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a. Le recyclage .......................................................................................................... 23
b. Question de l’énergie consommée lors de la fabrication ...................................24
c. Autres questions énergétiques ............................................................................24
3. Innovation récente et technologies du futur .......................................................... 25
Introduction
Le verre est aujourd’hui un matériau omniprésent dans notre vie de tous les jours, il se
1
développe dans tous les secteurs, que ce soit l’automobile (augmentation des surfaces et des
performances), les nouvelles technologies de l’information et de la communication et la
médecine (fibre optique pour le transfert d’informations numériques et l’endoscopie,…),
l’aéronautique et l’énergie éolienne (fibre de verre à haute technicité), la vie domestique
(meubles en verre, vaisselle,…) … sans oublier le secteur qui nous intéresse dans ce rapport, le
bâtiment.
Dans cet écrit, nous présenterons le matériau en fonction de son cycle de vie.
Pour ce qui est de sa naissance, nous regarderons, bien entendu, l’évolution du verre à travers
les époques historiques mais aussi les procédés utilisés pour sa fabrication.
Ensuite, nous nous intéresserons aux verres que l’on retrouve dans le bâtiment, les raisons de
leurs succès, la réponse des industriels face à une demande toujours plus spécifique et bien sûr
à partir de l’offre développée par les industriels, nous regarderons comment les architectes se
sont appropriés et s’approprient encore ce matériau.
Enfin, nous analyserons la situation actuelle de la fin de vie d’un objet en verre ; existe-t-il une
filière efficace de recyclage, est-ce que les verres, de plus en plus techniques, sont élaborés avec
une démarche d’éco-conception. En résumé, dans quelles conditions le verre peut-il être
considéré comme un matériau dit « durable ». Pour mettre un terme à ce dossier et terminer
sur une note positive et quelque peu irrationnelle, une toute dernière partie traitera des
innovations récentes et celles auxquelles on peut s’attendre dans le futur.
Ce rapport a but essentiel d’intéresser un public souvent en mal de connaissances sur le plus
vieux matériau synthétique de l'humanité, aujourd'hui objet de la plus jeune et de la plus
dynamique des sciences.
25 février 2008
I. Histoire et présentation du verre
Définir un verre simplement n’est pas quelque chose d’aisée, aussi la définition que nous allons
donner provient de plusieurs encyclopédies de vulgarisation du savoir telles Encarta 2005,
Universalis dans sa onzième version et Hachette
Hachett Multimédia 2004.
Figure 1: Obsidienne
Etat vitreux
On l’a dit, la matière peut exister sous d’autres états que le solide, le liquide et le gazeux. Il
existe aussi la forme vitreuse ou mésomorphe dont le verre et les cristaux liquides par exemple
font partie.
Il faut définir l’état vitreux de différentes manières s’il on veut le cerner correctement :
définition courante : le verre est un solide obtenu par figeage d'un liquide ;
liquide qui ne cristallise pas si le refroidissement est suffisamment rapide.
définition structurale : le verre est un solide non cristallin (état amorphe) dans
lequel certains atomes gardent une structure ordonnée semblable à l’état cristallin tandis que
d’autres sont plus désordonnés.
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c. Composition chimique
Constituant près de 28% de l’écorce terrestre, le silicium est l’élément chimique le plus
répandu sur la planète après l’oxygène. Il n’existe jamais à l’état natif ou pure dans la nature : il
d silice, soit de silicates5 complexes.
se présente sous la forme soit de
Pour la fabrication du verre, on prendra de préférence un sable le plus pur possible, c’est-à-dire
c’est
avec un taux de dioxyde de silicium le plus grand possible.
Rappelons que le sable est le résultat de l’érosion, de la dégradation et de l’abrasion des roches
par des processus chimiques (pluie) ou mécaniques (vent par exemple). Il est composé
essentiellement de quartz (silice) et dans de plus petites proportions de de micas, feldspaths,
magnétite
nétite et autres matériaux durs (pratiquement tous composés de silicium).
omposition chimique mais aussi les traitements thermiques subis sont les deux principaux
La composition
facteurs sur lesquels il faut jouer pour obtenir toute la palette
palette de verres que l’on connait.
Composition chimique6
3
Ces définitions sont fortement inspirées de l’Encyclopédie Universalis version 11
4
Définition empruntée à l’ouvrage "Les verres
ve et l’état vitreux", J. Zarzycki
5
Définition Encarta : minéral composé de silice et d'autres métaux ou oxydes, caractérisé par une forme
élémentaire de tétraèdre.
6
Données Encarta 2005
La chaux, substance obtenu par calcination7 du calcaire, peut être utilisée telle quelle mais
parfois on utilisera du calcaire pur pour des raisons financières.
Enfin, la magnésie qui est chimiquement de l’oxyde de magnésium se trouve dans la croûte
terrestre. De même que pour la chaux, elle est souvent remplacée pour des raisons de coûts par
5
de la dolomite MgCa(CO3)2 qui peut constituer des masses rocheuses d'un volume
considérable comme les Alpes dolomitiques en Italie.
2. Histoire
A travers ce bref historique, l’intérêt pour nous est de montrer que le verre n’est pas le résultat
d’une invention faite par un seul homme (comme peut l’être le béton ou le plastique) mais
qu’il s’est construit tout au long de l’histoire de l’humanité, s’enrichissant constamment par le
biais de scientifiques cherchant à répondre aux besoins du moment. Le verre a une histoire de
6500 ans derrière lui et les prouesses scientifiques des dernières années laissent espérer encore
un bel avenir.
Les balbutiements
"Le verre est un des plus anciens matériaux connus et utilisé par l’Homme"8, ainsi, il semblerait
que les techniques permettant l’obtention de verre furent mises au point en Mésopotamie vers
4500 ans avant J.C en fondant, du sable et des cendres de végétaux marins (ou des minerais de
carbonate de sodium appelé natron ou soude naturelle).
Les premiers objets "en verre" furent retrouvés en Egypte, datant de 3000 ans avant J.C.
L’industrie verrière a commencé à se développer en Egypte, jusqu’au XIIème siècle avant J.C,
puis à rejoint la Syrie et la Mésopotamie (jusqu’au IXème siècle avant J.C) grâce au commerce
des phéniciens. La technique employée, consistait à enduire de potasse un noyau de sable (par
la suite éliminé) et à faire chauffer l’ensemble dans des fours à très haute température
(industrie du verre creux). La technique des cendres verrières (toujours sur la base d’un noyau
de sable), apparaît en Chypre, en Grèce et en Italie vers 900 avant J.C, Venise devient la
capitale du verre vers 500 avant J.C et cette industrie est à son apogée vers 100 avant J.C en
Egypte sous l’impulsion d’Alexandre le Grand.
La première révolution
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7 Transformation d'un corps qu'on soumet à une haute température en deçà de son point de fusion
8
Les verres et l’état vitreux, p3, J. Zarzycki
L’industrie du verre plat (à partir de la technique de soufflage), utilisé pour la première fois à
Pompéi (puis à Saint-Rémy de Provence) pour vitrer les fenêtres, naquit au Ième siècle après J.C.
Toutefois, cette industrie ne se développa réellement qu’au Vème siècle, avec l’essor de la
technique de "soufflage en manchon" (allongement - ramollissement et aplatissement de verre
6
soufflé) utilisée pour la fabrication des vitraux (verre plat coloré) au Moyen-âge.
Au IIIème siècle, on découvrit le rôle purificateur du manganèse, permettant le développement
des verres incolores.
La Ville-Etat de Venise devient à partir du Xème siècle, un grand centre verrier (fabrication
du "cristal de Venise"). Son influence grandit au XVème siècle et dura deux siècles, sous
l’impulsion des verreries vénitiennes (basé principalement sur l’île de Murano), l’utilisation de
nouveau produits (chaux de soude) et l’invention du procédé "Cristallo", permettant d’obtenir
du verre incolore par lessivage et l’apparition de procédés de création des glaces.
Le XVème vit également le développement de l’usage des verres à vitres, afin de se protéger des
conditions climatiques et de permettre d’augmenter la taille des fenêtres.
mécanisation qui permit la mise au point de production de rubans de verre sans fin et surtout,
l’invention du procédé "FLOAT", qui révolutionna les techniques de production verrière.
3. Typologie du verre
On distingue généralement cinq grands types de verre : les verres plats, les verres creux, les
fibres de verre, les verres techniques et enfin les verres de table et la cristallerie.
9
Voir quelques illustrations en annexe 1
a. Les verres plats
Les verres plats sont les verres que l’on retrouve dans le bâtiment (vitrages) mais de manière
7
générale, à chaque fois qu’une surface plate de bonne qualité est exigée. Tous les traitements
ultérieurs qui donnent des caractéristiques plus spécifiques au vitrage font basculer les verres
plats vers des verres techniques, cette notion aura son importance au moment du recyclage.
Les verres creux sont principalement les verres de bouteilles, flacons, récipients de manière
générale. Autrefois obtenus exclusivement par soufflage, ils sont aujourd’hui fabriqués en
associant soufflage et pressage. Ce type de verre ne concerne pas notre étude, c’est pourquoi
nous ne le développerons pas plus.
Fibres optiques
Industrie en plein boom, les fibres optiques sont présentes dans les télécommunications et la
transmission de signaux lumineux. Le transport de lumière permet de transporter par exemple
de l’image et par voie de conséquence de la vidéo.
10
Voir en annexe 2 les descriptions plus précises de ces deux matériaux.
thermique. Les vides représentent jusqu’à 95% du volume, la densité de ce matériau est donc
très faible. Ce produit est aussi imperméable à la vapeur d’eau (différence notable avec les
laines minérales qui perdent de l’efficacité quand elles s’humidifient), tolérant aux acides et
incombustible.
8
• Verres d’optique
Ils rentrent dans la composition des lentilles des lunettes, des microscopes, des télescopes, des
appareils photographiques… La principale caractéristique demandée à ces verres est la
transparence, elle doit être quasi parfaite. La fabrication de ce type de verre est très complexe :
les matières premières doivent être les plus pures possibles et le process de fabrication exempt
de toutes impuretés.
• Vitrocéramiques
Les vitrocéramiques se démarquent du verre traditionnel au niveau de la fabrication, on ne va
pas éviter la cristallisation mais plutôt la contrôler. Elles ne sont plus considérées comme des
verres à proprement parler, en revanche on peut garder un aspect transparent. Ces céramiques
présentent des propriétés de grande résistance mécanique, thermique et chimique,
contrairement aux céramiques traditionnelles ou au verre ordinaire. Elles ne sont pas
employées dans le bâtiment mais on les connaît mieux dans la vie de tous les jours avec les
plaques de cuisson, qui sont à l’heure actuelle, l’application la plus visible. On les retrouve
aussi dans des domaines plus pointus comme l’aérospatiale où elles rentrent dans la
composition des têtes de fusées et des navettes spatiales par exemple.
A ces types de verre, il faut ajouter tous ceux présentés dans la partie III.3.
Le verre de table haut de gamme, le cristal, se démarque du verre classique par la présence de
plomb dans sa formule chimique11. Sa qualité en termes de brillance, de limpidité et surtout de
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réfraction de la lumière explique pourquoi il est souvent utilisé pour la fabrication de prismes,
de bijoux. Ils sont aussi utilisés dans les téléviseurs cathodiques car sa masse volumique élevée
lui permet de bloquer le rayonnement X produit par l’impact des électrons du tube sur
l’anticathode.
11 On parle de cristal quand il ya au moins 24% d’oxyde de plomb (PbO) dans sa composition.
4. Procédés de fabrication des verres « classiques »
Nous avons déjà évoqué le fait qu’il existait à l’heure actuelle une méthode de fabrication
discontinue et une méthode continue.
9
La première consiste à faire fondre la matière dans un récipient qui va être ensuite soit
prélevée soit coulée sur une surface plane. Le cycle recommence à intervalles réguliers mais on
voit déjà que cette technique traditionnelle montre des limites.
La deuxième consiste à utiliser un four continu, l’enfournement de matières premières se
faisant sans interruption et la sortie du verre en bout de chaine également. Nous
développerons plus précisément cette dernière et le procédé dit "float" car il représente la
majorité des process industriels du secteur.
Les trois phases successives de l’élaboration du verre plat par le procédé float.
Cette technique de production de verre plat en continu fut inventée en 1952 par Sir Alastair
Pilkington et utilisée à échelle industrielle à partir de 1959 par la firme anglaise Pilkington
avant de supplanter les autres techniques de création de verre à plat.
Le verre plat est fabriqué en trois grandes étapes, l’élaboration de la pâte, la formation de la
glace et la spécialisation.
suffisamment élevée pour mettre en forme la matière. Cette phase est également très délicate
car une précipitation dans le refroidissement pourrait entrainer la cristallisation du mélange et
nous n’aurions plus un verre à la sortie mais du "dévitrifié". "Il s'agit d'un défaut dans le verre
que nous essayons de ne pas produire dans nos fours. Dans ce cas, il n'y a plus de transparence.
Si le défaut est trop gros, le verre est cassé et est recyclé dans le four sous forme de groisil. Le
dévitrifié apparaît si nous ne contrôlons pas bien les températures du four et le refroidissement
du verre"12.
12
Réponse de M. Oliver Mal, coordinateur R&D Chez AGC Flat Glass Europe, à une de nos interrogations.
Figure 3 Vues schématiques d'un four à bassin
10
Source : Techniques de l’ingénieur,
Traité Matériaux non métalliques
2/ Réalisation de la glace.
La glace est la feuille de verre de 6mm environ qui sort en fin de processus. Elle est obtenue en
déversant le mélange fondu précédemment évoqué sur un bain d’étain lui-même fondu. L’étain
est utilisé car premièrement il a une densité plus importante que le mélange vitreux (effet de
portance), deuxièmement il permet d’avoir une planéité parfaite sur la face de contact et enfin
il confère au verre une qualité optique idéale. Evidemment, les deux liquides ne sont pas
miscibles mais il faut veiller tout de même à éviter tout échange entre eux. Pour cela, il faut
rendre l’atmosphère réductrice (à base d’oxygène) afin d’éviter l’oxydation de l’étain avec des
particules du mélange vitreux. Il faut aussi veiller à ce que la température soit la plus
homogène possible sur la largeur afin d’éviter au maximum les faiblesses structurelles. La
température est de plus en plus faible en arrivant sur les rouleaux, à ce moment, la pâte est
suffisamment visqueuse pour être extirpée
sans dommage. Le réglage de l’épaisseur se fait
à l’aide de mollettes sur les bords qui vont soit
étirer la pâte sur la largeur (dans ce cas, on
diminuera son épaisseur), soit au contraire la
comprimer, ce qui aura pour incidence de
l’épaissir mais aussi via le contrôle de la
pression de l’enceinte permettant une
homogénéisation de la surface. En règle
générale, ce procédé permet d’obtenir des
verres de 3,20 m de large avec une épaisseur
variant de 2 à 20 mm.
Figure 4 Formage du verre plat par flottage
Source : Techniques de l’ingénieur,
Traité Matériaux non métalliques
Dans ce cas, il faut travailler le verre quand il est encore à une température suffisamment élevé
(~600°C). La plupart du temps, on va appliquer une pyrolyse qui consiste à projeter une
poudre de la substance désirée ou une solution d’un composé organométallique13 sur le verre
chaud, laquelle va s’unir avec le verre pour former la couche métallique14. Un procédé dit "sol-
gel" peut aussi être utilisé. Il s’agit ici de plonger le verre dans un liquide métallique. Des
a. Le rayonnement solaire
2005
et 3000 nm).
Au final, l’effet de serre (voir annexe 4) peut être schématisé comme ceci : le verre laisse passer
le rayonnement solaire à plus de 90% et bloque (absorption et réflexion) le rayonnement
infrarouge moyen et long à presque 100% (alors renvoyé par les corps matériels de la serre), serre)
d’où une montée progressive de la température dans l’enceinte.. Bien sûr, cette approche n’est
faite que sur le rayonnement solaire mais il a aussi des déperditions par conduction dans le
verre et par convection. Néanmoins, ce phénomène explique en grande partie le succès du
verre danss le bâtiment (en dehors de sa transparence) car on voit qu’il est possible avec ce
matériau de piéger de l’énergie gratuite venant du soleil et qui plus est des puissances non
négligeables.
Les romains commencent nt à utiliser ce matériau pour fermer des pièces mais cette pratique
reste à la marge et les verres se réduisent à des dimensions faibles (50 cm x 30 cm) et à des
épaisseurs relativement importantes, de l’ordre de 6 cm. La transparence n’est pas toujours aux
rendez-vous
vous des chimistes de l’époque.
Au 18ème siècle arrive le fer (d’abord la fonte de fer puis ensuite le fer forgé) et sa résistance
mécanique (surtout en traction) permet un changement d’échelle dans les réalisations
architecturales. En ce qui concerne les ouvertures, le raisonnement est semblable aux maisons
à colombage, la structure libère des surfaces non structurelles et donc non soumises à des
efforts importants ce qui a pour conséquence la réalisation plus aisée d’ouvertures. L’arrivée
progressive du béton armé renforcera encore ce constat, l’architecture dispose dès lors de tous
les matériaux pour laisser l’expression architecturale la plus folle s’exprimer.
C’est Mies Van Der Rohe, un illustre architecte du mouvement moderne, qui frappe le premier
en 1921 en proposant le bâtiment exposé en page de garde du document ; un bâtiment
administratif de vingt-neuf étages à Berlin, en béton armé et dont l’intégralité du mur extérieur
serait composé de verre. Les gratte-ciels ne sont pas nouveaux, ils sont apparus il y a une
vingtaine d’années aux Etats-Unis mais c’est la première fois que l’on envisage un emploi du
verre aussi radical.
transmission lumineuse mais avec un facteur solaire bas18 ou encore mieux un facteur solaire
15 Rappelons à ce titre, qu’avant le verre, les hommes ont déjà percé leurs murs pour amener de la lumière
dans l’habitat. Les ouvertures étaient couvertes de peau de bêtes ou de toile en saison froide et laissée béante en
saison chaude.
16 Construire en verre, presses polytechniques et universitaires romandes.
17 Mélange de paille et de terre
18 Somme de l’énergie solaire transmise et de l’énergie réémise vers l’intérieur à la suite de l’échauffement
des verres par absorption énergétique. Plus le facteur solaire est bas, plus l’énergie entrante sera faible et moins il
faudra consommer d’énergie pour climatiser l’été.
intimité à la demande,…).
a. Les vitrages
Dans cette partie, nous présenterons uniquement les caractéristiques des verres les plus
récents mais uniquement du point de vue du matériau. Les concepts constructifs liés au verre
seront développés dans une prochaine sous-partie
sous (II.4).
II.4). Avant de commencer, il faut savoir
que la plupart des innovations concernant le verre sortent d’abord dans le secteur automobile
puis sont étendues et adaptées au secteur du bâtiment. La demande est variée, elle peut porter
sur une meilleure résistance
nce mécanique voire chimique du verre, un meilleur comportement
dans des milieux très spécifiques (on abordera un vitrage dit "antibactérien" qui trouve une
application logique dans le secteur hospitalier). Cependant, lors de notre recherche, nous
avons remarqué
marqué que les travaux des industriels se concentraient plus particulièrement sur
l’approche énergétique, du fait de l’histoire certainement (crise du verre dans les années 70)
mais bien sûr, et c’est lié, aux évolutions des mentalités dans le domaine de la l maîtrise
énergétique. En moyenne, 20 % des déperditions thermiques de l’enveloppe se font par les
fenêtres. Les vitrages doivent donc être associés à l’isolation thermique.
thermique
o Caractéristiques mécaniques
Le vitrage feuilleté
Le vitrage feuilleté s’oppose au verre trempé, qui est déjà un
verre conçu pour avoir des propriétés mécanique renforcées, par
l’existence de deux pièces de verre cette fois avec pour
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Le verre armé
C’est un verre dans lequel on a insérer un treillis métallique destiné à maintenir les morceaux
de verre en place lors d’une éventuelle rupture du matériau. Ce type de verre n’améliore ni les
propriétés thermiques ni les propriétés mécaniques (résistance aux sollicitations) du matériau.
Le verre trempé
Un verre trempé est un verre qui accroît de manière considérable ses performances en matière
de résistance mécanique et thermique, à ce titre certains verres peuvent, avec ce traitement,
accepter des variations de température de l’ordre de 200 °C.
Le verre peut être trempé chimiquement ou thermiquement. Nous ne développerons pas la
trempe chimique quii est une technique assez complexe à expliquer, néanmoins il faut savoir
qu’elle donne généralement des résultats encore meilleurs que la trempe thermique. En ce qui
concerne cette dernière, il s’agit de refroidir brusquement avec un soufflage d’air froid le verre
qui sort du process de fabrication qui est alors aux alentours de 650 °C. La surface va se
rétracter plus vite que le cœur, engendrant des tensions de compressions plus importantes à la
surface, ce qui lui confère les performances mécaniques et thermiques
thermiques accrues. Le verre à la
base est isotrope mais avec ce type de traitement il devient anisotrope. En conséquence, le
verre trempé ou durci peut présenter un aspect de "taches" plus ou moins sombres ou
colorées, visibles plus ou moins en fonction des conditions d’observation et de la
polarisation de la lumière ambiante.
o Caractéristiques acoustiques
Le vitrage acoustique
Il existe plusieurs façons de traiter
aiter acoustiquement un vitrage et parfois certaines peuvent être
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couplées.
20 Car la capacité d’isolation première d’une paroi est toujours son poids.
type de verre est très efficace contre les bruits de hautes fréquences (aigus) mais peu contre les
bruits routiers par exemple.
On pourrait penser à mettre du vide car on sait qu’un son ne peut se déplacer que dans les
milieux matériels. Le problème se situe au niveau des pressions exercées de part et d’autre des
16
verres (face 1 et 4) qui ont tendance à incurver le double-vitrage.
double vitrage. De ce fait, on est obligé
d’installer des raidisseurs qui annulent l’effet désiré
dési car le son a désormais un moyen de se
propager. Néanmoins, cette approche est toujours en phase recherche.
Figure 12 Double-vitrage
vitrage acoustique renforcée
Démarchehe de HQE des bâtiments – ARENEIDF
o Caractéristiques thermiques
Le double-vitrage
vitrage ou vitrage isolant
Le double-vitrage
vitrage est un système verrier qui, au départ, a pour but d’améliorer les
performances thermiques du vitrage. Pour cela, dans un premier temps, nous allons non plus
raisonner sur le verre en lui-même
même mais plutôt sur la façon avec laquelle il va représenter un
système performant du point de vue thermique. Le verre en tant que tel n’est pas un bon
isolant thermique alors que l’air en est un, à condition de
couper au maximum les échanges par convection. En effet, il
isole tant qu’il est immobile mais conduit la chaleur quand il se
met en mouvement à travers des cercles convectifs. Seul le
verrier est en mesure de connaître l’épaisseur optimale entre les
deux verres afin de garantir une bonne isolation thermique.
Une difficulté apparaît avec ce type de verre, c’est la question
de la condensation entre les deux vitres. En effet, Il faut limiter
Figure 13 Assemblage des
au maximum l’humidité entre les deux vitres sous peinepein de voir bords du double-vitrage
double
apparaître de la condensation sur la face 2 en hiver. L’air humide Source : Construire en verre
en contact avec la vitre froide atteindrait sa température de rosée
et de fines gouttelettes (condensation) se déposeraient sur la vitre, altérant les propriétés de
transparence du verre mais pire encore aurait des effets dévastateurs sur les joints. Afin de
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remédier à ce problème, les deux verres sont séparés par un intercalaire en aluminium dans
lequel se trouve un agent désicant. De ce fait, si le double-vitrage
vitrage n’a pas été correctement
correc
rempli avec un air très sec alors cet agent absorbe l’humidité en trop.
Le double-vitrage
vitrage renforcé avec un gaz isolant
Pour gagner en efficacité, on peut substituer à l’air un gaz encore
encore plus isolant thermiquement,
ce sont généralement des gaz rares,
rares, plus visqueux tels que l’argon ou du krypton.
Le krypton étant plus isolant que l’argon, lui-même
lui même plus isolant que l’air. Le xénon peut aussi
être employé, il est encore plus efficace que le krypton.
Vitrage sous vide
Le vitrage sous vide peut dans la théorie être une très bonne idée pour minimiser les flux
thermiques car, rappelons le, le vide s’oppose à la matière et donc n’autorise que des flux
17
radiatifs et plus du tout les flux conductifs21 et convectifs.
On a vu précédemment que l’inconvénient majeur du vitrage sous vide était sa résistance aux
pressions, de ce fait, on était obligé d’utiliser des raidisseurs qui avaient pour défaut d’être de
très bons ponts thermiques. Néanmoins, des solutions ont été expérimentées, notamment aux
Etats-Unis, dans le Colorado, où une valeur de U de 0.6 W/m².K22 a été calculée pour deux
vitres séparées par du vide et pourvues de revêtements low-e (basse émissivité), maintenues
écartées par des billes23 de 0.5 mm. Des systèmes avec des aérogels isolants et résistants sont
aussi en cours de développement.
Verre chauffant
Ce dernier est muni d’un fil électrique qui circule à travers lui, par effet joule, le verre chauffe.
Ceci est très utile dans l’automobile pour lutter contre le givre mais dans le bâtiment, ce type
de verre est peu employé car gros consommateur d’énergie.
L’enduit, de part sa composition chimique et sa méthode de pose ne peut être que posé sur les
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faces intérieurs du double-vitrage. Dans les régions froides, on privilégiera le confort d’hiver et
donc le maintient au maximum de la chaleur de la pièce, l’enduit se placera en phase 3. L’été,
21 Ne pas oublier que des échanges conductifs peuvent aussi exister dans un gaz, qui plus est si celui-ci est
visqueux.
22 A titre de comparaison un double-vitrage de très bonne facture avec un gaz rare aura du mal à
descendre en dessous de U = 1 W/m².K
23 Pour minimiser les flux par conduction, la surface de contact d’une bille avec une paroi plane étant en
théorie un point.
24
Le coefficient d’échange par conduction Ug est identique, en revanche cette amélioration se voit sur le
facteur solaire g.
18
on voudra éviter les grosses chaleurs dans le local et on installera un vitrage avec l’enduit sur la
face 2.
Figure 17 Superglass
U=0.11 W/m².K
De manière générale, sur le plan thermique, on se rend compte qu’il est extrêmement difficile
de trouver une solution parfaite et cela est dû à un phénomène très simple : la lumière
transporte de la chaleur. En effet, l’idéal pour que le vitrage soit un aussi bon isolant thermique
qu’un mur isolé serait de laisser la lumière le pénétrer mais pas la chaleur, malheureusement, il
en sera toujours ainsi, s’il on veut que le vitrage reste transparent, nous serons toujours obligés
d’accepter sa chaleur. Néanmoins, tout n’est pas noir dans ce constat car on sait qu’il faudra de
plus en plus essayer de capter les apports énergétiques gratuits comme ceux du soleil. Il faut
donc que les industriels cherchent encore des solutions pour que pendant la période hivernale
on puissent avoir un maximum de transparence et un maximum de chaleur et pendant la
période estivale, un maximum de transparence et un minimum de chaleur et ce dans un même
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o Protection incendie
Ce type de verre est constitué de verres de sécurité trempés ou feuilletés séparés par un ou
plusieurs espacements remplis non pas de gaz (utilisé pour l’isolation thermique) mais d’un gel
transparent stoppant le rayonnement du feu (rayonnement calorifique inférieur à 10kW/m²) et
limitant l’élévation de la température. Ce gel, totalement transparent dans le temps (stable aux
rayons UV), s’opacifie et s’expanse sous l’action de la chaleur, limitant ainsi le rayonnement et
l’élévation de la température sur la face opposée au feu. La résistance au feu peut aller jusque
120 min.
La chaleur est également à l’origine de case d’ordre thermique (choc), pour répondre à ce
problème, les fabricants de verre ont créé un type de verre, durci thermiquement appelé
19
vitrage durci. Le plus souvent, on associe ce type de verre à des verres feuilletés.
b. Les menuiseries
En ce qui concerne les menuiseries, nous ne nous étendrons pas mais nous donnerons quand
même quelques grands principes à connaître.
Le premier principe qu’il faut toujours avoir à l’esprit quand on choisit un vitrage, c’est qu’on
peut mettre le meilleur verre qui existe sur le marché, ce n’est pas pour autant que le système
sera efficace. Le rôle de la menuiserie est décisif, un bon verre sur une menuiserie de moyenne
performance n’a pas de sens, l’élément le plus faible est le facteur limitant, autrement dit, il
faut toujours essayer que le verre et la menuiserie aient le même coefficient de déperdition U25.
Les matériaux constitutifs des menuiseries sont très variés (bois massif ou lamellé collé,
aluminium anodisé ou thermolaqué, PVC, polyuréthane, composites (bois-aluminium, PVC-
acier),…) et ont chacun leurs avantages et inconvénients (poids, résistance thermique,
durabilité,…). Il conviendra et c’est notre deuxième objectif, de choisir le matériau le plus
adapté à la région d’accueil et faire attention aux importations douteuses. Par exemple, il faut
savoir que la France est le second Pays d’Europe pour ses importations illégales de bois
tropicaux26. S’il on choisit le matériau bois, il important de se renseigner s’il provient ou non
d’une forêt gérée durablement, cet aspect là est aussi très important à l’heure du
développement durable.
Dans cette partie, nous ne développerons pas toutes les applications du verre dans le bâtiment,
nous nous intéresserons plus aux concepts techniques qui ont une réalité en terme d’efficacité
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énergétique par exemple que sur ceux destinés à avoir plus un rendu esthétique.
a. Le solaire passif
Les architectes essaient de plus en plus de composer des bâtiments en lien direct avec leur
environnement et tentent, quand cela est possible, de se servir au maximum des
Un mur capteur est composé d’une ossature porteuse traditionnelle (mur en béton) sur
lequel repose une lame de verre. Le verre (double vitrage) est séparé du mur par une lame d’air
qui joue un rôle primordial dans ce principe. Le double vitrage permet de transformer le
rayonnement en chaleur et ainsi de chauffer l’air contenu entre le vitrage et le mur. L’air chaud
réchauffe directement le mur (par conduction) avant de restituer son énergie à l’intérieur par
rayonnement. Cette technique fonctionne quelque soit la température extérieure, il suffit
seulement qu’il y ait du soleil. Le double vitrage joue le rôle d’isolant en cas de rayonnement
insuffisant (nuit ou temps nuageux).
Le concept de mur-trombe qui est une invention française (de Félix Trombe) est une
amélioration du système de mur capteur. Le mur-trombe est comme son prédécesseur un
système directement incorporé au mur. La différence entre les deux concepts réside dans le fait
21
qu’il existe une relation directe entre l’air intérieur et l’air présent derrière la lame de verre.
Cette relation permet en plus du rayonnement du mur d’autoriser un transfert de chaleur par
convection. L’air se réchauffe derrière le double vitrage puis revient de façon naturelle à
l’intérieur. En effet, l’air froid des pièces est chauffé par le bas derrière le vitrage, une fois
chaud, celui-ci devenu moins lourd (moins dense) que l’air froid s’élève et retourne dans la
pièce par le haut. Dans ce cas, le rayonnement du mur est moindre que celui du mur capteur.
Le principe de mur-trombe permet d’avoir une meilleure maîtrise du système lorsque le
rayonnement est insuffisant car il est muni d’un clapet situé en partie haute permettant de
court-circuiter les mouvements d’air et d’éviter ainsi une circulation de l’air en sens inverse
(refroidissement de la pièce à chauffer). Il peut également être doté d’un système de clapet
extérieur, mis en place en haut du vitrage, permettant d’avoir une circulation de l’air froid (à
l’intérieur) et de rejeter l’air chaud (passant derrière le vitrage) à l’extérieur.
Ces deux dispositifs de chauffage d’air ont une inertie importante (en raison de
l’épaisseur des murs) mais présente l’avantage d’être totalement naturel (n’utilisant aucune
énergie), toutefois, ils sont le plus souvent complétés par des systèmes d’appoints.
L’efficacité du système peut être améliorée en utilisant des briques (meilleur stockage et
distribution de l’énergie) et en plaçant un revêtement sombre à la surface extérieure.
Le verre n’est pas seulement un matériau réservé à l’extérieur, en effet, il est de plus en plus
utilisé en aménagement intérieur, aussi bien dans des bâtiments professionnels que pour les
particuliers. Le verre permet de jouer avec la lumière, les volumes et l’ambiance des pièces et
d’amener la lumière dans les pièces ou endroit n’étant pas en contact avec l’extérieur. Il est
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27
Voir photos suggestives en annexe 8
balcons. 22
pâteuse dans des moules. Ce type de verre se retrouve sous forme de portes, de cloisons ou de
Le verre moulé est assez particulier, il est en effet obtenu en réchauffant un verre plat
(clair ou teinté), entrainant son ramollissement. Cette particularité lui permet d’épouser (par
gravité) la forme d’un moule (concave ou convexe suivant le résultat désiré). Cette technique
permet ainsi d’obtenir des verres de formes particulières principalement pour réaliser des
cloisons.
Le verre teinté est obtenu lors de la procédure de fabrication par incorporation
d’oxydes métalliques qui permettent d’obtenir les couleurs désirées.
En aménagement intérieur ou extérieur, le verre peut également être utilisé sous forme de
briques (ou pavés) de verre. Cet élément se compose en réalité de deux éléments de verre
creux soudés à chaud ensemble. Le vide formé est rempli d'air sec offrant une bonne isolation
thermique et permettant de prévenir tout risque de formation de condensation. Les briques de
verre peuvent être de couleurs, de motifs et de tailles diverses.
Enfin on peut citer une innovation de la firme française Saint-Gobain, appelé "Thermovit
Elegance" qui est un chauffage électrique en verre à rayonnement thermique direct. Ce procédé
est en réalité un radiateur en verre feuilleté générant de la chaleur par l’intermédiaire d’une
résistance électrique disposée entre deux vitrages, le rendu en annexe permet d’apprécier
l’esthétisme.
En dehors des traditionnelles casses mécaniques, le verre peut se retrouver fragilisé dans
certaines circonstances, cassé ou bien voir son efficacité décroître.
a. La casse mécanique
Ce type de casse du vitrage peut intervenir quand une partie du verre subit de trop grands
écarts thermiques. Une ombre apportée par le châssis peut être à l’origine de ce différentiel de
température. Si la menuiserie est très isolante et que le verre est teinté par exemple, la partie à
l’ombre restera "froide" car elle sera en contact avec la menuiserie alors que la partie
directement ensoleillée va avoir tendance à beaucoup chauffer du fait du fort coefficient
d’absorption des verres teintés. Le risque de casse est donc très élevé.
a. Le recyclage
Le verre possède une propriété particulière, celle d’être un matériau facilement recyclable, ce
qui lui confère un certain aspect durable. En effet, ce matériau peut se fondre et se refondre de
façon indéfinie sans altérer ses caractéristiques mécaniques (calcin).
Compte tenu de la grande multitude des verres, il est important de réaliser un tri par type de
matériau (verre plat, verre creux) et par couleurs car leurs compositions chimiques sont
différentes. Tout verre sans "polluant" (toute substance chimique rajoutée dans la composition
du verre afin de lui conférer des propriétés spécifiques) peut être recyclable indéfiniment sans
perdre aucune de ses qualités. En cas de réutilisation de verres d'une autre origine, d’une
composition ou de couleurs différentes, il y aura apparition de traînées colorées dans le verre,
empêchant ainsi sa commercialisation.
Concernant le verre plat, sujet de notre étude, celui-ci peut être réutilisé de deux manières
diverses suivant sa composition chimique et sa complexité:
Les verres plats "simples" (n’ayant pas subi de traitements spécifiques) peuvent être après
triage et selon leur couleur être transformés sous forme de calcin et réincorporer dans la phase
de fabrication. Pour les autres, fruit de traitements spécifiques (incorporation de métaux
lourds), influençant sur leur composition (verre technique), on préfère utiliser une autre
propriété du verre, celle de pouvoir être réutilisé dans d’autres secteurs industriels.
25 février 2008
On l’a vu précédemment, le verre s’obtient par fusion à très haute température de matières
premières minérales. Seulement, pour atteindre environ 1500°C au début de l’histoire verrière,
un peu moins aujourd’hui en dosant correctement les "fondants", il faut consommer des
quantités de combustibles considérables. Au 19ème siècle et au début du 20ème, l’industrie du
verre était un fléau pour la ville. En effet, elle faisait brûler du kérosène dans de l’air et ceci,
nous l’avons dit, dans des proportions démesurées. Dans l’air, il y a du dioxygène (21%) mais
aussi beaucoup du diazote (78%) et la combustion du kérosène avec l’air engendre de grosses
quantités d’oxydes d’azote (NOx), appelés autrement vapeurs nitreuses, qui pouvaient couvrir
les paysages urbains de leur couleur orangée.
Aujourd’hui, les industriels du verre s’efforcent d’améliorer leur process du point de vue
environnemental et développe des techniques pour séparer le dioxygène du diazote afin de
faire réagir le kérosène uniquement avec le dioxygène, ce qui ne produit plus de Nox. En
revanche, le kérosène étant un élément organique, donc composé de carbone, sa combustion
émet alors beaucoup de dioxyde de carbone. Là encore, les industriels réagissent en mettant en
place des systèmes de capture de CO2 mais cela n’est pas encore généralisé, le coût de ces
installations étant encore très important. La mise en place de la bourse européenne du carbone
a pour mission principale de favoriser la mutation des industries grosses émettrices de GES28
25 février 2008
Le verre peut être considéré comme un matériau qui améliore l’efficacité énergétique dans les
bâtiments dans la mesure où il permet un apport de lumière naturelle (proportionnel aux
surfaces de verre mises en jeu) et par voie de conséquence limite les puissances des luminaires.
28
Gaz à Effet de Serre
Toujours sur cette idée de diminuer la consommation énergétique, on a pu remarquer que
certains vitrages actuels sont plus performants que les murs bétons isolés traditionnels. On
n’en veut pour preuve le vitrage Heat Miror Superglass présenté précédemment ayant un Ug
égal à 0,11 W/m².K alors que le garde-fou règlementaire de la RT 2005 pour un mur en contact
25
avec l’extérieur ou le sol est égal à 0,45 W/m².K.
Verre photochrome
Le verre photochromique est un verre sensible à la lumière, il va réagir en fonction du
rayonnement lumineux incident : il fonce à la lumière et retrouve sa couleur d’origine en
l’absence de lumière. Certains comprennent de minuscules grains de chlorure ou de bromure
d’argent uniformément répartis. L’opacité de ces verres évolue à la lumière en un temps
relativement long, de l’ordre de la minute. "On retrouve ce type de verre en lunetterie, de plus
en plus de lunettes de soleil sont ainsi réalisées. D’autres verres photochromiques sont
constitués de deux feuilles de verre entre lesquelles est intercalé un matériau comprenant des
particules organiques photochromiques. Ce type de verre a une durée de vie limitée, et
s’emploie essentiellement en électronique (flash d’appareil photo)"29.
Verre thermochrome
Le procédé est identique au verre photochrome si ce n’est que les molécules en jeu (différentes
de ce dernier) ne réagissent plus en fonction de la lumière incidente mais de la température
entre les deux vitres.
Verre antibactérien
25 février 2008
Le verre antibactérien, appelé " AntiBactéral Glass" fut mis au point par la firme AGC Flat Glass
(anciennement Glaverbel) et représente une innovation importante pour le domaine verrier en
élargissant le domaine d’application du verre.
La particularité de ce verre est d’incorporer par pyrolyse de l’oxyde d’argent, de façon continue
au cours de la phase de fabrication. Les ions argent ainsi diffusés sur la couche superficielle du
verre sont en contact direct avec les bactéries présentes sur celle-ci.
L’action hygiéniste des ions argent, date de longtemps, en effet, déjà au temps de l’Empire
Romain, on avait observé que les officiers romains (servi dans des plats en argent) tombaient
29
Texte emprunté à l’encyclopédie Encarta 2005.
bien moins souvent malade que les autres soldats. Les ions argent ont la propriété, assez
26
incroyable, d’interrompre le mécanisme de division des bactéries, évitant leurs propagations
(également valable pour les champignons) et engendrant leurs éradications.
Les tests réalisés par la société ont démontré la disparition de 99.9% des micro-organismes
après 24h sur un verre antibactérien. La durée de vie de ses verres est identique à celle des
verres classiques car l’argent n’est pas consommé, il reste pour jouer son rôle de catalyseur au
niveau de la réaction de multiplication cellulaire des bactéries. Toutefois, comme toute autre
surface, ce verre doit être nettoyé de façon régulière (les nettoyant utilisé n’altèrent pas sa
fonction antibactérienne). Extérieurement, le verre est semblable aux autres, le traitement
subit n’ayant pas de conséquences sur l’aspect esthétique du produit fini, ce qui lui permet de
s’intégrer aux revêtements muraux. Ce matériau s’adresse aux lieux soumis à des mesures
d’hygiène draconiennes (milieu hospitalier, salles d’eau, piscines, maisons de repos,
laboratoires …).
Son intérêt est renforcé par les chiffres publiés par les services de santé européens qui évaluent
à 50 000 le nombre de personnes décédées à cause des bactéries pour l’ensemble de l’Europe
en 2007. Au niveau mondial, l’OMS évalue entre 5 et 10% le nombre de patients d’hôpitaux
(dans les pays dits développés) ayant contractés au moins une infection nosocomiale en 2006.
Verre lumineux
Depuis Batimat 2007 où le produit à reçu un prix, l’entreprise AGC commercialise un verre dit
"lumineux". Il s’agit d’un verre feuilleté dans lequel sont intégrés des diodes
électroluminescentes alimentées non pas par des fils électriques (probablement trop visibles)
mais par une couche transparente conductrice. Une première application est visible aux
galeries Lafayette au niveau des Grands Magasins à Paris.
Verre hydrophobe
Le secret de ce verre est une couche polymère spéciale formant une barrière résistante entre
l'eau et le verre. Ce polymère spécial modifie en fait la forme des gouttelettes d'eau sur le
vitrage, elles deviennent plus rondes et puisque l'eau est moins en contact avec le verre, les
forces demandées pour les expulsées peuvent être moins importantes. Le vent a donc moins de
mal à nettoyer la vitre. Ce type de verre est très présent dans l’automobile mais ne présente pas
vraiment d’intérêt dans la construction immobilière.
Verre autonettoyant
Le verre autonettoyant est un verre "clair" ordinaire sur lequel est déposée en continu lors de
sa fabrication (procédé Float), une couche transparente d’oxydes métalliques (à base de
dioxyde de titane [TiO2]) par "pyrolyse" (pulvérisation à haute température engendrant la
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Le vitrage "climatisant"
Le CEMES-CNRS de Toulouse est en train de mettre au point un vitrage révolutionnaire,
capable de réfléchir le rayonnement le plus énergétique. Il existe déjà des vitrages à opacité
variable (les vitrages électrochromes) mais ces derniers jouent plus un rôle esthétique que
thermique. En effet, il laisse entrer une partie de la lumière et surtout la majorité des rayons les
plus énergétiques, à savoir les infrarouges courtes longueurs d’onde. Ce procédé utilise des
cristaux liquides dérivés du cholestérol appelés cholestériques. Ces derniers ont une forme
d’hélice et leur particularité est qu’ils repoussent certains rayonnements en fonction de la
position des hélices. Comme pour les verres électrochromes, il suffit d’appliquer une tension
électrique pour que les molécules s’alignent et rendent le vitrage transparent. A l’inverse,
quand on coupe la tension, les hélices se reforment et réfléchissent les rayons les plus
énergétiques du soleil.
Le triple vitrage
Des performances thermiques inégalées mais aussi des contraintes importantes. Pour plus
d’informations, voir l’article signé F.ASHER sur le site :
http://www.actuenvironnement.com/ae/news/performance_thermique_cstb_fenetre_3680.ph
p4
Conclusion
A travers cette synthétique présentation du verre dans le bâtiment et plus précisément
des vitrages, nous avons essayé d’intéresser les lecteurs néophytes en traitant aussi bien
d’histoire, de science pure et de science appliquée c’est-à-dire des technologies verrières
présentes dans notre vie courante. Traiter tous ces aspects permet d’avoir une vision globale du
sujet et grâce à toutes les références citées, le lecteur plus sagace pourra sans problème
approfondir ce thème très intéressant et beaucoup plus complexe que ce qui vient d’être
présenté. Sans revenir sur le sujet mais pour essayer de le dépassé, nous aimerions entamer
25 février 2008
une brève réflexion sur le devenir de ce matériau. Le verre est aujourd’hui le deuxième
matériau de référence de l’architecture moderne après le béton, son ascension va sans nul
doute se poursuivre dans les années à venir et le 21ème siècle nous réserve peut-être d’autres
surprises…En effet, il n’est plus utopique de croire aujourd’hui que le verre peut détrôner le
béton, qui sait, les années qui arrivent vont peut-être voir l’apparition du "verre banché".
Fantasme de nombreux illuminés mais à une époque où les technologies avancent plus vite
que l’humanité, fantasme qui peut fort bien se réaliser…
Bibliographie
Sites internet
28
www.verreonline.fr
www.infovitrail.com
www.film-vitrage.com
www.universduverre.free.fr
www.yourglass.fr
www.travaux.com
www.apcede.com
www.idverre.net
http://labetapi.club.fr
www.environnement.ccip.fr
www.navi-mag.com
www.lesechos.fr
Ouvrages
SCHITTICK Christian, STAIB Gerald, BALKOW Dieter, SCHULER Matthias, SOBEK
Weerner, Construire en verre. Presses polytechniques et universitaires romandes, 2001.
Traduction DEBORD Didier. 1 volume (328p).
J.Zarzycki, Les verres et l’Etat Vitreux. Edition Masson.
Encyclopédies
Encyclopaedia Universalis v12 (2007) et v13 (2008)
Encyclopédie Hachette Multimédia 2004
Encyclopédie Encarta 2005
Quid
Entretiens
Phase de découverte : M. Yannick CHAMPIN, Architecte DPLG spécialisé dans
l’architecture bioclimatique et l’éco-construction à la Ferté Milon (02).
Approfondissement : M.Mal, coordinateur R&D dans la société AGC Flat Glass Europe,
rue de l’Aurore 2 – B-6040 Jumet (Belgique)
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Annexe 1 : Les méthodes traditionnelles 29
Figure 19 Procédé d'obtention du verre étiré
verticalement – procédé Emile Fourcault
Source : techniques de l’ingénieur, Traité Matériaux
non métalliques
La laine de verre
Les matières premières sont plus nombreuses et leur alliance permet d’obtenir, pour une
même viscosité, des températures de liquidus plus basses qu’avec le basalte. On utilisera donc
d’autres méthodes pour le filage. La technique la plus couramment utilisée est le fibrage rotatif
où un filet de verre fondu tombe dans une centrifugeuse métallique tournant à 3000 tr/mn. Les
parois de cette dernière étant constituées de petites ouvertures circulaires, les fibres se forment
ainsi. La laine de verre a une autre application que celle que l’on connaît traditionnellement,
elle est utilisée dans la réalisation de revêtements routiers drainants.
La grande force de ces laines résulte dans le rapport surface/volume élevé, ceci conduit à des
interstices très petits qui en piégeant l’air constituent de très bons isolants ou bien tout
simplement en piégeant de l’eau réussissent à filtrer l’eau pluviale arrivant sur les chaussées.
Les laines minérales sont une application du verre dans le bâtiment mais nous ne seront pas
plus précis à ce sujet car c’est vraiment le verre de vitrage qui nous intéressait en premier lieu.
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25 février 2008
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Annexe 6 : La façade double-peau
double peau 34
Figure 34 Glassiled-
Glassiled
Figure 33 Mur en brique de verre Vitrines
source : colomiersmateriaux.fr
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