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R
étention d’eau, minéralisation de la
matière organique, aération de la
structure, le sol a bien plus à offrir
aux plantes qu’un simple support ! Il
Dans la couche organique d’un sol vit une grande diversité héberge la plus grosse partie de la bio-
d’organismes de toutes tailles. Ils participent à la décompo- masse vivante de la planète. Et tel un être
sition de la matière organique en humus puis à sa minérali- vivant, les pratiques qui lui sont appli-
sation. Les éléments minéraux ainsi produits contribuent à quées, agricoles, urbaines, peuvent lui
nourrir les végétaux. profiter ou lui nuire.
figée. La dynamique est très lente dans les horizons profonds du sol et beaucoup plus rapide sur les
horizons de surface. Ainsi, toute intervention humaine peut donc avoir des impacts rapides, qu’ils
soient positifs ou négatifs.
Pratiques agricoles
Le sol, socle de l’agriculture durable
L
e sol est bien souvent menacé par une perte de
matière organique, tassement, érosion… mais
peut être préservé par certaines pratiques :
Un non-labour ou non-bêchage évite la minéralisation
trop rapide de l’humus et une perturbation de la vie
biologique du sol. Les vers d e terre font alors bien
leur travail. Ils créent dans le sol un réseau de galeries
à l’image d’un réseau routier : des voies communales,
des départementales, des autoroutes…
Ce réseau interconnecté permet la circulation rapide
de l’eau excédentaire dans le sol mais aussi l’air. Il « Regardez ce qui se passe dans votre sol. Si
serait dommage de le détruire. vous trouvez des vers de terre en bon nombre,
Les vers de terre ne sont pas les seuls responsables de c’est signe d’un bon état général !
l’amélioration du sol mais ils sont nos meilleurs gui-
des pour nous, jardiniers. Bien présent, ils renseignent sur le bon état de santé d’un sol.
Pour protéger cette vie, il faut couvrir le sol en permanence par des résidus végétaux ( paille,
feuilles, compost…), par des cultures intermédiaires non récoltées, par des déchets de bois déchi-
quetés (Bois raméal fragmenté)
Ainsi la faune du sol sera continuellement nourrie, les mauvaises her-
bes se développeront difficilement. La terre sera protégée contre les
agressions climatiques Toutefois une surveillance accrue des ravageurs
comme les limaces ou les mulots est conseillée. Car ils prospèrent dans
les résidus de végétaux. »
Biologie du sol
Yann Février
matière organique en décomposition qu’ils
fractionnent et digèrent grâce aux microor-
ganismes symbiotiques de leur tube diges-
tif. Les turricules (déjections) des lombrics,
1 tonne de lombrics soit 4 à 5 millions d’individus,
visibles à la surface du sol, constituent
ingérant jusqu’à 250 tonnes de terre par an.
d’excellents engrais qui enrichissent la terre
en azote, phosphore, magnésium, calcium
et potassium tout en stabilisant le pH. Les lombrics participent également activement à l’aération des
sols en creusant d’innombrables galeries (jusqu’à 50 m par m2). Ces actions chimiques et mécaniques
favorisent la minéralisation et sont d’autant plus importantes que les vers de terre sont généralement
très abondants. On estime qu’un hectare de sol comprend en moyenne 1 tonne de lombrics soit 4 à 5
millions d’individus, ingérant jusqu’à 250 tonnes de terre par an. Cette biomasse exceptionnelle résulte
d’une forte fécondité. Les lombrics sont hermaphrodites et ont une sexualité complexe qui débute par
un accouplement « tête-bêche » pendant lequel les partenaires échangent leurs spermatozoïdes. La
fécondation des œufs a lieu ultérieurement dans un cocon de mucus très résistant. Après environ 3
semaines d’incubation, des lombrics miniatures (jusqu’à 20 jeunes) sortent du cocon.
Alexandre Carpentier, chercheur à l’université de Rennes