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Laurent Vitalien. La chronologie des patriarches de Constantinople au XIIIe s. (1208-1309). In: Revue des études byzantines,
tome 27, 1969. pp. 129-150.
doi : 10.3406/rebyz.1969.1417
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1969_num_27_1_1417
LA CHRONOLOGIE DES PATRIARCHES
DE CONSTANTINOPLE AU XIIIe S.
(1208-1309)
1. — Michel iv Autoria^vos
D H Κ
Michel 1er 5.6.0 5.6.0 4.0.0 5.6.0 4.0.0 5.6.0 4.0.0 4.0.0 6.5.6
Théodore 1er 2.0.0 2.0.0 6.0.0 2.0.0 6.0.0 2.0.0 6.0.0 6.0.0 1.4.3 1.4.3
Maxime II 0.7.0 0.7.0 0.6.0 0.7.0 0.6.0 0.7.0 0.6.0 0.6.0 0.8.0 0.8.0
Manuel 1er 5.6.0 5.6.0 0.4.0 5.6.0 0.4.0 5.6.0 0.8.0 0.4.0 5.7.0
Germain II 17.6.0 17.6.0 5.6.0 17.3.0 5.6.0 17.6.0 11.6.0 5.6.0 18.0.0
Méthode 0.3.0 0.3.0 0.3.0 0.3.0 0.3.0 0.3.0 0.3.0 0.3.0 0.3.0
Manuel II 11.0.0 14.0.0 11.0.0 14.0.0 11.6.0 11.0.0 11.0.0 11.6.0 11.0.0
Arsène (1°) 3.0.0 5.0.0 3.0.0 9.0.0 5.0.0 9.0.0 5.0.0
Nicéphore II 2.0.0 1.0.0 2.0.0 1.0.0 1.0.0 1.0.0 1.0.0
Arsène (2°) 4.0.0 2.0.0 4.0.0 2.0.0 2.0.0 2.0.0 2.0.0
Germain III 2.0.0 1.0.0 1.0.0 2.0.0 1.6.0 2.0.0
Joseph 1er (1°) 7.0.0 8.0.0 9.0.0 8.0.0 8.0.0 8.0.0 8.0.0
Jean XI 8.0.0 7.0.0 8.0.0 7.0.0 8.0.0 8.0.0 8.0.0 8.0.0 8.0.0
Joseph 1er (2°) 0.3.0 0.4.0 0.3.0 0.4.0 0.4.0 0.4.0 0.4.0
Grégoire II 6.6.0 6.6.0 6.0.0 0.6.15 6.6.0 6.0.0 6.0.0
Athanase 1er (1°) 4.0.0 4.0.0 4.0.0 4.0.0 4.0.0 4.0.0 4.0.0 4.0.0 4.0.0
Jean XII 7.0.0 9.0.0 9.0.0 9.0.0 9.0.0 7.0.0 9.0.0 9.0.0 9.0.0
Athanase 1er (2°) 7.0.0 9.0.0 7.0.0 6.3.0 7.0.0 7.0.0 7.0.0 7.0.0 3.1.15
Nota. — Les trois chiffres placés dans les colonnes sous le sigle de chaque
manuscrit désignent, dans l'ordre, le nombre d'années, de mois et de jours attri
bués par chaque catalogue aux divers patriarcats.
V. LAURENT : LA CHRONOLOGIE DES PATRIARCHES 131
3e semaine de Carême
8. Et non les 2-8 mars comme le veut Heisenberg, Neue Quellen, Π, ρ. 11, le
premier dimanche de Carême tombant en 1208 le 24 février. Cf. Gri'mel, Chronol
ogie,p. 313.
9. D'après la lettre impériale convoquant le corps électoral (éd. Heisenberg,
Neue Quellen, II, p. 34,. 35 (voir p. 35 3~5) ; voir aussi F. Dölger, Regesten der
Κ aiser Urkunden des oströmischen Reiches. 3 Teil : Regesten von 1204-1282. Mün
chen 1932, n. 1678. Cité ci-après comme Dölger, Kaiserregesten.
10. Cf. A. Heisenberg, Neue Quellen, I. Der Epitaphios des Nikolaos Mesa rites
auf seinen Bruder Johannes. München 1923, p. 16, dans le titre.
V. LAURENT : LA CHRONOLOGIE DES PATRIARCHES 133
2. — Théodore ii Irénicos
Voici en effet la notice14, on ne peut plus précise, qui lui est consacrée :
Και κατά τήν κη' του σεπτεμβρίου της β' Ίνδικτιώνος, ήμερα πρώτη, προε-
βλήθη ό ύπατος των φιλοσόφων και χαρτοφύλαξ τής Μεγάλης Εκκλησίας
Θεόδωρος ό Ειρηνικός λεγόμενος Κωπας' και τελευτα έπισκοπήσας έτος α'
δ'
μήνας ημέρας γ'.
Certes le synchronisme donné contient un élément discordant, car
à nouveau le quantième de l'indiction doit être erroné, le 28 septembre
ne tombant un dimanche qu'en 1214 en la troisième indiction. Théo
dore II aura donc été désigné comme patriarche le 28 septembre 1214.
D'autre part puisqu'il siégea un an, quatre mois et trois jours, sa mort
dut survenir le 31 janvier 1216, année que confirment15 et un pros-
3. — Maxime II
formes canoniques. La réponse, datée d'avril 1216 18, ayant été affi
rmative, le nom de Maxime, qui depuis près d'une décennie se trouvait
être le confesseur du monarque 19, fut avancé 20, agréé, et en consé
quence publié (προεβλήθη) une première fois par l'empereur du
camp où il se trouvait, vraisemblablement vers la fin de ce même mois
d'avril. La seconde cérémonie, qui eut lieu le 17 juin au retour du
souverain dans sa capitale, ne fut que complémentaire de la première.
Cette procédure singulière de la double promotion explique l'écart
des sources évaluant la durée de ce pontificat. Ainsi Xanthopoulos
et l'anonyme qui ci-dessus lui fait face l'estiment à huit 21 mois parce
qu'ils comptent à partir du mois de mai, tandis que l'ensemble des
catalogues, calculant en commençant par le mois de juillet, n'en trou
vent que six, d'accord en cela avec Georges Acropolite : έπιβιούς δε
μήνας ς' τελευτα 22. Dans les deux cas Maxime dut mourir vers la fin de
décembre, surtout si l'on tient compte de plusieurs catalogues (AD F)
qui arrondissent à 7 les mois de son pontificat dont les limites extrêmes
paraissent devoir être en conséquence : fin juin à fin décembre 1216.
Mis en demeure de prendre la direction spirituelle d'un empereur
volage, Maxime, alors simple moine, fit des difficultés et se porta
malade 23. Il se rendit cependant à la cour et réussit ce tour de force
de contenter à la fois le vert galant qu'aux dires d'Acropolite 24 fut
Théodore Ier Lascaris et le gynécée, sans lequel, observe malicieuse
ment l'historien, le religieux n'aurait jamais pu s'élever à une aussi
haute dignité. Allusion transparente à son manque de culture, voire
d'instruction, et apparemment à quelque autre travers que recouvre
cette curieuse épithète 25 de μερισμός que certaine notice accole à
son nom.
5. — Germain II
une simple erreur de la part du scribe ou de l'éditeur, car il semble bien que
Mérismos soit mis là pour Maximos.
26. Cf. MM, IV, p. 295-298. L'acte porte dans le protocole final trois données
chronologiques parfaitement concordantes : mois, année et indiction. Une erreur
paraît dans le cas tout à fait improbable.
27. Cf. Sp. N. Lagopatès, Γερμανός ό Β' πατριάρχης Κωνσταντι,νουπόλεως-
Νικαίας (1222-1240). Tripolis 1913, ρ. 260 9~η et titre.
28. Cf. Lagopatès, loc. cit., p. 25, 26. Si la correction que nous proposons est
bonne, la chronologie de tout un groupe de discours tenus par Germain II serait
à revoir.
V. LAURENT : LA CHRONOLOGIE DES PATRIARCHES 137
6. — Méthode
7. — Vacance du siège
8. — Manuel II
9. — Arsène Autorianos
38. Cf. V. Laurent, la date de la mort de l'empereur Jean III Batatzès, dans
EO, XX XVI, 1937, p. 162-175.
39. Ibid., p. 10710-14. G. Pachymère l'affirme aussi (éd. Bonn, I, p. 1161"3).
40. Cf. A. Heisenberg, Nicephori Blemmidae curriculum vitae et car min a.
Lipsiae 1896, pp. χ χ et 39.
41. D'après Th. Skoutariotès (éd. Heisenberg, p. 2914·5) les évêques l'auraient
ordonné diacre et fait patriarche au cours d'une semaine. Cet auteur, lisant
dans son modèle Acropolite (éd. Heisenberg, p. 10712·1 ) que le moine Arsène
avait reçu en une seule journée les trois ordres majeurs (diaconat, sacerdoce et
épiscopat) et jugeant la chose impossible canoniquement, en aura étalé la colla
tion sur sept jours. Il est bien plus probable que la triple ordination se fit en trois
jours consécutifs sans intervalle aucun, comme le dit expressément Pachymère
(éd. Bonn, I, p. 1164~7); elle se trouvait de ce fait entachée d'irrégularité etcons-
titua le principal chef d'accusation que le métropolite d'Éphèse Nicéphore fit
valoir. Voir le commentaire de 1. Sykoutris, Περί το σχίσμα τών Άρσεν,ατών
<lans Ελληνικά, II, 1929, ρ. 273.
140 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES
10. — Nicéphore II
-ολον σχεδόν ένιαυτον τον πατριαρχικον κοσμήσαντος θρόνον 46. Nos lis
tes, en leur quasi-totalité, comme au reste N. Grégoras 47, lui attribuent
■douze mois pleins; ils ont donc arrondi, comme à l'accoutumée,
la vraie donnée. Le passage de Nicéphore à la tête de l'Église fut
si bref que les chroniqueurs n'en ont marqué ni le début ni la fin.
Il nous faut les conjecturer en nous inspirant des circonstances de
son élection et du synchronisme d'un acte synodal apparemment
bien daté.
Ainsi qu'il est dit ci-dessus, la désignation de Nicéphore fut quel
que peu précipitée; elle fut en tout cas réglée peu avant l'embarque
ment de l'empereur pour l'Europe et de ce fait dut intervenir vers
mars 1260. On sait que, dans la suite, le prélat, fatigué de la guerre
que lui fit aussitôt certains membres du synode, passa à son tour
la mer et se rendit en Thrace auprès du souverain qu'il suivit et
auprès duquel il revint passer l'hiver à Nymphée. C'est dans cette
localité qu'il tomba malade et mourut 48 sans doute en février, mais
■certainement après le 1er janvier 1261. En effet il nous est parvenu
de Nicéphore l'un de ses principaux Actes, par lequel fut réglé le
statut de l'église de Trébizonde. Or cette charte ne saurait être main
tenue à la date (1er janvier 1260) à laquelle on l'assigne commun
ément. Nous avons en effet constaté ci-dessus que le pontificat
d'Arsène déborda sur cette année 1260, ce qui rend suspect le millé
sime 6768 donné par le document 49. Et cette erreur de transcription
ne serait pas la seule commise par le scribe, car le quantième de
l'indiction-6e- ne correspond ni à l'année 1260 (3e), ni à Tannée 1261
(4e), seules possibles; de même, le 1er janvier ne tombe un vendredi
ni en 1259 (mercredi), ni en 1260 (samedi = bissextile), ni en 1261
(samedi). L'hypothèse la plus probable est que, dans le modèle repro
duit, le jour de la semaine était désigné par un ζ' à la panse arrondie,
ce qui l'a fait prendre pour un ς . Le 1er janvier 1261 fut en effet
bien un samedi. D'ailleurs au témoignage d'Acropolite 50 qui, revenu
d'une mission en Bulgarie, se trouvait, lui aussi, à la cour, la succes
sionde Nicéphore vint en question après que Michel YIII eut quitté
46. Ibid., pp. 179 en note, 1805, μήπω άπενιαυτήσας προς (")εον άτήρε.
:
51. Ibid., p. 17611 : τήν λαμπραν της αναστάσεως του Κυρίου ήμέραν προεορτάσας
εν τω Νυμφαίω.
52. Voir les observations de J. Sykoutris, loc. cit., p. 287, 288, auquel revient
le mérite d'avoir débrouiller la chronologie des patriarcats d'Arsène et de Ger
main III.
53. Cf. Acropolite (éd. Heisenberg, p. 181 en note).
54. Cf. Pachymère (éd. Bonn, p. 2575~7) : Τότε τοίνυν Βοηδρομιώνος ισταμένου και
των συνήθων νηστειών τελουμένων, εορτής αγομένης ήν Άκάθιστον σύνηθες όνομάζειν.
55. Ibid., ρ. 270, 271.
V. LAURENT : LA CHRONOLOGIE DES PATRIARCHES 143
ans, les autres (GEH) à seulement deux ans, réalisant ainsi entre elles
une juste moyenne.
56. Cf. J. Syroutrts. « Συνοδικός τόμος της εκλογής του πατριάρχου Γερμανού
του Γ' (1265-1266) », dans EEBS, IX, 1932, ρ. 178-212.
57. Voir, par ex., les rectifications apportées à la suite de cette publication
par F. Dölger à ses Régestes impériaux dans BZ, XXXIII, 1933, p. 202.
58. Éd. Bonn, p. 28015.
59. Cf. Pachymère (éd. Bonn, I, p. 29314~15) ώστε και της των Βαΐων εορτής
:
έπιστάση;.
144 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES
60. Ibid., p. 299 : Μην μεν έφειστήκει τότε Γαμήλιων, ήγετο δέ ή του τιμίου
Σταύρου εορτή, ην καί "ΐίψωσιν όνομάζομεν.
61. Ibid., p. 3052.
62. Cf. V. Laurent, « Le serment antilatin du patriarche Joseph Ier (juin 1275) »,
dans EO, XXVI, 1927, p. 396-407.
63. Cf. Pachymère (éd. Bonn, I, p. 38512).
64. Ibid., p. 3995. Cette date du 9 janvier — non du 11 comme Poussines l'imprime
par distraction — fut bien celle où Joseph Ier cessa ses fonctions, l'Église, comme
Pachymère le dit ailleurs (p. 40223), restant dans l'attente d'un nouveau pasteur.
V. LATRENT : LA CHRONOLOGIE DES PATRIARCHES 145
Comme je l'ai déjà noté ailleurs 67, le patriarche Joseph 1er recouvra
son siège, un peu malgré lui, le 31 décembre 1282, veille de la Saint-
Basile; Pachymère 68 écrit : Του δ' αυτού μηνός (c.-à-d. décembre) μετά
την τριακοστήν το προς έσπέραν έντεθείς λίκνω 6 'Ιωσήφ... εις το πατριαρ-
ρχείον ανάγεται. Il s'agit, non du 30 mais du jour après le 30, donc
du 31, comme le prouvent au reste et la mention de la fête de saint
Basile dont c'était la vigile (το γαρ της εορτής περιφανές) et le
témoignage d'une notice contemporaine : Και κατά λα' του αυτού
μηνός της αυτής ίνδικτιώνος γέγονε πατριάρχης ό κύρ 'Ιωσήφ, και
επαύριον ην τοΰ αγίου Βασιλείου 69.
La mort survenue bientôt de Joseph 1er est fixée par cette même
notice au 23 mars : Και εις κγ' τοΰ μαρτίου μήνος της ίνδικτιώνος της
αυτής έτελεύτησε. Cette donnée si précise semble contredite par
Les dates de ce pontificat ont déjà été établies dans cette revue
môme 79. Qu'il suffise de reproduire ici les textes qui les justifient.
Notre source la plus précise est encore Pachymère qui signale en ces
termes l'ordination de Cosmas \: Και πρώτη Έκατομβαιώνος μηνός
χειροτονίαν δέχεται 80. Jean XII reçut donc l'épiscopat et fut intronisé
le 1er janvier 1294 après une vacance de deux mois et demi. Il fut
naturellement élu plusieurs jours plus tôt, mais la date en étant incon
nue,nous retiendrons comme point de départ de son pontificat celle
qui précède et qui fut au reste celle de sa prise de pouvoir.
La fin du patriarcat est marquée par l'historien avec une netteté
égale. Le jour où Jean XII résigna ses fonctions est ainsi désigné :
'Ημέρα ούν παρασκευή ήν, πρώτην δε μετ'είκάδα ό κατ'Αθηναίους Μαιμακ-
τηρίων μην ήγε 81, à savoir le 21 juin 1303 et non le 21 août 1304
comme l'a voulu Poussines 82 suivi par tous les modernes. Les éléments
du synchronisme — vendredi, 21 juin (1303) — sont parfaitement
concordants. D'autre part cette date est absolument requise par ce
que nous allons dire du second patriarcat d'Athanase 1er. Ajoutons
que les listes sous-estiment dans leur ensemble — 9 ans (BC DEGH)
ou seulement 7 ans (AF) — la durée de ce pontificat qui fut de 9 ans
cinq mois et 21 jours.
V. Laurent