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-l’impulsion: les pulsions de base, les emotions, les sentiments, les désirs,
les besoins vitaux, qui sont amoraux, illogiques et immatures
-le mental : qui rend l’expérience et la prise de conscience possible
concrètement au sein de l’espace et du temps. C'est l'arène de la perception, de
l'association et de la réaction. Donc, le mental perçoit à un moment donné les
objets dans l'espace conscient de l'esprit et réagit émotionnellement et
psychologiquement aux objets grâce au processus de l'association qui se fait en
collaboration avec la mémoire.
-l’intellect : qui compare, évalue et analyse l’expérience sensorielle et
mentale et tire des conclusions; qui ensuite décide de la marche à suivre et dirige
l'action si le mental réactif lui laisse suffisamment d'espace et de marge de
manoeuvre.
-la mémoire : qui enregistre et enmagasine les données sensorielles, les
expériences, les réactions et les conclusions et qui, de surcroît, les maintient en
existence dans l'espace du subconscient, qui demeure perpétuellement en activité.
Grâce à la mémoire, le mental peut ainsi faire l'association entre les objets et
évènements du passé et ceux du présent.
-l’ego : la conscience restreinte de soi, du moi, automatiquement générée à
partir des données actives de la mémoire, des pulsions biologiques, des expériences
du mental et des conclusions et jugements de l’intellect. C'est le point
d'intersection entre le mental, l’impulsion, la mémoire et l'intellect. Le mental,
l’impulsion, et la mémoire sont intimement associés de même que l'intellect, la
créativité et l'égo sont étroitement liés. Ces facultés de la pensée interagissent
activement durant l'état d'éveil où l'esprit agit sur le plan conscient. Par contre,
durant le rêve qui opère dans l'espace subconscient de l'esprit, c'est le mental
réactif, impulsif et la mémoire qui sont prédominants. Durant le sommeil profond,
qui s'opère dans l'espace inconscient de l'esprit, les facultés de la pensée sont mis
au repos. Il n'y a que l'activité inconsciente qui se fait automatiquement sans
l'intervention de la pensée et de la conscience active et objective.
L’ego, qui n’est en réalité qu’une pensée prédominante parmi tant d’autres à
un moment donné et dans une situation donnée, établit son règne au centre du siège
de l'expérience. En effet, la pensée est l’essence du siège de l’expérience; elle est
l'activité incessante de la conscience active. La pensée est une formation d’images
sélectives et une formulation des mots, des symboles qui désignent, qualifient et
évaluent des réalités, qui sont maintenues en existence au sein de l'espace de la
mémoire, de la connaissance acquise. Le sentiment égoïque du moi est donc
l’essence du siège de l’expérience, de l’esprit, car c’est lui qui offre une identité
[une couleur] particulière, unique et surtout la continuité à la conscience
individuelle ainsi générée. Toute expérience est ainsi filtrée par l'ego, le point focal
de la personnalité individuelle liée à un corps particulier. L’ego, qui est l’essence
de la conscience en activité, de la conscience évolutive et objectifiée, opère
principalement dans le contexte du temps, de l'espace et de la réaction. Il donne de
la continuité au plaisir et fait tout pour fuir la souffrance, engendrant ainsi la
dualité, le conflit des paires opposées. Etant une pensée prédominante à un point
nommé, l'ego opère sous l'influence de la dichotomie de la pensée. Puisque chaque
pensée possède son opposé, chaque sentiment possède son opposé, chaque action
possède son opposé, l'ego qui est un amalgame de pensée, sentiment et action ne
peut éviter cette dualité, ce conflit des paires opposées. Donc, une pensée
prédominante peut à un moment donné vouloir quelque chose et, en même temps
ou immédiatement après, une autre pensée prédominante peut vouloir le contraire.
Cela produit un conflit perpétuel au sein de l'activité de la pensée, de l'ego et
inévitablement provoque une importante fuite d'énergie psychique.
La Réalité, quant à elle, est tout simplement une chose ou une situation qui
existe comme un objet d’expérience. Cet objet peut être réel ou illusoire. Elle est,
en effet, la conscience objectifiée dans ses multiples manifestations physiques,
biologiques et psychiques.
Quoiqu'il n'est pas possible de faire l'expérience de la Vérité de l'Etre que nous
sommes en essence, il faut toutefois souligner que la Vérité peut se manifester,
peut briller dans sa splendeur dans le miroir de la pure conscience, de la conscience
qui a volontairement suspendu toute activité de la pensée. La pure conscience est
par conséquent le seul moyen grâce auquel La Vérité puisse se manifester. Une
fois que La Vérité s'est manifestée à travers le miroir de la pure conscience, le
conscient va immédiatement et automatiquement l'objectifier et cela produira une
expérience spirituelle, qui transformera à jamais la conscience active. Car la pure
conscience du supraconscient ne cessera plus de briller et d'irradier la lumière de
L'Etre Suprême, que nous sommes tous en vérité.
La Vérité est le principe qui anime et illumine la conscience en activité. Elle est
donc porteuse et dispensatrice de la vie cosmique et de la lumière de la conscience
qui anime et illumine toute chose connu et connaissable. Car sans Elle, il n'y a
aucune expérience de quoi que ce soit ni de qui que ce soit. Elle existe et pourtant
elle est sans forme particulière, sans localisation particulière. Elle est indistincte,
unilatérale, unique, immuable, immobile, ineffable, irréductible, absolue. C'est Elle
qui anime, active et illumine la conscience, la prise de conscience, l'expérience.
Toutefois, il n'y a qu'à travers la conscience, maintenue à un niveau de grande
pureté, que l'on puisse la réaliser. Elle est donc la demeure de la pure conscience et
de la conscience active. Elle existe au noyau central de la conscience. Elle est la
vie et la lumière qui contient tout en sa présence sans borne et qui est également et
simultanément présent en chacun, en tout, partout.
Quelques Clarifications :
-à travers les outils de la technologie scientifique, le siège de l’expérience [l'esprit]
peut arriver à connaître, à prendre conscience, des faits et données qui sont
instantanément inaccessibles aux instruments naturels : comme les astres, les
planètes, les galaxies, etc. Le siège peut également connaître des faits et données
antérieurs à sa propre apparition: comme la naissance du système solaire, les
dinosaures, etc. La prise de connaissance de ces faits et données produit des
expériences, qui font par conséquent partie intégrante de la conscience active du
siège. Tout ce que les sciences et les technologies peuvent nous apprendre devient
automatiquement des objets de l’expérience, de la conscience.
-les objets de l’expérience sont intimement liés aux instruments et au siège de
l’expérience. Ils existent et évoluent tous dans un contexte de diversité,
d’évolution, de flux, de fragmentation, d’instabilité. C’est le monde du devenir : la
réalité qui change d’apparence et de rythme.
-quand le siège de l’expérience n’est pas en état d’éveil, l’expérience du présent
échappe à ses instruments et aux facultés de la conscience. Cela produit une
expérience inconsciente. Dans cet état, la conscience est inconsciente car elle ne
produit pas d'objets, elle ne se transforme pas en objets. Il n'y a pas de division de
la conscience en sujet, objet et interaction entre le sujet et l'objet. Mais cet état de
la conscience n'est pas permanent. Par ailleurs, quand le siège n’est que
partiellement éveillé, une partie de l’expérience du présent peut être enregistrée par
certaines des facultés de la conscience. Cela produit une expérience subconsciente
ou semiconsciente. Cet état n'est également pas permanent.
-quand le siège de l’expérience est éveillé, attentif et actif dans l'instant présent,
l’expérience est consciente car il y a les fonctions de l'esprit, de la pensée telles que
perception, association, évaluation et décision. Quand le siège de l’expérience est
éveillé, attentif mais passif dans le présent, il y a une expérience supraconsciente
car la pensée n'intervient pas dans la perception. Les facteurs qui engendrent la
diversité, la fragmentation, la division, la dualité de l’expérience sont ainsi
inactifs. Dans cet état de la pure conscience, il y a une grande paix, un sentiment
de perfection, d’être infini, éternel, indivisible propre à la pure conscience.
-la méditation consiste à atteindre cet état de la pure conscience, la base
permanente et omniprésente de l’expérience. Il faut pour cela :
*se déconnecter de la conscience inférieure qui évolue dans, et se limite à,
la diversité et le devenir [le corps, les sens, le mental, l’ego, le désir, la souffrance,
la violence, l’instabilité, le plaisir, le pouvoir, etc.]
* tourner l’attention vers la base de l’expérience qui est au-delà des
activités mécaniques et réactives du siège de l’expérience
* s’engager à vivre dans la réalité du présent tout en étant attentif à l’espace
de la pure conscience qui pénètre tout, partout, afin que la base, qui emplit et
soutient l’espace et l’instant présent, puisse se dévoiler plus aisément.
* vivre d’une telle manière à ne pas provoquer un excès d’agitation et de
conflit au sein du siège et chez les instruments de l’expérience. L’agitation
excessive engendre la réactivité mentale qui déroute et dégrade l’énergie de
l’attention. Sans l’énergie de l’attention, la base ne pourra jamais être réalisée.
-la base de l’expérience est perpétuellement dans un état d’unicité, d’être, de
perfection, d’immobilité et d’intégrité. C’est cela la vérité, la vraie conscience
éternelle, omniprésente, infinie et parfaite. Elle est omniprésente car elle permet à
chaque élément de l’expérience d’exister et de se manifester dans la création. Elle
est éternelle car elle est la source et le substrat du temps, de l’espace et de
l’évolution. Elle est parfaite car elle est toujours complète et ne dépend de rien ni
de personne pour se compléter, pour s’accomplir.
Comprendre La Base:
-la base, l'essence, l'élément de base de l'univers matériel, du cosmos, est la
particule de la matière et de l'énergie. Sans la particule, il ne peut y avoir
d'univers.
-la base, l'essence, l'élément de base de tout organisme vivant est la cellule vivante,
qui est une organisation extraordinaire de particules de la matière et de l'énergie
associées au principe du souffle de la vie. Sans la cellule vivante, il ne peut y avoir
d'organisme vivant.
-la base, l'essence, l'élément de base de l'expérience est la conscience. La
conscience signifie connaître, prendre conscience de quelque chose. Ainsi, être
conscient signifie être conscient d'un objet de l'expérience à travers les instruments
et le siège de l'expérience. L'expérience, de par sa nature, divise la conscience en
sujet et objet. Le monde des sujets et des objets de l'expérience constitue le champs
de l'expérience où tout se passe. C'est cela le champs de la réalité, du cosmos, la
forme de la conscience. La conscience ainsi manifestée chez chaque unité de
conscience devient le sujet qui fait l'expérience en opposition aux objets connus
dans le champs de l'expérience. Ainsi, il y a conscience ou expérience de soi et des
autres [non-soi] dans le monde de la réalité. Mais, le moi, le sujet n'est en effet rien
d'autre qu'un objet de l'expérience car il est aussi généré par l'expérience, par la
conscience, par l'expérience consciente.
La conscience manifestée, la conscience transformée en objets matériels, se
manifeste à trois niveaux. Il y a l'expérience consciente pendant l'état d'éveil où
tous les instruments du corps physique et le siège de l'expérience sont actifs. Il y a
ensuite l'expérience sub-consciente pendant la rêverie où les instruments du corps
physique sont temporairement inactifs et où la pensée, l’impulsion et la mémoire
avec leurs cortèges d'images, de valeurs et de sons symboliques sont actives et à
l'avant plan du siège. Le mental réceptif, l'intellect et l'ego, qui sont des facultés
conscientes, sont relégués à l'arrière plan et n'arrivent pas à s'imposer. Il y a aussi
l'expérience inconsciente où les instruments du corps et les facultés de l'esprit sont
complètement absorbés dans l'inconscience du sommeil profond. Il y a l'expérience
du vide, de l'absence, de la discontinuité. Qui fait cette expérience du vide, qui
n'est pas la destruction complète de l'organisme et de ses facultés mais uniquement
une absence de conscience d'objets et de sujet? Car pendant cet état d'inconscience
d'objet et de sujet, cette unité de la conscience qu'est l'organisme aussi bien que son
champs de d'expérience avec tous ses objets, entités et évènements sont maintenus
en existence; ils continuent d'exister inconsciemment. Quel est ce principe vital et
permanent qui maintient tout en existence [dans un état indistinct], même en
l'absence de la conscience consciente et subconsciente? N'est pas cela la suprême
vérité, la suprême identité, le vrai sujet impérissable et immuable. Sans Cela, il n'y
a ni champs de l'expérience, ni objets de l'expérience, ni sujets de l'expérience ni
états de conscience. C'est Cela la base de toute l'existence, de la réalité. C'est cela
la vérité que nous sommes au delà des modifications du temps, de l'espace et de
l'évolution. Cela est Etre Infini et Eternel, Conscience Immuable et Indestructible,
Perfection Absolue et Impérissable. Cela est notre véritable identité impérissable et
parfaite.
LA PRATIQUE SPIRITUELLE
Adhyâtmâ Darshanam
Méfiez-vous! Le vrai maître spirituel n’est pas celui qui arrive à produire le plus
grand nombre de dévots et de disciples et qui les maintient sous son emprise mais
plutôt celui qui produit de maîtres, des êtres libres et illuminés. Le vrai maître c'est
vous lorsque vous réalisez la suprême vérité, lorsque vous réalisez que vous êtes la
suprême vérité. Soyez le maître de votre destinée spirituelle et réjouissez vous!
Aum est aussi La Suprême Force Créatrice qui s’est transformée en la nature,
l’univers et tous ses entités et forces. En prenant conscience des forces de la nature
et de l’univers et en leurs rendant hommage, les sages visionnaires rendent ainsi
hommage à La Suprême Source. Cet hommage est initialement pur et désintéressé
car en ce faisant ils cherchent principalement à apprécier, et à se mettre en rapport
avec, La Source, Aum. Les sages ont toujours associé Ritam [l’ordre cosmique,
l’harmonie universelle] et Satyam [la vérité, la base de toute l’existence] à Aum.
Aum ritam cha satyam châbhî-dhât
Tapaso’ dhya-jâyata.
Tato râtry a-jâyata
Tatah samoudro arnavah
Hiranya-garbhah samavartat-âgre
bhoûtasya jâtah patir eka âsit
Sa dâdhâra prithivîm dyâm out emâm
kasmai devâya havishâ vidhema
Le noyau primordial [garbha] resplendissant [hiranya] qui existait avant [agre]
la création de l’univers [samavartat],
Est l’unique [eka] Source [jâtah], le Soutien [patir] des mondes
[bhouta] et créatures [jâtah],
C’est Lui qui est le support [dâdhâra] de cette [emâm] terre et aussi
[out] des cieux [dyâm] !
Quel [kasmai] est le moyen [vidhema] d’établir un rapport
[havisha] avec cet Etre transcendantal [deva]?
Quelle belle et pure glorification de Aum dans cet hymne. Mais malheureusement,
par la suite, à cause de la corruption de la pensée égoïque, il y a une absurde et
futile tentative de la part de certains esprits malins de manipuler et de capturer les
forces de la nature émanant de La Source afin de les mettre à leur propre service.
Ainsi, les divers rites et mantras ont fait leur apparition. C’est en soi une forme de
sorcellerie, de magie blanche, qui consiste à attirer, adoucir, aduler, corrompre à
travers de offrandes et incantations spécifiques une force ou plusieurs forces de la
nature et finalement les contraindre à agir en notre faveur. Cette approche
corrompue fait partie de toutes les religions primitives dans leur quête de sécurité
et de certitude. Mais à quel point et degré est ce que cela marche? C'est une toute
autre histoire. La plupart des personnes, adoptant une approche égoïque et
corrompue, s’adonnent à ces pratiques illusoires et psychologiquement
immatures.
Au chapitre 7, la Bhagavad Gîtâ attire notre attention sur l’adoration des dieux et
offre une fort belle analyse de la situation.
7.20. Il y a ceux dont la sagesse a été subjuguée par la puissance
de leurs désirs matériels et égoïstes, sous l’emprise de la nature
matérielle, qui s’adonnent à l’adoration des divers dieux en
adoptant des règles et rites qui correspondent à chacune de ces
divinités.
7.21. Quelque soit le concept, l’image de dieu qu’un tel dévot,
désirant un objet mondain, choisit d’adorer selon sa croyance et
sa disposition personnelle, c’est en effet son vrai Moi, La
Conscience Illuminatrice, Aum, qui est son réel support et sa
véritable destinée.
7.22. Poussé par sa croyance aveugle et ses besoins mondains, il
adore ce concept et il pense obtenir de cette divinité les objets du
plaisir qu’il désirait et qui sont autrement si facilement
accessibles car ils ont été ordonnés par le vrai Moi, La Conscience
de L'Etre. [Nul ne peut rien obtenir d’un quelconque dieu s’il ne
fait pas l’effort nécessaire (karma) et si cela n’est pas dans l’ordre
des choses accessible [prâpti]. Le dieu n’est qu’un prétexte, un
faux intermédiaire inventé par l’esprit de l’homme, aveuglé par
ses impulsions et désirs].
7.23. Le fruit, le résultat, autrement si facilement accessible,
obtenu par ces gens d’intelligence limitée, est de nature périssable
et éphémère. Ceux qui adorent les dieux imaginaires atteindront
le monde illusoire des dieux [la perdition] tandis que ceux qui se
sont dévoués au vrai Moi, l’Unique Etre, la Vérité implacable,
atteindront la Vérité.
7.24. Ceux qui ne comprennent pas la véritable nature invisible
du vrai Moi [Etre] s’imaginent que le vrai Moi se manifeste à
travers une forme particulière alors que le ‘Je suis’ est l’Etre
Suprême qui ne peut être perçu ni par l’esprit ni par les sens ; le
‘Je suis’ est l'existence transcendantale.
7.25. Le vrai 'Je' [Etre] ne peux pas être perçu par tout le monde
car le Je est voilé par le brouillard de l’activité cosmique
phénoménale [yogamâyâ]. Par conséquent, les ignorants du
monde n’arrivent pas à reconnaître le Je : le vrai Moi qui est
incréé et immuable [parfait].
7.26. Arjouna ! Le 'Je' connais tout le passé, le présent et l’avenir
des entités, mais nul ne peut connaître le vrai Moi.
Il faut aussi savoir que Aum est également appelé Pourousha, l’Etre intérieur, la
pure conscience de l’Etre qui se trouve au plus profond et à la base de chaque
individu. Pourousha peut aussi se traduire comme Présence, ou même conscience
illuminatrice. Au sujet de Pourousha, le Rig Veda nous illumine de la façon
suivante :
Sahasra shîrshâ pouroushah
sahasrâkshah sahasrapât
sa bhoûmim vishvato vritvâ
atyatishthad dashângoulam
Aum, La Présence Indestructible, la pure conscience en nous et en
tous, est Omnisciente, Omniprésente et Omnipotente. Elle perçoit à
travers les milliers [sahasra] d’esprits [shîrshâ], Elle voit à travers
tous les yeux [âksha] et Elle voyage à travers toutes les pattes et
tous les pieds [pâd]. Elle emplit la terre [bhoumi] et l’univers
[vishvam] dans sa totalité et s’étend au-delà de l’univers par dix
mesures [dashângoulam]. Elle est immanente et transcendantale.
Aum est invoqué trois fois au début de toute pratique spirituelle. La raison est très
simple: car Aum est la Source d’où la création a émergé. Aum est la Base qui
préserve l’organisation de univers suivant son évolution. Aum est La Destination
finale où la création, après sa destruction, va se dissoudre. Ainsi, Aum est le
substrat et la substance de Création, Préservation/Evolution et Destruction de
l’univers et de tous les objets qui évolue dans la création.
Aum est essentiellement la base et la destination éternelles de toute l’existence.
Les Védas nous instruisent à propos de Aum de la manière suivante :
Aum amrito’pastaranam asi swâhâ
Aum amrita pidhânam asi swâhâ
Aum satyam yashah shrir mayi
Shrih shrayatâm swâhâ.
Aum est [asi] la base [oupastaranam] éternelle [amrita] et c’est la
vérité [svâhâ]. Aum est la destination suprême [pîdhânam] éternelle
[amrita] et c’est la vérité [svâhâ]. Que je trouve refuge [shrayatâm]
chez Aum qui est fait de vérité [satyam], gloire [yasha], richesse
[shri] et beauté [shrih]. Ce que je dis est la stricte vérité [svâhâ].
GAYATRI MANTRA: Gâyatri Mantra nous illumine sur la nature de AUM et sur
la pratique spirituelle à entreprendre afin de réaliser le but de la vie et d’atteindre la
réalisation spirituelle, l'illumination. C’est cela qui pourrait nous aider à connaître
le vrai bonheur et but de la vie.
Aum Bhoûr bhouvah svah
Aum Tat savitour varenyam
Bhargo devasya dhîmahi
dhiyo yonah prachodayât Aum
AUM : L’Etre Suprême est ETRE-CONSCIENCE-PERFECTION [Being-
Knowing-Enjoying]:
BHOUR : le principe originel incréé et indestructible qui est la base de toute
l’existence. Toutes les choses dépendent de Aum afin d’exister car c’est la force
génératrice de Aum qui a manifesté toute la création. Mais Aum ne dépend de rien
ni de personne pour exister et briller. Aum, l’Etre, n’apparaît pas ni ne disparaît;
Aum est l’âme de toute l’existence, la vie de toute l’existence. Sans vie et sans
âme, rien ne peut exister.
BHOUVAH : le principe originel et indestructible qui est la base de toute
l’évolution. Toutes les choses de l’univers dépendent de Aum afin d’évoluer et de
se développer. Guidée par La Suprême Conscience ou Intelligence, l’évolution
suit son cours et tout s’organise dans l’univers. Au niveau des êtres vivants, Aum
se manifeste comme la conscience, qui les permet de faire des expériences, de se
développer et de connaître. Mais AUM ne dépend de rien ni de personne afin de
connaître car AUM est Suprême Intelligence et Conscience; Sa nature est de tout
connaître, de tout révéler, partout et tout le temps. Rien ni personne ne peut
échapper à la conscience de Aum.
SWAH : le principe originel et indestructible qui est la base de la perfection et de
l’harmonie. Toutes les choses de l’univers dépendent de Aum afin d’atteindre leur
finalité, leur perfection, et de compléter leur parcours. Il y a certains qui
réussissent et d’autres qui échouent à arriver au bout du parcours. Mais Aum ne
dépend de rien ni de personne pour Sa perfection; Aum est La Suprême Perfection,
La Plénitude. Aum est éternellement complet et parfait.
AUM, qui ETRE-CONSCIENCE-PERFECTION, peut être accessible et réalisable
à travers la pratique spirituelle
GAYATRI MOUDRA: Gayatri Moudrâ, enseigné aux jeunes, est une façon
symbolique mais efficace de mieux comprendre les clés mystiques de Gâyatri.
Cette moudrâ est exécutée dans la posture assise après quelques profondes
respirations. Le dos doit être maintenu droit et les yeux clos.
AUM : posture de namaskâra avec les mains jointes devant soi
BHOUR : les deux mains sont placées sur le nombril, le centre d’où émerge
le souffle de la vie. Aum est la vie qui nous anime et nous maintient en vie.
BHOUVAH : les deux mains placées sur le coeur [poitrine gauche], le centre
des émotions. Aum est la force qui maintient le coeur en activité et nous permet
d’avoir des émotions et réactions.
SWAH : les deux mains placées sur la tête, le centre de la conscience. Aum
est la force en nous, permettant de faire des expériences, de connaître et de
comprendre.
AUM : Posture de namaskâra
TAT SAVITOUR VARENYAM : les deux mains placées sur le centre de la
poitrine où se trouve le coeur spirituel
BHARGO DEVASYA DHIMAHI : la main gauche est placée sur la nuque et
les extrémités du pouce et de l’index de la main droite sont jointes et placées sur le
Trikouti, l’Oupanayanam, le troisième oeil. La pratique de la méditation qui
consiste à pénétrer au plus profond de l’esprit, de la conscience.
DHIYO YO NAH PRACHODAYÂT : les deux mains placées sur la tête se
glissent du sommet de la tête et descendent sur le visage en caressant les deux yeux
et les joues.
AUM : retour à la posture de namaskâra.
Les plus petits enfants sont initiés à cette science spirituelle en dessinant une
personne assise avec AUM ou un soleil brillant au centre de son cœur. Les rayons
de Aum émanant du cœur partent vers tous les organes principaux du corps : la
tête, les yeux, les oreilles, le nez, la bouche, les bras, le bas-ventre et les jambes. Il
y a un chant védique qu’on associe souvent à cet exercice.
Aum vâng ma âsye’stou
Aum nassor me prâno’stou
Aum akshnor me chakshour astou
Aum karnayor me shrotram astou
Aum bâhvor me balam astou
Aum ourvor me ojo’stou
Aum arishtâni me’angâni
Tanous tanvâ me saha santou
Aum, la base unique sur laquelle repose et dépend toute l’existence,
est comme la parole [vâk ou vâng] qui émane de ma bouche. Car
une bouche muette est sans vie et donc sans âme. A travers la
parole, je déduis Aum.
Aum est comme le souffle de la vie [prâna] qui circule à travers mes
narines. Car sans le souffle vital, on cesse de vivre. Le souffle est
la vie, l’indication de l’âme.
Aum est comme la vision [chakshou] qui anime mes yeux. Car les
yeux aveugles sont sans vie et sans âme. Ils sont inutiles.
Aum est comme la capacité d’entendre et d’écouter [shrotram] qui
anime mes oreilles. Car les oreilles sourdes sont sans vie, sans âme
et donc inutiles.
Aum est comme la force physique [balam] qui anime mes bras et
me permet d’agir. Sans cette force d’action qui circule dans mes
bras je ne peux rien faire ni accomplir. Donc, mes bras seront
inutiles, sans vie et sans âme.
Aum est comme la mobilité qui anime mes jambes et les permet de
se déplacer. Sans cette force physique, je resterai immobile et mes
jambes seront inutiles, sans vie et sans âme.[Aum est aussi
comparable à la virilité et la fertilité [ojas] qui anime l’organe
génital car sans virilité et fertilité, il ne peut y avoir de procréation.
Et la race s’éteindra].
Aum est surtout cette vie, cette force, qui anime et active tous les
organes sains [arishtâni] de ce corps grâce auxquels je peux bien
vivre.
Gâyatri Mantra parle également des sept vyâhritis, des sept états de la
conscience, de Aum. Ils sont : bhouh- la conscience inanimée, bhouvah- la
conscience animée, svah- la conscience sémi-consciente, mahah- la
conscience rationnelle et mature, janah- la conscience éveillée et créative,
tapah- la conscience en mutation, et satyah- la conscience de la vérité, la
réalisation de la vérité de l’Etre. Bref, Gâyatri nous enseigne que tout est fait
de conscience vibrant à un certain niveau de l’évolution. Le but suprême de
l’évolution est satyah, mais l’évolution ne conduit pas automatiquement et
inévitablement à ce but suprême. Il doit y avoir un élément d’effort
conscient et personnel afin d’atteindre un état rationnel, un état éveillé dans
le présent vierge et omnipotent et une mutation de la conscience évolutive
afin que la dimension parfaite et indestructible de l’Etre, du vrai Je, du vrai
sujet, puisse se révéler.
Aum, la pure conscience, est de la nature de cette suprême paix [sham], de cette
parfaite douceur [shiva] et de cet immense bien-être [maya]. Les Védas chantent :
Aum namah shambhavâya cha mayobhavâya cha
Namah shankarâya cha mayaskarâya cha
Namah shivâya cha shivatarâya cha
Aum est glorifié comme étant de la nature [bhava] de la paix
[sham] et du bonheur [maya].
Aum est glorifié comme étant le dispensateur [kara] de la paix
[sham] et du bonheur [maya]
Aum est glorifié comme étant la parfaite douceur [shiva] et la
suprême grâce de l’Etre qui nous libère [tara] de nos chaînes.
pâvamânî dvijânâm
brahmavarchasam
Selon le Manou Smriti des Védas, les dix signes et vertus de la pratique de Dharma
sont :
Shaucham indriyanigraha
Dhîr vidyâ satyam akrodho
Dharma, la droiture, est donc l’élément clé de son comportement qui facilite-
La Bhagavad Gîta, qui est considéré comme un Dharma Shâstra, un guide spirituel
par excellence, traite du Karma de la façon suivante :
-Tu as le droit, la liberté de t’engager dans des activités (tu as le choix de, et le
contrôle sur, tes actes), mais tu n’as aucun pouvoir sur les fruits de ton action,
de ton effort [car il y a bien des conditions indépendantes de ta volonté qui
interviennent afin de produire les résultats]. Ne sois pas obsédé par les
résultats égoïstes de tes actes pour te lancer dans l’action ; ne te décourage
pas, en devenant frustré et inactif, si tes actes ne produisent pas les résultats
escomptés. [2.47]
-Il est certain que nul ne peut rester inactif même pour un bref
instant ; car tout le monde est impuissamment poussé à l’action
par des impulsions innées, générées par l’activité matérielle
(prakriti-jair-gounaih). [3.5]
Les Védas nous guident également à propos des devoirs et obligations quotidiens
qui assurent la paix, le progrès et le bien-être. Considérons à présent quelques
versets védiques à ce sujet.
Sthirair angaih
Toushtouvâgvam sastanoubhir
Vyarshema devâhitam yad âyouh
Ô forces supérieures [devâh]! Que nos oreilles se délectent à
écouter ce qui est bon et auspicieux!
Dites [brouyat] ce qui est vrai [satyam], dites ce qui est doux et
plaisant [priyam]