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Albert Failler

L'achèvement des Regestes des actes patriarcaux


In: Revue des études byzantines, tome 50, 1992. pp. 249-263.

Résumé
REB 50 1992 France p. 249-263
A. Failler, L'achèvement des Hegestes des actes patriarcaux. — Le fascicule VII et dernier des Hegestes des actes patriarcaux
est paru en mai 1991, un an après la mort de son principal artisan, Jean Darrouzès. Il contient les regestes des années 1410-
1453, suivis des Tables générales des sept fascicules. A l'occasion de l'achèvement de cet ouvrage monumental de près de
3000 pages, il n'est pas sans intérêt de revenir sur la genèse et l'étendue du projet initial pour signaler les modifications qu'il a
subies en cours de route et montrer le but et les caractéristiques de la compilation.

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Failler Albert. L'achèvement des Regestes des actes patriarcaux. In: Revue des études byzantines, tome 50, 1992. pp. 249-
263.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1992_num_50_1_1862
L'ACHEVEMENT DES REGESTES
DES ACTES PATRIARCAUX

Albert FAILLER

Avec la parution du fascicule VII des Régentes des actes patriar


caux^, on peut considérer comme terminée l'œuvre principale entre
prise par l'Institut des Assomptionnistes fondé à Kadiköy en 1895,
puis transféré à Bucarest en 1937 et à Paris en 1947. Le but des
fondateurs et de leurs successeurs était de faire mieux connaître, en
Occident particulièrement, la vie, les institutions, les richesses intel
lectuelles et spirituelles de l'Église byzantine, à travers ses douze
siècles d'existence. Le contenu des Regestes des actes patriarcaux donne
une image authentique de l'Église orthodoxe grecque à travers les
décisions prises par le patriarche de Constantinople en matière dog
matique et juridictionnelle. Récapitulée et ordonnée dans les Tables
générales du fascicule VII des Regestes, la vie religieuse et ecclésias
tique de l'empire apparaît dans ses réalités et réalisations successives
et sous ses diverses facettes.
Au départ, les fondateurs de l'Institut de Kadiköy pensèrent que la
voie la plus rapide pour atteindre leur but passait par une refonte de
YOriens christianus, l'œuvre posthume du dominicain Michel Le
Quien, qui avait paru en 17402. Cet ouvrage aussi imposant qu'impor
tant constitue un répertoire des circonscriptions ecclésiastiques de
l'Orient chrétien, c'est-à-dire, avant tout, des quatre patriarcats
orthodoxes (Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem), aux-

1. Les Regestes des actes du patriarcat de Constantinople. Volume I. Les Actes des
patriarches. Fascicule VU. Les Regestes de 1410 à 1453, suivis des Tables générales des
Fascicules I-VII, par J. Darrouzès, Paris 1991, vui-195 p. Tout au long de l'article, je
désignerai la compilation des Regestes sous le titre Regestes des actes patriarcaux, sans
reprendre le titre réel, dont l'emploi ne s'imposerait que si le plan conçu au départ avait
été exécuté dans son intégralité; voir, ci-dessous, la note 9.
2. Oriens christianus, in quatuor palriarchatus digestus ; quo exhibentur ecclesiae.
patriarchae, caeterique praesules tolius Orientis. Studio & opera R. P. F. Michaelis le
Ouien, Morino-Rolomensis. Ordinis Palrum Pruedicatorurn. Opus posthumum. λ tomes.
Paris 1741).

Revue des Etudes Byzantines 50. 1992. p. 249-263.


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quels s'ajoutent quelques Églises orientales d'un autre rite, quatre


exactement (Église chaldéenne, Église jacobite, Église maronite du
Liban, Église latine constituée dans chacun des quatre patriarcats
d'Orient)3. Le répertoire des circonscriptions ecclésiastiques de
l'Orient chrétien, qui suit l'ordre hiérarchique des évêchés de chaque
Église autonome, est bâti selon un plan simple et logique : après un
bref aperçu sur l'histoire et les limites géographiques du siège (qu'il
soit patriarcal, métropolitain, archiépiscopal ou simplement episcop
al),on trouve la liste des titulaires, avec les dates et les faits mar
quants de leur épiscopat. L'immense travail d'analyse qu'imposerait
la révision de l'ouvrage ouvrirait la voie à la rédaction d'une histoire
générale de l'Église byzantine, pensaient les Assomptionnistes de
Kadiköy, et fonderait la grande synthèse dont on manquait.
Il va de soi qu'un tel répertoire, pour être exhaustif, implique que
la totalité des sources aient été au préalable repérées, éditées de
manière critique et confrontées entre elles. C'est à cette tâche prélimi
naire que s'étaient consacrés les membres de l'Institut de Kadiköy
dès la fondation. Le responsable de l'œuvre, Louis Petit, eut comme
collaborateurs les plus proches Jules Pargoire et Siméon Vailhé. En
1900, il fit paraître dans les Échos d'Orient un article qui exposait le
progrès de la recherche et qui portait précisément le titre suivant :
«Un nouvel Oriens christianus»4. Dans un tableau comparatif5, où est
porté le total respectif des titulaires relevés d'une part dans l'ouvrage
de Michel Le Quien et contenus d'autre part dans le fichier de l'Insti
tut, l'auteur montre, en prenant en exemples douze sièges, à quel
point l'inventaire du 18e siècle pouvait être enrichi : d'une liste à
l'autre, le nombre des titulaires passe, en moyenne, du simple au
double. L'établissement de telles listes impliquait la quête des sources
de toute nature. En avril 1900, le projet fut présenté au Congrès
d'archéologie chrétienne de Rome, qui l'accueillit favorablement6.
Les travaux continuèrent, mais, plus ils avançaient, plus les diff
icultés de l'entreprise apparaissaient. Dix ans après, Siméon Vailhé, se

3. Les trois tomes de Michel Le Quien suivent un plan parfaitement logique. Ils sont
subdivisés en onze chapitres, dont quatre concernent le patriarcat de Constantinople
(tome I, ch. I-ÏIÏ, et tome II, ch. I). Le tome II traite, après le ch. I déjà mentionné, du
patriarcat d'Alexandrie (ch. II), puis du patriarcat d'Antioche (ch. III) et, de manière
tout à fait logique, des deux Églises établies sur le même territoire : l'Église chaldéenne
(ch. IV) et l'Église jacobite (ch. V). Le tome III concerne le patriarcat de Jérusalem
(ch. II), ainsi que l'Église maronite du Liban (ch. I) et l'Église latine établie dans
chacun des quatre patriarcats orthodoxes (ch. III).
4. L. Petit, Un nouvel «Oriens christianus», EO 3, 1899-1900, p. 326-333. Voir
aussi la biographie de Louis Petit : S. Vailhé, Monseigneur Louis Petit, Archevêque
d'Athènes (1868-1927), Paris (1944), p. 54, 65-70.
5. L. Petit, art. cit., p. 332.
6. Ibidem, p. 333.
l'achèvement des regestes des actes patriarcaux 251

référant à nouveau à VOriens christianus, exposait les raisons de son


désenchantement : «... la refonte immédiate de cette œuvre colossale
n'est pas possible. Il faut attendre l'édition critique des Notitiae epis-
copatuum, à laquelle Gelzer a consacré les trésors de sa vaste érudition
et dont M. Gerland, son élève préféré, nous annonce l'apparition pour
l'année 1913. Tant que ce premier travail de déblayement n'aura pas
été accompli, on ne saurait songer à entreprendre la publication des
listes épiscopales. Du moins, on travaille, et fort activement, à réunir
les matériaux qui doivent servir plus tard à la construction de l'édi
fice»7. Mais la mort de Jules Pargoire en 1907, le départ de Louis
Petit pour Rome en 1908, le rappel de Siméon Vailhé en France en
1911, les difficultés internes de l'Institut et bientôt la guerre ralen
tirent l'élan et finirent par arrêter la marche.
La refonte de YOriens christianus de Michel Le Quien revint pour
tant à l'ordre du jour une quinzaine d'années plus tard, dans le cadre
d'un autre projet, tout aussi grandiose, mais dont l'objectif était plus
limité et mieux circonscrit : les Regestes des actes patriarcaux, qui
furent conçus comme le premier chapitre d'une histoire et d'une des
cription générales des Églises orthodoxes d'Orient.
C'est à ce projet et aux conditions de sa réalisation qu'est consacré
l'exposé qui va suivre. Celui-ci comprendra deux chapitres : dans le
premier chapitre sont décrites les circonstances dans desquelles la
nouvelle entreprise fut conçue et la logique qui présida à l'établiss
ement du nouveau plan ; dans le second chapitre sont retracées les
conditions dans lesquelles le programme prit forme et les réalisations
effectives auxquelles celui-ci aboutit, des résultats certes modestes au
vu du plan qui avait été bâti au départ, mais des résultats considé
rablesnéanmoins. Les deux chapitres porteront respectivement les
titres suivants :
I. La genèse et l'étendue du projet.
IL La réalisation partielle du projet.

I. — La genèse et l'étendue du projet

Le projet de refonte de YOriens christianus de Michel Le Quien


adopté par l'Institut de Kadiköy dès la première heure semblait relé-

7. S. Vailhé, Additions à l'«Oriens christianus», EO 12, 1909, p. 102. Ici apparaît la


mention des Notitiae episcopatuum, dont le maquis intrigua vite les rédacteurs de la
géographie ecclésiastique de l'empire byzantin et dont l'édition était en effet un préa
lable à l'histoire des évèchés du patriarcat de Constantinople. Cette seconde piste sera
prise en considération dans le nouveau projet qui fut mis au point en 1930.
252 Λ. PAILLER

gué, une dizaine d'années plus tard, aux calendes grecques, si l'on s'en
tient au jugement désabusé de Siméon Vailhé qui a été cité plus haut.
On peut noter toutefois que les longues recherches menées dans ce but
par divers membres de l'Institut portèrent leur fruit; les fiches
accumulées au long des années ont servi à rédiger les notices que
Louis Petit, Jules Pargoire, Siméon Vailhé, Raymond Janin et
d'autres, jusqu'à aujourd'hui, ont fournies à diverses encyclopédies
concernant les diocèses des Églises orthodoxes et leurs titulaires.
Mais, une vingtaine d'années plus tard, voilà que le projet d'une
refonte de VOriens christianus resurgissait, dans un autre cadre : l'Ins
titut de Kadiköy fut invité à collaborer au Corpus der griechischen
Urkunden des Mittelalters und der neueren Zeit, que publiaient les Aca
démies de Munich et de Vienne. Dans la série A de ce Corpus devaient
être publiés, sous forme de regestes, les répertoires de tous les actes
grecs du Moyen Âge, que le texte de l'acte soit lui-même conservé ou
que l'existence de l'acte soit seulement attestée par une mention.
Dans la série Β seraient édités ou réédités, dans le même ordre, tous
les actes conservés. Mais voici le plan du Corpus, qui fait apparaître
l'importance du projet et la place qu'on y réservait à l'Institut de
Kadiköy :
Corpus der griechischen Urkunden des Mittelalters und der neueren Zeit,
herausgegeben von den Akademien der Wissenschaften in München und Wien.
Reihe A : Regesten.
I. Abteilung : Regesten der Kaiserurkunden des oströmischen
Reiches.
II. Abteilung : Patriarchatsurkunden.
III. Abteilung : Beamtenurkunden.
IV. Urkunden geistlicher Würdenträger.
V. Privaturkunden.
Reihe Β : Urkundenbücher (In gleicher Einteilung wie die Regesten).
Reihe G : Systematische Darstellungen und Einzeluntersuchungen über das
Urkundenwesen des oströmischen Reiches.

Lorsque les tractations commencèrent entre l'Académie de Munich


et l'Institut de Kadiköy, le Corpus avait déjà reçu un début de réal
isation : Franz Dölger avait publié, en 1924 et 1925, le premier et le
deuxième fascicule des Regesten, dans lesquels on trouve d'ailleurs le
plan qu'on vient de reproduire8. Les Regestes des actes patriarcaux
devaient venir s'insérer derrière les Regesten der Κ aiser ur künden^ .

8. Le plan d'ensemble est encore repris sur le fascicule 3, qui parut en 1932, mais il
n'apparaît plus sur les fascicules 4 (1960) et 5 (1965), au moment où le projet d'ensemble
avait été abandonné.
9. Dans le présent, article, υπ a choisi de désigner les deux séries de regestes, civils et
ecclésiastiques, par des titres parallèles : Regesten der Kaiserurkunden d'un côté, comme
l'achèvement des regestes des actes patriarcaux 253

Vitalien Laurent a rappelé dans l'Avant-propos du premier fascicule


des Regesles des actes patriarcaux l0 les circonstances et les péripéties
des tractations, qui, si elles ne devaient pas aboutir, furent cependant
à l'origine de la rédaction et de la publication des Regestes. Le calen
drier des rencontres et l'évolution des tractations se laissent aisément
dessiner à travers la vingtaine de lettres de Franz Dölger à Vitalien
Laurent qui sont conservées à Γ IFEB et qui couvrent les années 1928-
1932. L'abondante correspondance entre les deux hommes, dont
l'amitié remonte à ces négociations et, qui devaient se consulter dès
lors de manière continue, pendant une trentaine d'années, sur leurs
travaux mutuels, commença sans doute en juillet 1928, après un
séjour de Franz Dölger à Istanbul et à Kadiköy, où il fît la connais
sancede Vitalien Laurent, mais également de Venance Grumel et de
Sévérien Salaville, alors directeur de Γ Institut.
Au départ, les Regestes des actes patriarcaux devaient donc s'insérer
dans le Corpus der griechischen Urkunden des Mittelalters und der neue
renZeit et être imprimés en Allemagne. Mais divers obstacles sur
girent : financement dans une Allemagne en pleine crise économique,
langue à utiliser, etc. Vitalien Laurent vint lui-même à Munich à
l'automne 1929 pour traiter l'affaire. Soutenu par August Heisenberg,
mais contesté par Eduard Schwartz11, le projet n'aboutira pas, mal
gré de prometteuses perspectives de départ. Un nouvel obstacle, dont
l'inconsistance apparaîtra d'ailleurs rapidement, surgit même en
1930, lorsque l'Académie d'Athènes, par l'intermédiaire de Nikos
Bées, annonça son intention de rééditer YOriens christianus et reven
diqua pour la Grèce l'honneur de publier les Fastes de l'Église byzan-

le porte le titre de la compilation de Franz Dölger; Regestes des actes patriarcaux de


l'autre côté, en combinant le titre général de la série I de la collection Le Patriarcat
byzantin (Les Regestes des actes du patriarcat de Constantinople) et le titre du volume I
(Les Actes des patriarches). Dans la correspondance qu'il échangea avec Vitalien
Laurent, Franz Dölger les qualifiait respectivement de Kaiserregesten et Patriarchats-
regesten. Cette terminologie ne fut pourtant pas retenue et elle ne figure pas en effet
dans le plan qu'on vient de reproduire mais Vitalien Laurent a parfois utilisé le terme
;

Kaiserregesten pour désigner l'ouvrage de Franz Dölger : voir la liste des Abréviations
usitées dans le fascicule TV des Regestes des actes patriarcaux (Les Regestes de 1208 à 1309,
p. xii i).
10. Les Regestes de 381 à 715, p. vu-vin (p. vu de la seconde édition).
11. Dans une lettre adressée à Vitalien Laurent et datée du 6 juin 1931, Franz
Dölger parle des dernières difficultés qu'il lui reste à vaincre pour faire avaliser par
l'Académie de Bavière la collaboration de l'Institut de Kadiköy «... die letzten
:

Schwierigkeiten zu überwinden, die in persönlichen (nationalen und konfessionellen)


Vorurteilen da und dort bestehen (Schwartz !)...» L'éditeur des Ada conciliorum
oecumeniconim mettait en doute 1 opportunité d'inclure dans les Regestes des actes
patriarcaux la période des grands conciles œcuméniques qu'il était lui-même en train de
traiter.
254 A. FAILLER

tine ; mais Nikos Bées finit par se désister12. Quelques mois plus tard,
un accord de principe fut scellé entre l'Académie de Munich et l'Insti
tut de Kadiköy ; il fut rendu public le 13 octobre 1930, lors du
IIIe Congrès international des Études byzantines à Athènes 13. Dans
une lettre datée du 6 juin 1931, Franz Dölger indiquait déjà à Vitalien
Laurent quels titres il désirait voir figurer sur le premier fascicule des
Regestes des actes patriarcaux : «Corpus der griechischen Urkunden des
Mittelalters und der neueren Zeit. Herausgegeben von den Akade
miender Wissenschaften in München und in Wien. Reihe A : Regest
en.Abteilung II. Patriarchatsregesten. Teil 1 : Regesten von 381-
842». Mais les deux organismes n'arrivèrent pas à s'entendre sur les
modalités d'application, surtout financières, du projet. L'Académie
de Munich finit par renoncer à la collaboration qu'elle avait elle-
même sollicitée et elle laissa le champ libre à l'Institut de Kadiköy
pour publier de son côté la partie ecclésiastique du Corpus. La rupture
des tractations et le constat d'échec peuvent être datés de septembre
1931 14. L'année suivante paraissait le premier fascicule des Regesles
des actes patriarcaux : on avait adopté le format et la présentation des
Regesten der Kaiserurkunden 15, mais l'ouvrage ne s'insérait pas dans le
Corpus de Munich.
Une fois détaché du Corpus de Munich, qui l'avait inspiré, le pr
ogramme des Assomptionnistes se constitua à son tour en un corps

12. Le programme du «Deutscher Orientalistentag» qui allait se tenir à Vienne


en juin 1930 contenait l'annonce d'une communication sur le sujet (Lettre de Franz
Dölger à Vitalien Laurent, datée du 3 mai 1930). Mais Nikos Bées se décommanda :
«Bezüglich des Oriens Christianus gab es eine grosse Enttäuschung. Bei der Eröff
nungssitzung des Kongresses erfuhr ich durch Ilofrat Kretschmer, dass Herr Bees in
letzter Minute abtelegraphiert habe. Später hörte ich noch, dass er es damit begründet
habe, dass ihm 'wichtige Staatsgeschäfte (?) übertragen worden seien und er sich diesem
Auftrage nicht entziehen könne'. Was an letzterem Kongressgerücht und was Wahrheit
ist, kann ich nicht entscheiden. Der Vortrag über den Oriens Christianus und die ent
sprechende Debatte fielen jedenfalls aus» (Lettre de Franz Dölger à Vitalien Laurent,
datée du 16 juin 1930).
13. Voir Actes du IIIe Congrès international d'Études byzantines (Session d'Athènes,
octobre 1930), édités par les soins de A. C. Orlandos, Athènes 1932, p. 131-133. Le
rapport de Vitalien Laurent au Congrès fut publié intégralement dans les Échos
d'Orient : V. Laurent, Les sources à consulter pour l'établissement des listes épisco-
pales du patriarcat byzantin, EO 30, 1931, p. 65-83.
14. Dans Γ Avant-propos du premier fascicule des Regestes des actes patriarcaux (Les
Regestes de 381 à 715, p. vii-vin [p. vu de la seconde édition]), Vitalien Laurent a décrit
les étapes des négociations entre les deux organismes.
15. Les Regestes ne suivirent cependant pas les Regesten sur un détail de la pré
sentation, qui, semble-t-il, tenait pourtant à cœur à Franz Dölger : l'emplacement des
numéros d'ordre des regestes. Sur les Regesten, les numéros figurent à la fin du regeste, à
droite en fin de ligne ; dans les Regestes, ils se trouvent au début du regeste et sont
centrés. Dans la seconde édition du fascicule 3 des Regesten, Peter Wirth a adopté lui
aussi la seconde disposition, qui, de fait, semble présenter un moindre risque d'erreurs.
l'achèvement des regestes des actes patriarcaux 255

autonome et fit place à de nouveaux éléments. Néanmoins seule la


partie qui était destinée à s'insérer dans le Corpus de Munich allait
connaître un plein aboutissement, comme devait d'ailleurs seule
aboutir la partie correspondante du Corpus, c'est-à-dire les Regesten
der Kaiserurkunden, qui forment la section I de la série A.
Venons-en au plan général qui fut conçu autour de la publication
des Regesies des actes patriarcaux, après l'échec des tractations avec
l'Académie de Munich en 1931. Il allait inclure ce second volet de la
géographie des diocèses byzantins, les Notiliae episcopaluum, que
Siméon Vailhé considérait avec raison comme une des composantes
essentielles d'une description raisonnée des circonscriptions ecclésias
tiques de l'empire byzantin et de VOriens christianus.
Le projet élaboré à Kadiköy prévoyait deux séries de publications :
la première (les Regestes des actes patriarcaux) était la réplique, avec un
élargissement de la chronologie (le terme était reculé de l'année 1453 à
l'année 1830), de la section II de la Série A du Corpus de Munich; la
seconde série était consacrée aux listes de signatures conciliaires et
aux Notitiae episcopatuum, qui sont en quelque sorte la formalisation
des listes réelles de signatures, quelles que soient par ailleurs la date
de la première Notitia et l'origine de ce type de liste. Voici, précédés
du titre de collection qui englobait les deux séries, les titres et sous-
titres des deux séries de publications annoncées par le programme :

Le Patriarcat byzantin.
Recherches de Diplomatique, d'Histoire et de Géographie ecclésiastiques
publiées par l'Institut d'Études Byzantines des Augustins de l'Assomption
(Kadiköy-Istanbul) .

Série I. -- Les Regestes des actes du patriarcat de Constantinople16.


Volume I : Les Actesdes patriarches :
Fasc. I : De 381 à 715 (De Nectaire à Jean VI)17.
Fasc. II : De 715 à 1043 (De Germain Ier à Alexis Studite).
Fasc III : De 1043 à 1206 (De Michel Ier Cérulaire à
Jean X Camatéros).
Fasc. IV : De 1207 à 1334 (De Michel Autorianos à Isaïe).

16. Le plan qui suit figure sur la couverture (en page 2) des fascicules 1 (1932) et 2
(1936) des Regestes des actes patriarcaux, ainsi que sur la couverture (en page 3) du
fascicule 2 (1936) du Corpus notitiarum.
17. Le plan qui est reproduit ici est donné dans le premier fascicule des Regestes
(page 2 de couverture) en 1932 et repris en 1936 dans le deuxième fascicule des Regestes
(page 2 de couverture également). Un plan légèrement différent avait été donné en 1931
dans le premier fascicule du Corpus notitiarum (page 2 de couverture) pour le partage de
la période byzantine I. 381-842, II. 842-1043, III. 1043-1204, IV. 1204-1341, V. 1341-
:

1453. On verra plus loin que la réalisation progressive du projet amènera d'autres
modifications dans le partage des fascicules.
256 A. PAILLER

Fase. V : De 1334 à 1453 (De Jean XIV Calécas à


Grégoire III Mammas).
Fase. VI : De 1454 à 1572 (De Gennade II Scholarios à
Métrophane III).
Fase. VII : De 1572 à 1673 (De Jérémie II à Denis IV).
Fase. VIII : De 1673 à 1757 (De Gérasime II à Cyrille V).
Fase. IX : De 1757 à 1830 (De Callinique IV à Constantios
Ier).
Volume II : Les Actes synodaux (Saint-Synode et synodes provinciaux).
Volume III : Les Actes épiscopaux.
Volume IV : Les Actes des dignitaires.
Volume V : Les Actes des monastères 18.
Série IL — Corpus notitiarum episcopatuum Ecclesiae Orientalis Graecae 19.
Volume I : La genèse de la Notitia episcopatuum :
Fasc. 1 : Introduction.
Fasc. 2 : Causa Gabadii et Agapii (394) et Concile d'Éphèse
(431).
Fasc. 3 : Synodes d'Antioche, de Bérytos, de Tyr (445-449) ;
Synode de Flavien (448-449), Latrocinium
d'Éphèse (449).
Fasc. 4 : Concile de Chalcédoine (451).
Fasc. 5 : Codex Encyclius et synode de Gennade (458-459) ;
Synodes divers de Constantinople et Jérusalem
(518-536) ; Concile de 553.
Fasc. 6 : Concile in Trullo ou Quinisexte (680) ; Concile de
Constantinople (692).
Volume II : Les Notitiae :
F'asc. 1 : Notitiae englobant les cinq patriarcats ; Notitiae du
patriarcat de Constantinople (7p-19e s.).
Fasc. 2 : Notitiae du patriarcat d'Alexandrie.
Notitiae du patriarcat d'Antioche.
Notitiae du patriarcat de Jérusalem.
Notitiae de l'archevêché d'Achrida.
Notitiae de l'archevêché de Pec.
Notitiae de l'archevêché de Chypre.
Taktikon de l'archevêché du Sinaï.
Fasc. 3 : Notitiae des Églises nationales :
1. Église russe.
2. Église géorgienne.
3. Église serbe.
4. Église monténégrine.

18. Dans un premier temps, le projet s'arrêtait au volume HT (page 2 de couverture


du premier fascicule du Corpus notitiarum, 1931), la mention des deux derniers volumes
n'apparaissant que dans les plans postérieurs (premier fascicule des Regestes, 1932, page
2 de couverture). En annonçant, le projet dans la Byzantinische Zeitschrift (31, 1931,
p. 480), Franz Dölger mentionne également trois volumes seulement : « Patriarchats-
regesten von den Anfangen bis 1830; Synodalurkunden; Bischofsurkunden».
19. Le plan qui suit, est tiré de l'article d'annonce de Vitalien Laurent, paru en 1932
dans le tome 7 de la revue Byzantion (p. 525-526). Voir aussi la page 2 de couverture du
fascicule 1 du Corpus notitiarum.
L'ACHÈVEMENT DES REGESTES DES ACTES PATRIARCAUX 2'D /

5. Église grecque.
6. Église bulgare.
7. Église roumaine.
8. Église orthodoxe sous la monarchie austro-hong
roise.
Appendice : 1. Synecdemus de Hiéroclès.
2. De thematibus de Constantin Porphyrogénète.
3. Catalogues de cités et de villes qui, au cours des siècles, ont
changé de nom.
4. Doscriptio orbis romani de Georges de Chypre.

Le nouveau programme embrassait ainsi l'histoire de l'Église


grecque orthodoxe jusqu'au deuxième tiers du 19° siècle, tant pour les
Regestes des actes patriarcaux que pour les Notitiae episcopaluum.
L'aire géographique s'étendait encore pour les Notitiae, puisqu'on
entendait publier, à côté des Notiliae de l'Église grecque, celles des
trois autres patriarcats orthodoxes d'Orient et celles de toutes les
Églises orthodoxes autonomes de l'Est et des Balkans.

IL — La réalisation partielle du projet

La réalisation ne devait pas être à la hauteur du projet ambitieux


qui avait été ainsi conçu. Cependant les Regestes des actes patriarcaux
allaient être menés à terme, en l'espace de soixante années (1932-
1991). Les divers travaux qui furent réalisés pour cette entreprise
donnèrent naissance à d'autres publications, qui ne rentraient cepen
dant pas de manière stricte dans l'architecture générale du projet.
Le premier ouvrage qui vint s'inscrire à l'actif du projet parut en
1931 ; il se rattache à la série IL Mais celle-ci ne devait pourtant
connaître qu'un modeste début de réalisation. Seuls deux fascicules,
au demeurant fort modestes, du volume I (La genèse de la Notitia
episcopatuum) de la série II ont en effet été publiés. Ils portent un
titre de série identique, mais un titre de volume différent, et il est
préférable de consulter le plan qu'on vient de reproduire, si l'on veut
comprendre l'articulation des deux fascicules. Voici les éléments
d'édition tels qu'ils figurent sur chacune des deux pages de titre :
Corpus notitiarum episcopatuum Ecclesiae Orientalis Graecae.
- 1. Band. Die Genesis der Notitia Episcopatuum, herausgegeben von Ernst
Gerland. 1. Heft, Einleitung, Socii Assumptionistae Chalcedonenses
1931, xii-48 p.
— Vol. Ier. Les listes conciliaires (Die Genesis der Notitia Episcopatuum), éta
blies par E. Gerland, revues et complétées par V. Laurent.
I. Synode de Gabadius (394) et II. Concile d'Éphèse (4SI), Socii
Assumptionistae Chalcedonenses 1936, xvi-105 p. [Cet ouvrage
constitue le fascicule 2 du volume I de la série II, comme il est
indiqué sur la couverture, à droite en bas.]
258 A. FAILLER

Du volume II (Les Notitiae), rien n'a paru qui rentre strictement


dans le plan de départ. Tel ou tel article de Louis Petit, de Siméon
Vailhé, de Vitalien Laurent ou de Jean Darrouzès constitue des prol
égomènes à l'édition de certaines Noiitiae. Mais on peut considérer que
le volume II de la série II, si l'on exclut le fascicule 3 (Notitiae des
Églises nationales) et la majeure partie du fascicule 2, est très larg
ement réalisé dans l'ouvrage de Jean Darrouzès qui s'intitule précis
émentNoiitiae episcopatuum Ecclesiae Constantinopolitanae20. Comme
l'auteur l'explique dans son Avant-propos21, le projet d'un tel
ouvrage remonte aux premières années de l'Institut, lorsqu'on parla
de refondre VOriens christianus de Michel Le Quien. Louis Petit et ses
successeurs rassemblèrent petit à petit les copies qui ont conservé les
listes des évêchés. Pendant près de quarante années, Jean Darrouzès
a poursuivi la collecte et rassemblé les diverses copies de Notitiae
episcopatuum ; il a utilisé près de trois cents manuscrits dans son
édition22.
D'un autre côté, les listes conciliaires, qui devaient être éditées
dans les six fascicules du volume I, ont été partiellement publiées
entre temps dans les Ada conciliorum oecumenicorum. Cependant,
l'édition des actes par collections n'a pas toujours rendue possible la
confrontation des listes pour tel ou tel concile23.

20. J. Darrouzès, Notitiae episcopatuum Ecclesiae Constantinopolilanae. Texte cr


itique, introduction et notes, Paris 1981, xvi-521 p. L'auteur a inséré son ouvrage dans
la collection intitulée La Géographie ecclésiastique de l'Empire byzantin, dont il forme le
tome I et sur laquelle on reviendra à la fin de l'article. Mais le but est purement
«utilitaire» : faire en sorte que cette collection, qui avait elle aussi un autre plan, tout
aussi ambitieux que celui du Patriarcat byzantin, soit complète et que, en particulier, les
libraires ne s'échinent pas à réclamer le tome Ier d'une série qui n'aurait compris qu'un
tome II (R. Janin, Les églises et les monastères des grands centres byzantins [Bithynie,
Hellespont, Lalros, Galèsios, Trébizonde, Athènes, Thessalonique], Paris 1975) et un tome
III (R. Janin, La Géographie ecclésiastique de l'Empire byzantin. Première partie : Le
siège de Constantinople et le patriarcal œcuménique. Tome III : Les églises et les monast
ères,lre édition, Paris 1953; 2e éd., Paris 1969). On trouvera dans ce dernier ouvrage
(Avant-propos de V. Laurent, p. vii-vm) le plan primitif de La Géographie ecclésias
tique de l'Empire byzantin, qui devait comprendre sept tomes, en huit volumes. Le plan
est également reproduit à la fin du présent article.
21. J. Darrouzès, op. cit., p. ix-x.
22. Ibidem, p. 425-446.
23. Les dossiers et les collations de Heinrich Geizer, qui fut le pionnier de l'édition
des Notitiae episcopatuum, mais qui n'eut pas le loisir de publier le fruit de ses
recherches, furent confiés par l'Académie de Rerlin à Ernst Gerland, qui les remit à son
tour à Vitalien Laurent. Certains dossiers ont été communiqués plus tard à Rudolf
Riedinger, l'éditeur de la série II des Ada conciliorum oecumenicorum. Dans une étude
sur la liste des signataires du concile in Trullo, qui devait constituer précisément la
matière du fascicule 6 du volume I du Corpus notitiarum, ils ont été utilisés récemment
par Heinz Ohmk (Das Concilium Quinisextum und seine Bischofsliste. Studien zum Kons-
lantinopeler Konzil von 692, Berlin -New York 1990, p. 79 n. 10).
l'achèvement des regestes des actes patriarcaux 259

Mais c'est la rédaction des Regestes des actes patriarcaux (série 1 de


la collection Le Patriarcat byzantin) qui devait occuper principalement
les membres de l'Institut des Assomptionnistes et aboutir au meilleur
résultat. En une dizaine d'années, Venance Grumel avait terminé sa
partie, qui allait de 381 à 1204. Après la parution du fascicule I en
1932 et du fascicule II en 1936, la guerre retarda d'une dizaine d'an
nées la parution du fascicule III, qui fut publié en 1947. La suite
devait être exécutée par Vitalien Laurent (fascicule IV, 1971), qui
préparait alors parallèlement une nouvelle édition de l'Histoire de
Georges Pachymérès, la principale source pour la seconde moitié du
13e siècle. Une fois qu'on eut renoncé, sans doute après l'installation
de l'Institut à Paris en 1947, à inclure dans le répertoire la période
post-byzantine (1453-1830) comme le prévoyait le plan primitif, la
dernière partie des Regestes fut confiée à Jean Darrouzès, qui prépara
sa rédaction par une étude approfondie des deux manuscrits de
Vienne (Vindobonenses hislorici gr. 47 et 48) qui ont conservé une
copie des actes patriarcaux des années 1315-1402 24. Après la parution
des deux volumes concernant cette période (fascicule V, 1977; fasci
cule VI, 1979), Jean Darrouzès, qui avait déjà publié une seconde
édition du fascicule I (1972), donna également une seconde édition des
fascicules II et III, réunis en un seul volume (1989). Dès lors, tous les
éléments étaient prêts pour clore l'œuvre : le fascicule VII et dernier
(1991), auquel l'auteur venait de mettre la dernière main au moment
de sa mort brutale, renferme les actes des années 1410-1453, ainsi que
les Tables générales de l'ensemble du répertoire. Jean Darrouzès a
récapitulé, dans tous les sens du terme, l'œuvre de ses deux prédéces
seurs et il l'a revue dans son ensemble.
Les rédacteurs des Regestes des actes patriarcaux ont donné à
l'œuvre une ampleur que n'avaient pas les Regesten der Kaiserurkund
en. Alors que les Regesten ne représentent, avec un texte plus
compact il est vrai, qu'environ 600 pages (700 pages, si l'on prend en
compte la réédition du fascicule 3 par Peter Wirth), les Regestes
comprennent, dans leur version définitive, environ 3 000 pages.
Voici la description des sept fascicules, les trois premiers étant cités
dans leurs deux éditions25 :

24. Voir l'étude technique où sont consignés les résultats de cet examen minutieux
du kôdikion de Vienne : J. Darrouzès, Le registre synodal du patriarcat byzantin au
xiV siècle, Paris 1971.
25. On comparera le partage effectif des patriarcats avec celui qui était proposé
dans le premier plan ; voir ci-dessus, p. 255. Tout d'abord, le plan primitif fut amputé
de la partie post-byzantine (1453-1830). Comme on l'a déjà noté, la décision fut sans
doute prise au lendemain de la guerre; de fait, le fascicule III, paru en 1947, ne
présente plus le plan d'ensemble qui figurait sur les deux fascicules précédents. Au
même moment est envisagé un remaniement dans la distribution de la matière, que
260 A. FAILLER

Les Regestes des actes du patriarcat de Constantinople.


Vol. I. Les Actes des patriarches.
Fasc. I. Les Regestes de 381 à 715, par V. Grumel, Socii Assumptionistae
Chalcedonenses 1932, xxxiv-130 p. (nos 1-324) ; 2e éd., revue et corrigée par
J. Darrouzès, Paris 1972, xxxvn-251 p.
Fasc. II. Les Regestes de 715 à 1043, par V. Grumel, Socii Assumptionistae
Chalcedonenses 1936, xxm-265 p. (nos 325-855); 2e éd., revue et corrigée
par J. Darrouzès, Paris 1989, xxxix-614 p. [regroupant les fasc. II et III
en un seul volume et parue sous le titre suivant : Fasc. II et III. Les
Regestes de 715 à 1206].
Fasc. III. Les Regestes de 1043 à 1206, par V. Grumel, Socii Assumptionistae
Chalcedonenses 1947, xxiv-245 p. (nos 856-1202), avec les Tables pour les
fasc. I-III; 2e éd., revue et corrigée par J. Darrouzès, Paris 1989,
xxxix-614 p. [regroupant les fasc. II et III en un seul volume, mais sans
les Tables de la 1ère édition, et parue sous le titre suivant : Fasc. II et III.
Les Regestes de 715 à 1206].
Fasc. IV. Les Regestes de 1208 à 1309, par V. Laurent, Paris 1971, xxvn-634
p. (nos 1203-1782), avec Tables.
Fasc. V. Les Regestes de 1310 à 1376, par J. Darrouzès, Paris 1977, xvin-601
p. (nos 2000-2681), avec Tables.
Fasc. VI. Les Regestes de 1377 à 1410, par J. Darrouzès, Paris 1979, xn-548 p.
(nos 2681a-3286), avec Tables.
Fasc. VII. Les Regestes de 1410 à 1453, par J. Darrouzès, Paris 1991, vm-195
p. (nos 3287-3427), avec Supplément (nos 3410-3427) et Tables générales des
Fascicules I-VII.

Pour qu'apparaissent clairement les similitudes et les différences


entre les regestes patriarcaux et les regestes impériaux, surtout sur le
plan chronologique, voici la description parallèle des cinq fascicules
des Regesten :

Regesten der Kaiserurkunden des oslrömischen Reiches von 565-1453, bearbeitet


von Franz Dölger, Verlag C.H. Beck, München und Berlin.
1. Teil : Regesten von 565-1025, 1924, xxix-105 p. (nos 1-821).
2. Teil : Regesten von 1025-1204, 1925, xxi-108 p. (nos 822-1668).
3. Teil : Regesien von 1204-1282, 1932, xix-77 p. (nos 1669-2075); 2e éd. par
P. WiRTH, 1977, χχχπΐ-177 p. (index p. 149-177).
4. Teil : Regesten von 1282-1341, 1960, xxx-165 p. (nos 2076-2862).
5. Teil : Regesten von 1341-1453, 1965, xxxn-138 p. (nos 2863-3555), unter
verantwortlicher Mitarbeit von Peter Wirth.

Γ Avant-propos de ce même fascicule III présente en ces termes (p. v) : «Le prochain
fascicule des Regestes [c'est-à-dire le fascicule IV] est déjà prêt, et paraîtra, nous l'espé
rons, dans l'année 1948 [en fait, il ne devait paraître qu'en 1971]. La matière, plus
abondante qu'il n'était prévu, a obligé à en restreindre l'ère chronologique d'abord
envisagée. Il s'étendra de 1206, début du patriarcat à Nicée, jusqu'en 1310, fin du
schisme arsénite.» Finalement, les patriarcats d'après la quatrième croisade, qui
devaient tenir en deux fascicules d'après le plan primitif (IV. 1207-1334, V. 1334-1453),
en occuperont quatre (fascicules IV-VII).
l'achèvement des regestes des actes patriarcaux 261

On remarquera que le nombre des actes mentionnés de part et


d'autre, que le texte en soit conservé ou qu'ils soient connus seul
ement par une mention, est sensiblement le même :
— environ 3 500 actes patriarcaux (si l'on ajoute les compléments
introduits dans la seconde édition des trois premiers fascicules
[environ 300 actes] et si l'on déduit les numéros laissés vides
entre les fascicules IV [dernier acte : n° 1782] et V [premier
acte : n() 2000]) ;
— environ 3600 actes impériaux (si l'on incorpore les additions et
suppressions opérées par Peter Wirth dans la seconde édition du
fascicule 3).
Mais si l'on prend en compte que les actes patriarcaux sont répertor
iés à partir de l'année 381 et les actes impériaux seulement à partir
de l'année 565, on obtient une moyenne annuelle d'actes légèrement
plus élevée pour la chancellerie impériale que pour le patriarcat
(1 actes d'un côté, 3,25 de l'autre).

Les Regestes des actes patriarcaux avaient été présentés comme un


travail préparatoire en vue de la refonte de VOriens christianus, mais
c'était une préparation lointaine, et le but final semblait s'être éva
noui avec le temps. Mais en 1952 le même but fut assigné à une
nouvelle collection, qui fut intitulée La Géographie ecclésiastique de
l'Empire byzantin et qui fut inaugurée par le répertoire de Raymond
Janin recensant les églises et les monastères de Constantinople "~6. La
collection devait se diviser en deux parties et comprendre sept tomes ;
en voici le plan :

La Géographie ecclésiastique de l'Empire byzantin.


Première partie : Le siège de Constantinople et le patriarcat œcuménique.
Tome I L'évêché et le Patriarcat.
Tome II Les fastes patriarcaux et la succession épiscopale.
Tome III Les églises et les monastères.
Deuxième partie : L'organisation provinciale.
Tome I : Les Églises autocéphales (Archevêché de Chypre, Patriarcats de
Bulgarie et de Serbie).
Tome II : Les métropoles : II A : les métropoles d'Asie;
II Β : les métropoles d'Europe.
Tome 111 : Les archevêchés exempts.
Tome IV : Le répertoire général des églises et monastères.

"26. Voir la note 20. où l'ouvrage est déjà cité, (/est dans 1 Avant-propos que Vit.a-
lien Laurent assigne au nouvel ouvrage le hut de contribuer à la refonte de VOrienx
christianus.
262 A. FAILLER

Comme on l'a vu plus haut, de cet ensemble a seul paru le tome III
de la première partie. On peut considérer cependant que la majeure
partie de la matière qui devait constituer le tome IV de la deuxième
partie a été utilisée dans le volume intitulé Les églises et les monastères
des grands centres byzantins (Bithynie, Hellespont, Latros, Galèsios,
Trébizonde, Athènes, Thessalonique) 27. Mais le fichier des monastères
isolés ou situés en dehors des grands centres monastiques ou des
grandes villes n'a pas été utilisé. Il aurait permis de rédiger un tro
isième répertoire, mais les notices auraient demandé un long travail de
vérification et seraient restées pour la plupart très pauvres en données
précises.
Les deux collections du Patriarcat byzantin et de la Géographie eccl
ésiastique de l'Empire byzantin s'entrecroisent, et les ouvrages de l'une
et l'autre collection étaient destinés à s'appuyer mutuellement et à
former un tout. C'est ainsi que les Regesies des actes patriarcaux
devaient servir à rédiger le tome II de la première partie de la
Géographie ecclésiastique de l'Empire byzantin (sous le titre suivant :
Les fastes patriarcaux et la succession episcopate). On voit mal cepen
dant comment devait s'articuler, au bout de toutes ces études, la
nouvelle rédaction de YOriens christianus28.

Ainsi la parution du dernier fascicule des Regestes des actes patriar


caux,qui a malheureusement coïncidé avec la disparition du principal
artisan de la compilation, marque la fin d'un important travail de
recherche sur le patriarcat de Constantinople au temps de l'empire
byzantin. Les résultats de ces investigations, qui tendaient à repérer
et à analyser les actes officiels des patriarches, ont rempli les pages
des Échos d'Orient, puis de la Revue des études byzantines. Descriptions

27. Préparé par Raymond Janin, le manuscrit a été entièrement revu et récrit par
Jean Darrouzès. L'ouvrage est déjà mentionné dans la note 20.
28. La mise à jour de YOriens christianus a été réalisée dans l'entretemps par G.
Fedalto Hierarchie Ecclesiastica Orientalis. I. Patriarchatus Constantinopolitanus ; II.
:

Patriarchalus Alexandrinus, Antiochenus, Hierosolymilanus, Padoue 1988, xx-1208 p.


Nul doute que l'ouvrage ne comble une lacune et ne s'avère utile pour une première
vérification, bien que son auteur n'ait pas eu l'intention de lui donner l'ampleur qu'on
pourrait attendre d'une refonte de YOriens christianus et dont avait rêvé le fondateur
des Échos d'Orient. C'est un simple catalogue des sièges épiscopaux de l'Orient chrétien
et de leurs titulaires. De plus, la compilation est, en un sens, un travail de seconde
main, puisque les listes sont empruntées à des ouvrages antérieurs, sans nouvelle vérif
ication et, cela va sans dire, sans un contrôle de chacune des données qui y sont consi
gnées. En ce sens, beaucoup reste à faire ; mais l'auteur a fourni un point de départ
sérieux, une récapitulation et un état des travaux, qui permettront de pousser plus loin
et inciteront à le faire.
l'achèvement des regestes des actes patriarcaux 263

de manuscrits, publications d'inédits, études de textes, corrections de


chronologies, tels sont les chapitres à travers lesquels ont été progres
sivement établies la vie et l'action des patriarches successifs de
Constantinople et tels sont les thèmes qui, au fil des années, ont
contribué à donner à la revue de l'Institut sa couleur spécifique.

Albert Failler
G.N.R.S.-URA 186
et Institut français d'Études byzantines

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