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Répercussions de la crise du « subprime »

Depuis l’éclatement de la crise des « subprime », sphère économique et sphère


politique se déchirent à propos des effets perçus de la crise financière sur l’économie réelle et,
ipso facto, sur les remèdes à y apporter. En effet, le président français, Nicolas Sarkozy, a
sévèrement critiqué la politique monétaire de la Banque Centrale européenne. Dans un
premier temps, ses propos ont provoqué l’ire de l’ensemble des ministres des finances
européens. Mais, dans un second temps, le ministre des finances allemand a revu sa position
en concédant qu’un euro fort pénaliserait fortement les exportations. De ce fait, Jean-Claude
Trichet doit-il assouplir son taux directeur afin de soutenir la croissance de la zone euro ou, au
contraire, stabiliser ou augmenter les taux afin de contenir les pressions inflationnistes ?
Afin d’apporter des éléments de réponse, il convient d’analyser les impacts de la crise du
« subprime » sur l’économie américaine puis d’anticiper une évolution possible sur les six
prochains mois. Enfin, les différentes options offertes à la BCE seront envisagées.

Tout d’abord, la crise du « subprime » a fortement perturbé les marchés financiers et


l’économie réelle américaine. Les banques ayant enregistrées des pertes ont réagi suivant la
solidité de leur structure financière. Northern Rock fut sauvé par la Banque d’Angleterre
tandis que Bear Stern annonça des résultats en baisse de 60% avant d’entamer une réflexion
stratégique sur la faible diversification de son portefeuille d’activités. Toutefois, la diminution
des crédits accordés, liée à une faible visibilité des risques, concerne l’ensemble des banques.

Par conséquent, les ménages américains subissent une double dévalorisation de leur pouvoir
d’achat. D’une part, la crise de l’immobilier détend les prix sur les marchés du neuf ou de
l’ancien et, d’autre part, les ménages américains, consommant essentiellement par crédit, se
voient privés de ressources nouvelles pour financer leurs achats.
Les reventes de logements ont diminué de 4,3% en août, atteignant ainsi les niveaux des
stocks de 1998. De plus, le crédit hypothécaire est une composante non négligeable du
pouvoir d’achat des ménages américains (crédit gagé sur la plus-value latente de leurs biens
immobiliers). Le resserrement de crédits et la baisse du prix de l’immobilier devrait peser sur
la consommation.

De plus, la crise du « subprime » devrait détruire des emplois dans les secteurs de la banque et
de la construction. D’ailleurs, le mois d’août a enregistré une destruction d’environ 4 000
emplois, statistique relativement rare aux Etats-Unis. Les risques de récession risquent de
contraindre la FED à une nouvelle baisse des taux pour fin octobre. N’oublions pas que le
plein-emploi est un facteur déterminant de la stabilité sociale américaine. La FED privilégie le
soutien de la croissance à la lutte contre l’inflation, contrairement à leur contrepartie
européenne. D’après Jean-François Robin, stratégiste taux chez Natixis, 94% des opérateurs
de marché sont convaincus que la FED diminuera son taux directeur d’un quart de point au 31
octobre 2007. Malgré que l’inflation soit au-dessus de sa zone de confort, le FED est toujours
« prête à prendre les mesures additionnelles nécessaires pour fournir de la liquidité et
promouvoir un fonctionnement ordonné des marchés »1.

Enfin, l’ensemble des données économiques parues depuis l’apparition de la crise des
« subprime » n’est pas de nature à réveiller des pulsions consuméristes. Les ménages
américains ont le moral en berne, supportant un resserrement du crédit, une dégradation du
marché de l’emploi, une hausse du baril de pétrole et une crise de l’immobilier. En effet,

1
Déclaration du 31 août 2007.
l’indice de confiance des consommateurs américains, publié le mardi 25 septembre, ressort en
baisse à 99,8 contre 104,5 attendu. Cette tendance devrait perdurer quelque temps.

Au niveau européen, les tensions inflationnistes persistent selon la BCE. Si l’on en


croît Nicholas Garganas, membre du conseil de la BCE, « la hausse des risques sur l’inflation
dominent les éventuels effets liés à l’appréciation de l’euro ». Les classes politiques
dirigeantes craignent des répercussions sur les bénéfices des sociétés exportatrices mais deux
points sont à souligner :

- les exportations vers les Etats-Unis ne concernent qu’un tiers des exportations
européennes
- la majorité des multinationales européennes ont mis en place des couvertures de
change couvrant l’année ou les deux ans à venir.

L’annonce d’une stabilité du taux directeur européen couplée à une baisse du taux directeur de
la FED pèserait sur le dollar. L’euro pourrait toucher la barre hautement symbolique des 1,50
USD. Si ce scénario se confirmait, les opérateurs pourrait se détourner du USD pour investir
des marchés plus spéculatifs (argent, maïs, pétrole).

Enfin, les tensions politiques entre l’Iran et les Nations-Unis pèsent sur le prix du baril. De
plus, les propos du ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, connu pour
ses positions belliqueuses (Irak), ont été jugés pris au sérieux par l’ensemble des opérateurs.
Une intervention en Iran entraînerait un renchérissement du prix du baril, sans parler des
répercussions géopolitiques.

Les prévisions de croissance pour la zone euro en 2008 devraient contraindre la BCE à
revoir à la baisse son taux directeur vers juin-juillet 2008. Un dollar et des taux faibles
soutiendraient la consommation domestique ainsi que les exportations. De plus, les marchés
financiers devraient en profiter pour réinvestir certains marchés jugés sous-évalués ou plus
spéculatifs.

Harold Moulet
Diplômé ESCEM 2007

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