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RENOUX Camille pour le

13/11/07

SEANCE N°6

L’habit ne fait plus le médecin. De l’homme en blanc, notable hors


d’atteinte, le médecin est devenu un professionnel ordinaire, le patient prenant
les traits d’un « consommateur de soins ». L’idée de profane face au
professionnel, de l’ignorance face au savoir, au pouvoir, et à l’évolution des
technologies, et le souci de protéger le « consommateur », ont amené les
juridictions, mais aussi les pouvoirs publics à tenter de rétablir un équilibre qui
paraissait être rompu ou qui, peut être, n’avait jamais existé dans la relation
médecin - patient. Cette nouvelle image du médecin a mis des siècles à évoluer
tant le chemin était long. Les rapports du médecin et du patient sont réglés par
un contrat.
L’arrêt rendu par la première chambre civile de la Cour de Cassation le 29
juin 1999 présente le cas d’un patient qui, à la suite d’un examen médical
nécessitant une injection de médicament diagnostique, contracte une maladie
nosocomiale, entraînant des répercutions sur sa santé, à savoir une arthrite
septique due à l’action de staphylocoques dorés. Le patient engage une action en
réparation du préjudice subi, contre le médecin radiologiste, celui qui a pratiqué
l’injection.
L’affaire a été présentée devant un tribunal de première instance, puis après
appel de l’une des parties, devant la Cour d’appel de Versailles. Cette dernière,
par un arrêt du 18 septembre 1997, déboute le patient de son action en réparation
au motif qu’un médecin n’est tenu que d’une obligation de moyens c’est-à-dire
qu’il s’oblige uniquement à mettre en œuvre tous les moyens mis à sa
disposition par la science. Or, le débiteur d’une obligation de moyens ne peut
être condamné que sur la base de la démonstration d’une faute personnelle
commise par lui. Le patient forme donc un pourvoi en Cassation au moyen que
le médecin était bien débiteur d’une obligation de sécurité du résultat, pour
laquelle la seule inexécution suffit à prouver la faute et donc à engager la
responsabilité contractuelle prévue à l’article 1147 du Code civil.
Quelles sont les obligations devant êtres tenus par le médecin notamment
en matière d’infection nosocomiale ?
La Cour de cassation a cassé et annulé l’arrêt de la Cour d’appel, en
reconnaissant la violation par cette dernière de l’article 1147 du Code civil. La
Cour de cassation admet donc qu’en matière de responsabilité médicale, un
médecin peut être débiteur d’une obligation de résultat quant à la sécurité du
patient.
Cette obligation de sécurité du résultat ne remet pas en cause l’obligation de
moyens du médecin, qui demeure son obligation principale en matière de soins.
Cependant, concernant les accidents médicaux, la Cour de cassation semble
substituer l’obligation de résultat à l’obligation de moyens.
I-

A - LA DISTINCTION ENTRE OBLIGATION DE MOYEN ET


OBLIGATION DE RESULTAT : la charge de la preuve

L’article 1147 énonce que « le débiteur est responsable du seul fait de


l’inexécution de l’obligation à moins qu’il ne justifie que l’inexécution provient
d’une cause étrangère. »
Demogue a proposé la distinction entre obligation de moyen et obligation de
résultat. Cette distinction prend en considération l’objet précis de la promesse
faite :tantôt celui qui l’a souscrite s’est engagé à faire ce qui est possible pour
parvenir à un résultat favorable, lequel n’est pas garanti. Tantôt au contraire, la
promesse e été de procurer un résultat déterminé au créancier.
En ce qui concerne l’obligation de moyen, le débiteur s’engage à employer les
meilleurs moyens possibles de parvenir au résultat envisagé. En cas
d’insatisfaction, le créancier doit prouver que le débiteur n’a pas agi avec la
diligence requise (article 1137 du code civil).
Pour l’obligation de résultat, le débiteur est tenu de procurer le résultat
promis. Alors, du seul fait que le résultat n’a pas été obtenu, la responsabilité du
débiteur se trouve envisagée et c’est à lui qu’il incombe, pour y échapper, de
démontrer que l’échec est la conséquence d’un évènement de force majeure et
ne peut pas, de ce fait, lui être imputé.

La question, de la charge de la preuve, se trouve ainsi clairement


ordonnée.
S’il y a obligation de moyens la charge de la preuve pèse sur le créancier : pour
engager la responsabilité du débiteur, il lui faut prouver la faute de celui-ci,
prouver qu’il a manqué à son obligation. S’il échoue à faire cette preuve, aucune
responsabilité ne pourra être mise à la charge du débiteur.
En revanche s’il y a obligation de résultat, la solution s’inverse, la charge de la
preuve incombant alors au débiteur. Dès lors qu’il est établi que le résultat
promis n’a pas été atteint, la responsabilité du débiteur se trouve engagée en
vertu d’une présomption légale et c’est à lui qu’il revient de faire la preuve que
l’échec n’est pas de son fait mais la conséquence d’une cause étrangère,
circonstance exclusive de toute faute de sa part. À défaut d’y parvenir, sa
responsabilité restera engagée sur le seul constat de l’inexécution. Le
renversement de la charge de la preuve peut donc s’analyser comme la mise en
place d’une présomption de faute du médecin.
B - LE DROIT MEDICAL : UNE OBLIGATION DE MOYEN

L'obligation pesant sur le médecin, comme sur l'établissement de santé,


reste dans son principe une obligation de moyens.
En s'engageant à l'exécution d'une obligation de moyen, le contractant s'engage
à tout faire pour atteindre le résultat promis, sans garantir ce dernier, il n’est tenu
de faire que ce qui est en son pouvoir pour soigner au mieux le patient . Le
médecin est tenu dans son contrat avec le malade d'une obligation de soin. Cette
obligation est qualifiée par la jurisprudence d'obligation de moyen.

En effet, si les obligations légales de lutte contre les infections nosocomiales et


la réglementation des mesures d’asepsie pèsent à titre principal sur les
établissements de soins, le devoir d’asepsie relève aussi des obligations du
médecin.

Les recours devant la Cour de cassation se fondent dans les espèces concernant
les médecins, ici un radiologue, sur l’obligation de moyens à laquelle ils sont
tenus et qui impose au patient qui recherche leur responsabilité de démontrer
l’existence d’une faute de négligence voire d’insuffisance commise par le
praticien.

Ce régime, qui se substitue à celui de la présomption de responsabilité, est sans


doute rigoureux car toute infection qui était absente lors de l'admission d'un
patient en milieu hospitalier et qui apparaît à partir de quarante-huit heures
suivant cette admission est présumée être nosocomiale.

Mais l'exigence d'une asepsie extrêmement poussée - même si le risque-zéro


n'existe vraisemblablement pas - est une donnée acquise fondamentale de la
science médicale et, de très nombreux textes ont mis en évidence l'impératif
absolu de la lutte contre les infections nosocomiales.
L’aléa thérapeutique doit être examiné car celui-ci est le critère même de la
distinction entre obligation de moyen et de résultat.
II -

A - L’ALEA THÉRAPEUTIUE COMME REMISE EN CAUSE DE


L’OBLIGATION DE RESULTAT

Il y a d’autres éléments qui sont de nature à orienter le choix de la qualification


de l’obligation comme le caractère aléatoire ou non du résultat recherché. Si des
diligences ordinaires garantissent le succès avec quasi-certitudes, l’obligation est
de résultat. Mais si, au contraire, le résultat poursuivi dépend des circonstances
autres que les soins même vigilants du débiteur, l’obligation devrait être de
moyen. Le médecin ne peut pas promettre de guérir.

Le rattachement à l’obligation de moyens implique en principe que soit


démontrée une faute du médecin en relation causale avec le dommage. Cette
faute s’apprécie par comparaison avec le comportement qu’aurait eu une autre
personne normalement prudente, diligente et avisée dans les mêmes
circonstances.
Fait parti de ces moyens détournés, la théorie de la faute virtuelle qui permet de
retenir la responsabilité du médecin à partir d’une série d’hypothèses, la théorie
de la perte de chance qui pour certains auteurs n’est qu’un moyen de venir au
secours des victimes dans l’incapacité de prouver la faute médicale

En effet, l’aléa thérapeutique est la cause étrangère, on parle aussi de force


majeure pour dénommer cette sorte d’évènements dont il est impossible d’éviter
les conséquences. L'aléa médical est une incertitude liée à la médecine, il est
précisément caractérisé par l'absence de faute. Tout acte médical comporte
inévitablement une part de risque pouvant aboutir à la non-guérison ou à des
effets indésirables. Le risque est consubstantiel à l’acte médical.
Ainsi les accidents médicaux ont toujours existé. Il n’en reste pas moins que la
technicité croissante des thérapeutiques s’accompagne d’une progression de leur
dangerosité.
En l’absence de toute loi sur l’indemnisation de l’alea thérapeutique, le souci de
réparer les dommages subis par les patients même en l’absence de faute du
médecin, ont poussé les juridictions du fond à créer le concept accessoire
d’obligation médicale de sécurité.
B - VERS UNE OBLIGATION DE SECURITÉ DU RESULTAT

Les règles mises en place au fur et à mesure par la jurisprudence suggèrent déjà
l’évolution vers l’obligation de sécurité qui sera admise à titre accessoire à
l’obligation de moyens.

L’exigence d’un résultat est impossible en matière médicale, c’est pourquoi cela
impose aux juridictions dans le but d’indemnisation des patients, de ne plus
statuer en termes de responsabilité, raison pour laquelle le terme d’obligation de
sécurité est préférable.

Le principe d’une obligation de sécurité de résultat implique que le débiteur de


cette obligation ne peut s’exonérer de sa responsabilité qu’en démontrant que le
dommage provient d’une cause étrangère. La cour de cassation a eu à prendre
position sur ce point. En effet, la présomption de responsabilité serait un leurre
pour les victimes qui se trouvent confrontées à la preuve la plus difficile de
l’origine de la contamination, et ce quelque soit l’utilisation possible de
mécanisme des présomptions ou l’évolution des techniques biomédicales qui
permettent la traçabilité des germes infectieux
Dans l’arrêt du 29 juin 1999, la cour de cassation s’est prononcée en
faveur d’une obligation de sécurité résultat, au visa de l’article 1147 du Code
civil.
La porte judiciaire ouverte sur l’obligation de sécurité à la charge du
médecin donne crédit à la thèse du « droit à la guérison » dont le médecin serait
débiteur.
La loi viendra peut-être prendre le relais du juge, ce qui aurait au moins pour
mérite à condition de trouver le système d’indemnisation adéquat, de préserver
la relation médecin - patient.

La cause paraît désormais entendue. Les médecins ainsi que les


établissements de soins sont depuis ce revirement de jurisprudence tenue d’une
obligation de sécurité du résultat en matière d’infection nosocomiale, obligation
dont ils ne peuvent se passer que par l’apport de la preuve d’une cause
étrangère. Donc la seule preuve du respect de la réglementation en matière
d’asepsie et donc de l’absence de faute n’est pas suffisante.
L’importance de cet arrêt est indéniable, on passe ainsi du régime de la
présomption de faute à celui de l'obligation de sécurité de résultat.

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