute disposition ou tout acte contraire à l’égard d’un sala- agents non titulaires de droit public ».
rié est nul de plein droit. »
Page 216
78
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Article 6 sexies
« Afin de garantir le respect du principe d’égalité de traite-
ment à l’égard des travailleurs handicapés, les employeurs
visés à l’article 2 prennent, en fonction des besoins dans une
situation concrète, les mesures appropriées pour permettre
aux travailleurs mentionnés aux 1°, 2°, 3°, 4°, 9°, 10° et 11°
de l’article L. 323-3 du code du travail d’accéder à un emploi
ou de conserver un emploi correspondant à leur qualifica-
tion, de l’exercer et d’y progresser ou pour qu’une formation
adaptée à leurs besoins leur soit dispensée, sous réserve que
les charges consécutives à la mise en œuvre de ces mesures
ne soient pas disproportionnées, notamment compte tenu
des aides qui peuvent compenser en tout ou partie les
dépenses supportées à ce titre par l’employeur. »
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79
Annexes
V - Arrêté du 8 septembre 2003 relatif Dans l’exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en
à la charte des droits et libertés œuvre ces valeurs.
de la personne accueillie, mentionnée Le droit à l’éducation est garanti à chacun afin de lui permettre
à l’article l311-4 du code de l’action de développer sa personnalité, d’élever son niveau de
sociale et des familles formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale
Article 1er et professionnelle, d’exercer sa citoyenneté.
« Dans le respect des conditions particulières de prise en
Pour garantir ce droit dans le respect de l’égalité des chan-
charge et d’accompagnement, prévues par la loi, nul ne peut
ces, des aides sont attribuées aux élèves et aux étudiants
faire l’objet d’une discrimination à raison de son origine,
selon leurs ressources et leurs mérites. La répartition des
notamment ethnique ou sociale, de son apparence physi-
moyens du service public de l’éducation tient compte des
que, de ses caractéristiques génétiques, de son orientation
différences de situation, notamment en matière économi-
sexuelle, de son handicap, de son âge, de ses opinions et
que et sociale.
convictions, notamment politiques ou religieuses, lors d’une
prise en charge ou d’un accompagnement, social ou Elle a pour but de renforcer l’encadrement des élèves dans
médico-social. » les écoles et établissements d’enseignement situés dans des
zones d’environnement social défavorisé et des zones
VI - Loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004 d’habitat dispersé, et de permettre de façon générale aux
RAPP ORT AN N U E L 2005
portant création de la Haute Autorité de élèves en difficulté, quelle qu’en soit l’origine, en particulier
Lutte contre les Discriminations et pour de santé, de bénéficier d’actions de soutien individualisé.
l’Égalité L’acquisition d’une culture générale et d’une qualification
Article 19 reconnue est assurée à tous les jeunes, quelle que soit leur
« En matière de protection sociale, de santé, d’avantages origine sociale, culturelle ou géographique. »
sociaux, d’éducation, d’accès aux biens et services, de four- Article L112-1
nitures de biens et services, d’affiliation et d’engagement « Pour satisfaire aux obligations qui lui incombent en appli-
dans une organisation syndicale ou professionnelle, y com- cation des articles L. 111-1 et L. 111-2, le service public de
pris d’avantages procurés par elle, ainsi que d’accès à l’em- l’éducation assure une formation scolaire, professionnelle
ploi, d’emploi et de travail indépendants ou non salariés, ou supérieure aux enfants, aux adolescents et aux adultes
chacun a droit à un traitement égal, quelles que soient son présentant un handicap ou un trouble de la santé invalidant.
origine nationale, son appartenance ou sa non-apparte- Dans ses domaines de compétence, l’État met en place les
nance vraie ou supposée à une ethnie ou une race. moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation
Toute personne qui s’estime victime d’une discrimination en milieu ordinaire des enfants, adolescents ou adultes
directe ou indirecte en ces domaines établit devant la juri- handicapés.
diction compétente les faits qui permettent d’en présumer Tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un
l’existence. Au vu de ces éléments, il incombe à la partie trouble invalidant de la santé est inscrit dans l’école ou dans
défenderesse de prouver que la mesure en cause est justifiée l’un des établissements mentionnés à l’article L. 351-1, le
par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. plus proche de son domicile, qui constitue son établisse-
Le précédent alinéa ne s’applique pas devant les juridictions ment de référence.
pénales. »
Dans le cadre de son projet personnalisé, si ses besoins
VII - Code de l’Éducation nécessitent qu’il reçoive sa formation au sein de dispositifs
adaptés, il peut être inscrit dans une autre école ou un autre
Article L111-1
établissement mentionné à l’article L. 351-1 par l’autorité
« L’éducation est la première priorité nationale. Le service
administrative compétente, sur proposition de son établis-
public de l’éducation est conçu et organisé en fonction des
sement de référence et avec l’accord de ses parents ou de son
élèves et des étudiants. Il contribue à l’égalité des chances.
représentant légal. Cette inscription n’exclut pas son retour
Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe à l’établissement de référence.
comme mission première à l’école de faire partager aux
De même, les enfants et les adolescents accueillis dans l’un
élèves les valeurs de la République.
des établissements ou services mentionnés au 2º du I de
l’article L. 312-1 du code de l’action sociale et des familles
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80
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
ou dans l’un des établissements mentionnés au livre Ier de 3. Note sur l’action territoriale
la sixième partie du code de la santé publique peuvent être
inscrits dans une école ou dans l’un des établissements La Haute autorité a décidé de créer à titre expérimental deux
mentionnés à l’article L. 351-1 du présent code autre que délégations régionales en métropole et deux en outre-mer,
leur établissement de référence, proche de l’établissement afin d’évaluer la pertinence d’une présence territorialisée.
où ils sont accueillis. Les conditions permettant cette L’évaluation de ces expériences décidera de leur extension.
inscription et cette fréquentation sont fixées par convention L’un des enjeux est bien sûr d’articuler au mieux l’action de
entre les autorités académiques et l’établissement de santé la Haute autorité avec les missions dont sont investies les
ou médico-social. COPEC, (commissions pour la promotion de l’égalité des
Si nécessaire, des modalités aménagées d’enseignement à chances) au niveau départemental.
distance leur sont proposées par un établissement relevant Les délégués régionaux de la HALDE s’appuient sur les par-
de la tutelle du ministère de l’Éducation nationale. tenaires identifiés au sein des réseaux existants en contact
Cette formation est entreprise avant l’âge de la scolarité direct avec le public (aide sociale départementale ou conseil
obligatoire, si la famille en fait la demande. communal d’action sociale, agences locales pour l’emploi,
maison de la justice et du droit, points d’accès aux droits,
Elle est complétée, en tant que de besoin, par des actions centre d’information du droit des femmes, bureau informa-
pédagogiques, psychologiques, éducatives, sociales, médi- tion jeunesse, point d’accueil et d’écoute jeunes, missions
Martinique et à la Réunion, avec le souci de prendre en compétence d’attribution consistant dans le traitement des
compte la spécificité des départements d’outre-mer. saisines individuelles et la promotion de l’égalité des chances.
La HALDE a souhaité bénéficier de correspondants identi- Nous avons souhaité vous transmettre des informations et
fiés au sein des 99 préfectures, 77 d’entre elles ont, d’ores et vous adresser des directives afin d’assurer la meilleure
déjà, désigné des correspondants, au 28 février 2006. coopération entre les institutions chargées, chacune en ce
qui la concerne, de cette politique publique, qui constitue un
La HALDE a des liens privilégiés avec les commissions pour
enjeu majeur de la cohésion sociale et, en particulier, sur :
la promotion de l’égalité des chances et la citoyenneté, les
- le rôle des préfets en matière de lutte contre les discrimi-
COPEC. Une circulaire conjointe du ministère de l’Intérieur
nations et de promotion de l’égalité des chances,
et du ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du
- la coopération avec la Haute autorité.
Logement organise ces relations.
La présente circulaire s’inscrit dans la droite ligne des ins-
tructions qui vous ont été adressées par la circulaire
La circulaire NOR/INT/K/04/00117/C du 20 septembre 2004 relative aux
Le ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de l’aménage- « commissions pour la promotion de l’égalité des chances et
ment du territoire, la citoyenneté » (COPEC), qui recentrait l’action des com-
Le ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du missions sur la prévention des discriminations et étendait
leur champ d’intervention à toutes les discriminations pro-
RAPP ORT AN N U E L 2005
Logement
à hibées par la loi.
Mesdames et Messieurs les préfets de région et de départe-
ment I - Rôle des préfets en matière de lutte contre
Objet : Coopération entre le représentant de l’État dans le les discriminations et de promotion de l’égalité
département et la Haute Autorité de Lutte contre les des chances
Discriminations et pour l’Égalité (HALDE) 1.1 - Mise en œuvre de la politique publique
Textes de référence : L’État met en œuvre la politique publique de lutte contre les
Loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 portant création de discriminations et d’égalité des chances. De manière géné-
la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et rale chaque service déconcentré est en charge d’actions dans
pour l’Égalité ; Décret n°2005-215 du 4 mars 2005 relatif à le cadre des instructions particulières qui lui sont assignées,
la Haute autorité de Lutte contre les Discriminations et pour sous votre autorité, par son ministère de tutelle. S’agissant
l’Égalité ; Circulaire NOR/INT/K/04/00117/C du 20 sep- de la lutte contre les discriminations liées à l’origine, le pré-
tembre 2004 relative aux missions nouvelles des COPEC. fet de région préside la CRID (Commission régionale pour
l’Intégration et la Lutte contre les Discriminations), instance
Résumé : Cette circulaire vise à informer les préfets sur non seulement de décision du Fonds d’Action et de Soutien
les missions et actions de la Haute Autorité de Lutte contre pour l’Intégration et la Lutte contre les Discriminations
les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE) et à leur (FASILD), mais aussi lieu de débat sur cette politique et de
donner des instructions en matière de coopération mise en cohérence de l’action publique régionale.
mutuelle. La Grande cause nationale 2006 « égalité des
chances » invite à valoriser parmi les axes de travail des Au plan départemental, la circulaire du 20 septembre 2004
COPEC les actions concrètes débouchant rapidement sur des assignait trois priorités aux COPEC, à savoir la mobilisation
résultats mesurables. permanente des institutions et de la société civile, l’inser-
tion professionnelle, la lutte contre le racisme et l’anti-
Préambule sémitisme.
Créée par la loi du 30 décembre 2004, la Haute autorité a été Nous vous demandons de veiller à décliner ces priorités en
installée le 23 juin 2005 par le Président de la République. objectifs opérationnels comportant des délais de mise en
Elle a pour principale mission de « connaître de toutes les œuvre et une évaluation des actions engagées. Cette politi-
discriminations, directes ou indirectes, prohibées par la loi que ambitieuse, qui implique des diagnostics locaux, une
ou par un engagement international auquel la France est mobilisation de tous les partenaires, la définition d’une stra-
partie » (article 1er de la loi). Si l’État reste garant de la tégie concertée et le lancement de plans locaux n’interdit
politique publique de lutte contre les discriminations et pas, au contraire, de rechercher des actions exemplaires faci-
d’égalité des chances, la Haute autorité dispose d’une les à mettre en œuvre et à évaluer. C’est pourquoi elle doit
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82
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
se décliner concrètement par la définition de quelques prio- 1.2.2 - Transmission des réclamations individuelles
rités partenariales en fonction du contexte local et prendre Depuis l’installation de la HALDE, les secrétaires permanents
la forme d’actions ciblées. n’ont plus à instruire les réclamations individuelles dont ils
sont saisis. Celles qui seraient en cours de traitement par les
Pour l’année 2006, la Grande cause nationale porte sur l’éga-
secrétaires permanents devront être transmises à la Haute
lité des chances. Nous vous demandons de la relayer au plan
autorité avec l’accord écrit des victimes. Désormais, les
local par une communication sur les actions engagées dans
secrétaires permanents devront inciter les victimes de dis-
ce domaine. Vous ferez part d’ici juin prochain à la DMAT
crimination à saisir directement la Haute autorité.
au ministère de l’Intérieur, à la DPM au ministère de
l’Emploi, ainsi qu’à la HALDE d’une ou deux actions condui-
tes en 2006 qui pourraient être valorisées dans le cadre de la II - Axes de coopération entre les préfets et la
Grande cause. Haute autorité
Autorité administrative indépendante, la Haute autorité n’a
1.2 - Rôle du secrétaire permanent de la COPEC
pas vocation à définir la politique de l’État en la matière mais
La politique publique de lutte contre les discriminations et
elle participe à sa mise en œuvre dans la limite de ses attri-
de promotion de l’égalité des chances ne peut pas être
butions. À ce titre, elle est un partenaire essentiel avec lequel
seulement l’affaire de l’État. Vous veillerez à susciter et
vous êtes appelés à coopérer.
faciliter la participation active des collectivités territoriales,
Un délégué à l’action régionale est responsable à la HALDE des
Page 221
83
Annexes
Au quotidien, le délégué régional constituera un réseau de Vous nous transmettrez, sous le timbre du secrétariat géné-
partenaires investis dans la lutte contre les discriminations ral, DMAT, pour ce qui concerne le ministère de l’Intérieur,
et la promotion de l’égalité, dans le but de constituer des et de la DPM / bureau AC12 emploi formation, pour ce qui
relais de proximité ou thématiques. À ce titre, le secrétaire concerne le ministère de l’Emploi, ainsi qu’à la Haute auto-
permanent sera un interlocuteur privilégié du délégué rité, un rapport annuel d’activité des COPEC. Ce rapport
régional. comprendra un bilan du fonctionnement de la COPEC, une
présentation des principales actions conduites dans l’année
selon le modèle figurant en annexe de la présente circulaire
Régions non couvertes par l’expérimentation et une synthèse du plan départemental. Vous pourrez y
Dans les régions non couvertes par l’expérimentation, le adjoindre les plans territoriaux, les diagnostics locaux, les
délégué à l’action régionale de la Haute autorité se tient à travaux d’études et de recherches, les supports des différen-
votre disposition et à celle des membres des COPEC. tes actions de communication et de formations locales, les
Inversement, il prendra contact avec les préfectures dans le publications et de manière générale tout document que vous
cadre de ses missions. Pour ce faire, et de la même façon que jugerez utile. Vous transmettrez ce rapport en décembre
cela est demandé dans les régions expérimentales, nous vous pour l’année écoulée. S’agissant de l’année 2005, vous veil-
invitons à désigner un membre du corps préfectoral comme lerez à nous adresser le rapport d’activité en juin prochain.
correspondant du délégué. Le fonctionnaire qui remplira
cette fonction ne doit pas être identifié par le partenariat 2.3 - Axes de coopération
RAPP ORT AN N U E L 2005
local comme le représentant de la Haute autorité, mais Chaque préfet recevra annuellement des informations rela-
seulement comme le contact privilégié entre le délégué à tives aux affaires concernant son département dont la HALDE
l’action régionale de la Haute autorité et vous-même. aura été saisie. S’agissant des procédures d’enquête et/ou de
vérification sur place, la Haute autorité en informera le pré-
Nous ne verrions naturellement que des avantages à ce que
fet concerné chaque fois que nécessaire.
dans les départements où ils ont été nommés, les préfets
délégués pour l’égalité des chances ou les sous-préfets Dans le courant de l’année 2006, la Haute autorité propo-
chargés de mission pour la politique de la ville soient sera des sessions de sensibilisation et d’information à desti-
désignés pour remplir cette fonction. Dans tous les cas, vous nation des secrétaires permanents des COPEC. Ces sessions
voudrez bien faire connaître au président de la Haute auto- devront être un moyen d’actualiser leurs compétences suite
rité le nom et les coordonnées de la personne que vous aurez à l’élargissement du champ de lutte contre les discrimina-
désignée. Cette dernière peut d’ores et déjà contacter le tions instauré par la loi du 30 décembre 2004 et conféré aux
délégué à l’action régionale de la HALDE au 01 55 31 61 35, COPEC par la circulaire du 20 septembre 2004. La HALDE
ou par mel : eric.pelisson@halde.fr mettra à leur disposition des supports pédagogiques desti-
nés à l’ensemble des membres des COPEC.
2.2 - Information mutuelle
Vous pouvez inviter la Haute autorité à participer à toute
Afin de mieux faire connaître la Haute autorité auprès des
manifestation exceptionnelle, à une réunion de la COPEC ou
partenaires et du grand public, vous informerez les membres
d’un groupe de travail. Pourra y répondre un membre du
des COPEC sur ses missions, les modalités de sa saisine et ses
collège dans la mesure de sa disponibilité, le délégué régio-
actions.Vous serez destinataires du rapport public annuel de
nal lorsqu’il existe ou le délégué à l’action régionale, voire
la Haute autorité.Vous diffuserez largement les supports de
tout agent compétent de la Haute autorité selon la nature de
communication de la Haute autorité qui vous seront adres-
la manifestation en question. Inversement, chaque fois que
sés. Vous ferez connaître l’adresse de son site Internet :
cela sera opportun, la Haute autorité pourra solliciter des
www.halde.fr
membres des COPEC pour les associer à la valorisation des
Vous informerez la HALDE des initiatives locales dont vous travaux d’études et de recherches qu’elle entend mener.
avez connaissance. Cette information lui permettra de
recenser les différentes initiatives locales et de les évaluer. À
son tour, la HALDE vous adressera, à destination des groupes
de travail des COPEC, les bonnes pratiques nationales et/ou
locales.
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84
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Le président de la HALDE ainsi que deux membres du collège, Par ailleurs, des membres du collège et des agents de la
Mme Fadela Amara et M.Alain Bauer ont rencontré les pré- HALDE ont régulièrement participé à des conférences ou
sidents des Commissions britanniques pour l’égalité raciale séminaires, organisés par l’ECRI (Commission européenne
et l’égalité entre les sexes ainsi que leurs interlocuteurs dans contre le racisme et l’intolérance), instance de « monitoring »
les différents ministères britanniques et un groupe de du Conseil de l’Europe, chargée de la lutte contre la violence,
réflexion indépendant, au cours d’un déplacement à les discriminations, les préjugés auxquels sont confrontés
Londres au début de l’année 2006. Malgré les différences des personnes ou des groupes de personnes, notamment au
d’approche française et britannique, il est apparu impor- motif de la race, la couleur, la langue, la religion, la nationa-
tant qu’une nouvelle rencontre à un niveau opérationnel lité ou l’origine nationale ou ethnique. Ses activités sont
soit prévue au cours du premier semestre 2006 afin que regroupées en trois volets : l’approche pays-par-pays, les
soient mises place des modalités concrètes d’échanges. relations avec la société civile et les travaux sur des thèmes
généraux. Toujours dans le cadre du Conseil de l’Europe, le
Par ailleurs le président de la HALDE a reçu M. Marc-André
collège, en la personne de Mme Marie-Thérèse Boisseau, a
Dowd, président par intérim de la Commission des droits de
été représenté en novembre 2005 au Forum pour le futur
la personne et des droits de la jeunesse au Québec afin de
de la démocratie sur la « participation civique »1.
poser les premiers jalons d’un échange suivi entre les deux
institutions. Il s’agit en premier lieu de partager une expé- Le président de la HALDE a rencontré également la prési-
rience dans le domaine de la lutte contre la discrimination dente de l’Observatoire européen des phénomènes racistes
en matière de procédures de traitement des plaintes aux dif- et xénophobes (EUMC), Mme Anastasia Crickley, en février
férentes étapes (recevabilité, médiation, enquête, recom- 2006. Il a été entendu que les deux institutions échange-
mandations, mesures de redressement, action devant le raient régulièrement des informations concernant les pro-
tribunal). Il s’agira d’identifier les points forts mais aussi les blèmes de discrimination sur l’origine.
difficultés rencontrées et les solutions éventuelles données.
En second lieu il s’agit d’ouvrir ce partenariat aux program- 1
Le 3e sommet des chefs d’État et du Gouvernement du Conseil de l’Europe a
décidé d’établir un forum pour la démocratie. Ce premier forum s’est organisé à
mes et projets mis en place dans les deux institutions dans l’invitation du ministre polonais des Affaires étrangères, sur le thème de la
« participation civique ».
le champ de la promotion de l’égalité (sessions de forma-
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85
Annexes
Enfin, la HALDE fait partie du comité de pilotage du pro- Participation au Réseau européen des organis-
gramme « Pour la diversité - Contre la discrimination ». Il mes chargés de promouvoir l’égalité dans les
pays membres de l’Union européenne
s’agit d’une campagne d’information européenne qui a été
lancée en juin 2003. La campagne vise à transmettre un La Haute autorité participe enfin au réseau européen
message positif sur la diversité au moyen d’un large éventail Equinet, réseau des organismes chargés de promouvoir
de canaux, tels que la télévision ou les publicités imprimées, l’égalité dans les pays membres de l’Union européenne. Ce
les séminaires, les événements médiatiques et les brochures réseau facilite le développement de la coopération et
d’information, ainsi que sur la nouvelle législation l’échange d’informations, d’expertise juridique, de bonnes
européenne en faveur de la lutte contre la discrimination pratiques. Il favorise également le dialogue entre les organis-
dans les différents États membres. Depuis son lancement, la mes nationaux et les institutions communautaires. Les
campagne a participé à une centaine d’événements natio- membres de ce réseau sont les organismes nationaux de
naux et a bénéficié d’une grande visibilité en Europe. promotion de l’égalité des États membres de l’Union ainsi
que les organismes équivalents de trois pays candidats
(Bulgarie Roumanie et Turquie) et de la Norvège.
Les structures de lutte contre les discriminations dans les pays de l’Union européenne
(L’Espagne, le Luxembourg et l’Allemagne ne disposent pas encore de structures de lutte contre les discriminations)
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HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
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Annexes
SUÈDE
Bureau de l’Ombudsman 1986 Autorité administrative Origine ethnique, religion, 2 603 000 € 30
contre la discrimination ethnique indépendante croyance 0,37 €/habitant
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Défenseur public des droits 1999 Autorité publique indépendante Non communiqué – –
(médiateur)
ROYAUME-UNI
Commission pour l’Égalité raciale 1976 Organisme public indépendant discriminations raciales liées 30 000 000 € 200
à la couleur de peau, la race ou
l’origine ethnique, la nationalité
Commission pour l’Égalité 1975 Organisme public indépendant Sexe, transsexualité 14 243 700 € 130
des chances
Commission pour les droits 2000 Organisme public indépendant Handicap 23.891.300 € 192
des handicapés
Irlande du Nord 1999 Organisme public indépendant Sexe, race, âge, conviction 9 295 100 € 143
religieuse, opinion politique, Total :
orientation sexuelle 1,3 €/habitant
*Le ratio est obtenu en divisant le budget alloué à la structure par la population du pays (les budgets ont été soit communiqués par les autorités concernées elles-mêmes, soit extraits des fiches
par pays disponibles sur la page électronique d’Equinet. Les ratio des structures dont les compétences débordent la lutte contre les discriminations et la promotion de l’égalité ne sont pas
répertoriés puisque non pertinents.
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HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
Monsieur le président,
La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité est convaincue que l’emploi est au cœur de la lutte
contre les discriminations, à toutes ses étapes : l’accès aux stages, le recrutement, les formations, le déroulement de carrière.
Elle constate d’ailleurs que la moitié des réclamations dont elle est saisie concerne le secteur de l’emploi.
De nombreuses grandes entreprises ont signé la charte de la diversité. Elles sont également nombreuses à s’engager dans des
accords cadres et conventions sur notamment l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes ou encore l’emploi des
personnes handicapées, et je m’en réjouis.
C’est dans cette perspective qu’elle appelle votre attention sur les mesures jointes à la présente lettre.
La Haute autorité souhaite vivement bénéficier des enseignements que vous tirerez de la mise en œuvre de ces mesures ; elle
est attentive à toute proposition ou initiative complémentaire que vous pourriez suggérer ; elle cherchera en effet à encoura-
ger, de façon permanente, l’échange d’expériences et l’adaptation, après évaluation comparative, des meilleures pratiques.
J’attacherai beaucoup de prix à être informé, dès février, des mesures que vous aurez prises dans le cadre de la lutte contre les
discriminations et de la promotion de l’égalité, de façon à ce que la Haute autorité puisse en faire état dans son premier
rapport annuel qui paraîtra en mars 2006. La Haute autorité est résolue tout autant à mettre en lumière les bonnes pratiques
qu’à dénoncer les discriminations qu’elle aura pu mettre en évidence.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le président, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Louis Schweitzer
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Annexes
Le budget prévisionnel pour 2005 de la HALDE s’élève à 10,7 millions d’euros. Le collège, installé le 6 mars 2005, dans un souci
de transparence a opéré un ratio prorata temporis, et a voté l’affectation du budget pour une somme ramenée à 7,5 millions
d’euros. L’exécution du budget traduit, dans les pourcentages de consommation des lignes, la montée en puissance progressive
de l’activité de la HALDE.
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7. Sondage CSA minations et plus de six sur dix considèrent qu’il n’est pas
impossible qu’elles le soient à l’avenir. Près d’un jeune sur
À la demande de la HALDE, un sondage a été effectué fin quatre a le sentiment d’avoir subi un tel traitement, 26 %
décembre 2005 par l’Institut CSA pour appréhender la per- des ouvriers, 20 % des salariés et 33 % des chômeurs.
ception des discriminations dans l’opinion sur un échantil- Géographiquement on ne relève pas de différences signifi-
lon de 1001 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué catives, hormis un décalage entre l’Ile-de-France et la pro-
d’après la méthode des quotas. vince (29 % des résidants de la région capitale affirment
La création de la HALDE répond à une attente forte des avoir été victimes de discriminations).
citoyens. Sa raison d’être, ses modalités d’action sont en L’avenir n’est guère aperçu avec sérénité : deux tiers des
phase avec les préoccupations des citoyens : pour 94 % des répondants affirment pouvoir être un jour victime de dis-
interviewés, il est important de lutter contre les discrimina- criminations. Ce chiffre grimpe à plus de 80 % des jeunes,
tions. Avec un tel score, aucun clivage social ou politique. des chômeurs.
Mais parle-t-on toujours de la même chose, quand on
aborde les discriminations ? Les personnes interrogées esti- D’accord sur le principe et les objectifs, que pensent les
ment majoritairement que la discrimination est essentielle- interviewés de la naissance de la HALDE ? La création de
ment liée à une certaine forme de racisme : 57 % des répon- la HALDE apparaît utile pour 82 % de nos répondants.
dants indiquent spontanément qu’il s’agit à leurs yeux de On considère la Haute autorité comme une structure
traitements de la personne en fonction de son origine, de sa répondant à de vrais besoins, de vraies attentes. La
nationalité, de la couleur de sa peau ou de sa religion. Le confiance à l’égard de la HALDE se mesure par ailleurs à la
deuxième type de définition de la discrimination est lié à la propension des personnes à contacter l’autorité si elles
différenciation sociale. étaient victimes de discriminations. Plus de six personnes
sur dix déclarent qu’elles feraient appel à la HALDE pour
Lutter contre les discriminations oui, donc, mais lesquelles ? que cessent les discriminations dont elles pourraient être
« Toutes », répondent nos interviewés : elles sont toutes citées éventuellement victimes.
par plus de 50 %. Il paraît, cependant, encore plus impor-
tant d’agir contre celles qui concernent la santé, le handicap, Reste qu’il faudra probablement à la HALDE, comme à tout
la situation de famille, le pays d’origine, l’apparence physi- organisme nouveau, du temps pour devenir une référence
que, l’appartenance à une ethnie, une race. incontournable pour toute personne victime de discrimina-
tions : 16 % des Français identifient aujourd’hui la HALDE.
L’urgence perçue de lutter contre les discriminations appa- Mais déjà, 78 % pensent qu’une personne s’estimant vic-
raît liée, non seulement à une représentation de ce que doit time de discriminations peut contacter l’Autorité en
être la vie en société, mais aussi à son vécu personnel : près envoyant un courrier. Plus encourageant encore : deux
d’une personne sur cinq affirme avoir été victime de discri- citoyens sur trois approuvent la possibilité pour la HALDE
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de délivrer des amendes en cas de discrimination.
92
HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
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Annexes
Elle doit, conformément à la mission qui lui est confiée, Article 6 : Résiliation
favoriser la mise en œuvre de programmes de formation.
La présente convention peut être résiliée à la demande de
Parce que la formation est un moyen de sensibiliser les l’une des parties sous réserve d’un préavis de trois mois.
acteurs, un groupe de travail HALDE/FNAIM est mis en place
Fait à Paris, le 12 décembre 2005.
afin d’élaborer des contenus de formation sur le droit exis-
tant et les bonnes pratiques qui pourraient être diffusés aux En deux exemplaires originaux, soit un pour chaque partie.
adhérents de la FNAIM dans le cadre de la formation initiale Les signataires :
ou continue au sein de l’ESI.
Le président de la HALDE Le président de la FNAIM
Action 3 : Développer un engagement réciproque Louis SCHWEITZER René PALLINCOURT
d’information
L’engagement réciproque HALDE/FNAIM porte sur l’infor-
mation mutuelle relative aux membres de la FNAIM qui
Convention CNB
pourraient être mis en cause devant la Haute autorité et aux
Entre
sanctions qui pourraient être prises par la FNAIM, dans le
respect des procédures d’instruction propres à chacun des La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et
organismes. pour l’Égalité (HALDE), autorité administrative indépen-
dante, créée par la loi du 30 décembre 2004, dont le siège
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- Réajustement possible des actions menées en fonction des
résultats. 95
Annexes
Dans le cadre de, ses missions légales, la Haute autorité mène Article 2 : Formation des avocats
des actions de communication et d’information propres à Les Parties ont convenu d’élaborer en commun un module
assurer la promotion de l’égalité. Elle favorise la mise en de formation des avocats portant spécialement sur les
œuvre de programmes de formation. aspects processuels de la lutte contre les discriminations et
pour l’égalité.
Le Conseil national a pour mission de représenter la profes-
sion d’avocat, notamment auprès des pouvoirs publics. Il Ce module pédagogique de base, duplicable par les Centres
est chargé, aux termes des dispositions de l’article 21-1 de la de formation (CRFPA), s’articule autour de quatre points :
loi du 31 décembre 1971 modifiée, d’unifier les règles et usa- 1 - Les textes de référence en matière de lutte contre les dis-
ges de la profession, de définir les principes d’organisation criminations.
et d’harmonisation de la formation et de promouvoir, par 2 - La phase précontentieuse et la gestion de la preuve.
tous les moyens, la profession et l’image de l’avocat, ainsi 3- Le fonctionnement de la HALDE (liens Barreau/HALDE/
que de développer la communication institutionnelle. Juridictions).
4- La phase contentieuse comprenant également un module
Les parties définissent les conditions de leur partenariat
médiation.
comme suit :
Il est convenu qu’un représentant de la HALDE sera présent
Article 1er : Lutte contre les discriminations
pour les premières formations délivrées dans les Centres en
Toute personne qui s’estime victime de discrimination peut
2006.
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HAUTE AUTORITÉ DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ
riences croisées de la pratique du droit de la discrimination public en diffusant intégralement les discussions démocra-
dans ses aspects de droit pénal et de droit social. tiques et les événements politiques, sociaux et économiques
partout où ils ont lieu, du local au global, et en accompa-
Article 4 : Permanence des relations entre la HALDE et le
gnant ces retransmissions de reportages et de débats per-
Conseil national
mettant d’éclairer les téléspectateurs sur leurs enjeux. PUBLIC
Un groupe de travail composé de trois avocats désignés par
SÉNAT est diffusée sur le câble, le satellite, l’ADSL, la TNT, les
le Conseil national et de trois représentants de la Haute
téléphones mobiles de la 3e génération et sur Internet.
autorité se réunira périodiquement pour assurer le suivi de
l’application de la présente convention. La HALDE, créée par la loi du 30 décembre 2004, a pour mis-
sion de lutter contre les discriminations et de promouvoir
Article 5 : Durée de la convention
l’égalité. Conformément à l’article 15 de la loi, la Haute auto-
La présente convention est conclue pour une durée de trois
rité doit mener des actions de communication et d’informa-
années à compter de sa signature. Sauf dénonciation par
tion propres à assurer ses missions auprès de tous les publics.
l’une ou l’autre des parties 2 mois avant l’expiration de cette
période, elle est tacitement reconductible par périodes Les Parties ont conclu le présent contrat de partenariat :
annuelles. Chaque partie pouvant alors y mettre fin un mois
Il a été arrêté et convenu ce qui suit
avant la date anniversaire.
Article 1er : Objet
Fait à Paris, le 12 janvier 2006
Les Parties organisent entre elles un échange d’information
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97
Annexes
Les Parties feront leurs meilleurs efforts pour s’informer de mentaires, les pratiques discriminatoires étant en effet sus-
la survenance ou l’organisation de tout évènement, mani- ceptibles de s’appuyer sur des traitements, automatisés ou
festation ou autre susceptible d’intéresser l’une ou l’autre non, de données à caractère personnel au sens de la loi du
des Parties. 6 janvier 1978. Les deux autorités peuvent ainsi s’apporter
un concours mutuel dans la lutte contre les discriminations
Les Parties s’engagent à respecter l’indépendance de cha-
et la protection des personnes à l’égard des traitements de
cune des parties et à ce qu’aucun élément de leur conduite
données à caractère personnel.
dans le cadre de leurs activités respectives ne puisse, en quoi
que ce soit, nuire à la bonne réputation de l’autre, sous toute Conformément à l’article 11-4° de la loi du 6 janvier 1978
réserve de la compétence de la Haute autorité en matière de et à l’article 1er du décret n° 2005-215 du 4 mars 2005, la
plainte de discrimination et de promotion de l’égalité. HALDE et la CNIL décident de conclure la présente conven-
tion afin de définir les modalités de leur partenariat.
Article 3 : Durée
Le contrat est conclu pour une durée d’un an à compter de Article 1er : Communication des informations et docu-
la date de sa signature. Au cours du dernier trimestre précé- ments nécessaires à l’accomplissement des missions de l’au-
dant le renouvellement, un bilan sera réalisé afin d’envisa- torité partenaire
ger les modalités de sa poursuite. 1. Lorsque l’une des deux autorités est saisie d’une demande
entrant exclusivement, au regard des éléments portés à sa
Chaque Partie pourra résilier le contrat, de plein droit et
connaissance par l’intéressé, dans le domaine de compé-
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ET POUR L’EGALITÉ
AUTORITÉ
DE LUTTE CONTRE
LES DISCRIMINATIONS
11, rue Saint-Georges - 75009 Paris - Numéro azur : 08 1000 5000 - www.halde.fr
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Responsable de la publication : Marc Dubourdieu - Rédaction : les services de la HALDE - Conception et réalisation : infine - Photos : page 4 © Gérad Uferas, page 7 © D. Noizet
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HAUTE
AUTORITÉ
DE LUTTE CONTRE
LES DISCRIMINATIONS
ET POUR L’EGALITÉ
11, rue Saint-Georges - 75009 Paris - Numéro azur : 08 1000 5000 - www.halde.fr
Prix : 10 euros
ISBN : 2-9526389-0-X
Imprimé en France
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Base de jurisprudence TRiPALiUM - arrêts commentés archivés
Cass.soc.,
21 septembre
N° 03-46431
2005