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Présidente
Nathalie Varlet, née dans la Marne, d’un père passionné de chasse et c’est très
naturellement qu’elle a chassé dés son adolescence, traquant les lièvres et
perdrix dans la plaine de champagne. Avec un copain de village elle s’initia au
déterrage, acheta un chien qui s’avéra être un excellent déterreur. Le petit
équipage de vénerie sous terre a fonctionné quelques années jusqu’au jour ou
son Président d’ACCA, appelé à d’autres fonctions à la Fédération des Chasseurs
de la Marne, lui suggéra de postuler au poste vacant d’une association de Vènerie
sous terre.
C’est ainsi qu’elle est devenue Présidente de l’association qu’elle réveilla par
son dynamisme. Aujourd‘hui, une douzaine d’équipages déterrent renards et
blaireaux dans le département et contribuent grandement à leur régulation.
Le terrier d’oryctérope
Après avoir vu les outils d’une simplicité rustique, elle expliqua à Patrick Le Parc
son projet de déterrer un python. Ouvert aux propositions insolites, pourvu
qu’elles ne desservissent pas le caractère authentique de la chasse qu’il
entendait garder sur son camp, Patrick accepta avec enthousiasme. La soirée fut
magnifique. Il relata plusieurs récits de pythons qui hantent tous les mythes et
légendes d’Afrique et raconta la manière très particulière qu’une ethnie du
nord utilisait : au lieu de creuser des trous au dessus de la galerie, ils préféraient
l’appâter avec la jambe d’un volontaire. La technique était simple : la jambe était
enduite d’un liquide de racines et d’herbes dont la composition était secrète et
qui avait le pouvoir d’attirer le python. Enduit de quelques chiffons pour se
protéger des sucs gastriques, il enfonçait sa jambe jusqu’à l’entrecuisse et
attendait… Le python, alléché par cette proie inhabituelle, l’avalait lentement. Il
fallait attendre que le python dépasse le genou avant de le remonter par la
force. On dégageait ensuite sa jambe au couteau et tranchait sa tête. Le succès,
assurait Patrick, dépendait de la force du groupe face à la force du python. On
racontait que le python gagnait parfois la partie…. l’homme était désarticulé…
Nathalie assura que sa motivation n’irait pas jusqu’ à reproduire cette mode de
chasse éminemment intéressante. Elle se contentera de creuser….Un peu déçu
par le manque de professionnalisme scientifique, il promit néanmoins qu’un
python serait présent et dans son trou à son prochain séjour.
Le deuxième trou
A quatre mètres de distance dans la pente, ils recommençaient à creuser. Le
soleil était haut et cuisait la peau. Les épaules de Nathalie luisaient d’une jolie
couleur orange. Après deux heures d’efforts et une cavité de près de deux
mètres, la galerie fut de nouveau crevée, élargie au pic et à la machette puis
éclairée par un boisseau de pailles enflammé. Après cinquante centimètres, le
tunnel virait brusquement à 90 degrés. Impossible de voir ni l’occupant ni la
longueur de la galerie qui pouvait s’enfoncer dans la terre d’une douzaine de
mètres. Un oryctérope est un remarquable fouisseur. L’animal creuse presque
chaque nuit un terrier différent après ses randonnées nocturnes où il se nourrit
exclusivement de fourmis et termites. Ses griffes très puissantes éventrent
facilement les flancs très durs des termitières pour s’alimenter.
Le troisième trou
http://www.dailymotion.com/relevance/search/python/video/xz3rz_les-pythons-
aiment-les-jambes_animals
La prise du python
Il avait fallu vingt heures et une équipe de sept personnes utilisant des outils
africains pour le prendre. Si la technique de déterrage est sensiblement la même,
la vraie différence réside dans l’absence de chiens. Si le chien existe bien en
Afrique noire, il n’est pas utilisé pour la chasse. En l’Europe, c’est le contraire. Pas
de battues sans chiens de meute, pas l’approche sans avoir un chien de sang
prêt à retrouver le gibier blessé. De même, la chasse en plaine ne se conçoit pas
sans chiens d’arrêt qui trouvent le gibier ni des retrievers qui rapportent les
pièces abattues au chasseur. La petite vénerie se pratique également avec des
terriers. Notre culture occidentale codifie notre compagnon comme un
intermédiaire indispensable entre le monde de la civilisation et le monde du
sauvage. Au contraire, pour le chasseur africain les deux mondes sont sans
barrières et communiquent. Il est en permanence dans la nature et n’a pas
besoin d’intercesseur pour tuer. Il va cadavrer sans états d’âme (mot
camerounais fréquemment employé) à partir du moment où il a un « permis de
tuer ». Il le trouve dans le rite qui précède obligatoirement la campagne de
chasse. Dans toute la brousse, on consulte le poulet égorgé. Leur culture
mythologique les astreint à solliciter l’accord des esprits de la brousse pour
chasser l’animal. Cet accord transforme l’animal qui passe d’un statut bête de
la création à préserver, en statut viande de brousse à chasser le plus
rapidement possible : l’animal n’est plus que « la viande qui court ». Ainsi pour le
python. Après la chasse, le chasseur offrira des offrandes aux mânes de la bête
pour l’apaiser.
François BASSE
Vous pouvez revivre la capture du python en regardant la vidéo «Le Python de la
Présidente » sur le site http://imaginature.yawa.biz/